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    [ENTREVUE] Pépé et Mononc’Serge en spectacle le 28 décembre à l’Impérial

    L’hiver passé, Pépé et Mononc’Serge ont fait une tournée pendant le temps des Fêtes qui a connu un grand succès. Ils répèteront l’expérience cette année et s’arrêteront à l’Impérial le 28 décembre prochain. Dans le cadre de leur tournée de promotion, c’est au Nektar sur la rue Saint-Joseph que j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec eux. Détendus et ouverts à la discussion, les deux musiciens ont parlé du spectacle, de leur public, de leur travail respectif, et se sont livrés à un questionnaire musical avec une authenticité désarmante.

    Le point de départ

     ou lorsque deux bons chums aiment travailler ensemble

    Comment ces deux musiciens en sont-ils venus à travailler ensemble sur la tournée du temps des Fêtes? « Moi pis Pépé, ça fait des années qu’on se croise souvent parce qu’on était programmé sur les mêmes spectacles. Esthétiquement parlant, ça se ressemble ce qu’on fait », explique Mononc’Serge. L’histoire se poursuit, il y a deux ou trois ans, lorsqu’ils se sont revus à l’occasion de l’anniversaire d’un ami commun: « Je me cherchais une première partie pour mon show au Café Campus à Montréal et je me suis dit que ce serait l’fun de demander à Pépé. Faque je lui ai demandé, il est venu faire ce show-là pis on a fraternisé. Il est venu coucher chez moi pis on a jasé jusqu’aux petites heures. » Depuis, les deux artistes ont collaboré sur plusieurs projets, notamment sur la série web Tout le monde veut jouer avec Pépé, disponible sur la chaîne Youtube. C’est toutefois à l’été 2014 que l’idée de partager la scène avec Pépé pendant la tournée du temps des Fêtes a fait son chemin dans l’esprit de Mononc’Serge: « À l’été 2014, on a monté un petit numéro de cinq ou six tounes qu’on a présenté au show de Pépé à Woodstock en Beauce, pis à un show que je présentais au Petit impérial, ici l’autre bord de la rue. » C’est d’ailleurs après ce spectacle que Mononc’Serge, en fumant une smoke devant la porte de l’hotel Pur, a proposé à son acolyte de créer un show complet qu’ils présenteraient entre Noël et le jour de l’an. « J’ai dit oui tout de suite! Je savais que ça allait être le fun! », dit Pépé avec enthousiasme. Il faut se rappeler que Mononc’Serge présente des séries de spectacle pendant le temps des Fêtes depuis plus de dix ans : « J’essaie autant que possible de varier la formule d’une année à l’autre. Comme on avait jamais monté de show ensemble, c’était un truc nouveau que je trouvais intéressant », ajoute Mononc’Serge.

    Le spectacle

    ou lorsque deux univers colorés se rencontrent

    De quelle façon ont-ils construit ce spectacle? Pépé raconte : « J’ai choisi ses tounes pis il a choisi les miennes. » C’est une idée qui a vraisemblablement plu à Mononc’Serge qui croit que « ça fait un répertoire où chacun est à l’aise avec les tounes de l’autre. »  À l’exception du morceau Fait très divers qu’ils ont écrit ensemble et qui se retrouve sur le dernier album de Mononc’Serge, les musiciens reprennent les chansons de leur répertoire respectif: « Quand on se rencontre, ça demande des adaptations, mais ça, on le fait ensemble »,  affirme Mononc’Serge, « c’est pas un gros travail d’adaptation. Grosso modo les chansons sont pas mal toutes déjà dans cette esthétique de acoustique-guitare-contrebasse. » Pépé précise que la collaboration entre lui et Mononc’Serge s’est toujours fait naturellement, sur le fly, ce qui les a d’ailleurs encouragé à concevoir un spectacle complet. « C’est pour ça qu’après avoir monté cinq tounes aussi facilement pour un show, on s’est dit pourquoi pas en monter vingt-cinq? Ça pris quelques après-midis et on avait un super bon show à la fin. »

    La nouveauté, selon Pépé, réside dans le fait que les deux musiciens se retrouvent ensemble sur la scène où leurs chansons s’entremêlent. « C’est le fun le mix des deux répertoires. On ne fait pas un bloc Mononc’Serge, un bloc Pépé. C’est tout mêlé de sorte que ça fait un show uniforme. », dit Mononc’Serge.

    Gang de joyeux fêtards

    ou quand le public est ivre

    Quel genre de public assiste au spectacle du temps des Fêtes? « C’est un public de joyeux fêtards! », avoue Mononc’Serge. « Les gens qui viennent nous voir savent à quoi s’attendre et savent qu’ils vont passer un bon moment. On présente un show joyeux et le public devant nous est dans le même état d’esprit. On est entre Noël et le jour de l’an, les gens boivent leur bière – ils en boivent des fois pas mal – pis ils sont là pour chanter avec nous autres. » Mononc’Serge sent cependant qu’il doit rectifier son affirmation, de crainte que l’étiquette joyeux fêtards ne soit péjorative. Or, Pépé a corrige le tire : «Oui, mais tu ajoutes le mot joyeux! Les gens ne sont pas saouls. Ils sont ivres. C’est plus beau l’ivresse! » Belle citation qui donne le goût de s’ouvrir une bouteille, n’est-ce pas? Ils avouent également le côté pratique de la période entre Noël et le jour de l’an, car elle se prête bien à la fête et à l’abus, d’autant plus que les gens ne travaillent pas et qu’ils ont quelques journées pour récupérer.

    Plus sérieusement …

    ou lorsque Pépé est foncièrement heureux et que Mononc’Serge n’est pas vraiment toujours en tabarnak

    La partie du répertoire de Mononc’Serge qui est reconnue pour être vindicative et agressive ne se retrouve pas dans le spectacle. Le matériel est léger et plutôt axé sur le grivois et le joyeux. C’est peut-être dû au fait que c’est Pépé qui a fait la sélection des chansons de Mononc’Serge. Connaissant le style de Pépé, j’en ai profité pour savoir s’il avait peur de ne pas être pris au sérieux. « Premièrement, est-ce que je suis pris au sérieux? Moi-même je ne me prends pas au sérieux! », dit-il. « Au départ, quand j’ai commencé Pépé, j’essayais d’attirer l’attention et d’éviter à tout prix l’indifférence. Faque j’avais des tounes très rentre-dedans et j’aimais la réaction des gens. Je sortais de mon show et je me disais que j’avais fait vivre de quoi au monde. » Il avoue cependant que les choses changent: « Mais on dirait que plus ça va, plus je fais des chansons et de la musique pour que le public se sente bien. Mais en même temps, je ne veux pas me gêner de dire les choses crûment quand c’est de même que ça se dit. » Je lui ai demandé s’il était devenu plus doux : « Non, pas plus doux. C’est pas Pépé doux. Peut-être moins punk. Il y a certaines tounes que je ne fais plus parce qu’il y a de la frustration ou de la méchanceté d’adolescent que j’ai pu. Je suis peut-être plus foncièrement heureux. Mon dieu! Bref! Je ne me prends pas au sérieux, je suis constamment dans le doute et je me pose plein de questions, pis ça fait des bonnes tounes. J’espère. »

    Pour appuyer la réflexion de Pépé, Mononc’Serge ajoute qu’il croit que « l’important c’est de faire des tounes qui reflètent quelque chose qui vient de soi. » Toujours selon lui, si l’artiste est heureux dans son environnement et qu’il n’y a aucune matière à frustration, c’est difficile pour lui de faire semblant et de créer du matériel triste et lourd sans se travestir. Or, il avoue que certains musiciens peuvent adopter une posture artistique crédible qu’ils assument. Autrement dit, il y a des artistes authentiquement fake pour qui ça fonctionne bien. Mononc’Serge se confie: « Même moi dans mes chansons, je fais exprès. J’en rajoute, je laisse libre cours à une partie de moi qui n’est pas nécessairement moi au complet. Des fois c’est l’fun de pogner une partie de soi qu’on refoule dans le quotidien. Le temps d’une toune, tu ouvres ce robinet-là et tu le laisses couler à fond. Il y a de quoi de jouissif là-dedans. Pis ça veut pas dire que dans la vie, je suis vraiment tout le temps en tabarnak. »

    Pour satisfaire les amateurs de musique, j’ai posé quelques questions en rafale en lien avec ce que Pépé et Mononc’Serge écoutent. Les réponses auxquelles on a droit sont surprenantes et définitivement savoureuses.

