Texte : Meggie Lennon, collaboration spéciale Photo : Jacques Boivin
Timber Timbre est un groupe de folk-rock canadien, formé en 2005, dont le membre fondateur est le chanteur auteur-compositeur Taylor Kirk. Son nom de scène fait référence à une série d’enregistrements qui se déroulèrent dans une cabane de bûcherons. Taylor perçut alors le son de cet endroit comme très boisé, d’où le nom que l’on peut traduire librement par « timbre boisé »
En passant par un son blues low-fi et intime à des arrangements sophistiqués et plus récemment avec un ajout de synthétiseurs, le groupe s’est rapidement transformé en un réel groupe à trois membres, avec Kirk qui est maintenant rejoint de Mathieu Charbonneau et Simon Trottier.
J’ai eu la chance de m’entretenir avec Taylor Kirk, quelques minutes avec sa prestation magistrale sur le quai dans le cadre du Festif de Baie St-Paul. L’entrevue s’est déroulée en anglais, sous le soleil, en partageant une Sour French Kiss. Bref, c’était parfait!
M.L.Sincerely, Future Pollution est sorti en avril dernier. Tu as dit en entrevue qu’il s’agissait que l’album le plus collaboratif que tu aies fait jusqu’à maintenant. Y a-t-il des avantages à travailler avec tous ces musiciens extraordinaires? Tu me parais être un loup solitaire. Qu’est-ce que tu préfères?
T.K. Est-ce un compliment? Je le prends comme si c’en était un. Oui, j’aime beaucoup être seul. Je suis une personne solitaire mais l’avantage principal de travailler avec des gens est que c’est plus plaisant. Une sorte de camaraderie se développe et ils amènent des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé. Nous pouvons atteindre un niveau de sens musical que je ne possède pas moi-même. L’enregistrement sonne tellement mieux selon moi. Le jeu est plus intéressant. Je ne suis pas certain que d’écouter un musicien qui a tout fait par lui-même est aussi intéressant. Là encore, oui, ça peut l’être mais l’appréciation est différente.
M.L. Je crois que tu es très chanceux d’être entouré de musiciens fantastiques. Mathieu Charbonneau et Simon Trottier sont des musiciens extrêmement talentueux et créatifs. Vas-tu continuer à travailler dans cette direction maintenant que le groupe est solide?
T.K. Oui, je suis chanceux. Je ne sais pas, j’ai l’impression que c’est une bonne direction. Enregistrer un album est très compliqué et dispendieux. L’économie de la chose ne fait pas beaucoup de sens donc il est difficile de prévoir ce qui va se passer dans le futur. Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour le dernier album et je ne suis pas certain si c’est la bonne chose à faire. Ce fût un moment extraordinaire et fantastique mais le retour monétaire n’est pas équivalent à l’effort.
M.L. Effectivement, l’économie de l’industrie musicale est étrange et un peu frustrant n’est-ce pas? Beaucoup de dépenses pour peu de retour.
T.K. Oui, cela n’a pas de bon sens. C’est une façon de faire. C’est n’est même plus tangible, du moins, pour les groupes comme nous donc, oui, je dois reconsidérer la direction à prendre pour le prochain album.
M.L. Vous partez prochainement en Europe où vous tourner souvent. Dirais-tu que vous êtes plus populaire là-bas ou ici?
T.K. Là-bas, absolument. Je ne sais pas pourquoi.
M.L. C’est dommage. Selon moi, tu es un trésor national dans ce pays.
T.K. Awww, tu devrais leur dire!
M.L. Je vais certainement le faire! Donc, préfères-tu être en tournée ou en studio?
T.K. J’aime beaucoup créer. Je détestais être en tournée, vraiment. C’était un mal nécessaire. Je n’aimais pas le niveau d’exposition. Je n’aimais pas donner des spectacles ni le niveau d’attention.
M.L. Par manque de confiance en soi?
T.K. Je suis définitivement quelqu’un de très introverti…
M.L. La scène musicale canadienne est en explosion. Y a-t-il des groupes canadiens que tu apprécies en ce moment. As-tu déjà ouvert pour un groupe ou y en a-t-il un qui a ouvert pour toi où tu t’es dit qu’il s’agissait d’une combinaison était parfaite?
T.K. Hum, je ne sais pas mais je viens de découvrir un groupe qui s’appelle Organ Mood. C’est un gars qui joue avec Chocolat et il est vraiment intéressant. C’est ma plus récente découverte. Sinon, on a joué avec un autre groupe l’autre soir qui s’appelle Hooded Fang. C’était pendant un festival et nous les connaissons depuis longtemps de manière périphérique et c’était super. Il y a tellement de groupes. La scène est même un peu saturée en ce moment. Parfois, lorsque nous n’avons pas à supporter un autre groupe, nous invitons des gens dont nous apprécions la musique et qui amèneraient un bon feeling à la soirée. Il y a ce gars, Marcus Hamblett avec qui on a joué pendant un mois en Europe. Il est incroyable. Il a joué avec plein de monde. Il y a aussi Chris Cundy, un autre britannique qui joue du saxophone avec nous et joue aussi de la clarinette basse.
M.L. Ah non, maintenant, je me demande si tu détestes autant les entrevues que les prestations.
T.K. Je déteste beaucoup plus faire des entrevues, beaucoup plus (rires)
M.L. Merde, je suis vraiment désolée (rires nerveux). Tu étais le seul artiste du Festif que je voulais interviewer. Je vais accélérer alors!
T.K. Oh non, pauvre toi, je donne vraiment les pires entrevues. Je suis vraiment désolé pour toi.
M.L. Je ne crois pas que ce soit si mal. (En regardant le fleuve et en buvant de la bière)
T.K. Mais oui, on a aussi tourné avec Feist il y a de cela 11 ou 12 ans. C’était agréable et nous avons aussi joué avec Yonsi en Europe. Nous étions en Belgique. Ils sont super drôles.
M.L. Génial. Une dernière question alors. Je vous ai vu 4 ou 5 fois en spectacle. En automne dernier, tu jouais au Cercle à Québec et tu as dû intervenir auprès de la foule en leur demandant de se la fermer puisque plusieurs parlaient beaucoup et vous vouliez jouer Hot Dreams qui est très molo. Penses-tu qu’il était plus facile de jouer en 2005 où les foules étaient plus petites mais super attentives ou en 2017 où les foules sont plus grandes et souffrent souvent de déficit d’attention.
T.K. Oui, je ne comprends pas, c’est si impoli. Je crois qu’il s’agisse d’une coïncidence que les dernières fois où nous avons joué à Québec, la foule était « particulière » et que cela gâchait le moment. Je choisis mes mots! Nous commençons à avoir une drôle d’impression de la place.
M.L. Ah non, n’arrêtez surtout pas de venir à Québec.
T.K. Nous avons joué au Petit Champlain et c’était bien. C’était un bon petit show.
M.L. Avec un public plus averti et âgé.
T.K. Oui, mais Le Cercle a un petit côté douche. Du coup, les gens là-bas sont super gentils. Nous n’allons pas cesser d’y aller. Mais aujourd’hui en tout cas, la foule était vraiment mais vraiment agréable. (Celle du Festif)
M.L. Tu semblais vraiment t’amuser.
T.K. Nous avons passé un très bon moment. C’était plaisant. Je me souviens quand nous avons commencé à faire de la musique, il y avait un mouvement dont nous faisions partie. Les gens avaient un degré d’attention spécial pour ce genre de musique. Ils étaient curieux à propos de cette douce musique folk dont le tempérament et l’instrumentation étaient uniques. Les gens étaient patients.
M.L. Je comprends tout à fait. Les temps changent. Finissons tout cela avec une question plus ludique. Ta musique possède un certain côté cinématographique. Désires-tu que qu’elle joue davantage au cinéma? Je prévois appeler David Lynch afin que vous soyez inclus dans le prochain épisode de Twin Peaks.
T.K. En fait, nous avons déjà contribué de la musique pour certaines productions télévisuelles mais c’est vraiment compliqué. C’était quelque chose que je me voyais faire à long terme, avant que je ne commence à écrire des chansons mais c’était tellement difficile. C’est beaucoup plus compliqué. Il y a quelques directeurs avec qui je me vois travailler. La seule raison pourquoi tu demandes à quelqu’un de composer une trame sonore est que tu recherches quelque chose de différent, quelque chose de plus grand que l’idée d’une trame en tant que tel. Mais c’est quelque chose que nous ne savons pas faire, c’est vrai. Mais Jim Jarmush je crois. S’il demande à un groupe de créer une trame sonore, c’est très collaboratif. Et il y a toujours une raison derrière son choix. Il comprend que s’il choisit le groupe, le résultat qu’il recevra ne sera pas traditionnel. Je ne peux pas croire que David Lynch ne nous ait pas appelés. (rires) Il a vraiment tout gâché.
M.L. En tout cas, merci beaucoup pour cette entrevue. Profite bien des paysages de Baie St-Paul et à bientôt. J’espère que l’entrevue n’était pas trop pénible.
C’est la même chose après chaque édition. On revient à la maison, on se demande comment les organisateurs du Festif vont réussir à surpasser ce qu’ils nous ont fait vivre au cours de la fin de semaine. Comment vont-ils évoluer, grossir sans perdre leur personnalité, conserver leur belle créativité qui génère de si beaux moments pendant 72 heures?
Chaque année, on se dit que Le Festif! vient d’atteindre le sommet et qu’il ne peut plus que redescendre.
Et pourtant, chaque année, dès notre arrivée le jeudi après-midi, on ressent une grande euphorie qui ne nous quittera que le lundi matin, quand on se rend compte que le rêve est fini et qu’il faut retourner travailler.
Comment ont-ils fait?
La réponse est simple : passion et créativité. Le Festif, c’est pas une entreprise qui est là pour faire un maximum de profit en mettant le moins d’argent possible. C’est un groupe de personnes fières, créatives et passionnées qui ont leur région tatouée sur le coeur. C’est une locomotive dont Charlevoix a bien besoin pour maintenir les jeunes dans la région et renouveler son tourisme (qui serait un brin grisonnant, avouons-le). C’est une petite ville qui vit au rythme de son festival, où toute la population est mobilisée. Faut aller dans les nombreux restaurants et autres commerces de Baie-Saint-Paul pour bien comprendre l’ampleur de l’événement. Tout le monde, déjà dans le gros jus en pleine saison estivale, redouble d’ardeur tout en gardant le sourire.
La créativité du Festif passe par l’évolution de son offre musicale. On ne pourra pas emplir davantage la grande scène, c’est maintenant impossible (deux des trois soirées étaient présentées à guichets fermés). Le sous-sol de l’église et les chapiteaux étaient tous passablement remplis eux aussi! Alors, qu’est-ce qu’on fait?
