Devinez qui va voir les Rolling Stones sur les Plaines! Près de 100 000 personnes, mais pas votre valeureuse équipe d’ecoutedonc.ca, qui sera de son côté au Parc de la Francophonie pour le triple plateau The Wilderness of Manitoba, The Franklin Electric et Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. On a quand même quelques suggestions à vous faire!
18 h – Alfa Rococo ou Blood and Glass
Petit choix déchirant, n’est-ce pas? La pop sucrée et vitaminée d’Alfa Rococo ou le folk-pop vaporeux de Blood and Glass? Dans les deux cas, vous faites un excellent choix.
19 h – Galaxie ou The Wilderness of Manitoba
Si ce n’était pas du fait qu’il faut presque être déjà dans la file d’attente pour entrer sur les Plaines, je dirais Galaxie sans hésiter. La bande à Olivier Langevin va réaliser quelques rêves ce soir en jouant Dragon sur les Plaines quelques heures avant que Jagger, Richards et autres légendes ne foulent les mêmes planches. De leur côté, The Wilderness of Manitoba propose une folk-pop qui devrait être un match parfait avec les deux groupes qui vont suivre au Parc de la Francophonie.
20 h – The Franklin Electric
On vient tout juste de les voir au Festivoix et on en veux encore. On joue dans les mêmes atmosphères que le groupe qui précède, ainsi que Half Moon Run, Elliott Maginot et cie. Si vous aimez votre indie très doux, vous allez être servis.
21 h 30 – Edward Sharpe and the Magnetic Zeros
Oui, le groupe à géométrie variable a rétréci quelque peu au cours de la dernière année, mais ce n’est pas grave : une heure et demie des meilleures compositions d’Alex Ebert (qui est capable du pire sur disque, mais qui se concentre sur le meilleur sur scène), ça se prend bien. Folk messianique avec un des personnages les plus charismatiques de l’univers indé. Complètement à l’opposé de Sam Herring, qu’on a vu lundi. J’ai tellement hâte de chanter Man on Fire, moi là!
Une autre journée où votre équipe préférée a dû utiliser son don d’omniscience pour être à plusieurs endroits à la fois. C’est facile quand on est un gros journal avec plein de moyens, mais quand on est une belle petite équipe de bénévoles passionnés, ça fait pas mal courir notre Marion nationale qui a dû se taper trois scènes hier soir. On lui lève notre chapeau une fois de plus. Résumé en ordre chronologique.
Pierre Kwenders
(par Jacques Boivin) Le Montréalais d’origine congolaise a reçu un bel accueil de la part des spectateurs. Le jeune homme, qui a remporté cette semaine le prix Espoir FEQ, a offert une prestation énergique qui a su retarder la pluie qui menaçait de tomber. La rumba congolaise métissée servie par Kwenders était d’une grande efficacité et ses brèves interventions étaient toutes pertinentes (après 5 jours de blagues qui ne lèvent pas tout le temps, ça fait du bien, on vous le jure!). Kwenders était accompagné d’excellents musiciens, dont Julien Sagot aux percussions, qui semblait bien s’amuser. Jacobus, de Radio Radio, est même venu faire un petit tour!
♥♥♥♥
Your Favorite Enemies
(par Julien Baby-Cormier) Le festival d’été, c’est aussi parfois des drôles de casting. Un groupe rock (trempé dans une sauce fromage-métallique) ça fonctionne sur papier avec le duo Failure/Primus, mais dans les faits, c’était de la musique pas mal trop consensuelle pour la foule bigarrée du Pigeonnier. Le groupe avait l’air d’avoir du fun.
Ariane Moffatt
(par Jacques Boivin)
On l’avait vue au #PopUpFEQ la veille, mais cette mise en bouche n’a fait qu’ouvrir notre appétit. Changement de plan, donc, et course vers les Plaines où nous sommes arrivés juste à temps pour le spectacle d’Ariane… et la pluie. Qu’à cela ne tienne, ce ne sont pas quelques brins qui vont nous arrêter. Ariane était entourée de son équipe au complet, ce qui ne l’a pas empêché de passer d’un instrument à l’autre (pour le fun, évidemment, parce qu’Ariane n’a plus rien à prouver!). On a eu droit en grande partie aux chansons de 22h22, son plus récent album, mais on a aussi eu bien du plaisir à entendre des versions remaniées des toujours excellentes Le réverbère et Je veux tout. Même quelques pièces de MA ont trouvé une petite place sur le programme! Et tiens, pourquoi pas cette magnifique reprise d’In the Air Tonight, qu’elle sort pour les grandes occasions? Puis ce beau moment, avec Ariane seule au piano, qui chante Poussière d’ange avec plusieurs dizaines de milliers de personnes? *Magie*
Malheureusement, même Debout et Miami n’ont pas su faire fuir la pluie, qui est restée des nôtres pour le reste de la soirée.
♥♥♥♥
Failure
(par Julien Baby-Cormier) Lorsqu’on fait référence à Failure, on parle souvent d’un groupe culte de la mouvance alternative des années 90. Visiblement le culte ne s’était pas rendu jusqu’ici à voir l’accueil timide de la foule. Après deux chansons, il était facile de comprendre le genre de performance auquel nous aurions droit. Musique alternative, pas mal toujours sur le même tempo. Ce n’est pas désagréable, mais ça manque définitivement d’éclats. Que dire du chanteur dont on est venu à douter de sa capacité à se mouvoir?
♥♥♥
Primus
(par Julien Baby-Cormier)
C’est devant un parterre bien garni et trempé que Primus est apparu pour son spectacle basé sur la trame sonore de Charlie et la Chocalaterie. Dès les premières mesures, on reconnait le son typique du groupe californien. C’est grandiose et touffu. Autant les projections basées sur le film britannique original de 1971 que les décors sur scène (coup de coeur pour le champignon géant; dommage qu’il n’est pas chanté!!) viennent habilement soutenir la performance du groupe qui est impeccable. Le trio est soutenu par Sam Bass au violoncelle et l’incroyable Mike Dillon aux percussions et surtout au vibraphone. Nous avons d’ailleurs eu droit à un solo de vibraphone d’anthologie. Puis, les Oompa Loompas ont fait quelques apparitions. Les Claypool a pu prouver la pertinence d’une telle démarche qui aurait pu, disons-le, être casse-gueule. Après ce superbe moment, le trio est rapidement réapparu pour entonner quelques classiques lors d’un généreux rappel. C’est durant Wynona’s Big Brown Beaver, Too Many Puppies et Jerry Was a Race Car Driver que la foule a d’ailleurs été la plus survoltée. Puis il y a aussi eu American Life qui illustre à la perfection toute la virtuosité de Claypool, mais aussi de ses acolytes Larry Lalonde et Tim Alexander. Belle décision du FEQ de nous présenter ce spectacle unique. Dommage par contre que le groupe n’ait pu jouer plus longtemps. Primus jouent régulièrement des concerts de 3 heures et les nombreux fans qui en redemandaient après 23h auraient surement appréciés pouvoir assister à l’habituel premier « set » de vieux matériel avant la portion chocolatée.