    Entrevue Pépé & Mononc' Serge

    Questions musicales en rafale

    ou le moment où l’on découvre que Mononc’Serge ne voudrait jamais faire l’amour sur sa propre musique

     Qu’est-ce que vous écoutez quand vous êtes dans votre char?

    MS: «Sur mon iPhone j’ai toutes sortes d’affaires. Mais mon band préféré depuis quelques années, ce que j’écoute le plus souvent, c’est Metric. Ça ne ressemble pas pantoute à ce que je fais dans la vie. Il y a l’album solo d’Emily Haines aussi que j’aime énormément. Bizarrement, je n’aime pas écouter de la musique qui ressemble trop à ce que je fais. J’aime la musique assez mélancolique et quand je suis tout seul dans mon char, c’est un instant privilégié avec moi-même.»

    P: «Je vais être plate, mais je fais tellement de char pis j’écoute tellement mes disques qu’ils ne me tiennent plus réveillé. Faque pour me tenir réveillé, j’écoute ben gros les lignes ouvertes. J’adore écouter les lignes ouvertes. N’importe qu’elles lignes ouvertes! Sinon, j’écoute mes vieux disques de punk; Rancid, The Interrupters, un nouveau band qui réinvente rien mais qui font du Punk-rock comme j’aime.»

     

    Qu’est-ce que vous écoutez quand vous cuisinez?

     MS: «J’écoute la radio. J’écoute Radio-Can, les informations. Ça tombe bien parce que les heures où je fais le repas, c’est les émissions d’information. J’écoute rarement la musique quand je me fais à manger.»

     P: «Je fais tout le temps à manger, faque je change constamment de musique. Hier, j’écoutais The Dreadnoughts. C’est un band Punk Irish de Vancouver écoeurant! Sinon, un peu de radio, du Mononc’Serge, du Plume Latraverse.»

     

    Qu’est-ce que vous écoutez quand vous êtes dans le mood for love?

    MS: «Dans le mood for love? Tu veux dire en faisant l’amour?»

    V: «Non, pas nécessairement. De la musique qui va t’emmener à être dans le mood for love.»

    P: «Qu’est-ce qui crée l’ambiance romantique. Quand tu penses à la musique romantique, à quoi tu penses?»

    MS: «Moi je suis zéro romantique.»

    V: «Est-ce que c’est trop personnel? Est-ce que vous êtes mal à l’aise?»

    P: «Ben non, j’ai hâte de répondre!»

    MS: «Ben réponds donc!»

    P: «Moi j’aime bien Louis Armstrong. J’aime bien la vieille musique, le Easy Listening Jazz, Ella Fitzgerald. Moi ça me donne envie de me coller avec ma blonde pis de danser.»

    MS: «Moi j’essaie de trouver une situation… Tu me prends complètement au dépourvu. Je sais pas. Je sais carrément pas quoi répondre. Je mettrais surement pas du Mononc’Serge.»

    P: «Y a tu déjà quelqu’un qui t’as dit qu’il avait fait l’amour sur ta musique?»

    MS: «En tout cas, si quelqu’un m’a dit ça, j’ai vite fait de l’oublier.»

    V: «Toi (à Pépé), est-ce qu’il y a quelqu’un qui t’as déjà dit ça?»

    P: «Oui, ça m’est déjà arrivé. Ça m’avait surpris que ce soit arrivé et qu’en plus il me le dise. En même temps, ça m’avait vraiment flatté.»

    MS: «Moi, ça me ferait m’interroger sur la personnalité de la personne.»

    P: «Je pense que c’était pendant l’époque de mon band punk, dans le temps de Flying Vomit. C’était pas doux. Il avait écouté ça dans l’Ouest, dans sa roulotte avec sa fille de l’été. Il m’avait raconté ça, c’était un beau souvenir pour lui.»

    Est-ce qu’il y a un album auquel vous revenez et ressentez encore quelque chose?  Par exemple, j’écoute l’Heptade d’Harmonium tous les automnes et chaque fois, je me retrouve en petite boule, comme si c’était la première fois que je l’entendais.

     MS: «Ah, c’est drôle parce que quand Fiori a sorti son album il y a deux ans, j’avais entendu une entrevue dans laquelle il parlait de cet album-là (l’Heptade). Je l’ai racheté et je l’ai dans mon iPod pis je l’écoutais hier dans mon char. C’est un album que j’ai tellement écouté, mais je l’avais complètement oublié. Pis quand je l’ai réécouté, après vingt ans, j’étais super ému. Il y a des disques comme l’Heptade que j’ai beaucoup écouté. Il y a Foxtrot de Genesis , The Wall de Pink Floyd. Ce sont des disques des années 70 qui m’ont vraiment marqué quand j’étais ado. J’ai l’impression que la musique qui te marque à cet âge-là te suit toute ta vie. Ce sont ces trois albums-là qui sont les plus significatifs pour moi.»

    P: «Il y en a plusieurs. J’allais dire tous les albums de Plume. Sinon, Operation Ivy, c’est un band punk des débuts des années 80 avec Tim Armstong, le chanteur de Rancid. À chaque année, il y a toujours une période où je suis stressé, surtout quand l’été arrive et que c’est la période des festivals. Je me retrouve tout seul sur un stage devant 10 000 personnes, je mets alors ce disque-là et je sens tout le stress qui s’évacue. Operation Ivy a un effet magique sur moi. Pis un autre album qui me suit est A Poet’s life de Tim Armstrong qui est un album de reggea pop super facile à écouter. C’est du bonbon et ça me relaxe quand je l’écoute. J’écoute tout le temps ma musique, sauf quand je suis dans le char pis  que j’écoute les lignes ouvertes.»

     

    Quel est le dernier album que vous avez acheté?

    MS: «J’ai acheté le dernier Patrick Watson. J’ai découvert y a pas super longtemps Avec pas d’casque que j’adore! J’ai pogné les trois albums. Les textes, la musique, l’ensemble! J’adore!  J’ai acheté le dernier Adamus aussi.»

    P: «J’ai acheté des disques au Korvette il y a pas longtemps. Sinon, j’ai acheté le dernier album de Muse parce que je vais voir le show avec mon père.»

    Valérie Vinet

    8 décembre 2015
    Entrevues, Région : Québec
    Mononc’ Serge, Pépé
  • [ENTREVUE] Geoffroy (+ ajout)

    [ENTREVUE] Geoffroy (+ ajout)
    Photo : Jay Kearney
    Photo : Jay Kearney

    Ouf, il est dur à attraper, ce Geoffroy Sauvé! Faut dire que depuis le lancement de son maxi, Soaked in Gold (Bonsound), le jeune auteur-compositeur-interprète à la voix pleine de soul est sollicité de toutes parts. On a réussi à avoir quelques mots avec lui juste avant son lancement à Québec, qui se déroulera au District St-Joseph ce jeudi 3 décembre à 18 heures.

    Comment vas-tu à quelques jours du lancement de Soaked in Gold? 
    Ca va, je suis aussi heureux qu’occupé!
    Tu t’es constitué une belle base de fans avec ta participation remarquée à La voix (on ne peut pas passer à côté) et ta signature chez Bonsound a été annoncée en grandes pompes. Pas trop de pression? 
    Non ca va, la majorité de la pression vient de moi-même je crois, je suis plutôt sévère avec moi-même je dirais.
    Comment définis-tu ce EP par rapport à ce que tu avais fait auparavant?
    Les intentions sont les mêmes mais le packaging est différent. J’ai actualisé mon son, qui ressemble maintenant plus à qu’est-ce que j’écoute présentement et qu’est-ce qui m’influence. La vibe est toujours relax et enivrante si je peux me permettre mais il y a beaucoup de sons et de production que sur Homemade.
    a4294155272_10Qui sont tes collaborateurs sur Soaked in Gold? 
    J’ai travaillé avec Prince Club qui a réalisé l’album et avec Gabriel Gagnon qui a revu le mix final et poli le tout. Les gars de chez Charmant & Courtois ont dessiné le cover, que j’aime beaucoup.
    Question terriblement cliché, mais qui sont les artistes qui t’inspirent le plus actuellement? 
    En composant Soaked in Gold j’écoutais beaucoup de Bon Iver, Chet Faker, Alt-J, Patrick Watson, Half Moon Run 
    On imagine aisément qu’un album complet ou un autre EP devrait suivre un moment donné. Surtout que Soaked in Gold nous a mis en appétit. As-tu déjà des plans en ce sens? 
    Je suis déjà lancé dans la composition d’un album complet pour 2016, ca avance assez vite et je crois que ca va être très bon (en toute modestie haha)
    Plusieurs médias anglophones ont parlé des deux premiers simples du EP, et ce, de façon assez positive, merci! As-tu des visées à l’international?
    C’est certain! iI fait trop froid à Montréal!
    Rendez-vous donc au District St-Joseph ce jeudi à 18 heures. L’entrée est libre. Ça va être chouette. Profitons-en, j’ai bien l’impression que le Sud va se l’arracher aussitôt que cet album complet va être lancé!

