Ayant fait sensation l’été passé avec un électro downtempo de qualité, les Men I Trust reviennent un an après avec un second album plus mûr qu’ils lanceront ce vendredi 3 juillet au Cercle.
«On voulait que ça soit un peu comme le dernier mais plus mature avec moins de son électro «clichés», plus musical, plus jazz (…) dans le choix des accords plus ouvert et moins classique.» explique Dragos Chiriac, l’un des fondateurs du groupe Men I trust.
Pour les shows, lui et Jessy Caron ont décidé de restreindre les membres du groupe qui a beaucoup de collaborateurs notamment en studio. « On garde le même monde pour les shows, c’est plus facile pour les pratiques, ça nous aide à nous améliorer. Si on amène une nouvelle personne dans un show il faut qu’elle apprenne le set et même si on le pratique beaucoup c’est jamais la même chose que si on l’avait joué pendant des mois. » Le groupe voulait que les membres permanents aient Men I Trust (MIT) comme « projet principal » explique Dragos.
Beaucoup d’influences
Afin de ne pas compromettre une certaine cohésion harmonique, les projets secondaires restent à part et ne manquent pas pour le prolifique musicien. Il contribue ainsi au duo Ghostly Kisses avec Margaux Sauvé, un électro downtempo très porté sur les harmonies. La formation assurera d’ailleurs la première partie des MIT lors de leur lancement le 3 juillet.
Il confie également son enthousiasme à faire « des trucs très dark » et expérimentaux avec Careful qui arborait une signature musicale jazz et hip-hop sur le maxi Singles paru en 2014. Dans un autre registre, il aimerait aussi faire davantage de classique qui, selon lui, a une structure plus libre que la chanson conformée avec ses couplets et ses refrains. On peut apprécier quelque chansons baroques comme Offertorio ft Nicolas sur le dernier album des Men I Trust ou encore Introit ft Odile sur le premier album, on est curieux d’en voir dans un autre format.
Une pochette tordante
« Headroom c’est juste de l’espace pour te laisser une marge de manœuvre [tant au niveau du mixage qu’au niveau conceptuel] (…) on voulait vraiment que ça évoque la souplesse large et épurée » explique Dragos. Ils ont choisi cette fois l’illustratrice Sophie Latouche car ils aiment son travail qu’ils qualifient de « tordant ». À contrario de la première pochette qui était assez fournit avec des références au monde latin et qui fut réalisé sur paint par Kaël Mercader.
Les Men I Trust seront en tournée avec les X-Ray Zebras pendant l’été voici quelques dates : le 18 juillet au Sous-Bois à Chicoutimi, le 7 août au Bar à Pitons à Chicoutimi et le 17 août : La Sala Rossa à Montréal. Peut-être les verrons-nous au SPOT le 25 juillet ou le 15 août également supposons…
Dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac, nous avons rencontré Mehdi Hamdad, noyau du groupe Mehdi Cayenne Club. Impressionnés par son spectacle, on a voulu lui poser quelques questions.
Or, comme on était à Tadoussac, une forme nouvelle d’entrevue s’imposait. À Tadoussac, beaucoup de rencontres sont spontanées, et la plupart des plans échouent… car ils sont planifiés (en tout cas, c’est ma théorie). Ainsi est née l’entrevue à la bonne franquette, où les questions sont aussi improvisées que les réponses, ce qui permet à l’entrevue d’aller dans tous les sens. C’est donc en se promenant et avec une cigarette au bec que Mehdi a commencé à nous parler de son art.
Son groupe étant fondé depuis 2009, principalement pour réaliser sur scène ses compositions, Mehdi décrit leur style éclectique comme étant du funky-punk-folk. «C’est pas vraiment du punk, c’est pas vraiment du funk non plus, pis c’est vraiment pas du folk, mais il y a des couleurs très définies de ces trois éléments-là qui se retrouvent dedans». Il y aurait aussi «quelque chose de très éclaté, autant dans le range des émotions que dans la palette sonore.» Le fil conducteur de sa musique, pourtant très hétéroclite, résiderait surtout dans la forme des pièces : des chansons courtes, concises, mais punchées.
Quand on a vu son spectacle, on peut s’étonner autant de la variété musicale que du caractère excentrique de l’artiste lui-même. Pour la musique comme pour les paroles, il semble en effet faire des alliages particuliers. C’est ainsi que, pour une de ses pièces, il a mis en musique un poème de Jacques Prévert, tout comme il avoue être influencé par ses origines nord-africaines. Or, il perçoit lui-même des éléments de ressemblance entre ces deux choses : «La sensibilité de Jacques Prévert me rejoint beaucoup. C’est vraiment drôle parce que si tu lis ce style de poésie (c’est du réalisme poétique), c’est souvent des images de la vie de tous les jours, mais qui sont transformées. Mes grands-pères en Algérie étaient des Imams, des Imams Soufi … et quand tu lis des textes poétiques de cette culture-là, les images sont très similaires aux genres de choses qui ressortent dans mes textes, et aussi que je retrouve dans Jacques Prévert, dans son écriture.»
Comme il le montre par la profondeur de sa réflexion sur ses origines, ses influences et ses textes, on peut facilement constater que l’univers exploité par Mehdi Hamdad est bien travaillé. Inspiré beaucoup par la poésie, il cherche à la mettre en musique. Parfois, cependant, il ne fait que déclamer des vers, comme on a pu le constater aussi en spectacle : «La poésie c’est une grosse partie de ce que je fais, mais je n’aime pas quand la musique est simplement un tapis pour les mots, que c’est juste quatre accords plaqués dessus. La musique dit ce qui ne peut pas être dit en mots… c’est un peu trahir la musique de juste l’utiliser comme tapis.»
Il conserve pourtant ces poèmes pour la scène uniquement, préférant réserver les disques à sa musique. D’ailleurs, lui et son groupe travaillent actuellement sur un nouvel album, à paraître en automne (dont vous pouvez écouter un extrait ici). Il assure que celui-ci sera plus posé, plus acoustique. «Bah, comparativement ! C’est sûr que c’est encore vraiment comme nous,» s’empresse-t-il d’ajouter en voyant mon air surpris (sa musique me semble très loin d’être acoustique). «C’est un peu une histoire, donc c’est plus soft,» explique-t-il. «Dans le nouvel album, tous les textes se recoupent, les champs lexicaux de chaque chanson se retrouvent… ça s’est fait naturellement.» Il ajoutait plus tôt aussi qu’on peut s’attendre à une palette sonore similaire à celle de la reprise du poème de Jacques Prévert, personnellement une de mes pièces préférées du groupe. Ce lancement d’album est donc à surveiller !
D’ici là, le groupe sera aussi en prestation le 11 juillet à Québec dans le cadre du Festival d’été. Vous pourrez les retrouver dès 12h à Place d’Youville.
PS: Lorsque je lui ai posé ma traditionnelle question «quelle question rêveriez-vous de vous faire poser en entrevue?», Mehdi Hamdad a conclu qu’il aimait les questions surprenantes, mais qu’elles devaient concerner son art. Nous sommes heureux d’entendre un artiste, comme nous, préférer les questions de fond aux questions de surface. Le chanteur de Mehdi Cayenne Club sait donc quelle questions il ne rêve pas de se faire poser en entrevue!
