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  • [ALBUM] Clay and Friends – «Conformopolis»

    [ALBUM] Clay and Friends – «Conformopolis»

    Ne sait-on jamais quand un courant musical connaitra sa renaissance?

    Les esthétiques et les sonorités peuvent varier, mais tous les revivals ont souvent un point en commun : l’enthousiasme. Un courant nait d’un enthousiasme général, une soif d’innover. Lorsque ce courant renait des cendres, ses nouveaux adeptes font également preuve d’enthousiasme, mais aussi de respect envers les traditions et principes établis. Toutefois, un groupe peut aussi bien avoir un côté irrévérencieux, souvent vu comme de la prétention, lorsqu’il puise son inspiration dans le passé.

    Tout ça m’amène au nouvel album de Clay and Friends.

    À première vue, leur son parait particulièrement éclectique : la bande de Clay n’a pas peur de mélanger tous les ingrédients du garde-manger. Ça goutera drôle, mais ce sera nouveau.

    Est-ce que le groupe montréalais prône un certain revival, ou mille à la fois? Oui, il est vrai que Conformopolis saute un peu du coq à l’âne côté genre, mais reste que le projet est résolument original, excitant et moderne. Ce mélange des genres est habile et loin d’être prétentieux. En soi, ce nouveau disque rappelle surtout une époque où les artistes québécois n’avaient pas peur d’expérimenter avec les sonorités électros et exotiques dans leurs chansons (on pense ici à Daniel Bélanger circa Rêver Mieux, à Doba Caracol, à Stefie Shock…). L’histoire ce répète donc ici, en quelque sorte.

    Dès la première chanson, l’excellente «TITO» (dont on a déjà parlé ici), on a l’impression d’être dans l’appart’ des musiciens : ça sent drôle, y’a des plantes et des guitares un peu partout, le studio est dans le salon et tous les gypsies jamment en souriant. Ce vibe s’installe dès le début de l’album et ne partira jamais, pour notre plus grand plaisir.

    Les paroles sont généralement très imagées et cosmopolites : on a droit à un hymne au spleen urbain (l’excellente «DanS mA CITÉ»), des réflexions de cours de philo («BUDDhA ET MARX») et plusieurs moments d’introspection et de pure poésie.

    Musicalement, c’est à l’image de notre métropole multiculturelle : les guitares manouches se frottent au hip hop, au jazz et agrémentent même des bouts de trap, les paroles empruntent aussi bien à l’anglais qu’au français, il y a du piano swing, du reggae au flow effréné… Bref, un beau melting-pot et plusieurs clins d’œil aux grands de chaque style.

    Est-ce qu’on s’y perd? Pas du tout. Les chansons forment un tout cohérent et étonnamment accrocheur. Comme quoi il faudrait ajouter «pop» à la liste.

    Thierry Larose

    15 mars 2017
    Albums
    Clay and Friends, Ste-4 Musique
  • [ALBUM] VICTIME – « Mon VR de rêve »

    [ALBUM] VICTIME – « Mon VR de rêve »

    J’ai besoin de vacances. Oui. J’ai le goût de prendre un moment pour moi. Comme VICTIME, visiblement, puisque je crois que le groupe de Québec a lu dans mes pensées. Je doit de me procurer un véhicule motorisé de rêve pour cet été. Hormis ce  »sujet amené » (je salue mes professeurs de littérature) douteux, le fait est là : le groupe VICTIME, formé de Laurence Gauthier-Brown, Simon Provencher et Samuel Gougoux (qu’on a pu voir individuellement avec Ponctuation, La Fête et (feu) Les Nimbes), nous offre leur premier EP, Mon VR de Rêve, sortie le 3 mars dernier. Un court EP. « Court », ici, n’est pas péjoratif; le tout est hautement efficace afin de faire le travail qu’un EP doit faire, c’est-à-dire donner le goût à l’auditeur d’en vouloir plus. En effet, ce EP short and sweet confirme la pertinence d’un groupe comme VICTIME dans le paysage musical de Québec : une scène diversifiée et qui gagne à être connue.

