Notre avant-dernière journée du Festival d’été de Québec a été passablement humide. On va mettre ça sur la faute de Harfang, qui a fait pleurer le ciel avec sa musique. Bref compte rendu :
5 For Trio
Je vous avoue ne pas être trop friand de jazz. Pas que je trouve ça mauvais, c’est juste que j’ai rarement l’occasion de m’arrêter et d’apprécier ce qui se joue. Quand ça arrive, je garde l’esprit ouvert et j’ai généralement de belles surprises, comme ce fut le cas ici avec les rythmes entraînants de 5 For Trio. Rien de très spectaculaire, juste de bonnes mélodies qui nous donnent le goût de claquer des doigts et de faire des dum, du-dum aux rythmes des membres du trio.
♥♥♥
Harfang
Pour les lecteurs d’ecoutedonc.ca, Harfang n’a plus besoin de présentation, surtout avec la belle entrevue de fond que les membres du groupe ont accordée à Marie-Ève cette semaine. N’ayant que 30 minutes pour impressionner une foule plutôt nombreuse malgré le temps maussade, Samuel Wagner et ses complices ont été fort impressionnants, faisant danser les flaques d’eau (on en a posté un exemple sur notre page Facebook) avec leur rock aérien provenant en grande partie de leur excellent dernier maxi Flood.
Avec ses airs chargés d’émotions, le groupe est parvenu à émouvoir même le ciel, qui en a pleuré un coup à la fin de la prestation. On se demande encore pourquoi on n’a pas programmé Harfang à la place du DJ vendredi avant les Barr Brothers. Leur musique aurait tellement été plus convenable! En même temps, les gars n’auraient pas bénéficié de la même qualité d’écoute.
Mais sérieux, Louis Bellavance aurait intérêt à garder leur numéro de téléphone à proximité juste au cas où il réussirait à mettre la main sur Radiohead. Ça serait une combinaison digne du paradis.
♥♥♥♥
Sandveiss
Dans un registre totalement différent, nous sommes allés tendre l’oreille au stoner abrasif des gars de Sandveiss. Encore là, bien que nous soyons plus de type Harfang que Sandveiss, nous avons bien apprécié ce rock sans compromis, lourd et viril, qui permet autant de taper joyeusement du pied que de hocher rageusement la tête. Belle entrée en matière pour la soirée metal!
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Bernhari
Il en a pris de l’aplomb, notre Alexandre Bernhari! Flanqué d’un groupe complet, notre multi-instrumentiste (dans le sens littéral du terme, car il joue de la batterie et du piano en même temps tout en chantant) a livré une solide prestation qui a impressionné plusieurs spectateurs venus pour Zappa Plays Zappa. En plus des chansons de son premier album, Bernhari a livré trois nouvelles chansons qui sont dans la même lignée et qui se sont parfaitement insérées dans la prestation du jeune auteur-compositeur-interprète.
Seul hic, le son était mauvais. Très mauvais. Il faut déjà être très attentif pour bien comprendre les paroles de Bernhari (il s’exprime clairement, mais quand on s’inspire du shoegaze, t’sé, ça complique un peu les choses quand y’a plein d’effets dans les guitares et dans les voix!), si le son n’est pas bien équilibré, ça devient presque impossible. Quand on connaît les chansons de Bernhari par coeur comme moi, c’est pas tant un problème (le cerveau décode bien), mais pour les personnes qui n’avaient jamais entendu, ça pouvait parfois être pénible.
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Tamikrest
« Bonsoir, nous sommes Tamikrest. Nous ne pouvons pas vous emmener le désert, mais nous pouvons vous y emmener! »
Nous sommes allés terminer notre soirée à Place d’Youville pour voir le rock d’inspiration touareg de Tamikrest. Si vous connaissez déjà Bombino ou Tinariwen, vous ne serez pas perdu avec Tamikrest, qui a su pendant une heure trente faire danser (sous la pluie) le public présent. Je vous avoue que je ne les connaissais pas du tout, mais j’ai été agréablement surpris de ce que j’ai vu. Tamikrest a été un dépaysement total. Espérons que le Festival continuera de nous proposer ces groupes porteurs de coups de coeur.
«Toute bonne chose à une fin» comme le dit si bien le célèbre dicton. Eh oui, c’est déjà le dernier jour du Festival d’été de Québec 2015! Un mélange d’émotions nous envahit, on va s’en reparler au bilan. Avant de tourner la page sur l’édition 2015, il reste encore quelques bons groupes à voir et à découvrir. Le rock plus classique de Deap Purple ne vous intéresse pas et vous commencez à être fatigué de courir partout? Voici deux choix de scènes qui risquent de vous intéresser.
Choix 1 : Impérial Bell
19 h 45 – Cobrateens
Pour ouvrir la soirée punk du festival, qui de mieux que le groupe de Québec Cobrateens. Avec Rox à la batterie, Rich aux guitares et Yan à la basse, le trio nous livrera un performance de feu avec leur rythmes accrocheurs et exécutés avec une rapidité d’enfer. Ce serait un de leur derniers concerts avant un petit bout, il faut donc arriver tôt et ne pas les manquer!
20 h 45 – Carotté
Changement complet de registre, la troupe de musique traditionnel réinventé à la saveur punk Carotté sera sur scène dès 20 h 45. Les six membres du groupe de Neuville se décrivent comme étant l’enfant terrible de La Bottine Souriante. Ça promet d’être une performance que l’on n’oubliera et qui risque de faire jaser.
Finalement, pour bien conclure le Festival d’été de Québec 2015, qui de mieux que les gars de MAP! Afin de souligner leur 20ème anniversaire, les gars de MAP ont décidé de se reformer pour quelques concerts et Québec ne sera pas sans reste. Avec un concert de plus d’une heure et demie, incluant quelques invités spéciaux (on garde le secret!), le groupe punk mythique interprétera ses plus grands classiques sur scène pour ce qui semble être leur dernier concert. Tous les détails du concert et une super entrevue avec le groupe ici.