♥♥♥♥♥
Dakhabrakha
(par Jacques Boivin)
« Bonsoir, nous sommes Dakhabrakha, nous venons de l’Ukraine libre. »
Mon coup de coeur de Bonnaroo l’année dernière, le quatuor ukrainien Dakhabrakha, était la tête d’affiche à Place d’Youville. Malheureusement, la pluie avait fait fuir de nombreux spectateurs, mais ceux qui sont restés étaient bien entendu les plus motivés. Et quel show on a eu! Lorsque je les avais vus l’année dernière, c’était en plein après-midi. Hier soir, avec l’éclairage en prime, les chansons de la formation ukrainienne prenaient une toute autre dimension. J’aurais toujours autant de mal à vous expliquer exactement la musique que fait Dakhabraka, mais on peut résumer comme suit : musique traditionnelle ukrainienne métissée avec du tribal, du dubstep, de la soul, du jazz et j’en passe. Les quatre membres sont tous de talentueux multi-instrumentistes, ont des voix aux registres assez incroyables, chantent autant en harmonie qu’en cacophonie, y’a rien qu’ils ne font pas.
« Merci! Arrêtons Poutine! Paix! », s’élance Marko Galanevych avant de quitter la scène avec son gros drapeau ukrainien, sous un tonnerre d’applaudissements. La musique, c’est une si jolie forme de résistance!
Déjà à mi-chemin de l’édition 2015, le jour 6 sera une grosse soirée sur les différents sites du festival. Pendant que Patrick Bruel célébrera la francophonie, les autres sites seront plus agités. Voici donc quelques suggestions pour mieux organiser votre soirée.
18 h : Pierre Kwenders
Il fut nommé révélation musicale de Radio-Canada en 2014, il a lancé son dernier album Le dernier empereur bantou en 2014 et il est si talentueux. Oui, je parle de Pierre Kwenders. En concert gratuit ce soir au carrée d’Youville, Pierre Kwenders maitrise très bien les rythmes. Le chanteur originaire du Congo va vous en mettre plein la vu avec ses chants, ses instruments et ses sonorités très estivale. Il a auparavant travaillée avec Jacobus de Radio Radio et The Posterz. Vous voyez le genre de concert auquel vous aurez droit? Ça va être un méchant party.
Quelques mois après la sortie, très attendue, de 22h22, la chanteuse Ariane Moffat prend d’assaut la grande scène du festival en première partie de Patrick Bruel. Ce sera la deuxième visite de la chanteuse à Québec depuis mai dernier. Son nouvel album, beaucoup plus dream-pop que ses précédents, est dansant et mélodique. En plus des excellentes pièces de 22h22, les spectateurs pourront entendre les succès des dernières années de la chanteuse. Ariane Moffat est, selon moi, une des artiste québécoise a voir en concert absolument en 2015. Elle se fait rare en mode festival, donc profitons-en!
20 h 45 – Loud Lary Ajust
Le trio rap Loud Lary Ajust se paie l’Impérial Bell avant Run The Jewels. Maintenant qu’ils ont un album sur un label majeur, les rappeurs de Montréal vont enflammer l’Impérial avec les pièces de Blue Volvo, leur dernier opus paru en 2014. Eux aussi ont très peu de concerts à leur agenda, vaux mieux en profiter. Qualifié par plusieurs de « rap de hipster« , le trio sait faire des pièces magnifiquement bien ficelées avec des textes durs et dénonciateurs. Nous sommes loin des clichés de la musique rap que certains américains nous ont habitués. Qui sais, peut-être que des invités se joindront au trio. Karim Ouellet n’est jamais très loin de Québec.
Gros dilemme! Est-ce que vous vous sentez plus rap, rock ou musique du monde? À l’impérial, le duo rap de l’heure Run the Jewels (El-P et Killer Mike) vont vous bombardez avec leur textes engagés et leur spectacle très physique. Avec un flow si puissant, les rappeurs américains sont maintenant des figures de prou du milieu rap. Vous allez à Osheaga à la fin du mois? Ils y offriront deux performances sur place (une sur l’île et une en salle).
Du côté du Pigeonnier, c’est le groupe métal Primus qui sera à l’honneur. Le groupe rock-métal est une légende qui faut voir une fois dans sa vie. Vous les avez vu au Rockfest 2014, retournez y, car le concept est totalement différent! Cette fois-ci, c’est un album en entier qui sera joué, et ce n’est pas n’importe lequel. Ce sera la trame sonore du film Willy Wonka & The Chocolate Factory. Les décors du film seront recrés sur scène pour l’occasion. C’est un spectacle unique en son genre que vous ne pourrez pas revoir dans quelques années. En plus de la trame sonore, quelques pièces originales du groupes sont interprétées.
Finalement, du côté de la Place d’Youville, une des groupes préférés de notre rédacteur en chef Jacques Boivin sera de passage à Québec. Je parle ici de Dakhabrakha, venu directement de l’Ukraine. Nommée découverte de l’année par le Rolling Stone, la troupe ukrainienne fait dans les chants folkloriques. Leur style est difficile à décrire (un mélange de traditionnel ukrainien avec un soupçon de modernisme), mais leur musique est très intéressante.
Certains crieront au manque d’indépendance
Ce n’est pas du tout ce que j’en pense
C’est bien au-delà des habitudes
J’en ai aussi la certitude
J’ai besoin de toi, c’est tout
J’ai besoin de tout, c’est comme ça
Même si ça joue en solo partout
Même s’ils se jouent dans le dos, restons debout
Ariane Moffatt, Debout
Pardonnez mon égarement, j’ai cette chanson en tête depuis tout à l’heure.
