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  • [ALBUM] Yes McCan – « P.S. : Merci pour le love »

    [ALBUM] Yes McCan – « P.S. : Merci pour le love »

    Avoir des side projects est un couteau à deux tranchants, dans le cas d’un collectif : ça peut souder les liens ou éloigner les membres l’un de l’autre. Dans le cas présent (Dead Obies), je crois cette étape nécessaire dans leur processus créatif. Six têtes ne peuvent pas toujours être en harmonie et quelques fois, elles doivent prendre un autre chemin afin de mieux revenir. Snail Kid l’a fait avec son projet familial Brown. Joe Rocca nous a offert un single, Commando et nous a promis et un album et Yes McCan nous offre à son tour un projet solo : le EP PS : Merci pour le love.

    Produit en entier par VNCE Carter, c’est lui qui ouvre le bal dans une introduction ambiante, mélodique et planante comme lui seul sait le faire (ie: Beubé Boom). Il nous prend de de cours, avec l’excellente 514-Diamond-Taxi (avec la surprenante Odile Myrtil) avec une production house, avec des accents techno subtils qui donnent une vibe années 1990 (j’avais des scènes de Trainspotting qui me venait en tête, pendant cette chanson). Ensuite, pendant les cinq prochaines pièces, c’est le Yes McCan show et ça commence en force avec F.P.T.N., qui est génial. Ces titres devraient être le canevas pour tous les rappeurs québécois afin de savoir comment construire une chanson rap moderne, sans complexe et même supérieure à ce que font nos voisins du sud. Avec des bars qui s’apprennent pratiquement par coeur et clever (« J’ferai ma crème ailleurs, ‘ra pas d’pendaison », t’as pognes-tu?), un flow efficace, un peu mélancolique et le hook de l’année, gracieuseté de CDX, puisque le tout vient de sa propre chanson Fais pas ton niaiseux.  Une classe de maître.

    Après une Double Cup plus agressive, Yes McCan nous prouve, comme indiqué plus haut, que l’on peut faire compétition avec les poids lourds américains, il suffit de le vouloir. McCan est plus arrogant & plus incisif, en attaquant à quelques reprises ses collègues du rap québécois (sans nommer personne directement et simplement pour cultiver l’esprit de compétition). Il explore aussi différent flows (j’ai même crue entendre Rowjay un peu, sur Allan Théo), quelque fois dans la même chanson, afin de tester ses capacités techniques. Fait intéressant à noter : une attention particulière a été donnée aux divers refrains qui sont extrêmement catchy, épurés et que je me surprend souvent à répéter fort, en marchant dans les rues (on me dévisage, mais t’sais). Bref, on ne réinvente pas la roue avec cette dernière partie du EP mais le tout reste fort efficace.

    Le premier EP de leftovers (c’est lui qui le dit, pas moi) de McCan est une sorte de condensé du zeitgeist actuel, un message à tous les rappers québécois afin qu’ils comprennent que si vous voulez pas faire d’efforts, Yes McCan va le faire. Et il le fait avec une dangereuse efficacité.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2342405590 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

    Simon Belley

    29 mai 2017
    Albums
    Dead Obies, Montréal, Montréal $ud, Rap queb, Yes McCan
  • [ALBUM] Philippe B – «La grande nuit vidéo»

    [ALBUM] Philippe B – «La grande nuit vidéo»

    La beauté est encore au centre de l’oeuvre de Philippe B. Sur la grande nuit vidéo, son cinquième en mode solo, elle se présente sous plusieurs facettes. D’abord par la richesse des arrangements, jamais pompeux, toujours au service de la chanson. Ensuite par la poésie à la fois simple et foisonnante; une dichotomie maîtrisée habilement par Philippe B. Finalement, il y a ces trois chansons où la voix merveilleuse de Laurence Lafond-Beaulne (une moitié de Milk & Bone) vient surprendre l’auditeur et se marier à l’univers de l’auteur. Le duo le plus incarné est probablement celui pour Rouge-gorge, une magnifique ballade teintée de passion amoureuse qui explose dans un chavirant pont orchestral. Les deux autres: Sortie Exit et Anywhere sont aussi parmi les pièces coup de coeur de l’album.