    Ce sont cinq pièces énergiques et assez décalées pour me permettre d’entendre des bribes du légendaire duo CRABE dans un son moins chaotique et plus accessible. Le son post-punk de VICTIME valse avec plusieurs influences, empruntant des sonorités plus surf-punk (à la WAVVES) sur la première pièce Tout est de ma faute, par exemple. Quand je parle d’accessibilité, c’est que les cinq pièces ont des mélodies assez accrocheuse et entraînantes mais qui peuvent nous surprendre, comme la conclusion de la pièce Voir dans le noir. Celle-ci résume assez efficacement ma pensée; une mélodie accrocheuse avec une belle twist ending assez noise, un chaos très bien contrôlé. La pièce titre, Mon VR de rêve, une pièce instrumentale, est un statement pour le style exploité et est techniquement très intéressantE.

    On finit Mon VR de rêve et on est essoufflé. Dans le bon sens du terme. On apprécie et on recommence puisque on a encore un peu faim et il est intéressant de décoder la voix, les paroles de Laurence Gauthier-Brown. À la première écoute, de mon côté, je n’ai pas pu tout saisir, mais cela m’importait peu : je me laissais aller, point, dans le tourbillon que VICTIME avait créé. Un « tourbillon ». Enfin une bonne analogie.

    Dire que ça m’a pris quasiment deux semaines la trouver, celle-là. Mieux vaut tard que jamais…

    Mon VR de rêve by VICTIME

    Simon Belley

    15 mars 2017
    Albums, Région : Québec
    Mon VR de rêve, victime
  • [ALBUM!] Ombre! – « Hymne à la nuit »

    [ALBUM!] Ombre! – « Hymne à la nuit »

    Ombre!, c’est le projet de Dany Asselin, qui a déjà collaboré avec de nombreux artistes. Il propose aujourd’hui son deuxième EP intitulé Hymne à la nuit, une collection de quatre pièces à saveur folk longuement mûries.

    La pièce-titre, qui débute le mini-album, donne le ton : Ombre! nous plonge dans un univers doux comme un rêve, composé de nombreuses textures qui se superposent joliment. Asselin s’exprime dans des mots simples, avec une voix un brin éthérée, qui colle bien à la musique. Rester dans le moule a une structure plus conventionnelle, mais Asselin a réussi à l’enrober une fois de plus avec des arrangements bien travaillés. Faire mentir tes présages est tout simplement magnifique avec son piano à l’arrière-plan. Le maxi se termine sur Le temps d’un doute, qui propose une ligne mélodique plutôt audacieuse, qui permet de terminer le rêve comme celui-ci a commencé.

    Hymne à la nuit, qui a été enregistré dans un studio maison, est une maudite belle job d’artisan qui a bien compris qu’il ne suffit pas de proposer un folk mélancolique pour faire de la musique de qualité, il faut aussi faire preuve d’un minimum d’audace.

    Ombre! lancera Hymne à la nuit à la Librairie Saint-Jean-Baptiste ce samedi 11 mars. Ce sera pour vous l’occasion d’entendre ces jolies chansons interprétées en direct dans une des salles les plus réputées pour la qualité d’écoute des spectateurs. Parfait pour plus ample connaissance! Contribution volontaire (qu’on souhaite, comme toujours, proportionnelle au plaisir qu’Ombre! vous procurera).

    L’album est disponible sur iTunes et Spotify.

    Jacques Boivin

    10 mars 2017
    Albums
    Hymne à la nuit, Ombre!
  • [ALBUM] Mélanie Venditti – « EP sans titre »

    [ALBUM] Mélanie Venditti – « EP sans titre »

    La jeune auteure-compositrice-interprète Mélanie Venditti lançait il y a quelques semaines un premier maxi intitulé tout simplement EP sans titre et réalisé par Guillaume Guilbault. Après l’avoir vue accompagner de nombreux artistes sur scène ou sur disque, c’est à son tour de prendre le devant de la scène!

    Le maxi, composé de cinq pièces, nous fait découvrir l’univers de Venditti, un rock aquatique (un terme de son crû) tantôt explosif, tantôt langoureux. On remarque rapidement le gros travail effectué sur les arrangements, qui sont riches et complexes. Les compositions sont elles-mêmes complexes, avec quelques accents progressifs çà et là, notamment dans les changements de rythmes. On peut aimer ou non la voix haut-perchée de Venditti (qui lui amène beaucoup de comparaisons injustifiées avec Klô Pelgag, qui peint des tableaux complètement différents), mais on doit admettre qu’elle sait s’en servir et la mettre en valeur dans ses morceaux.