Tout d’abord, avant d’aller plus loin, j’aimerais remercier les 2-3 personnes que je ne connaissais pas qui sont venues me demander si j’allais bien alors que j’avais le teint un peu pâle… Merci et ça va. Un petit coup de chaleur dû à une petite imprudence de ma part. L’après-midi a été un brin arrosé et je me suis pointé au Pigeonnier déshydraté. Vous ne m’y reprendrez pas demain. Pourquoi? Parce que ça va être le retour du sac-gourde, voilà pourquoi!
Faites comme moi, assurez-vous d’avoir toujours de l’eau à boire. Ce qui s’est avéré une soirée de rêve aurait pu facilement tourner au cauchemar (quoique avec la musique d’Owen Pallett, ça fittait).
Bon. Cela dit, passons aux choses sérieuses.
Kensico
Il faisait un soleil de plomb sur le parterre de la place d’Youville et celui-ci était plutôt dégarni. Le monde était juste caché partout où il y avait de l’ombre! Kensico, accompagnée entre autres de son compagnon Daran, est venue nous présenter les pièces de son excellent album White Sage. Album de circonstance car on se croyait parfois en plein désert de Californie avec des sonorités chaudes, mais sales, des guitares au son un peu sale et cette voix sûre, qui peut être aussi douce que puissante. Lorsqu’elle reprend PJ Harvey, on est plus que satisfait.
♥♥♥
Pierre-Luc Lessard
Je suis arrivé à peu près en même temps que le début de la prestation de Pierre-Luc Lessard. En écoutant ce jeune homme chanter sa folk-pop, j’ai eu comme un flash : Pierre-Luc ferait probablement fortune en faisant sa tournée assis avec les spectateurs en rond autour d’un gros feu de joie. Ses chansons ont ce petit côté qui plaît bien aux chansonniers de boîtes à chansons et aux gratteux de guitare autour d’un feu de joie : c’est joyeux, c’est enjoué (même quand c’est plus triste, il y a de l’espoir), pis les fans sont invités à participer! En plus, Pierre-Luc a su conserver l’attention du public grâce à ses interventions sympathiques (allant jusqu’à inviter les passants sur Grande-Allée à venir le voir. Malgré la chaleur, on a bien aimé cette deuxième prestation en deux jours.
♥♥♥
Operators
Je n’avais pas encore eu la chance d’entendre le matériel du plus récent projet de Dan Boeckner. J’ai donc été comme frappé par cette pop vitaminée, pleine de rythme, de synthés et de mélodies mauditement accrocheuses. Boeckner était ravi d’être de retour au pays après quelques années aux États-Unis et ce spectacle pas très loin de la maison en témoignait. Sur le parterre, ça vibrait fort, pas le choix de danser. Excellente mise en bouche pour une soirée magique.
♥♥♥♥
Owen Pallett
C’est à ce moment que j’ai eu mon malaise. Heureusement, je me suis retiré du parterre à temps et je me suis installé un peu en retrait, question de prendre un peu d’air et de me réhydrater. ÉCOUTEZ VOTRE CORPS, LES JEUNES! Imaginez les ambulanciers qui auraient eu à ramasser ma carcasse de 300 livres, vous autres! 😉
Même si j’étais un peu plus loin, j’ai pu profiter pleinement de la prestation du violoniste. Comme l’a dit pas mal tout le monde, Pallett, c’est de la musique pour initiés pas toujours facile d’approche, même si les textures complexes du jeune homme sont fort jolies. C’était intéressant de le voir créer ses boucles qui s’empilaient l’une par-desssus l’autre, mais tout cela créait des pièces mauditement complexes qui étaient plus difficiles à apprécier et qui seraient probablement plus efficaces assis bien tranquille à la maison, sur la chaîne audio. Heureusement, pour me faire mentir, Pallett s’est exprimé un peu, a demandé à la foule si elle avait des questions (oui!) et si elle avait des demandes spéciales (aussi!). Une touche d’humanité qui nous a rapprochés et qui, en même temps, a facilité notre entrée dans la bulle de Pallett.
♥♥♥
Future Islands
J’attendais la prestation de Future Islands depuis l’annonce de la programmation en avril. Sam T. Herring et sa bande se sont produits devant un Pigeonnier pas encore tout à fait plein (on avait de la place en masse!), mais tout à fait prêt à recevoir la grosse vague d’amour de cet entertainer hors-pair. J’ai eu des frissons dès les premières notes de Back in the Tall Grass, accompagnée des maintenant célèbres pas de danse de Herring. Avant de l’oublier, puisque Herring n’est pas seul dans ce groupe composé d’excellents musiciens, mentionnons le jeu de basse de William Cashion, qui prend contrôle de votre corps pour le forcer à danser sans relâche. Ce que j’ai fait avec le plus grand des plaisirs en regardant Herring chanter sa soul extrême tout en faisant les pas de danse les plus uniques que j’ai jamais vus sur scène. Il était dedans, notre Samuel, à un point tel qu’il a déchiré son pantalon en se penchant un peu trop.
À mon plus grand bonheur, Future Islands ne s’est pas contenté de jouer les pièces de son plus récent album (divin Singles) et on a pu remonter un peu dans le riche répertoire du groupe. Non, le Pigeonnier n’était pas rempli à capacité, mais ceux qui y étaient connaissaient le groupe et chantaient et dansaient avec Herring, qui les regardait droit dans les yeux. Public conquis d’avance, prestation irréprochable, j’ai eu tout ce que je voulais ce soir. Et plus encore. Si ma soirée s’était terminée là, elle aurait été parfaite.
♥♥♥♥♥ (tous arrachés de la poitrine directement de la main de Sam T. Herring)
Ariane Moffatt (#PopUpFEQ)
« On pratique pour demain dans un conteneur! », lance Ariane, devant qui une pas pire foule s’est massée pour cette magnifique prestation impromptue où elle a joué pendant au moins une bonne demi-heure. Pas le temps de jouer ses chansons les plus introspectives, on part ça en lion avec Debout. Ceux à qui il restait de l’énergie ont dansé avec joie tout au long de ce mini-spectacle où Ariane et ses acolytes (en formation pas mal complète) ont offert quelques-uns des plus grands vers d’oreille de notre scène musicale. Une magnifique cerise sur un merveilleux sundae. De quoi faire oublier notre petite mésaventure du début de la soirée, qui s’est terminée plus-que-parfaitement.
Et de quoi nous donner le goût de changer un peu nos plans et de faire un crochet par les Plaines pour voir Ariane avant de perdre la tête avec Dakhabrakha.
Mes petits velimeux, vous êtes en train de manquer la prestation de Kensico! On se croirait en plein désert de Californie avec ce soleil de plomb et ces chansons faites pour rouler vite vite sur l’I-5!
