Avoir des side projects est un couteau à deux tranchants, dans le cas d’un collectif : ça peut souder les liens ou éloigner les membres l’un de l’autre. Dans le cas présent (Dead Obies), je crois cette étape nécessaire dans leur processus créatif. Six têtes ne peuvent pas toujours être en harmonie et quelques fois, elles doivent prendre un autre chemin afin de mieux revenir. Snail Kid l’a fait avec son projet familial Brown. Joe Rocca nous a offert un single, Commando et nous a promis et un album et Yes McCan nous offre à son tour un projet solo : le EP PS : Merci pour le love.
Produit en entier par VNCE Carter, c’est lui qui ouvre le bal dans une introduction ambiante, mélodique et planante comme lui seul sait le faire (ie: Beubé Boom). Il nous prend de de cours, avec l’excellente 514-Diamond-Taxi (avec la surprenante Odile Myrtil) avec une production house, avec des accents techno subtils qui donnent une vibe années 1990 (j’avais des scènes de Trainspotting qui me venait en tête, pendant cette chanson). Ensuite, pendant les cinq prochaines pièces, c’est le Yes McCan show et ça commence en force avec F.P.T.N., qui est génial. Ces titres devraient être le canevas pour tous les rappeurs québécois afin de savoir comment construire une chanson rap moderne, sans complexe et même supérieure à ce que font nos voisins du sud. Avec des bars qui s’apprennent pratiquement par coeur et clever (« J’ferai ma crème ailleurs, ‘ra pas d’pendaison », t’as pognes-tu?), un flow efficace, un peu mélancolique et le hook de l’année, gracieuseté de CDX, puisque le tout vient de sa propre chanson Fais pas ton niaiseux. Une classe de maître.
Après une Double Cup plus agressive, Yes McCan nous prouve, comme indiqué plus haut, que l’on peut faire compétition avec les poids lourds américains, il suffit de le vouloir. McCan est plus arrogant & plus incisif, en attaquant à quelques reprises ses collègues du rap québécois (sans nommer personne directement et simplement pour cultiver l’esprit de compétition). Il explore aussi différent flows (j’ai même crue entendre Rowjay un peu, sur Allan Théo), quelque fois dans la même chanson, afin de tester ses capacités techniques. Fait intéressant à noter : une attention particulière a été donnée aux divers refrains qui sont extrêmement catchy, épurés et que je me surprend souvent à répéter fort, en marchant dans les rues (on me dévisage, mais t’sais). Bref, on ne réinvente pas la roue avec cette dernière partie du EP mais le tout reste fort efficace.
Le premier EP de leftovers (c’est lui qui le dit, pas moi) de McCan est une sorte de condensé du zeitgeist actuel, un message à tous les rappers québécois afin qu’ils comprennent que si vous voulez pas faire d’efforts, Yes McCan va le faire. Et il le fait avec une dangereuse efficacité.
J’aime/je déteste ces groupes qui refusent d’être identifiés à un style musical précis : je suis confus. J’adore être déstabilisé, faut croire. Peu importe ma façon de voir les choses, ce genre de groupe redonne ses lettres de noblesse à la musique qui se veut, fondamentalement, un divertissement. Co/ntry, pour moi, a compris ce fait en nous offrant Cell Phone 1, un hybride, une offre musicale éclectique qui fit parfaitement dans le paysage musical actuel. Éclectique parce que l’offre actuelle (au Québec) est assez homogène, et ce duo néo-brunswickois (qui s’est installé dans la métropole) propose une œuvre musicale qui tire un peu partout, certes, mais qui a des base assez solide.
En effet, le duo a une oreille pop bien sentie; leur désir d’écrire et de composer des airs accessibles et fédérateurs est évident, et les mélodies sont accrocheuses et sont créées en fonction d’attirer l’attention. Le new wave et les années 80 ont une immense influence sur Co/ntry, même dans leur désir d’être le moins identifiable possible. En effet, la présence de saxophone sur Living in a Body, le clavier suave sur Too much ou la présence de 808 sur l’ensemble de l’oeuvre. On sent, en fait, un second degré dans l’ensemble de l’oeuvre.
Le désir de Co/ntry d’être gender neutral (dixit) est un défaut, dans le sens où vouloir tout faire n’est pas nécessairement un gage que tout est bien fait. Il y a des maladresses dans l’exploration des styles musicaux, ce qui ne rend pas pour autant le tout désagréable. C’est un effort honnête, différent et qui est rafraîchissant entre deux airs de guitare introspectifs. Co/ntry se démarque par sa fougue, qui est évidente, mais mériterait d’avoir une ligne directrice plus claire, bien qu’elle semble déjà s’être définie contre leur gré.
S’identifier à un genre musical peut être réducteur pour un groupe, certes, mais cela lui donne le luxe de le réinventer. Mais tout ça, c’est le conformiste en moi. Et c’est ce qui me fascine avec Co/ntry : le paradoxe est beaucoup trop intéressant pour que je puisse l’ignorer.
Tadoussac se met belle (vous me direz qu’elle est rarement laide et je vais humblement acquiescer) pour la 34e édition de son légendaire Festival de la Chanson. Coup de théâtre cette année : on brise le cycle. Le festival qui avait l’habitude d’avoir lieu pendant la deuxième semaine de juin aura lieu du 29 juin au 2 juillet prochain. Un changement bénéfique pour nous, éternels mélomanes que nous sommes, puisque cela bonifie la journée de dimanche avec l’ajout de pas moins de neuf spectacles.