On ajoute un nouveau lieu (qui a été mis à l’essai cette année), soit la chapelle des Petites Franciscaines de Marie. Un lieu où ceux qui avaient envie de se faire brasser le coeur plutôt que de se faire brasser tout court avaient rendez-vous avec un Antoine Corriveau qui était parfaitement à sa place dans ce décor majestueux. On s’en était glissé un petit mot en mai dernier, Antoine et moi, et on avait quelques craintes sur la sonorisation. Oubliez ça, le son était tout simplement parfait, où qu’on soit installé dans la grande chapelle. Visuellement, c’était beau, les éclairages simples, mais efficaces, étaient un match parfait pour la musique. Je vous avoue être allé me cacher à l’arrière pendant Les trous à rats, cette chanson qui me bouleverse tant sans que je comprenne encore tout à fait pourquoi. Et cette finale, à l’orgue, sur le jubé, pour Les hydravions de trop. Je vais m’en rappeler encore très, très, très longtemps. Ce lieu doit rester dans la programmation du Festif, ne serait-ce que pour ceux, quand même très nombreux, qui ne sont pas encore imbibés d’alcool en fin de soirée et qui auraient envie de voir quelque chose de plus tranquille.
On équilibre bien la programmation de la grande scène, par exemple en offrant Bernard Adamus, Lisa LeBlanc et Daniel Bélanger le même soir, ce qui permet un certain renouvellement de foule tout en rassasiant tout le monde. On offre aux festivaliers des artistes en demande depuis toujours (Xavier Rudd). On fouille partout dans le monde et on trouve une petite perle qui frappe les cymbales avec les cornes de son masque tout en jouant, seul, un rock and roll complètement dément qui ferait pâlir d’envie Jerry Lee Lewis (Vurro).
On présente des maudites belles surprises comme ces DJ Sets dans un autobus (Valaire, Karim Ouellet, Paupière) ou ce spectacle de Placard à côté d’une shed à bois, où tout le monde avait la gorge nouée par l’émotion, y compris le grand gaillard avec la guitare en avant de nous. On s’associe avec Le Pantoum et La Bête pour présenter ce qu’il y a de mieux du côté des artistes émergents (allô Lydia!). On casse la baraque au sous-sol en présentant un spectacle de Chocolat qui n’avait rien à voir avec la timide prestation qu’on avait vue au FEQ (pauvre Jésus en croix) ou en invitant Voivod à nous défoncer les tympans une semaine après que le groupe ait joué sur la plus grande scène au Québec. On réalise des fantasmes en invitant Leif Vollebekk et Martha Wainright nous chavirer avec leurs belles chansons. On invite L’Ampli de Québec à nous présenter ses quatre finissants dans un décor enchanteur. On programme Yonatan Gat à jouer son rock psychédélique dans un garage parfait pour l’occasion. On occupe une fois de plus le quai de la meilleure manière qui soit, avec la douce musique de Philippe B et le rock tendre de Timber Timbre qui donne le goût d’embrasser son partenaire ou son voisin.
On reste soi-même en multipliant des partenariats avec des acteurs locaux plutôt que des multinationales. C’est pour ça qu’on boit l’excellente bière de la Microbrasserie de Charlevoix plutôt qu’une insipide Canadian ou Coors Light. Ça rapporte moins financièrement, mais ça rend les consommateurs bien plus heureux (qui se reprennent sur le volume). On respecte ses valeurs environnementales en vendant des gourdes et en servant la bière dans des ecocup réutilisables. Cette année, on invite même les gens à jeter leurs mégots aux endroits appropriés plutôt qu’à terre (et les gens ont généralement répondu à l’appel). On invite les gens à prendre la navette pour se rendre au quai (le message s’est rendu, les navettes étaient bondées, à notre plus grand bonheur). On invite les gens à faire du covoiturage, à prendre la navette Québec-Baie-Saint-Paul ou à tout simplement prendre le train (c’est ce qu’on a fait… ET C’ÉTAIT BEAU).
On trouve des solutions pour répondre à une demande d’hébergement qui ressemble à celle de Bethléem en plein recensement en faisant ouvrir l’Auberge des Balcons un peu plus tôt que prévu et en demandant aux citoyens d’accueillir un nombre grandissant de festivaliers-campeurs. Et ça, c’est en plus du camping officiel et de l’offre hôtelière généreuse (mais saturée)! On vous avertit, si vous comptez aller au Festif, RÉSERVEZ TÔT!
On compte sur une magnifique équipe, que ce soit à la technique, à l’accueil, aux communications, et de nombreux bénévoles fiers de leur t-shirt rouge! On demeure plutôt permissif (la bière dans la rue), on fait appel à un service de sécurité qui en a vu d’autres et qui est pas mal relax (sans être laxiste).
On a la chance d’avoir les meilleurs festivaliers. Festifs à fond tout en étant généralement respectueux des autres, prêts à se coucher à 5 heures du matin et à se relever deux heures plus tard, les yeux encore petits, mais tout sourire. Des gens de tous âges et de toutes les régions du Québec (on a même entendu pas mal d’anglais en fin de semaine, et ce n’étaient pas Lemon Bucket Orchestra qui prenait un break entre ses 18 prestations). Une foule qui répond à l’appel partout, qui sait brasser comme il faut, mais qui sait aussi (généralement) se taire quand vient le temps d’écouter.
On fait tout ça, pis on garde le sourire quand ça va moins bien, quand l’orage s’invite, quand y’a des pépins techniques, quand un groupe brasse un peu trop ou arrive avec des restrictions surprises.
Des premières notes de Richard Séguin aux dernières de Timber Timbre, de notre côté de la clôture, tout était parfait. Juste parfait.
Le cousin sympa du Rockfest, que me disait un ami. On est bien d’accord.
Maintenant, Clément, Charles, Anne-Marie et tous les autres, LA question : comment allez-vous réussir à surpasser ce que vous nous avez fait vivre au cours de la fin de semaine? Comment allez-vous évoluer, grossir sans perdre votre personnalité, conserver votre belle créativité qui génère de si beaux moments pendant 72 heures?
Cette année encore, Le Festif! vient d’atteindre le sommet et il ne peut plus que redescendre.
Naaaaaaah. Si y’a du monde qui peut nous faire mentir une fois de plus, c’est vous autres. Allez, on se revoit en juillet prochain, les amis. On peut pas manquer le plus beau party de famille de l’année!
Merci pour tout.
J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier l’équipe d’ecoutedonc.ca qui a, une fois de plus, été particulièrement active cette année. Nous avons couvert 40 prestations, pris plus de 5 000 photos (et publié près de 500 d’entre elles), arpenté presque toutes les scènes avec un professionnalisme qui me rend fier de notre travail. N’oublions pas que nous sommes tous bénévoles et que tout ce travail, nous le faisons par pure passion. Alors merci à Julien Baby-Cormier, Louis-Solem Perot, Valérie Vinet, Tatiana Picard, Émile Brassard-Gourdeau, Jean-Philippe Grenier et Marie-Laure Tremblay pour votre travail acharné.
Après à peine quelques heures de sommeil, la ville de Baie-Saint-Paul était prête pour une troisième journée dense et éreintante qui allait remplir nos coeurs d’un grand bonheur. On a manqué les imprévisibles de la journée, mais hey, ce n’est pas grave, on en a eu pour notre argent en ti-péché pareil!
Cohorte L’Ampli de Québec
Pendant que mes collègues allaient pleurer de joie en écoutant les jolies chansons de Philippe B, je suis allé au gîte Terre-Ciel pour entendre les propositions de la cohorte 2017 de L’Ampli de Québec. Au menu, quatre artistes/groupes de Québec dans quatre styles différents. Un vrai brunch du samedi matin dans un décor enchanteur.
Le tout a commencé avec Lou-Adriane Cassidy, accompagnée de Simon Pedneault. Celle qui a participé à La Voix et à Destination Chanson Fleuve a montré que malgré son jeune âge, la musique coule dans ses veines. De jolies compositions, de belles envolées, la jeune femme rappelle parfois Klô Pelgag dans son exécution (même si les voix sont bien différentes). En plus de chanter ses propres chansons, Cassidy a interprété une pièce écrite juste pour elle par Les Soeurs Boulay. D’une simplicité désarmante, la prestation n’en a pas moins été accrocheuse. Comme le petit verre de mimosa qui commence tout bon brunch.
Le trio Gilles a suivi. Du bon rock en français, un son qui rappelle parfois une version épurée de Karkwa. Des interventions remplies d’humour. Gilles a montré une fois de plus (je les avais vus au FEQ) qu’il avait un sens de la mélodie assez marqué, ainsi qu’une présence scénique pas piquée des vers du tout. Un groupe qui a déjà toute une chimie (les membres jouent ensemble depuis leur enfance). Un bel avenir!
Nous avons ensuite retrouvé nos amis d’Émeraude. Eux, on les connaît bien. Si Marie-Renée, Philippe-Emmanuel, Simon et Jean-François nous avaient déjà conquis, il leur restait à conquérir le coeur de la cour arrière du gîte. Ce qu’ils ont fait aisément avec leurs chansons pop électro lumineuses qui ont même convaincu quelques spectateurs d’envahir l’espace à l’avant pour danser un brin! Si on se fie à ce qu’on a entendu, le successeur du premier EP du groupe devrait être de la bombe!
La vitrine s’est terminée par une prestation de l’ancienne I.No, Amélie No. Changement total de registre : Amélie roule sa bosse depuis un certain temps, on sait de quoi elle est capable elle aussi, mais on a quand même été agréablement surpris par la puissance de l’organe vocal de la jeune femme. Des chansons tout en soul, pleines d’émotions, une attitude pleine d’énergie, un excellent groupe de musiciens chevronnés pour la soutenir, on avait le sourire aux lèvres lorsqu’on a quitté Terre-Ciel! (Jacques Boivin)
Sarah Toussaint-Léveillé
Ce n’est pas un, mais plutôt deux concerts qui nous attendaient au quai en ce samedi matin plutôt frais, mais ensoleillé. C’est d’abord Sarah Toussaint-Léveillé qui a foulé les planches de la petite scène avec un superbe trio de cordes (Jérémie Roy, Fany Fresard et Marianne Houle). Ses chansons intimistes ont tôt fait de conquérir la foule hautement attentive. Si les premières chansons semblaient légèrement moins inventives, le spectacle a gagné en efficacité, entre autre avec les pièces J’ai perdu un ami et Wake up Without a Passion. Sympathique moment aussi lorsqu’elle a blagué en disant avoir des références à Jean Leloup partout sur son album après avoir incorporé un segment de Je joue de la guitare dans une de ses pièces. On va entendre parler d’elle à nouveau. (Julien Baby-Cormier)
Philippe B
Philippe B a suivi avec Guido del Fabro et Laurence Lafond-Beaulne pour nous présenter en quasi primeur les pièces de son excellent dernier disque La grande nuit vidéo. Quel plaisir de retrouver l’artiste dans ce décor bucolique. Lui-même disait être intimidé de voir tous les visages, mais il n’en a rien laissé paraître. Il était toujours aussi sympathique, expliquant ses chansons, y allant d’anecdotes, tout ça avec spontanéité. Côté musical, nous avons eu droit à un généreux concert puisant généralement sur le nouvel album, mais aussi quelques anciennes comme Archipel, Calorifère, Hypnagogie et « la chanson la plus lente de son répertoire ce qui n’est pas peu dire », dixit Philippe B, La nuit est un fantôme. Au rayon des coups de cœur, chaque duo avec Laurence Lafond-Beaulne (Rouge-Gorge, Sortie_exit et Anywhere) m’a fait parcourir des frissons… quelle voix! Ce fut donc une autre grande réussite pour le Festif! au quai. (Julien Baby-Cormier)
Tiens, pour vous permettre de souffler, petite pause à la rue festive :
Peter Peter
C’est un Peter Peter en très grande forme qui est débarqué sur la scène Hydro-Québec. Sous un soleil plombant, son groupe et lui nous ont livré un spectacle rythmé, explosif, alliant des pièces de Noir éden et quelques succès de ses précédents albums. Bien qu’une majorité du public ne semblait pas connaître cet artiste en arrivant, on s’est vite mis à danser sur l’électro-pop de Peter Peter. De riches empilades de synthétiseurs et un jeu de guitare bien dosé soutenaient une voix très juste, et le chanteur Québécois a dansé, crié et tout donné pour le public de Baie-Saint-Paul.
