Dernière journée de cette belle édition du Festival d’été de Québec. Tous les regards seront tournés vers les Plaines d’Abraham et le grand retour (très attendu) de la formation allemande Rammstein. Mais ils ne seront pas les seuls sur scène, plein d’autres excellents choix s’offrent aux festivaliers.
Nos suggestions.
MANSFIELD TYA (Indie pop)
17h, scène Fibe
CHASSEPAREIL (Folk)
18h, District St-Joseph
BET.E & STEF (Jazz)
18h, Place d’Youville
THE BEST FOOT FORWARD (Rock)
18h30, Scène Fibe
DEAR ROUGE (Pop)
19h, Parc de la Francophonie
INNA MODJA (World)
19h30, Place d’Youville
BROWN (Rap)
19h45, Impérial Bell
THE PAPER KITES (Pop)
20h, Parc de la Francophonie
Paraît que Duran Duran, c’tait bon? Oh qu’on aurait aimé aller les voir! Mais une promesse est une promesse, on a promis aux responsables du Festival d’été de Québec qu’on allait faire des découvertes, couvrir des artistes émergents et mettre en valeur tout le talent de Québec, c’est exactement ce qu’on a fait.
Medora
On le répète à chaque fois qu’on les voit : Medora est sur une pente ascendante et celle-ci ne semble avoir aucune fin. L’indie un peu artsy de nos amis était parfaite pour ce début de soirée à la météo incertaine. On aime bien le tonnerre quand il vient d’un ampli de guitare et le tonnerre, ça connaît Medora (en particulier Charles Côté). Vincent Dufour chante ses chansons tout en malmenant sa six-cordes et en gardant les yeux grands ouverts (ça mérite d’être souligné après toutes ces journées d’yeux fermés!). À la batterie, Aubert Gendron Marsolais battait la mesure tandis qu’Alexis Taillon-Pellerin caressait sa basse.
Nous n’avons pas pu rester trop longtemps, mais ce que nous avons vu était suffisant : le public hochait la tête et se laissait aller au son de la musique, la bière coulait à flots et les membres du groupe montraient leur forme et leur complicité des grands jours. Dommage que nous ayons dû partir, le programme prévoyait une finale explosive avec Talent (reprise d’Avec pas d’casque) et Permanence. (Jacques Boivin)
Ego Death
Ego Death, c’est l’auteur compositeur interprète Joey Proteau, qui nous a offert au début de l’année le magnifique maxi Grief. Le voilà dans un District St-Joseph où semblent s’être donné rendez-vous un grand nombre de mélomanes et de curieux. En formation complète avec une choriste (Gabrielle Shonk), Ego Death se lance dans des pièces aériennes, éthérées, aux paroles touchantes chantées avec coeur et dans une belle harmonie. L’ombre, la lumière, et toutes ces sortes de choses. On ferme les yeux et on se laisse bercer. On les ouvre quelques instants, question de savourer la magnifique savoureuse de Ballad of Big Nothing, une vieille chanson d’Elliott Smith, puis on les referme pour ne pas montrer à quel point ils sont humides. (JB)
Gabrielle Shonk
Le District Saint-Joseph était plein à craquer pour la jeune femme de Québec, qui est montée sur scène un peu dépassée par l’accueil qui lui avait été réservé. Shonk a présenté quelques chansons qui devraient paraître sur un album à venir (« On a hâte que ça sorte! », dit une spectatrice à qui Gabrielle a répondu « moi aussi! »). Elle aussi en formation complète, Gabrielle a plus que livré la marchandise avec une palette incroyable de chansons folk-pop, parfois plus folk, parfois bluesées. Elle s’est permis d’en jouer une avec son papa ainsi que de chanter Montréal, de Mauves, avec Alexandre Martel (« qui joue dans deux groupes », indique Shonk).
C’est alors qu’une personne dans la foule a crié « C’est Anatole! », sous les rires de la foule. Avait-elle vu le leader de la Nouvelle L.A.? On a vérifié, il n’était nulle part.
