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  • En route vers le FEQ avec… Navert – « Temps Bipolaire »

    En route vers le FEQ avec… Navert – « Temps Bipolaire »
    Crédit Photo : Jean-Fred Bédard
    Crédit Photo : Jean-Fred Bédard

    Vous cherchez une façon d’ouvrir votre Festival d’Été de Québec 2015 avec autre chose que de l’électro? La solution se trouve sur le boulevard St-Joseph à 18h00 avec Navert! Ce duo, formé d’Annie-Claude Navert et de Guillaume Chartrain saura parti du bon pied votre jour 1 du festival. C’est en mars dernier que l’album Temps Bipolaire est paru. Mélangeant voix et clavier, cet album est idéal pour bien entamer votre festival. 

    Ayant gagné cinq prix au Festival Vue sur la relève 2014 et ayant un EP et un album en poche, Navert est maintenant prêt à prendre d’assault les salles de spectacles du Québec. 

    Analysons ce premier album Temps Bipolaire, paru sur l’étiquette de disque L-A be.

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    Navert- Temps Bipolaire (L-A be.)

    Dès les premières notes de Leslie, nous avons l’impression d’être avec Coeur de Pirate ou encore Ariane Moffat. Attention, je ne parle pas de copie, mais bien d’inspiration. Navert a son style bien à lui. Les textes mélancoliques nous envahissent et les rythmes plutôt doux, mais si bien aménagés, nous transporte loin. Les textes sont la plus grande force de l’album. J’ai adoré la poésie d’Annie-Claude Navert, et ce, tout au long de l’écoute. Je vous en prie, porter attention au texte. Je vous avoue que c’est peut-être difficile, car Guillaume Chartrain fait une très bonne job au niveau des arrangements.

    On se transporte un peu plus loin et on tombe sur Ondes Radio, la troisième pièce. La sonorité électro vient semer sa graine. C’est ce son qui vient différencier Navert des autres albums pop du moment. Nous avons l’impression de planer. Suivra la magnifique Ta Cadence, premier extrait de l’album. Cette chanson à tout pour être un succès des radios FM de ce monde… en plus c’est une superbe chanson. Les paroles, les rythmes plutôt répétitifs, la joie de vivre, la magnifique façon qu’à Annie-Claude de livrer le texte, c’est un succès. Il est dommage que si peu de radios emboitent le pas.

    La pièce titre de l’album vient ensuite. C’est à ce moment que nous remarquons que le duo aime beaucoup les refrains. La plupart de pièces sont courtes et les refrains sont très souvent de retour. On ressent donc un certain désir d’attirer les ondes radio sur l’album. Parlant de radio, la prochaine pièce s’est hissée au #2 du palmarès franco de CISM. Je parle ici de Trouver l’asile. Une pièce avec un rythme entraînée, des rythmes novateurs et d’une belle rapidité. Je ne le répéterai jamais assez : la voix d’Annie-Claude est magnifique.

    Après plusieurs pièces fortes, nous retournons avec des pièces douces, mélancoliques et fortes agréables avec Ma Chanson et Les Rues Meurent Sur Moi. Les sujets des textes deviennent aussi plus sérieux et plus difficiles.

    L’écoute se terminera avec quatre pièces qui ressemblent beaucoup à ce que nous avons écouté en premières moitiés d’album. Je n’oserai pas dire que ce n’est pas d’un grand intérêt, car les pièces sont belles, mais répétitives. C’est ce qu’il me fait réalise le bâtit bémol de cet album. Il est léger, certes, mais il ne passe pas inaperçu. Après l’écoute complète, nous ressentons une certaine redondance dans les rythmes des pièces. Il n’y a pas beaucoup de place au changement. Espérons que le duo saura varier lors d’un prochain opus.

    J’ai bien hâte de voir comment le duo va transposer cet album sur scène. Vous êtes intéressé? Sachez que  le duo Navert aura l’honneur d’ouvrir les festivités du Festival d’Été de Québec du côté du Petit Impérial le 9 juillet prochain dès 18h00. Une belle façon d’amorcer votre festival juste avant d’aller faire un tour de l’Impérial Bell avec une soirée du même genre avec Milk & Bone, Foxtrott et Yelle. 

    Ne manquez pas notre prochaine chronique En Route Vers le FEQ avec un duo québécois qui a le vent dans les voiles… Les Deuxluxes! D’ici là, n’hésitez pas à découvrir un autre groupe qui sera du festival, je parle de Ponctuation.

    Matthieu Paquet-Chabot

    21 avril 2015
    Albums, Festival d’été de Québec
    Festival d’été de Québec, Festival été québec, Le petit impérial, Navert, Temps Bipolaire
  • Un premier extrait pour « Terminus » de Jane Ehrhardt

    Un premier extrait pour « Terminus » de Jane Ehrhardt

    L’auteure-compositrice-interprète de Québec Jane Ehrhardt nous offre un premier extrait de son prochain EP, Terminus. C’est du bonbon pour les amateurs de folk comme votre humble serviteur. On se tait et on laisse la gente dame chanter.

    Vous pourrez écouter l’EP au complet le 14 mai prochain au Pantoum. Entrée gratuite, mais n’oubliez pas, c’est BYOB! Si vous préférez voir Ehrhardt et ses complices sur scène, il y aura un spectacle le 29 mai à L’AgitéE. On va vous en reparler, c’est certain.