Choix 2 : Parc de la Francophonie
19 h 00 – Elliot Maginot
Ce sera une soirée très occupée au Pigeonnier ce soir. En effet, le parc risque d’être complet très rapidement, nous vous conseillons donc d’arriver tôt et de ne pas manquer Elliot Maginot. Avec son nouvel album Young/Old/Everything.In.Between, paru plus tôt cette année, le chanteur folk saura vous charmer avec ses mélodies accrocheuses et son charisme sur scène. Essayez de porter une attention particulière aux magnifiques paroles du jeune chanteur, elles valent la peine d’être comprises.
Un peu plus expérimental, Mark Berube fait dans le folk-pop qui tire parfois sur la musique alternative. Beaucoup plus recherché dans le son, les instruments se multiplient sur l’album, le rythme est beaucoup plus soutenu tout au long de son dernier opus. Sur scène, le tout risque d’être fort intéressant.
Directement venu de l’Allemagne, le duo radiophonique de l’année 2015 Milky Chance prendra d’assaut la scène du Pigeonnier à 21h30 avec un public conquis d’avance. En effet, le duo se retrouve au numéro un des palmarès radio avec sa chanson Stolen Dance. Le duo fait dans le folk radiophonique. Nous sommes beaucoup plus dans la pop que dans la musique folk traditionnelle. Dans un cas où le pigeonnier serait plein, le groupe sera de passage à Chicoutimi demain et à Osheaga le samedi 1er août.
J’ai eu un énorme choix à faire lors de ce 9e jour au Festival d’été de Québec: les plaines, l’Impérial et le Pigeonnier m’intéressaient grandement ! Je dois avouer que mes préférences photographiques m’ont fait trancher sinon je crois que je serais encore en train d’essayer de choisir !
Heat
J’avais manqué les Montréalais lors de leur dernier passage dans la ville, j’avais donc bien hâte de voir ce qu’ils allaient nous offrir. Le site était tout d’abord beaucoup moins plein que ce à quoi je m’attendais et il y avait à peine de l’excitation lorsque le groupe est entré sur scène. Ils enchaînent les pièces une à une, sans interaction, ni contact avec la foule, quelques soucis techniques, les gens n’embarquent pas du tout ou presque, malheureusement. Je suis encore mitigée sur cette performance: le côté musical était très intéressant mais après avoir vécu des expériences plus personnelles dans les derniers jours, ça pèse fort dans la balance !
Viet Cong
J’étais impatiente de revoir Viet Cong, découvert l’an dernier lors du Festival Off de Québec. Je voulais pouvoir juger plus objectivement leur prestation sans le parti pris de la « nouveauté ». Déjà lors de l’annonce, le public semblait plus motivé et aussi plus nombreux. Enfin ça lève… jusqu’à la 3e pièce ! Un amplificateur a sauté et doit être changé ! Les membres en profitent pour exprimer leur gratitude envers le FEQ et le fait d’être à Québec. Le tout est finalement rétabli, un retour en force en plein dans notre face ! Musicalement parlant, il s’agit sans doute, pour ma part, d’un des meilleurs spectacles auquel j’ai assisté au Festival; c’était vraiment excellent. J’aime leur fougue, leur originalité, les voix et Mike Wallace est un des drumers que j’aime beaucoup regarder s’amuser ! C’est à noter que cette année il s’est même exécuté au SXSW avec seulement un bras disponible, l’autre étant blessé ! Malheureusement, j’aurais aimé voir un public plus enthousiaste et encore une fois un peu plus d’interactions pour atteindre le statut de spectacle parfait !
Interpol
Curieusement je pensais aimer Interpol. En fait ,j’ai dû attendre un peu avant de rédiger cet article pour être un peu plus impartiale dans mes pensées.
Petite anecdote de photographe: lors des spectacles il y a certaines conditions à respecter, pour celui-ci il s’agissait de prendre des images des trois premières chansons seulement. La première débute, tous les membres sont dans la noirceur complète excepté les visages qui sont couvert de lumière rouge opaque. On attend tous le changement de chanson en espérant un meilleur éclairage: ça sert presqu’ à rien de faire des photos pour le moment. La deuxième commence, même scénario mais du rose/fushia au lieu de rouge. On s’occupe comme on peut, quelques photos de la foule, on se regarde avec un peu de frustration. Troisième et dernière pièce, encore la même chose mais en bleu, c’est un peu moins pire mais quand même c’est fâchant quand le but est d’avoir une belle image et qu’on n’arrive pas à ses fins !
Donc bref, au début du spectacle j’étais un peu déçue de ce fait, mais j’ai tout de même essayé de rester centrée afin d’être critique. Les pièces se suivent, la voix nasillarde de Paul Banks devient agressive à mes oreilles, aucune interaction encore une fois, la noirceur persiste et rien ne m’accroche malheureusement. C’est donc à la moitié du spectacle que je décide de quitter les lieux pour aller terminer le tout en beauté sur les plaines avec Patrick Watson: une valeur plus sure dans mon cas. Jacques nous en a d’ailleurs fait un beau compte rendu juste ici.
Nota : Aujourd’hui, plutôt que de vous offrir un compte rendu à quatre ou à six mains, on va séparer ça en quelques articles parce que t’sé, écrire et traiter des photos en même temps, c’est pas toujours facile. L’article de Marion au Parc de la Francophonie suivra un peu plus tard. Alice nous a aussi préparé un compte rendu de la soirée de jeudi sur les Plaines, que nous vous présenterons un peu plus tard aussi. Et puis, bien entendu, on vous offrira un bref aperçu de cette 10e journée du Festival d’été, dont la fin approche très (trop?) rapidement.
Qu’est-ce qu’on peut dire quand on va vécu un moment de perfection? Un orgasme musical? Une soirée où il faut recalibrer notre Échelle Patrick Watson de la communion parce que ce même Patrick Watson a allègrement pété le 10/10? Sur les Plaines, en plus?
