ecoutedonc.ca

ecoutedonc.ca

archives
  • Accueil
  • Site original
  • Critique : Kevin Thompson – « Les roses »

    Critique : Kevin Thompson – « Les roses »

    Le deuxième album de Kevin Thompson est la somme d’un grand malheur (la perte d’un de ses parents et une séparation douloureuse) et d’un heureux hasard, plus précisément d’une heureuse rencontre avec Pierre Marchand, réalisateur chevronné ayant déjà travaillé avec Sarah McLachlan, les soeurs McGarrigle, Rufus Wainwright, Stevie Nicks, pour ne nommer que ceux-là.

    Kevin ThompsonPour cet album entièrement dans la langue de Molière, Thompson et Marchand (qui joue les musiciens plutôt que les réalisateurs) se sont concentrés sur l’émotion brute qui se dégage des dix chansons folk intimistes qui chante l’amour sous toutes ses formes. Les pièces sont fort jolies, les mélodies sont d’une belle douceur et les arrangements, bien que minimalistes, comportent leur lot de petits bonbons pour les oreilles (percussions, cuivres, etc.). Rien ne semble forcé, tous les éléments s’enchaînent naturellement, rien n’est de trop, rien ne manque. C’est propre, propre, propre.

    En plus de Marchand, Thompson a pu profiter de la collaboration de Martha Wainwright sur La rose, la pièce d’ouverture, où madame, sublime comme jamais, vole la vedette au falsetto tout à fait correct de Thompson. J’aime bien Ne dis à personne, toute douce et imagée. Fait penser un peu à Belle and Sebastian.

    En fait, si on veut vraiment chercher des poux  à Kevin Thompson, on pourra toujours dire que de beaux jeunes hommes qui chantent l’amour en falsetto, il commence à y en avoir beaucoup. Et que même si cet album nous accroche, et qu’il est agréable, il ne suscite pas de grand coup de coeur chez ce critique. Mais bon, cela n’enlève rien aux qualités de cet album fort sympathique qui s’écoute tout en douceur au coin du feu un soir frisquet de février.

    Vous avez ma bénédiction.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=EtvEkhr7CJU&w=480]
    Site Web

    Kevin Thompson – « Les roses » (Audiogram)
    7/10

    Jacques Boivin

    11 février 2014
    Albums
    7/10, Albums, février 2014, Kevin Thompson, Les roses
  • Critique : Philémon Cimon – « L’été »

    Critique : Philémon Cimon – « L’été »

    L’été, c’est le deuxième album de Philémon Cimon, que vous connaissez peut-être sous le nom de Philémon Chante (Les sessions cubaines). Un album d’indie pop très solide et que vous aimerez ou non selon votre appréciation de la voix plutôt unique de l’artiste.

    philémon cimon l'été

    Commençons justement avec ce qui risque d’en gêner plus d’un : la voix de Philémon Cimon, qui est assez particulière. Un genre de falsetto qui a du mal à demeurer juste. Certains vont détester, et ils vont détester assez pour passer immédiatement à l’album suivant. C’est bien dommage, mais c’est tant pis pour eux. Les autres apprécieront cette voix très humaine et authentique, parfaite pour chanter les douze chansons de L’été.

    Musicalement parlant, chaque chanson est un tableau complet avec ses personnages, ses histoires, ses décors, ses odeurs… Que ce soit dans des chansons purement indie pop comme Au cinéma ou dans des bijoux de pop de chambre comme Julie July (ne serait-ce que pour la harpe de Sarah Pagé), la couleur est partout, et il est préférable de trop en mettre que d’en manquer.

    Le plus puristes apprécieront beaucoup le milieu, plus folk, de l’album, qui comprend également son lot d’excellents moments, ainsi qu’un des moments les plus frustrants de 2014 jusqu’à maintenant. Cette fin de Chose étrange, si prometteuse, qui annonce une grande explosion… et qu’on nous coupe exactement là où le méchant sort avec un fondu sortant… Je vous jure, j’ai eu mille images de coïts interrompus en tête. Heureusement, Chanson pour un ami, qui suit, nous fait oublier toute cette frustration. C’est beau, c’est imagé, la douceur laisse lentement la place à une urgence que Philémon chante à la perfection. Frissons garantis.