    Jacques Boivin

    21 avril 2015
    Albums
    Jane Ehrhardt, L’AgitéE, La Palette, Le Pantoum, Terminus
  • [ALBUM] PONCTUATION – « LA RÉALITÉ NOUS SUFFIT »

    [ALBUM] PONCTUATION – « LA RÉALITÉ NOUS SUFFIT »
    poncutoi
    PONCTUATION La réalité nous suffit (Bonsound)

    Dès les premières secondes de leur nouvel opus, le duo fraternel originaire de Québec révèle qu’il a pris de la maturité sans toutefois perdre l’aplomb qu’on lui connaît. La poésie empreinte d’une sagesse urbaine plutôt décalée proposée par le compositeur et parolier Guillaume Chiasson prend le dessus sur l’urgence de dire, des réflexions existentielles et sentimentales avec des pointes de surréalisme nourrissent les textes, alors que la nervosité des rythmes et des mélodies du 27 Club ne se retrouve ici que parcimonieusement. Si on constate que la cadence est souvent diminuée par rapport à ce qu’elle a pu être sur leurs parutions précédentes, qui incluent, outre le premier album susmentionné, une cassette et un 7″, on ne s’ennuie toutefois pas à l’écoute des dix titres proposés ici. Rapidement, on constate que les rythmes proposés par Maxime Chiasson se diversifient, d’autres types de grooves s’y installent et le tout est mieux à même de servir les nouvelles avenues sonores explorées dans leurs compositions.

    Guillaume (guitare et vocaux) et Maxime (batteries et percussions)
    Guillaume (guitare et vocaux)                                                            et Maxime (batterie et percussions)

    Peu après sa création, le duo PONCTUATION s’est mis à attirer l’attention et à savoir quoi en faire. L’arrivée des deux premiers titres dans les bacs des radios communautaires et étudiantes a été accueillie comme une bouffée d’air frais que, semble-t-il, l’on attendait depuis belle lurette. Rapidement, les performances se sont multipliées et sont rapidement devenues des incontournables partys à Québec. Le duo a tout pour conquérir les mélomanes aguerris et faire danser les néophytes, leurs chansons sont comme du plaisir en barre et portent une grande richesse malgré leur dépouillement habituel. Le son rock garage à ascendance psychédélique, les constructions accrocheuses mais bien fignolées qui nous restent en tête après qu’elles nous aient fait réfléchir et danser, tout ça a bien entendu contribué à leur succès critique et populaire. Toute l’expérience acquise a manifestement porté fruit: la complicité et le professionnalisme des deux frères leur ont permis d’enregistrer par eux-mêmes l’album au Pantoum, ce fameux studio-local-salle de concert-appartement situé à cheval entre St-Roch et St-Sauveur à Québec. On se doute que pas mal d’heures de studio ont pu rendre possible cette évolution du son du duo, grâce entre autres à l’aide des de Jean-Etienne et Jean-Michel du Pantoum, qui ont pu conseiller les frères lorsqu’ils ont décidé de faire pour La réalité nous suffit ce que Howard Bilerman et Greg Smith du mythique studio Hotel 2 Tango avaient fait pour 27 Club. Cette fois, pour tout faire eux-mêmes, ils ont dû se présenter beaucoup de fois au studio sur une période de six mois afin de composer et enregistrer ce nouvel opus.

    Côté sonorité, on se retrouve en terrain connu mais avec une cartographie plus révélatrice. Les avenues pop et psychédélique sont empruntées avec plus de concision, le lo-fi cède tranquillement la place à la recherche de diverses tonalités de guitare qui contribuent chacune à leur manière à cette courte-pointe musicale (et visuelle, gracieuseté de Louis-Alexandre Beauregard qui s’est occupé des illustrations sur la pochette et de Thomas B. Martin qui a orchestré la présentation). L’exploration sonore s’articule autour de nouveaux outils aussi, utilisés avec modération mais venant chaque fois ajouter des variantes subtiles et témoigner d’un souci du détail. Des percussions, du synthétiseur pour créer entre autre un son de marimba : autant d’éléments qui étaient étrangers à l’univers sonore des frères Chiasson mais qui raffinent les pièces avec cohérence et constituent des ajouts logiques à leur éventail. Une pièce instrumentale placée vers la fin du disque ainsi que la pièce qui lui succède sont en quelque sorte l’apogée de cette évolution créatrice.

    L’album a toutefois le défaut de ses qualités : les titres sont variés et constants, mais aucun d’entre eux ne se démarque du lot autant que sur les efforts précédents, qui semblaient plutôt construits autour de pièces phares qui servaient de noyau dur et de cartes de visite aux parutions. Quelques pièces excellentes restent en tête davantage que les autres, comme la chanson titre notamment, mais elles ne sont pas le type de compositions que l’on a nécessairement envie de mettre sur repeat, tant la tentation est forte de réécouter à nouveau l’album dans son intégralité.