Voici un aperçu de cette cinquième journée, qui en a vraiment pour tous les goûts :
17 h 45 et 18 h : Pierre-Luc Lessard, Boogat ou Bertrand Belin?
Choix déchirant dès le départ avec la fusion du très latin (originaire de Québec) Boogat, le folk du créatif Bertrand Belin et la pop bien construite du petit gars de la place, Pierre-Luc Lessard. Notre choix s’est arrêté sur Pierre-Luc parce qu’on écoute encore son disque comme s’il était sorti hier. Scène NRJ, 17 h 45. Mais on ne vous jugera pas du tout si vous préférez aller à place d’Youville ou au Petit Impérial.
19 h : Operators
On a vu Dan Boeckner avec Wolf Parade, Handsome Furs et Divine Fits. Le voilà maintenant en tête de son propre projet. Rythmes rock sur un lit de synthés au menu. Ca devrait être une excellente ouverture pour cette belle soirée au Parc de la Francophonie.
19 h 45 et 20 h : The OBGMs ou Owen Pallett
Tout dépend de l’endroit où vous désirez poursuivre votre soirée. Êtes-vous plus de type rock déjanté qui garantit un party incroyable? The OBGMs sera alors votre choix à l’Impérial Bell. Si vous êtes plutôt de type pop indé avec un récipiendaire du Polaris qui a collaboré avec Arcade Fire, Owen Pallett est votre homme, pris en sandwich entre Operators et Future Islands.
21 h 30 et 21 h 50 : Charles Bradley, Future Islands et Anti-Flag
Quel choix cruel que devoir trancher entre l’aigle de la soul et le baryton de la pop! Et on ne vous parle même pas des punks d’Anti-Flag, qui trouveront certainement de nombreux fans devant eux à l’Impérial! À place d’Youville, Charles Bradley devrait en émouvoir plus d’un avec sa soul pleine d’amour. De leur côté, Sam Herring et ses complices mettront le Pigeonnier en transe avec leur synthpop doublée d’une voix unique. Des tripes, il va y en avoir beaucoup sur les planches, ce soir.
23 h 30 : Hamish Anderson
S’il nous reste de l’énergie, on va aller écouter le blues de l’Australien Hamish Anderson au Petit Impérial. On nous promet un folk blues solide qui devrait plaire au plus fin des gourmets.
Il y a plein d’autres trucs à voir ce soir. Pour plus d’infos, www.infofestival.com
Après le déluge de la veille, le soleil est revenu chatouiller les festivaliers qui avaient beaucoup à se mettre sous la dent ce dimanche. Non, nous ne sommes pas allés voir la prestation d’à peine trois quarts d’heure d’Iggy Azalea. Où que nous étions, les membres de l’équipe ecoutedonc.ca en ont eu plus que pour leur argent. On résume :
Héra Ménard
(par Jacques Boivin) C’est Héra elle-même qui a approché Arnaud Cordier pour jouer au FEQ. Celui-ci lui a offert une belle case, celle du midi, et la jeune auteure-compositrice-interprète de Saint-Lambert-de-Lauzon a sauté sur l’occasion. Les fans s’étaient donné le mot, il y avait beaucoup de monde, et la prestation a attiré de nombreux curieux. Le country-folk d’Héra est simple, mais incroyablement efficace. On la compare parfois aux soeurs Boulay, ce qui, quand on s’attarde aux textes, n’est vraiment pas fou, mais quand on entend Héra chanter, la voix nous rappelle une autre Boulay qui n’a aucun lien de parenté avec les deux premières. Je ne suis pas le seul à l’avoir remarqué, plusieurs curieux ont lancé le même commentaire. Les gens ont beaucoup apprécié si on se fie au tonnerre d’applaudissements à la fin de la prestation. Ça tombe bien, nous aussi. Héra retourne en studio bientôt, on vous en reparle!
♥♥♥♥
Les Deuxluxes
(par Jacques Boivin) C’est le troisième traitement deuxluxe pour votre pas très humble serviteur, mais celui-ci était un peu spécial. Il faisait beau, la robe d’Anna Frances Meyer brillait, et Étienne Barry trippait sur la qualité du son (la scène de la place d’Youville est parfaite pour le petit côté rockabilly vintage du groupe). De nombreux curieux ne savaient pas à quoi s’attendre… ILS EN ONT EU PLEIN LA GUEULE! Les Deuxluxes, c’est l’énergie des White Stripes et l’attitude de Shovels & Rope réunis. C’est le duo qui nous rocke tellement fort qu’on vibre de tout partout. Et c’est aussi de jolis cadeaux, comme cette reprise de la chanson des Dabsters, J’en ai assez.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu les Deuxluxes sur scène, alors j’ai été un peu surpris de voir arriver, en plein milieu de la prestation, un batteur s’est joint au duo. Étienne s’est levé et tout à coup, son jeu de guitare (qui est déjà solide même quand il bat la mesure en même temps) s’est déchaîné. La suite s’est déroulée si rapidement, du moins, c’est l’impression qu’on avait, que tout le monde a été pris par surprise quand le duo nous a annoncé qu’il était temps de jouer une dernière chanson!
De loin la meilleure prestation de ce duo qui m’a toujours impressionné. Anna Frances et Étienne seront au Knock-Out en 5 à 7 cet après-midi si ça vous intéresse. À votre place, j’irais leur serrer la pince.
♥♥♥♥♥
Betty Bonifassi
(par Jacques Boivin) Une chance qu’elle nous a dit qu’elle n’était pas particulièrement en forme, notre Betty, parce que franchement, on ne l’aurait jamais remarqué. Venue nous interpréter, avec un band de feu et un choeur en folie, les belles chansons de son album solo qui rend hommage à ces esclaves qui ont construit l’Amérique, Bonifassi s’est montrée généreuse et vachement enjouée. La communion avec la foule présente (le parterre était plein) était évidente. Ça dansait, ça chantait, ça tapait dans les mains, ça souriait de bon coeur, sur scène comme dans le public. Même sa berceuse, qui apparemment endort mieux qu’une Ativan (paroles de Betty), n’a pas réussi à calmer les ardeurs des spectateurs. De toute façon, c’était suivi d’une pièce trop enjouée, trop soul, trop funky, trop rock pour dormir.
Pour faire un mauvais jeu de mot digne des titres de nos quotidiens : DÉCHAÎNÉE
Merci, bonsoir.