    Philippe B nous fait encore une fois valser entre les guitares et le piano et si les textes sont forts et imagés; mélodiquement, il m’a d’abord semblé faire un peu de surplace. Le sentiment qu’il se meut dans un certain confort s’estompe après quelques écoutes. L’album sonne très « Philippe B » et si un tel constat peut paraître simpliste, il vise plutôt à démontrer qu’on aime Philippe B lorsqu’il nous surprend. Des chansons comme Autoportrait ou La saison de tous les dangers, tout en étant jolies, auraient très bien pu se retrouver sur Ornithologie, la nuit par exemple. Cette continuité aurait pu être la preuve d’un certain confort, mais au fil des écoutes, l’album embrasse une identité bien à elle et on apprécie toutes ces petites subtilités qui ancrent les chansons dans ce disque aux allures de comédie romantico-dramatique.

    Dans interurbain Philippe B chante: «Mais tu sais la beauté, se cache un peu partout, il faut l’apprivoisé, qu’elle vienne jusqu’à nous…» Ces paroles résument à merveille le lien qui me lie à cet album. Un album d’amour, profondément humain dans toutes ses maladresses, sa poésie et son imprévisibilité.

    [bandcamp width=400 height=472 album=3489763978 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 artwork=small]

    Julien Baby-Cormier

    13 mai 2017
    Albums
    Bonsound, La grande nuit vidéo, Laurence Lafond-Beaulne, Philippe B
  • [ALBUM] Canailles – « Backflips »

    [ALBUM] Canailles – « Backflips »

    Pour son troisième album intitulé Backflips, la formation Canailles a voulu s’éloigner un peu de son folk un peu sale et festif et offrir une proposition un peu plus substantielle sans s’aliéner ses fans. Tâche ardue, certes, mais est-ce que le groupe a réussi à évoluer dans la continuité?

    Même si, en bout de piste, Canailles ne sort pas trop des sentiers qu’il a lui-même battus, la palette s’est assez bien garnie, grâce entre autres à l’arrivée d’Olivier Bélisle et Étienne Côté. Le côté un brin punk du groupe est toujours présent, mais que celui-ci s’est raffiné, signe de maturité et de volonté de ne pas faire du sur place. Oui, des chansons comme Margarita, Histoires de fantômes ou Jachère nous ramènent l’ambiance festive qui caractérise si bien la formation, mais il y a aussi des Backflips, pleines de blues, qui rappellent un peu Les Deuxluxes dans ses sonorités un brin rétro (Étienne Barry y joue d’ailleurs du piano), et des Plumage qui sont plus folk que sale.

    Comme d’habitude, tout le monde met l’épaule à la roue : ce n’est pas un album de Canailles si chaque membre n’a pas les projecteurs braqués lui ne serait-ce qu’un instant. L’album, réalisé par Tonio Morin-Vargas, a été enregistré live (tout le monde en même temps) au studio Breakglass. Ce changement de dynamique nous rapproche davantage du son de Canailles sur scène, là où la formation a toujours brillé.

    Parfait pour ramener l’ambiance festive et un brin insouciante du groupe à la maison!

    [bandcamp width=400 height=472 album=2355066188 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 artwork=small]

    Jacques Boivin

    8 mai 2017
    Albums
    Backflips, Canailles, Grosse boîte
  • [ALBUM] Artistes variés – « Desjardins »

    [ALBUM] Artistes variés – « Desjardins »

    Je l’avoue bien candidement, je déteste les albums hommages. Plus souvent qu’autrement, ils constituent davantage un moyen rapide de faire quelques dollars qu’une célébration d’un artiste ou d’un groupe qu’on aime. Le choix des artistes est souvent douteux (ça prend des gros noms, qui n’ont pas toujours de lien avec l’hommagé), et ceux-ci ne font que passer en studio pour chanter leur chanson et récolter leur chèque.