    Des formations qui proposent du rock aussi cool que substantiel, disons qu’il n’y en a pas des masses pas dans le paysage musical québécois, surtout en français, ce qui fait qu’on apprécie doublement la présence de ce duo qui compte parmi les fleurons du rock à Québec. Nourrie par le passé et tournée vers le futur, la formation n’a probablement pas fini de nous transmettre l’énergie contagieuse qu’on trouve dans leur musique. Avec cette oeuvre aboutie qu’est La réalité nous suffit, PONCTUATION prouvent encore une fois qu’ils méritent leur place parmi les grands du rock francophone actuel au Québec, leur place sur scène dans le cadre des principaux festivals de la province et leur place dans le catalogue Bonsound.

    Le disque, pré-lancé au Knock-Out à Québec dans le cadre du record store day, (et disponible en quantité limitée chez d’autres disquaires de la province) devrait arriver officiellement dans les bacs le 28 avril et a été précédé d’un mois par le clip de l’extrait « Météo ». Une demie-douzaine de dates à travers le Québec sont à prévoir d’ici le 30 mai et une place dans une des meilleures soirées du FEQ 2015, aux côtés de Black Lips et Metz à l’Impérial le 12 juillet leur est réservée, vous avez donc des inscriptions à faire dans vos agendas avec des gros points d’exclamation à côté.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2742787708 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    http://www.bonsound.com/

    François-Samuel Fortin

    21 avril 2015
    Albums
    Bonsound, EnVedette, La réalité nous suffit, Ponctuation
  • [ALBUM] Harfang – Flood

    [ALBUM] Harfang – Flood
    Harfang EP Avril
    Harfang Flood

    Une voix vaporeuse, une atmosphère musicale onirique qui rappelle un peu celle de Bears of legend, Harfang est l’une des perles de la scène de Québec de cet hiver. Ainsi, il assure une continuité dans leur style, sans prendre de gros risque au niveau musical. C’est tellement harmonieux qu’on a l’impression d’écouter une seule pièce. La voix de Samuel Wagner y est mise plus en avant contrairement à Harfang EP  qui avait plus de guitares, de batterie et de rythme.

    On s’embarque facilement dans une rêverie brumeuse avec l’introduction minimaliste de Canopée construite avec une simple amplification de guitare. Les premiers accords de Lesson Learned (qui n’a rien à voir avec Matt and Kim ) avec de légères amplifications, nous font monter les larmes aux yeux et pincer le cœur. La batterie et les voix volatiles nous perdent par la suite dans notre mélancolie. On se revivifie un peu avec un changement de rythme sur Set Sail, la pièce suivante. Toute une ballade au fil de l’eau en somme.

    Le bémol c’est qu’on casse notre rêverie en plein milieu, à la fin du titre UFO, avec un «ça va bien là, les gars tout de suite», à camoufler s’il vous plaît?

    Vous pouvez écouter l’EP sur le Bandcamp du groupe et venir assister à leur lancement vendredi prochain, le 24 avril au Cercle avec les Men I Trust en première partie.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1897321448 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Alice Beaubien

    20 avril 2015
    Albums
    Critique, Ep, Harfang, Indie folk, Le Cercle, quebec, scène locale
  • [ALBUM] Charles Dubé – « Variations sur l’ensemble »

    [ALBUM] Charles Dubé – « Variations sur l’ensemble »
    Charles Dubé Variations sur l'ensemble
    Charles Dubé
    Variations sur l’ensemble (Musicor)

    Les choses simples sont parfois les plus efficaces. Prenez l’exemple de Charles Dubé. Non, sa pop aux accents folk ne réinvente peut-être pas la roue, mais elle est d’une efficacité redoutable. Son quatrième opus, Variations sur l’ensemble, le prouve une fois de plus.

    Cet album sent bon le printemps avec ses chansons lumineuses et entraînantes. D’ailleurs, l’album démarre sur les chapeaux de roues avec le doublé Près du feu et Comme il te plaît (une chanson que Daniel Bélanger n’aurait pas reniée à ses débuts). Ça punche, ça donne le goût de taper du pied et de hocher la tête en suivant le rythme. Même des pièces plus tranquilles comme Aime-moi ont un certain rythme!

    Quant aux chansons douces, suffit d’écouter Danser sur la vie. Peut-être que certains trouveront cette ballade un peu trop sirupeuse à leur goût, mais encore là, Dubé est tout simplement redoutable. Comme sur Sensation, sa relecture d’un poème d’Arthur Rimbaud que Bélanger (encore lui) et Charlebois ont déjà reprise. Je vais peut-être commettre un sacrilège, mais avec ses airs un peu bossa nova, la version de Dubé est supérieure. Ne cherchez pas pourquoi, ça fonctionne, tout simplement! Parlant de Rimbaud, Dubé a adapté un autre de ses poèmes pour la chanson Ciel ouvert et son refrain accrocheur à souhait. C’était un pari couillu, mais le pari est relevé avec brio.

    Bon, on sait que Rimbaud savait écrire, mais Dubé ne se débrouille pas mal non plus. Encore une fois, on reste dans la simplicité efficace. Les textes sont positifs (c’est assez clair avec un titre comme Comme il te plaît) et on est loin du spleen et de la déprime qu’on entend souvent dans la pop. J’aime beaucoup les chansons tristes et introspectives (les palmarès de fin d’année en témoignent), mais de temps à autre, un album comme cette offrande de Dubé fait du bien.