Somme toute, c’était une magnifique fête, un moment rempli d’émotions. On va revoir Gabrielle sur une plus grande scène assez vite, je crois. (JB)
Unknown Mortal Orchestra
La formation basée sur la côte ouest américaine et menée par le néo-zélandais d’origine Ruban Nielson s’est installée sur la scène de l’Impérial avec un peu de retard hier soir, suite à une série impromptus d’imbroglios techniques qui ont non seulement retardé la performance, mais également handicapé un peu la sonorisation du spectacle qui était parfois un peu décevante. C’est avec le titre qui ouvre son deuxième album II et non son plus récent Multi-Love que le groupe a décidé d’amorcer le spectacle devant une foule relativement clairsemée au début puis assez dense à la fin, mais conquise d’avance à en croire les applaudissements chaleureux et les passages qu’elle chantait de coeur avec l’homme fort du groupe. L’énergie de la foule semble d’ailleurs avoir convaincu la troupe d’oublier les petits bémols à la sono pour donner un concert généreux malgré sa courte durée, caractérisé par des jams improvisés autour des pièces sélectionnées, relativement peu nombreuses au final, mais couvrant l’ensemble du répertoire. Pour le plus grand plaisir des fans de longue date, ils ont entre autres interprété Ffunny Friends et How Can U Luv Me du premier album, Swim and Sleep like a Shark et So Good at Being in Trouble du second puis Like Acid Rain et la chanson titre du troisième, le plus récent Multi-Love. (François-Samuel Fortin)
Solids
La formation montréalaise composée de Louis Guillemette et Xavier Germain-Poitras, accompagnés depuis quelque temps de Guillaume Chiasson (parce que t’sé, on n’a jamais assez de guitare), est venue remplir le peu d’espace qu’il restait à L’Anti de décibels avec son rock lourd et bruyant. Toujours heureux de constater que la bande est capable de rallier autant les fans de punk que les métalleux et les petits amateurs de rock plus tranquilles. Les ventes de bouchons ont explosé tellement ça jouait fort, mais ça, c’est exactement ce qu’on voulait : se faire traverser par les ondes sonores sans se faire défoncer les tympans. Et de façon mélodieuse et rythmée qui fait entrer en transe. Je pouvais bien être épuisé en sortant du bar… (JB)
Si vos pieds ne font pas encore trop mal, les organisateurs du Festival d’été ont prévu un samedi pour les achever. On va marcher plus qu’en masse. Voici nos suggestions :
ALERTE POPUP FEQ Selon les indices recueillis, il y aura une prestation de KORIASS et SAFIA NOLIN à PLACE ROYALE dès 17 HEURES. C’est tellement un rendez-vous!
BLANCHE ET NOIR (Rock)
Scène Fibe, 17h
LES HÔTESSES D’HILAIRE (Rock)
(Serge Brideau et sa bande donnent tout un show!)
Place d’Youville, 18h
MANSFIELD.TYA (Pop)
(Le duo pop français est à découvrir!)
District St-Joseph, 18h
REDNEXT LEVEL (Hip Hop)
(Le rapqueb est poussé dans ses derniers retranchements. Karim et Claude vont sûrement en profiter pour faire un petit tour)
Parc de la Francophonie, 19h
LES OGRES DE BARBACK (Chanson)
(De la belle grande et trop rare visite!)
Place d’Youville, 19h30
JULY TALK (Rock)
(La formation torontoise donne un maudit méchant bon show. On a bien hâte de voir la transition entre le Cercle, où ils ont joué il y a deux ans, et l’immense scène Bell)
Scène Bell, 19h45
TAKTIKA (Rap)
(Les chouchous du 83 sont de retour pour célébrer leur 20e anniversaire!)
Parc de la Francophonie, 20h
HEARTSTREETS (Pop)
(Vous vous souvenez du buzz entourant Milk & Bone l’an dernier? Heartstreets en est pas mal là cette année. À surveiller)
District St-Joseph, 20h30
PHILIPPE BRACH (Chanson)
(Folie, intensité, créativité, tout ça dans un même ensemble)
Place d’Youville, 21h20
RED HOT CHILI PEPPERS (Rock)
(LE spectacle le plus attendu de la plupart des gens de Québec en 2016. Les Plaines vont être bien remplies!)