    C’est donc avec une petite crainte que j’ai accueilli l’annonce de cet album rendant hommage à l’un de nos monstres sacrés, qui a souvent été repris avec des résultats mitigés par le passé. On ne s’attaque pas à Richard Desjardins comme on s’attaquerait à Michel Louvain. Il y a tant d’émotions transmises, tant de finesse dans les paroles, tant de subtilité dans les mélodies et les arrangements (assez dépouillés, merci) de l’Abitibien qu’un tel exercice est extrêmement risqué.

    Je suis convaincu que lorsque Steve Jolin, patron de 117 Records, s’est lancé un peu fou, il savait qu’il risquait fort de s’y péter les dents. Il a toutefois eu la bonne idée de recruter la personne idéale pour réaliser cet album, soit Philippe B (qui, incidemment, vient de Rouyn-Noranda). Ensemble, ils ont fait appel à une brochette assez impressionnante d’auteurs-compositeurs-interprètes de talent, dont Avec pas d’casque, Safia Nolin, Philippe B, Fred Fortin, Yann Perreau, Keith Kouna, Klô Pelgag et Philippe Brach, à qui ils ont confié des chansons qui leur vont comme un gant.

    La pièce Au pays des calottes (Desjardins Abbittibbi Live), interprétée par Avec pas d’casque, lance la célébration et met la barre bien haute pour les artistes suivants. Il est vrai que le répertoire de Desjardins est rempli de chansons country-folk, et Stéphane Lafleur et ses complices en ont trouvé une qu’ils n’ont pas eu de mal à mettre à leur main. On l’a déjà dit, Lafleur est un des meilleurs paroliers au Québec à l’heure actuelle, et Avec pas d’casque sait mettre des ambiances magnifiques et feutrées autour des chansons. En voilà une qui aurait pu se trouver sur un des albums du groupe, et on n’aurait jamais remarqué qu’elle a été composée par quelqu’un d’autre.

    De son côté, Safia Nolin nous donne encore des frissons avec une interprétation à fleur de peau de Va-t’en pas (Tu m’aimes-tu?). Elle habite cette chanson toute nue avec la sensibilité qu’on lui connaît. On entend même des subtils craquements de voix çà et là. Frissons garantis.

    Desjardins, c’est aussi une grosse teinte de blues, et Bernard Adamus a bien sûr saisi l’occasion avec Les mammifères (Chaude était la nuit). Adamus reprend la chanson d’une façon aussi tribale, mais il a transformé ce blues-rock en un folk-blues sale qui lui colle à la peau.

    Y va toujours y avoir (Boom Town Café, Boom Boom), par Philippe B, est interprétée avec la douceur qu’on connaît si bien de la part du réalisateur de l’album. Ce qui était originalement un cri du cœur est ici un moment de tendresse bonifié par l’ajout de quelques instruments à cordes.

    Fred Fortin, lui, a choisi la déconstruction. En effet, sa relecture de Tu m’aimes-tu? est tellement déroutante à la première écoute… En fait, ça prend quelques écoutes avant d’apprécier tout le travail de Fortin ici, qui va jusqu’à changer un petit vers pour se l’approprier entièrement. Les guitares sont magnifiques, mais c’est surtout la fragilité de Fortin qui frappe. On l’imagine très bien chanter cette chanson à celle pour qui il avait écrit Molly. Le même esprit torturé par l’amour.

    Pour interpréter Le bon gars (Tu m’aimes-tu?), Jolin et Philippe B ont fait appel à une recrue de l’équipe 117 Records, Matiu. Le jeune Innu originaire de Mani-Utenam à la voix rauque dégage l’image parfaite du gars qui promet d’être un bon gars, mais qui est tellement enfumé dans son blues qu’on a du mal à le croire. Belle surprise pour ceux qui ne le connaissent pas!

    Les soeurs Boulay sont exactement là où on les attend avec L’engeolière (Boom Boom), qu’elles interprètent sobrement avec leurs harmonies vocales parfaites, comme toujours. On aurait peut-être aimé davantage de risque dans leur interprétation, qui ressemble beaucoup à la lecture qu’en avait faite Jorane il y a quelque temps, mais celle-ci demeure néanmoins magnifique.