Soyons honnêtes, j’avais d’énormes craintes à propos de cette soirée, qui était un pari des plus risqués. Proposer les Plaines à un artiste qui a fait de la proximité sa marque de commerce? Un artiste québécois, mais anglophone, qui jouit d’une immense indie cred, mais qui ne joue jamais à la radio et dont les grands médias ne parlent pour ainsi dire jamais? Un spectacle qui demandait une écoute quasi-religieuse? Avouons-le, c’était un méchant gros risque, celui qui peut miner une carrière pour très longtemps.
Pourtant, hier soir, Patrick Watson et ses complices, aidés de Brigitte Poupart à la mise en scène, ont désamorcé toutes mes craintes une par une en offrant une des prestations les plus magiques auxquelles j’ai eu la chance d’assister au cours des 42 premières années de ma vie, et ils l’ont fait tout en restant eux-mêmes! Oui, il y avait beaucoup de monde sur scène (une chorale en plus du trio de choristes de feu, des cordes, des cuivres en masse, ainsi que Mishka, Robbie, Frank, Joe et Pat), mais un peu comme lorsque Watson avait joué avec l’OSQ, tout ce monde-là ne faisait qu’ajouter une (magnifique) couche de vernis à une oeuvre qui était déjà superbe. En plus, j’ai pu le vérifier, le son était absolument parfait à peu près partout sur les Plaines. P-A-R-F-A-I-T!
Pour la partie régulière du spectacle, je savais pas mal à quoi m’attendre : j’ai déjà vu le show de la présente tournée à deux reprises (une fois à l’Anglicane, l’autre à Trois-Rivières), ce n’est donc pas comme si je me préparais à faire une grande découverte. Ça ne m’a pas empêché d’être très surpris lorsque j’ai vu la chorale arriver au tout début du spectacle, menée par une Erika Angell (Thus Owls) qui chantait comme seule la Suédoise peut le faire. Évidemment, tout ce beau monde vêtu de blanc cachait la vedette de la soirée, déjà assise derrière son piano, prête à se lancer dans la pièce-titre de son plus récent album, Love Songs for Robots. Patrick, qui semble avoir oublié sa sempiternelle casquette lorsqu’il l’a enlevée à Trois-Rivières, est encore à contre-jour, ce qui doit faire jurer quelques photographes dans le pit, mais hé, de loin, c’est tellement beau (j’étais tellement collé sur la scène les deux premières fois… parce que justement, j’essayais de prendre des photos de ce contre-jour)! Watson a tout de suite enchaîné avec Good Morning, Mr. Wolf, une de mes chansons préférées du dernier album. Dieu que le piano de Watson et la pedal steel de Joe Grass (qui s’est tapé les deux spectacles ce soir avec le même entrain et la même grosse face de bébé trop heureux de jouer avec ses jouets… CHAPEAU!) se marient bien ensemble! Oui, Simon Angell était excellent, mais Joe complète tellement bien Patrick et sa joie de vivre est tellement contagieuse, ça nous rapproche encore plus de la communion parfaite! C’est ni meilleur, ni pire, c’est juste une expérience différente. Et un show de Patrick Watson, C’EST une expérience.
Robbie, Mishka et Frank n’étaient pas en reste! Lafontaine (qui en était à sa je ne sais plus combientième présence au FEQ cette année) avait son sourire cabotin des grands jours. Robbie Kuster tapait partout avec bonheur et Mishka Stein avait sa GoPro sur le manche de sa basse, un peu à la Dire Straits. D’ailleurs, des caméras étaient installées un peu partout au plus grand plaisir des fans qui étaient loin. Ça ajoutait un élément visuel spécial, on avait vraiment l’impression d’être avec les gars.
En plus des cordes, des cuivres et de la chorale, les trois choristes des grandes occasions, Erika Angell (Thus Owls), Lisa Iwanycki-Moore (Blood and Glass) et Marie-Pierre Arthur, étaient là pour accompagner Watson. On savait déjà qu’Angell complétait très bien Watson (Into Giants), mais oh boy, Marie-Pierre? C’est un match parfait conclu au paradis. Fallait les entendre tout mélanger sur un espèce de mashup entre In Circles (Watson) et Le silence (Arthur). C’était tellement magnifique qu’une larme ou deux ont été versées.
Puis est venue Adventures in Your Own Backyard. Je suis redevenu un petit garçon qui jouait aux cowboys et aux Indiens dans la cour. Et je suis visiblement un parmi tant d’autres, car Philippe Papineau, du Devoir, a illustré parfaitement cette chanson :
Il n’y avait au début qu’une toute petite guitare grattée gentiment, puis une voix d’ange derrière est apparue, et le batteur Robbie Kuster qui frappait l’anneau de ses tambours pour imiter le cheval qui galope. Ensuite la guitare « morriconienne » a fait soulever le vent, et puis le choeur a soufflé encore plus fort. Et il manquait encore les cuivres, les cordes, bref, c’était toute la cavalerie qui nous faisait avancer à toute allure dans le désert. On pouvait presque voir les vallées désertiques et entendre les coups de fusil.
Mais le clou de la soirée, c’était l’arrivée de Robert Charlebois sur Je te laisserai des mots, une rare pièce en français de Watson. Bon, on l’avait appris la veille, mais la magie était quand même entière. Tout de suite après, sans transition, la troupe avait enchaîné avec Lindberg, avec Watson dans le rôle de Louise Forestier. Quelle belle folie se dégageait de la scène! Tout autour de moi, les gens souriaient, bien sûr! Comment faire autrement! Deux générations d’artistes de grand talent, qui ont marqué (et marquent encore) notre histoire musicale! Deux grands compléments sur tous les plans, même linguistique!
Après une Places You Will Go toujours aussi efficace (et votre humble serviteur qui affiche un sourire béat qui ne veut pas se décrocher), Watson demande qu’on éteigne toutes les lumières. Ce qui est fait. Il lance The Great Escape, seul au Piano, pendant que des ballons s’envolent. Je l’avoue, j’ai pleuré de joie. Et je ne suis visiblement pas le seul. Finir un rêve par une telle apothéose, ça devrait être interdit.