Peter Peter a livré une version particulièrement percutante de Venus, et est plus tard descendu dans la foule chanter Bien réel à un public charmé par cette proximité. L’ambiance était telle que le groupe est resté un peu plus longtemps que prévu, juste assez pour nous laisser repartir avec le refrain accrocheur de Beauté baroque en tête. (Émile Brassard-Gourdeau)
Lydia Képinski
C’est devant une foule compacte que Lydia vient récolter le prix qu’elle a reçu aux Francouvertes avec sa verbe légendaire (oui oui, déjà). Départ en force avec sa reprise personnalisée du thème des Cités d’Or, avant d’enchaîner avec M’attends-tu suivie d’une reprise de Daniel Bélanger et de son émotif Brise-glace. Malgré un tout petit EP à son actif, elle déborde d’assurance et n’hésite pas à mélanger voix claire à des extraits de discours ou des solos un brin pesants. Le voyage de Lydia ne fait que commencer. Bravo à la scène Pantoum/La Bête pour sa superbe vitrine qui prouve que lorsqu’on se donne de la peine de présenter de la musique d’artistes dits émergents, les gens embraquent et en redemandent. (Marie-Laure Tremblay)
Leif Vollebekk
L’artiste en lice pour le prix musical Polaris était de passage sur la scène de Radio-Canada pour présenter ses pièces planantes et aérées. Derrière ses Rhodes, il est entré dans la matière avec l’excellente Into the Ether de son album Twin Solitude sorti en février sur l’étiquette Secret City Records. Une timidité charmante semblait habiter Leif qui a enchaîné quelques chansons telles que All Night Sedans, Big Sky Country et Elegy avant de s’adresser à la foule venue assister à son concert. Or, Leif n’a pas besoin d’avoir recours au small talk pour conquérir son public : on a juste à l’observer livrer ses chansons avec tant d’émotions pour être captivé. Les grimaces et les contorsions du corps derrière les claviers sont loin de nous rebuter, au contraire. C’est absolument rafraîchissant de voir un musicien interpréter ses chansons plutôt que de les jouer de la même manière qu’elles ont été enregistrées sur l’album. Une belle anecdote de Prince avec le cover de sa chanson How Come U Don’t Call Me Anymore et une improvisation grunge sur Heart-Shaped Box de Nirvana ont ponctué la performance de Leif qui a été, somme toute, sans faille et rassurante. (Valérie Vinet)
Vincent Vallières
Le Festif, c’est aussi être au bon endroit, au bon moment. C’est par hasard qu’un festivalier m’a demandé où se déroulait le spectacle de Vincent Vallières. Après l’avoir renseigné (grâce à l’application du Festif), j’ai moi-même mis le cap sur la rue Breton! C’est installé sur le muret délimitant la propriété de Kim que j’ai assisté à ma première prestation surprise. Totalement à l’aise devant la cour bondée, Vallières a livré une solide performance devant un public déjà conquis. Le répertoire de l’auteur-compositeur-interprète convient parfaitement à ce type de spectacle intimiste. Entre deux classiques, l’artiste nous a raconté quelques anecdotes remontant au début de sa carrière. Avant de conclure avec On va s’aimer encore, Vallières a souligné le plaisir qu’il avait de voir grandir le Festif en harmonie avec la communauté de Baie-St-Paul. L’émotion était palpable lorsque Kim, notre hôte, a remercié la foule pour cet instant mémorable. Je crois qu’il s’agira pour tous d’un souvenir inoubliable. (Jean-Philippe Grenier)
Bernard Adamus
Au rayon des premières parties de luxe, le Festif! pouvait compter sur Adamus. Une foule déjà massive est venue constater que, peu importe l’heure de la journée, Adamus et ses très capables et fidèles complices vont être et mettre le party dans la place. Comme toujours, les morceaux issus de Brun ont mis particulièrement le feu à la place. La table était mise. (Julien Baby-Cormier)
Lisa LeBlanc
Pour une deuxième soirée consécutive, la place Desjardins affichait complet, et avant même l’arrivée sur scène de Lisa LeBlanc, on sentait dans la foule compacte une vague d’excitation sans précédent. On aura pratiquement tout vu : des enfants faisant du bodysurfing, des personnes dans la cinquantaine dans un moshpit ou de nombreuses brassières tirées sur la scène pendant Kraft Dinner, déconcentrant au passage la principale intéressée qui a décroché de façon tout à fait hilarante. Lisa avait l’air de tripper solide et la foule ultra participative (surtout pendant les chansons en français) le lui rendait à merveille. Bon moment aussi lorsqu’elle a réfléchi à voix haute : « T’en rappelles-tu Bernard quand c’est moi qui faisais tes premières parties? » On n’a pas entendu la réponse d’Adamus, mais à voir Lisa LeBlanc rire à gorge déployée, on peut supposer qu’il existe une véritable camaraderie entre les deux. Comme d’habitude, Ma vie c’est de la marde, aujourd’hui élevée au statut de véritable hymne, a mis le feu aux poudres. Ce fut d’ailleurs une splendide idée de la jouer en milieu de programme, parce qu’après ça, rien n’aurait pu mettre fin à l’immense party qui sévissait sur le parterre de la cour d’école. (Julien Baby-Cormier)
Daniel Bélanger
Comment suivre un tel début de soirée? Comment tous ces jeunes gens qui se garochaient dans tous les sens quelques minutes plus tôt réagiront à la proposition somme toute plus sage de Daniel Bélanger? Les craintes se sont évanouies dès le départ. Au son de Tout viendra s’effacer, une pièce vieille d’à peine quelques mois, la foule s’est mise à chanter en cœur sans jamais s’arrêter. Tout au long du concert, le monument Bélanger a pu compter sur cette immense chorale qu’était le public du Festif! déjà bien réchauffé. Quel honneur de voir Bélanger et son groupe puiser dans ce qui semble être une discographie sans fond. Impossible de choisir des faits saillants, tant chaque pièce ou presque transportait la foule visiblement heureuse. Les temps fous, Fous n’importe où, Opium, Le parapluie, Rêver mieux, Intouchable et immortel avec son solo d’ondes Martenot et surtout Dans un spoutnik, furent autant de magnifiques moments où on ne voudrait en aucun cas être ailleurs. Les nouvelles pièces issues de Paloma furent également systématiquement bien accueillies, ce qui démontre bien que cette légende est loin d’avoir atteint son épilogue. (Julien Baby-Cormier)
Klô Pelgag
L’artiste s’est présentée sur scène avec cinq musiciens (dont Marianne Houle qui a donné l’impression de performer avec la moitié des artistes présents au Festif!) pour présenter les pièces de L’étoile thoracique, son dernier album adulé par la critique et ses fans. Malheureusement, malgré une performance quasi irréprochable, Klô Pelgag s’est butée à deux problèmes hors de son contrôle. D’abord le son ordinaire dans la tente Radio-Canada était souvent enterré par des spectacles aux alentours. Ensuite, plusieurs personnes avaient visiblement envie de discuter de leur incroyable journée à Baie-Saint-Paul. Rarement aura-t-on vu une foule aussi irrespectueuse. Les inconditionnels à l’avant (somme toute la majorité des gens présents) auront toutefois pu profiter des merveilleuses pièces offertes par Klô Pelgag. Que ce soit les nouvelles Samedi soir à la violence, Insomnie et Le sexe des étoiles ou les anciennes Nicaragua et La fièvre des fleurs, la talentueuse musicienne donne une performance impeccable appuyée par de solides arrangements musicaux. La prochaine fois, une scène extérieure lui permettra sans doute de laisser sa marque dans l’historique des meilleurs concerts du Festif. (Julien Baby-Cormier)
Yonatan Gat
Hier soir… ce matin très tôt, dis-je, les irréductibles qui ont su braver le sommeil, la fatigue et l’état d’ébriété issus d’une longue journée de promenade et de spectacles en ont eu pour leur argent – façon de parler puisque c’était gratuit – au garage du curé. Il fallait être là pour comprendre l’ambiance qui régnait, puisqu’il est bien difficile de la décrire en quelques mots. Même s’il s’agit d’un trio d’instruments des plus classiques (guitare-basse-batterie), il n’en est rien du style musical de Yonatan Gat, lequel sera tentativement qualifié d’exploration improvisatoire post-punk. Même si c’est difficile à croire, malgré l’heure tardive, la foule ne cessait de grandir (ou de se densifier) plus le spectacle avançait. C’est peut-être en raison d’un son complètement déjanté et d’une foule carpe diem qui s’en donnait à cœur joie dans des mouvements parfois louches de rock’n’roll aux accents psychédéliques. Tels des papillons de nuit attirés par la lumière et la chaleur, les festivaliers étaient happés par l’antre du garage, endroit parfaitement indiqué pour cette prestation délicieusement singulière. L’une de mes belles découvertes du Festif!. (Tatiana Picard)
Timber Timbre
Le tout dernier spectacle du Festif! de Baie-Saint-Paul, sous la tente de la Fabrique culturelle au quai, est toujours un moment fort du festival. Cette année, la formidable équipe des organisateurs a eu la brillantissime idée d’y produire Timber Timbre. Le trio folk-rock ontarien a offert sa prestation en toute simplicité sous un ciel fabuleux, devant une foule attentive mais qu’on devinait très enthousiaste. Pour capter autant que possible l’attention de son public pour ce qu’il s’apprêtait à vivre, le groupe a d’ailleurs demandé de s’abstenir de prendre de photos. D’ailleurs, les photographes officiels n’ont pu en prendre que pendant la première chanson, et c’était parfait ainsi!
Les trois musiciens, généralement peu bavards mais visiblement contents d’être là, ont offert les pièces savamment orchestrées de leur tout dernier opus acclamé par la critique, Sincerely, Future Pollution. La voix quasi onirique du chanteur mêlée aux rythmes hypnotisants, envoûtants de la guitare appuyée par des effets de distorsion vraiment uniques a tôt fait de nous faire plonger dans un état réflexif paisible et de nous faire tanguer doucement vers notre douce moitié. Bref, un spectacle tout en beauté, tout en finesse, réconfortant. Mention spéciale à la fluidité exemplaire des déplacements pour se rendre et revenir du quai, qui a rendu l’expérience encore plus sur la coche! (Tatiana Picard)
Si la météo s’est faite un brin bipolaire en cette deuxième journée de Festif, le public, lui, était sur la même longueur d’ondes!
Plein de beaux shows (prévus et imprévisibles). On vous raconte ce que vous avez manqué.
Miss Sassoeur et les Sassys
Le Motown est pas mort!