    Une des grandes surprises de cet album, c’est Yann Perreau (et son harmonica) qui la rend. On avait oublié que Perreau était capable de chanter le blues à force de danser avec lui dans le train ya-ya de la nuit, mais il suffit de l’entendre chanter Dans ses yeux (Les derniers humains) pour lâcher un gros wow bien senti.

    Koriass, lui, avait un morceau juste pour lui : M’as mett’ un homme là-dessus (Au Club Soda). Personne ne sera surpris, Koriass te rappe ça comme un champion, avec conviction. On se serait peut-être juste passé des effets sonores de la foule qui rit et qui applaudit.

    Ce moment plus léger est suivi d’un autre moment qui donne le goût de brailler : Jenny (Kanasuta), que Keith Kouna chante doucement, d’une façon qui n’est pas sans rappeler le grand Desjardins lui-même. Si vous avez quelques minutes, allez écouter ensuite des morceaux de Kouna, comme Batiscan, Napalm ou Labrador. La filiation est tellement frappante! Les voix, la poésie, les mélodies… les univers… le talent!

    J’ai ri quand j’ai appris qu’Émile Bilodeau interprétait Le chant du bum (Boom Town Café, Au Club Soda). Parce que si y’a un gars gentil, fin et travaillant, c’est Bilodeau. Sa version, country à souhait, ressemble beaucoup à l’originale du début des années 1980. Impossible de ne pas taper du pied et de sourire à pleines dents en écoutant cette chanson.

    Si l’album s’était terminé sur Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours (Tu m’aimes-tu?), que chantent Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse (mes petits Saratoga préférés), la boucle aurait été bouclée de belle façon. On est loin ici de la reprise de Francis Cabrel. Archambault (abitibienne itou) et Gasse s’y connaissent en chansons mélancoliques chantées avec beaucoup de douceur et un petit sourire en coin. Comme c’était le cas pour la première chanson d’Avec pas d’casque, la leur aurait pu se retrouver sur Fleur et on n’y aurait vu que du feu, si on ne la connaissait pas déjà par cœur. Autre constat qui n’est pas lié à Desjardins : c’est moi ou bedon la voix de Chantal s’est raffinée en maudit par rapport à ses débuts? Ça te fait du bien, un peu de lenteur!

    Mais non, l’album ne se termine pas là. Il restait une pièce à attaquer, et celle-là, elle représentait tout un défi : Les Yankees (Les derniers humains), chanson-fleuve que Desjardins a pris énormément de temps à écrire et qui fait partie, à mon avis, des dix plus belles de notre répertoire. Klô Pelgag et Philippe Brach ont accepté de relever le défi, et ils l’ont relevé avec brio! Sans avoir l’émotion, ni l’urgence, de l’originale, Pelgag et Brach y ont ajouté une atmosphère, des images sonores qui nous permettent de mieux voir l’histoire qui est racontée dans nos oreilles. Pelgag chante tout en douceur, se tape quelques harmonies qui font frissonner, puis Brach arrive avec force pour jouer le rôle du Yankee. Cette façon d’installer le dialogue est intrigante, mais elle fonctionne très bien, surtout quand tout s’arrête et que Brach récite « alors je compte jusqu’à trois… ». À la fin, pas de « ALLEZ GRINGO, QUE DIEU TE BLESSE! », qui aurait eu l’air un peu étrange sortant de la bouche de Pelgag. Dans les mains de Klô Pelgag et de Philippe Brach, cette chanson est devenue un film en Technicolor. C’est beau, c’est plus grand que nature, sans tomber dans la facilité. Cette relecture des Yankees ne plaira pas à tous, j’en suis persuadé. Mais vous vous souvenez de ce que je disais au début, de ces gens qui participent à un hommage pour le chèque, qu’ils encaissent aussitôt sortis du studio? Ici, on est à l’opposé de cette image. Pelgag et Brach ont visiblement travaillé fort non seulement pour adapter la chanson à leurs univers, mais aussi pour intégrer leurs deux mondes dans une seule chanson. Une chanson qui ne surpasse pas l’originale, mais qui n’en avait pas l’ambition, de toute façon. L’objectif, c’était de nous emmener ailleurs. Et il a été pleinement atteint.