Scène Bell, 21h30
Tout d’abord, un petit mot pour nos amis français : CÂLIN.
Cela dit, effectifs très réduits pour votre équipe préférée. Pas de Fred Pellerin pour nous, ni de Rachid Taha. Nous sommes allés passer une petite veillée folk avec quelques artistes fort attendus : Archer, Tire le coyote et The Decemberists.
Archer
On a vu le grand Australien à l’air poqué, l’oeil à la Colombo, au District St-Joseph, où il avait été magistral. Cette fois, au lieu de jouer devant une centaine de personnes qui avaient les oreilles grandes ouvertes, Archer devait ouvrir la soirée devant un Parc de la Francophonie qui se remplissait lentement, mais sûrement. Visiblement nerveux au début de la prestation, alors que le public avait plus envie de papoter que d’écouter son folk très old school, cet heureux croisement entre Johnny (Cash) et Félix (Leclerc) a réussi à attirer l’attention.
Cependant, on va être honnêtes : même si Archer s’est bien tiré d’affaire, c’était bien meilleur la veille, dans des conditions optimales, proche du bar et de son whisky.
Tire le coyote
C’est avec une mine ravie que Benoit Pinette est monté sur la scène du Pigeonnier pour la première fois de sa carrière. Heureux d’être la tranche de jambon entre Archer et The Decemberists, Tire le coyote a proposé un programme écourté au sein duquel il a biffé quelques-unes des chansons les plus douces de son répertoire.
C’est ainsi qu’on a pu entendre, entre autres, Ma révolution tranquille, Les chemins de serviette, Moissonneuse-Batteuse (toujoursaussi efficace)et quelques autres. Ce qui n’a pas empêché Pinette de nous balancer Jésus (que votre humble serviteur se retenait d’entonner à tue-tête dans la fosse), Jolie Anne (seul avec un Shampouing au sommet de son art) et Confetti (et son solo de guitare de la fin…). À l’avant, ça chantait Chanson d’amour en sol standard avec Pinette avant de crier follement chaque fois qu’on lui demandait de le faire sur Chainsaw.
On aurait peut-être apprécié un L’âge d’or vaut rien, qui montre tout le talent de conteur de Pinette, mais ça sera pour une prochaine fois (seul, au piano, pendant une prestation surprise au Festif, me semble que ça botterait des derrières *tousse* *tousse*). Beau tour de chant, placé dans une case horaire parfaite pour montrer que Tire le coyote n’a rien à envier par rapport à ce qui se fait à l’échelle mondiale.
The Decemberists
Ça fait des années qu’on attend la venue de Colin Meloy et ses complices de Portland (Oregon). Le rêve s’est enfin réalisé hier soir.
On vous avoue qu’on a eu un peu peur : la troupe est reconnue pour l’audace de ses programmes et on en a eu un exemple probant hier quand après une superbe The Crane Wife 3, le groupe s’est lancé sur The Island, une longue chanson de 12 minutes en trois temps. Évidemment, votre humble serviteur jubilait dans la fosse, le meilleur endroit (et de loin) pour assister à ce moment parfait. Tellement qu’il est sorti avant Make You Better, la troisième pièce!
Juste avant de se lancer dans une série d’extraits de l’accessible The King is Dead, Colin Meloy s’est questionné sur la signification de ces macarons lumineux qui scintillaient un peu partout devant lui. Bienvenue à Québec, mon Meloy, qui a déjà été président du club de français de sa polyvalente. Après quelques chansons tirées des premiers albums du groupe, Meloy a eu le culot de nous proposer une nouvelle chanson dans la lignée des deux plus récents albums studio. Il y a comme eu un petit passage à vide par la suite, mais celui-ci n’a duré que le temps de deux chansons, avant qu’on reparte sur les chapeaux de roues avec The Rake’s Song et O Valencia (ma touuuuuuuune).