    Mise à jour

    Notre photographe Martin Paré a pris quelques photos de la prestation que Geoffroy a donnée au District St-Joseph.

    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré
    Geoffroy / Photo : Martin Paré

    Jacques Boivin

    3 décembre 2015
    Entrevues
    Bonsound, District St-Joseph, Geoffroy, Soaked in Gold
  • [ENTREVUE] Ponctuation

    [ENTREVUE] Ponctuation
    crédit : Maryon Desjardins
    crédit : Maryon Desjardins

     

    Et oui! Ils sont revenus! Vus pour la dernière fois au Festival d’Été de Québec, et ayant depuis fait un périple en terre française, les revoilà! Et ils sont à l’Anti Bar et Spectacles ce jeudi même! Le 3 décembre, accompagnés de Saam et de La Fête! D’ailleurs, minute de franchise, je suis moi-même musicien et guitariste dans ladite Fête. C’est donc d’un œil intéressé que j’ai appelé Guillaume, chanteur et guitariste de Ponctuation, pour une coquette entrevue! En espérant que ça vous convainque de venir voir tout ça jeudi. Côté mise en page de tout ça, quand c’est moi qui parle, c’est en gras, pour souligner mon amour de la Poutina, et quand Guillaume parle, la typo redevient normale! Il est grand et maigre quand même.

    Ahhh pi en passant, quand j’entrevue, je paraphrase pas mal, si je mens, vous m’excuserez, j’essaie le moins possible!

     

    C’était comment, la vieille patrie?

    C’était super! C’était notre deuxième fois, alors on avait plus de contacts, on a fait plus de dates. 15 en fait! L’accueil est vraiment différent d’ici, même qu’en Amérique au complet! On est toujours logés, nourris, avec l’alcool à volontés, les cachets sont bons, alors ça rend toute l’expérience plus agréable!

    L’influence yéyé, ça les a convaincu?

    Il y a une grosse scène garage et psychédélique, mais le yéyé c’est un peu ringard. En fait toute la musique en français c’est ringard. Les groupes français chantent dans un anglais approximatif. C’est vraiment surprenant pour eux quand nous ou Chocolat arrivent et qu’on chante en français et que ça marche! Ils sont surpris et contents de voir que c’est possible.

    Parlant d’influences, le psyché et le krautrock sur La Réalité me Suffit, j’aimais ça! Ça va continuer?

    On écoute tellement de choses variées, c’est difficile de dire. Le prochain va sans doute être encore dans une lignée psychédélique. Ça va peut-être aller plus loin encore, ou pas, on veut vraiment changer le son d’album en album. On se dit jamais ça d’avance!

    Tu as collaboré à Open House Qc de Beat Sexü! Tes impressions?

    Ce sont de super bons amis et j’aime beaucoup leur initiative. J’aime vraiment leur réinterprétation de Ciao Bye Ciao, le ton sexu c’est super cool, c’est une ambiance et une vibe qu’on aurait jamais imaginés nous-mêmes. L’album sonne et je suis super content d’avoir fait partie de ça!

    Vos amis et designers viennent de gagner la pochette de l’année au GAMIQ!

    Oui! On est super contents! Le visuel est vraiment quelque chose d’important pour le groupe. On collabore toujours avec des gens différents. L’idée de base c’était que Louis-Alexandre Beauregard nous fasse un dessin, et que Thomas Blague Martin transforme ça en quelque chose de graphique. Pour nous le prix va à eux, ils le méritent beaucoup et on est contents de célébrer avec eux!

    Parlant de ça! Le clip de Mon Corps est une Planète est génial! Avez vous laissé carte blanche à Phil Console?

    Oui exact! On marche beaucoup comme ça, c’est le 2e clip qu’il faisait pour nous et on l’a choisi parce qu’on aime beaucoup ce qu’il fait. Il a tourné juste avant qu’on parte et on a vu le résultat pendant qu’on était en France, on a été impressionnés par le résultat. On trouve des artistes qu’on aime alors on est jamais déçus.

    Ça fait longtemps à Québec, avez vous hâte de rejouer localement?

    On aime toujours jouer à Québec, nos amis sont ici et c’est toujours vraiment agréable. À part la formule quintet ce sera pas différent de d’habitude, les deux autres groupes sont locaux aussi et on a hâte de mélanger ces univers là!

    En formule quintet?

    On mijotait ça depuis longtemps, mais on l’a pas ébruité. 2 musiciens de plus pour célébrer les deux derniers shows de la fin d’année! Avec les instruments de plus on peut recréer les arrangements qu’on a fait sur l’album!

    On peut s’attendre à quoi pour l’avenir?

    Il y a les deux spectacles! Ensuite on se prend 2 mois tranquilles pour écrire. On aimerait sortir un album début 2017, mais on se donne pas de date et on ne se met pas de pression. On se laisse porter par les événements. Maxime et moi on a plein de projets; je commence à enregistrer des groupes et à réaliser des disques dans un nouvel espace au Pantoum où je peux mixer.

    C’est encore « full-Tascam » comme votre album?

    NDLR: Tascam est une marque de console multi-piste analogique reconnue pour un son moyenne fidélité et 8 bandes d’enregistrement.

    La Tascam c’est un outil, c’est ce que j’ai pour l’instant pour l’analogique. J’aimerais bientôt avoir un 24 bandes analogique, mais je peux encore en faire beaucoup avec la Tascam, Il y a tellement de choses que j’ai pas essayé pour ce truc là. J’aimerais mélanger des chansons lo-fi sketchs avec des chansons mieux produites. Voire même acheter un 4 bandes pour d’autres choses! J’ai récemment enregistré Les Indiens, et la basse et la batterie sont dans la Tascam, pour utiliser les forces de l’analogique et du digital! J’aimerais tout faire à l’analogue, comme la batterie par exemple, ce n’est plus envisageable de faire ça numériquement!

     

    On s’est laissés sur ces mots geekys d’enregistrement! Tout ça pour dire que Guillaume enregistre avec passion et compose avec tout autant de passion! On a hâte de voir et revoir le groupe jeudi!

     

    Rendez-vous officiel à l’Anti! S’il-vous-plaît. Je vais jouer aussi. <3

    Simon Provencher

    1 décembre 2015
    Entrevues
  • [ENTREVUE] Emilie Kahn – Le travail derrière le succès

    [ENTREVUE] Emilie Kahn – Le travail derrière le succès

    En octobre dernier, on assistait au premier spectacle d’Emilie Kahn à Québec en tant que tête d’affiche. Depuis, elle a fait des tournées aux États-Unis, au Royaume-Uni (en première partie de Half Moon Run) et a été de passage au Iceland Airwaves Music Festival en Islande. La carrière de cette jeune artiste de Montréal semble avoir pris son envol d’un coup, mais derrière cette vague se cachent en fait beaucoup de travail et de préparation. Emilie a pu nous en parler, entre autres choses, à l’occasion de son dernier passage à Québec.

    En premier lieu, Emilie a dû trouver Ogden, son instrument de prédilection (que seraient Emilie & Ogden sans Ogden, en effet). «Je pense que j’ai longtemps cherché mon instrument. Je voulais chanter et j’ai gossé un peu sur quelques instruments (piano, guitare, etc.). Il n’y avait rien qui me tentait vraiment. Quand j’ai découvert cet instrument-là, c’était comme une révélation et je suis devenue comme obsédée,» explique-t-elle. Elle a ensuite suivi des cours particuliers, même si une bonne partie de son apprentissage s’est fait de façon autodidacte : « J’ai trouvé une prof sur Craigslist, je suis allée à un cours et j’ai juste eu un coup de cœur tout de suite. J’ai commencé à jouer et finalement j’ai étudié avec cette prof-là pendant trois ans.»

    Après avoir appris à maîtriser cet instrument massif et onirique qu’est la harpe, Kahn a commencé à être plus active dans la communauté musicale. « Je jouais un peu dans d’autres groupes avant, avec mes amis à Montréal. […] Rien de connu, mettons !» raconte-t-elle. C’est de cette façon qu’elle a fait la rencontre de Jesse Mac Cormack, qui réalisera son album 10 000, paru dernièrement. « Ça doit faire 4-5 ans […] je l’avais rencontré quand il avait fait une première partie avec un autre band. Il avait aussi enregistré des trucs avec mon ancien band avant, pis là j’ai fait ‘hey, veux-tu enregistrer mon nouveau projet ?’» explique Emilie en parlant de Jesse.