Patrick Watson a conquis les Plaines. Ainsi que le coeur d’un paquet de monde de Québec. J’ai l’impression que les billets pour son prochain spectacle vont s’envoler rapidement… Surtout, il vient de montrer qu’il faisait maintenant partie des grands. Des grands qui savent garder une dimension humaine.
La grande scène de Bonnaroo 2016, mon Patrick? 🙂
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Sur l’échelle Patrick Watson de la communion, ce spectacle se mérite un 12/10.
The Barr Brothers
En première partie, Brad Barr et ses complices ont offert une prestation sans faille, comme on peut s’attendre de ce groupe plein d’affinités avec Patrick Watson. Que ce soit sur Oscilla ou sur Half Crazy (et sa finale teintée de blues), les frères Barr, Joe Grass et Sara Pagé (divine, une fois de plus, à la harpe) ont conquis le coeur des nombreux curieux présents. Juste au moment où mon ami me lance qu’ils ont beaucoup d’affinités avec Pink Floyd (en effet), les vlà-t’y pas qui se lancent dans une magnifique (et complète) Shine on You, Crazy Diamond. Avec de la harpe. Et de la pedal steel. Joie, bonheur, plénitude. Quelle belle façon de nous préparer pour Patrick Watson! David Gilmour serait tellement fier de ces gars (et de cette fille) là!
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Evelyne Lavoie
Sur les douze coups de midi, Evelyne Lavoie se présente sur la scène Hydro-Québec, prête à montrer à tous les curieux présents tout ce qu’elle a dans le ventre! Elle commence toute seule, mais après une chanson en solo, la voilà accompagnée de Catherine Lefrançois et Steve Bernard. Le folk-pop plein d’images, inspiré de livres pour enfants (ah, la joie d’être parents), a su convaincre la foule qui s’était déplacée. On en veut plus!
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Pierre-Hervé Goulet
On a l’habitude de voir le jeune auteur-compositeur-interprète jouer seul avec sa guitare. Pour cette prestation au Festival d’été, Goulet s’est payé un peu de luxe : un groupe complet avec des percussions, du saxophone, de la harpe et j’en passe! Goulet, que j’ai déjà comparé à un Renaud avec de la voix, semblait lui-même ravi des nouvelles textures qui accompagnaient ses chansons. Nous aussi. À un point tel qu’on se dit que ce gars-là, avec un peu plus de moyens, pourrait avoir une carrière incroyable. SÉRIEUX! Signez-le, quelqu’un, faites de quoi!
Notre Wayne Gretzky du déclencheur, Marion Desjardins, a eu une petite mésaventure au Festivoix il y a quelques semaines. Ça ne l’a pas empêchée de prendre de belles photos. On a quand même fait appel à une nouvelle collaboratrice, Loredana Beauchamp, pour couvrir les angles que Marion ne pouvait couvrir avec son matériel limité.
Comme Patrick Watson est sur les Plaines ce soir, on s’est dit que le timing était parfait. Voici donc de jolies photos du spectacle de clôture du Festivoix de Trois-Rivières :
Ce soir, il y a de la bonne musique sur toutes les scènes du festival! Les choix sont déchirants, mais nous ne pouvons nous en plaindre. Analysons un peu chaque scène interessante pour ce soir.
20 h à 23 h – Plaines d’Abraham avec Patrick Watson & The Barr Brothers
C’est la fameuse soirée carte blanche de l’année 2015. Après Vincent Vallières, les Trois Accords et Louis-Jean Cormier, l’organisation du Festival d’été fait confiance à Patrick Watson pour une soirée qui s’annonce mémorable. Les frères Barr se pointeront le bout du nez pour une première fois sur les plaines. Ayant délaissé leur sonorité folk au profit de l’indie-rock, les montréalais joueront quelques pièces de Sleeping Operators (2014) en amuse-gueule. Nous risquons de les revoir sur scène lors de la performance de la tête d’affiche.
Dès 21 h 30, celui qui fait pleurer de nombreux spectateurs, dont notre rédacteur en chef Jacques Boivin, Patrick Watson prendra le contrôle de la gigantesque scène. Présentant un concert visuellement impressionnant (des ballons avec des effets et des projections seront à l’honneur), le grand compositeur montréalais jouera les plus récentes pièces de Love Songs For Robots. Son fidèle piano l’accompagnera pour notre plus grand bonheur. Des invités spéciaux seront sur place, dont l’icône Robert Charlebois, comme nous l’avons annoncé hier. C’est un incontournable de la scène Bell cette année.
Psssttt… Nous avons vu Patrick Watson au Festivoix (et à l’Anglicane), et c’était MAGNIFIQUE. Ne manquez pas ça!
19 h à 23 h – Pigeonnier avec Interpol, Viet Cong & Heat
Soirée indie-rock ce soir au Parc de la Francophonie. En ouverture, le quatuor Heat prendra place. Nous avons vu le groupe au Hops & Rock en mai, et j’avais bien apprécié la performance. Certes, c’est un peu statique, mais leur musique est très intéressante.
Le segment musical le plus intéressant de la soirée est sans contredit le groupe canadien Viet Cong. Leur album homonyme paru en début d’année a eu de magnifiques cotes au près de la critique et du public. Avec un rock alternatif, parfois expérimental, les gars de l’Ouest canadien sauront vous en mettre plein la vue. L’écoute en vaut la chandelle. Vous ne voulez pas manquer les frères Barr? Le groupe Viet Cong sera de retour au Cercle le 14 septembre prochain.
La tête d’affiche Interpol devrait être sur scène pour 21 h 30. Leur post-punk du début des années 2000 est très intéressant, mais aujourd’hui, en 2015, le groupe a de la difficulté à se renouveler. Certes, quelques classiques de la discographie du groupe seront joués, mais leur récents opus seront aussi abordés. Je conseille vivement d’aller sur les plaines pour ne pas manquer Patrick Watson. Le groupe Interpol donnera deux concerts dans le cadre du festival Osheaga (sur l’île et Métropolis).