Plus distant en début de concert, Colin Meloy s’est ensuite payé la traite en contrôlant les applaudissements de la foule comme moi quand je jouais sur les pitons du système de son. Comme dans mon souvenir, l’effet était magique (et très drôle, en plus de ne rien briser). Meloy a remis ça plus tard en prenant le contrôle de nos mains, puis en jouant les chefs d’orchestre (sérieux, un orchestre symphonique devrait l’embaucher, il a la prestance nécessaire).
Tout au long de la prestation, les membres du groupe ont montré toute la mesure de leurs nombreux talents. Jenny Conlee, cachée (mais pas trop) derrière ses claviers, joue de tout, même du glock et de l’accordéon, Nate Query groove tranquillement sa basse, Chris Funk passe de la guitare à la mandoline en passant par le banjo et John Moen marque le rythme. En plus, deux choristes viennent compléter le tout. Ça tombe bien, tous ces gens talentueux sont nécessaires pour parvenir à interpréter les créations riches et complexes de Meloy.
Le rappel a été tendre quand Meloy a chanté la douce 12 17 12, précédée d’un commentaire faisant directement référence aux attentats de Nice. Traduction libre : « Faudrait qu’on médite un peu sur ce que sont la liberté, l’égalité et la fraternité ».
Le rappel a aussi été délicieux. Comment peut-il en être autrement après cette interprétation rythmée et rigolote de The Mariner’s Revenge Song, un des grands classiques du répertoire des Decemberists? Le groupe a même apporté une baleine géante en carton… qui a mangé tous les membres! Heureusement, ils ont pu finir le concert dans le ventre de celle-ci…
Le deuxième week-end du FEQ commence maintenant avec un vendredi qui donne le goût de se cloner et de tout voir. Heureusement, notre équipe peut se séparer pour couvrir, mais vous, vous n’avez pas ce pouvoir spécial. Heureusement, on vous propose surtout des groupes et des artistes que vous pourrez revoir très souvent au cours des prochains mois (Medora, Ego Death, Men I Trust, Ghostly Kisses, Gab Shonk, on peut les voir quand on veut ou presque). Alors voici nos suggestions, question de bien tourner le fer dans la plaie :
MEDORA (Rock)
Un excellent groupe en spectacle qu’on a vu des milliers de fois et qu’on va revoir aussi souvent.
L’Anti Bar et spectacles, 17h
THE ROYALS (Rock)
Scène Fibe, 17h
EGO DEATH (Indie)
Coup de coeur assuré pour les magnifiques chansons de Joey Proteau, alias Ego Death.
District St-Joseph, 18h
THE BROOKS (Funk)
Place d’Youville, 18h
MEN I TRUST (Électro-pop)
Ambiance feutrée, musique aérienne, voix angéliques.
Scène Fibe, 18h30
KING ABID (World)
Parc de la Francophonie, 19h
BUSTY AND THE BASS (Indie)
Place d’Youville, 19h30
Il faisait extrêmement chaud à Québec ce mercredi. Heureusement, votre équipe de fidèles serviteurs a eu l’idée de profiter de la clim et des beaux artistes qui ont présenté des prestations en salle. Retour sur une autre soirée où les coups de chaleur ont été remplacés par des coups de coeur.
Simon Kearney
Le Lorettain d’origine était particulièrement en forme ce soir. Le jeune homme, qui a commencé par une Comme un acide bien rock, n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour combler les fans de l’excellent La vie en mauve. Les airs entraînants (et réarrangés) se sont succédé et si nous étions confortables au début de la prestation, la chaleur humaine a fait grimper les thermomètres de L’Anti. Paraît qu’Anatole est monté sur scène pour chanter avec Simon, mais nous avons dû partir avant pour ne rien manquer de la suite de la soirée.
Saratoga
Le plus beau duo au monde. Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ont une complicité incroyable qu’il est impossible d’ignorer. Ensemble, ils ont un tel magnétisme, qu’ils ont perfectionné à force de donner des spectacles presque unplugged devant une vingtaine de personnes silencieuses, qu’on peut entendre les doigts glisser sur les cordes. Ils ont bien sûr chanté les chansons de leur maxi et quelques autres pièces de leurs répertoires respectifs (si peu, si peu, comme quoi le répertoire du duo s’est étoffé avec le temps). Ils en ont surtout fait une nouvelle, intitulée Fleur, si magnifique, j’ai senti mes yeux suer. Si vous n’avez pas encore vu Saratoga, allez-y vite avant qu’ils ne puissent plus jouer devant de si petits publics.