    C’est à la suite de cette rencontre que le projet d’Emilie & Ogden a pu commencer à prendre forme. «On a fait un EP ensemble il y a comme trois ans. Avant de commencer à faire des shows je voulais avoir quelque chose comme référence, pour que les gens aient quelque chose à aller écouter. Il y avait trois chansons dessus et il y en a deux qui sont maintenant sur l’album qui vient de sortir. Après ça [Jesse] a joué dans le band pendant quelques années pis on a enregistré l’album ensemble.» Lorsqu’on lui a demandé si Jesse Mac Cormack avait apporté quelque chose de spécial à son disque, elle a tout de suite répondu : «Ouais, je pense que Jesse c’est un génie.» C’est d’ailleurs une chose qui se répète dans ses nombreuses biographies. Mais encore ? «Il a beaucoup influencé le son du projet. Quand j’ai commencé, j’ai amené les tunes pour le EP et on a enregistré ensemble. Ensuite, il a fait les arrangements et il l’a réalisé, donc ça a comme formé le son qu’on allait avoir, qu’on a repris aussi pour le spectacle, » explique Kahn. «Je pense qu’au début je voulais faire quelque chose d’un peu plus folk, épuré, et là c’est devenu un peu plus contemporain, a little bit of electro touches ! »

    Avec le travail en studio et un album prêt à sortir, Emilie & Ogden semblaient partis pour la gloire. Cependant, c’est un peu plus difficile que ça de devenir connu. Kahn nous a raconté, entre autres, comment elle avait décroché sa place au Iceland Airwaves. Et ça n’a pas été de tout repos. «On essayait avec le label de le booker depuis un bout. Il y a comme un gars qui booke le festival et il se promène pas mal dans le monde dans des festivals. Je pense qu’il était intéressé, mais ça traînait», explique la jeune artiste. Finalement, l’affaire s’est résolue dans un des nombreux showcases auxquels le groupe a participé : «Des showcases c’est comme des festivals pour l’industrie, pour te faire voir. C’est les gens de l’industrie qui vont là et souvent il n’y a juste pas de cachet. J’en ai fait plusieurs à Toronto. Et là c’est comme ça que tu fais de la route pis que tu dépenses du cash et des fois ça ne sert à rien. Des fois il n’y a juste personne. À [ce showcase-là], je me disais: ‘Je suis tannée de faire ces showcases-là, ça ne donne rien. Je ne pense pas qu’on va le faire cette fois-ci.’ Finalement, ma gérante m’a convaincue d’y aller et par chance le gars de Iceland Airwaves était au show. Après le spectacle, il m’a dit : ‘ouais, j’pense que tu vas le faire cette année le festival’.» Le 3 octobre dernier, jour de l’entrevue, elle semblait d’ailleurs contente d’avoir eu cette chance : « Il est vraiment cool ce festival-là, et normalement ils bookent les gens juste une fois pis après tu n’y retournes plus. »

    Ça fait donc maintenant trois ans que le projet d’Emilie & Ogden est sur les rails avec, on l’espère, encore plusieurs années en vue. Dernièrement, plusieurs autres belles opportunités ont souri à la jeune auteure-compositrice-interprète, donnant peut-être l’impression à certains que sa carrière avait démarré en trombes. C’est pourquoi on a voulu retracer le processus derrière sa popularité naissante. «Les gens ont peut-être l’impression que ça arrive vite, mais pour moi ça fait longtemps que je travaille là-dessus», nous avait-elle dit en entrevue. «Mais c’est vrai que c’est lefun que tout arrive comme ça quand l’album sort. C’est ça qu’on veut !» a-t-elle cependant ajouté, enthousiaste.

    Emilie sera en tournée avec Ogden au Québec encore pour quelque temps. Elle se produira notamment à Shawinigan (Le Trou du Diable) le 2 décembre prochain, à Trois-Rivières au Temps d’une Pinte le 3 décembre prochain, à la Maison des Arts de Laval le lendemain ainsi qu’au Vieux Bureau de Poste de Lévis le 5 décembre. Consultez son site officiel ou sa page Facebook pour plus d’info. Profitez-en pour découvrir le talent d’une artiste québécoise qui a autant de motivation que de talent à revendre. Pour bien terminer l’entrevue, nous lui avons aussi posé quelques questions en rafale.

     

    Comment vis-tu le monde de la musique en tant que femme ? Vois-tu des différences parce que tu es une fille ?

    «Non. J’entends des choses, mais en même temps moi je me sens quand même bien. Je travaille pas mal avec des gars. Je suis entourée de gars dans mon band, partout, et je me sens respectée. J’aime ça, je me sens un peu comme one of the boys…et ça c’est cool. J’aime aussi ça quand un gars me dit après un show : ‘hey nice set man’, et qu’il m’appelle ‘man’. Dans ce temps-là, je me dis : ‘Ok, tu me respectes et c’est pas juste parce que tu me trouves cute’. Je sais pas. T’as juste à t’entourer de monde qui sont cools.» Anecdote à ce sujet, Emilie donne un exemple de la complicité qu’elle a avec les membres de son groupe : «Les deux gars dans mon band sont aussi des soundmen et moi je ne connais rien là-dedans. Mais là je viens d’avoir des pédales pour la première fois pour ma harpe, des genres pédales de reverb, et je suis tellement nulle que des fois je dois leur demander : ‘peux-tu me montrer comment plugger ça ?’ Et ils répondent ‘ok Émilie’. Ils sont vraiment patients avec moi. Ils pourraient facilement me niaiser parce qu’eux ils ont tellement de connaissances par rapport à ça.»

    Après réflexion, cependant, la harpiste ajoute :

    «Ah oui ! Peut-être qu’en tant que femme en musique je trouve ça drôle le fait qu’on s’attende à ce que tu ailles te faire maquiller, par exemple. Il y a comme une attente sur l’image et sur le fait de faire des trucs reliés à la mode. Mais bon, en même temps, j’aime ça porter du beau linge. J’aime ça être une femme et j’aime ça me maquiller. Mais il y a une partie de moi qui se dit des fois : ‘ah peut-être qu’il y a des jours où je n’ai pas envie d’être cute’. Et j’ai comme de la pression pour l’être peut-être. Par contre, comme je le disais avant, dans mon vrai monde à moi en tant que musicienne, avec les gens avec qui je travaille, je me sens respectée. Ouais. C’est plus du côté branding ces attentes-là.» Elle nous raconte d’ailleurs une autre anecdote à ce sujet : « Il y avait une des équipes de PR qui m’avait déjà dit : ‘ah tu pourrais faire un Pinterest pis poster des outfits que t’aimerais pour la tournée’, et ils donnaient d’autres idées comme ça, par exemple qu’on pourrait faire des partenariats avec des marques pour des vêtements. À ce moment-là, dans ma tête, je me disais que c’était cool, mais en même temps je pense qu’on ne demanderait pas ça à un gars.»

     

    Quelle question rêverais-tu de te faire poser en entrevue ?

    «Ah non ! Je ne pense jamais à ça ! Des fois je chiale parce que souvent le monde posent les mêmes questions et je me dis qu’ils sont plates. Mais en même temps, je ne sais pas ce que je me demanderais moi-même… J’aime les questions qui sont peut-être moins en rapport avec ce que je fais, mais qui font que je raconte une anecdote ou quelque chose qui n’a pas rapport. Ou le genre de question comme ‘c’était quoi ton CD préféré quand t’étais jeune’ ou des trucs comme comme ça. Je trouve ça lefun de découvrir ce genre de choses sur des artistes quand je lis un article.»


    Quel était ton CD préféré quand tu étais petite, alors ?

    «Quand j’étais adolescente, j’étais obsédée par un groupe qui s’appelle Brand New. Je pense que ça m’a quand même influencé beaucoup. On dirait que je vois un peu la vibe de ce groupe-là dans mes paroles et dans mon style.»

    D’autres anecdotes avec ça ?

    «Hier [le 2 octobre] j’avais mon lancement, pis pour la première fois je faisais un loop avec ma harpe et je restais debout pour chanter. Mais j’ai comme fucké le loop, il était en retard ! J’ai regardé les gars, comme pour leur demander si je devais repartir le loop, puis finalement ils ont juste continué à jouer. On l’a fait et ils se sont ajustés.»