20 h à 23 h – Impérial Bell avec Lisa Leblanc & Quebec Redneck Bluegrass Project
Soirée folk très mouvementée à l’Impérial Bell avec QRBP et Lisa Leblanc. En ouverture, le collectif québécois va vous faire danser comme jamais avec leur style bluegrass/folk/punk. C’est toujours impressionnant de voir le groupe en concert. Un arrêt au Cercle est aussi prévu le 5 septembre prochain si vous ne pouvez entrer à l’Impérial ce soir.
La charmante acadienne Lisa Leblanc sera aussi de la fête dès 21h30. Avec son nouveau (excellent) EP anglophone Highways, Heartaches and Time Well Wasted, la chanteuse s’est ouvert au marché américain. Son nom et sa musique ont été mentionné dans le très réputé site web The Blugrass Situation. Une chance unique de voir notre acadienne favorite avant que l’on se la fasse voler par nos voisins du sud!
23 h 30 – Ponctuation
Afin de bien compléter votre soirée, le frère Chiasson de Québec vont vous réveillez avec leur rock décapant de garage. Leur deuxième album La réalité nous suffit amènera le groupe sur la route des festivals 2015, avec entre autres, le FEQ, le Festivoix et La Grosse Lanterne.
Huitième journée du FEQ. Il y en avait pour tous les goûts. Du rap sur les Plaines. Du folk au Pigeonnier et au Petit Impérial. De la pop féminine à l’Impérial. Du world à Place d’Youville et un truc indéfinissable, mais ô combien délicieux, au Cercle.
Le Couleur
Quand je suis arrivé à l’Impérial, la prestation était déjà bien entamée. Laurence Giroux-Do avait déjà conquis le parterre de l’Impérial (qui n’était pas encore trop rempli) et avec ses musiciens, elle faisait danser la foule avec entrain. La synthpop aux accents disco du groupe fonctionne à merveille, surtout dans des moments forts comme Voyage amoureux ou la finale endiablée de Club italien. Délicieux. Accent français. En français!
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La Bronze
Mais voyons, toé, c’est quoi cette petite boule d’énergie adorable-là? Nadia Essadiqi entre en scène avec une énergie et une présence scénique déroutantes! Y’a pas que son attitude qui est unique, La Bronze a un son qui lui est propre, une pop aux accents rock, très rythmée (Nadia ne se gêne pas pour taper du tambour à chaque occasion), une voix à la fois douce et puissante, capable de nous chatouiller comme de nous faire vibrer, des textes qu’on peut écouter tout en dansant, des interventions rigolotes qui n’enlèvent rien à la musique. ET C’EST EXCELLENT! Facile de faire de la pop, ça l’est beaucoup moins d’en faire de l’originale qui se démarque. Ça, La Bronze le fait avec brio. Et sa reprise de Formidable, de Stromae? Droit au coeur.
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Lights
Elle a été sacrée découverte de l’année en 2009 aux prix Juno et franchement, Valerie Anne Poxleitner semble enfermée dans cette période. D’un côté, la réaction du public à l’arrivée de Lights est sans équivoque : elle était fort attendue et les fans avaient hâte de danser avec la jeune femme. Public très enthousiaste, donc. On comprend un peu pourquoi pendant les premières chansons, où Lights propose une synthpop fort vitaminée, entourée de son band fort professionnel (mais plutôt effacé). C’est après que ça se gâte pour votre serviteur : les chansons se suivent et se ressemblent. Et elles ressemblent beaucoup à ce qu’on pouvait entendre à la fin des années 2000 du côté pop. On pense trop facilement à Emily Haines et à Metric. C’est un peu dommage, parce que Lights maîtrise tout le reste : la voix, la mélodie, la présence scénique, tout y est. En même temps, on ne peut pas le nier, on a tapé du pied pendant l’ensemble de la prestation, même si on a manqué le rappel pour pouvoir avoir une bonne place pour ce qui allait suivre.
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Lemon Bucket Orkestra
AH! Comme si j’allais les manquer une fois de plus! L’ambiance était déjà à la fête 20 minutes avant le début du spectacle! De fort jolies jeunes demoiselles avaient transformé le parterre du Cercle en piste de danse et se laissaient transporter par les airs balkaniques du DJ. À 23 h 30, la formation monte sur scène. OUF, ÇA FAIT DE LA PLACE SUR LE PARTERRE! Voyez-vous, Lemon Bucket, ce sont quinze personnes sur scène. QUINZE! Et un seul mot suffit pour décrire leur musique : DÉJANTÉE. Plus sérieusement, il règne un très joyeux bordel sur la scène quand le groupe joue ses pièces métissées qui mélangent klezmer, fanfare, folk, punk et on ne sait combien d’autres éléments! Tuba, trompettes, saxo, trombone, violons, tambours, accordéons, guitares, difficile de faire plus déjanté. Y’a même une danseuse du ventre! L’ambiance au Cercle était survoltée et on n’a aucun mal à comprendre pourquoi. Le tout s’est terminé sur le parterre (plutôt qu’à l’extérieur, comme la dernière fois, un geste qui a coûté 900 $ d’amende), dans une folie indescriptible.
Une folie trop rare.
♥♥♥♥
Bernard Adamus
(par Julien Baby-Cormier) C’est devant un beau parc de la francophonie rempli que Bernard Adamus a pu présenter avec ses superbes musiciens (Philippe Legault au sousaphone est spécialement impressionnant) un spectacle qui avait presque l’allure d’un best-of tant ses deux premiers albums sont remplis de classiques. Outre une version très estivale de Brun, Adamus a enchainé ses classiques dans leurs atours originaux. Il a aussi entonné sa nouvelle (et légèrement impertinente) chanson Hola les Lolos et surtout une surprenante et réussie version de Faire des enfants de Leloup. Coup de circuit. Gros coup de coeur pour son rappel qui débute par une puissante Rue Ontario avant de nous prendre par le coeur avec Le Scotch goûte le vent et 2176; cette dernière jouée en solo devant une foule en extase qui aura sans aucun doute passé une superbe soirée. Terminer cette soirée avec deux ballades était un habile pari alors que l’ensemble du concert a été performé le pied au plancher. Même avec une voix légèrement cassée, Bernard aura prouvé la pertinence de lui offrir le Pigeonnier. On attend la suite avec impatience; son nouveau disque devant atterrir sur nos tables tournantes fin septembre.