Cela fait 20 ans déjà que Mort aux Pourris, mieux connu sous le nom MAP, est né. Il y a 20 ans, le punk était fort et présent sur plusieurs étiquettes de disques majeures. Il y a 20 ans, nous étions en plein dans un deuxième référendum. Il y a 20 ans, dans le centre communautaire de Cap-Rouge, un groupe de jeunes révoltés de la ville de Québec se pointait pour la première fois sur scène pour leur premier concert devant public. Étaient-ils conscients, à ce moment-là, que, 20 ans plus tard, le plus gros festival de musique rock du Canada annoncerait leur grand retour sur scène en exclusivité? J’en doute fort.
La carrière de Mort Aux Pourris est incroyable. Nous avons devant nos yeux un groupe de la scène locale de Québec qui a fait énormément de chemin, semé d’embuches, mais qui a tenu ses convictions politiques et musicales jusqu’au bout, soit en 2008. C’est cette année-là que MAP a décidé de se retirer de la vie musicale. Nous y sommes, aujourd’hui, en 2015, soit sept ans plus tard, et nous assistons au retour de ce groupe punk mythique québécois. C’est pour cette occasion que nous avons rencontré le groupe, un dimanche soir, dans leur studio de répétition, pour parler de ce fameux retour tant attendu par plusieurs admirateurs de partout au Québec.
La mouture 2015 du groupe est composée de Simon Vivier à la batterie, Jasmin Robitaille à la basse, Patrice Boudreault et Guillaume Guité à la guitare et finalement Guillaume Tardif au saxophone. Nous les avons tous rencontrés pour une entrevue d’une trentaine de minutes en plus de pouvoir assister en exclusivité à quelques pièces du groupe qui seront jouées lors des deux concerts prévus à l’horaire 2015 du groupe.
D’entrée de jeu, nous discutons tous ensemble du retour du groupe. Comment ça s’est fait, ce retour? Le groupe me dit que ça fait plusieurs années qu’ils voulaient faire un retour sur scène. En 2013, soit cinq ans après la mort de MAP, le groupe est passé très près de faire un retour pour faire quelques dates dans le but de commémorer les cinq années d’inexistence du groupe. Après diverses discussions qui n’ont pas abouti, ce retour est écarté des plans. En 2015, pour les 20 ans du groupe, il y avait une forte volonté de reprendre la route pour quelques concerts.
En 2014, à l’automne pour être précis, les membres du groupe se sont retrouvés entre eux pour faire quelques jams. Rien d’officiel, seulement du plaisir. C’est d’ailler le mot d’ordre de ce retour : le plaisir avant tout. Après ces séances, le groupe avait une volonté de revenir sur scène et les démarches se sont enclenchées en 2014 pour un retour en 2015.
C’est à partir de là que nous parlons un peu du Rockfest. Un des membres du groupe me dit qu’Alex Martel, créateur et programmateur du festival, adore faire des réunions lors du festival. Cela fait plusieurs années qu’il essaie de faire revivre MAP, mais le groupe décline les offres. Cette année, ce fut différent. Le groupe a accepté l’offre du Rockfest, mais à certaines conditions. Sans entrer trop dans les détails, le groupe me dit que le Rockfest demande l’exclusivité de la réunion. C’est très commun dans les festivals, surtout en ce qui a trait aux réunions de groupe. Le groupe tenait à faire un spectacle dans leur patelin lors de cette tournée, il a donc négocié de pouvoir apparaitre sur la programmation du Festival d’Été de Québec. Alex Martel a accepté cette condition et le groupe aura donc deux dates de spectacles cet été. C’est certain, d’après ce que j’ai entendu, qu’Alex Martel et le Rockfest ont pesé fortement dans la balance pour ce retour. L’offre, en plus de la célébration des 20 ans, tout était en place pour que le retour ait lieu.
Le gérant de la tournée Patrick Labbé est aussi une des causes du retour. En effet, il s’occupe à temps plein de ce projet. Le groupe affirme qu’il est une motivation supplémentaire, car il règle tous les détails techniques et aide les musiciens à ce que tout soit parfait pour le grand jour.
Nous abordons maintenant le présent. Comment se porte le groupe en date d’aujourd’hui? Comment se déroule le retour? Depuis les démarches de 2014, les membres du groupe se rencontrent sporadiquement pour des pratiques non officielles, très décousues. Les membres de MAP affirment que la sauce a repris très vite. La chimie est pareille qu’auparavant rajoute-t-il. Le nombre de pratiques s’est intensifié depuis et à partir de janvier 2015, le tout est devenu temps plein. Lorsque j’ai assisté à leur pratique en studio, je peux vous dire que le groupe avait une motivation d’enfer et qu’il était en forme. La rencontre a eu lieu à la mi-mai, il reste donc plus d’un mois pour peaufiner quelques détails, mais tout semblait prêt et le groupe a hâte de retrouver ses admirateurs sur scène.
Nous divergeons un peu et parlons de la scène punk. Mort aux Pourris est, au Québec, un des plus grands groupes de ce courant musical. Qu’en est-il de la scène punk en 2015, autant au Québec qu’à l’international? Il est vrai que ce courant musical est toujours présent, mais est en transformation et en voie d’extinction. Il suffit de voir l’affiche 2015 du VANS Warped tour pour en avoir la preuve. Les membres de MAP sont-ils en accord avec moi? Ils ont réfléchi longuement à la question et ils ont nuancé mes propos. Ils croient que la musique punk s’est diversifiée avec les années. Il y a eu une transformation de la musique punk et ce style s’est mélangé avec d’autres genres musicaux. Il y a de plus en plus de genres musicaux et ils voient cela d’un bon oeil, car il y a une grande démocratisation de la musique, et c’est pour le mieux. Les gars de MAP m’ont dit qu’ils ont toujours été détachés du punk traditionnel. Ils sont une classe à part et ils ne se sont jamais soucié de quels mouvements ils étaient issus réellement.
Vous savez, MAP, en plus d’être une figure de proue du punk québécois, a toujours été un groupe politiquement engagé. Nous abordons donc le climat de tension qui règne en 2015 politiquement au Québec. Les gars en ont beaucoup à dire à ce sujet. Ils me disent que depuis la séparation du groupe (2008), il y a beaucoup qui a changé pour arriver à 2015, mais pas vraiment en politique. Les propos des premières chansons de MAP sont toujours pertinents en 2015 selon le groupe… et c’est dommage qu’il y ait si peu de changement. L’écho des chansons de MAP est encore présent. De fil en aiguille, nous discutons des réseaux sociaux. En 2008, MAP n’était pas sur Facebook. Jasmin Robitaille me confie qu’il a créé un profil Facebook en 2008 juste avant le spectacle d’adieu du groupe pour inviter des gens. Il y a des effets pervers aux réseaux sociaux, et ils sont reliés à la politique. Avec les réseaux sociaux, il y a une polarisation des camps. Il devient difficile de voir les vrais enjeux rajoute un des membres du groupe. On ressent que la flamme est encore vive dans les propos des membres du groupe. La politique, les injustices, les mouvements sociaux, c’est leur branche.
C’est à ce moment que Simon Vivier me parle de leur nouveau Facebook. À la base, ça semble peu pertinent d’en parler, mais détrompez-vous. Avec MAP, tout a une pertinence. Le groupe, pour marquer son retour et démontrer tout ce qui s’est passé en politique depuis la mort de MAP en 2008, le groupe a créé une campagne ‘marketing’ 2.0. En effet, sur leur page officielle, le groupe a décidé de mettre en ligne des images intitulées Depuis la mort de MAP… qui ont pour but de montrer toutes les injustices qui ont eu lieu entre 2008 et 2015 que le groupe n’a pu parler dans ses chansons. Très original et instructif comme façon de marquer son retour. Vous êtes curieux? C’est disponible ici.