    «Sinon, l’an passé j’ai eu un photoshoot pour une parution dans Aritzia. Une grosse affaire. Ils m’ont maquillée, et puis j’ai fait une réaction allergique au fond de teint : j’avais des énormes plaques rouges dans la face. Ils avaient fait venir un photographe de genre Londres, et comme tout le monde venait de Londres, Paris, New York pour ce shoot-là. Et moi j’étais une fille pas rapport, pas connue, juste là en me disant ‘ok cool’. En tout cas, il est arrivé ça et il fallait me démaquiller au complet puis attendre quelque chose comme une heure pour que ça s’en aille. Tout le monde était en retard et en plus ils avaient des avions à catcher 1h après. C’était vraiment stressant et bizarre ! Ouais… J’aime ça raconter cette histoire-là ! Maintenant, je sais quelle marque de maquillage je ne dois pas prendre !»

     

    Crédit Photo: Llamaryon

    Marie-Ève Fortier

    1 décembre 2015
    Entrevues
    Emilie & Ogden, Jesse Mac Cormack
  • [ENTREVUE] Rosie Valland, cette charmante autodidacte !

    [ENTREVUE] Rosie Valland, cette charmante autodidacte !
    Rosie Valland, Crédit photo: Izabelle Dallaire
    Rosie Valland, Crédit photo: Izabelle Dallaire

    Le 14 novembre dernier, j’ai eu la chance de m’entretenir avec la charmante Rosie Valland quelques heures avant qu’elle fasse la première partie d’Ariane Moffatt pour discuter de sa musique. On s’installe dans les marches du Cégep de Trois-Rivières pour se mettre à notre aise et les discussions débutent tout naturellement alors qu’elle vient de finir sa bouchée de souper.

    Il faut dire que, depuis toujours, tout s’est fait naturellement et au bon rythme pour Rosie Valland. Elle a appris la musique de façon autodidacte puisqu’elle a toujours fait de la musique par passion. Ce n’est qu’en s’inscrivant à l’École nationale de la chanson de Granby, dans sa ville natale, qu’elle comprend qu’elle peut réellement faire de sa passion un métier.

    « Tout a vraiment commencé en 2011 à l’École où j’ai su que je pouvais en faire un métier. Je me suis inscrite naïvement en me disant que j’allais essayer et après on verra. Là, j’avais du plaisir et j’ai vu qu’il y avait des possibilités, sachant bien que ce ne serait pas juste facile » dit-elle.

    Bien qu’elle mentionne que l’École lui a apporté surtout des rencontres importantes dans son cheminement, elle reconnait que ça a été un point tournant dans sa carrière. Elle y a, entre autres, rencontré des gens qui sont devenus de très bons amis aujourd’hui, telles que Joanie Michaud et Anaïs Constantin.

    C’est toutefois dans le contexte du Festival international de la chanson de Granby qu’elle a fait une rencontre inattendue.

    «  Jessie Mac Cormack faisait partie du spectacle avec Mélanie Boulay. Après le spectacle, il est venu me voir et il m’a dit Allo je m’appelle Jesse »

    C’est ainsi que le destin a fait se rencontrer ses deux êtres, qui, depuis, collaborent étroitement ensemble pour leurs projets. Aujourd’hui, Jesse réalise, arrange ses chansons, en plus d’être musicien pour Rosie Valland. Il l’accompagne aussi en sur scène.

    Récemment découverte par le grand public, je lui ai demandé si elle trouvait que les choses allaient trop vite ?

    « J’ai l’impression que tout va comme ça doit, mais j’ai besoin de me donner des petits objectifs pour me confirmer que c’est la bonne chose», m’a-t-elle répondu.

    Depuis la sortie de son premier album, Partir avant, dont nous en avons fait la critique ICI, Rosie Valland a fait plusieurs premières parties pour des artistes québécois bien ancrés dans le milieu tels Alex Nevsky, Chloé Lacasse, Louis-Jean Cormier, Les sœurs Boulay et, bien sûr, Ariane Moffatt.

     « J’essaie de ne pas trop y penser », poursuit-elle. « Le défi face à moi-même est de faire quelque chose qui est outre-frontières. J’ai envie que, quand tu écoutes, tu ne focus pas sur le fait que c’est en français. Ce qui me fait le plus triper, c’est quand des anglophones me disent qu’ils ne comprennent rien à ce que je dis, mais qu’ils adorent ce que je fais… j’ai l’impression d’avoir réussi ! »

    Après ces quelques minutes de discussion, force est de constater que Rosie Valland est une jeune artiste bien ancrée dans sa passion, très réaliste dans tout ce qu’elle entreprend tout en se laissant le droit de rêver et de se donner des petites victoires.

    Elle sera en spectacle le vendredi 27 novembre au bar Le Zénob de Trois-Rivières et nous y serons pour couvrir le spectacle.

    Voici les photos d’Izabelle Dallaire

     

    Karina Tardif

    27 novembre 2015
    Entrevues
    autodidacte, Entrevue, Mauricie, musique, Partir avant, Rosie Valland, Trois-Rivières
  • [ENTREVUE] Pomme

    [ENTREVUE] Pomme

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    Photos par Jacques Boivin, entrevue réalisée par Jacques Boivin et Jessica Lebbe (CKRL 89,1)

    DSC00082Retenez bien ce petit nom de cinq lettres : Pomme. Il s’agit d’une jeune artiste française de 19 ans, bourrée de talent, qui va très bientôt laisser sa marque avec un premier maxi intitulé En cavale qui sera lancé le 1er janvier 2016. Si vous écoutez beaucoup la radio, vous avez très probablement entendu sa voix sur la bombe pop de Matthieu Mendès intitulée Okay. Elle est venue faire un petit tour au Québec, question de se faire connaître, et Jessica et moi avons eu l’occasion de la rencontrer dans les studios de CKRL lundi dernier. Petit compte-rendu d’un gros coup de coeur.

    DSC00083Pourquoi avoir choisi le nom Pomme? « Ça vient de mon nom de famille. C’est un surnom depuis que je suis au collège. C’est comme un deuxième prénom. Quand les gens m’appellent Pomme, je réponds aussi bien que lorsqu’ils m’appellent Claire. » Multi-instrumentiste autodidacte qui joue du violoncelle, de la guitare, du banjo et de l’autoharpe (comme ma tendre Basia Bulat), Pomme a de nombreuses influences qui ont touché une corde sensible dans mon coeur de vieux fan de folk et de country : « Mes influences sont à l’opposé. À 13, 14 ans, j’ai commencé à écouter de la pop, j’allais voir Lady Gaga en concert, j’aimais beaucoup Lily Allen. Vers 15 ans, à la fin du collège, le père d’une de mes amies m’a prêté une clé USB sur laquelle on trouvait plein d’albums de filles qui jouaient de la guitare. » À l’époque, Pomme commence à faire des clips. Sur cette clé, elle y découvre le country et le folk des années 1960-1970. Des albums d’auteures-compositrices américaines telles que Emmylou Harris, Dolly Parton, Allison Kraus et Linda Ronstadt. « Et il y a toujours eu la chanson française. Barbara. Mon père écoutait Michel Polnareff. Et il y a la chanson plus actuelle, comme Camélia Jordana et Coeur de Pirate. » Un bagage très varié.

    DSC00084Pomme a d’ailleurs eu la chance de faire la première partie de Coeur de Pirate. D’Angus & Julia Stone (ah, ma tendre Julia!). De Yael Naïm. Et d’un certain Pierre… Lapointe. Est-ce que ces premières parties avec deux grandes vedettes d’ici expliquent ce lien avec le Québec? « Vers 16 ans, à l’école, je devais faire un exposé de deux heures sur un sujet, qu’on doit préparer pendant six mois. J’ai fait ça sur le Québec. À 16 ans, je savais déjà plein de trucs sur le Québec. La langue. L’histoire. J’ai toujours voulu y aller, ça date d’avant la musique, d’avant les premières parties, d’avant les rencontres. » Ce qui l’attirait? Les paysages, notamment le paysage musical. « J’ai l’impression qu’il y a un espèce d’amour pour la chanson française qui est moins évident en France. J’ai découvert pas mal d’artistes québécois que j’adore. » Parmi les artistes de chez nous, elle mentionne les Hay Babies, Les soeurs Boulay, Fanny Bloom, Karkwa, Monogrenade… Loin des clichés qui sont souvent mentionnés par les artistes de l’Hexagone qui débarquent ici.