Rosie Valland
Nous n’avions pas eu la chance de revoir Rosie depuis la parution de son plus récent EP (Nord-Est) ce printemps. Ça a commencé plutôt en douceur avec Noyer, mais ça a rapidement gagné en intensité avec L’île. Comme toujours, Rosie s’est montrée avare de mots (quoiqu’on a déjà vu bien pire), préférant impressionner avec sa musique. Avouons-le, elle a dû en impressionner plusieurs, le public écoutait très sagement pendant une bonne partie du show. Faut dire que le coup de la reprise de Céline (ma deuxième cette semaine), ça marche! Ce projet évolue lentement, on est bien contents.
Archer
Cet auteur-compositeur-interprète australien joue ce soir au Parc de la Francophonie, mais je me suis dit qu’il serait intéressant d’aller le voir dans des conditions plus idéales. Quoi de plus idéal qu’une toute petite salle où ce personnage serait parfaitement à sa place? Louis Bellavance, directeur de la programmation du FEQ, nous a chaleureusement recommandé cet artiste en disant qu’il était comme un croisement entre Johnny Cash et Félix Leclerc. On ne sort pas les comparaisons à Félix gratuitement, et on l’avoue, il y a de la graine du gars de l’Île dans son écriture et son interprétation. Les chansons demandent une écoute plus attentive (accent australien oblige), mais elles en valent plus que la peine. Et cette voix grave, qui a connu plus d’un 40 onces…
On y retourne assurément!
Anatole
On a eu quelques péripéties qu’on va vous raconter un autre tantôt. Pour faire une histoire courte, vous avez probablement entendu parler de la petite rivalité que j’ai eue avec la star de la Cité des anges. Disons que ça s’est réglé et que j’ai même eu accès aux coulisses. Potin St-Roch : Anatole est une si grande star qu’il a embauché quelqu’un juste pour lui tenir son miroir.
L’Anti était plein à craquer, l’ambiance était survoltée, l’avant était occupée par les dizaines de fidèles de l’Église de la Nouvelle L.A.
Si vous vous dites « Ben là, Anatole, gnan gnan gnan, vous le couvrez une fois par semaine, vous devez pu savoir quoi dire! », on a de petites nouvelles pour vous autres : ON LE SAIT TRÈS BIEN! On peut vous parler de la jolie rousse devant Anatole qui dansait sa vie en récitant les paroles de Discollins par coeur (en fait, on n’a jamais vu autant de monde connaître Discollins par coeur, ça commence à faire peur). Et de bien d’autres gens! Comme les musiciens qui accompagnent Anatole (Jim, J-E, Cédric et Simon, plus déchaînés que jamais).
Mais le public… LE PUBLIC!
Parce que si Anatole continue son jeu ultra théâtral, à s’allumer une cigarette sur scène, à s’étendre sur le bar et à aller se frotter sur les gens, la réaction de ces derniers, elle, a beaucoup changé. Les gens s’attendent de voir le grand squelette leur faire des yeux doux, chanter et danser avec eux. C’est magnifique. Dans quelques années, on s’imagine qu’Anatole va finir son spectacle nu, ses vêtements arrachés par ses fans en délire, tous sexes confondus.
Ajoutons à cela un saxophoniste venu couvrir avec Anatole une nouvelle reprise (de Prince, celle-là… incidemment, la dernière fois que j’avais vu Anatole, c’était à la mort de l’homme de Paisley Park) totalement endiablée, une Grosse massue plus grande que nature et qui aurait mérité les Plaines (pourquoi n’a-t-on pas fait appel à Anatole plutôt qu’à Charlotte Cardin pour remplacer Brandi Carlisle?), et vous avez un spectacle coup de coeur.
Et un blogueur qui n’a plus rien de mal à dire sur la plus grande star de la Nouvelle L.A.!