C’est dans le cour arrière du gîte Terre-Ciel que Miss Sasseur & les Sassys, récipiendaires du prix ecoutedonc.ca lors du dernier Cabaret Festif!, ont parti le bal de la deuxième journée du festival. Entre le framboisier pis l’shed, les quatre artistes, visiblement dans un mood champêtre, étaient heureux de performer devant un public hétérogène. Pieds nus dans l’herbe, ben chill, Miss Sasseur a réussi à charmer la foule avec ses pièces intelligentes chargées de soul. Soutenue par ses backvocals de feu, Féline Dion, Rose Royce et Tiny Turner, la chanteuse nous a offert une prestation solide qui a mis en valeur son grain de voix de la trempe de Billie Holliday ou d’Etta James. Le band nous a présenté onze chansons au total dont les excellentes Rengaine, le Rythmitou et l’émouvante En même temps. Le public a pu découvrir également une nouvelle chanson dont le titre n’est pas encore canné et une reprise de Niagara adaptée à l’univers charmant de Miss Sassoeur & Les Sassys. (Valérie Vinet)
Louis-Jean Cormier
L’ancien leader de Karkwa avait l’heureux honneur d’ouvrir la série de concerts sur le quai. Ce concert en formule solo permet spécialement aux spectateurs d’apprécier le talent de guitariste de Cormier. Les chansons prennent des allures différentes : Tout le monde en même temps est présenté avec une nouvelle rythmique soutenue par le public alors que Si tu reviens a pour sa part un enrobage plus rock fort intéressant. Nous avons aussi eu droit à deux chansons de Karkwa, un aparté visiblement fort apprécié par les festivaliers. Il a aussi profité de l’occasion pour essayer une nouvelle pièce solo, tâche facile lorsque la foule est sous le charme dès les premiers accords de L’ascenseur jusqu’à la finale de la superbe Fanfare, jouée avant le rappel. Seul bémol, on sent rapidement (encore plus si on déjà vu Louis-Jean Cormier lors de cette tournée solo) que le show est scénographié au quart de tour. Une plus véritable spontanéité, autant dans l’ordre des chansons que de les « lignes qui font rire » serait un atout non négligeable. (Julien Baby-Cormier)
Peter Henry Philips
Damn. Le bout du quai, c’est vraiment l’endroit parfait pour nous faire verser quelques larmes! Le bon vieux Pilou, qu’on connaît mieux maintenant sous le nom de Peter Henry Philips, était seul à la guitare et au piano devant un des paysages les plus majestueux qu’un festivalier peut voir. Le fleuve, les montagnes, les gens tout sourire, la fille du chanteur qui vient spontanément voir papa, les magnifiques chansons du non moins magnifique The Origin, tout était parfait. Même mes coups de soleil ont le sourire! (Jacques Boivin)
Beyries
Sous le nom de Beyries, la programmation indiquait simplement rue St-Adolphe; aucun indice sur l’allure de cette nouvelle scène avant d’y arriver. En entrant sur ladite rue, racoin de Baie-Saint-Paul rarement visité mais extrêmement charmant, on découvrait un piano et quelques percussions juchées sur la galerie d’une citoyenne, la foule assise sur l’herbe d’un joli jardin minutieusement aménagé.
Amélie Beyries et Judith Little-Daudelin nous ont livré une performance sincère et solide, leur évidente complicité contribuant à la bonne humeur générale qui régnait sur la rue St-Adolphe. Quelques interruptions, de l’envol d’un setlist à une courte pause pour réunir un enfant esseulé et son parent, n’ont en rien nui au spectacle, renforçant simplement l’ambiance intime et décontractée qui y régnait.
Enrichie du passage de Louis-Jean Cormier sur J’aurai cent ans et de la performance fougueuse d’un très jeune danseur à quelques pas d’Amélie Beyries, cette première expérience sur la rue Saint-Adolphe fut un immense succès; musique et décor s’alliaient à merveille et personne ne se serait plaint si Beyries avait continué de nous y bercer tout l’après-midi. (Émile Brassard-Gourdeau)
Lemon Bucket Orchestra
Qualifié comme étant le meilleur band de Toronto par Now Magazine, Lemon Bucket Orchestra a envoûté l’auditoire présent à la scène Hydro-Québec. Le soleil nous dardait de ses rayons, la bière coulait à flots et une belle ivresse semblait gagner les gens sur place. Tous dansaient au rythme de la musique balkan-klezmer-gypsy-party-punk que les onze musiciens jouaient avec beaucoup d’entrain. Le groupe nous a livré des pièces de ses trois albums précédents et nous a offert une exclusivité qui paraîtra sur son prochain opus. Descendus dans la foule vers la fin du spectacle, les musiciens nous ont permis de vivre un moment fort et rassembleur. LBO se dirigera vers le Royaume-Unis après le Festif! pour une tournée estivale. Parions qu’ils gagneront certainement plusieurs nouveaux fans. (Valérie Vinet)
De la Reine
Vous le savez. Écoutedonc et le Pantoum ont une relation d’amour depuis leur rencontre. Il est donc normal qu’on vienne dire coucou à la famille musicale de la basse-ville. La petite scène organisée en collaboration avec Le Pantoum/La Bête, derriere le légendaire Tony et Charlo, était parfaite pour accueillir une bonne foule. Le premier groupe, De la Reine, a ouvert le bal avec un style bien particulier. Manquant le fidèle Marco Noël à la basse, Jean-Étienne joua, en plus de son jeu de batterie impeccable, des basses sur un clavier. Odile, la magnifique chanteuse, n’avait pas ses séquences électroniques et chantait dans un micro sans reverb. C’est très rafraîchissant de pouvoir entendre très bien le grain de la voix et constater à quel point De la Reine a une chanteuse incroyable, c’était tout à son avantage. C’est donc dans cette formule « acoustique » qu’on a passé un très beau moment en compagnie de la formation pantoumesque. (Louis-Solem Pérot)
VioleTT Pi
Ah ben, regarde donc, Karl Gagnon qui troque sa chaise pour un balcon! Le fougueux VioleTT Pi est venu présenter une petite prestation surprise sur le balcon du presbytère. Et quelle prestation! Toujours aussi énergique que lorsqu’on le voit full band, le jeune homme a montré que ses chansons ne faisaient pas que rocker : elles vous arrachent le coeur, surtout quand l’interprète se montre un peu plus vulnérable (et nerveux) que d’ordinaire. Entre les chansons (pas toujours jojo, mais toujours fichtrement bien écrites), on a eu droit à quelques moments d’humour (la crème solaire, c’est essentiel pour un roux… et quand Gagnon boit au pichet, c’est pas le verre qui est gros, ce sont les mains qui sont petites). Un maudit beau moment, full sympa. (Jacques Boivin)
Martha Wainwright
Martha Wainwright s’est présentée seule à la scène Radio-Canada avec sa guitare acoustique, sans même avoir de costume de scène. Elle nous a expliqué qu’elle avait traîné une robe mais qu’elle avait finalement conservé son look « Gerry Boulet » par paresse, et pourquoi pas. Visiblement très confortable devant un public conquis d’avance, elle nous a offert une prestation sans faute, envoûtant le chapiteau de sa voix si bien maîtrisée.
Après une entrée en matière assez douce, l’artiste Montréalaise a redoublé d’énergie sur This Life, dansant sans retenue et arrachant de sa guitare tout le mordant qui pouvait s’y cacher. Tirant des pièces de l’ensemble de son répertoire, elle nous a aussi livré quelques reprises en français, dont une vibrante Le cœur est un oiseau qui a grandement plu à la foule. Elle a aussi tenu à nous parler en français tout au long du spectacle, et ce même si elle devait parfois chercher ses mots, nous présentant ses chansons avec quelques histoires cocasses et merveilleusement bien tournées. Nous nous sommes finalement quittés sur Bloody Mother Fucking Asshole, avec un sentiment beaucoup plus positif que celui que l’on semble déceler dans ce dernier titre, soyez-en assurés. (Émile Brassard-Gourdeau)
Dany Placard
Le bonheur du Festif c’est aussi d’assister à des concerts d’artistes que l’on n’attendait pas. À vingt minutes d’avis, les incroyables organisateurs nous on convié devant la shed de la rue de la Tannerie pour une performance intime avec Placard. C’est un type vrai et vulnérable qui est venu nous présenter ses chansons, vieilles et nouvelles, devant une foule totalement à l’écoute. Des spectateurs étaient littéralement émus devant cette performance tant il y avait de l’émotion dans l’air. Quelle solide façon de meubler cette fin d’après-midi. Au rayon des bonnes nouvelles, il y a d’ailleurs ce 11e album qui sera présenté cet automne. On a hâte! (Julien Baby-Cormier)
Chassepareil
C’est toujours un immense plaisir de voir Chassepareil en spectacle. Ils sont rayonnants, leurs douces voix sont réconfortantes et très agréables à entendre. La jeune formation du Saguenay se solidifie vraiment à chaque fois qu’on va les voir. Ils ont désormais une justesse incroyable pour leurs harmonies vocales bien recherchées qui nous rappellent Beau Dommage. À la grande surprise du groupe, plusieurs (on est aussi coupable) chantaient leurs paroles en chœur et plusieurs se risquaient même à faire les harmonies vocales. On a même eu droit à une apparition surprise du très sympathique Mathieu Bérubé pour leur Kyrie (magnifique d’ailleurs, chapeau à la chorale). Un spectacle de Chassepareil c’est une communion folk/trad où le public peut puiser du bien être et du bonheur pur dans ce moment magique…. (Louis-Solem Pérot)
Tintamare
La foule était maintenant impressionnante dans la cour arrière du Tony et Charlo. Devant la scène, une bonne population de hippies semblait prête pour le moshpit qui s’en venait. Nous sommes allés les rejoindre très vite naturellement pour profiter de l’expérience folk sale à fond! La musique part et le public ne se fait pas prier pour danser et chanter en chœur « Dooowwwntooowwnn ». La fanfare était en forme et voulait faire la fête avec nous! C’est alors qu’il s’est mis à tomber quelques gouttes de pluie sur les musiciens et la foule qui voulaient clairement que le spectacle continue. Un élan d’entraide s’est propagé dans la foule pour installer une grande bâche blanche au dessus des musiciens. Je lève mon toupet à tout ceux qui ont tenu l’abri à bout de bras durant tout le reste de leur prestation. On m’a dit que le Festif est rempli de petits moments magiques. Chanter l’importance de la communauté dans un moshpit, sous la pluie, à Baie-Saint-Paul quand des arc-en-ciels appairassent derrière le public, je pense que ça se qualifie pour un de ces moments uniques et incroyables propres au Festif. (Louis-Solem Pérot)
Laura Sauvage
C’est à Laura Sauvage qu’incombait la tâche d’ouvrir le gros concert du vendredi. Accompagnée de trois musiciens, dont Dany Placard à la basse, Laura a présenté ses petits brûlots rock à une foule de plus en plus trempée par l’averse de fin de journée qui sévissait pendant son moment sur scène. Si on se fie à ce qu’on a entendu, le prochain disque (aussi sur les tablettes cet automne) sera encore plus rock, avec même un soupçon de psychédélisme. Certaines nouvelles pièces étaient d’ailleurs encore en rodage. Laura nous a expliqué que ce n’était pas grave, nous aurons les paroles dans le livret avec le nouvel album! Le reste des pièces était issu de son premier disque Extraordinormal, dont la puissante Rubberskin offerte en début de concert. La jeune femme a une attitude très rock, malgré sa tenue diseuse de bonne aventure, ce qui prouve qu’être « badass » ça ne s’improvise pas. La finale un peu scato, sous un immense arc-en-ciel, en aura laissé certains perplexes, mais dans l’ensemble c’était un moment d’une belle intensité. (Julien Baby-Cormier)
Plants and Animals
La nuit n’était pas encore tombée quand Plants and Animals est entré en scène. Profitant d’un hiatus d’enregistrement de son prochain album pour performer au Festif!, le groupe a ouvert le bal avec la chanson No worries tirée de leur dernier album Waltzed in from the Rumbling sorti l’année dernière. Se sont enchaînés ensuite plusieurs tubes tels que Good Friends, Stay, Flowers, All the time et la magnifique pièce Je voulais te dire. L’amour était in the air dans la salle à ciel ouvert, les gens dansaient et chantaient en choeur. C’est dans ces moments qu’on réalise que le festival porte bien son nom. Avant de quitter, le groupe nous a offert la toujours très populaire Faerie Dance de Park Avenue paru en 2008. Solide performance, on sent que le show est rodé au quart de tour. (Valérie Vinet)
Xavier Rudd
À entendre les cris qui ont accueilli cet artiste australien sur scène, les attentes étaient hautes. Elles ne semblent pas avoir été déçues; même selon les standards considérablement élevés du Festif, la foule a conservé une énergie débordante tout au long du spectacle, chantant, sautant et criant sans répit. Xavier Rudd et ses deux acolytes avaient du jus eux aussi. Encadré d’un batteur implacable et de synthétiseurs conviant une nouvelle couleur à plusieurs titres, ce maître du didgeridoo arrivait avec un spectacle dansant et explosif. Nous avons eu droit à un très beau moment dans Breeze, alors que la foule reprenait deux lignes de voix simultanément, et cette soirée aux couleurs reggae s’est terminée sur une excellent interprétation de Spirit Bird avec Xavier Rudd seul à la guitare devant son public. (Émile Brassard-Gourdeau)
Vurro
On ne s’attendait à rien, devant un garage. Il faisait froid, on s’est collé. La porte du s’est ouverte et une lumière jaune nous a aveuglé, mais un crâne bovin est apparu. Maigrichon derriere une batterie, véritable homme orchestre, l’homme de Barcelone cognait fort sur les cymbales avec… ses cornes. Rock N’ Roll à souhait, la musique nous faisait danser une fois qu’on avait réussi à se remettre de la scène qui était devant nous. (Valérie Vinet)
Les Dales Hawerchuk
Des rockeurs du Lac dans un sous-sol d’église de Charlevoix, qu’est-ce que ça donne? Ça donne de la bière qui coule à flots, un moshpit, du body surfing pis un mur de décibels comme on les aime. Les frères Séguin ont beau être en Désavantage numérique, ils scorent à tout coup avec leurs gros rock bien gras et vitaminé. Prestation des plus généreuses, rappel copieux, tout ça s’est terminé avec un des Séguin qui s’est laissé transporter par la foule à travers la salle.