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Samian
(par Alice Beaubien) « Je suis un représentant des premières nations » a déclaré plusieurs fois le métis algonquin. Malgré une petite foule, on a pu apprécier un hip-hop propre avec pas mal de scratchs, typique des années 90 et une belle aisance de la part de son DJ. Avant qu’il entonne son « Rap & Roll » sur « Les miens », il rappelle les difficultés des jeunes autochtones et le fait qu’il soit fier d’être maintenant cité dans les livres d’histoire. L’artiste engagé a livré une belle prestation sans grosse folie. Belle voix également de sa choriste, un peu timide, Esmeralda.
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De La Soul
(par Alice Beaubien) B-A-V-E-U-X cette expression est la meilleure pour définir la prestation de De La Soul hier soir. « Who’s got between 16 and 21? Well, you will have a lesson of Hip Hop» «Who are these people? -en désignant la zone avant-scène, ou celle du casino – The cool people? And overthere The party people?! I’don’t understand that’s shit» s’exclamaient Dave ou Maseo à la foule. Les coquins ont balancé leur vibration avec brio, alternant toutes les influences musicales (funk, soul, rap, rock) du Hip-Hop. Ça lève, ça shake, ça brasse en titi. Ils repartent avec une petite déception dans les yeux, on voyait que la foule ne les satisfaisait qu’à 80 %. Gros bémol : l’entrée en scène, au FEQ on commence à l’heure, pis un DJ qui peine à démarrer son set-up avec l’entrée tardive des MCs, c’est un peu la loose.
#AliceSeLâcheAvecLesExpressionsFamilières
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IAM
(par Alice Beaubien) Bien que Française, je connais très mal IAM, à l’heure de leur apogée j’apprenais les multiplications… Séance de rattrapage donc en compagnie de mes demi-frères trentenaires qui entonnaient avec joie les paroles des rappeurs marseillais. Cependant, le changement de rythme entre les deux parties était pesant, le rap d’IAM est lourd et engagé contrairement à la folie du groupe précédent, il fallait attendre trois chansons avant d’être vraiment dedans. Cette erreur rappelle celle de l’année dernière avec les DEAD OBIES en première partie et en seconde Manu Militari au parc de la Francophonie, pas le même beat et la même énergie. Les vieux rappeurs sont assez statiques aussi sur scène, ils ne vont pas de long en large de la scène comme a pu le faire papi Jagger la veille. Saïd fait quelques moves de danse, mais sans plus on aurait pu deviner de la colle sous leur semelle. L’éclairage n’a pas mis non plus les quatre membres en valeur. Des fans m’ont affirmé qu’ils avaient chanté pas mal de titres phares, les flows sont pas mal, le beat aussi. Chapeau pour la mise en scène de « L’empire du côté obscur », avec une voix de Dark Vador qui annonce la chanson et la petite bataille de sabres lasers. Vers la fin, on a eu la joie de voir les membres se vêtir avec des lunettes de soleil et faire des pas pour Danse le MIA et impossible de partir sans chanter Petit frère titre culte du groupe avant de repartir en s’exclamant « On revient quand vous voulez ! ».
On arrive tout juste de la répétition du spectacle de Patrick Watson. On n’a toujours pas énormément de choses à vous dire, mais on voulait vous présenter un invité spécial qui devrait impressionner car il s’agit d’une légende : Robert Charlebois.
En plus de Charlebois, on devrait être gâtés : éclairages beaucoup plus élaborés que ce qu’on voit d’habitude, mise en scène de la pro du genre, Brigitte Poupart, cuivres, cordes et choristes (que vous devriez reconnaître).
On va retrouver Robert Charlebois (et Frank Lafontaine) la semaine prochaine au Festif. En attendant, nous serons sur les Plaines demain pour ce spectacle qui devrait être mémorable.
On a presque les deux tiers du chemin de fait. Cette édition du Festival d’été est particulièrement épuisante. Faut dire qu’il y a toujours quelque chose à voir quelque part. Hier, votre équipe préférée avait cru pouvoir avoir une petite soirée pépère au Pigeonnier pendant que tout le 418 semblait être sur les Plaines pour voir des septuagénaires rocker comme s’ils avaient encore 18 ans. Maudit, on s’était trompés. On a comme été transportés dans une machine à voyager dans l’espace-temps et nous nous sommes ramassés au beau milieu d’Osheaga dans un Pigeonnier rempli de jeunes début vingtaine, couronnes de fleurs incluses. On vous raconte ça :
Blood and Glass
(Par Marion Desjardins) Ma soirée au FEQ a débuté avec un autre spectacle que j’attendais grandement: Blood and Glass, qui m’avait jetée à terre l’an dernier au OFF. Une prestation haute en couleurs et une mise en scène digne de ce festival! À ma grande surprise je me suis retrouvée dans une salle très peu peuplée et sans décor. C’est à noter que l’an dernier des petits nuages lumineux ornaient le plafond de Méduse. Lisa, chapeau melon sur la tête, est entrée sur scène avec son groupe disant tout simplement « Je suis Mick Jagger ! ». Et c’est parti ! La fougue habituelle de la chanteuse accompagnée de ses musiciens, toujours une perfection dans l’exécution, une ambiance enveloppante et théâtrale. J’aurais bien sur voulu qu’une salle pleine puisse profiter de cette expérience, mais somme toute j’ai trouvé très intéressant de voir cet autre côté plus intime du groupe. Cette fois-ci c’était peut-être moins théâtral mais très amical, ce qui n’est pas un point négatif, Lisa nous dévoilait son petit côté humoristique et les musiciens embarquaient, bref ils avaient bien du plaisir malgré tout et moi aussi.