La question que plusieurs se posent : Y aura-t-il du nouveau matériel de Mort Aux Pourris prochainement? La réponse fut simple et unanime : NON. Le groupe est de retour pour une période bien définie, soit l’été 2015. Ce n’est pas pour enregistrer un nouvel album, mais bien pour remonter sur scène. Nous pouvons mettre aux oubliettes tous nos espoirs d’un nouvel album de la formation québécoise.
Nous concluons notre entretien sur les deux concerts à venir. Le premier aura lieu le samedi 20 juin au Amnesia Rockefest (17h45 scène Budweiser) et le deuxième sera à l’Impérial Bell le 19 juillet dans le cadre du Festival d’Été de Québec. À quoi s’attendre lors des deux concerts? Deux spectacles totalement différents me disent-ils. Le premier sera éclaté, puissant et physique. Le groupe n’a que 45 minutes sur scène pour marquer son retour. Le concert sera concis et crinqué. Ce sera du punk rentre dedans me dit un des membres. Pour les deux concerts, on s’attend à un dosage de vieux et de matériel plus récent (Repose en Paix parue en 2006). Pour avoir vu la grille provisoire des chansons, je peux affirmer (sans en dire plus), que le dosage est parfait et les succès s’enchaineront. Un des membres me dit qu’ils font le spectacle pour eux et pour les fans.
Pourquoi les deux spectacles seront différents? Parce que le deuxième est plus long essentiellement. Avec une heure et demie de temps de scène au Festival d’été de Québec, le groupe pourra jouer du punk énergique et faire plus de pièces de leur répertoire. Les vieux fans seront un peu plus comblés, car il y aura plus de pièces du vieux matériel des débuts de MAP.
Peut-être des invités surprises joindront les gars de MAP sur scène lors des concerts… je ne peux en dire plus. Pour conclure, j’ai posé la question à savoir s’il y aurait des concerts supplémentaires d’ajoutés à l’itinéraire. On me dit que leur période de temps (été 2015) ne leur permet pas vraiment d’avoir d’autres concerts. Officiellement, il n’y a que deux concerts à l’horaire… mais qui sait, peut-être ont-ils plus d’un tour dans leurs sacs les gars de MAP?
En plus des deux concerts, soit le Rockfest (billets ici) et le Festival d’été de Québec (billets ici), le groupe prépare un film sur leur retour. La forme du film (web, court-métrage, long-métrage, documentaire, concert filmé) est encore inconnue. Même le groupe ne sait pas où ça s’en va. Par contre, des images sont tournées depuis le début des répétitions.
Merci infiniment aux cinq membres du groupe de nous avoir accueilli dans leur studio et à Patrick Labbé de nous avoir laissé rencontrer le groupe. ecoutedonc.ca sera de la partie au concert à l’Impérial Bell le 19 juillet prochain.
À l’occasion de son passage prochain dans notre ville, Philippe Brach nous a accordé un peu de temps téléphonique pour nous parler de lui et de son spectacle du 6 juin prochain (c’est demain ça !) en plateau double avec Simon Kearney, au Cercle. Un personnage hors du commun, ce Philippe Brach. Il présente des textes crus aux propos souvent glauques, parfois marrants, souvent les deux. Le tout est enrubanné dans une musique folk aux accents country qu’il qualifie lui-même de «lubrique», faute de termes descriptifs adéquats, et accompagné d’un personnage généreux et comique.
À la vue des nombreux animaux présents dans son photoshoot d’album, on lui a demandé de se décrire lui-même en se comparant à un animal. Choix judicieux, il a convenu que le ratel et lui avaient quelques points communs : «C’est vraiment un p’tit criss. Il fonce la tête baissée sans trop se soucier de ce qui va arriver. Ça me ressemble ben gros ça je trouve!» Pour ceux qui ne connaîtraient pas la bête, l’auteur-compositeur-interprète nous l’a décrite brièvement : « C’est comme une mouffette africaine, mais ça n’a comme peur de rien ; ça se bat contre contre les ours et les gros serpents, pis ça s’en crisse un peu.»
On constate déjà, par ces réponses, le côté humoristique de Brach, qui jure avec une partie plus sombre de son art. Pour mieux comprendre cette apparente contradiction, on a creusé le sujet. Pourquoi mettre de l’humour dans des chansons si sombres ? Philippe explique qu’avec des chansons aussi tristes, l’humour aide à faire passer des messages difficiles : «Ça aide à mieux passer l’humour, c’est un très bon lubrifiant !» Il ajoute aussi qu’avec un bagage de 14 ans en improvisation théâtrale, il constate que l’humour fait essentiellement partie de lui : «J’ai toujours eu dans l’âme quand j’étais sur scène de vouloir faire rire le monde, et j’pense que ça a toujours été comme ça malgré moi.» En musique, son humour est donc aussi une façon de transmettre son identité à travers des pièces déjà débordantes d’authenticité.
Toujours est-il qu’en dessous du miel, il reste la pilule à avaler. Les textes de La foire et l’ordre, son premier album, traitent de sujets noirs tels que la mort, la folie, l’ivresse, les histoires d’amour tristes. «C’est vraiment ma zone de confort, explique Brach. C’est con, mais habituellement j’suis plus attiré par les univers qui sont crasses, sombres ou glauques. Ça vient comme naturellement.» Une fascination pour la noirceur, qu’il exploite pour créer. Les parties lumineuses de sa vie, explique-t-il, ne sont pas un matériel intéressant pour son écriture : «Quand j’suis en amour, j’écris des belles chansons et ça devient un peu trop crémeux, un peu trop kitsch assez rapidement. Généralement ces chansons-là ne font pas la cote. Pis j’suis quelqu’un qui peut être parfois down dans la vie, et reste que pour écrire j’aime mieux ça quand c’est très sombre.»
Un contraste ma foi intéressant entre l’humour et la noirceur, qui se retrouvera aussi certainement dans son nouvel album, Portraits de famine : «C’est clairement pas avec cet album-là que tu vas te recoudre les veines, Marie-Ève !» m’a-t-il lancé, presque avec enthousiasme. Mais il nous promet aussi, à travers un univers sombre, un album qui «groove un peu plus» et des chansons qui, même tristes, «sont vraiment bien habillées pour que tout passe vraiment bien». On aura d’ailleurs la chance d’en entendre un aperçu demain au Cercle, où il compte nous jouer trois ou quatre nouvelles chansons. Sur un total de douze ou treize, huit ou neuf pièces seraient déjà «en chantier», mais pas toutes assez prêtes pour être jouées : «On est en studio en ce moment, et on fait revirer les tounes de bord au complet. On en coupe, il y a des parties qui s’en vont, on en change, on change des structures de chanson, alors il y en a qu’on ne fera pas parce qu’elles sont trop en train d’être changées.» Reste que ce futur album, à sortir en septembre prochain (il faudrait aussi dire qu’il est réalisé par Louis-Jean Cormier, celui dont il faut prononcer le nom), paraît prometteur : «J’suis vraiment, mais vraiment satisfait de c’que ça donne. C’est de très très loin un meilleur album que le premier à mon sens», nous confie Philippe Brach.