On n’en demandait pas mieux! (Jacques Boivin)
Le Couleur
De retour à la scène Radio-Canada, on avait monté le volume pour Le Couleur. Avec leur musique aux fortes inspirations disco, ces quatre musiciens ont fait bouger une foule assez nombreuse. La chanteuse Laurence Giroux-Do était toute en danse, et son énergie a fait passer le spectacle en un clin d’œil; malgré l’heure tardive, tout le monde sautait dans le chapiteau quand le groupe montréalais a clos avec une solide Voyage Amoureux. (Émile Brassard-Gourdeau)
Karim Ouellet
Karim Ouellet et ses musiciens sont donc arrivés devant une foule bien réchauffée, qui les appelait d’ailleurs en criant depuis un bon moment. Ils ont livré la marchandise, offrant une performance électrisante aux courageux qui étaient encore debout. Olivier Beaulieu, à la batterie, ancrait solidement une formation où trompette et saxophone apportaient une belle richesse. La version de « Cœur Gros » à laquelle nous avons eu droit fut pour moi un gros coup de cœur, et quand la dernière note de « Karim et le loup » a résonné, Karim lui-même étant couché dos au sol, pieds en l’air, cela semblait presque trop tôt, malgré les jambes et l’horloge qui affirmaient le contraire. (Émile Brassard-Gourdeau)
Xavier Caféïne
Elle est loin l’époque où j’assistais au lancement de Gisèle, au Petit Campus! C’est dans le sous-sol de l’église de Baie-St-Paul que Xavier Caféine nous interprétait hier l’entièreté de cet album punk rock qui a marqué les années 2000. Accompagné pour l’occasion du batteur de Voivod, l’artiste nous a démontré que Gisèle a très bien vieilli. C’est depuis un mosh pit continuel que j’ai assisté à la représentation. Quelle énergie! Le public était survolté et en redemandait. Le chanteur, très heureux de faire passer par le Festif la tournée 10e anniversaire de Gisèle, n’a pas eu à se faire prier (haha) pour livrer tous les classiques de cet album phare. Épuisée mais contente, la foule à eu droit à un rappel de deux chansons qui ont su satisfaire les plus nostalgiques : Oh! Chérie et Tu ne peux pas partir. (Jean-Philippe Grenier)
Avant d’oublier…
On a aussi vu un duel de fanfares entre Lemon Bucket Orchestra et Tintamare. C’est d’ailleurs un peu pour cette raison que notre article est un brin en retard aujourd’hui. Tsé, quand le boss fait la fête au lieu de traiter ses photos…
Oh que oui! Le Festif! est commencé! Baie-Saint-Paul s’est mis sur son 31, les festifs sont nombreux, les organisateurs sont souriants, les bénévoles adorables, la musique est bonne, la bière goûte de quoi, tout va bien!
Sauf peut-être un peu de pluie. Mais bon, ça a juste fait tomber l’humidité!
Émile Gruff
Le public était prêt pour débuter les festivités. L’excitation était palpable à la scène Desjardins. Émile Gruff semblait bien content de monter sur scène pour ouvrir cette 8e édition du Festif. Il n’est pas étranger à Baie-Saint-Paul, en plus d’avoir gagné le prix du public cette année au Cabaret Festif de la Relève, il vient d’emménager en ville. Ouvrant la scène Desjardins, Émile présenta ses chansons un brin folk. Il nous chanta des chansons aux textes qui nous raconte ses histoires. L’auteur-compositeur-interprète a quitté Montreal pour aller à Baie-Saint-Paul il y a peu de temps. Père de quatre enfants, il a une approche très rationnelle des textes, s’inspirant de ses faits vécus. Il semble bien à l’aise avec le public et celui-ci semble bien l’apprécier en retour.
Belle vitrine pour lui. Nous souhaitons tout le meilleur pour la suite de son parcours. (Louis-Solem Perot)
Miss Sassoeur et les Sassys
Venu d’un autre univers, Miss Sassoeur et les Sassys se pointe, resplendissant, prêt à livrer son numéro très bien préparé. Leurs harmonies vocales ambitieuses et complexes nous accrochent à leurs voix ainsi que leurs textes. Leur style nous rappelle le temps glorieux des cabarets des années 30, mais avec une touche franchement éclatée. C’est justement grâce à cette singularité qui les a fait gagner le prix du jury au Cabaret du Festif (et le prix ecoutedonc.ca 2017 – on a bien hâte de les inviter à Québec). Ils ont réussi à faire pousser des cris d’animaux à la foule de plus en plus grandissante de la scène Desjardins. Bêtes de scènes, ne les manquez pas lorsqu’ils passeront près de chez vous. (Louis-Solem Perot)
Valaire
Après une brève interruption du spectacle par l’averse, Valaire est venu réchauffer la foule comme il se doit. Avec leur musique tantôt électro, tantôt plus funk, la formation nous en a fait voir de toutes les couleurs. Ils ont des costumes, des chorégraphies, des cuivres, tous les éléments sont réunis pour que la fête commence. Après quelques chansons, on a même eu droit à une apparition surprise de notre Karim Ouellet national qui est monté sur scène pour quelques chansons. Plus leur spectacle avançait, plus l’ambiance était à la fête et le public sautait de partout. C’est à ce moment que j’ai saisis l’énergie du Festif: une foule de jeunes mordus de spectacles et de musique qui n’attendent qu’à passer un moment extraordinaire. Et ça pour de l’extraordinaire, vous êtes à la bonne place. (Louis-Solem Perot)
Caravan Palace
Quand il n’y a qu’une scène sur un site et que tu ne veux pas faire attendre trop longtemps la foule entre deux spectacles tu fais quoi? Tu places Loco Locass dans un escalier extérieur surplombant la foule, je te jure que ton problème est réglé. Et c’est exactement ce que le Festif a décidé de faire juste avant Caravane Palace et c’était très bien joué.
C’est avec les sens un peu amoindris (merci merci de ne pas choisir Coors comme bière officielle), que la foule, munie d’un enthousiasme débordant, accueillie la formation Française Caravane Palace. Leur spectacle est bien préparé, les musiciens sont virtuoses et la chanteuse n’a pas de difficulté à nous transmettre son énergie. L’électro-swing, ça rejoint tout le monde. C’est rythmé, original, impressionnant et ça fait danser. Et pour ça, Baie-Saint-Paul sait danser. Colotis Zoé, la chanteuse, a même lâché: « Je comprends mieux pourquoi on appelle ce festival ainsi ». Le public en redemandait encore et encore, c’était enivrant. C’était leur dernière date d’une tournée Nord-Américaine avant de préparer leur prochain album. Un excellent spectacle qui posa très bien le ton des prochains jours. (Louis-Solem Perot)
Antoine Corriveau
Le Festif nous conviait en primeur dans la chapelle des petites Franciscaines pour un concert de fin de soirée avec Antoine Corriveau. Dans ce décor à la fois majestueux et un brin inquiétant; deux qualificatifs qui s’appliquent également à l’artiste, la foule a eut droit à tout qu’un moment. Corriveau, dans son accoutrement habituel, s’est d’abord présenté seul avec sa guitare classique pour nous servir une version dépouillée de la merveilleuse pièce Rendez-vous, profitant au passage de la réverbération naturelle, un bonus fort appréciable tout au long du concert. Son trio de musiciens est ensuite apparu pour l’intense interprétation de Juste un peu. Ce fut la première preuve du travail remarquable du batteur Stéphane Bergeron, anciennement de Karkwa, dont le jeu est constamment en nuances et en inventivité rythmique. Le groupe a principalement puisé dans son dernier album Cette chose qui cognait au fond de ta poitrine sans pouvoir s’arrêter, soulignant au passage que la présentatrice de CHYZ (Émilie Rioux) est l’une des rares à avoir pu annoncer le groupe sans altérer le nom de son album. Il a ajouté que sa maison de disques n’aimait pas trop l’idée de ce long titre, mais après avoir eu la maturité de les questionner sur le pourquoi de cette hésitation, il est allé de l’avant avec ce titre casse-gueule.