Les grandes lignes de la programmation sont prometteuses : Les toujours très appréciés Cowboys Fringants en ouverture. Aussi, de gros noms comme Patrice Michaud,Vincent Vallières (qui présenteront leur nouveau spectacle respectif) et Louis-Jean Cormier se succéderont sur la scène Québécor. L’inimitable Cayouche sera aussi de la partie et foulera les planches de cette même scène, scène que Daniel Bélanger prendra aussi d’assaut afin de nous présenter son tout nouvel album. Karim Ouellet, Damien Robitaille et Saratoga (emoji de Jacques Boivin qui sourit) seront sous le chapiteau Desjardins lors du festival avec, aussi, le gagnant du prix du public du dernier Cabaret festif de la relève – Le Festif!, Émile Gruff.
En plus d’une certaine « résurrection » de l’Osstidtour, avec Koriass,Alaclair Ensemble et Brown au sous-sol de l’Église, le toujours populaire site Belle-Gueule du festival sera l’hôte de vos fins de soirée et vous offrira le rock ‘n’ roll énergique des Deuxluxes ainsi que le rock débridé et décapant de la bande des Hôtesses d’Hilaire. Le sommeil ne sera pas une option lors de ces soirées. De plus, une des nos « pref », Lydia Képinski, sera aussi de la partie sur la scène Hydro-Québec en compagnie de Samuele et de Maxime Auguste en première partie du rockeur français Dominé.
Bien sûr, le tout n‘est qu’un aperçu de la vaste et variée programmation de ce festival. Le reste de celle-ci sera disponible sur le site Internet du festival, et c’est hier qu’a débuté la mise en vente. Le Festival de la Chanson de Tadoussac est une expérience unique à vivre, un incontournable dans le tournée des festivals et toute l’équipe vous le conseille vivement parce qu’avoir les pieds dans le sable AVANT le brunch, ça n’as pas de prix !
C’était la grande finale tant attendue de la septième édition du Cabaret Festif! de le relève. Les gens du milieu autant que les quidams, se mélangeaient avec harmonie afin de découvrir (qui sait?) les grands talents de demain. Nous avions fièrement couvert les soirées de qualifications et nous étions assez contents de retrouver MCC, Lumière, Émile Gruff ainsi que Miss Sassoeur et les Sassys. Ces quatre artistes, tous aussi prometteurs les uns les autres, auront la chance de se partager pas moins de dix prix (ceux du public et du jury inclus).
C’est donc le genre de soirée où il n’y a eu que des gagnants et qui sera la tape dans le dos nécessaire afin de faire fleurir l’industrie musicale. C’était la mission de nos cinq juges, qui étaient sur place, afin de trouver la perle rare qui repartira avec le convoité prix du jury : bourse de 7000 $ offerte par Sirius XM, prestation dans le cadre de la huitième édition du Festif ! de Baie-Saint-Paul, 1000 $ de promo sur les ondes de CKRL, une session live réalisée et diffusée par La Fabrique Culturelle de Télé-Québec ainsi qu’une entrevue et une prestation acoustique live à l’émission Chérie J’arrive sur CHYZ 94,3, incluant une formation sur la promotion radiophonique offerte par la station. Les juges de la soirées étaient Marc-André Pilon de Siriux XM, Jean-Claude Anto, qui était jusqu’à tout récemment chez Coyote Records, Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ.ca, Pierre Fortier du Festival international de la chanson de Granby et Émilie Rioux, juge en résidence et représente de CHYZ.
L’excitation était palpable jusque dans la section lounge aménagée derrière. C’est MCC qui ouvre le bal avec une énergie renouvelée. Malgré qu’elle ait refait l’intégrale de sa prestation lors de la soirée de qualifications (même setlist), on sentait une énergie différente. En effet, MCC avait une présence scénique beaucoup plus assumée et mordait dans chacun des mots afin que ceux-ci soient clairs, qu’on ressente l’émotion cachée derrière afin de nous permettre de la comprendre, elle. Le fait que Marie-Claudel Chénard s’assume plus sur scène a bonifié sa performance : beaucoup moins statique et plus intense. Cette performance énergique, sentie et toute en émotions lui a valu les prix donnés par CHOQ.ca, l’Ampli de Québec et le Domaine Forget. En plus de ces prix, Geneviève Jodoin, de l’Auberge La Fascine, lui a offert une première partie rémunérée d’un artiste de sa programmation (un artiste mystère, de surcroît).
Le héros local (via Montréal, par la rue St-Anne) et le choix du public lors de la dernière soirée de qualifications, Émile Gruff, a ensuite foulé les planches de la salle Multi de l’hôtel Germain Charlevoix avec une autre mise en scène loufoque où un « superfan » ne pouvait pas attendre après le spectacle pour un autographe et un selfie avec lui. Le chanteur et son groupe transpiraient la confiance. Une des grandes qualités de Gruff est la complicité avec son groupe. Celle-ci fait en sorte que leur performance est ultra efficace et réglée au quart de tour. Pour pimenter le tout, Gruff aime beaucoup mettre en scène chacune de ses pièces en les introduisant ou les entre-coupant d’anecdotes rigolotes, ce qui plaît au public qui a soif d’interaction. Tout ça donnait un spectacle quasiment multidisciplinaire, faisant en sorte de conquérir rapidement le public. Tellement conquis qu’il a décidé, une fois de plus, de lui remettre le prix du public pour cette grande finale déjà très relevée.