    Sur le plan technique, la réalisation de Philippe B est on ne peut plus soignée. On sent qu’il a bien dirigé son monde sans trop leur imposer, notamment par la manière dont les artistes ont réussi à apposer leur griffe aux chansons qu’ils interprétaient. Le son est magnifique, et les émotions se transmettent facilement lorsqu’il n’y a pas d’obstacles!

    Bref, un hommage réussi par des artistes au sommet de leur art. À écouter absolument si ce n’est pas déjà fait. Le pire qui puisse vous arriver, c’est que, comme moi, vous ayez envie de vous retaper la discographie du grand Richard. Et ça, c’est une BONNE chose.

    [bandcamp width=700 height=472 album=3266735358 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 artwork=small]

    Jacques Boivin

    1 mai 2017
    Albums
    117 Records, Desjardins
  • [ALBUM] Damien Robitaille – «Univers parallèles»

    [ALBUM] Damien Robitaille – «Univers parallèles»

    Il est de retour et n’a pas oublié comment groover… Damien Robitaille, le seul, l’unique!

    Univers parallèles, son plus récent opus, nous démontre à nouveau à quel point il sait brouiller les lignes de démarcation entre le ressenti et la parodie, et ce, avec brio. Tout le long de l’album, on l’imagine derrière le micro avec les yeux pétillants et le sourire en coin.

    Avec un pied dans l’absurde, l’autre dans le kitsch, il va sans dire que notre homme sait ce qu’il fait depuis un petit bout déjà, et son exécution est impeccable. La musique, plutôt dansante, est particulièrement funk, un style que Damien avait quelque peu délaissé dans son disque précédent, plus tropical. Ce coup-ci, les bongos, les chœurs gospel et les tapages de mains abondent et rendent les chansons toutes plus énergiques les unes que les autres. Mais Damien sait comment calmer un plancher de danse et a inclus un bonne dose de slow-jams dans la liste des pièces de l’album (on pense ici à la délicieusement quétaine Le fleuve et au somptueux exercice de chorale Signe de vie).

    Toutes les paroles sont chantées avec cet optimisme naïf et enfantin qu’on lui connaît bien, mais je dois dire que le charme de celui-ci commence à s’estomper. Pour citer l’une de ses meilleures chansons, il est « grand comme un homme, un homme autonome » – mais semble refuser de vieillir. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi : le côté débonnaire et farfelu des chansons de Damien a toujours été ce qui les rendait si comiques et accrocheuses. Mais la magie ne fait pas effet dans toutes ses chansons. Preuve à l’appui : Sortie de secours, une chanson qui semble tout droit sortie d’un jam de Belle et Bum et qui parle littéralement… d’une sortie de secours.

    Mais bon, le nouveau de Damien Robitaille est à prendre pour ce qu’il est : une nouvelle batch de chansons solides qui sauront faire danser les foules endiablées lors de ses spectacles. Car il faut savoir que, pour pleinement apprécier la musique de Damien Robitaille, il faut absolument l’entendre en spectacle… Damien étant une bête de scène hors pair.

    À quand l’album live?

    [bandcamp width=100% height=120 album=1987334144 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

    Thierry Larose

    29 avril 2017
    Albums
    Audiogram, Damien Robitaille, Univers Parallèles
  • [ALBUM] Coco Méliès – « The Riddle »

    [ALBUM] Coco Méliès – « The Riddle »

    Il y a un peu plus d’un an, le 5 mars plus précisément, je me rendais au magnifique Magasin général Lebrun pour un spectacle très intime de Coco Méliès. J’avais eu la chance de m’entretenir avec Francesca Como et David Méliès au sujet de leurs projets. Bien entendu, ils ne voulaient pas trop m’en dire pour ne pas dévoiler de surprises, mais de belles collaborations étaient en cours et ils travaillent déjà depuis un bon bout de temps sur un nouvel album.