La foule à aussi pu profiter d’une nouvelle composition, un rare « downer » selon son auteur, une pièce sombre sur la rupture amoureuse; sujet de chanson populaire, mais ici exploité avec un angle prometteur. Il n’aura pigé qu’une paire de chansons sur son album précédent: une version quasiment psychédélique de Tu es comme la nuit ainsi qu’une magnifique version du Nouveau vocabulaire. Pour le rappel, Antoine Corriveau s’est armé d’un micro sans fil pour retrouver son groupe à l’arrière de la chapelle pour nous offrir une version ultimement inquiétante des Hydravions de trop à l’orgue. Cette première soirée fut une grande réussite, et on peut sans conteste supposer que le festival voudra réitérer l’expérience avec d’autres artistes. La barre sera cependant haute pour trouver un aussi bon « fit » que le divin Corriveau!… (Julien Baby-Cormier)
Dans deux semaines, quelques jours à peine après avoir sillonné les rues de Québec dans tous les sens, nous nous dirigerons à Baie-Saint-Paul pour vivre Le Festif, le petit festival qui est devenu grand et qui propose à ses milliers de visiteurs une tonne d’artistes et de groupes de tous les horizons.
Aujourd’hui, même si on aurait envie de vous dire qu’ils sont tous incontournables, on vous présente cinq de ces artistes que vous ne devez absolument pas rater :
Miss Sassoeur et les Sassys
Ce petit groupe fort sympathique a impressionné de nombreuses personnes, dont l’auteur de ces lignes, lors de son passage au Cabaret Festif! de la relève, cet hiver. Les airs minimalistes, les choeurs accrocheurs des Sassys et la voix full soul de Miss Sassoeur ont permis à la formation de partir avec de nombreux prix, dont le prix du jury et le prix ecoutedonc.ca! Le slogan du groupe, lancé comme un gros « Punk’s Not Dead »? Le motown n’est pas mort! Avec ces charmants personnages, il est plus vivant que jamais!
Place Desjardins, 20 juillet, 19 h Gîte Terre-Ciel, 21 juillet, 11 h
En seulement trois albums, Antoine Corriveau a réussi à se tailler une place importante dans le coeur des mélomanes québécois. Son plus récent album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter est un chef-d’oeuvre applaudi à l’unisson par la critique d’ici. Un album riche, complexe, qui suscite des émotions qu’on ne pouvait pas ressentir en écoutant de la musique. Sur scène, Corriveau réussit, avec ses complices, à nous faire vivre une expérience tout aussi riche que sur l’album. Le spectacle présenté au Festif! sera unique en son genre. Antoine, dans une chapelle. On a déjà les poils à la verticale juste à y penser. Ça ne peut qu’être grandiose.
Chapelle des Petites Franciscaines de Marie, 20 juillet, 23 h 59
Ces légendes du Metal originaires du Saguenay auront, à peine une semaine plus tôt, assuré la première partie de Metallica devant 100 000 personnes. Imaginez la chance que nous aurons de pouvoir voir Voivod, qui a trente ans de carrière au compteur, dans le mythique sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul. On s’attend à une grand-messe. Un peu noire, mais bon… Apportez vos bouchons, attendez-vous à vous faire brasser, et surtout ne vous habillez pas trop chic. Ça va être un méchant beau party!
Sous-sol de l’église, 22 juillet, 20 heures
Philippe B
Ah, les spectacles au Quai! On y a vu Corriveau, Avec pas d’casque, Safia Nolin et Fred Fortin. Autant de moment magiques. Imaginez maintenant le grand Philippe et les magnifiques chansons de son plus récent album La grande nuit vidéo avec une vue magnifique sur le fleuve, une brise saline et quelques goélands qui s’exclament eux aussi! Une des premières occasions de voir ce nouveau spectacle. Dans un décor des plus enchanteurs!
Finaliste à Granby et au Cabaret Festif! 2016, gagnante des Francouvertes, récipiendaire de nombreux prix, on se dit une chance que Lydia ne trippe pas sur les concours! Jeune femme de qui on dit que le talent lui sort par les oreilles, une personnalité unique qui lui permet d’être attachante même lorsqu’elle est cinglante, des chansons qui semblent parfois concoctées par un savant fou, un mélange incroyable des genres et un EP qui ne semble être que la pointe de l’iceberg. Préparez-vous à tomber sur le derrière.
Scène Pantoum/La Bête (cour arrière du Tony et Charlo), 22 juillet, 16 h 30
Damn. La dernière fois que nous avons vu We Are Wolves, nous en avons pris la gueule! Seuls survivants de la vague art/dance/punk/électro du début des années 2000, ils poursuivent avec WRONG le tournant new-wave qu’ils avaient déjà amorcé. We Are Wolves, ce sont trois bêtes de scène qui déploient une énergie foudroyante. On va danser jusqu’à épuisement. Et cela est juste et bon.
Allez donc voir la liste complète des artistes sur http://lefestif.ca/! Vous verrez, vous comprendrez pourquoi n’en choisir que cinq a été un exercice des plus cruels! Grouillez-vous, y’a déjà quelques shows sur le point d’afficher complet.
#jaihateaufestif : un mot-clic qui résume l’état d’esprit de pas mal toute l’équipe aujourd’hui pendant que nos amis du Festif! de Baie-Saint-Paul dévoilaient la programmation de la 8e édition, qui aura lieu du 20 au 23 juillet prochain.
On vous avoue que personne dans notre équipe n’était inquiet, la preuve, c’est que la chambre de plusieurs était réservée depuis le lendemain du 7e Festif. Les organisateurs du petit festival devenu grand, Clément Turgeon en tête, sont avant tout des passionnés de musique et des trippeux de première. Ils savent concocter une programmation qui plaira à un peu tout le monde, comme en témoigne le nombre grandissant de festivaliers chaque été, même si le Festif est pris en sandwich entre le Festival d’été de Québec et Osheaga.
Pour 2017, Turgeon et ses complices sont restés fidèles à leurs racines tout en offrant beaucoup de punch : en plus de la venue de grosses pointures d’ici comme Daniel Bélanger, Lisa LeBlanc, Klô Pelgag, Karim Ouellet, Richard Séguin et Bernard Adamus, le Festif! recevra le groupe français très dansant Caravan Palace, l’Australien Xavier Rudd et les légendes du metal Voivod (qui aura joué sur les Plaines à peine quelques jours plus tôt en première partie de Metallica avant d’enflammer le mythique sous-sol de l’église). Cela sans compter le retour des toujours festifs Bran Van 3000!
Et si on analysait ça plus en profondeur?
Tout d’abord, au moment d’écrire ces lignes, on ne connaît l’horaire quotidien des spectacles que pour la grande scène (on corrigera l’article en conséquence plus tard ce soir). Cela dit :
La Scène Desjardins (la scène principale), qui a toujours été grand public, devrait être bien remplie une fois de plus cette année. Le jeudi 20 juillet, la soirée commencera avec les gagnants du Cabaret Festif! de la Relève, Émile Gruff (prix du Public) et Miss Sassoeur et les Sassys (prix du Jury et… prix ecoutedonc.ca), puis se poursuivra avec un party dansant mettant en vedette Valaire et Caravan Palace. Le vendredi, on nous a promis une autre magnifique soirée avec Laura Sauvage et Plants and Animals qui ouvriront pour Xavier Rudd. Enfin, le samedi, les amateurs de musique d’ici s’en mettront plein les oreilles avec Bernard Adamus, Lisa LeBlanc et Daniel Bélanger (qui revient en force avec l’excellent Paloma).
On serait déjà heureux si c’était tout ce que le Festif! nous offrait, mais voyez-vous, il y a plus : pendant qu’au chapiteau Sirius XM, on va danser et rapper avec Alaclair Ensemble, Loco Locass, Rednext Level, KNLO, Le Couleur et Bran Van 3000, le petit Jésus sur le crucifix du sous-sol de l’église aura envie de faire des devil horns avec la venue de Xavier Caféine, Les Dales Hawerchuck, Voïvod, Groovy Aardvark, Chocolat et Weaves (un groupe de Toronto fort apprécié par notre Marion à nous).
Et pour faire pleurer le rédac-chef, quoi de mieux qu’un concert d’Antoine Corriveau à la chapelle des Petites Franciscaines de Marie? La voix rauque de Corriveau, le violoncelle de Marianne Houle, c’est un moment magique assuré. L’écho entourant la perfection d’une chanson comme Deux animaux…
D’autres moments forts, ce sont les spectacles de midi au Quai et cette année ne fera pas exception : Louis-Jean Cormier (en solo, comme dans ses passages secrets), Philippe B (avec plein de nouveau matériel) et Timber Timbre (on a apprécié leur nouvel album) titilleront nos oreilles pendant que nos narines se feront chatouiller par une brise un brin saline.
Ajoutez à cela les shows au chapiteau Radio-Canada (Klô Pelgag, Karim Ouellet, Martha Wainwright et Leif Vollebekk), les shows gratuits à la scène Hydro-Québec (Peter Peter, Le Vent du Nord et De Temps Antan et Lemon Bucket Orkestra) et plein d’autres spectacles présentés un peu partout par des artistes comme Yonatan Gat (vous ne savez pas où, mais vous allez tripper), Vurro, Beyries, Paupière, Sarah Toussaint-Léveillée, Les Bleu Pelouse, Tintamarre, Chassepareil, De la Reine, Bad Dylan, Renard Blanc, Les Viandes Froides, ainsi que la cohorte 2016 de l’Ampli de Québec. Sans oublier la rue festive, qui sera animée par La Compagnie Albedo (Bruxelles), Le Quatuor Stomp, Circo Comedia et plusieurs musiciens ambulants.
Vraiment, la ville de Baie-Saint-Paul aura rarement été aussi belle! Notons que grâce à un nouveau partenariat avec le Train de Charlevoix, les détenteurs de billets et de laissez-passer du Festif pourront bénéficier d’un rabais sur les allers-retours entre Québec et Baie-Saint-Paul. Belle façon de laisser votre voiture au Parc des Chutes-Montmorency et de ne pas avoir à vous inquiéter d’être pris dans le trafic!
Petit conseil : prévoyez faire du camping (les organisateurs ont prévu le coup et il y a un pas pire terrain pas trop loin), il ne reste presque plus de chambres disponibles au centre-ville.
Pour plus de renseignements (et acheter vos billets) : lefestif.ca
Oh, et voici des photos de nos aventures lors des deux dernières éditions du Festif :
(Image à la une – Photo : Francis Gagnon/Le Festif!)
Il n’y a pas trente-six façons de mettre un terme à un festival magique comme Le Festif. Si, l’année dernière, la pluie avait quelque peu gâché l’apothéose, cette année, le soleil était de la partie et le quai de Baie-Saint-Paul était sur son 31 pour la grande finale avec Fred Fortin et tous ses complices.
Le site débordait de partout, mais ce n’est pas grave, rien ne pouvait gâcher ce moment magique. Fortin, Langevin, Lafontaine, Joly et Tellier avaient visiblement hâte de monter sur scène et donner ensemble ce premier spectacle de la tournée Ultramarr.