En espérant que vous serez au Cercle demain pour découvrir vous aussi soit l’auteur-compositeur-interprète, soit ses nouvelles chansons ! C’est un spectacle qui promet, en plateau double avec le jeune et talentueux Simon Kearney. Philippe Brach nous a donné ses impressions sur ce dernier, même s’il avoue humblement n’avoir pas beaucoup écouté sa musique : «J’aime bien sa vibe, son playing de guit aussi. J’trouve ça cool, j’aime bien l’ambiance qu’il y a dans son EP et dans les deux nouvelles tounes qu’il a pitché. C’est vraiment un plaisir de partager la scène avec lui.» Il pense aussi que, les deux musiciens étant dans un style connexe, les deux publics se mélangeront bien et que la foule sera réceptive (moi, j’aurais dit comblée). «J’ai vraiment hâte,» ajoute-t-il en terminant. Nous aussi, puisqu’on couvrira le spectacle.
Dernière question, mais non la moindre, on lui a posé le traditionnel (du moins, pour moi) «quelle question rêves-tu de te faire poser en entrevue ?» D’abord, pris de court et fasciné, il a répondu que cette question elle-même était la réponse à la question. Mais par la suite, après réflexion, il a ajouté : «Sinon il y a aussi “avec qui j’aimerais jouer de vivant”, j’aime bien me faire poser ça parce que ça change souvent. Aujourd’hui, j’aimerais que ça soit le Soweto Gospel Choir : c’est une chorale gospel d’Afrique du Sud. […]C’est vraiment un buzz, mais…mon genre de buzz!»
Il y a à peine quelques années, on disait que le rock était à l’agonie. Qu’il allait mourir de sa belle mort. Le hip-hop, l’électro, le country, le folk, la pop ont tous gagné du terrain contre le bon vieux guitar, bass, drum. Moribond, le rock?
Pourtant, non, le rock se porte bien. Très bien, même. De plus en plus d’artistes et de groupes sont retournés à la base. Des mélodies simples, mais efficaces, des riffs accrocheurs qui déménagent, un rythme entraînant et beaucoup d’émotions. Du blues, quoi. Si hier, on pensait aux Stones ou à Led Zep, aujourd’hui, The Black Keys et Jack White viennent immédiatement à l’esprit. Plus près de nous, nous sommes de plus nombreux à associer le nom Caravane à cette liste de rockeurs sans compromis.
Ça tombe bien, Raphaël Potvin (bassiste) et Dominic Pelletier (chanteur) avaient quelques minutes à me consacrer à quelques jours de leur spectacle de samedi au Cercle. Toute une chance, quand on sait que les gars sont presque constamment sur la route! Je leur demande à la blague s’il leur arrive de prendre congé. « On prend souvent congé de nos jobs », répond Dominic. Selon Raphaël, c’est pour cette raison qu’ils ont mis sur pied le projet Caravane et lancé un album. « Aller le plus possible sur la route, se faire connaître partout, pour que le monde retienne le nom Caravane. » Il ajoute : « T’as beau jouer à la radio, si tu ne fais jamais de spectacles, les gens ne peuvent pas mettre de faces sur les chansons. » Pour Dominic, même avec les Hunters, les gars n’en avaient pas assez. C’est pour ça qu’ils ont mis sur pied ce deuxième projet. Pour être tout le temps partis jouer de la musique.
Pourtant, les gars ont plus de 300 spectacles derrière la cravate avec The Hunters. Raphaël me corrige : « 400. On n’a pas fait beaucoup de trucs cette année, mais le band n’est pas mort.
Tant qu’à parler des Hunters, je fais remarquer à nos rockeurs qu’il y a une belle différence sonore entre The Hunters, plus punk, et Caravane, qui fait du blues-rock. Pour Dominic, la transition était normale. Quand ils ont commencé il y a près de 10 ans, ils étaient plus jeunes, donc plus portés à jouer des trucs qui bûchent un peu plus, mais avec le temps, les goûts ont changé, la musique écoutée en tournée a changé. Raphaël ajoute : « Caravane est assez près de ce qu’on écoute, de nos influences communes. »
Ça n’a pas empêché Caravane de faire appel à deux gars qui ont une impressionnante feuille de route punk pour la réalisation de Chien noir : Hugo Mudie (The Saint Catherines) et Guillaume Beauregard (Les vulgaires machins). Selon Dominic, « ça fait au moins dix ans que je crie, s’assagir, ça fait du bien, au moins à la gorge! » Raphael poursuit : « Ces deux gars-là, ce sont des contacts qu’on s’est fait du temps des Hunters. C’était naturel d’aller vers eux pour notre nouveau projet. Guillaume, c’est un ami d’Hugo, il a une belle plume. » Il était plus pratique pour Caravane de travailler avec des gens qui étaient passés par le même chemin qu’eux, qui comprenaient leur virage. C’est pas comme s’ils avaient fait appel à des spécialistes de la pop. J’ajoute à la blague : « comme Danger Mouse! »
Justement, il y a un côté très pop, très dansant à Chien noir. Les paroles, très toi et moi. Le côté presque disco de Maxyme.On dirait que comme Franz Ferdinand, Caravane fait de la musique pour faire danser les filles. Je demande aux gars si c’est le but visé. En riant, Raphaël et Dominic répondent que ça vient tout simplement d’eux, de leurs expériences. L’amour, l’amitié, les sentiments humains, ça a toujours été leurs thèmes, tant chez The Hunters que chez Caravane. Dominic ajoute : « Au début, on essayait d’écrire des textes qui rejoignaient tout le monde, mais on s’est rendu compte que plus on écrit des trucs personnels, plus on touche les gens. »
Si je posais la question, c’est parce que la plupart des fans de Caravane dans mon entourage sont des filles. Elles se sentent interpellées, que ce soit par les paroles ou par la musique, tandis que mes chums de gars trouvent ça un peu emo à leur goût. Pourtant, Dominic, Raphaël et moi, nous sommes d’accord : les chansons d’amour, c’est la base du rock, en français comme en anglais! Pour Dominic, « les meilleures tounes sur la Terre, ce sont les tounes d’amour! » Raphaël apporte une réflexion intéressante : « Il y a, depuis quelques années, un certain snobisme par rapport aux chansons d’amour. Pourtant, si on fouille dans les discothèques, tout le monde en a et en écoute! Qu’il y ait du monde qui associe musique et combat politique, c’est super cool, mais en même temps, ça ne sert à rien d’être snob envers les chansons personnelles. Les deux peuvent apporter quelques choses. »
On passe au spectacle. Chaque passage de Caravane amène le groupe dans des salles de plus en plus grandes. Samedi, ils seront les maîtres du Cercle pour un soir. À quoi devrait s’attendre un gars, comme moi, qui n’a pas encore eu l’occasion de voir le groupe sur scène? « Contrairement à ce que tes amis de gars peuvent penser », soutient Dominic, « on fait pas juste danser les filles, sur scène, on est assez rock and roll!. Ça déménage. » Pour Raphaël, un des objectifs de Caravane, c’était de ramener le rock sur la scène québécoise sans que ce soit quétaine. Les gars veulent que leurs spectacles soient des party rock and roll. « C’est ça que ça fait », ajoute Raphaël. Hugo, le directeur de tournée nous interrompt : « Y’a un disquaire à Rouyn qui est arrivé longtemps d’avance parce qu’il ne voulait pas manquer le show. Il a vu The Who à New York dans les années 1960, il a vu un paquet d’autres artistes avant qu’ils ne deviennent des stars. Il m’a dit que les gars de Caravane étaient, avec Pagliaro, les plus grands rockeurs du Québec. Pour lui, il fallait que Caravane aille encore plus loin parce que ça se comparait à ce qu’il avait vu des Who et des Stones à leurs débuts. »
On revient à mon introduction. On assiste depuis quelque temps à une recrudescence du rock. Dominic : « Oui, même les radios! » Raphaël : « C’est vraiment inespéré! On s’est ramassés dans toutes les radios commerciales du Québec. Ça nous a surpris parce qu’on ne voulait pas faire de compromis. On voulait faire un projet rock, même s’il y a un petit côté pop, et toutes les radios nous ont tourné. » Y’a pas que les radios commerciales qui aiment Caravane, les médias plus orientés vers les groupes émergents apprécient également beaucoup. Bonne chose pour le rock. D’autres groupes, comme Gazoline, commencent aussi à pousser. Raphael : « C’est comme une nouvelle vague de rock québécois, on profite de la vague de fond qui vient des États-Unis, des groupes comme les Black Keys font maintenant partie des plus grands groupes au monde. » En effet, sinon, ils ne viendraient pas jouer devant des dizaines de milliers de Québécois pour une septième fois en cinq ans. Plus près de nous, un groupe champ gauche comme Galaxie, qui roule sa bosse depuis longtemps, a joué récemment au gala Artis devant plus d’un million de personnes! Les membres de Caravane reconnaissent que Langevin et sa bande ouvrent de nombreuses portes.