Alfa Rococo
Avant de commencer la soirée au Parc de la Francophonie, nous nous sommes arrêtés à Place d’Youville où Justine Laberge et David Bussières d’Alfa Rococo ont donné une prestation sans faille devant un public nombreux et fort heureux. Il faisait beau, il ne faisait pas trop chaud, on était mauditement bien et dès que le séquenceur a lancé les premières notes de Lumière, une folle envie de danser nous a pris (ça nous est arrivé souvent cette année, n’est-ce pas?). C’était la première fois que je voyais le couple en spectacle et franchement, la même belle énergie qu’on trouve sur Nos coeurs ensemble se trouve sur les planches. La complicité entre les deux membres du couple est plus que palpable et cette énergie est transmise de main de maître par Laberge, qui est une fantastique meneuse de foule. Oui, on peut être un peu irrité par le tutoiement de la foule (à la Louis-Jean), mais tout le reste, y compris les appels à se lever et à danser, était fait avec chaleur et humour. Musicalement parlant, le duo nous a offert un beau programme composé des chansons les plus entraînantes de son répertoire. Une heure de pur plaisir.
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The Wilderness of Manitoba
Ils viennent de Toronto et proposent un indie folk qui prend beaucoup de mordant sur scène. En fait, ça rockait beaucoup au Pigeonnier, assez pour qu’on n’entende pas Galaxie qui jouait au même moment sur les Plaines. Bonne chose. Will Withwam et Raven Shields ont lancé quelques blagues pour dire qu’ils s’en allaient directement sur les Plaines pour aller voir les Stones, mais jamais ils ne nous ont donné l’impression d’un groupe qui voulait être ailleurs. Le groupe n’était visiblement pas inconnu de la plupart des spectateurs présents, qui ont eu tout le Canadiana dont ils avaient besoin.
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The Franklin Electric
Bien franchement, on avait peur de s’emmerder un peu avec la formation montréalaise. Pas parce qu’elle est mauvaise, c’est juste qu’on a vu le groupe il y a à peine 10 jours dans une situation similaire (première partie d’une grand-messe). Jon Matte et ses complices avaient une solution : on va ajouter des cordes! C’était suffisant pour changer la dynamique et ajouter une jolie texture aux chansons (nouvelles et anciennes) offertes par le groupe. Évidemment, Matte vole encore la vedette en jouant du clavier, du piano, de la guitare et de la trompette et il est toujours aussi affable avec son public (qui le lui rend bien), mais notons qu’il est soutenu par une équipe solide qui rend justice à ses belles compositions. On a pu apprécier quelques nouvelles chansons dans l’esprit de ce que le groupe nous avait déjà offert. The Franklin Electric ne devrait avoir aucun mal à poursuivre sur sa lancée.
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Edward Sharpe and the Magnetic Zeros
Après Future Islands et Dakhabrakha, Édouard l’incisif et les Zéros magnétiques était la formation que j’avais le plus hâte de voir au Festival. Un peu par curiosité morbide (après tout, on s’attendait à voir un Pigeonnier plutôt vide), beaucoup parce que le groupe a beaucoup changé depuis la dernière fois que je l’ai vu. Tout d’abord, il n’y a plus de femmes dans cette formation qui a déjà compté sur Nora Kirkpatrick et Jade Castrinos. Étant donné la place que ces deux-là prenaient dans le groupe, il a fallu réarranger certaines pièces.
À 21 h 35, c’est donc un Alex Ebert entouré de ses hommes qui est arrivé devant un Pigeonnier presque rempli à capacité de fans qui connaissaient toutes les chansons du groupe par coeur (quelle agréable surprise!). Visiblement surpris, comme moi, de voir qu’autant de monde l’avait préféré à Mick Jagger, Ebert a pris quelques instants avant d’entonner des « Hmmmmmmmmmmmmmmmmm » qui ne voulaient dire qu’une chose : on allait me servir ma chanson préférée de tout l’univers entier, Man On Fire, dès le départ. Je l’avoue, je suis un fan fini d’ESAMZ. Les larmes me montent aux yeux.
PARENTHÈSE (si les anecdotes personnelles ne vous intéressent pas, passez au paragraphe suivant) : Pendant que les photographes s’activent à l’avant, j’essaie de prendre une ou deux photos de loin pour les médias sociaux. D’habitude, je fais ça avec les moyens du bord, un petit appareil photo bien ordinaire, pis tout. J’ai réussi à avoir une photo satisfaisante. Je la poste en chantonnant la chanson, sans regarder la scène. Toutefois, du coin de l’oeil, je vois mon amie Tatiana se tourner de bord en sortant son téléphone, qu’elle braque comme si elle allait tirer sur quelqu’un. Ebert est rendu dans la foule, derrière nous, et se dirige (avec le cortège de photographes qui fait tout pour avoir une photo qui a de l’allure de ce qui se passe)… tout droit vers moi. En principe, je n’ai pas d’accréditation photo et je n’ai pas la permission de sortir mon appareil photo professionnel. De toute façon, je n’ai pas le temps de changer d’objectif (une 55-210). C’EST PAS GRAVE, je ne peux pas laisser passer une telle occasion. Si vous voulez voir de quoi ça a l’air quand Alex Ebert, chanteur d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, passe dans ta face, ça a l’air de ça. J’en tremble encore. FIN DE LA PARENTHÈSE
Après cette Man on Fire qui avait déjà eu son effet sur un public déjà conquis, Ebert et sa bande s’attaquent à 40 Day Dream, une autre des chansons les plus rassembleuses du groupe. Ça y est, la grand-messe est vraiment lancée, l’église de Saint-Alex est grande ouverte et les fidèles crient leur appréciation.