    Quant à la réalisation, je cherche quelque chose à dire du travail de Carl Bastien, qui a réussi a trouver un intéressant équilibre entre une réalisation propre et radio friendly et un esprit plus folk. Pas de chichis, pas de flaflas, si y’a du maudit autotune, on ne l’entend guère. Variations sur l’ensemble est un album fichtrement bien ficelé qui devrait connaître une vie intéressante non seulement sur les ondes radio, mais aussi dans de nombreux lecteurs.

    Variations sur l’ensemble est un bon album de pop très efficace qu’on aimera écouter à 119 sur la 20. Il y a du rythme en masse, des mélodies fort accrocheuses, des textes solides qui nous mettent de bonne humeur et une réalisation équilibrée. Cet album sans prétention devrait revenir faire quelques tours entre nos deux oreilles.

    [soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/195022190″ params= »color=ff5500″ width= »100% » height= »166″ iframe= »true » /]

    Jacques Boivin

    20 avril 2015
    Albums
    Charles Dubé, Musicor, Variations sur l’ensemble
  • En route vers le FEQ avec… Le Couleur – « Dolce Desir »

    En route vers le FEQ avec… Le Couleur – « Dolce Desir »

    logo-feq1C’est aujourd’hui qu’ecoutedonc.ca lance une nouvelle chronique : En route vers le FEQ. Ces billets, publiés de façons sporadiques, s’attarderont à des critiques d’albums récents, ou anciens, d’artistes qui seront de passage en ville du 9 au 19 juillet 2015.

    Aujourd’hui, pour ouvrir le bal, parlons de Le Couleur! Groupe présent sur la scène musicale montréalaise depuis 2008, il est formé de trois membres, soient Laurence G-Do, Steeven Chouinard et Patrick Gosselin. Ayant à leur actif un album et deux EP, Le Couleur est actuellement dans un buzz incroyable à l’internationale. En février, le groupe à fait un concert a New York avec leur compagnon Beat Market. Cette semaine, une tournée européenne de sept dates en mai (voir dates plus bas) vient d’être annoncée.

    lisbonluxrecordslogoC’est grâce au label Lisbon Lux Records que ce deuxième EP a vu le jour. En effet, cette maison de disque a vu le jour en 2013 et abrite maintenant six de groupe montréalais. Créée par le producteur French Fox et Steeven Chouinard, le batteur de Le Couleur, cette maison de disque s’intéresse principalement au genre électro sous toutes ses formes. En mars dernier, la maison de disque a lancé une compilation gratuite intitulée LLR VOl.2 disponible ici si vous êtes assoiffés de bonnes musiques d’ici.

    Revenons avec Le Couleur et leur deuxième EP Dolce Desir paru en mars dernier. Ce sont cinq pièces, réparties sur près de 17 minutes, qui sauront vous faire danser sans arrêt. Nous sommes dans le rétro chic, très disco par moment. Analysons, pièce par pièce, ce merveilleux EP.

    1. Club Italien

    Dès le début de l’EP, les rythmes sont accrocheurs. On ressent énormément les influences disco et rétro. La voix de Laurence G-Do est d’une douceur et très juste. Cette pièce met en place l’univers du mini-album. L’ambiance chic de la musique française disco d’il y a quelques décennies. Il y a des synthés par-dessus le tout. C’est magnifique.

    2. Concerto Rock

    Concerto Rock est décidément la pièce forte de l’EP. Les paroles et le rythme de la musique vous resteront en tête pendant un bon moment après la première écoute. Il y a une sensualité, qui sera un thème récurrent du mini-album, dans cette pièce et dans la voix de la chanteuse. La répétition des instruments, qui peut sembler à première vue désagréable et facile, à un effet contraire. Elle vient hypnotiser l’auditeur dans un cycle sans fin et lui fait répéter le fameux « Concerto rock qui s’entre-choc au-dessus des blocs« .

    3. Tendresse Particulière

    La troisième pièce vient réduire le niveau d’énergie de l’EP. Nous avons ici une pièce douce, mélancolique mettant de l’avant la voix de Laurence. La mélodie, très électro, est douce et en retrait. Nous sommes accrochés aux textes sensuels et amoureux de cette suave voix. Il y a une ambiance

    4. Autovariation #64

    La quatrième piste est un peu plus expérimentale. Nous avons une chanson instrumentale. C’est décidément la moins accessible du lot. Comme son nom l’indique, nous sommes en présence d’autovariations d’instruments. Plus de deux minutes sans paroles, seulement des instruments qui s’enchainent créant une mélodie électronique accrocheuse.

    5. Télé-Jeans

    Nous concluons l’écoute avec Télé-Jeans. Pièce très joyeuse, rythmée qui jouent sur les textures, qui serait en mesure de résister à danser sur les paroles « Filles ou garçons » de Télé-Jeans. Nous sommes vraiment dans l’univers chic, rappelant la musique pop française. C’est un succès sur toute la ligne.

    Ce sera une deuxième présence à Québec pour l’année 2015 pour le groupe. En effet, la bande de Laurence G-Do a ouvert pour la belle Fanny Bloom le 7 mars dernier au Cercle. Vous avez manqué le concert, ce n’est pas grave, car Le Couleur sera du Festival d’Été de Québec le jeudi 16 juillet prochain à l’Impérial Bell avec nul autre que la chanteuse canadienne Lights et Tei Shi. C’est un rendez-vous à ne pas manquer si vous n’êtes pas fan du rap d’IAM ou du rock de Bernard Adamus.