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Ponctuation
(par Julien Baby-Cormier) Le groupe de Québec avait comme mission de réchauffer la salle pour cette soirée rock haute en couleur à l’Impérial. Mission accomplie et ce dès les premières notes. Les chansons accrocheuses du nouvellement trio sont tous de petits brûlots efficaces. Les chansons au son garage du nouveau disque se mélange à merveille avec le matériel plus rock’n roll de leur premier album 27 club. Le nombre de têtes suivant la mélodie et les sourires aux visages des festivaliers n’ont que prouvé la pertinence de ce groupe qui mériterait encore plus d’attention. La table était mise pour une belle soirée.
♥♥♥♥
Metz
(par Julien Baby-Cormier) Changement de ton drastique. Metz navigue en eaux troubles dans une marée noire de grunge-hardcore. Peu de subtilité ici; la pédale est enfoncée dans le plancher et on ne freine jamais. Le trio a littéralement garroché le matériel de ses deux premiers disques aux visages des festivaliers (certains incrédules devant tant de bruit). Ça aura quand même pris 5-6 chansons avant qu’un mosh pit ne se crée. À partir de ce moment, le parterre ne fut que chocs et sueur entre des êtres humains endiablés par la musique des Torontois. Metz détonnait un peu dans cette soirée plutôt rock, mais ils ont aussi fait la preuve par dix qu’un batteur peut être humain et jouer avoir l’énergie du désespoir, même si sa vie n’en dépend pas. Acouphènes garantis pour ceux qui auront laissé leurs bouchons à la maison.
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Vincent Vallières
(par Alice Beaubien) Le Pigeonnier plein, Vincent Vallières a enchaîné ses chansons avec aisance, passant du style chanson française à des tonalités plus rock. Le public était bien réceptif, il n’hésitait pas à taper dans ses mains. Beau moment sur Lily, ou des téléphones et briquets se sont mis à danser dans les mains. Pour une première scène extérieure, c’était bien réussi
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JJ Grey & Mofro
(par Jacques Boivin) Vraiment, je ne savais pas à quoi m’attendre de ce band. Y’avait bien nos amis de Whisky Legs qui nous avaient chaleureusement recommandé d’être là et le groupe a joué plusieurs fois à Bonnaroo (si les organisateurs de ce festival les invitent régulièrement, il doit bien y avoir une raison), mais sinon, rien. Aucune attente, mais beaucoup d’espoir.
Débarquent ce JJ Grey et son groupe de musiciens talentueux et chevronnés qui, pendant 90 minutes bien tassées, ont abasourdi la foule à coups de solos enlevants (à la guitare, à la basse, à l’orgue, à la trompette, à l’harmonica… PARTOUT) et de southern rock bien senti. L’hospitalité du Sud sous forme de partitions musicales. JJ Grey mélange joyeusement le rock, le blues, le soul, le funk et le country et ce métissage savoureux a bien plu aux nombreux spectateurs présents. Non, la place d’Youville n’était pas pleine à craquer, mais à l’avant, envahi par des hordes de touristes qui connaissaient bien le groupe et qui étaient plus que motivés, on était serrés serrés. Ça ne nous a pas empêché de danser nos vies.
On a été un brin surpris par l’absence de rappel, mais bon, on a regardé nos montres : JJ Grey avait dépassé la marque des 23 heures. On se reprendra la prochaine fois. Parce que si on se fie à Grey, qui semblait sincèrement touché par l’accueil réservé par ses milliers de nouveaux fans, il y aura une prochaine fois. Parions qu’on sera encore au rendez-vous.
Maintenant que votre linge est sec, vous êtes prêts a attaquer le jour 4! Ce sera une grande virée pop sur la scène Bell, mais ce n’est pas pour nos chastes oreilles. Si ce n’est pas pour les vôtres non plus, voici quelques-unes de nos suggestions pour pallier à cela.
18 h : Les Deuxluxes
Ils ont fait la liste des incontournables de l’édition 2015 du FEQ, les deux membres du groupe rock seront de passage sur la scène Hydro-Québec. Souvent comparé à Jack White et Meg White, les deux acolytes seront vous en mettre plein la vue avec leur rockabilly déjanté. Du bonbon pour les oreilles, mais pour les yeux aussi. Seront-ils en formule duo ou full band? Ce sera à 18 heures que nous le saurons. Je vous rappelle que la scène du carré d’Youville est gratuite, c’est donc le temps de faire une magnifique découverte musicale.
Du côté de la rue Saint-Joseph, les deux frères Chiasson vont rocker l’Impérial Bell avec leur nouvel album La réalité nous suffit. Ce nouvel opus très rock garage aura l’effet d’une bombe sur scène. En plus d’être d’ici, le groupe est énormément apprécié dans la Capitale-Nationale. Leurs concerts finissent toujours en grande fête de la musique. C’est un must du festival.
C’est un style plutôt délaissé par les festivaliers du FEQ, mais le jazz est toujours très présent au Petit Impérial. Ce soir, une magnifique demoiselle du nom d’Ariel Pocock s’activera pour vous faire découvrir ses plus belles mélodies tirées de l’album Touchstone. Cette jeune Américaine, qui maîtrise très bien son piano, saura peut-être vous faire redécouvrir ce style musical qui est très souvent oublié.
21 h 50 : Black Lips
De retour à l’Impérial Bell pour la finale explosive du trio rock de la soirée. Encore dans un son rock garage, les gars de Black Lips savent faire la fête. Ces américains sont toujours à l’affut des moments où ils pourront sauter dans la foule ou encore faire monter des spectateurs sur scène. Il risque d’y avoir quelques moments très intéressants et cocasses a l’Impérial Bell ce soir.
On ne vous parle même pas de Bertrand Belin, Patrice Michaud et Vincent Vallières, qui sauront faire chanter le Pigeonnier, ou de Betty Bonifassi, que Jacques couvrira pour nous à Place d’Youville. C’est dire combien y’a du choix ce soir! Ah, pis The Feather au Cercle, faudrait pas les oublier non plus!
Folle journée aujourd’hui qui a mauditement bien commencé, mais qui a vu les plans de soirée de rêve de plusieurs tomber à l’eau lorsque l’orage est venu interrompre les spectacles sur les Plaines et à la place d’Youville. Pendant ce temps, les quelque 100 à 200 personnes qui ont eu le courage de braver les éléments et de se masser sur le bord de la scène Loto-Québec dans l’espoir de voir Légendes d’un peuple n’ont pas attendu en vain. On vous en parle dans les paragraphes qui suivent.