On sait bien que tout n’est pas 100 % spontané dans la démarche du groupe. L’expérience du leader brouillon, mais débordant de charisme, qui se vante d’être un pro du manque de professionnalisme, ça finit par avoir ses limites. Mais que le grand cric me croque si ça ne marche pas! La vieille caméra vintage qui projette des images de la foule en kaléidoscope sur l’écran en arrière de la scène, c’est super cool. Les visites dans la foule aussi. Ebert est souvent assis sur le bord de la scène pour jaser avec le public, à qui il demande des suggestions de chansons (parce qu’Ebert ne prépare jamais de programme!). Sur I don’t Wanna Pray, en plus de faire chanter des couplets par ses comparses, il invite des membres du public à faire de même. Une fan a chanté les paroles par coeur. Avec une fort jolie voix. Lorsqu’un fan lui demande de chanter Life is Hard (un des meilleurs moments du 3e album, qui n’en compte malheureusement que très peu), Ebert lui répond candidement qu’il ne se souvient plus des paroles. Pas de problème, un fan lui prête son cellulaire. Ebert l’invite sur scène à chanter avec lui. Le jeune homme, un dénommé Félix, devrait s’en rappeler toute sa vie. Parlant de cellulaire, pendant une autre magnifique chanson (était-ce If I Were Free), Ebert prend le téléphone de quelqu’un qui était en train de filmer et prend tous les membres du groupe en gros plan. Un autre qui ne pourra pas dormir pendant quelques jours!
Ça continue comme une grande célébration de l’amour, de la vie et du bonheur avec un Ebert visiblement pompette, mais qui s’amuse comme un petit fou avec la foule 100 fois plus grosse que prévu, qui a évidemment explosé quand Ebert a sifflé les premières notes de Home, LE classique du groupe. Énergie incroyable. Nous ne faisions qu’un, nous sautions comme un coeur qui bat. Joie et bonheur.
Nous étions déjà sortis quand le groupe est revenu pour un rappel impromptu (nous avions dépassé le couvre-feu, mais bon, pourquoi bouder son plaisir, hein?), qui a semblé plaire aux chanceux qui n’avaient pas déjà quitté les lieux.
Sur l’échelle Patrick Watson de la communion, ce show atteignait un gros 9,5/10. C’est un peu ce qui manquait à Future Islands. Nous étions tellement époustouflés par Herring que nous avions du mal à partager cet amour. Avec Ebert et son côté tellement brouillon qu’il en est attachant, nous n’étions pas intimidés. Nous étions chez nous, tous ensemble, en train de nous dire à combien nous nous aimions. Et c’était bien ainsi.
Ebert a promis de revenir à Québec. Les portes sont grandes ouvertes, mon homme. Et je serai le premier derrière ces portes à t’accueillir.
Maintenant que les Rolling Stone sont chose du passés, nous pouvons retrouver une petite accalmie du côté du FEQ 2015. Ce soir, sur les plaines, soirée rap avec les Français d’IAM. Ça ne vous branche pas? Voici quelques suggestions.
18 h (ou 23 h 30) – Lemon Bucket Orkestra
Jouant de la musique du monde, le groupe de Toronto jouera deux fois plutôt qu’une au festival ce soir. Une première performance à 18h00 au carré d’Youville et une autre en fin de soirée au Cercle. Ils sont 14 (!!!) sur scène et ils jouent du gyspy-punk-folk (ce n’est pas moi qui le dit, c’est eux!). C’est une expérience à vivre absolument.
Après avoir ouvert pour Galaxie a l’Impérial Bell en mars dernier, Lubik revient dans la capitale nationale pour la soirée rock du Pigeonnier. Directement de l’Abitibi-Témiscamingue, le rock garage du quatuor et l’énergie débordante sur scène vous feront sautiller pendant un peu moins d’une heure. Amateurs de rock, c’est le show a voir ce soir. En prime, la soirée sera très mouvementée au Parc de la Francophonie avec Bodh’aktan et l’unique Bernard Adamus. Je vous conseille d’arriver tôt, car le site risque d’être complet rapidement.
19 h 45 à 23 h – Soirée Pop à l’Impérial Bell
Lights, la tête d’affiche, devra se dépasser se soir pour ne pas se faire voler la vedette par les deux groupes avant elle. En premier lieu, Le Couleur (19h45) vient faire découvrir son dernier EP Dolce Désir au public de Québec. Avec une touche de mystère, ce EP s’inspire de la pop française et des sonorités électroniques. La piste de danse sera assurément enflammée.
Ensuite, dès 21h00, la magnifique Nadia Essadiqi, mieux connue sous son nom de scène La Bronze (21h00), émerveillera l’Impérial avec sa fougue hors du commun. Étant un personnage en soit, La Bronze a un spectacle très théâtral qui sait faire lever un party. Nous avions adoré son dernier passage à Québec au Pantoum en avril dernier. Ayant un horaire plutôt chargé, elle travaille sur son deuxième album, Nadia Essadiqi se fait plus rare en concert. Attrapez-la donc ce soir à l’Impérial.
Finalement, à 21h50, Lights embarquera sur la scène de l’Impérial Bell. Faisant dans la pop un peu facile, il ne sera pas difficile pour La Bronze et Le Couleur de faire une meilleure impression.
20 h – De La Soul
Puisque la tête d’affiche de la soirée rap 2015 est plutôt faible (en comparaison à Wu Tang Clan et Snoop Dogg), le meilleur concert des plaines ce soir sera sans aucun doute De La Soul. Le trio faisant dans le rap funk et jazz, les textes du groupe sont joyeux, irrévérencieux et drôle. les clichés ne seront pas au rendez-vous. Avec un nouvel album à paraître sous peu, de nouvelles pièces devraient être entendus sur les plaines ce soir.
21 h 30 – Bernard Adamus
En conclusion de la soirée, Adamus videra les barils de bière du Pigeonnier avec sa musique folk-blues entrainante. Il a peu de concert à son agenda, car il est en plein processus d’écriture de son troisième album, mais il se permet un détour par Québec pour faire danser un Pigeonnier qui risque fort d’être bondé. Ce concert festif et joyeux sera teinté de la poésie très crue d’Adamus pendant 1h30 de pur joie. Son passage au Festivoix avait attiré notre attention et nous avions adoré la performance.