Nos équipes ont assisté à deux belles soirées mardi : Pendant que Dumas nous donnait la fièvre du mardi soir à Place d’Youville, Half Moon Run éblouissait un Pigeonnier qui débordait de partout… un soir de demi-lune (ça ne s’invente pas!). Compte rendu et photos.
Jérome Casabon
Le sympathique auteur-compositeur-interprète de Québec Jérome Casabon a tout du bon vieux chansonnier, mais au lieu de soulever le public avec les chants des autres, il le fait avec ses propres chansons. Bon vivant, il arrive entouré de ses musiciens, le chapeau de cowboy vissé sur la tête en hommage à Brad Paisley, ce qui fait sourire les spectateurs. Ceux-ci ne semblaient pas être en mode découverte; ils étaient plutôt en mode fan ou ami et connaissaient plusieurs chansons par coeur. De bien beaux moments. (Jacques Boivin)
Puggy
Oh que j’ai eu un coup de coeur pour cette formation belge qui fait dans l’indie pop vitaminée et juste assez fruitée. Pendant près d’une heure, la place d’Youville est devenue un immense plancher de danse sur lequel jeunes et moins jeunes se sont déhanchés pendant que les membres de Puggy nous proposaient des airs qui faisaient penser à du Phoenix, mais l’interprétation était plus brute, ce qui donne plus de punch à un genre qui n’en manque déjà pas. Ils sont de retour ce soir à la scène Fibe (18 h 30), on vous conseille de ne pas les manquer. (JB)
Jesse Mac Cormack
En première partie, c’est le Montréalais Jesse Mac Cormack qui a fait vibrer le parc avec son folk atmosphérique. Il y présentait les chansons de son EP à paraître en septembre 2016 (Secret City Records). Peu bavard avec la foule, Mac Cormack a fait deux pièces inédites pour les festivaliers présents, prenant des pauses à certains moments pendant la chanson. Malgré le fait qu’il était un peu replié sur lui même, les spectateurs semblaient apprécier la musique du Montréalais. (Marie-Ève Duchesne)
Pierre Flynn
L’ex-Octobre n’avait pas joué depuis fort longtemps au Festival d’été. Plus excité qu’énervé par l’occasion, c’est avec un grand sourire que Flynn a interprété les chansons de son dernier album Sur la Terre (un excellent album qu’on vous invite à écouter attentivement). Entouré d’André Papanicolaou, Mario Légaré et José Major, Flynn a impressionné les plus jeunes avec une Le parc Lahaie lourde, mais interprétée avec assurance dans un registre vocal qui a peu d’équivalents au Québec. Quant aux plus vieux, ils semblaient attendre les chansons tirées des premiers albums solo de Flynn, et c’est avec des applaudissements nourris que les spectateurs ont accueilli des chansons comme En Cavale ou Possession (a capella, mesdames et messieurs). Capitaine, ô capitaine m’est restée dans la tête le reste de la soirée. (JB)
Foreign Diplomats
Un de mes nouveaux coups de coeur, c’est Foreign Diplomats, un groupe qui donne dans l’indie-pop et qui a été fondé dans les Laurentides. Leur musique était énergique à souhait, notamment avec l’apport du trompettiste et claviériste Thomas Bruneau Faubert et du chanteur Élie Raymond. Le groupe était très heureux d’être là devant autant de festivaliers. En plus de tester une nouvelle chanson, ils ont réchauffé la foule pour Half Moon Run avec des chansons de leur EP et de leur album Princess Flash. (MED)
Dumas
Vraiment, Dumas et sa bande ont pu bénéficier de ce qui s’est fait de mieux en terme de température depuis le début du festival. Ni trop chaud, ni trop froid, ni trop venteux, ni trop humide : l’ambiance était magique, et la place s’est transformée tout naturellement en une immense piste de danse animée par l’éclectique Victoriavillois, qu’on n’avait pas vu dans les parages au FEQ depuis déjà huit ans. Et comme il nous avait manqué! Sa fameuse « fièvre du mardi soir » s’est propagée en un clignement d’yeux parmi le public bigarré et plutôt abondant.