On garde la compétition toujours aussi féroce avec Lumière, qui se présente avec un son plus calme et plus posé que son prédécesseur. On se rappellera que, la dernière fois, leur performance a été parsemée d’ennuis. Cela m’a empêché de me concentrer pleinement sur l’offre musicale du groupe. Avec leurs paroles imagées, collées à la nature et un son un peu éthéré, assez organique, Lumière crée une ambiance qui nous plonge dans les années 60. Beaucoup d’instruments sont utilisés (j’aime beaucoup la minuscule section bois, d’ailleurs) afin que leurs pièces aient de la texture et stimulent tous nos sens afin d’enrichir notre expérience. J’aime beaucoup les cassures de ton dans certaines de leurs pièces qui sont soudaines et bienvenue. Leur goût du risque prononcé à travers leurs diverses expérimentations (une magnifique pièce faite en chorale, par exemple) montre toute la polyvalence du groupe. Grâce à cette prestation, le groupe a pu se réjouir en remportant le prix offert, par le festival, du coup de cœur francophone et pourra aussi faire la tournée des incontournables, c’est-à-dire se produire chez quatre diffuseurs à travers le Québec (dont le Pantoum).
C’est finalement Miss Sassoeur et les Sassys qui vont clôturer cette finale du Cabaret Festif! De la Relève. Cette fois-ci, toute l’équipe y est : Miss Sassoeur, Féline Dion, Tiny Turner et Rose Roice. Le quatuor, qui nous avait déjà charmés précédemment, récidive avec toute l’originalité qu’on lui connaît. Toujours aussi rétro dans la forme, le contenu est toutefois très moderne, grâce au franglais et à des référents clairs à la culture populaire, parfois même empruntés au rap. Bien sûr, la mise en scène était parfaite. Un peu « boboche » par moment, mais elle nous arrache toujours un sourire en coin. On voit que Miss Sassoeur et ses Sassys veulent s’amuser, et ce plaisir est contagieux. Encore plus contagieux grâce au charisme de Miss Sassoeur, qui prend beaucoup de place sur scène malgré le fait qu’elle doive rester derrière son clavier. La performance commence avec une pièce déjà interprétée lors de leur soirée de qualifications, mais s’enchaîne rapidement avec des titres différents (s/o aux trompettes, bien imitées par les Sassys) et se conclut sur une note très énergique. Une performance ultra dynamique a permis à ce groupe de remporter les prix offerts par le Festival international de la chanson de Granby, le prix écoutedonc.ca (à bientôt, les Sassys!) ainsi que le tant convoité prix du jury. De plus, le quatuor se produira dans le cadre de la tournée charlevoisienne, organisée par quatre diffuseurs locaux.
On ne peut pas passer sous silence la performance du grand Gab Paquet pendant la délibération des juges (une excellente idée d’ailleurs). Gagnant de l’édition précédente, le « Michel Louvain » moderne a fait son tour de chant en formule duo acoustique plus intime, accompagné par la contrebassiste Claudia Gagné. C’est donc un Gab Paquet à nu et plus dépouillé qui nous a offert des titres de son dernier album, Santa Barbara. J’oserais dire que Relations sexuelles est la chanson qui m’a rejoint le plus autant dans le ton que dans sa thématique, qui m’est très proche. Le personnage Gab Paquet n’en est plus un grâce à cette performance plus dépouillée. Il y a l’aspect scénique, évidemment, mais on sent tomber le fameux second degré, qui fait place à un réel désir de chanter l’amour de cette façon, et il le fait avec beaucoup de passion.
La grande finale est déjà derrière nous, et on regarde déjà vers l’avant, soit le dévoilement de la programmation du Festif! en avril prochain. On se revoit au festival cet été, en attendant de voir la relève avant tous le monde, l’an prochain.
Radio Radio : ce groupe qui perd un membre par album (environ). Pas cette fois-ci : Jacques « Jacobus » Doucet s’éloigne du projet, mais sans s’en séparer. Une réunion avec Maleco et Alexandre Bilodeau (aka Arthur Comeau) aux Francos et hop! Jacobus est de retour, mais pas tout à fait. Le retour de Jacques Jacobus se veut une synthèse de l’artiste, une démonstration de la dualité qui l’habite entre le Jacques Alphonse Doucet actuel et le Jacobus de son passé.
C’est un peu le problème global de cet album : ce mélange, ce désir de vouloir montrer deux facettes. Ce désir fait en sorte que l’appréciation de l’album dépend beaucoup de l’auditeur : veut-il retrouver le bon vieux Radio Radio, ou peut-il découvrir le passé et être plongé dans l’univers de Jacobus? J’ose croire que c’est ce que voulait créer Jacques Jacobus dans son premier opus.
Je vais avouer que, d’emblée, Arthur Comeau me manquait. Il est responsable en grande partie du charme des premiers albums de Radio Radio. Un son que l’on entendait nulle part ailleurs dans la francophonie (et au-delà). Avec À la longue, on installe les bases du projet et on clarifie les thèmes, le ton. Tel qu’indiqué plus haut, l’appréciation des premiers titres de l’albums dépend beaucoup de ce que l’on veut rechercher du projet. De mon point de vue personnel, le désir de plaire à tout prix et de ne pas brusquer les auditeurs domine et altère la qualité des pistes. Malgré que Ma vie s’t’un movie est une recette efficace, on ne change pas la donne (s/o à Luc Langevin sur Magie contemporaine, tho).