Petite question sur le label, Ste-4 Musique, qui est comme la petite étiquette indie de l’Empire Québecor. C’est comment, avoir un pied dans l’empire? « Non seulement, t’as pas l’impression de faire partie de l’empire », répond Dominic, « en fait, t’es pas dans l’empire quand t’es sur Ste-4. L’équipe est formée de gens comme nous, des passionnés de musique. » Raphaël ajoute : « Quand t’es plus jeune, tu te fais une image d’un gros label avec des gens en veston-cravate. C’est vraiment pas comme ça que ça se passe. C’est rempli de jeunes comme nous, qui viennent d’horizons musicaux complètement différents. Tout le monde, jusqu’à la haute direction, est super smatte, super gentil. » Dominic conclut en disant qu’à Ste-4, il y a des gens qui savent ce que ça représente, faire de la musique, qui ont fait des tournées, pué pendant quelques jours.
Cet automne, le groupe devrait retourner en studio travailler sur son deuxième album, qui devrait avoir quelques pièces plus garage. Raphaël indique que les nouvelles chansons ont le même esprit que celles de Chien noir, mais la lettre, elle, ressemble plus aux membres du groupe. « C’est sûr que quand tu commences un projet, tes influences sont plus apparentes, mais plus tu travailles ton propre son, plus ça vient naturellement. » Vous êtes avertis : le prochain album va sonner comme du Caravane.
J’aurais pu continuer à écouter Raphaël et Dominic pendant encore de nombreuses minutes, mais bon, nos bols de chips et nos bières étaient vides, ce qui signalait le retour à nos activités régulières chacun de notre côté. J’ai quitté le Cercle en remettant Chien noir dans mon iPhone. Je pense qu’avec ces gars-là dans la locomotive avec les autres Galaxie et Gazoline, le rock québécois est entre de bonne mains. Vivement samedi.
Caravane sera au Cercle le samedi 16 mai à 20 heures (portes : 19 h). En première partie, We Are Monroe et The Damn Truth. Quelques surprises attendent les fans. On n’en dit pas davantage, sinon, ça ne serait plus une surprise! Les billets (15 $ + frais) sont disponibles au Cercle, chez EXO et sur lepointdevente.com. Bien sûr, nous serons là!
*** CONCOURS ***
Nous faisons tirer une paire de billets pour le spectacle de samedi. Tout ce que vous avez à faire, c’est aimer notre page Facebook et nous dire, dans le billet qui parle de cette entrevue, qui a réalisé Chien noir. Question facile, non? Nous indiquerons le nom des gagnants vendredi à midi.
C’est dans les studios de CHYZ 94.3 que Josh Dolgin, alias Socalled, nous accueille. Il est en performance et en entrevue avec Émilie Rioux pour Chéri-e, j’arrive. Après un magnifique rap et plus de 10 minutes d’entrevue, il vient s’asseoir avec nous pour environ vingt minutes. Nous en profitons donc pour parler de son nouvel album Peoplewatching, de sa longue liste de collaborateurs et de son spectacle du 8 mai au Cercle.
Juste au moment où nous débutons la conversation, un invité plutôt inattendu se joint à nous. Il se nomme Poopsie. C’est le chien du chanteur, qui le suit partout où il va. Nous débutons notre ménage à trois en parlant du nouvel album qui est disponible depuis le début du mois. Josh Dolgin m’explique le processus complexe de la création de Peoplewatching dans un bon français, mais alternant en anglais de façon régulière. Revenons donc à l’album. Il collecte, en tout temps, des échantillons sonores. Il réfère à ce processus comme étant une collection de samples. Il les prend de vinyles et de divers rythmes hip-hop. Cela fait plus de vingt ans qu’il fait grandir sa collection. Il qualifie même cela de «Fucking Pretty Scary». Il choisit ensuite quelques sons et s’inspire. C’est de là qu’émergent les idées, les contes de chansons et d’albums. Il garde d’ailleurs un carnet de notes avec lui en tout temps pour pouvoir y écrire des idées, des sentiments et des jeux de mots pour les transformer en chansons par la suite.
La prochaine étape du processus d’album de Peoplewatching est de trouver les collaborateurs disponibles. Socalled m’a confié avoir voulu réduire le nombre d’invités sur l’album. Il a donc réussi a couper et n’avoir qu’une …. trentaine d’invités! C’est tout un casse-tête de tout coordonner. C’est, entre autres, pour cela que l’album est en chemin depuis 2011. Il enregistre divers morceaux ou diverses partitions avec ses collaborateurs. Socalled s’occupe du clavier et collection tous les échantillons pour la prochaine étape du projet… le montage.
Le montage se déroule à Ottawa. Josh a un attachement à ce studio de la Capitale fédérale, car il est là bas depuis les tout débuts de sa carrière musicale. Puisque tout est virtuel, dans sa collection, le montage est une étape importante et longue. Il doit tout mettre bout à bout ses extraits pour en faire un album. Une fois le casse-tête réussi, il s’envole pour Paris afin de mixer le tout avec nul autre que Renaud Letang (Feist, Amadou et Mariam, Gonzales).
Finalement, nous y sommes, me dit-il. Il a masterisé l’album ici, à Montréal, pour ensuite le diffuser au public. Il n’y a rien de facile avec Socalled. Il est un passionné, et ça parait. Il y a toujours quelque chose qui lui passe par la tête, une idée folle et originale.
Nous restons sur l’album Peoplewatching. Je suis encore sous le choc du nombre d’artistes invités qu’il implique dans son projet. Je lui demande donc pourquoi il aime tant s’entourer sur album. Il me répond simplement : « Ça, c’est ce que je fais »! Il aime s’entourer des maîtres me confient-ils. Il a une liste de contact ou d’artistes qu’il considère comme étant des maîtres de leurs instruments et il souhaite ardemment travailler avec eux. Josh est un homme si humain et sympathique. Il aime les rapports humains et les contacts. Il me dit qu’il adore collaborer avec des gens avec qui ça clique autant humainement que musicalement. C’est à la fois un défi me raconte-t-il… et il aime ça! Il essaie toujours de pousser plus loin les sons, les amalgames, les mélanges de style et de genre. Ça ne marche pas toujours me raconte-t-il, mais il persiste pour que le tout soit agréable à l’oreille. Il rajoute, pour clore le sujet, que le tout demande une grande « vigueur hybride ».