    En attendant la sortie du EP et une tournée de spectacles en formation complète (bientôt, on l’espère), Pomme vous offre la chance de la découvrir, seule avec sa guitare, ce samedi 21 novembre au Vieux Bureau de poste en première partie de Michael Sea (qui offrira une prestation toute spéciale en formule trio – ça va être joli, ça!). Un fort joli double plateau qui devrait vous faire passer une maudite belle soirée. INFOS

    Page Facebook

    Vous pouvez écouter la balado de l’entrevue (et écouter la jeune dame jouer ses jolies chansons) ici : http://balado.ckrl.qc.ca/podcast/download_mp3/104187.mp3 (à partir de 1 h 37)

    Jacques Boivin

    19 novembre 2015
    Entrevues
    chanson, En cavale, folk, Michael Sea, Pomme, pop, Vieux Bureau de poste
  • [ENTREVUE] Oxmo Puccino nous fait voir des étoiles

    [ENTREVUE] Oxmo Puccino nous fait voir des étoiles

    C’est dans le contexte de la publication de son plus récent album, La Voie Lactée, que j’ai eu la chance de m’entretenir avec la légende du rap français qu’est Oxmo Puccino. L’artiste et parolier de renom a également pris le temps de répondre à nos questions sur l’ensemble de sa carrière, son rapport à la musique, la manière dont certaines pièces clés de son répertoire sont venues à jour, et sur ce à quoi on peut s’attendre pour la suite des choses. Vous avez donc la chance de lire à votre tour l’entretien généreux qui en résulte.

    • Pourquoi êtes vous allé vers la musique? Est-ce davantage le besoin de dire, de s’exprimer, ou encore de monter sur scène et de donner un spectacle?

    Autant que la musique, c’est tout un mouvement qui s’est imposé à moi. Ce fut un véritable flash culturel. Je suis passé par la danse, le graffiti, puis l’écriture et le rap.

    • J’imagine que vous êtes non seulement musicien, mais mélomane. Les projets auxquels vous avez participé se sont raffinés et diversifiés avec le temps. Quelles étaient vos influences principales il y a 20 ans,lesquelles se sont ajoutées depuis?

    Je ne crois pas que ma musique se soit raffinée. Elle s’est enrichie, s’est précisée mais j’ai toujours eu cette démarche. C’était la façon d’appréhender la musique que nous avions chez Time Bomb avec Mars et Sek. Dès le premier album j’ai travaillé avec Prince Charles Alexander(Notorious Big, Mary J. Blige…), sur le second il y avait la forte contribution de Ludovic Bource (The Artist). je n’ai jamais cessé de vouloir travailler avec des musiciens et des producteurs ayant une approche très musicale.

    A la maison nous étions bercés entre musique africaine (Ami Koita..) et grande chanson française (Charles Aznavour…). Puis grâce au hip-hop, j’ai commencé à m’intéresser au jazz, à la Soul et aujourd’hui je continue d’écouter beaucoup de musique de Bach à London Grammar, de Boris Vian à J-Cole. Et comme depuis que j’ai 16 je me suis intéressé aux instruments et à la composition (Basse, MPC, Guitare et maintenant clavier), j’écoute beaucoup de grands instrumentistes comme Vincent Segal, Richar Bona, Avishai Cohen) etc… Comment faire de la musique sans en écouter? Comment écrire sans lire?

    • Vous dénonciez déjà beaucoup de choses il y a vingt ans, est-ce que c’est mieux ou pire maintenant?

    Je n’ai jamais rien dénoncé. Notre génération ne faisait que décrire une réalité qui était notre lot quotidien. Beaucoup n’ont pas souhaité l’entendre ou le voir. Notre jeunesse en paye encore aujourd’hui un lourd tribut.

    • Le jazz a souvent eu une belle place dans votre répertoire, comme sur « Alias Jon Smoke » à la fin des années 90. Est-ce que le projet du Lipopette Bar avec les Jazz Bastards était comme la réalisation d’un fantasme artistique? Est-ce  qu’on aura droit à une suite pour le 10e anniversaire?

    Plus qu’un fantasme c’était un véritable rêve. Une chance incroyable s’est présentée à moi, le bon projet, au bon moment. Se retrouver sur le label Blue note, entouré de magnifiques musiciens, puis cette idée soudaine de rendre hommage à Billie Holiday. Une occasion fantastique de revenir sur scène autrement et de réunir des publics très différents. Lipopette Bar est un événement important. Pour ce qui est d’une suite? Je ne crois pas. En revanche, de lui donner une nouvelle vie dans le futur pourquoi pas.

    • Sinon en parlant de collaboration, comment c’était de travailler avec  Ibrahim Maalouf? Comment le projet est-il né? L’album est génial et vous me semblez être la personne appropriée pour penser à mettre en chansons le récit d’Alice, un récit assez philosophique avec de bons éléments de réflexion sur le langage.

    Nous nous étions croisés à quelques reprises sur scènes. Ibrahim m’avait ensuite invité sur son album le temps d’un duo. C’était un moment magique. Par la suite, le Festival d’ile de France, l’a sollicité pour faire une création autour du merveilleux. Et il a eu l’intuition de me proposer d’écrire l’histoire. On était comme deux funambules car nous étions tous les deux en pleine promo et tournée de nos projets respectifs. Il travaillait la musique de son côté, j’écrivais de mon côté. Et un jour on s’est retrouvé en studio de répétition et la magie a opéré. Une aventure artistique fantastique, un luxe d’un autre temps.

    • Était-ce intimidant de retourner écrire et composer après avoir  publié un album que beaucoup de gens considèrent comme génial au niveau des textes?

    A l’époque nous n’étions pas dans une réflexion de carrière. On faisait de la musique parce que c’est ce qu’on aimait et que c’est ce que nous savions faire de mieux. Le second, tout était écrit de manière mentale et aujourd’hui il fait parti des albums dont on me parle le plus avec des titres comme j’ai mal au mic, demain peut-être, souvenirs etc… Chaque album est un nouveau départ, une remise en question.

    • La Voix Lactée est souvent plus électro, sans être trop moderne, car  il conserve une belle touche old-school, et il est égalemenent plus pop.  Est-ce que c’est un virage conscient, le désir d’essayer autre chose?

    On avait en tous cas envie de continuer cette quête sonore, d’éviter de se répéter. On a utilisé peu d’éléments mais on a choisi chacun d’entre eux avec une grande exigence pour arriver un résultat qui est à la fois électronique mais avec une touche funky 70’s et surtout porté par une seule idée: se faire plaisir dans l’objectif de le partager à ceux qui voudront bien l’écouter.

    • Parlant d’essayer autre chose, est-ce que l’idée de chanter les  refrains sur la majorité des pièces est venue naturellement à un certain moment de votre carrière? Le titre « Demain peut-être » donnait une idée de ce dont vous étiez capable mais le chant était beaucoup plus rare dans les pièces qui faisaient généralement la part belle au rap et au spoken word. Cette fois, c’est plus présent et plus assumé, qu’est-ce qui a motivé ce choix?

    Ce genre de choses ne sont pas préméditées. C’est l’artistique qui guide mes choix. Et puis vous savez le problème d’inviter des gens à faire vos refrains c’est comment vous faîtes lorsque vous êtes sur scène? Mon principal terrain d’expression c’est le live. Je veux pouvoir jouer les titres que je veux, quand je veux. C’est effectivement comme vous l’avez relevé quelque chose qui était présent dès mes débuts cette idée de chanter. J’ai fait des tentatives sur L’amour est mort, puis j’ai pris des cours au moment de « Cactus de Sibérie », ce n’est pas quelque chose de nouveau en fait mais quelque chose qui se précise. Enfin, aujourd’hui, les rappeurs chantent, les chanteurs rêvent de rapper, la musique évolue et c’est une excellente chose.

    • On trouve toujours à l’oeuvre le même art de raconter et certaines  thèmes sont récurrents et de nouveaux sont abordés. Ici on semble osciller entre la mélancolie et la nostalgie d’une part et d’autre part, on trouve des moments plus apaisés ou vous semblez plus réconcilié avec le monde et en apprécier les beaux côtés. Au lieu d’une histoire de fiction, on a plutôt affaire à un questionnement et des impressions, des impressions écrites au « je » plutôt qu’une narration d’évènements. Est-ce que la possibilité de vous exprimer à la première personne vous a manqué dans les projets comme Alice et Lipopette?