Mehdi Cayenne Club
Ah, le Mehdi Cayenne Club! Mehdi Hamdad et ses complices jouent des chansons rock juste assez funky pour faire danser le parterre de Place d’Youville un samedi midi. Toujours aussi piquant, Hamdad a profité d’un public en mode découverte pour tester quelques nouvelles pièces (fort efficaces) et charmer les spectateurs avec son naturel désinvolte au micro. Seul petit hic : les blagues de Hamdad n’ont pas toujours levé. Mais on n’était pas à un festival d’humour et la musique, elle, était ben bonne. Nouvel album à paraître bientôt, on a bien hâte d’entendre ça!
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Patrice Michaud (#PopUpFEQ)
L’auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud était l’invité de ce nouveau #PopUpFEQ à un endroit qui allait assurer une vitrine fantastique au concept, coin St-Jean et St-Stanislas, tout près de là où se trouvait l’entrée du mythique bar Chez son père. D’ailleurs, dans la foule, on en a entendu plusieurs dire qu’ils passaient dans le coin quand ils sont tombés sur Michaud. Sur ce plan, la stratégie a donc fonctionné à merveille. Accompagné de Simon Pednault, Michaud a offert une brève prestation, mais celle-ci était à l’image du personnage : sympathique et sans prétention. On a surtout pu apprécier l’aisance de Michaud entre les pièces, une petite blague bien placée n’attendant pas l’autre. Les enfants dansaient, les parents les laissaient aller, les touristes écoutaient ce troubadour et nombreux connaissaient les chansons de l’auteur de Mécaniques générales. Encore une belle réussite!
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Caravane
Les rockeurs de Québec ont réussi quelque chose que personne d’autre ne sera parvenu à faire aujourd’hui : faire apparaître le soleil. Dominic, Raphaël, Danahé et William en étaient à leur troisième prestation en trois soirs à la petite scène NRJ et si les deux premières prestations ressemblaient à la dernière, les spectateurs pas trop pressés de se lancer sur les Plaines en ont eu pour leur argent les trois jours! Les gars de Caravane avaient appelé en renfort Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust), qui complète merveilleusement bien la voix et les instruments de nos quatre jeunes hommes.
Évidemment, l’exécution était presque sans faille, comme on peut s’y attendre de la part d’un groupe qui joue ses chansons presque tous les jours depuis un bon moment. Les gars repartent aussitôt en tournée. Si vous les avez manqués malgré les trois chances que vous avez eues, n’ayez crainte, Caravane va repasser!
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Antoine Corriveau
C’était ma cinquième prestation d’Antoine Corriveau et j’avais hâte de voir s’il y aurait du nouveau pour nous. Ah ben oui toé, regarde ça, y’a du nouveau monde autour de lui! Nouveau batteur, nouvelle violoncelliste, nouvelle dynamique! Un autre show debout! Oui, c’est encore le même folk-rock aérien qu’on peut entendre sur Les ombres longues, celui-là même qu’on écoute encore à répétition même plus d’un an et demi après la parution de l’album. Côté musical, alors, on ne se lasse pas. Et Corriveau a su apporter les ajustements nécessaires pour les fans qui, comme moi, le connaissent un peu, question de ne pas avoir trop de répétition.
On a même vu notre Antoine national, mieux connu pour ses moues boudeuses qui correspondent bien à sa musique, le sourire fendu jusqu’aux oreilles lorsqu’il a reçu des mains de Guillaume Moffet son fabuleux chèque de 10 000 $ remis au gagnant du Prix de la chanson francophone SOCAN, juste avant de nous demander presque en criant si on voulait entendre Le nouveau vocabulaire, qui lui a valu ce prix.
Fou de voir combien de personnes récitaient les paroles des chansons de Corriveau par coeur. Je l’ai déjà dit, je vais le répéter, et je vais sûrement le répéter une fois de plus dans quelques semaines, Corriveau est en train de nous gagner un à un. Et il va tous nous avoir.
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Luc De Larochellière
Aveu : la dernière fois que j’ai vu le gaillard montréalais, c’était en juin 1990 dans un parc de Brossard. Pour vous donner une idée du temps écoulé depuis, l’URSS existait encore! J’étais donc bien heureux que Luc pense à des gens comme moi, qui l’ont suivi pendant une bonne dizaine d’années avant de se tourner vers d’autres jeunes auteurs-compositeurs-interprètes prometteurs, et qu’il interprète pendant une heure ses plus grands succès. À part peut-être pour une ou deux chansons un peu plus récentes (où Andrea Lindsay prenait un peu plus de place), on a eu droit à des morceaux qu’un peu tout le monde connaissait par coeur : Amère América, Ma génération, Chinatown Blues, La route est longue, Six pieds sur terre, La route est longue, Si je te disais reviens, Si fragile… C’est là que la pluie est arrivée, à deux chansons de la fin. Les moins courageux ont quitté en grand nombre sans s’empêcher de fredonner Sauvez mon âme!
De belles retrouvailles qui nous rappellent que Luc a écrit (et écrit encore, d’ailleurs) de maudites belles chansons. Surtout qu’on ne les avait pas entendues sous leur forme originale depuis des années!
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Légendes d’un peuple
Entre les deux spectacles, le déluge a réussi à chasser les quelques milliers de spectateurs au parc de la Francophonie. Il ne restait plus qu’une cinquantaine de maniaques massés sur le bord du rail séparant la scène du public. Tout à coup, on n’entend plus rien du côté des Plaines. Tous les spectacles sont arrêtés momentanément. Au Pigeonnier, on met des toiles sur les instruments pendant que des trombes d’eau inondent la scène. Celle-ci est sécurisée contre le vent et la foudre, mais l’eau pis les spectacles électriques, c’est pas toujours une bonne idée. Les radars météo ne sont pas super optimistes : le vent devrait se calmer, mais la pluie, elle, devrait continuer à tomber.
Les membres du collectif veulent donner le show, c’est le dernier! Du côté des organisateurs, on hésite, y’a quand même des risques d’électrocution! Au sec, dans la tente VIP, les gens regardent leur fil Twitter : les spectacles des Plaines et de Place d’Youville sont annulés. Seul Colin James, à l’Impérial, joue sans se soucier de la pluie, confortablement à l’intérieur. Dès que la pluie se calme un peu (mais vraiment juste un peu), le verdict tombe, les toiles sont retirées, et on réaménage un peu la scène : les guerriers de la poésie vont l’avoir, leur show, mais celui-ci sera un peu écourté et surtout, il sera acoustique! Comme quoi c’est bien avec des citrons qu’on fait de la limonade!