    Le reste de l’album s’écoute sans s’essouffler, mais une fois le choc des premières chansons passé, il ne reste plus qu’à apprécier le grand sens de la mélodie de l’auteur-compositeur; c’est moins spectaculaire, mais c’est toujours aussi efficace.

    Ajoutons à cela une excellente coréalisation de Philippe Brault (qui a un faible évident pour le less is more), et voilà, vous avez un des bons disques de janvier 2014. Dur de croire que l’enregistrement a pris un gros cinq jours…

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=v-s54bw6BIo&w=480]

    Philémon Cimon – « L’été » (Audiogram) [Site Web]
    8/10

    Jacques Boivin

    6 février 2014
    Albums
    8/10, Albums, février 2013, l’été, philémon cimon
  • Critique : Patrice Michaud – « Le feu de chaque jour »

    Critique : Patrice Michaud – « Le feu de chaque jour »

    Le Gaspésien Patrice Michaud nous présente un solide deuxième album qui ne surprendra peut-être personne, mais qui a le mérite d’être bien fait.

    Alliant pop, folk, rock, country et j’en passe, Michaud a concocté un disque des plus accessibles, qui s’écoute très bien et qui devrait aller lui chercher un très grand nombre de fans, surtout que les radios vont probablement l’adorer.

    le-feu-de-chaque-jour-patrice-michaud-cover

    C’est un peu normal. Tout d’abord, la réalisation est sans tache. André Papanicolaou, guitariste et réalisateur, a fait un excellent boulot, tant du côté des riffs qui égratignent juste assez que du côté de la direction d’orchestre. Excellent idée que de le recruter, celui-là, de même que l’omniprésent François Lafontaine (Karkwa), Simon Blouin, Mark Hébert et Audrey-Michèle Simard (qu’on a vue, entre autres, dans Galaxie).

    Le Gaspésien d’origine habite maintenant Lotbinière, où se terre une Salomé Leclerc qui aura prêté sa voix unique à deux des meilleures pièces de l’album (la pièce-titre, Le feu de chaque jour, qui a un petitgros côté Springsteen dans sa richesse, et M’espères-tu?, chanson remplie de doutes et de paroles savoureuses (« faire jouer jusqu’au bout le best-of de nous »), où les deux voix, qui se complètent déjà à merveille, s’allient parfaitement aux guitares de Nicolaou et au piano de Lafontaine.

    Justement, tant qu’à parler de voix… Celle de Michaud n’est pas spectaculaire, mais elle est belle, juste assez grave, rauque et virile.

    Comme il l’avait fait sur son premier album (Cap-Chat/Montréal sur Le triangle des Bermudes), Michaud laisse aller le conteur en lui sur La faille de San Andreas. Trois minutes de poésie pure. D’ailleurs, les textes de la grande majorité des chansons sont du bonbon, même si ça sent parfois la petite rime trouvée sans trop se forcer.

    Non, Michaud n’a pas réinventé le bouton à quatre trous. Mais Le feu de chaque jour n’a jamais eu cette ambition. Cet album, c’est l’album d’un gars qui a de belles histoires à raconter sur le désir et qui a tout le talent nécessaire pour les mettre en musique, que ce soit en rockant ou en jouant les chansonniers sur le bord du feu.

    Un « grower » qui s’apprécie au fil des écoutes.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=9VCpDQaz9m0&w=480]

    Patrice Michaud – « Le feu de chaque jour » (Spectra Musique)
    7/10

    Jacques Boivin

    5 février 2014
    Albums
    7/10, Critique, février 2014, Le feu de chaque jour, Patrice Michaud
  • Critique : Monogrenade – « Composite »

    Critique : Monogrenade – « Composite »

    Un de mes coups de coeur de ces dernières années, c’est Tantale, le premier album complet de Monogrenade paru en 2011, sur lequel on pouvait entendre un groupe talentueux et prometteur qui joue une musique atmosphérique, mais entraînante, qui marie brillamment l’électronique et les instruments plus classiques. Bref, du beau travail, et nous avions hâte d’entendre la suite.

    Monogrenade - Composite

    La suite, vous pourrez l’entendre sur Composite, le deuxième album fort attendu, et réussi, de Jean-Michel Pigeon et sa bande.