On ne serait pas surpris que le terme « bête de scène » ait été inventé pour lui. Sa prestance et sa fougue animale, son intérêt continu à faire « embarquer » la foule et sa voix d’animateur de talk-show populaire – ai-je mentionné sa musique? – font du personnage et de ses précieux acolytes un absolute must à voir sur scène. Il n’y avait aucun temps mort au menu, et la plupart des chansons, enduites d’une couche supplémentaire d’électro-pop pour l’occasion – Je ne sais pas, Alors, alors, J’erre, pour ne nommer que celles-là – étaient introduites par d’intéressants préliminaires et adaptées pour Québec et les vacances. Malgré sa nervosité confessée, Dumas semblait ému et particulièrement satisfait de la réponse favorable de la foule, qui, vers la fin, ne s’est pas fait prier pour « danser un slow de Victo » sur la délicieuse Linoléum.
Mention spéciale aux rigolotes adaptations françaises de Dancing with Myself (Billy Idol) et de All Night Long (Lionel Richie) – Toute la nuit, on fera, la fiesta, la rumba, lambada, toute la nuit, toute la, toute la… On attend déjà impatiemment leur retour! (Tatiana Picard)
Half Moon Run
Bien avant leur arrivée sur scène, les gars d’Half Moon Run étaient attendus de pied ferme par les festivaliers. Commençant avec Turn Your Love, le spectacle a été rodé pour les festivals, comme le FEQ. Unofferable a été un moment coup de cœur, alors que la foule a allumé cellulaires et briquets. Le tempo du spectacle était diversifié : des moments folk côtoyaient des moments plus rythmés comme Call Me in the Afternoon. Livrant un spectacle enivrant, les musiciens étaient très heureux d’être là et le mentionnaient souvent. Sous des applaudissements nourris, le groupe a entonné trois chansons au rappel, dont Full Circle. Cette chanson a transformé le Parc de la Francophonie en chorale. (MED)
Septième jour du Festival d’été. Nos jambes sont déjà raides, mais ce n’est pas grave, on va quand même s’amuser ce soir avec une programmation des plus éclectiques. Voici nos choix :
Simon Kearney (Rock)
(Paraît qu’Anatole va venir faire son petit tour)
L’Anti Bar et spectacles, 17h
Saratoga (Folk)
(Coup de coeur assuré)
District St-Joseph, 18h
Puggy (Indie pop)
(Vous les avez ratés hier? Vous avez la chance de vous rattraper. Leur bonheur est contagieux)
Scène Fibe, 18h30
Archer (Folk)
(À ne pas manquer si vous n’allez pas au Parc de la Francophonie demain soir)
District St-Joseph, 20h30
Marie-Pierre Arthur (Pop)
(Le show le mieux rodé en ville avec des artistes qui ont encore énormément de fun à le faire. Fred Fortin et Olivier Langevin seront de la partie!)
Impérial Bell, 21h
Lee Fields and the Expressions (Soul)
(Si vous aimez Charles Barkley, vous allez ADORER Lee Fields. Sa photo est sous la définition d’entertainer dans le Oxford!)
Place d’Youville, 21h10
House of Pain (Hip Hop)
Parc de la Francophonie, 21h20
Anatole (Pop)
(La superstar de L.A. en concert intime!)
L’Anti Bar et spectacles, 22h
Pendant ce temps, au Cercle, vous pourrez voir Jesse Lanza et Fjord dès 23h. Gratuit (il doit rester des billets à la porte).
L’année dernière, le lundi, on avait droit à ceci au Pigeonnier :
Non, pas de coup de chaleur pour le patron en ce lundi. Contrairement à de nombreuses fans finies de Selena Gomez, on y a pensé. Si les deux scènes principales pouvaient s’avérer moins attirantes pour nos lecteurs, les deux scènes extérieures gratuites avaient, pour leur part, d’excellents spectacles à proposer.
