On l’attendait ce printemps, mais les fans de Salomé Leclerc (j’en suis, vous le savez) devront attendre jusqu’à la fin du mois de septembre pour entendre 27 fois l’aurore, le deuxième album de la talentueuse auteure-compositrice-interprète. Question de nous mettre l’eau à la bouche, Leclerc nous a offert le 30 avril dernier deux chansons que vous pourrez trouver en vinyle chez votre disquaire ou en format numérique un peu partout : Arlon et Vers le sud.
Si ces deux chansons sont le moindrement représentatives de ce que 27 fois l’aurore nous réserve, il va y avoir des flammèches! Tout d’abord, sur Arlon, il y a ces synthés, subtils mais omniprésents, qui se marient à la guitare et à la voix (toujours unique) de Leclerc. Ça demeure du Salomé Leclerc, mais on sent ici toute la volonté de repousser les limites du terrain de jeu. Quant à Vers le sud, c’est une chanson plus douce, introspective, un espèce de synthé-voix fort agréable, qui demeure du Leclerc dans l’esprit tout en lui permettant de sortir de cette petite boîte folk dans lequel elle aurait pu demeurer enfermée.
Quiconque suit le parcours de Salomé Leclerc depuis un bout de temps sait que cette jeune femme choisit rarement la facilité. Elle a pris tout son temps avant de faire paraître Sous les arbres, qu’elle a enregistré en France avec Emily Loizeau derrière la console. Il semble que 27 fois l’aurore sera un nouveau voyage, complètement différent du premier, au cours duquel Leclerc nous fera entendre (et voir dans nos têtes) de nouveaux paysages. Si elle nous donne raison, 27 fois l’aurore sera un des albums marquants de 2014 au Québec.
On aura la chance de voir Salomé Leclerc sur les Plaines en première partie du spectacle hommage à Félix le 3 juillet prochain, en ouverture du Festival d’été. Pour ceux qui ne pourront pas y être ou qui auront choisi un autre parcours, le lancement de l’album aura lieu au Théâtre du Petit-Champlain le 2 octobre.
Quant aux Montréalais, eh ben, vous avez rendez-vous avec Leclerc le 17 juin dans le cadre des Francofolies.
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Salomé Leclerc – « Arlon/Vers le sud » (Audiogram)



Arrive Cindy Bédard, une auteure-compositrice-interprète de Saint-Tite qui vient tout juste d’être signée par nul autre qu’Audiogram et qui lancera, le 13 mai prochain, son premier album, le bien nommé Fille du vent.
Dès la première pièce de cet album, on se trouve en terrain connu avec une pièce qui n’est pas sans rappeler City and Colour, Iron and Wine ou Bears of Legend tant dans la mélodie que dans les arrangements. On apprécie la voix de Jay Pea, douce, mais assurée, qui se rapproche parfois de celle de Dallas Green (Howl, Buried Shame), parfois de celle d’un Stuart Murdoch post-2000 (Missing You, jolie incursion dans la chamber pop de Belle and Sebastian).
Disons-le tout de suite, Fontarabie n’est pas pour tout le monde. On se trouve à des années-lumière de la grosse pop aux riffs impitoyables de Malajube (quoique j’ai eu quelques pensées pour le mésestimé Labyrinthes, qui pourrait peut-être partager quelques émotions). Non. L’univers orchestral proposé par Mineau ici ressemble plus à du Patrick Watson sur l’acide, à la bande son d’un cauchemar auquel on tient à assister parce que même s’il est effroyable, il nous tient sur le bout de notre siège.
Philippe B a façonné Ornithologie, la nuit comme une fiction autobiographique où l’auditeur suit un personnage (appelons-le Philippe B) la nuit pendant un an, de l’automne à l’été. Le résultat : 14 petites histoires nocturnes, 14 petites anecdotes racontées un peu à la manière de Woody Allen, 14 chansons douces, mais remplies d’émotions.
La musique des Hay Babies est tout sauf déroutante. On se tient dans les limites de la folk-pop accessible (mon terme préféré, « pop de grange », serait approprié dans le cas présent) et les fans de Lisa LeBlanc, des soeurs Boulay et de Mumford and Sons ne devraient pas être trop déstabilisés.
Après une tournée qui nous a permis de faire connaissance avec la joyeuse troupe, voici Canailles de retour avec son deuxième album, Ronds-Points, qui explore de nombreuses directions tout en ne s’éloignant pas trop de sa zone de confort.
Pis? Disons-le tout de suite, on ne peut pas être plus loin du gnan gnan naïf de Tricot Machine. Au contraire, dès les premières notes de Les vieux hiboux, on pense à Beck sur Sea Change. Vous trouvez la comparaison exagérée? Pourtant, cette chanson fait a un côté The Golden Age, vous ne trouvez pas? Et ce n’est pas juste à cause de la présence des glockenspiel! La pièce est lente, langoureuse, paresseuse, mélancolique, parfaite pour la journée de neige fondante au cours de laquelle cette critique est rédigée.
C’est donc avec un intérêt renouvelé que j’ai plongé dans Lunes, ce nouvel opus que madame Lacasse a coréalisé avec Antoine Gratton et enregistré avec ses complices Gratton, Benoit Bouchard, Vincent Carré, Marc-André Landry et André Lavergne (en plus de la participation du quatuor Orphée, et ses cordes, sur quelques chansons). Et wow, dès les premières notes de Rien pour moi, on sent qu’on est dans un univers complètement différent de celui proposé sur son album homonyme.
Son album précédent, Philippe Katerine, comptait 24 pièces, mais il ne durait que 50 minutes. Presque tous les exercices de style possibles y sont passé. Quel était son passe-temps pendant qu’on se tapait Philippe Katerine? Enregistrer une reprise par semaine pendant un an avec Francis et ses peintres. Lorsqu’il s’est pointé à Québec pour le Festival d’été 2013, c’était d’ailleurs pour présenter ces reprises au public (qui était un peu surpris). Évidemment, c’était génial pour certains (j’en suis) et pourri pour d’autres.