    Notre préférée, Phare, se trouve en plein milieu du maxi. Ici, on nage dans un doux grunge, avec ses couplets tout en douceur et ses refrains puissants et sa finale guitare-voix sortie de nulle part. Comme un rêve en plusieurs mouvements.

    [bandcamp width=100% height=120 album=4053238495 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    8 mars 2017
    Albums
    EP sans titre, Mélanie Venditti
  • [ALBUM] Maritza – Libérons-nous

    [ALBUM] Maritza – Libérons-nous

    Martiza Bossé-Pelchat fait un retour en force sur la scène musicale francophone avec son nouvel album Libérons-nous, qui contient 10 titres. Après son passage en 2003 à la toute première saison de Star Académie, elle sort un album en 2005 et un EP en 2012, tous deux assez contrastants avec ce qu’elle nous propose maintenant.

    En effet, depuis son mini-album sorti en 2012, elle passe d’un folk plutôt tranquille à une musique planante et sensuelle, caractérisé par les nombreux synthétiseurs. Après avoir participé à de nombreux concours (les Francouvertes, Vue sur la Relève, le Festival en chanson de Petite-Vallée et Coup de cœur francophone), Maritza était maintenant prête à nous réaliser un album solide et mature. Elle s’est d’ailleurs entourée de José Major à la réalisation et à la batterie, de Benoit Morier et d’André Papanicoalou aux guitares et de Philippe Brault à la basse.

    Sous l’étiquette Ste-4 musique, la chanteuse nous propose comme première chanson Le diable est à mes trousses, avec une touche bien placée de gospel et un refrain anglophone. Les guitares et les choeurs se mélangent pour donner une atmosphère mystérieuse et envoutante, voire ensorcelante. D’ailleurs, l’ensemble de l’album nous tient dans un univers un peu sombre et down tempo, tout en ayant une touche particulière de sensualité. La deuxième chanson de l’album, Que cherches-tu?, est un peu plus dansante et rythmé, avec une mélodie très accrocheuse. J’aime bien la forme de la chanson, tantôt planante, tantôt cadencée avec un rythme de batterie absorbant. J’avouerais que la troisième chanson, Avant, me fait beaucoup penser à l’univers de Marie-Pierre Arthur. Toutefois, l’auteure-compositrice-interprète garde un rythme bien à elle, très groovy, qui résulte des synthétiseurs et des riffs de guitares lents et captivants.

    L’album contient une chanson en espagnol et une en anglais. Personnellement, la chanson Nuestro Mundo ne me laisse pas indifférente, parce que sa prononciation n’est pas parfaite (l’espagnol étant ma langue maternelle, je le remarque particulièrement) et You don’t know, la chanson en anglais, est pas top notch non plus côté accent. Personnellement, je ne sais pas si je les aurais ajoutées à l’album.

    C’est définitivement un album à écouter en solo, dans un mood heureux ou pas, parce que l’album fait sincèrement du bien. Il ne réinvente pas la roue, mais vaut certainement la peine d’être écouté. Native de la République dominicaine, Maritza a néanmoins grandi à L’Ancienne Lorette (coup donc, il y a en a du talent à L’Ancienne Lorette finalement!). Ça nous fait donc une fierté de plus à Québec.

    Gabriella Quesnel-Olivo

    8 mars 2017
    Albums
    Libérons-nous, Maritza, Ste-4 Musique
  • [ALBUM] Sam Patch – «Yeah You and I »

    [ALBUM] Sam Patch – «Yeah You and I »

    Le bassiste d’Arcade Fire, Tim Kingsbury, lançait son premier album solo, Yeah You and I. 

    L’album débute sur les chapeaux de roues avec la pièce Must Have Been an Oversight, où le synthétiseur et la basse sont en évidence. Le pacing de l’album donne l’effet d’un tout, car toutes les chansons s’enchaînent les unes en arrière des autres.

    Tim Kingsbury s’est bien entouré pour ce CD. En effet, Matthew Brown qui joue des synthétiseurs, Jeremy Gara (sur six chansons de l’album) est à la batterie et Basia Bulat, aux voix en harmonie.

    100 Decibels commence par un synthétiseur similaire à celui sur la pièce débutant l’album, mais ce sont les harmonies vocales de Kingsbury et de Basia Bulat qui ressortent le plus. Véritable ver d’oreille à mon avis, le rythme est dansant et fait taper du pied. Il a ensuite travaillé avec le producteur John McEntire (Tortoise and the Sea, Cake).