Par contre, Robot mécanique est un point tournant pour moi : l’auditeur s’est rendu là et maintenant, il devra accepter ce qui s’en vient. Un beat plus qu’intéressant de Bilodeau. Un titre qui semble écrit autour dudit beat, où Jacobus le ride à la perfection. Les pistes suivantes suscitent un intérêt avec des thématiques plus définies, comme So Lovely, qui explore l’ouverture d’esprit, l’acceptation des différences. Le concept de la dualité est exploité à son maximum sur Dr. Jacobus & Mr. Doucet, où chaque couplet est une confrontation entre les deux personnalités de Jacques Alphonse Doucet, une sorte de confrontation entre l’ignorance et la conscience : deux concepts très opposés dans la communauté hip-hop et qui semblent s’opposer aussi chez lui.
Comme je l’ai mentionné plus haut, c’est un album qui s’apprécie selon vos attentes. Si vous vouliez une extension du projet Radio Radio, vous serez comblés par les diverses sonorités qu’Arthur Comeau vous aura concoctées puisqu’elles ne vous dépaysent pas trop, avec des beats très créatif, dansant. Une version accessible de ses projets solo et de ce qu’offre son label TIDE School. Jacques Jacobus semble, à travers ses textes, être conscient de cet intéressant clash, de ce conflit de personnalité, et fait un effort afin de définir sa propre identité. Ce n’est pas parfait mais c’est honnête, et le tout rend légitime Jacques Jacobus comme artiste solo et surtout, pour moi, comme un rappeur de qualité.
J’ai besoin de vacances. Oui. J’ai le goût de prendre un moment pour moi. Comme VICTIME, visiblement, puisque je crois que le groupe de Québec a lu dans mes pensées. Je doit de me procurer un véhicule motorisé de rêve pour cet été. Hormis ce »sujet amené » (je salue mes professeurs de littérature) douteux, le fait est là : le groupe VICTIME, formé de Laurence Gauthier-Brown, Simon Provencher et Samuel Gougoux (qu’on a pu voir individuellement avec Ponctuation, La Fête et (feu) Les Nimbes), nous offre leur premier EP, Mon VR de Rêve, sortie le 3 mars dernier. Un court EP. « Court », ici, n’est pas péjoratif; le tout est hautement efficace afin de faire le travail qu’un EP doit faire, c’est-à-dire donner le goût à l’auditeur d’en vouloir plus. En effet, ce EP short and sweetconfirme la pertinence d’un groupe comme VICTIME dans le paysage musical de Québec : une scène diversifiée et qui gagne à être connue.
Ce sont cinq pièces énergiques et assez décalées pour me permettre d’entendre des bribes du légendaire duo CRABE dans un son moins chaotique et plus accessible. Le son post-punk de VICTIME valse avec plusieurs influences, empruntant des sonorités plus surf-punk (à la WAVVES) sur la première pièce Tout est de ma faute, par exemple. Quand je parle d’accessibilité, c’est que les cinq pièces ont des mélodies assez accrocheuse et entraînantes mais qui peuvent nous surprendre, comme la conclusion de la pièce Voir dans le noir. Celle-ci résume assez efficacement ma pensée; une mélodie accrocheuse avec une belle twist ending assez noise, un chaos très bien contrôlé. La pièce titre, Mon VR de rêve, une pièce instrumentale, est un statementpour le style exploité et est techniquement très intéressantE.
On finit Mon VR de rêve et on est essoufflé. Dans le bon sens du terme. On apprécie et on recommence puisque on a encore un peu faim et il est intéressant de décoder la voix, les paroles de Laurence Gauthier-Brown. À la première écoute, de mon côté, je n’ai pas pu tout saisir, mais cela m’importait peu : je me laissais aller, point, dans le tourbillon que VICTIME avait créé. Un « tourbillon ». Enfin une bonne analogie.
Dire que ça m’a pris quasiment deux semaines la trouver, celle-là. Mieux vaut tard que jamais…
Pour une rare fois, j’étais accompagné à la troisième et dernière soirée de qualifications du Cabaret Festif! de la relève. En effet, mon rhume a décidé de venir avec moi afin de couvrir le spectacle et de me faciliter la vie. Trés généreux de sa part, certes, mais ça m’a rendu un peu grognon en début de soirée. Je n’étais pas assez grognon pour ne pas apprécier la soirée qui s’offrait devant moi : Lumière, Doloréanne, Mélanie Venditti et Émile Gruff allaient chauffer la soirée. La salle était pleine et nos trois juges de la soirée étaient: Étienne Galarneau, de CISM à Montréal (il a fait danser Luc Picard sur du Muzion, le savais-tu?), le directeur de l’AMPLI de Québec Éric Lefrançois et de la juge résidente Émilie Rioux, de CHYZ.
Le groupe Lumière a brisé la glace et a connu son lot de problèmes techniques qui ont, évidemment, nuit à la performance. Pourtant, le style de Lumière est rafraîchissant dans le paysage musical actuel avec des »sections » (2 personnes, je ne pense pas que l »on appelle ça une section mais bon) cordes et bois, qui ajoutaient une texture plus organique aux pièces qui, souvent, étaient construites avec de belles montées aux allures symphoniques. Comme mentionnée plus haut, des problèmes techniques ont un peu déconcerté le chanteur de la troupe, mais l’ensemble à bien réagi aux divers problèmes en s’adaptant et en gardant son calme. Par contre, ce qui est malheureux, c’est que je n’ai pas pu apprécier et analyser pleinement la performance du groupe, dérangé par une conversation extrêmement importante d’un groupe de personne tout près de moi. Une conversation si importante que celle-ci devait avoir lieu pendant les 20 minutes alloués au groupe afin que celui-ci puisse se mettre en valeur. Cependant, le groupe a livré une performance assez solide pour qu’il passe en grande finale, le 18 mars prochain, puisqu’il a remporté le tant convoité prix du jury.