    Musicalement, Composite est une suite logique à Tantale. On se replonge dans la même pop atmosphérique qui marie brillamment l’électronique et les instruments classiques (notons les coups de main de Pietro Amato et son cor français, ainsi que des cordes sidérales des Mommies on the Run), mais en même temps, on ne peut qu’apprécier l’expérience acquise par le groupe ces dernières années. Cette expérience s’est traduite en assurance et ça paraît. Ça commence en force, avec un duo Portal/Composite où un mur de synthés laisse place à ce qui semble être une ballade piano-voix, mais est en réalité une chanson pop arrangée avec une richesse qui peut évoquer un Patrick Watson un peu plus technique et un peu moins soul. La dernière minute de la pièce, qui fait la part belle aux cordes, donne quelques frissons.

    À l’écoute de L’aimant, je peux comprendre certains critiques qui se plaignent de la voix de Pigeon, qui semble parfois calquée sur celle de Louis-Jean Cormier (ce qui peut être agaçant quand Karkwa est manifestement une influence musicale). Heureusement, on a eu la bonne idée de ne pas trop en mettre au mixage. On entend la voix de Pigeon juste assez bien pour que ceux qui y accordent toute l’importance du monde puissent bien comprendre les paroles tout en permettant à ceux qui préfèrent se concentrer sur la musique de le faire.

    Cercles et Pentagones suit et c’est très bon. Il y a un petit côté New Order à cette chanson et le crescendo à la deuxième partie de la pièce est tout simplement délectable. Cette explosion, à la fin… Wow, un vrai feu d’artifice musical. Labyrinthe, de son côté, est une chanson typiquement indie rock mauditement bien faite où on a su tirer le meilleur parti de la voix d’ange de Marie-Pierre Arthur.

    Après une J’attends convenue, mais fort sympa, Monogrenade sombre dans l’électropop orchestrale sur Métropolis, une chanson lourde et froide qu’on aurait peut-être voulu plus longue, comme c’est le cas avec Phaéton, qui aurait mérité une construction en plus de trois courtes minutes.

    Je ne serais pas surpris d’entendre un jour un remix de Tes Yeux, qui a quelques accents disco pop fort agréables. On tape joyeusement du pied, là. L’album se termine sur Le fantôme, une pièce qui montre ce que les gens de Monogrenade sont capables de faire quand on leur laisse le temps de construire une chanson. Pas pour rien qu’orchestral rime avec magistral…

    Sur Composite, la plupart des qualités de Monogrenade sont aussi ses défauts et vice-versa. Le groupe est capable de jouer des chansons de 7-8 minutes et de faire « monter la sève », mais il se contente souvent d’une parcelle au lieu d’occuper le terrain au complet. Oui, il y a quelques lacunes, notamment sur le plan des paroles, la musique vient souvent tout faire oublier. Oui, ça a parfois l’air calqué sur Karkwa et Patrick Watson, mais sur une étagère, c’est exactement là, entre Karkwa et Patrick Watson, que la pochette l’album va se trouver.

    Malgré ses petits défauts, Composite est un excellent album tout à fait dans l’air du temps, qui laisse à Monogrenade un bel espace où évoluer. En vente chez votre disquaire préféré dès le 4 février.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1903229635 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small t=2]

    Monogrenade, « Composite » (Bonsound)
    8/10

    Jacques Boivin

    29 janvier 2014
    Albums
    8/10, Albums, Composite, janvier 2013, Monogrenade
  • Critique : Cœur de Pirate – « Trauma – Chansons de la série télé »

    trauma coeur de pirateL’enregistrement d’une bande originale destinée à un film ou à une série télé, ce n’est pas toujours facile. Il faut se plier aux diktats des producteurs, des réalisateurs et des auteurs. Si, en plus, il s’agit d’enregistrer des reprises, il faut s’assurer de libérer les droits associés aux chansons tout en respectant les conditions associées. Ajoutez cela le fait que d’autres artistes vous ont précédé avec panache, et vous voilà avec toute la pression du monde.

    Béatrice Martin, que vous connaissez également sous le nom de Cœur de pirate, se préparait justement à entrer en studio lorsque Fabienne Larouche lui a demandé de s’occuper de la BO de la cinquième saison de Trauma. Évidemment, l’artiste a dit oui et nous voilà, quelques mois plus tard, avec le résultat.