    Le premier extrait de l’album, St. Sebastian, est une belle mise en bouche et présente bien le travail qui a été fait par Kingsbury depuis 2014. La batterie et la ligne de basse sont omniprésentes, mais sont très accrochantes.

    La pièce Waiting to Wait est une de mes préférées sur l’album. « You never ask for a word, you never ask for a sentence. You never ask for anything », chante Kingsbury dans une voix qui rappelle Wilco. Quand à lui, le deuxième extrait de l’album, Listening, prendra fort probablement de l’expansion devant un public. La guitare distortionnée est une valeur ajoutée à la chanson et a tout d’un hit radio.

    No No No No échappe au style plus synth-rock de l’album et montre une autre facette de l’artiste au public. Never Meant No Harm, quant à elle, présente l’impact des générations précédentes sur les autres, un sujet qui fascinait Kingsbury depuis longtemps.
    Sur la dernière, Up All Night, Kingsbury nous propose une ballade qui est une autre de mes préférées de l’album. La guitare, différente de celles utilisées sur le disque, a réussi à émouvoir la critique.

    Il s’agit d’un premier album pour Sam Patch, mais un qui a été peaufiné et qui coule facilement dans l’oreille. Le disque est un peu plus court que ce à quoi nous nous étions attendus, mais le résultat est bien meilleur. Il n’y a pas de temps mort, ce qui est apprécié. Il est parsemé de plusieurs chansons avec du potentiel, que ce soit pour la radio ou devant public.

    Sam Patch est en spectacle le 4 mars prochain à l’Anti, et il y a toujours des billets disponible.

    Marie-Ève Duchesne

    3 mars 2017
    Albums
  • [Album] Leif Vollebekk – «Twin Solitude »

    [Album] Leif Vollebekk – «Twin Solitude »

    Après quatre ans d’absence, le chanteur Leif Vollebekk revient avec son tout nouveau disque, Twin Solitude, paru le 24 février sur Secret City Records. 

    Les deux solitudes sont les deux phases distinctes au disque. Dans la première, Vollebekk est seulement accompagné par un piano et quelques instruments, tandis que dans la deuxième, la guitare l’accompagne et fait penser aux mélodies d’un Nick Drake ou de Jeff Buckley.

    L’album commence avec Vancouver Time, une pièce où le piano et la voix de l’auteur-compositeur-interprète montréalais sont mis de l’avant. L’ambiance du disque est feutrée et l’est tout autant sur All Night Sedans, qui tranche avec les paroles concernant une rupture amoureuse. Elegy, son premier extrait sorti en octobre, est une des belles réussites de l’album. La voix singulière de Leif Vollebekk est à son meilleur avec le piano et la batterie minimale qui l’accompagne.

    Leif Vollebekk est accompagné par le duo Chargaux aux cordes, de Olivier Fairfield (Timber Timbre) à la batterie. Shahzad Ismaily (Marc Ribot’s Ceramic Dog et Secret Chiefs 3) est à la basse pour plusieurs chansons de l’album. Ses musiciens sont, avec Vollebekk, à la base du succès de cette nouveauté.

    Quant à elles, Into the Ether et Big Sky Country rappellent les contemporains qui ont inspiré Vollebekk, mais rapidement, on voit qu’il est dans une case à part et qu’il en a fait du chemin depuis Inland, son premier album.

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    La deuxième phase du disque débute avec Michigan, une pièce folk qui se transpose bien dans l’univers de l’auteur-compositeur-interprète.

    Pour finir l’album, Leif Vollebekk et son groupe de musiciens sont accompagnés par Sarah Pagé (The Barr Brothers) à la harpe sur la pièce Rest. Comment fait-on pour savoir si la chanson est réussie? Lorsque la chair de poule te prend et qu’elle te remue dès le début. On est touché en plein cœur. Elle nous laisse sur un nuage, qu’on doit à l’album qui vient de finir.

    Dans sa totalité, cette nouvelle offre musicale est la plus achevée, et la musique de Vollebekk gagne à être connue. L’album s’écoute tout aussi bien dans son entièreté ou en morceaux ça et là, mais ce type d’écoute vous fera perdre quelques bijoux musicaux.