« Quoi qu’en disent les médias demain, les plus fous et les plus fighters sont ici ce soir! », lance Stéphane Archambault, qui chante En un seul peuple rapaillé avec Marie-Hélène Fortin. De nombreux fans déçus des Foo se sont arrêtés en voyant qu’il se passait quelque chose au Pigeonnier. Finalement, ce sont un peu plus de 200 personnes qui ont bravé la pluie pour voir (et surtout entendre) la fresque d’Alexandre Belliard. Patrice Michaud, Mara Tremblay (love, love, love), Jorane (magistrale), Salomé Leclerc, Vincent Vallières, Alexandre Désilets (toujours groovy, même en version acoustique), Éric Goulet et Belliard se sont ensuite succédé sur scène, offrant chacun sa belle chanson et touchant les mélomanes à sa manière.
« Les rockeurs dorment, mais les poètes sont encore ici! », a-t-on lancé en rappel! Yep. OK, personne n’avait de plâtre à surveiller, mais ce soir, la chanson d’ici, comme les héros de Légendes d’un peuple, a su composer avec notre climat pas toujours conciliant.
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Ce midi
Notre aperçu journalier s’en vient, mais comme il sera publié après midi, on voulait vous dire que vous devez aller voir Héra Ménard ce midi à Place d’Youville. Une jeune femme du coin, qui écrit de belles chansons toutes en douceur, il ne fera pas trop mauvais, ni trop chaud, amenez votre sandwich et profitez du spectacle avec nous!
Grosse journée aujourd’hui alors que Julien et Jacques arpentaient les scènes du FEQ et que les filles de l’équipe étaient presque toutes au OFF. Compte rendu :
Julien Sagot
(par Julien Baby-Cormier) C’était encore tranquille dans le théâtre Impérial à l’arrivée sur scène de Julien Sagot, ancien percussionniste de Karkwa. C’était aussi l’artiste que je ne voulais pas manquer hier soir. Le souvenir du concert qu’il avait présenté au festival Off en 2012 en était un excellent et son dernier disque Valse 333 est un coup de coeur franco de l’an dernier. C’est une percutante et impeccable version d’Avion qui nous a été offerte en entrée de scène; rythme électro, percussions enflammées, voix rauque, la table était mise. Par la suite, c’est devenu étrange. Déjà assez champ gauche musicalement, les interventions de Sagot étaient parfois empreintes de malaises; théâtralité ou maladresse? La performance vocale de sa claviériste laisse parfois perplexe, le style « opéra » ne se mariant pas toujours bien aux pièces sombres de Sagot. Puis il y a sa voix qui était enterrée dans le mix rendant difficile la compréhension des paroles. Par contre, il faut donner crédit aux deux percussionnistes qui ont offert une performance éclatante. Concert imparfait certes, mais force est d’admettre que la proposition de Sagot est différente et mérite le détour. Vous pourriez d’ailleurs vous en faire une tête alors qu’il reprend la scène ce soir au Petit Impérial à 18h. Parfait pour un étrange apéro.
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Jérôme Minière
(par Julien Baby-Cormier) C’est devant une salle se remplissant que Jérôme Minière a fait son entrée. Le changement de ton fut drastique tant sa musique est lumineuse par rapport à celle de Sagot. La foule a semblé apprécier (bravo pour l’écoute quasi exemplaire, fait assez rare à l’Impérial durant le FEQ) les pièces presque exclusivement issues de son dernier disque Une Île. Moment touchant avant d’interpréter Dans ton oreille lorsqu’il nous parle de Lhasa de Sela et du signe qu’elle lui a transmis dans un magasin La Baie par le biais d’une de ses chansons. Il a tôt fait de mentionner qu’il ne croyait pas aux fantômes! L’enthousiasme de Minière est contagieux et nous avons passé un bon moment. Cependant, sa musique plus récente manque parfois de nuances, autant au niveau des mélodies vocales que des arrangements. Il suffit de réécouter son sublime disque live au Grand Théâtre (concert qui lui avait d’ailleurs permis de remporter un prix miroir du FEQ il y a exactement 10 ans) pour s’en convaincre. Quelques anciennes compositions auraient pu diversifier le programme.
La foule était encore plus compacte pour l’arrivée en scène d’Arthur H, mais je n’ai vu que les premières chansons. Il avait l’air fort heureux d’y être et ses musiciens (essentiellement le band de Patrick Watson+François Lafontaine) ont sans aucun doute donné une performance haute en couleurs.
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Akawui
(par Jacques Boivin) Le Montréalais aux racines chiliennes Akawui, qui a remporté le Syli d’or de la musique du monde présenté par le festival Nuits d’Afrique de Montréal, a pu montrer son savoir-faire aux curieux venus luncher au soleil. Les rythmes d’Akawui, un savant mélange de rythmes latins, de sonorités amérindiennes et de hip-hop (avec quelques autres influences latines) ont tôt fait de faire danser de nombreuses (disons-le, c’était surtout des femmes) employées du secteur, trop heureuses d’avoir un nouvel ami très entraînant. Ce n’est certainement pas son dernier passage à la scène Hydro-Québec.
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#PopUpFEQ avec Family of the Year
(Par Jacques Boivin) Belle surprise de la part du Festival d’été que cette prestation impromptue à la fontaine de Tourny. Prestation 100 % acoustique que les cinq musiciens ont assurée à la bonne franquette malgré le soleil de plomb qui ne manquait pas de leur brûler le pauvre coco. La centaine de curieux a bien apprécié les quelques chansons données, comme ça, dans un des cadres les plus enchanteurs de Québec.
Julie Blanche
(Par Jacques Boivin) Retrouvailles avec la talentueuse Julie Blanche, qu’on avait vue au même endroit il y a trois mois aujourd’hui. Cette fois-ci, le public n’avait pas payé pour aller la voir, il y avait de nombreux curieux (bien qu’à la première rangée, il y avait également de nombreux fans), ce n’était pas dans la poche d’avance. Pourtant, c’est fou combien on peut gagner en assurance en trois mois! Faut dire que les chansons de l’album homonyme de Julie ont joliment évolué. Et faut l’admettre, Julie a beaucoup gagné en assurance! Sa douce voix en particulier. En plus de ses chansons, la chanteuse nous a offert une belle version d’une chanson de Philippe B, Petite leçon de ténèbres, une chanson qui lui va comme un gant et qu’elle a donc dû avoir du plaisir à réarranger! Une belle évolution.