    Tout d’abord, disons-le tout de suite, c’est joli. J’ai toujours trouvé que la voix de Béatrice Martin était plus riche et complexe dans la langue de Zooey Deschanel que dans celle de Vanessa Paradis. Bien sûr, tout n’est pas parfait, on pourrait reprocher à la chanteuse le fait qu’elle mâche ses mots en anglais, ce qui peut être suffisant pour en faire décrocher quelques-uns.

    Côté musique, nous sommes gâtés : les chansons qui ont été reprises ont reçu un traitement sobre et souvent minimaliste. Certaines sont plus réussies que d’autres : Summer Wine (originalement de Nancy Sinatra et Lee Hazelwood) s’apprécie fort bien et Coeur de Pirate interprète merveilleusement Amy Winehouse. Et Lucille, de Kenny Rogers? Déshabillée au point de ne constituer qu’un piano-voix, c’est une toute autre chanson, où Martin est juste parfaite.

    D’un autre côté, Last Kiss, avec le reverb dans le piton, on s’en serait peut-être passé.

    La plus grande difficulté avec ce genre d’album, c’est de trouver un rythme, un ordre des pièces qui nous donnera envie d’écouter les pièces plutôt que de mettre l’album en musique de fond pendant qu’on épluche des patates. Dans le cas d’une série, où toutes les chansons ont souvent le même rôle (marquer le moment le plus dramatique de l’épisode) et une intensité semblable, la chose est encore plus difficile. Sur ce plan, mission accomplie, avec le matériel en mains, on ne s’ennuie pas.

    Et ça finit plutôt bien, avec une combinaison The Great Escape (Patrick Watson) et Flume (Bon Iver) que Béatrice Martin n’a pas hésité à mettre à sa main. Attachant.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=DnqbNnnzbUA&w=480]

    Ma note :
    offset_7

    Cœur de Pirate, « Trauma – Chansons de la série télé » (Grosse boîte)

    Jacques Boivin

    15 janvier 2014
    Albums
    7/10, Albums, Coeur de pirate, Grosse boîte, janvier 2014, Trauma
  • Critique : Bruce Springsteen – « High Hopes »

    High_Hopes_album_Bruce_SpringsteenÇa fait des années que je rêve de voir le Boss en spectacle et il se pourrait que 2014 soit la bonne, car le géant du New Jersey a une nouvelle galette à promouvoir. Et qui dit galette dit tournée mondiale. Tant mieux, paraît que le Boss en spectacle, c’est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie.

    Cela dit, après avoir écouté High Hopes, le 18e album studio de Springsteen, on se dit que malheureusement, la fierté du New Jersey aurait peut-être dû attendre d’avoir autre chose à nos proposer que des chansons composées depuis longtemps, mais qui n’ont jamais été enregistrées, ou d’autres vieilles chansons remises au goût du jour.

    Pour Springsteen, « au goût du jour », ça veut dire beurrer épais. Les chansons sont très rarement arrangées simplement. Ça prend du bruit. Ça prend 2-3 ensembles de percussions, de l’orgue, du violon, de la guitare, tout ça à un volume pas trop élevé pour éviter de masquer la voix (toujours en feu) du Boss. Malheureusement, quand tout semble branché sur le 220, on a l’impression de se retrouver devant un mélange un peu trop homogène, qui manque d’imagination.

    C’est dommage, parce que le propos de Springsteen, qui, lui, ne manque pas de pertinence, se trouve noyé dans ce sirop surproduit qui convient mieux à un gros party devant des dizaines de milliers de personnes que dans un casque d’écoute. Même si elle a été écrite au tournant du siècle, la pièce American Skin (41 Shots) est encore d’actualité, suffit de penser à l’affaire Trayvon Martin.

    Quant à Tom Morello (Rage Against the Machine), venu remplacer Steven Van Zandt, il faut avouer qu’il fait un travail honnête, même si sa guitare aux sonorités très nineties peut parfois être déroutante. Reste que sur la reprise de Ghost of Tom Joad, Morello y met toute la gomme, au plus grand plaisir des fans du Boss.