Bien entendu, le programme de la journée se concentrait sur ce sublime dernier album de Fred Fortin et c’est avec Oiseau que nous nous envolons avec le groupe. On ferme les yeux quelques instants, on a l’impression d’être dans le chalet des Fortin au Lac. Ça sent le bois, ça sent le feu de camp, ça sent… LA BRISE DU FLEUVE? Ben oui, on se réveille, on se rend compte qu’on est probablement au seul endroit au monde où Fred peut être plus magique que dans son patelin. On ne les refermera plus, question de profiter au maximum de ce rêve éveillé.
Pendant 10 $, la fatigue se fait sentir. On a beau apprécier le spectacle devant nous, les sourires qui s’échangent entre les musiciens qui ont donc l’air d’avoir énormément de fun (particulièrement Sam Joly, qui semble toujours en pleine extase derrière sa batterie), les émotions prennent le dessus. Ça goûte un peu le sel sur mes joues. Je sais pas si pleurer en arrière pendant que Fred Fortin chante 10 $, c’est viril, mais je m’en fous un peu, ça fait du bien.
Un peu plus loin, Fortin fait un petit tour sur Plastrer la lune. Madame Rose avait pris des couleurs (ça doit être le soleil) et la pièce-titre rentrait dans le dash. Après une sympathique Tapis noir, c’est l’heure de Molly. Ce joli blues-rock aux accents country et aux choeurs mâles à souhait qui vient tant me chercher par les tripes. Ému encore je suis. Je ne suis pas le seul, le soleil se reflète un peu plus dans les yeux du monde. L’humidité monte d’un cran.
Vient le tour des vieilles. Venus, du plus récent Gros Mené, réveille tout le monde. Sam Joly, qui tenait à ce que les gars jouent cette chanson, tapoche son drum en affichant un sourire 360 degrés. Les autres gars groovent autant. On s’échange des sourires, on hoche la tête. On fait pareil dans le public. Sur les planches en bois de l’allée à côté de la scène, les passants se font des high fives. Fortin lance Scotch qui, telle une bombe, nous explose en pleine face. C’est bon, c’est lourd, c’est sale. Ça donne soif. Ma blonde irait bien se chercher une bière. De mon côté, je prendrais bien une slush. Ça aide à faire passer le motton.
Je regarde à terre : un billet de dix dollars traînait, comme ça, et personne n’était autour. Comme un signe du destin. C’est pas HD, c’est ben plus fort.
Au rappel, Fred 1er chante Mélane, puis Dollorama. C’est l’orgasme. Même si on sait qu’on va tous être pris dans un immense bouchon de circulation, pas grave, on a trop de plaisir, on reste. Ça a valu la peine juste pour la finale : sur Ultramarr, nos voisins se mettent à danser un continental. On les regarde aller pendant que Fortin chante un peu comme Dylan pendant que Lafontaine martèle les touches de son piano. Que des sourires. Partout.
Et la septième édition du Festif s’est terminée exactement comme elle a commencé : par une ovation debout.
Bilan
Dès le lancement de la programmation l’hiver dernier, on savait que Clément Turgeon et ses complices allaient battre des records. L’affiche, la grille horaire, tout était parfait sur papier. Ne restait plus qu’à voir l’exécution, compter sur la participation des festivaliers et faire quelques sacrifices humains pour demander la clémence de Dame nature.
Sur le plan de l’exécution, nous avions peu d’inquiétudes. Cette bande de passionnés connaît son affaire et sait s’entourer non seulement des meilleurs, mais aussi de gens aussi passionnés qu’eux. À notre arrivée jeudi, tout était prêt, les artistes du jour faisaient leurs tests de son et malgré leur fatigue déjà fort évidente, les organisateurs étaient prêts avec un grand P. En passant, un gros bravo à l’équipe des communications qui, cette année, nous a donné un grand coup de pouce en mettant sur pied une salle réservée aux médias qui a été des plus utiles (ne serait-ce que pour son accès à Internet).
Puis le monde a commencé à arriver. On a été 28 000 personnes de tous âges et de tous lieux (mais principalement de Québec, de Montréal et du Saguenay) à participer d’une façon ou d’une autre au Festif. Pour une ville qui, d’ordinaire, en compte quatre fois moins, c’est mucho mundo! Pourtant, partout où nous sommes allés, nous avons été accueillis avec gentillesse et professionnalisme. Les gens de Baie-Saint-Paul sont de plus en plus heureux de voir arriver cette horde de jeunes et moins jeunes venus faire la fête dans leur belle petite ville. Le café à l’arrière de la confiserie/crèmerie était ouvert jusqu’aux petites heures du matin, tant qu’il y avait des clients, et on y accueillait les gens avec le même sourire à une heure du matin qu’au beau milieu de l’après-midi.
Vous savez ce qu’on a remarqué aussi? Le respect. C’est un bien grand mot, mais ici, il est appliqué à la lettre. Pendant la prestation surprise de Half Moon Run au FEQ, j’ai souvent vu davantage de téléphones cellulaires levés et en train d’enregistrer que de musiciens s’exécuter sur la scène. Au Festif? Même dans un moment unique comme Basia Bulat au bout du quai, on prenait une photo ou deux et on serrait le téléphone dans sa poche. En fait, les fatigants, c’étaient nous, les médias, et après quatre chansons à bombarder la chanteuse de tous bords, tous côtés, nous avons apprécié le spectacle nous aussi. Le moshpit était infernal au show de GrimSkunk. Le plancher était imbibé de bière et les guerriers se rentraient joyeusement dedans, perdant très régulièrement l’équilibre et se retrouvant souvent les quatre fers en l’air. Aussitôt, un paquet de mains apparaît pour aider notre nouvel ami à se relever.
L’exécution, donc, était excellente. Sauf pour une chose : il faudra vraiment insister sur l’existence de la navette entre le quai et le centre-ville. Il faudra ajuster son horaire : si on osait demeurer au rappel des shows, on risquait de manquer notre retour et de devoir marcher. C’est ce qui est arrivé au spectacle d’Avec pas d’casque, à notre grand regret. Ce petit coup de bol m’a fait manquer Saratoga et je m’en mords encore les doigts! L’an prochain, on aide le Festif à passer le mot et on remplit les gros autobus jaunes. De leur côté, les gens du Festif ont déjà promis d’apporter des améliorations!
Mais hé, si c’est ça notre principal point négatif…
Musicalement, ce qui est quand même la raison d’être d’un festival de musique, tout était parfait. Toujours ce savant dosage, ce crescendo qui commence en douceur au début de la journée (difficile de faire plus doux qu’Avec pas d’casque et Safia Nolin) pour terminer au beau milieu de la nuit en force avec des concerts complètement fous. Ajoutez à cela les nombreuses surprises et vous avez, à une heure de Québec, le festival le plus parfait auquel j’ai eu la chance d’assister. À un point tel que tant que je devrai choisir entre Le Festif, le Newport Folk Festival et Wayhome, ce sera toujours Le Festif qui va l’emporter.
Comment en serait-il autrement quand, en plus des spectacles réguliers, on me propose Tire le coyote sur le bord du feu, Saratoga sur un balcon, Kouna dans une ruelle, Basia Bulat au bout du quai, Dumas à l’Accommodation (où il a même offert une supplémentaire aux fans qui n’ont pas pu entrer… oui, oui, un show surprise en supplémentaire, du jamais vu!), David Marin dans le bois et La Famille Ouellette dans le stationnement de l’église, à deux heures du matin? Je croyais avoir vu le summum du beau l’année dernière au show d’Antoine Corriveau, mais Basia Bulat n’avait d’équivalent que cette prestation de Martha Wainwright au cap Bon-ami l’an dernier. Et encore, je crois que j’ai préféré Basia. Fallait la voir, les yeux au ciel, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, en train de vivre le moment présent. Fallait l’entendre avec sa voix d’ange et ce vieux piano, qu’elle a caressé avec amour.
C’est aussi ça, Le Festif. Des images qui restent gravées dans la mémoire longtemps. Des souvenirs impérissables. Plein de nouvelles amitiés.
Parmi les spectacles réguliers, on retiendra la prestation magique de Gab Paquet, qui a inauguré la grande scène avec un aplomb et un showmanship qui montrent que ce gars-là a tous les outils pour réussir. Francis Faubert a aussi servi toute une leçon de rock (dommage qu’on l’ait si peu écouté – heureusement que le public s’est repris ensuite pour Les Goules). Plume Latraverse, accueilli par une ovation debout, qui chante quelques-unes de ses plus belles chansons. Avec pas d’casque qui fait pleurer tout le monde avec de magnifiques nouvelles pièces (on a tellement hâte d’entendre l’album!). Safia qui chante Ayoye au Quai. Mathieu Bérubé qui met tout le monde dans sa petite poche d’en arrière avec ses chansons d’été. Sunny Duval qui nous fait danser. La danse en ligne à Canailles. Basia qui pleure sous le chapiteau. Perreau qui essaie de sauter plus haut et plus loin que le chanteur de Busty and the Bass (va falloir mesurer à partir des photos, Yann) et qui, pendant la prestation de Beat Market, fait un brin de pole dancing. Grimskunk qui transforme le sous-sol de l’église en sauna. Serge Brideau, des Hôtesses d’Hilaire, qui a l’air du génie dans Aladdin (costume parfait pour un sauna). Klô qui accompagne VioleTT Pi. On pourrait continuer encore longtemps, mais à chacun ses souvenirs, et Le Festif en est une maudite belle source.
Je m’en voudrais de passer sous silence tous les efforts consentis par l’équipe à l’égard du développement durable. Encore là, toutes les bonnes décisions sont prises. Les ecocup, les gourdes, la navette, le ramassage très rapide des déchets, l’accent sur les produits locaux, alouette, tout ça, ce n’est pas du marketing, ce sont des valeurs que je sais très chères aux organisateurs.
En fait, c’est vraiment ça, Le Festif. Même après sept ans. Même après être passé de 2 000 à 28 000 visiteurs.
Il est resté comme ses organisateurs : même en étant devenu l’un des festivals les plus populaires au Québec, il demeure lui-même, bien modeste, les pieds bien ancrés sur Terre. Un festival qui refuse des dizaines de milliers de dollars par année de la part des grandes brasseries pour favoriser l’excellente micro de la place. Un festival qui offre la chance aux producteurs et aux commerces locaux de se mettre en valeur et d’offrir des produits de qualité à prix raisonnable. Je n’ai aucun mal à croire que si jamais Louis Bellavance et Arnaud Cordier quittaient le FEQ, un Clément Turgeon pourrait tirer son épingle du jeu à leur place. Mais vous savez quoi? Si on offrait une grosse job du genre à un des membres de l’équipe du Festif, je les sais assez attachés à leur coin de pays, à leurs familles, à leurs amis pour refuser poliment et travailler encore plus fort à continuer à faire du Festif l’incontournable qu’il est devenu.
Pas pour rien que même ceux qui avaient leur accréditation au sein de notre équipe avaient acheté leur passeport. On fait juste notre part.
Merci à Clément, Charles, Anne-Marie, Gabrielle, Marc, ainsi qu’à tous les employés, bénévoles et partenaires du Festif. Vous pouvez être fiers de vous. Chaque fois que je vais chez vous, je me surprends à avoir envie d’y déménager, moi qui suis plutôt du type urbain qui préfère le métro(bus) à l’auto. En grande partie à cause de votre dynamisme. Vous êtes contagieux.