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Émile Bilodeau
(Par Jacques Boivin) Le jeune auteur-compositeur-interprète avait remporté le prix FEQ au Festival de la chanson de Granby et il est absolument partout cet été. Comme tout le monde, nous étions curieux de comprendre le buzz qui entourait ce jeune homme. Bilodeau est rempli d’humour et n’a pas la langue dans sa poche. À un point où ça devient un brin agaçant. Chante, mon homme, chante! T’as 45 minutes pour nous séduire, c’est pas le temps de faire du cabotinage! Mettons ça sur le coup de la nervosité, parce que quand Bilodeau chante, oh là, ça devient plus qu’intéressant. Philippe Papineau du Devoir parle d’influences de Philippe Brach et d’Adamus et on ne peut qu’être d’accord avec lui.
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Last Train
(Par Jacques Boivin) Ils viennent de Mulhouse en France et ils ont pris tout le monde par surprise avec leur espèce de rock décapant sorti tout droit du milieu des années 1990. Si on avait vraiment su la claque au visage qu’on allait manger hier soir, on en aurait informé les rockeurs, qui auraient eu une méchante belle découverte à se mettre sous la dent. Les membres du groupe étaient déchaînés, le chanteur, visiblement ému, est allé partager sa guitare avec les fans massés sur le bord du rail de sécurité et les personnes qui n’ont pas eu peur du torrent de décibels laissé par le groupe en ont eu pour leur argent. Découverte incroyable. On comprend pourquoi ils ont remporté le prix FEQ au Printemps de Bourges!
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Salomé Leclerc
(Par Jacques Boivin) Au tour de l’Espoir FEQ 2014 de se présenter sur scène et ma foi, Salomé Leclerc était fort attendue si on se fie à l’accueil réservé par les fans! C’était quoi, la troisième fois que je voyais Salomé, la deuxième depuis le lancement de 27 fois l’aurore. Leclerc a encore tripoté ses chansons pour les adapter à un cadre festivalier. Tout était plus groovy, tout bougeait davantage, même ses chansons les plus aériennes donnaient envie de se déhancher. Salomé était plutôt avare de mots, mais elle n’avait pas besoin de se perdre en palabres, on était là pour ses magnifiques chansons et ma cinquième version différente de Tourne encore (elle pourrait probablement faire un disque complet – et intéressant – juste en réarrangeant cette chanson-là une dizaine de fois), pour sa magnifique reprise de Vingt ans, de Léo Ferré, et pour nous rappeler qu’il y a bel et bien de la graine de Yorke-Godrich chez Leclerc-Brault. Une charge émotive qui a achevé votre humble serviteur, qui est ensuite allé au lit.
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On vous revient un peu plus tard avec le programme de la journée! Encore plein de ♥ à distribuer à messieurs Bellavance et Cordier! 😉
Déjà le jour 3 des festivités dans la Capitale-Nationale. C’est donc ce soir, 11 juillet, que la deuxième plus grande tête d’affiche se produira sur les plaines d’Abraham. Je parle ici de la bande de Dave Grohl qui débutera dès 21h00 sur la scène Bell. Qu’y-a-t-il sur les autres scènes comme solution de rechange? Voici quelques suggestions si vous n’êtes pas fan du rock des Foo Fighters (même si ce concert est une excellente option pour ce soir).
18 h : Julien Sagot
Ce soir, c’est un must de voir Julien Sagot si vous l’avez manqué hier soir. Venant nous présenter son nouvel album solo Valse 333, qui a été nominé aux prix Juno cette année, Sagot interprétera ses sombres pièces d’une façon remarquable. Membre de Karkwa, il s’est maintenant beaucoup amélioré sur scène et est un peu plus à l’aise qu’auparavant. Dans une salle intimiste comme le Petit Impérial, le tout devrait être sans faille et d’une beauté incontestable.
C’est la scène pour faire la fête ce soir. En effet, trois artistes de musique reggae se succèderont pour faire danser les festivaliers. C’est une belle alternative au rock et au folk présentés sur les autres scènes au courant de la soirée. Dès 18h00, Shauit débute les festivités avec son reggae très engagé dans la langue innue. Il est un fidèle collaborateur du rappeur Samian. Ensuite, dès 19h30, la soirée continue avec le suisse Cali P. Chanteur plutôt axé sur le style dancehall, il saura vous faire découvrir de nouvelles sonorités tout en vous faisant bouger. Finalement, pour conclure, ce sont les américains Tribal Seeds qui viennent présenté Representing, leur dernier opus qui tire un peu plus sur le rock. Une belle soirée en vue sur la scène Hydro-Québec.
Vous connaissez probablement la place qu’a le chanteur Antoine Corriveau dans notre coeur ici sur écoutedonc.ca. Étant pratiquement inconnu il y a de ça un an, le chansonnier a fait du chemin et est maintenant, selon plusieurs, une figure importante du mouvement folk québécois. Son dernier album Les ombres longues s’est classé très bien dans de nombreux bilans 2014 et ses concerts sont toujours appréciés. Les fans de folk pur, c’est à dire de la magnifique guitare et de magnifiques paroles, se doivent d’être présents pour accueillir Corriveau au Pigeonnier ce soir. Je ne vous conseille pas de quitter le site suite à sa performance, car le reste de la soirée est plutôt intéressant.
21 h 30: Légendes d’un peuple
Ce soir, ce sera la dernière représentation de l’oeuvre musicale d’Alexandre Belliard. Cette oeuvre a pour but de raconter quelques moments importants de l’histoire du Québec. Ce seront donc une belle brochette d’artistes invités qui se joindront à lui sur la scène Loto-Québec. En effet, Patrice Michaud, Vincent Vallières, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jorane, Stéphane Archambault, Marie-Hélène Fortin, Alexandre Désilets, Eric Goulet et Salomé Leclerc seront sur les planches tout au long de la soirée. C’est votre dernière chance de voir le spectacle. Il semble que ce soit la solution de rechange au spectacle hommage que l’organisation était habitué de présenter en ouverture de festival dans les éditions précédentes.
23:30 : Weaves
Pour conclure la soirée mouvementée si vous sortez des Foo Fighters, je vous conseille de converger du côté du Cercle pour la prestation des canadiens Weaves. Faisant dans l’indie-rock, l’univers complètement déjanté de Weaves vous amusera et saura bien conclure votre soirée.