    En résumé, High Hopes n’est pas l’éclair de génie qu’on n’attend plus de Springsteen depuis des années. C’est un autre album surproduit, surjoué, qui tape un peu trop sur les nerfs pour être excellent, mais qui renferme assez de bons moments pour mériter au moins un ou deux écoutes.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=rOPDhoZH91g&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jacques Boivin

    13 janvier 2014
    Albums
    6/10, Albums, bruce springsteen, high hopes, janvier 2014
  • Morceau du moment : Robert Charlebois, « Fu Man Chu » (1972)

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=I2JSjz8S5-U]

    OK, ça date un peu, mais faut l’admettre, c’est de la méchante bonne musique. Charlebois était en état de grâce sur Fu Man Chu (l’album).

    Jacques Boivin

    10 janvier 2014
    Albums
  • Critique : Lover Lover – « There is a Place »

    Lover Lover There is a PlaceSi on réussissait à prendre les claviers des Eurythmics et à les mélanger au adult rock des Fleetwood Mac fin 1970, début 1980, on aurait probablement un hybride extrêmement intéressant. Imaginons que cet hybride sort tout droit de la tête d’une pâtissière parisienne nommée Eleanor Bodenham et qu’elle a conçu cet album à Los Angeles et à Londres avec des gars nommés Martin Craft et Nick Littlemore (d’Empire of the Sun). On se trouve un joli nom basé sur une toune de Cohen (Lover Lover). On enregistre l’album lentement, mais sûrement, mais à la toute fin, les deux gars décident de se retirer.

    Les gars sont peut-être partis, mais l’album est prêt et il vient tout juste d’apparaître chez nos pushers préférés. There is a Place, que ça s’appelle. C’est tout simplement irrésistible. Un parfait mélange de synthés et de personnalité. Des tonalités chaudes, comme la voix de Bodenham, qui se rapproche un peu de celle de Stevie Nicks dans les graves sans tomber dans l’excès (allô, Lissie!).

    Parmi les chansons à signaler, on retrouve Young Free, une pièce uptempo simple, mais accrocheuse, Embers, qui représente parfaitement ce mélange d’Eurythmics et de Fleetwood Mac dont je parlais au début, Freebirds, planante et atmosphérique, Hush, la pièce indie pop qui nous rappelle que nous sommes presque en 2014, et The Fire, tout simplement magique.

    On se serait toutefois passé des deux pièces sirupeuses qui terminent l’album (Love on a Wire et Home). Des finales piano-voix-synthé éthéré, y’en a treize à la douzaine, et celle de Lover Lover manque un brin d’originalité.

    Même si on reste un peu sur notre appétit, il faut admettre que le premier (et peut-être dernier) album de Lover Lover est un petit bijou de pop indé. Ça s’écoute légèrement, c’est sans prétention, et l’album est un mélange original d’influences eighties, ce qui est rare quand on examine toutes les références aux années 1980 qu’on a vues passer ces dernières années.

    [vimeo http://vimeo.com/79619547]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    22 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Lover Lover, novembre 2013, There is a Place
  • Critique : Jake Bugg – « Shangri La »

    Jake Bugg - Shangri La

    Tiens, tiens, juste au moment où on allait fermer les livres et préparer les rétrospectives de fin d’année, voilà que le jeune Bugg nous arriver avec un deuxième album ma foi fort divertissant! Son premier album, qui nous a fait découvrir un jeune virtuose du folk-rock qui a conservé juste assez de naïveté pour nous être sympathique, a connu un immense succès en Europe. Et il s’est plutôt bien vendu de ce côté-ci de l’Atlantique! Faut dire que le fait d’être encensé par le frère Gallagher talentueux, ça aide.

    Enregistré aux États-Unis en compagnie du réalisateur Rick Rubin, Shangri La offre un son beaucoup plus près de Nashville que du Nottingham natal de Bugg. Les pièces rock rockent plus, les pièces folk folkent plus et la voix nasillarde de Bugg n’a jamais été aussi pertinente.

    Quand Bugg bouge, il ne fait pas les choses à moitié : Que ce soit dans la rock n’ roll There’s a Beast and We All Feed It, dans l’ultrarapide Slumville Sunrise ou dans la punkette What Doesn’t Kill You, on tape joyeusement du pied. C’est sec, c’est cru, on voit que Rubin s’est concentré sur l’essentiel. Jake Bugg n’a pas besoin d’artifices pour déplacer de l’air et on lui a laissé tout l’espace nécessaire. Et Kingpin. Celle-là, les frères Gallagher auraient certainement aimé l’écrire.