    Il faut dire que Lighthouse était sorti en septembre 2014 donc nous étions impatients d’entendre du nouveau matériel, bien qu’ils aient sortis quelques pièces comme Paper Planes en 2015 et plus récemment en mars 2017, le premier simple de l’album, Letter.

    Depuis 2016, ils sont maintenant avec la maison de disque Audiogram. Le deuxième album, The Riddle, est coréalisé par Connor Seidel (Matt Holubowski) et certains arrangements ont même été faits par Daniel Bélanger. Il est mentionné dans les remerciements : « for all the blue colour you’ve put into this record », ce que j’interprète par le fait qu’il a ajouté une touche de sa couleur dans l’album. (C’est drôle, parce que lors du spectacle du 3 mars 2016, lorsque je leur avais demandé s’ils aimeraient collaborer avec quelqu’un, ils m’avaient nommé tout de suite Daniel Bélanger. Il faut croire qu’ils m’avaient peut-être donné une information exclusive que je n’avais pas été en mesure de comprendre à ce moment-là ! )

    On commence avec une chanson rythmée des harmonies de Como et Méliès, ce qui caractérise le duo. Leurs voix sont au service l’une de l’autre et Oh Brother donne bien le ton, car on s’aperçoit tout de suite que plusieurs ajouts ont été faits. En effet, à leurs guitares acoustiques et électriques, s’ajoute maintenant Remi Cormier à la trompette, Alex Francoeur au saxophone, Christopher Vincent au trombone, Simon Bilodeau à la batterie et Julien Thibault à la basse.

    Avec Sit Tight, c’est plutôt David Méliès qui chante une mélodie aux sonorités country. Elle raconte également une histoire rappelant une quête d’un cowboy voyageur à la recherche de son chemin.

    Le simple, Letter avait déjà beaucoup joué dans ma voiture. Je comprends totalement le choix comme avant-goût de l’album. La musique est magnifique et s’agence brillamment avec la voix modulée et lumineuse de Como. Je suis toujours aussi charmée par la manière qu’elle a de terminer les phrases avec une répétition de la dernière syllabe.

    Pour une première, à ma connaissance du moins, on a la chance d’entendre les deux artistes chanter en français. C’est dans la pièce Park Bench que Méliès prononce les mots « je l’espère ». Il m’a fallu quelques écoutes pour être certaine de ce que j’avais entendu. C’est naturel, et ça se porte à merveille avec la douceur de la chanson.

    Mon coup de cœur de l’album est sans doute Wasted Year, qui comporte une belle dualité dans les couplets, et devient très intense pour le refrain. Ça me rappelle un peu Les Beatles lors de quelques passages, et même la musique. Le violoncelle joué par Julien Thibault y est également magnifique.

    Je me souviens avoir entendu Yellow Bird au Magasin Général Lebrun. Francesca parlait qu’elle avait écrit cette chanson en pensant à son père. C’est encore aussi touchant de l’entendre.

    On a encore l’impression de partir en voyage avec Coco Méliès sur ce deuxième album qui aborde le thème de l’amour de manière très imagée et faisant souvent référence à des éléments de la nature. On peut sentir l’émotion dans plusieurs textes, dont la pièce finale, Man in tears, interprétée majoritairement par David Méliès avec l’ajout de la voix de Como à quelques passages stratégiques.

    Plusieurs chansons sont très personnelles et ils ne chantent pas nécessairement ensemble sur toutes les pièces, mais je dois avouer que j’aime particulièrement la complémentarité des harmonies qu’ils font. The Riddle est une belle suite au premier album. Toujours aussi bien réalisé, on sent le désir d’évolution dans leur musique, tout en gardant l’essence de leur connexion incroyable. Chaque pièce a sa couleur et on vogue entre le folk, le pop, le country, l’alternatif et l’indie.