Suite à l’écoute de l’album et de la performance du MC sur les ondes de CHYZ, je lui demande pourquoi il a enfin décidé sur son cinquième album de mettre l’accent sur le rap. Josh me raconte donc qu’il est un mordu de musique du genre et que c’est ce qu’il fait tous les jours. Rappelons-nous que Socalled aime beaucoup les beats. C’est donc un retour aux sources pour l’artiste. De plus, sur Sleepover, son album paru en 2011, il y avait très peu de rap. Il a donc voulu faire de Peoplewatching son album le plus axé sur le rap pour pallier le tout. Il y a un aspect spectacle à cette décision aussi. Il voulait arrêter d’apprendre les raps des autres et les faire lui-même. En concert, ce sera plus vrai, plus sincère et plus enflammé.
Parlons-en du spectacle. Ce vendredi, au Cercle, ce sera la première du spectacle Peoplewatching. Il ne semble pas nerveux à l’idée de présenter pour la première fois son nouveau matériel devant public. Il est même excité, car il avait hâte de jouer du nouveau stock. Il aime encore jouer ses plus anciennes pièces (il y en aura vendredi!), mais il avait hâte de renouveler son spectacle qu’il roulé pendant quatre ans. Les anciennes pièces amènent un niveau de confiance, Socalled aime les défis. Il a donc très hâte de relever ce défi au Cercle. Les membres du groupe n’ont pas encore pratiqué le spectacle ni les pièces. Il me confie donc que vendredi sera un show en bon et du forme, mais un peu improvisé. Les cinq membres du groupe (six au total avec Josh) vont avoir du bon temps sur scène tout en présentant / répétant les pièces. Qui sont ces cinq comparses? Il y a Jamie Thompson (du groupe The Unicorns) à la batterie, Patrice Agbokou à la basse, JS Williams à la guitare, Erik Hove au saxophone et sa comparse Katie Moore à la voix.
Il met aussi l’accent sur le choix de la salle. Socalled a joué plusieurs fois au Cercle depuis le début de sa carrière. Il a toujours du bon temps, le public est enflammé et généreux à chaque représentation et il est toujours prêt à faire le party. Ce sera certainement un concert à ne pas manquer. C’est avec ces belles paroles que l’on se quitte après vingt minutes. Socalled et Poopsie doivent reprendre la route vers Montréal.
Vous voulez assister au concert? Ça se passe au Cercle le vendredi à 20h00 avec Mehdi Cayenne Club en première partie. C’est 20$ et présenté par District 7 Production!
Merci énormément à Socalled d’avoir répondu à nos questions. Un merci particulier à Dare To Care pour la rencontre et à CHYZ (et son animatrice Émilie Rioux) pour l’accueil dans leur studio.
C’est ce samedi que Xavier Caféïne, maintenant appelé Cafeïne, revient visiter Québec pour un des derniers spectacles de l’ère New Love. Il est fraîchement de retour d’une expérience hors du commun au États-Unis pour lancer son album. Il nous a offert une entrevue dans le but de savoir ce qui se prépare dans sa vie professionnelle, mais aussi comment se déroulera sa visite à Québec de ce samedi.
En ouverture, nous revenons sur son passage en Californie en hiver 2015. En effet, l’album New Love, qui fut lancé en 2013 ici, est maintenant disponible partout chez nos voisins du sud depuis février 2015. Xavier affirme que l’album a été très bien reçu par les Américains. Les radios universitaires ont vraiment aidé à créer un petit hype. Quelques pièces ont eu un bon quota de roulement et les critiques ont été généralement très positives. Certes, pour utiliser ses mots, la réaction est à petite échelle. Mais il est vrai d’affirmer que la vague Caféine, malgré la petite réaction, fut ressentie par plusieurs Américains cet hiver.
Il est certain que le lancement et les réactions ont été différents du Québec. Il affirme lui même « être un petit nouveau là-bas». En comparant le Québec et les États-Unis, le chanteur aborde sa notoriété publique. Ici, «je suis un vétéran, mais là-bas, je ne suis qu’un parmi tant d’autres. L’accueil des médias est totalement différent». Les deux expériences sont vraiment différentes.
Typique de tous les albums anglophones créés par des artistes francophones, la question linguistique était sujet de discussion. Je lui ai demandé s’il avait ressenti une certaine réticence du public et des médias face à son album anglophone (New Love). Il répond que non. « Beaucoup moins qu’il y a dix ans », ajoute-t-il. La question linguistique est un débat plutôt en retrait ces dernières années, donc il n’a pas eu de problème. Il ajoute même une réflexion très intéressante sur le sujet. « Connais-tu des chanteurs ou groupes suédois qui chantent en suédois? », me demande-t-il. La réponse est non. « Par contre, tu connais The Hives, tu connais ABBA. Ce sont tous des groupes anglophones qui sont originaires de la Suède. Le Québec n’est pas plus niaiseux qu’un autre. Il a compris que les représentants à l’étranger [lire ici : pays non francophone] devaient chanter en anglais ».
Nous abordons maintenant sa série de spectacles à venir. Il y a un concert à Québec, un à Montréal et quelques showcases à Toronto pour la Canadian Music Week (CMW). C’est d’ailleurs en vue de ces showcases que les concerts de Montréal et Québec ont été ajoutés à l’horaire pour repartir la machine, car les derniers concerts datent de quelques mois. À quoi peut-on s’attendre samedi au Scanner? Il répond simplement que ce sera «l’album New Love avec deux pièces inédites et quelques vieux succès francophones tirés d’albums précédents». Xavier Caféine affirme ne pas être nostalgique de ses pièces plus anciennes. « J’adore encore beaucoup jouer ces chansons. Par contre, je ne suis pas nostalgique. Faut s’entendre que je n’ai pas de hits comme Iron Maiden ou encore Éric Lapointe. J’aime beaucoup aller de l’avant et présenter mon nouveau matériel. Je ressors le vieux stock dans le rappel ». Le show est dans une plus petite salle pour pouvoir adapter le concert au lieu et le faire par passion. Ce sont les derniers concerts de l’ère New Love. Caféine ajoute que les prochains concerts suivront vraisemblablement le prochain album.
En parlant du concert, nous avons aussi abordé le sujet de la première partie : Gateway Drugs. Le groupe est de passage au Canada pour la CMW et en profitera pour faire quelques concerts avec le roi du punk québécois. La connexion s’est faite rapidement entre les deux groupes grâce à John Kastner, gérant du groupe de L.A et ami de Xavier Caféine. Ayant ouvert pour le groupe lors de son séjour aux États-Unis, la faveur est maintenant inverse au Canada. En plus d’avoir une connexion musicale, ils sont maintenant des amis. En parlant du groupe, Xavier ajoute que les deux groupes «sont de la même famille, mais qu’ils n’ont pas vraiment le même son. Les deux shows seront donc totalement différents, mais dans le même esprit punk-rock».