Après, un rapide déplacement vers le côté jardin de la salle pour focaliser sur la
performance de Doloréanne, jeune groupe de Québec qui a donné de l’énergie à la salle avec sa recette de pop rock. Parfois cliché dans la redondance des thématiques et des mélodies, mais jamais malhonnête. Le mot « recette », ici, n’est nullement utilisé de façon péjorative : ce qui est bon est bon. La « recette » ici est très bien maîtrisée et on sent la touche personnelle du groupe qui nous donne le goût d’en avoir plus. Ils ont du plaisir sur scène et ils le font transparaître. Une charmante naïveté se dégageait de la performance, une sorte d’insouciance, qui faisait en sorte que le public pouvait facilement et rapidement se sentir interpellé, surtout grâce au charisme du chanteur, qui s’appropriait la scène sans problème. Doloréanne a un potentiel fédérateur à ne pas ignorer et je ne serais pas surpris d’entendre une des chansons interprétés, lors de cette soirée, très bientôt à la radio.
Mélanie Venditi c’est ensuite amenée sur scène, avec le chandail officiel du Festif, avec son groupe afin de nous offrir son « rock aquatique » (ce sont ses mots et non pas les miens) énergique et ultra-efficace. La présence, une fois de plus, d’un violon (j’ai un faible pour les instrument à cordes) ainsi que l’importance qu’on lui donne dans les diverses mélodies ajoute une touche particulière et donne une autre texture aux pièces. Le clavier est une pièce principale qui tient souvent les chansons ensembles dans l’oeuvre de Mélanie Venditi ce qui donne un son fort intéressant. La chanteuse semblait un peu timide dans les échanges avec le public, mais le tout la rendait plus attachante et sincère. Bref, son offre était très variée dans les thèmes et les sonorités; un exploit en quatres chansons.
C’est la machine bien huilée d’Émile Gruff qui conclue la soirée. « Bien huilé » est le terme approprié puisqu’Émile Gruff s’empare de la scène et met rapidement le public dans sa poche avec son humour. Ses musiciens et lui se connaissent bien et le spectacle s’en retrouve extrêmement bonifié. De plus, Gruff n’hésite pas à ce mettre en scène et les transitions entre les pièces ont des allures de sketchs bien rodés. La plume d’Émile Gruff correspond avec le personnage qu’il a créé : simple et drôle. Il n’hésite pas à jouer sur la ligne entre le personnage et le réel afin de justifier son propos. Avec son groupe, tout est sous contrôle et chacun connait son rôle (et apparemment ses lignes) par cœur ce qui nous donne une prestation extrêmement énergique. Grâce à tout ça, Émile Gruff a remporté le prix du public.
La soirée c’est conclue ainsi, certes, mais le concours ne s’arrête pas là. Le 18 mars prochain, c’est la grande finale avec MCC, Miss Sassoeur et les Sassys ainsi que Lumière. Le 4ème et dernier participant sera déterminé lors du vote du public. C’est A Leverage for Mountains, Jerome St-Kant et Émile Gruff qui devront passer par là, du 6 au 10 mars prochain, afin de voir s’ils auront la chance de vivre la finale.
Samedi, le 11 février, se déroulait la deuxième soirée d’un concours qui prend de plus en plus ampleur; le Cabaret Festif! de la Relève. La liste des collaborateurs et des prix s’allonge d’année en année et la qualité des artistes est de plus en plus relevée, au grand plaisir du public, mais au grand dam des jurys (Émilie Rioux, Étienne Galarneau de CISM et Guillaume Ruel). En regard de la qualité des artistes, les décisions sont de plus en plus difficiles à prendre.
Jérôme St-Kant a eu l’honneur d’ouvrir cette soirée avec son attitude décontractée et son humour pince sans rire dans ses diverses interactions avec le public. Accompagné de son groupe, (Simon Kearney fait un excellent travail à la guitare d’ailleurs) ils ont une belle chimie sur scène. Loin de réinventer la roue, St-Kant l’a fait « rouler » avec aisance et assurance, en étant même polyvalent avec une chanson qui m’est rapidement apparue comme un hommage au légendaire Rap à Billy de Lucien Francoeur. Ces interactions amusantes avec la foule (comme mentionné ci-haut), un charme, une dégaine à la Damien Robitaille couplé avec une plume drôle (rafraîchissante pour le style) et honnête on fait en sorte que Jérome St-Kant a pu repartir avec le prix de public.
La Valérie, avec les membres de son groupe fraîchement formés (depuis 1 semaine, si je ne me trompe pas), foule les planches de la salle multi de l’Hôtel le Germain Baie-Saint-Paul afin de continuer cette soirée déjà bien entamée. La jeune femme rayonne de charisme et nous propose un son indie qui se dirige plus vers le rock que le folk. Sa plume est imagée et créative, mais souvent répétitive au niveau des thèmes. Par contre, j’ai apprécié l’utilisation des mots et du texte comme un « flow », un rythme. Sa voix est un instrument à part entière qui nous fait rapidement oublier la répétition des thèmes. La dernière pièce offerte laisse entendre le désir d’avoir un son et un texte plus posé. Mis à part les quelques problèmes d’ordre technique, une performance plus qu’honnête et intéressante pour une artiste qui mérite d’être découverte.