    Marie-Ève Duchesne

    25 février 2017
    Albums
    leif vollebekk, Secret City Records, Twin Solitude
  • [ALBUM] Peter Peter – « Noir Eden »

    [ALBUM] Peter Peter – « Noir Eden »

    Cinq ans après Une version améliorée de la tristesse, Peter Peter est de retour avec Noir Eden, un album enregistré dans différents studios entre Paris et Montréal. Cette nouvelle proposition, fort attendue, nous emmène dans un univers inspiré par Philip K. Dick où les frontières entre le réel et l’imaginaire s’embrouillent.

    Noir Eden, c’est un peu un ovni dans notre paysage musical populaire à l’heure actuelle… Alors que presque tout le monde se lance dans les sonorités folk, Peter Peter, lui, fonce dans la pop électronique, les rythmes dansants et les atmosphères extrêmement éthérées. On avait déjà entendu quelques extraits qui nous avaient mis l’eau à la bouche, ce qui n’avait que contribué à rehausser les attentes à un niveau difficilement gérable…

    C’est d’ailleurs un de ces extraits, Bien réel, qui ouvre l’album. Comme plusieurs, je trouve que cette chanson fait partie des meilleures du répertoire de Peter Peter. Une pièce ultra atmosphérique à souhait, qui fait rêver autant que danser, et qui montre tout ce qu’on peut faire de bien avec une boîte à rythmes, quelques synthés et beaucoup de talent.

    La suite de l’album nous plonge dans des sonorités clairement eighties, mais elles semblent si actuelles qu’un vieux comme moi ne passera pas son temps à se dire « hé, ça ressemble à du Depeche Mode » ou « ça a un petit côté Hall and Oates ». Nosferatu (et son clin d’oeil à Tinder) ferait un hit mondial s’il était sorti en 1987 tellement tout y est accrocheur! Loving Game, originalement écrite pour une certaine… Céline Dion (qui ne l’a malheureusement pas prise), est une bombe pop que Peter Peter s’est réappropriée et qui étonne avec son refrain très soul.

    On parle beaucoup d’années 1980, mais Peter Peter est tout à fait de son temps, comme sur Little Shangri-La, une pièce indie pop sympathique, ou Pâle cristal bleu, qui clôt l’album tout en douceur en prenant une tangente folk et en y ajoutant quelques arrangements savamment orchestrés.

    Noir Eden est un album magnifiquement équilibré, proposant une pop qui pige dans un passé pas si lointain pour regarder loin devant. Un album qui risque de servir de phare pour de nombreux auteurs-compositeurs à venir. Et c’est plus que tant mieux.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2664412863 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Peter Peter présentera ses nouvelles chansons au Cercle le 12 mars prochain. Première partie : Barbagallo. (Info)

    Jacques Boivin

    24 février 2017
    Albums
    Audiogram, Noir Eden, Peter Peter
  • [ALBUM] Beyries – « Landing »

    [ALBUM] Beyries – « Landing »

    L’auteure-compositrice-interprète autodidacte montréalaise Beyries lance aujourd’hui un premier album intitulé Landing, réalisé par Alex McMahon. Un album riche en émotions qui nous montre une jeune femme inspirée par les rencontres enrichissantes et les épreuves difficiles (dont un cancer qui lui a donné du fil à retordre à la fin de sa vingtaine).

    Tous ceux qui ont croisé Beyries attendaient cette journée avec impatience. Son indie-folk en avait impressionné plusieurs lors de son passage au Cercle en première partie de Safia Nolin l’automne dernier et on avait plus que hâte d’entendre l’ensemble de sa proposition.

    Que dire de Landing? Que c’est une collection de fichues belles chansons touchantes, aux mélodies accrocheuses. Qu’il y a de beaux moments d’émotions, par exemple sur Alone. Qu’il y a d’autres moments pop qui ne sont pas sans rappeler une certaine Feist (Wondering nous montre cette sensibilité pop évidente). Que Beyries flirte même avec le country sur Along the Way. Que la seule chanson en français, la magnifique J’aurai cent ans (avec un Louis-Jean tout en subtilité), nous fait presque regretter qu’il n’y ait pas davantage de pièces dans la langue de Molière. Que tout ce mélange hétéroclite forme un tout étonnamment cohérent.