Qu’est-ce qui attend Xavier Caféine dans le futur? «Décidément un album en anglais. J’ai déjà des maquettes de faites et j’aime ça. C’est différent». Lancer New Love aux États-Unis était pour montrer qu’il existait. « Maintenant, le gros reste à faire avec le prochain album », me dit-il. Par contre, il n’abandonne pas la langue de Molière. «J’aimerais beaucoup lancer un EP en français prochainement. Peut-être même avec un concept flyé de cassette ou quelque chose du genre, quelque chose de collection». Il avoue adorer le français et surtout écrire en français. Il ne se sentirait jamais capable d’abandonner cette langue. Pourquoi un EP? Parce qu’il n’y a plus personne qui achète des albums lance-t-il. «Je les comprends, quand tu as le choix entre la gratuité ou payer 15$, je ne peux pas leur en vouloir de choisir la gratuité sur le web». À suivre…
Pour conclure, je lui demande de convaincre les gens, en quelques mots, de venir assister à son spectacle. Il me répond qu’il ne veut pas essayer de convaincre personne. « Si vous ne m’avez jamais vu, vous devriez aller au spectacle. » Le show est très physique et enflammé. Il ajoute qu’il est difficile de décrire l’expérience Caféine sur scène.
Caféine sera en spectacle au Scanner samedi 2 mai prochain à 21h00. Les billets sont en vente sur www.lepointdevente.ca. Il sera aussi le lendemain du côté de Montréal à La Vitrola. Le spectacle de Québec est présenté par District 7 Production.
Merci à Xavier Caféïne d’avoir accepté de répondre à nos questions. Je vous conseille vivement d’aller voir le groupe en spectacle, c’est toute une expérience!
Lundi soir nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Hubert Michaud et Clément Desjardins, membres de Tous Azimuts (à droite sur la photo). L’entrevue glissant subrepticement vers la discussion, nous avons causé, sous la trame d’une entrevue, du métier d’artiste émergeant et de sa réalité.
Fondé en 2010, le groupe est sur le point de lancer son troisième disque. On y retrouve encore la voix chaleureuse de Jordane Labrie, la chanteuse, ainsi que la musique parfois introspective parfois blues/folk des deux guitaristes interrogés, de Félix-Antoine Gélineau à la basse et de Gabriel Lavoie à la batterie. Amis du secondaire pour la plupart, ils ont cheminé partageant leur temps entre école et musique, ce qu’ils font encore aujourd’hui. Maintenant à l’université, ils ont plusieurs concerts à leur actif, dont quelques-uns au FEQ, ainsi qu’un groupe de fans.
Afin de réaliser leur nouvel album, Kilomètre Zéro, ils ont cette fois choisi d’opter pour une campagne de sociofinancement. Cela permettait de répondre à deux de leurs besoins : trouver du financement pour finir l’album d’une part (diffusion, production physique, avancer les fonds nécessaires) et trouver une méthode de prévente sympathique d’autre part. La formule des kick-starters et Indiegogo offraient cela avec leurs «packages» intéressants, qui ne se résumaient pas seulement à la vente de CD. «On voulait en offrir à nos fans de première heure. On a été chanceux d’avoir une crowd dans les débuts pis on voulait aussi prendre soin de ces gens-là et leur offrir un produit lefun», explique Hubert. Ils ont d’ailleurs eu une réponse positive du public et ils en étaient très heureux. Ils ont dépassé leur objectif assez vite.
Bien plus que dans le financement de leur album, Tous Azimuts cherchent l’autonomie dans presque tous les domaines connexes à leur musique : «Avec mes frères, les quatre frères Desjardins, on a fondé les DisquesFreelance Visionpis on a énormément de stock de studio, ce qui fait qu’on est autonomes pour enregistrer notre musique et qu’on se donne les moyens pour être autonomes aussi pour la mise en marché», affirme Clément. «Au moins ça nous donne de la tranquillité en studio que d’autres bands n’ont pas. Quand tu enregistres en studio, il y a le facteur limitant de l’argent», ajoute Hubert. Cela leur permet d’explorer de nouvelles sonorités et de travailler leur art un peu à la manière d’artisans.
Leur dernier album, de fait, produit pour la première fois de A à Z par le groupe, a été une expérience particulière pour eux. En mettant la main à la pâte et en confectionnant même les pochettes à l’aide d’étampes et de cire, ils ont pu offrir à leurs auditeurs et à leurs fans un produit personnalisé et fait main. «Ça fait durer le plaisir d’une sortie d’album, ajoutent-ils. On accepte que ce soit tout croche aussi, […] c’est pas parfait pis notre musique est pas parfaite, t’écoutes l’album pis il y a des erreurs, mais je pense que l’intégrité au moins c’est un pari qui est plus plaisant pour les auditeurs.» Ils avouent aussi vouloir, par leur choix de production, faire un clin d’œil à l’époque des «bootlegs», évoquant une ère où les fans enregistraient illégalement les spectacles de leurs artistes préférés à l’aide de magnétophones : malgré le côté «tout croche», «t’avais l’impression d’avoir quelque chose de spécial pis d’unique dans les mains», explique Clément.
Or, il y a un autre côté à cette médaille. De fait, même si la production directe des artistes est gratifiante et même si elle permet à l’artiste de rejoindre directement son public, c’est aussi une technique qui demande énormément de temps et qui ne sera pas nécessairement lucrative. C’est pourquoi le groupe préfère voir leur musique comme une passion, semble-t-il, plutôt que comme une gagne-pain : «Quand l’artiste cherche à plaire, dit Clément, je trouve qu’il se détourne de sa vocation réelle. La vocation d’un artiste c’est d’exprimer quelque chose qui est artistique. Quand ton but premier c’est le mercantilisme, ça te détourne de ta vocation réelle qui est l’esthétique. […] On sonne pas comme ce qui est à la mode en ce moment, et je pense que ça n’arrivera jamais en fait !»
À l’écoute de Kilomètre Zéro, c’est d’ailleurs cette passion et ce dévouement à l’art qu’on peut sentir. Musique élaborée accompagnée de textes réfléchis, souvent librement inspirés de poésies ou d’autres œuvres littéraires, cela donne un mélange inusité et unique. On peut sentir, comme nous le confirment les musiciens, un fil conducteur tout au long du disque. Expliquant que les textes ont tous été écrits à peu près dans la même période, Clément, l’auteur de la majorité des chansons, tient à laisser planer un mystère sur cette construction de l’album. L’auditeur aurait une vocation d’imagination qu’il serait en devoir d’explorer lui-même.
Pour cette raison, je vous conseille fortement l’écoute de leur nouvel album, qui sera lancé le 9 mai au Cercle pour ce qui est de la ville de Québec. Quelques extraits sont disponibles sur leur site officiel. Vous pouvez les suivre aussi sur leur page Facebook, ainsi que contribuer à ladite campagne de sociofinancement, qui prendra fin d’ici environ une semaine. Et pour finir sur une touche chaleureuse, Clément nous a fait part d’une citation de son maître à blaguer Groucho Marx. De fait, malgré le sérieux musical du groupe, chacun de leurs spectacles est comme une fête, et l’ambiance y est plutôt chaleureuse. Hubert l’explique ainsi : «Pourquoi c’est si rassembleur et si chaleureux que ça ? C’est parce qu’en soi c’est une fête pour nous […], on adore être sur scène.» Il n’y manque pas de jeux de mots non plus, à mon grand plaisir! Sur ce, la blague va comme suit :
«Je trouve que la télévision est très éducative : dès qu’elle est allumée, je vais dans ma bibliothèque prendre un bon livre.»
Hier soir au Vieux Bureau de Poste, Simon Kearney nous présentait quelques nouvelles chansons à venir sur son prochain album. Accueilli par un public éclectique, il a su plaire aux jeunes comme aux moins jeunes. Compte-rendu et entrevue avec un artiste prometteur.