    En ce qui concerne la tournée européenne, elle sera lancée le 13 mai à Metz, en France. Toutes les dates sont disponibles sur le site web du groupe.

    Matthieu Paquet-Chabot

    15 avril 2015
    Albums, Festival d’été de Québec
    Beat Market, Dolce Désir, EnVedette, Fanny Bloom, Festival d’été de Québec, Impérial, Impérial de Québec, Le Couleur, Lights, Lisbon Lux Record, Lisbon Lux Records, Tei Shi
  • [ALBUM] SUUNS & Jerusalem In My Heart

    [ALBUM] SUUNS & Jerusalem In My Heart

    Qu’arrive-t-il lorsque deux projets montréalais unissent leurs force le temps d’une session studio d’une semaine? Une collision entre deux univers sonores assez riches dont les protagonistes sortent non seulement indemnes, mais grandis.

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    Radwan Ghazi Moumneh de JIMH (au centre) entouré des membres de SUUNS.

    C’est exactement ce qui est arrivé lorsque le quartet anglo-montréalais SUUNS s’est retrouvé en studio avec leur ami de longue date Radwan Ghazi Moumneh, l’homme à tout faire derrière la musique de Jerusalem In My Heart, un duo complété par un projectionniste. Ils ont uni leurs forces pour composer et enregistrer un projet collaboratif visant à faire bénéficier leurs créativités respectives d’une rencontre au sommet. Bien que l’enregistrement remonte à 2012 et qu’un premier concert commun ait été tenté dans le cadre de Pop Montreal 2013, il a fallu attendre le printemps 2015 pour en voir la publication. Ça s’est passé sur l’étiquette Secretly Canadian, une étiquette américaine reconnue pour dénicher des artistes à la fois très originaux et divertissants, comme Animal Collective ou Here We Go Magic. Les artistes ne sont pas demeurés inactifs entretemps, loin de là. SUUNS nous a offert Images du futur en 2013, le second album complet depuis la fondation du groupe en 2006, après l’excellent Zeroes QC en 2010. De son côté, Radwan Ghazi Moumneh a lancé son premier effort solo, l’ovni musical dénommé Jerusalem In My Heart, en plus de continuer son travail d’ingénieur de son au studio Hotel 2 Tango, qu’il a co-fondé avec des membres de Godspeed You! Black Emperor. Ces derniers ont également fondé l’étiquette Constellation Records sur laquelle l’album de JIMH, Mo7it Al-Mo7it, est également paru en 2013.

    Alors que la musique du quartet est généralement construite à l’aide d’une masse de synthétiseurs (Max Henry), de guitares abrasives (Ben Shemie) et de rythmes tissés serrés propulsés par une machinerie rock psychédélique réglée au quart de tour (Liam O’Neill à la batterie, et Joseph Yarmush à la basse), celle de l’ingénieur de son est davantage mystérieuse, déconstruite, fascinante et évocatrice. Bien que les moyens diffèrent grandement, l’effet de leurs compositions respectives est similaire: on se trouve envoûté, captivé, hypnotisé par la musique et ramenés à nos esprits par des vocaux à la fois fragiles et sensuels, aussi assumés dans le style qu’ils semblent vulnérables et chargés d’émotion dans l’exécution.

    Sur l’album, tout simplement intitulé SUUNS & Jerusalem In My Heart, on trouve des pièces qui semblent être tantôt davantage l’oeuvre des uns, tantôt celle de l’autre. La pièce « Self » par exemple nous montre ce qui arrive quand une pièce de JIMH intègre des rythmes dansants et des sonorités électro, avec un résultat qui n’est pas sans rappeler la musique du légendaire Omar Souleyman. Lorsque c’est plutôt le son de JIMH qui vient influencer une pièce où l’on devine davantage l’influence de SUUNS, on se retrouve avec un drone très électrique et répétitif qui évoque la musique des non-moins légendaires gars de Godspeed. Sur certains morceaux, les coutures sont moins nettes et on se retrouve avec un bel hybride de leurs univers, comme sur « Gazelles in flight », la pièce proposée comme premier extrait accompagné d’un clip. Chacun semble donc bénéficier du contact de l’autre pour intégrer des nouvelles sonorités et des nouveaux procédés à son exercice créatif, en plus de permettre aux deux formations d’élargir leurs publics. La musique indie rock électronique aux accents krautrock de SUUNS rejoint ainsi des mélomanes aux oreilles affûtées et aux esprits ouverts alors que JIMH peut faire contribuer la richesse de ses explorations sonores au sein d’oeuvres construites sur des bases rythmiques plus conventionnelles.

    Le fruit issu de la rencontre ouvre l’appétit, la musique qui en résulte nous fascine, mais on reste un peu sur notre faim. Le projet, très prometteur, semble parfois inachevé, ce qui nous permet toutefois d’imaginer à quoi il aurait pu ressembler avec un séjour prolongé en studio. Parions que les concerts aideront les collaborateurs à développer leur complicité. Chose certaine, on attend avec impatience les prochains albums des différents protagonistes et d’y évaluer l’impact de cette rencontre sur les trajectoires de chacun. D’ici là, on se prépare pour la performance prévue le 14 mai prochain au Colisée de Victoriaville, dans le cadre de la 31e édition du Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville.