Elliott Brood – Place d’Youville
Le parterre de place d’Youville est rapidement passé de clairsemé à plein pendant la performance du groupe ontarien Elliott Brood, qui avait la mission de lancer les hostilités. Pour avoir vu Elliott Brood une poignée de fois depuis leurs débuts, le groupe donne l’impression de s’être assagi. Hier soir, sous un magnifique soleil d’après-midi, le groupe a offert une performance honnête, mais en puisant ailleurs dans leur discographie. Ils auraient pu présenter un spectacle un peu plus varié et moins poli. Mais ça, les spectateurs ne le savaient pas nécessairement. Les chansons Their Will et Miss You Now en final de parcours étaient particulièrement réussies et la foule a apprécié. Le trio avait l’air heureux de son expérience, le guitariste et chanteur secondaire Casey Laforet exerçant son français à plusieurs reprises. Bref, une autre bonne prise. En quittant, nous pouvions constater l’effet Strumbellas, qui a sans doute joué devant une très belle foule! (Julien Baby-Cormier)
Yukon Blonde – Scène Fibe
La formation de Vancouver était de retour à Québec sous un magnifique soleil et devant de nombreux spectateurs montés expressément pour entendre Jeff Innes et ses acolytes. Le groupe a commencé par des pièces de son plus récent album, On Blonde, qui marque un virage très new wave par rapport au gros rock bien baveux que proposait le groupe auparavant. Si le pari était audacieux, à voir les visages ravis massés autour de la scène, il a été relevé avec brio. Il faut dire que certaines chansons comme l’enivrante I Wanna Be Your Man s’insèrent très facilement entre deux vieilles pièces. Petite remarque du côté du son : d’où j’étais, j’avais l’impression de recevoir une pluie de briques au visage. C’était solide, la basse groovait juste assez, parfait pour l’ambiance qu’a voulu installer le groupe. À revoir!
Raton Lover – Scène Fibe
Le groupe de Québec revient tout juste de France où il a joué au festival Pause-Guitare d’Albi. Aucun signe visible de décalage horaire chez nos amis ratons, qui ont plutôt montré à quel point ce voyage outre-Atlantique leur a fait du bien. Simon était tout sourire, Martin avec sa gueule de rock star, Frédérick drummait sagement ou jouait du piano avec entrain, et les deux guitaristes Éric et Simon s’échangeaient les solos comme on s’échange des mots doux. Le groupe a profité de l’occasion pour nous présenter quelques nouvelles chansons. Si votre humble serviteur avait peur que le groupe perde un peu de sa saveur avec sa popularité grandissante, il a été rassuré très rapidement : cette subtile fibre Wilco qui accompagne les compos du band est beaucoup plus forte sur le nouveau matériel. À surveiller cet automne. Il ne font pas partie de nos chouchous pour rien.
Half Moon Run – #PopUpFEQ
L’église abandonnée de Saint-Cœur-de-Marie sur la Grande Allée s’est vue redonner ses airs de noblesse hier, à l’aube de la demi-lune, lorsque la formation Half Moon Run y a interprété quelques bijoux musicaux. En fin de soirée, une foule hallucinante s’était déplacée pour assister à ce moment de grâce mais, malheureusement, plusieurs mélomanes n’ont pas réussi à franchir le seuil du majestueux monument.
Portés par l’amour qui inonde le lieu désacralisé et une écoute remarquable du public, Devon, Conner, Dylan et Isaac ont offert six pièces, chacune reçue comme un cadeau du ciel. Débutant avec I Can’t Figure Out What’s Going On, une chanson de leur plus récent album Sun Leads Me On, ils ont ensuite privilégié leur premier opus Dark Eyes pour le reste du concert.
L’acoustique grandiose a magnifié les déjà magnifiques Unofferable, Need It, Give Up et l’incontournable Full Circle. Magie durant cette dernière, alors que la voix des musiciens s’élevait vers le plafond vertigineux pour se mêler harmonieusement aux puissants chœurs provenant de l’assistance.
Avant de s’éclipser, le quatuor s’est installé au milieu de la marée humaine en délire. Sur une reprise de Vampire du groupe canadien Pink Mountaintops, toute l’église tapait des mains et des pieds en alternance, au point d’en faire trembler son plancher. On était transporté par la musique, on ressentait beaucoup d’amour. Et on a vraiment hâte de revivre ça ce soir au Parc de la Francophonie, sous la chaleur et les étoiles. (Marie-Thérèse Traversy)