Les troisièmes concurrentes, Miss Sassoeur et les Sassys (une sassys en moins), sont venus réchauffer la salle avec leur « post-motown » mélodique et harmonieux. Un hommage au soul et r&b des années 60-70 avec une touche plus moderne dans les paroles. Des thèmes répétitifs, certes, mais compensé par une belle mise en scène et une auto-dérision très apprécié et nécessaire pour que le concept du groupe soit à son plein potentiel. La chanteuse, Miss Sassoeur, est bourrée de charisme et d’assurance et les choristes, Féline Dion et Tiny Turner (chapeau !) connaissent leurs rôles à la perfection afin de soutenir les belles qualités de leur chanteuse. Bref, ce vent de fraîcheur a soufflé le jury, qui a permis à Miss Sassoeur et les Sassys de passer directement à la finale du 18 mars prochain.
Cette soirée de belles découvertes, se termine sur les notes du groupe du vice E roi, un collectif de six membres. Leurs premières notes donnent le ton de leur performance, plutôt énergique, et de leurs affinités vers des groupes comme Of Monster and Men ou Arcade Fire. Ces affinités ressortent dans la cohésion du groupe mais également dans leurs mélodies indie-rock accrocheuses. Tous les membres du groupe sont mis à contribution et jouent très bien leurs rôles. La structure de vice E roi fait en sorte que chacun à un rôle clé et on sent les diverses influences de chacun dans ce qui crée un melting pot très intéressant. Parfois, les tons de voix du chanteur et de la chanteuse m’inspire une certaine mélancolie, à la The xx. Bref, beaucoup de « name drop » pour illustrer mon propos; vice E roi se catégorise difficilement et c’est tant mieux comme ça.
Au final, c’est une deuxième soirée fort réussie pour le Cabaret Festif! de la Relève : bien balancée, un bon pacing et une délibération plus qu’ardue pour les juges afin de déterminer qui passe directement en finale. Par contre, toi public, aura la chance de participer au vote du public du 6 au 10 mars afin de déterminer le 4ème finaliste de la grande finale du 18 mars prochain. En attendant, on se voit le 25 février prochain. J’ai hâte!
Samedi le 28 février dernier avait lieu la première soirée des qualifications de la 7e édition du Cabaret Festif! de la relève. Une occasion en or, pour moi, de renouer avec mon fidèle clavier ainsi que le site BonPatron.com qui corrige mes fautes (jusqu’à preuve du contraire). Émilie Rioux de CHYZ, Valérie Therrien de VOIR et Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ agissaient à titre de jury afin de déterminer qui de Jerome Casabon, A Leverage for Mountains, La Guillaumansour Expérience et MCC passerait directement en finale le 18 mars prochain.
Avant que les candidats montent sur scène, c’est le porte-parole de la 7e édition, Keith Kouna, qui s’empare de la scène pour un petit tour de chant. Il a réchauffé la salle pour les candidats en allant piger dans son répertoire et en faisant participer le public, nombreux, qui semblait heureux et comblé de sa présence. Mon premier Keith Kouna, de surcroît, qui permet de « believe le hype », comme le dit l’expression : un exceptionnel parolier, un style unique et bien à lui. J’écoutais ses chansons en me disant que tous les mots sont clairs et choisis avec minutie. Ce à quoi je suis très peu habitué pour être bien honnête (merci à toi, Gucci Mane)!
C’est Jérome Casabon qui a vraiment hérité de la tâche d’inaugurer la septième édition de ce concours et c’est avec une belle énergie contagieuse qu’il a démarré le tout. Ses musiciens (je reconnaîs Shampouing à la guitare) et lui partagent une belle complicité sur scène, nous donnant l’impression que le plaisir est au rendez-vous et qu’ils ne se prennent pas trop aux sérieux. L’humour est l’arme de prédilection de Casabon, qui l’utilise abondamment lors de sa courte performance. Cet humour permettait de le regarder s’amuser, sourire en coin et de nous laisser le sentiment que nous avions eu du plaisir, mais sans pour autant qu’on en demande plus. Malgré qu’il soit attachant, Casabon gagnerait à trouver un filon qui pourrait lui permettre de se démarquer un peu plus du lot, musicalement parlant.
Ensuite, le groupe de Gatineau, A Leverage for Mountains, semble charmer le public rapidement avec une belle fougue ainsi qu’une belle harmonie entre les deux chanteurs. On sent clairement une influence d’Half Moon Run (et d’autres groupes indie-folk), surtout dans l’utilisation d’une violoncelliste. Cela ajoute une belle texture à leurs compositions qui ont, malheureusement, une sonorité trop semblable. J’ai apprécié, par contre, les belles montées harmonieuses qui donnaient une dose d’énergie à des chansons plus mélancoliques dans le thème. Leurs interactions avec le public étaient un peu maladroites, ce qui laissait transparaître soit un léger manque de confiance en soi, soit un malaise. Tout a été rapidement oublié lorsque le groupe, dans une belle communion, a interprété ses chansons. A Leverage for Mountains a remporté le prix du public de la première soirée de qualifications et a une autre chance de participer à la grande finale, en mars prochain, lors du vote en ligne.
La Guillaumansour Experience porte très bien son nom. Le troisième groupe participant de la compétition est un personnage fort intéressant, comme l’exprimait son vidéo d’ouverture (des regards). Les membres s’amusent avec les genres musicaux et semblent avoir le désir de continuer en ce sens. Des sonorités grunge, folk et électro forment un melting pot mélodieux. Le trio de musiciens se complète bien mais mériterait d’être plus vivant, d’être un peu moins dans son univers et de ne pas hésiter à inclure le public dans sa proposition. C’était la prestation musicale la plus intéressante de la soirée à mon humble avis puisque le groupe a su se démarquer du lot.