    Screen shot 2015-04-13 at 2.22.30 PM

    Liens pertinents:
    secretlycanadian.com/artist.php?name=suuns
    cstrecords.com/jerusalem-in-my-heart

    François-Samuel Fortin

    14 avril 2015
    Albums
    EnVedette, jerusalem in my heart, suuns
  • [ALBUM] Shash’U – « Thru Da Night & PWRFNK »

    [ALBUM] Shash’U – « Thru Da Night & PWRFNK »

    Shash’U a toute une année 2015. En plus de son EP Thru Da Night, lancé en janvier dernier, et d’un passage fort acclamé à SXSW, il nous propose son premier album complet PWRFNK. Ce DJ et producteur  montréalais est signé sur nul autre que l’étiquette de disques new-yorkaise Fool’s Gold Records. Eh oui, vous avez bien lu, il est signé par A-Trak lui-même. Il a donc une pression folle sur cet album, car être signé sous Fools Gold, c’est du lourd.

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons un peu sur l’aventure Thru Da Night présentée en début d’année. C’est important de comprendre que les deux oeuvres vont de pair, elles sont soeurs. L’un ne va pas sans l’autre. Thru Da Night est l’épilogue de PWRFNK. Analysons donc, pièce par pièce, ce magnifique EP de Shash’U.

    1. Don’t Fight It

    Shash'U Thru Da Night (Fool's Gold Record)
    Shash’U
    Thru Da Night (Fool’s Gold Record)

    L’ouverture du EP se fait en grande pompe. Shash’U joue avec les rythmes, les textures, les bruits et les instruments. Il aime accélérer le rythme de la pièce et brusquement l’interrompre pour incorporer du bruitage et des instruments variés. Nous avons l’impression d’écouter une pièce de trame sonore ou encore de générique de film d’action. On ressent bien l’influence de Daft Punk et sa trame sonore Tron.

    2. Thru Da Night

    La seule invitée du EP, Mimo LaFunk entre en scène. Sa voix très singulière est de la partie avec les sonorités beaucoup plus violentes du DJ montréalais. La pièce titre du EP se vit en accéléré et avec d’énormes répétitions, qui, malgré l’aspect négatif que ça occasionne habituellement, est très apprécié. La voix est très utile en électro, et ça vient modifier l’électro instrumentale de Shash’U.

    3. One More Ride

    La machine à remonter dans le temps du DJ montréalais nous transporte dans les années 80 avec One More Ride. Nous sommes ici dans le funk éclaté parsemé du fameux BOUM BOUM, marmonné par un enfant, qui revient sans cesse dans la pièce. Nous tapons du pied durant l’entièreté de la chanson, la mission de Shash’U est réussie.

    4. LOL XOX

    Nous sommes de retour dans le temps présent. L’ambiance de la pièce évolue chaque seconde. Nous changeons constamment de cap, nous passons parfois par des sonorités hip-hop, et à d’autres moments nous sommes dans de l’électronique ambiant beaucoup plus classique qui pourrait rappeler le style plus classique du spinning de vinyle à la Kid Koala. Les instruments s’enchaînent et se répètent. En arrière-fond, nous tentons, en vain, de décrypter une conversation téléphonique entre un homme et une femme. Nous sentons la finesse de la réalisation de Shash’U dans LOL XOX.

    5. Skyline

    Skyline est, sans aucun doute, la pièce la plus impressionnante de l’EP. Nous sommes ici dans un endroit sombre et mystérieux. C’est de l’électro cinématographique à son meilleur. Il y a un je ne sais quoi d’orchestral dans cette pièce qui nous fait vivre une panoplie d’émotions. Chapeau Shash’U.

    Maintenant, que réserve le premier album complet de Shash’U… La suite à la page 2.

    Matthieu Paquet-Chabot

    31 mars 2015
    Albums
    A-trak, Bonsound, Coyote Records, District 7 production, électro, Fools Gold Records, Karim Ouellet, King Abid, Le Cercle, Le cercle – lab vivant, PWRFNK, Rymz, Shash’u, techno, Thru Da Night
  • [ALBUM] Pascal Pico Larouche – « Anachronique »

    [ALBUM] Pascal Pico Larouche – « Anachronique »
    Pascal Pico Larouche Anachronique (La Palette)
    Pascal Pico Larouche
    Anachronique (La Palette)

    Pascal Pico Larouche est un véritable touche-à-tout. Il a étudié les arts visuels, fait de l’impro, raconté des histoires, joué de la musique seul ou au sein de LaTourelle Orkestra. Cet éclectisme qu’il cultive se retrouve aussi sur Anachronique (un titre tout à fait pertinent pour un gars qui enseigne aussi l’histoire), un album qui s’écoute comme on lit un journal Spirou (d’autres diraient un recueil de nouvelles, mais hé, j’aime ça, les images, moi!).