Originaire de la République de l’écrevisse, le jeune auteur-compositeur-interprète fait du rock, du vrai. Il contrebalance la force brute de son rock par des influences variées tout autant que par son attitude amicale avec le public. On se sent entre amis, on rigole, on se fait des blagues. Et le talent est au rendez-vous ! Hier soir, même les chaises n’ont pas su empêcher un groupe d’enthousiastes (dont j’avoue avoir fait partie) de se lever et de se mettre à danser et à chanter joyeusement.
Il s’est d’ailleurs lui aussi dit très content de son spectacle et de sa réception. Ayant ajouté des cuivres au groupe traditionnellement composé de lui à la guitare et au chant, d’un bassiste et d’un batteur, la soirée s’annonçait pour Kearney comme une sorte de test, afin de voir comment on réagirait à ses nouvelles sonorités ainsi qu’à ses nouvelles compositions. «Et je pense qu’on a passé le test», dit-il avec raison. Ils sont parvenus à créer une ambiance qui vient enrichir les chansons du jeune artiste. «Je pense que ça me définit de plus en plus dans une sonorité», ajoute-t-il.
De fait, entre la parution de son premier maxi en automne dernier et la composition des chansons qui seront sur l’album à sortir en fin d’été, Simon Kearney a beaucoup évolué musicalement parlant. S’inspirant toujours de ses différentes découvertes musicales, il a pu ajouter des nuances à ses compositions ainsi qu’à son spectacle. L’ajout des cuivres, inspiré du classique et du jazz mais ayant plus une visée à la «marching band», lui a notamment permis de multiplier les possibilités musicales de ses compositions. «Étant donné que j’suis un trippeux de musique, je voulais en mettre plus pour les gens ; en mettant les brass je trouve qu’on va chercher des couleurs et qu’on va chercher de l’extra musical», explique-t-il. Alternant entre les pièces acoustiques, le rock de garage et de la musique plus raffinée, Simon Kearney a d’ailleurs offert à son public d’hier un amalgame intéressant d’œuvres et de styles.
Vivant sa vie au jour le jour, il puise présentement ses inspirations musicales des cours qu’il suit au cégep. Étudiant à temps plein aujourd’hui, il ne sait pas encore ce qui l’attendra à la sortie de son album, quoiqu’il se permette de rêver : «admettons qu’il pourrait y avoir de bonnes répercussions, eh bien, je pense que je serais prêt à me lancer là-dedans complètement et à ptêtre laisser les études un moment pour vraiment vivre tout ça». Une seule chose est certaine, c’est qu’en attendant de se décider pour l’avenir, il est certain de vouloir faire de la musique. D’ici là, vous pourrez le voir le 6 juin au Cercle en plateau double avec Philippe Brach, ainsi qu’au FEQ les 16,17 et 18 juillet sur la scène Énergie.
Pour bien terminer l’entrevue, on a posé quelques questions en rafale :
Tes chansons parlent de toutes sortes de choses. Où prends-tu ton inspiration pour tes textes ?
«Souvent c’est spontané», dit-il. Entre autres, il nous explique l’origine d’une de ses pièces, Docteur de char : «Mon père avait une crevaison sur son char pis on s’est arrêtés dans un garage». Ils auraient alors rencontré tout un personnage : «Tsé le garagiste qui parle tout le temps pis qui veut commenter sur tout et n’importe quoi, pis y veut toujours avoir son mot à dire même si ça veut rien dire ! […] Ça m’a inspiré cette chanson-là. J’suis arrivé chez nous, j’ai écrit quelques trucs dans mon calepin pis un rif, pis c’est rentré tout seul.»
Y a-t-il un artiste avec lequel tu aimerais travailler ?
Jimmy Hunt, décide-t-il avec enthousiasme. «J’trouve qu’il a des bonnes idées et qu’il a vraiment son son à lui.»
Quelle question rêverais-tu de te faire poser en entrevue ?
«Ah une question sur les Beatles, genre c’est quoi ton album préféré des Beatles! Pis qu’après ça on parle des Beatles.» Choisissant les classiques, il a dit préférer le White Album. Il avoue avoir été beaucoup influencé par la musique de Paul McCartney, chose qui l’a, entre autres, dirigé pour la sonorité des cuivres : «côté musical pour Paul McCartney les brass ça vient directement de lui, quand t’écoutes When I’m sixty four», dit-il, «nos brass c’est pas des arrangements pour faire du James Brown, ils sont vraiment plus là pour le côté marching band, ragtime».
Quelle boisson doit-on prendre quand on écoute ta musique ?
«Quelque chose de drôle pis de party.» Étant donné qu’il voit son album comme une œuvre sans prétention, comme quelque chose qui reste «funny pis vraiment amical», il dit opter pour la simplicité : «Juste une bonne grosse bière, pis pas une bière de microbrasserie, juste une une ptite blonde que tu prends sur le balcon au soleil»
Comme on peut le voir, le jeune artiste ne s’enfle pas la tête malgré son talent et sa carrière prometteuse qui débute. Il conserve une sincérité étonnante sur scène et semble vouloir garder à sa plus simple expression son talent. Les vertiges de la grandeur ne sont pas pour lui, et il a les pieds sur terre. On lui souhaite beaucoup de succès pour l’avenir, et encore quelques bonnes bières sur des balcons.
En prévision du spectacle des Hay Babies qui aura lieu au Cercle le 1er avril prochain (ce mercredi, quoi!), nous nous sommes entretenus brièvement avec une des membres du groupe, Julie Aubé.
Comme nous vous avons déjà parlé des Hay Babies et de Mon Homesick Heart et qu’il existe déjà d’excellents portraits de ces talentueuses jeunes Acadiennes, nous avons décidé de nous concentrer sur le présent et l’avenir du trio.
Après une année 2014 passée à toute vitesse, 2015 s’annonce plus tranquille pour les Hay Babies. Elles ont fait une petite tournée en Europe en février et quelques spectacles sont prévus en avril, mais le calendrier est plus tranquille, question de permettre aux filles de reprendre leur souffle et de s’attarder à d’autres projets. À cet effet, pendant que Julie et Katrine se lancent en affaires à Moncton (« une boutique vintage », répond Julie, manifestement emballée), Vivianne en a profité pour déménager à Montréal et enregistrer son premier album (en anglais).
On pourrait croire que de cette séparation physique découlerait un « loin des yeux, loin du coeur », mais au contraire, le plaisir de jouer ensemble est encore plus grand. Julie ajoute qu’elles sont vraiment excitées de se retrouver.
La vente de billets se déroule rondement (d’ailleurs, dépêchez-vous d’acheter les vôtres!) pour le spectacle de mercredi au Cercle. À quoi pourront s’attendre les nombreux spectateurs qui voit les Hay Babies pour la première fois? « C’est un show représentatif de notre album.», répond Julie. « On tourne avec un band, les trois filles et trois gars [Mico Roy, Marc-André Béliveau et Kevin McIntyre]. Ça fait longtemps qu’on n’a pas joué avec les gars, on est excitées de faire une petite tournée avec eux et de revenir au Québec. On joue les chansons de notre album et de notre EP [Folio], dont les arrangements sont remis au goût du jour, question de garder le plaisir de jouer et de donner une nouvelle vie à ces chansons. » Il faut dire que les premières pièces ont été écrites alors que les Hay Babies n’avaient que 16 ans. Les jeunes adolescentes sont devenues des jeunes femmes aguerries, ça vous change un point de vue!
Ajoutons au menu de la soirée une reprise d’une pièce du groupe culte acadien 1755. Et une première partie assurée par l’excellent groupe Folly and the Hunter. Cette soirée au Cercle sera fantastique. Les billets sont disponibles au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et en ligne sur www.lepointdevente.com.