    Même s’il rocke bien, il faut admettre que Bugg est à son meilleur quand il chante le folk. Il y a encore de la graine de Dylan chez ce jeune homme. Qui plus est, il a gagné en maturité, ce qui paraît dans ses ritournelles. Me and You est simplement magnifique. A Song About Love est une superbe chanson tout en douceur qui aurait toutefois mérité que Bugg s’efforce de ne pas trop mâcher ses mots.

    Alors qu’on craignait que le jeune Bugg se ferait bouffer par la machine ou que la tête se mettrait à enfler, il semble que rien de tout ça ne s’est produit. Au contraire, le jeune homme, qui n’a que 19 ans, nous propose un maudit bon album bien ficelé qui ne réinvente peut-être pas la roue, mais qui est composé d’excellentes pièces mises en valeur par un ordre judicieusement choisi. Qu’il joue du rock ou du folk, qu’ils ose un peu de folk ou un brin de punk, tout ce qu’il touche est tout simplement réussi.

    Beau cadeau de fin d’année.

    [youtube http://youtu.be/p4wTRbW0aos&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    20 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Jake Bugg, novembre 2013, Shangri La
  • Critique : Dead Obies – « Montréal $ud »

    Dead Obies - Montréal SudVous avez probablement remarqué, les albums de hip hop et de rap sont rares sur ce blogue. On a tous un ou deux genres musicaux qu’on aime un peu moins que les autres. Pour certains, c’est le country. Pour d’autres, c’est la musique dite classique. Moi, j’ai du mal avec deux genres : le métal et le hip hop.

    Certains artistes réussissent à me tirer hors de ma zone de confort. Par exemple, j’ai un petit faible pour The Roots, que j’ai particulièrement apprécié à Bonnaroo en 2012. Cargo Culte m’est apparu fort sympathique. Vous pouvez maintenant ajouter Dead Obies à cette courte liste.

    Le collectif composé de cinq MC spécialistes des battle raps et d’un producteur vient de faire paraître Montréal $ud, un album au rap métissé à un point tel qu’il arrive parfois qu’on ne comprend plus les paroles balancées dans un franglais qui sert plus la musique que l’inverse. Oui, ça a ses défauts, on perd parfois le fil, mais c’est tellement rythmé!

    Montréal $ud, c’est surtout un album de moods, d’ambiances, un album bien de son temps, très sombre, qui sonne beaucoup plus américain qu’européen (dans mon cas, c’est tant mieux). La production est impeccable, chaque sonorité a un rôle à jouer dans un ensemble réfléchi, peaufiné. C’est comme le débit des rappeurs, le flow, comme ils disent. Chacun apporte son style, sa voix, son attitude. Cette variété permet au groupe de nous offrir un album de près de 80 minutes sans redite apparente.

    L’album est divisé en trois « mouvements » : la banlieue sale, que nos comparses ont hâte de quitter, le party en ville, puis le lendemain de veille. Chaque mouvement a son son, son ambiance. La transition entre chaque mouvement est sans faille, surtout sur D.O.E. (Dead Obies Epress), qui se trouve entre Runnin’ et l’irrésistible Montréal $ud, une pièce cool et mollo qui met en lumière tout le talent qui se trouve chez les membres du collectif.

    D’autres pièces sont remarquables. Je pense entre autres à In America, avec son rythme langoureux et ses échantillons de guitare hypnotique. Une autre pièce sans faille parmi tant d’autres.

    Paraît que leurs shows sont impeccables. En tout cas, leur lancement a été ze talk of the town. Pas de mal à comprendre après avoir écouté l’album.

    Si vous croyez encore que le rap, c’est pas de la musique, écoutez cet album. Vous en ressortirez transformés.

    [youtube http://youtu.be/ZLgsSG_jSC0&w=480]

    Site Web : http://www.deadobies.com

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    16 novembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Dead Obies, Montréal $ud, novembre 2013
Page précédente
1 … 25 26 27 28 29 … 35
Page suivante

Proudly Powered by WordPress