    Réalisé sobrement par Pierre-Olivier Roy, qui a laissé toute la place à Larouche et ses acolytes, Anachronique sonne comme si on avait le Roche bande devant nous. Un Roche bande de feu composé de l’omniprésent Hugo LeMalt, Benoît Bourdages et Simon Labrecque.

    On disait donc que cet album s’écoutait comme on lit un recueil. Chaque chanson raconte sa petite histoire. Et à chaque histoire sa musique! On passe joyeusement du rockabilly à la chanson française, en faisant plein de détours par le rock aux solos de guitare époustouflants et le country désinvolte. On a beaucoup apprécié la finale de la pièce Les entêtes de phrase. Ça, c’est de la guitoune!

    Évidemment, on s’attend à une écriture soignée d’un tel érudit qui a pris amplement le temps de faire mûrir ses chansons. Les textes sont à l’avenant et il y a dans les mots de Larouche une poésie réelle, une sonorité et un rythme que les amateurs de vieilles chansons françaises sauront apprécier. Il a du Plume Latraverse dans le crayon. Non, pas celui de Bobépine, je pense plutôt à celui qui a écrit des livres et qui a manifestement été inspiré par Trenet! Et puis il y a ce magnifique Fort en neige, où Sylvia Beaudry donne la réplique de façon ludique à Larouche. Dépouillement total qui laisse toute la place au jeu des deux chanteurs, qui s’amusent comme des fous.

    J’ai passé quelques écoutes à chercher un fil conducteur, quelque chose qui unit l’album. C’est maintenant que ça me vient : dans chaque chanson, on retrouve le même plaisir de jouer avec les mots et les notes. Ça va être le fun à voir et à entendre en spectacle.

    Oh, en passant, Larouche lance son album sur les ondes de CKRL 89,1 (qui va être en plein radiothon… DONNEZ) ce vendredi à 17 heures. Il sera en compagnie de l’animateur de l’émission Stéréolocal, Mickaël Bergeron. Paraît que vous pouvez aller faire votre tour, les locaux de CKRL seront réaménagés en cabaret pour l’occasion!

    Puis samedi, le 28 mars, Larouche lance son album en grandes pompes au Cercle à 21 heures (les portes ouvrent à 20 heures). On ne vous demandera qu’on gros 10 $ à l’entrée. Avec ce touche-à-tout, j’ai l’impression qu’on va bien s’amuser. Oh, la première partie sera assurée par Harry Coe et le Presque Band. (Événement Facebook)

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    Jacques Boivin

    26 mars 2015
    Albums
    80/100, Anachronique, La Palette, Pascal Pico Larouche, Roche Band
  • [ALBUM] Action Bronson – « Mr. Wonderful »

    [ALBUM] Action Bronson – « Mr. Wonderful »

     

    Action Bronson - Mr. Wonderful (Atlantic Records)
    Action Bronson – Mr. Wonderful (Atlantic Records)

    Action Bronson, connu pour ses frasques lors de ses concerts, lance son premier album issu d’une compagnie de disque majeure. Attendu depuis quelques années maintenant, Mr. Wonderful est enfin chez les disquaires. Pour comprendre l’univers de Bronson, il faut connaitre les archives du rappeur. Ancien chef cuisinier de renom, il se transforme en rappeur au début de la décennie. Il se démarque spécialement sur scène. Chaque concert est différent, et il y a toujours des surprises. Une de ses frasques les plus célèbres s’est déroulée près d’ici, au RBC Ottawa Bluesfest en 2014. Le rappeur s’était éclipsé de la scène pour aller aux toilettes… sans arrêter de chanter. La scène est rapidement devenu virale sur les réseaux sociaux. Cet univers excentrique se retrouve dans les 13 pièces de Mr.Wonderful, totalisant près de 50 minutes.

    C’est avec la pièce Brand New Car que monsieur Bronson nous fait découvrir son univers très chaotique. On a ici une chanson décousue, qui ressemble à un démo.. Et c’est voulu. Pourquoi? Parce que c’est du Bronson. Il n’a rien de structuré avec ce rappeur. Tout est improvisé, selon ces envies… pour le meilleur et pour le pire. Les rythmes jazzés de Brand New Car sont excellent et c’est une excellente entré en matière.

    Cette admiration pour Mr. Wonderful ne sera pas d’une très longue durée. Nous enchainons avec The Rising. Une pièce inutilement vulgaire, ce qui, soit dit en passant, sera très récurrent tout au long de l’album. Alcool, drogue, sex et argent seront au rendez-vous tout au long de notre écoute. Tous les clichés que nous sommes habitués d’entendre sur le milieu du rap sont tous au rendez-vous, et ce, en très grands nombres. C’est dommage, car de nombreux rappeurs (Jay Z, Kendrick Lamar, Macklemore) font tout en leur possible pour nous faire oublier ces mauvaises langues, mais Action Bronson vient gâcher leur travail.

    Mis à part l’écart de langage du chanteur, les rythmes de l’album sont plutôt réussis. La pièce Actin’ Crazy est bien rythmée et la voix de Bronson est plutôt agressive. C’est aux antipodes du ton indifférent du rappeur sur la grande majorité des 13 pièces de l’album.  On enchaine avec la sublime Flaconry, en duo avec Meyhem Lauren. On assiste a du rap beaucoup plus classique, dans la même veine que ce que le Wu Tang Clan ont su nous livrer il y a de sa quelques décennies.