    [bandcamp width=100% height=120 album=896280549 size=large bgcol=ffffff linkcol=de270f tracklist=false artwork=small]

    Caroline Filion

    24 avril 2017
    Albums
    Albums, Coco Meliès, Mauricie
  • [ALBUM] MC Paquin – « Deliver Love (side B) »

    [ALBUM] MC Paquin – « Deliver Love (side B) »

    Le vendredi 21 avril, l’artiste MC Paquin a sorti Deliver Love (side B), qui fait suite à un autre mini-album au même titre (sous-titré Side A), sorti il y a trois ans.

    Quand j’ai su que ma critique d’album était à propos d’une auteure-compositrice montréalaise qui se consacre à du folk et à de l’indie pop, mon cerveau s’est dit : « Ah non, pas encore une wannabe qui veut se prendre pour un mélange des Sœurs Boulay et de Patrick Watson… » Que j’ai été heureux de constater qu’avec MC Paquin, c’était plutôt la capacité de tisser sa propre toile de chansons ! La couverture de catalogne qui en découle ne semble pas du tout être achetée dans un marché au puce qui se met en mode liquidation.

    La livraison d’amour qu’offre la chanteuse-musicienne sur ce maxi est loin d’une déclaration de fusion romantique qui s’étend de la Chine à Dublin. Dès la pièce-titre qui ouvre l’album, le sujet de la rupture subie par l’artiste introduit une galette de chansons où la solitude, le désir d’oublier, le besoin d’être consolée et les désillusions se succèdent. Ces sentiments sont toujours chantés avec une voix suave, jamais dans l’agressivité.

    Cinq chansons, c’est court. Mais assez pour démontrer que MC Paquin est capable de cohésion tout en livrant une diversité musicale titre après titre. Your Rules, enrichie d’une touche pop baroque, fait penser un peu à la chanteuse américaine Aimee Mann et sa pop-rock rétro. Party’s Over se sert à la sauce country. Dans Unbelievable, on croirait que l’âme de The Papas and The Mamas s’est rendue dans le studio de MC Paquin.

    Les amoureux du français et du réchauffement climatique pourront sans doute être heureux avec La fonte des glaces, pièce-clôture du mini-album. Cette pièce « karkwawienne » se glisse tout naturellement avec les quatre autres chansons. Les paroles « J’attends que fonde la glace, du soleil dans l’espace […] que quelqu’un me prenne dans ses bras. » ferment l’album avec un peu d’optimisme, mais avec l’impression que l’amour, ça se livre parfois avec des cicatrices et des défauts de fabrication. Des vices procéduraux donnant naissance à un excellent deuxième tome de Deliver Love.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2042493006 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    David Ferron

    23 avril 2017
    Albums
    folk, indie pop, MC Paquin
  • [EXCLUSIF] Aramis vous propose d’écouter Rorschach avant sa sortie!

    [EXCLUSIF] Aramis vous propose d’écouter Rorschach avant sa sortie!

    Aramis est le point de convergence des inspirations d’Urhiel Madran-Cyr (voix, claviers), de Jeremy Richer-Légaré (guitare, voix), de Simon Charette (batterie), de Louis-Jean Rivest (saxophone), de Mickaël Gagné (guitare, voix, piano) ainsi que d’Anthony Larose (basse).

    Ses membres mettent sur pied des pièces rock alternatif teintées de folk, valsant entre le doux et l’amer, entre l’urbain et le sylvestre, et entre le sinistre et le lumineux, traduisant l’héritage des terres natales laurentienens et de la spontanéité des villes. Les compositions qu’ils proposent se bâtissent et s’arrangent de façon communautaire et co-constructive.

    Le premier EP du groupe, Rorschach, a été enregistré lors du mois d’août 2016 au studio Ohm, aux studios Planète, en compagnie de Jean-Bruno Pinard (Mon Doux Saigneur, Caltâr-Bateau, Fire/Works…). Roschach verra officiellement le jour le 28 avril 2017 et comportera cinq titres.

    On vous l’offre, ici, en écoute exclusive sur notre plateforme.

    Bonne écoute!