    Effectivement sur ce nouvel album, nous étions dans une seule et unique quête celle du plaisir. Raison pour laquelle l’album est globalement plus lumineux, toujours positif mais quand j’aborde des sujets plus douloureux comme dans « un week-end sur deux » ou « gravir ce monde ». Sur la question du JE, c’est plus l’histoire qui est racontée que son auteur qui compte. Peu importe que l’histoire soit réelle ou fictive, ce qui compte c’est l’émotion qu’elle suscite. Une chanson, c’est une tranche de vie une photographie, une émotion dédiée à être partagée. Pas un acte égoïste qui ne concerne que son auteur.

    • Vous pouvez aussi bien rapper sur des instrus purement hip hop plus  élémentaires et sur des envolées lyriques jazz ou classiques. Est-ce que toutes les musiques sont bonnes lorsqu’on sait quoi dire? Est-ce que des genres facilitent la tâche d’écriture et inspirent plus que d’autre?

    Je ne me pose pas la question en terme de genre. J’appréhende l’écriture comme la musique. Quel meilleur mot pour exprimer un sentiment, une situation. Pour la musique, c’est la même chose. Quelle meilleur musique pour porter un propos, une émotion. Si pour ça je dois aller chercher un accordéon aucun problème.

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    la-voie-lactee

    La Voie Lactée, septième album studio d’Oxmo Puccino, devrait maintenant être disponible partout où on achète de la musique.

     

     

     

     

     

     

     

     

    François-Samuel Fortin

    18 novembre 2015
    Entrevues
    france, hip-hop, oxmo puccino, rap francais, time bomb, voie lactée
  • [ENTREVUE] Bribes d’une conversation avec Toast Dawg.

    [ENTREVUE] Bribes d’une conversation avec Toast Dawg.

    Toast Dawg semble serein. Ça se sent dans sa voix et ce, même au téléphone. Serein avec ses choix et satisfait de la place qu’on lui accorde dans l’échiquier du  »rapqueb ». Sa présence lors du concert de Loud Lary Ajust le 14 novembre prochain n’est pas un hasard et est un signe de son importance dans le paysage musical québécois : la nouvelle garde lui garde encore une place au chaud. Le contraire s’applique-t-il ? Évidemment puisqu’il est  »down avec cette nouvelle génération’ qu’il respecte leur  »grand talent pour créer des images fortes ».  De ses comparses de Loud Lary Ajust, il me dit que  »Gullywood était pratiquement un film »

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    Crédit photo : LePigeon

    Mais a quoi peut-on s’attendre de Toast Dawg en formule solo ?  »Pas un DJ set » et nous avons qu’a nous fier a la liste d’invité qui l’accompagneront sur scène ! Beaucoup de pièce de ses remix avec des rapper québécois seront en vedette. Ses productions personnelles de Brazivillain II qu’il affirme, sans hésiter, qu’il est  »meilleur que son premier volume »,  »mieux produit, plus d’idées ». J’avais abordé la question avec lui, que ce second album étais plus accessible, à sa grande surprise, mais en admettant (j’interprète peut-être!) que la version  »revisitée » du volume 2 l’était, elle. Sur cette même version, il hésite en disant que  »c’est compliqué » de dire qui a le meilleure verse sur cet album, ne voulais visiblement pas offenser ses camarades.

    Mais, comment Toast Dawg a acquis cette place dans la courte histoire du rap québécois ? En étant un des architectes de Deluxxx, un album culte de 2005 qui fêtait en octobre ses 10 ans. Un album dont il est encore  »très fier aujourd’hui ». D’ailleurs, il m’a révélé  »que tous les membres du groupe était d’accord » pour ressortir l’album sous format vinyle. L’intention originale était, bien sûr de le sortir en octobre, mais le tout verra le jour lors du Record Store Day en avril avec, en prime, un vinyle avec toutes les instrumentales. Une excellente nouvelle pour les fans et nostalgiques du défunt groupe. Toast Dawg n’a pas seulement été impliqué avec Atach Tatuq, mais aussi avec le mythique groupe Traumatuges, qui ont été au coeur de cette  »mini-révolution » quant à l’utilisation du joual pour rapper.

    Tout ça pour dire que Toast Dawg a, subtilement, fait sa place en tant que figure de proue du rap québécois de par ses productions. Encore aujourd’hui, son influence peut se faire sentir sur de nombreux projets paru ou a paraître (Brown, de Snail Kid, Jam & leur père, Robin Kerr me vient rapidement en tête). Ce samedi 14 novembre, cela sera une sorte de ligne du temps du rap québécois qui se construira devant les yeux du public, où un  »vieux routiers » (c’est affectueux, je vous l’assure) qui a accepté la nouveauté à bras ouverts et a même évolué au-delà de celle-ci pour l’influencer encore aujourd’hui.

    Merci, Toast !

    Simon Belley

    14 novembre 2015
    Entrevues
    Nuits FEQ, Toast Dawg
  • [Spectacle + Entrevue] Klô Pelgag, étincelle de folie

    [Spectacle + Entrevue] Klô Pelgag, étincelle de  folie

    Jeudi soir dernier avait lieu la première soirée cachée de la saison au bar La chasse-Galerie. Ces événements, organisés par CFOU en collaboration avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont lieu une fois par mois et ont pour principe de ne révéler l’artiste invité que la journée même de la prestation. Pour débuter l’année en grand, c’est nul autre que Klô Pelgag qui a ouvert le bal. La soirée fut teintée d’absurdité et de magie à l’image de cette jeune artiste. Retour sur ce spectacle et entrevue avec une fille pétillante. 

     Klo PelGag, Chloé Pelletier Gagnon de son vrai nom, est originaire de Gaspésie. Elle s’est vite démarquée par son talent indéniable pour manier les mots, sa voix  fragile et insaisissable ainsi que par sa personnalité éclatante. Son premier album, l’Alchimie des monstres, a eu un franc succès, l’amenant même jusqu’en Europe. De retour depuis quelques temps d’une tournée européenne, Klô a monté sur la scène trifluvienne pour faire ce qu’elle fait de mieux: époustoufler et surprendre. 

    Les nombreux spectateurs présents ont eu droit à une prestation haute en couleurs. Les chansons s’enchaînaient avec fluidité, chacune amenant son lot d’émotions et nous faisant voyager loin de tout univers connus. La douce voix de Klô résonnait dans le bar avec son éclat habituel, chargée de frissons, de puissance et de magie, réchauffant au passage le cœur de la cent vingtaine de privilégiés présents. Entre deux mélodies, Klô y allait de commentaires des plus absurdes, portant fièrement son onepiece de squelette et divaguant sur des sujets sortis de nul part. À un moment donné, en plein milieu d’une chanson, elle est même allée verser une bière sur son batteur qui, il faut le spécifier, ne portait qu’un chandail bedaine et un speedo. La jeune artiste qui dit rechercher la surprise lorsqu’elle va voir des spectacles peut se venter d’en donner à revendre à son public. 

    Klo PelGag va terminer sa longue tournée le 12 Décembre prochain au club soda. Pour l’occasion, elle se fera raser les cheveux sur scène. Nous l’avons questionnée sur les raisons de cet acte « Je le fais pour plusieurs raisons, mais j’avais juste envie de me raser la tête, de faire fuck. Genre la pression de l’humain sur son image c’est horrible de nos jours. Peut-être que ça a toujours été comme ça, mais je vivais pas à ces époques là non plus. J’ai l’impression que l’image, elle prend tellement d’importance. Tout le monde est tout le temps en train de se regarder dans le miroir ou même dans les fenêtres du métro. C’est vraiment triste, c’est rendu plus important ça pour les gens que d’autre chose. En tout cas j’ai juste le gout de faire fuck, fuck off, fuck toute.» La jeune artiste mêle également ce désir de se débarrasser de sa pilosité capillaire à une bonne cause, comblant ainsi son envie d’aider des gens. Elle s’est donc associée à l’organisation Leucan. 

    Klô PelGag souvent reconnue pour la justesse de ses textes et la magie de sa voix nous a également confié son désir d’exploiter son talent dans autre chose que  la chanson. « J’aimerais ça, mais je suis pas encore capable de l’assumer. J’aimerais ça peut-être faire un recueil  un jour. Un recueil de poésie, de nouvelles ou même un roman… J’ai plein de choses qui m’intéressent en fait.» Pour le moment, elle se contentera de l’écriture de son prochain album. Son imagination débordante qui donne lieu à des chansons colorées est déjà à l’ouvrage. « C’est juste plein d’affaires qui trainent dans mon cerveau depuis un boutte et j’ai pas eu le temps de me dédier complètement à ça parce que je suis toujours en tournée depuis deux ans. Mais là, je vais pouvoir juste me consacrer à ça». Pour son deuxième album, elle souhaite changer ses habitudes d’écriture. Le premier à été écrit en majorité dans la maison familiale où elle puisait son inspiration de la faune et la flore des Bas-Laurentides.« J’essaie de me sortir un peu de ça tsé les habitudes, alors je vais essayer d’écrire un petit peu partout» L’artiste refuse de se donner un thème pré-établi et souhaite laisser libre recours à son imagination pour l’écriture de ses prochains textes.