    On quitte le rap pour un interlude, Thug Love Story 2017, de plus de deux minutes qui est composée d’une conversion entre Bronson et un inconnu. Ils sont à l’extérieur et Bronson se met à chanter a capella. J’ai bien dit chanter. Nous ne sommes plus dans le rap. C’est très intéressant, car ça vient brasser les cartes du rythme plutôt fade de l’album. Nous délaissons brusquement l’interlude pour la magnifique City Boy Blues. Les rythmes et harmonies de cette pièce sont tout simplement incroyables. Plusieurs instruments s’enchaînent. Action Bronson est dans une forme herculéenne. Nous ne sommes pas vraiment dans le rap, nous sommes définitivement dans du blues. Oui, du blues chanté par Action Bronson en personne! La production est à son meilleur. Nous écoutons, sans le savoir à ce moment-là, une des meilleures pièces de l’album.

    L’effet de contraste se fait ressentir. Les prochaines pièces sont beaucoup plus difficiles à apprécier maintenant que nous avons vu le plein potentiel de l’artiste. Par contre, il s’en tire bien, car il nous présente deux fortes chansons. A Light In The Addict, pièce très sombre et mystérieuse suit. L’atmosphère est très réussie. La pluie qui tombe, les sirènes en arrière-plan, le piano très présent. Nous entendons très peu, voire moins d’une minute, la voix de Bronson. Nous sommes dans du bon vieux rap mélodique du Queens. Chance The Rapper vient pointé son nez sur Baby Blue. Il était très attendu. Rappeur très en vogue, il a modifié le rap avec son Acid Rap en 2013. Il est donc l’invité principal de Mr. Wonderful. Baby Blue est donc bien ficelée, très rythmée et sérieuse. Nous avons ici de belles paroles, une belle plume de la part des deux rappeurs. Les voix s’harmonisent à merveille et nous voyons de quoi est capable Bronson.

    Nous continuons avec une pièce très américaine, voire patriotique par moment, avec Only In America. La guitare est présente pour nous jouer en boucles les mêmes 3 notes. Nous flirtons entre le rap et le rock. C’est une expérience douteuse, peu réussie. Nous retrouvons le ton peu sympathique et indifférent du chanteur. Il y a clairement un manque de cohésion. Bronson nous a donné du rap, du jazz, du blues, de l’expérimental, de l’a capella et maintenant du rock. C’est trop en 50 minutes.

    Nous passons maintenant avec la pièce The Passage tirée d’un concert à Prague. Étrange moment sur cet album, car nous n’entendons absolument aucun mot de la bouche de Bronson. Nous ne comprenons rien, le groupe qui l’accompagne est beaucoup trop fort, quoique très talentueux. La foule est en délire, ce qui est douteux, car nous, sur l’album, nous sommes plutôt confus. Je le disais plus tôt, Action Bronson est délirant sur scène. Par contre, il faut le voir pour le croire… l’entendre ne suffit pas. Cette pièce dite live est un raté de A à Z.

    Revenons sur les paroles de Bronson. Malgré qu’elles soient vulgaires inutilement, ce qui colle au personnage qu’est Bronson, elles ont un côté positif. Je parle ici de l’humour du rappeur. En effet, encore encré dans son personnage, Action Bronson nous fait rire sur chaque pièce. Parfois dans l’humour traditionnel, parfois avec de savoureuses références culturelles, il maitrise l’art de faire sourire son auditoire. C’est ce qui nous devons retenir de cet album, l’humour. Il faut tout prendre à la légère avec un recul et avec de l’autodérision.

    Nous terminons (enfin) notre écoute avec Easy Rider. Nous avons une pièce violente, avec une trop grande production. Les bruits sont sur l’avant-plan et ils sont trop présents… c’est très irritant. Nous sommes contents que l’écoute soit terminée.

    En conclusion, après plus de 50 minutes, je ne sais pas quoi pensé de cet album. Les rythmes sont parfois excellents, parfois plutôt fades. L’humour du rappeur est à son meilleure, mais la vulgarité inutile vient gâcher le tout. Le rythme de la voix de Bronson est trop souvent sur l’autopilote. Il y a un je-m’en-foutisme très récurrent dans sa voix. À l’opposé, dans certaines pièces, le rythme déchainé du rappeur vient brouiller les cartes.  Il est tout un personnage ce Mr.Wonderful. Il a tout fait pour transposer ça sur un album, mais je ne suis pas convaincu du résultat. En spectacle, sur le web, sur vidéo, Bronson est un personnage très divertissant et talentueux. Par contre, cette transposition sur album n’est pas à la hauteur des attentes. Mr.Wonderful fait partie des albums qui s’écoutent à la pièce. Il manque tellement de cohésion qu’il faut seulement écouter quelques pièces pour apprécier…

    Action Bronson sera en spectacle au festival Osheaga présenté du 30 juillet au 2 août 2015 au parc Jean-Drapeau à Montréal. Les laissez-passez sont disponible ici. 

    Matthieu Paquet-Chabot

    24 mars 2015
    Albums
    Action bronson, Bluesfest, Festival d’été de Québec, hip-hop, hiphop, Mr. Wonderful, Osheaga, Ottawa Bluesfest, rap
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