La gagnante du prix du jury, MCC (pour Marie-Claudel Chénard, pour les intimes), a clôturée la soirée. La Campivalencienne a su charmer le jury par un folk ambiant et franc. On a rapidement senti son plaisir d’être sur scène et une certaine fébrilité d’avoir enfin la possibilité de nous partager son œuvre. Cela a permis de passer un bon moment dans son intimité, qu’elle livrait avec une belle naïveté. La plume de MCC est imprégnée d’une belle mélancolie, bien imagée, qui parle de façon claire aux gens. Cette écriture mériterait d’être explorée à travers d’autres sonorités puisque, musicalement, on nageait dans des eaux communes ce qui nous faisait, par moments, décrocher du texte. Par contre, MCC a eu la tâche relativement difficile de clore une soirée qui s’étirait déjà en longueur.
Parce que oui, malheureusement, la première soirée du Cabaret Festif! de la Relève s’est étirée un peu trop (je remercie les juges pour leurs courtes délibérations). Cette soirée aurait gagnée avec un « pacing » plus équilibré. Par contre, le Cabaret Festif! a accompli encore avec brio sa mission de nous faire découvrir l’univers de ces quatre artistes qui méritent l’attention qui leur a été accordée.
C’était la GRANDE (majuscule très assumée) finale du Cabaret Festif! de la relève. Une finale attendue, relevée et qui demandait un agrandissement de la Salle multi de l’Hôtel Le Germain Charlevoix dans la belle Baie-Saint-Paul (mon orgueil de gars de La Malbaie en prend un coup). Marco et les Torvis, qui avait été choisi par le public, était de la partie en compagnie des gagnants des prix du jury des trois soirées préliminaires : Maxime Auguste,Lydia Képinski et Gab Paquet. Avant de m’avancer vers mes commentaires, j’aimerais être honnête avec toi, lecteur assidu, et te dire que j’ai un biais : j’ai déjà vu trois des quatre finalistes en spectacle (Gab Paquet est le chanceux que je n’ai pas vu). Donc IL SE PEUT (majuscule assumée, encore) que je soit plus exigeant ou « sévère » dans mes commentaires, ou plus bref. Je vous invite donc à consulter mes dernières critiques du Cabaret Festif! afin d’avoir plus de chair autour de l’os.
C’est l’invité de la soirée, Émile Bilodeau (gagnant de la dernière édition, d’ailleurs), à qui on offre de partir le bal. Une sorte de mise à jour pour le public averti et fidèle du concours afin de prendre des nouvelles et de savoir où est rendu l’artiste gagnant de l’édition 2015 dans son parcours. Dans le cas de Bilodeau, il est signé chez Dare to Care et prépare un album avec Philippe B qui sera sur les tablettes en septembre (environ) selon le principal intéressé. Rien de moins! Quant à la prestation, nous avons bien sûr eu droit à quelque chose de simple, mais énergique et bon enfant puisque l’arme de précision d’Émile Bilodeau est bien sûr son humour, parfois naïf, parfois tranchant, qui nous aide à rapidement s’attacher à lui. Des transitions sympathiques entre chacune des pièces où, de par son interaction avec la public et sa présence scénique, nous donne l’impression qu’on le connaît déjà beaucoup. Il nous gratifie de nouvelles pièces, dont America qui accroche rapidement et surtout, qui est marqué par une amusante tentative de rap, en prenant bien soin de moquer des clichés de ce style musical au passage. Bref, une prestation solide et qui nous donne l’eau à la bouche quant au produit final qui nous sera présenté cet automne.
Marco et les Torvis, chouchous du public, sont ensuite montés sur scène avec leur machine bien huilée. Cette « machine » a commencé comme à leur dernière présence, ce que je trouvais un peu décevant (dans le contexte que j’ai exprimé si haut) : transitions entre les deux premières pièces assez semblables, mêmes « chorégraphies », mais sans en être moins efficace. Simplement, c’est une preuve que le groupe est prêt et que celui-ci prend au sérieux chaque prestation puisque l’intensité de celle-ci n’a pas diminué par rapport à sa dernière apparition. Par contre, c’est quand ils ont « cassé » leur chanson Grand Galop (une vibe western-spaghetti très amusante) que la magie a opéré, puisque nous avons pu voir un groupe sortir un peu de sa zone de confort. On les a sentis un peu plus nerveux, un peu plus humains. La chimie entre les membres du groupe a pu vraiment transparaitre et surtout le plaisir de ceux-ci, surtout lorsqu’ils ont conclu avec une pièce a capella (hormis la guitare et la contrebasse). Marco et les Torvis ont osé, et ce fut payant puisqu’ils sont repartis avec les prix de la tournée Charlevoisienne (qui sera sûrement couverte par écoutedonc.ca, hein Jacques? [NDLR : Tu te proposes, Simon?]) au cours de l’année 2016 et celui de l’Ambassade Culturelle de l’Outaouais pour une prestation rémunérée dans leur programmation 2016-17.
C’est au tour de Maxime Auguste, gagnant de la troisième et dernière soirée de qualifications, d’entrer sur scène par la suite. Lui et sa charmante nonchalance. Maxime Auguste nous offre les mêmes chansons, dans le même ordre qu’à sa dernière prestation. Il semble aussi un peu moins « dedans’ », si je peux me permettre l’expression : plus bref, moins dynamique dans sa nonchalance : il l’assume moins, fait moins partie d’un personnage et plus d’un laisser-aller, en quelque sorte. À sa défense, le public était beaucoup plus tranquille durant sa performance et cela l’a peut-être affecté. Néanmoins, une des forces de Maxime Auguste (qu’il ignore peut-être), c’est son charisme ainsi qu’une présence sur scène clame et posée qui nous font rapidement entrer dans son univers, sourire en coin et sans gêne. Même si cela ne parait pas d’emblée, le personnage scénique créé par Maxime Auguste se nourrit peut-être un peu trop de l’énergie du public, ce qui fait en sorte que cette performance fut un peu moins satisfaisante que celle de la soirée de qualifications. Mais il reste que ses textes sont faciles d’accès, sans être abrutissants, ce qui permet à ses chansons de parler à un vaste public et à divers degrés et c’est sûrement un des raisons pourquoi Maxime Auguste à remporté le prix du Festival de la Chanson de St-Ambroise, c’est-à-dire une participation sans audition au concours.