    Landing a beau être un premier album, c’est l’album d’une femme qui a eu le temps de mûrir, de vivre, de se battre. Ça se sent du début à la fin. À écouter sans faute.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1979474642 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

     

    Beyries présentera ses chansons au Théâtre Petit Champlain le 27 avril prochain. Infos

    Jacques Boivin

    24 février 2017
    Albums
    Beyries, Bonsound, Landing
  • [ALBUM] Les Hay Babies – « La 4ième dimension (version longue) »

    [ALBUM] Les Hay Babies – « La 4ième dimension (version longue) »

    Le deuxième album des Hay Babies intitulé La 4ième dimension (version longue) et lancé en octobre dernier (oui, je sais, on est tard), est rempli de surprises. La mini-pause de 2016 a permis à Julie Aubé, Katrine Noël et Vivianne Roy de prendre un peu de temps pour elles (Julie et Katrine ont ouvert une boutique au Nouveau Brunswick, Vivianne s’est lancée dans un projet solo, Laura Sauvage, qui nous a fait beaucoup tripper) et il leur a visiblement fait le plus grand bien sur le plan de la créativité.

    Celles et ceux qui s’attendaient à une suite logique de Mon homesick heart vont être un peu déboussolés. Finie le folk de grange un brin naïve du premier album, les filles (et leur univers musical) ont énormément évolué (et écouté beaucoup d’adult rock de la fin des années 1970). Plus près du projet Laura Sauvage que des compositions précédentes du groupe, La 4ième dimension présente 13 chansons où le banjo et la mandoline ont fait place aux guitares et aux claviers. Pour ce faire, elles ont fait appel à leurs complices de scène (Mico Roy, Marc-André Belliveau et Kevin McIntyre, tous du Nouveau-Brunswick), elles ont embauché Pierre-Guy Blanchard à la réalisation et elles se sont enfermées au studio Wild de Saint-Zénon.

    Que ce soit avec des airs près du rockabilly (Baby viendra back à genoux) ou des mélodies sirupeuses (Deux sandwiches), Les Hay Babies font mouche. Les arrangements sont riches sans être trop complexes et nous donnent l’impression de replonger à une époque où les ballades se dansaient collés, collés. On se surprend à écouter les paroles des chansons qui, même si elles gardent un brin de cette innocence qui nous avait fait sourire à l’époque de Mon Homesick Heart, ont atteint un niveau de maturité assez étonnant. Oui, ce sont encore souvent des chansons tristes, d’amours parfois écorchés, mais les images sont fortes et assez engageantes, merci.

    On n’écoute pas Tous les jours de la semaine après s’être fait crisser là, c’est malsain. Mais on y reconnaît là la même fille qui était Obsédée il y a quelques années. La fin, avec le monologue au téléphone qui se termine dans des pleurs accompagnés d’un solo de guitare, est tout simplement déchirante. La pièce suivante, Half du temps, est beaucoup plus mélancolique et atmosphérique. Une fichue de belle chanson un brin country qui nous permet de ne pas trop nous enfoncer dans la déprime.

    Pour le mal, pour l’amour, pour le mieux a un côté pop pas désagréable du tout qu’on retrouve aussi sur des chansons comme Motel 1755 ou Johnny Boy. Ce n’est qu’à la toute fin qu’on retrouve un peu Les Hay Babies du premier album, sur La poule aux oeufs d’or. Une chanson guitare-voix qui semble sortie tout droit du répertoire des soeurs McGarrigle!

    Partout sur l’album, on remarquera les magnifiques harmonies vocales. Ces trois filles-là chantent si bien quand elles chantent ensemble!

    Sur La 4ième dimension, Les Hay Babies ont lancé un gros « Qui nous aime nous suive! ». À moins d’être un fan de la première heure qui a du mal à composer avec le changement, on pourra facilement apprécier cet excellent travail… tout en se demandant où vont aller nos trois jeunes femmes au prochain album!

    [bandcamp width=100% height=120 album=110848622 size=large bgcol=ffffff linkcol=ff9933 tracklist=false artwork=small]

     

    En attendant, on sait où on sera ce dimanche 26 février : Les Hay Babies seront au Cercle (Québec) pour présenter leurs nouvelles (et anciennes) chansons. Les billets sont disponibles au Cercle, au Knock-Out et sur lepointdevente.com. Première partie : Mike Trask. (Événement Facebook)

    Jacques Boivin

    23 février 2017
    Albums
    La 4ième dimension (version longue), Le Cercle, Les Hay Babies, Simone Records
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