    L’écoute est terminée, mais l’album est disponible sur Bandcamp :

    [bandcamp width=100% height=120 album=3165624356 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Équipe ecoutedonc.ca

    23 avril 2017
    Albums, Nouvelles
    Aramis, Rorchach
  • [PRIMEUR] Écoutez le nouvel EP d’OPE intitulé (8.2)

    [PRIMEUR] Écoutez le nouvel EP d’OPE intitulé (8.2)

    Quatre ans après le prometteur (8.1), OPE, formation composée d’Olivier Péloquin, John Andrew, Max Archer, P-O Gagnon, Charles Blondeau et Carl Bastien, revient à la charge avec une nouvelle proposition de trois chansons intitulée (8.2).

    OPE
    8.2

    Les chansons de (8.2), riches en guitares et en bidouillages en tous genres, demeurent fort accessibles malgré leur côté mélancolique pleinement assumé. De la bonne pop aux accents rock qui s’accompagne de textes poétiquement riches.

    Le EP sera disponible le 26 avril prochain sur votre plateforme numérique préférée. Si vous êtes à Montréal ce soir-là, profitez-en donc pour aller voir le groupe au Quai des Brumes!

    En attendant, on a un petit bonbon pour vous : jusqu’à sa sortie, on vous donne la chance d’écouter ce joli EP bien rythmé et distorsionné. On vous avoue qu’on a un petit faible pour Étoiles…

    L’écoute est terminée, mais l’album est disponible sur Bandcamp :

    [bandcamp width=100% height=120 album=990020111 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Jacques Boivin

    21 avril 2017
    Albums, Nouvelles
    (8.2), OPE
  • [ALBUM] Co/ntry – « Cell Phone 1 »

    [ALBUM] Co/ntry – « Cell Phone 1 »

    J’aime/je déteste ces groupes qui refusent d’être identifiés à un style musical précis : je suis confus. J’adore être déstabilisé, faut croire. Peu importe ma façon de voir les choses, ce genre de groupe redonne ses lettres de noblesse à la musique qui se veut, fondamentalement, un divertissement. Co/ntry, pour moi, a compris ce fait en nous offrant Cell Phone 1, un hybride, une offre musicale éclectique qui fit parfaitement dans le paysage musical actuel. Éclectique parce que l’offre actuelle (au Québec) est assez homogène, et ce duo néo-brunswickois (qui s’est installé dans la métropole) propose une œuvre musicale qui tire un peu partout, certes, mais qui a des base assez solide.

    En effet, le duo a une oreille pop bien sentie; leur désir d’écrire et de composer des airs accessibles et fédérateurs est évident, et les mélodies sont accrocheuses et sont créées​ en fonction d’attirer l’attention. Le new wave et les années 80 ont une immense influence sur Co/ntry, même dans leur désir d’être le moins identifiable possible. En effet, la présence de saxophone sur Living in a Body, le clavier suave sur Too much ou la présence de 808 sur l’ensemble de l’oeuvre. On sent, en fait, un second degré dans l’ensemble de l’oeuvre.

    Le désir de Co/ntry d’être gender neutral (dixit) est un défaut, dans le sens où vouloir tout faire n’est pas nécessairement un gage que tout est bien fait. Il y a des maladresses dans l’exploration des styles musicaux, ce qui ne rend pas pour autant le tout désagréable. C’est un effort honnête, différent et qui est rafraîchissant entre deux airs de guitare introspectifs. Co/ntry se démarque par sa fougue, qui est évidente, mais mériterait d’avoir une ligne directrice plus claire, bien qu’elle semble déjà s’être définie contre leur gré.

    S’identifier à un genre musical peut être réducteur pour un groupe, certes, mais cela lui donne le luxe de le réinventer. Mais tout ça, c’est le conformiste en moi. Et c’est ce qui me fascine avec Co/ntry : le paradoxe est beaucoup trop intéressant pour que je puisse l’ignorer.

    Cell Phone 1 by CO/NTRY

    Simon Belley

    19 avril 2017
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    Albums, Critique, Montréal
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