Une Lydia Képinski plus nerveuse que la dernière fois (obviously) se présente sur scène afin de tenter de jeter le même sort au public que la dernière fois; elle a rapidement charmé les spectateurs puisque Lydia (si j’peut me permettre de l’appeler Lydia) a beaucoup de charisme et elle le sait. Elle s’appuie sur celui-ci (et une excellente répartie) afin de se sortir des impasses et pour se calmer. En effet, la nervosité lui a fait faire quelques fausses notes ici et là et quelques fins de chansons abruptes L’enchaînement de pièces relativement semblable à sa dernière prestation (hormis une nouvelle chansons, un beau clin d’œil à Charlevoix puisqu’elle l’a interprétée pour la première fois sur les planches du Domaine Forget) n’a pas nui, mais il m’a confirmé ses allures de Klô Pelgag en devenir (j’m’assumais pas, au début) puisqu’elle est trés imagées dans ses textes. J’ai apprécié qu’elle ne fasse pas semblant et qu’elle nous confirme qu’elle était là précédemment, dans ses transitions, et par le fait même (et indirectement) qu’elle nous confirme qu’elle a fait les mêmes chansons. Une petit touche appréciée, qui ne m’as pas fait moins apprécier l’effort. Et je ne fut pas le seul puisqu’elle a eu la chance de repartir avec les prix du Domaine Forget (première partie d’un artiste connue lors de sa programmation), une prestation rémunérés lors de l’édition 2017 du Festival de la Chanson de Tadoussac ainsi que le PRESTIGIEUX (majuscule PLUS qu’assumée) prix écoutedonc.ca, c’est-à-dire une entrevue, couverture médiatique, shooting photo, organisation d’une vitrine dans la ville de Québec [NDLR : En fait, mon Simon, on a bonifié un peu notre offre. Au lieu d’une petite vitrine, on pensait plutôt à une prestation rémunérée pendant nos festivités du cinquième anniversaire d’ecoutedonc. Avoue que ça torche ben plus, surtout que Lydia, c’est exactement le genre d’artistes qu’on aime couvrir : jeune, talentueuse, plein de potentiel, pis un band qu’on a bien hâte de rencontrer!]
C’est finalement Gab Paquet qui clos la compétition, lui qui a remporté le prix du jury lors de la première soirée. Il a mis le paquet (ouin, no pun intended). Du point de vue « spectacle », Gab Paquet « a mis le feu à Baie-Saint-Paul » (dixit Jacques Boivin) avec quelque chose de complet et, avec surprise, un certaine forme de structure narrative, un personnage assumé à 110 %, Gab Paquet possède la scène (ainsi que le parterre) et réchauffe un public plus que froid en un claquement de doigts pour que celui-ci saute, à pieds joints, dans son univers déjanté. L’univers de Gab Paquet est parsemé d’ironie et de second degré pleinement assumé, un méta-humour beaucoup trop conscient. C’est une version musicale des Feux de l’Amour, si ceux-ci comprenaient l’ironie de leur univers. En faisant des aller-retour de la scène au parterre, Gab Paquet interagit avec un public qui, bouche grande ouverte, est très consentant à se laisser séduire par le glorieux mullet de Monsieur Paquet. Une bonne chimie avec son groupe lui donne le loisir d’exploiter l’absurdité du monde qu’il crée dans la salle et ce, seulement avec quatre chansons. En fait, il connaît ses limites et travaille autour de celle-ci afin qu’elle ne semblent plus évidente aux yeux de la salle [NDLR : Gab Paquet n’a AUCUNE limite, mon Simon. AUCUNE!]. Papa Maman Bébé Amour restera gravé dans la mémoire du public, puisqu’un des talents de Mr. Paquet est de pondre des vers d’oreille, des refrain accrocheurs (voir abrutissants), mais Ô combien second degré et assumés.
Le grandiose spectacle de Gab Paquet lui a valu le grand prix du Jury, qui était composé de Christian St-Pierre (Coyote Records), Émilie Rioux (CHYZ) et Tanya Beaumont (CKRL) : une bourse de 5000$ de Sirius XM, une prestation rémunéré lors du Festif!, 1000$ de promo sur les ondes de CKRL, une tournée médiatique dans la région de Québec [NDLR : OH, ça veut dire qu’on va avoir Gab en entrevue! On a déjà plein d’idées, vous checkerez ça!] ainsi qu’une entrevue à l’émission Chérie J’arrive, une prestation acoustique & une formation sur la promotion radiophonique offerte par CHYZ. Le prix du public, remis au nom du public par Mickael Bergeron de CKIA et qui comprenait une bourse de 2000$ offerte par DERYtelecom, une prestation rémunérée lors de la 7ème édition du Festif! de Baie-St-Paul et 500$ de promo sur les ondes de CKIA, fut remis à Marco & les Torvis.
[NDLR : Nous devons remercier Anne-Marie Dufour et son équipe de joyeux drilles sans qui ce cabaret n’aurait pas lieu.]