    Pour terminer l’entrevue en beauté, nous y sommes allés avec quelques questions en rafales: 

    On est entre nous, après la longue tournée que tu viens de faire, est tu tannée de chanter tes tounes?

    (rires) Non, je suis pas tanné. C’est sûr que quand on faisait des six semaines intenses, d’être dans un camion tout le temps avec sept personnes, à un moment donné, à la fin de la tournée, on était très très très épuisés pis c’était peut-être moins nouveau,  mais quand je prend une genre de petite pause après et que je retrouve le monde, j’aime ça. Je ne ferai pas autant de spectacles pour le prochain album, parce que là c’est ça, j’ai fait beaucoup trop de spectacles. (rires)

    Ta recommandation musicale du moment? 

     En ce moment, j’écoute beaucoup Nick Drake et   Elliott Smith. De la musique triste dans l’fond. Je suis également en train de redécouvrir les Beach Boys. Y’a Philippe Brach aussi qui va sortir un album, Je l’aime bin, il est drôle. 

    Ta Recommandation littéraire du moment ?

    J’ai lu Karoo de Steve Tesich. C’est vraiment bon! Pis là, je lis tous les livres de cette maison d’édition là qui s’appelle Monsieur Toussaint Louverture. C’est vraiment drôle, les livres sont vraiment beaux et souvent bons. Mais je lis pas vraiment vite, alors ça va me prendre du temps.

    Qu’est-ce que tu préfères du public français?

    Il y a souvent du monde bizarre, mais ce n’est pas tout le temps nécessairement l’fun. À un moment donné, il y avait un couple de français qui s’étaient déguisé en Québécois et  qui sont rentrés dans notre loge pendant qu’on se changeait. Ils agissaient comme si on se connaissait, ils nous sautaient dessus, et il y avait comme un fille en bobette dans l’coin c’était juste vraiment bizarre. C’est ça, il y a vraiment des personnages drôles. On a même établis une liste des personnages les plus étranges qu’on a rencontré en tournée.  

    Qu’est-ce que tu préfères du public Québécois? 

    Ils sont plus libres et spontanés. Le public français est comme plus respectueux. Ils ne parlent pas parce qu’ils pensent que c’est ça le respect et à la fin du spectacle, là ils sont un petit peu moins gênés mais c’est ça. Je pense que les Québecois sont comme plus lousses, alors ça c’est l’fun.  

    Klo Pelgag est entrée dans le milieu de la musique grâce, entre autre, à sa personnalité rafraichissante et spontanée, mais c’est son talent immense qui lui a permis de s’y ancrer. Malgré le succès qu’elle connait, elle reste une jeune fille pétillante, énergique et tellement authentique. On lui souhaite de continuer sur sa lancée et de ne jamais perdre l’étincelle qui la rend si unique. 

    Klo Pelgag sera en spectacle le 10 décembre prochain au Grand Théâtre de Québec! Pour plus d’informations, visitez le   http://www.grandtheatre.qc.ca/spectacles/klo-pelgag-1810.html

     

     

    Charles Fontaine
    Charles Fontaine
    Photo : Charles Fontaine
    Charles Fontaine
    Photo : Charles Fontaine

    Crédit photo: Charles Fontaine &   Izabelle Dallaire ( https://www.facebook.com/izabelle.dallaire.photographe/?fref=ts)

    Gabriele Lavallée

    9 novembre 2015
    Entrevues, Région : Mauricie, Spectacles
    folk, francophone, Klô Pelgag, Mauricie, musique
  • [ENTREVUE] Xavier Rudd

    [ENTREVUE] Xavier Rudd

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    Cela fait déjà trois ans que Xavier Rudd a sorti son septième album « Spirit Bird » , qui a joui d’une forte popularité et a consolidé la notoriété de l’artiste Australien sur la scène internationale par un son engagé tant sur le plan social qu’environnemental. Sur son tout dernier album intitulé « Nanna », Rudd pousse la note encore plus loin, changeant d’ailleurs sa formule de « one-man band » pour former un groupe composé d’artistes issus des quatre coins de la planète appelé « the United Nations ». Xavier Rudd est présentement en tournée Nord-Américaine pour la promotion de « Nanna » et j’ai eu la chance de lui poser quelques questions par téléphone un peu plus tôt ce mois-ci.

    Bonjour ici Ludvig Germain Auclair pour le blog ecoutedonc.ca, ça va bien ?

    Bonjour, ça va bien oui, merci.

    Et puis, la tournée se déroule bien ? Je crois savoir que vous êtes près d’Austin au Texas en ce moment ?

    Oui, oui, on se déplace en bus vers Austin, un peu fatigués mais ça va.

    Bien ! comment te sens-tu par rapport à ta tournée au Canada? Tu as tout de même une belle relation avec le pays, surtout avec la Colombie-Britannique à ce que je sache.

    Tu sais, c’est toujours bien de revenir ici. Les gens sont accueillants, l’énergie est bonne, la nature est belle. On est très occupés par la tournée et ça fait du bien d’Avoir tout ça. J’ai passé du temps en Colombie-Britannique durant l’enregistrement de « Spirit Bird », surtout sur l’île de Vancouver avec des gens fort sympathiques, j’en garde un bon souvenir.

    Le Canada partage beaucoup de similarités avec l’Australie, notamment en ce qui a trait aux autochtones. Sachant que c’est un sujet prédominant dans ton oeuvre, est-ce quelque chose qui t’a influencé durant ton parcours ici ?

    Eh bien, ma musique touche tout un chacun qui y est ouvert. Le traitement des peuples Aborigènes d’Australie est quelque chose que je mets d’avant, mais c’est d’abord et avant tout de mes sentiments, de mon énergie par rapport au monde et à la terre que je m’inspire. Les questions sociales sont un élément parmi tant d’autres dans mon processus artistique.

    Parlant de processus artistique, comment s’est déroulé la transition d’artiste solo à un groupe de 11 artistes ? est-ce que ça a influencé le développement de la musique d’être plusieurs?

    Pas tant à vrai dire. À la base les chansons viennent de mon inspiration, je ne force rien. Je ne suis pas le genre à m’asseoir et à me casser la tête à écrire des paroles ou des partitions… Je suis tout simplement mon état d’être et lorsqu’une mélodie ou des paroles me viennent à l’esprit, je les récite. Si elles sont récurrentes je finis par les enregistrer. Le fait d’être maintenant onze apporte plus de diversité au processus créatif, mais nous allons tous dans le même sens et ce n’est pas très différent de quand j’étais seul. Le groupe durera le temps qu’il faudra, dans la mesure que l’énergie reste homogène entre nous tous. c’est la base de United Nations.

    En tant que fan, Je suis honnêtement impatient de voir votre performance à Québec le 8 novembre prochain au Capitole. Pensez vous jouer surtout le plus récent album ?

    Merci mon frère, c’est toujours sympa à entendre. J’aime beaucoup Québec. C’est une belle ville pleine de gens aimables, il y fait froid remarque, comme partout au Canada en hiver ! (rires). j’aimais bien le snowboard quand j’étais ici avant. Je n’aurai malheureusement pas le temps d’y rester vu mon horaire très chargé mais j’aurais bien aimé. Honnêtement nous suivons le rythme, on joue le nouvel album principalement pour en faire la promotion mais souvent on joue d’autres chansons antérieures, ce qui est intéressant à onze au lieu d’un.

    Eh bien ça faut chaud au coeur ça ! prochaine fois je vous suggère vivement vous ne le regretterez pas !

    Ça c’est sûr. nous allons avoir trois jours de repos autour de Montréal, on va sûrement en profiter pour se la couler douce un peu.

    Nous avons par la suite parlé de la nature au Canada et du surf sur l’île de Vancouver par nos expériences personnelles respectives avant de mettre un terme à l’entrevue. Force est d’admettre que c’est quelqu’un de vraiment sympathique et si vous ne le connaissez pas je vous suggère vivement d’aller voir ça de plus près. Xavier Rudd and the United Nations seront de passage à Québec au Capitole le 8 novembre.

    Ludvig Germain Auclair

    28 octobre 2015
    Entrevues, Région : Québec
    Capitole de Québec, District 7 production, Evenko, Nettwerk, Xavier Rudd
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