Merci à mon équipe de guerrières : Valérie Vinet, Marie-Thérèse Traversy, Tatiana Picard et Marie-Laure Tremblay qui ont donné leur 110 % tout au long du Festif. Vos efforts ont donné toute cette série de souvenirs. Vous êtes précieuses, mesdames, et j’espère pouvoir compter sur vous encore longtemps.
Festif, il ne me reste plus qu’une chose à te dire : À l’an prochain.
Vous vous en rendez sûrement compte, il est arrivé un moment où nous nous sommes dit « de la chenoute » et où nous avons choisi de profiter pleinement du Festif, quitte à sortir nos comptes rendus une semaine plus tard. Faut dire que pour cette troisième journée, nous étions gâtés! Safia, Basia, Yann, Ariane, Steve, Sunny, les Hôtesses et bien d’autres nous attendaient un peu partout à Baie-Saint-Paul pour cette troisième journée fort chargée.
Safia Nolin
Disons qu’il y a pire dans la vie que d’écouter Safia nous chanter la tristesse sur un quai, avec la splendeur du paysage Baie-Saint-Paulois en toile de fond. «J’ai zéro envie de vous regarder», a lancé à la blague l’auteure-compositrice-interprète qui faisait dos à la beauté de la nature. En toute intimité, sous le soleil cuisant, elle a livré plusieurs compositions mélancoliques avec son complice Joseph Marchand, dont La laideur, Si Seulement, Acide et Ce matin.
Fidèle à elle-même, Safia s’est adressée au public avec toute sa spontanéité et son grand sens de l’humour. Elle nous a raconté sa brève expérience de la nuit d’avant au Festif et son admiration pour Rihanna et Offenbach, avant d’entamer ses belles versions de leur succès respectifs, soit Work et Ayoye. «Je suis surexcitée de vivre !», a laissé tomber la jeune femme, émue par la grosse dose d’amour que lui envoyait l’assistance.
Pour contraster avec la chaleur de l’ambiance et de la météo qui enrayait toute froideur, la musicienne nous a offert ses pièces Igloo et Noël Partout. En guise de rappel, c’est une reprise fort réussie de My heart will go on qui nous a fait frissonner, malgré la sueur qui ruisselait sur nos visages. En regardant l’eau s’étendre à perte de vue, on se serait cru sur le titanesque bateau. (Marie-Thérèse Traversy)
Basia Bulat (prestation surprise au quai de Baie-Saint-Paul)
En début d’après-midi, tout au bout du quai, la gang du Festif nous réservait un moment extrêmement privilégié en compagnie de Basia. Aux abords du fleuve, un paysage enchanteur à couper le souffle et un piano en bois, celui sur lequel Mara Tremblay avait fait courir ses doigts l’année dernière. Alors que le soleil était à son zénith, elle est arrivée comme un rayon de plus, celui qui brillait encore plus fort que les autres.
Souriante et lumineuse, elle s’est assise puis, tout le monde s’est tu. Nul besoin de vous dire que je m’étais installée aux premières loges (autrement dit, à ses pieds) pour vivre à fond cet instant de pur bonheur. Se sont succédées, sous le ciel d’un bleu immaculé, les sublimes La La Lie, Time et Fool. Chaque fois que j’entends Basia chanter, je suis renversée par la pureté de son timbre vocal.
«C’est la plus belle place où j’ai fait un spectacle», a confié l’artiste, visiblement émerveillée par la beauté du lieu. Timide, elle a ensuite recueilli les demandes spéciales. À notre plus grand plaisir, c’est Tall Tall Shadow qui a remporté le vote. Tristement, on a dû s’éclipser avant la fin, mais on se consolait, car on avait la chance de la retrouver pour un spectacle en formation complète, à peine quelques heures plus tard. Je décerne tout de même à cette trop courte prestation, le point culminant, l’ultime coup de cœur de mon Festif. Un moment surréel, d’une simplicité désarmante. Un véritable rêve éveillé. (MTT)
C’est avec des splash de sueur que Dumas est grimpé sur le comptoir pour faire chanter les chanceux qui sont entrés dans le dépanneur. Le plafond a presque levé quand le charismatique chanteur a empoigné sa guitare pour nous régaler de ses succès (Miss Ecstasy) et d’une reprise de Leloup (Nathalie). Le tout nous a donné soif, comme la dame qui buvait sa bière de micro au goulot, sur le comptoir! On remercie Dumas pour sa générosité : il a permis à une 2e batch de remplir l’endroit, même si je suis sûre que ma cohorte était la plus expressive. On le revoit plus tard dans plus grand! (Marie-Laure Tremblay)
Sunny Duval
Après avoir enflammé le Mouton noir la veille, Sunny et ses acolytes étaient de retour, cette fois sur la scène Hydro-Québec, juste avant Canailles. Il faisait beau, il faisait chaud, de nombreux curieux étaient venus voir ce que Duval proposait et ils ont été servis, ce dernier plongeant surtout dans l’excellent New Wave de plage pour faire danser les festivaliers.
Nous sommes arrivés un peu en retard (au son de Bananana – danser en marchant nous a sûrement retardés davantage), soit juste à temps pour voir Mara Tremblay taper sur une noix de coco pour la délicieuse Noix de coco sur la tête. Ça tombe bien, il était 4:20 PM dans les Maritimes! Si Sunny et Marie-Anne (Arsenault) étaient habillés sobrement, Mara, elle, sortait du lot avec ses jeans déchirés, son haut léopard rose et son maquillage tout droit sorti d’une comédie musicale des années 1980.
C’était comme on s’y attendait : sympathique, festif, joyeux et bon enfant, même dans les moments les plus tendres. Seul bémol : même avec mes bouchons bien vissés dans mes oreilles, le son était un peu fort. Ça explique peut-être pourquoi les festivaliers gardaient une bonne distance et n’osaient pas trop s’approcher de la scène… (Jacques Boivin)
Basia Bulat
L’artiste et ses trois musiciens nous ont donné un spectacle mémorable sous un chapiteau bondé de festivaliers fébriles et enthousiastes. Parfois assise derrière son clavier, d’autres fois sa guitare au cou ou agitant vigoureusement sa tambourine, elle a interprété les pièces de son album Good Advice, en lice pour le prestigieux Prix Polaris. Nous avons également pu entendre Five, four, Wires et It Can’t Be You, tirées de l’opus Tall Tall Shadow.
Nos yeux se sont noyés quand elle a redonné vie à sa petite harpe âgée de 101 ans sur la délicate composition The Shore. «Ce n’est pas parfait, mais c’est très beau», a-t-elle dit en décrivant le son unique du précieux instrument. Puis, devant un auditoire qui l’acclamait bruyamment et qui lui a offert de multiples ovations, elle a à son tour essuyé quelques larmes avant de nous laisser un dernier cadeau dans la langue de Molière : la rêveuse Ballade à Toronto de Jean Leloup. Décidément, cette grande dame nous a fait passer par toute une gamme d’émotions ce jour-là. (MTT)
Anatole
Chose promise, chose due. Eh oui! On nous avait promis de la cuisse, puis on en a eu. Notre chouchou Anatole ne s’est même pas fait attendre pour se départir de ses étoffes féminines – étrange robe verte et chapeau noir à larges rebords – et révéler au grand jour sa blancheur partiellement dissimulée par un léotard noir. On imagine qu’il a sans doute été encouragé par le soleil, la chaleur et la beauté de la foule réunie derrière le Tony et Charlot pour l’occasion. Il faut dire que le personnage n’a pas l’habitude de laisser libre cours à ses pulsions à une heure aussi hâtive, parmi familles et non-initiés. On comprend qu’il se soit gardé une petite gêne dans les circonstances, mais on a quand même pu l’observer prendre d’assaut la terrasse du pub pour notamment déguster avec passion une frite dans l’assiette d’une cliente (pendant Le grand sommeil), puis s’adonner à des contorsions tendancieuses à proximité d’une vaillante spectatrice en chaise roulante. Nous avons malheureusement dû quitter tôt pour assister à d’autres prestations, mais nous sommes convaincus que les personnes présentes en ont eu pour leur argent jusqu’à la toute fin – même si c’était tout à fait gratuit! Mention spéciale au thé glacé rafraîchissant et autres bouchées offerts pour presque rien par le Pantoum. (Tatiana Picard)
Yann Perreau
Sur la scène principale, c’est un Yann en feu qui a servi son album Le Fantastique des astres et autres succès à une foule qui ne demandait qu’à danser. Tout juste arrivée du spectacle de Basia Bulat, j’ai malheureusement loupé les premières chansons, dont l’excellente Barcelone. J’ai quand même eu l’opportunité de me réchauffer au rythme de Momonna, Faut pas se fier aux apparences, Le président danse autrement, La vie n’est pas qu’une salope et Le bruit des bottes.
Comme si c’était arrangé avec le gars des vues, une volée d’oiseaux a traversé le ciel à l’arrière de la scène, quelques secondes avant que les premières notes de J’aime les oiseaux soient jouées. Un moment de tendresse dédié aux familles a suivi avec T’embellis ma vie puis, un saut en bas de la scène a vivifié la marée humaine sur un Baby Boom explosif avant de virevolter sur l’ode à l’amour, C’est beau comme on s’aime, en fin de parcours. Un apéro des plus dynamiques. (MTT)
Ariane Moffatt
En grande forme, la musicienne est apparue sur scène avec ses acolytes habituels et ses chansons électro-pop propices aux déhanchements. «Salut les festifs!», a-t-elle crié d’emblée. «Je vais d’abord vous hypnotiser pour ensuite pouvoir faire ce que je veux avec votre corps.»
La mise sous hypnose s’est amorcée avec 22h22 et Rêve. Sur Les tireurs fous et Je veux tout, les corps commençaient progressivement à se délier. Mention à Jonathan Dauphinais pour son invention audacieuse, le keybass. Acrobatie musicale sur Tous les sens quand il s’accroupit pour faire vibrer les cordes à l’aveugle pendant qu’Ariane se sert de son dos comme support à clavier.
C’est sur la pièce Debout (et son intro de Let’s Dance de Bowie) que le lâcher prise s’est pointé le bout du nez. À cette étape, on ne résistait plus. Seule à la guitare, la musicienne s’est ensuite groundée avec Je reviens à Montréal, version clin d’oeil «Je reviendrai à Baie St-Paul», avant de se dechaîner à la batterie sur In The Air Tonight de Phil Collins.
Un mix estival Soleil Chaleur/Eye Of The Tiger ainsi que l’exaltante Miami ont conclu sa prestation sur un high. La bande de joyeux lurons est sortie de scène en faisant quelques stépettes, laissant une phrase se répéter continuellement dans les haut-parleurs : «On n’est jamais assez festifs, Baie St-Paul.» On en a pris bonne note! (MTT)
(NDLR : Nous n’avons pas assisté à la prestation de Champion et ses G-Strings parce que nous savions qu’un marathon de nuit se préparait… on regrette un peu d’avoir manqué le party, mais nos corps, eux, nous remercient!)
Dumas
Une autre belle fin de soirée que celle passée avec le maître de la piste de danse, en formule trio. «On va faire comme si on jouait au Stade Olympique!», a lancé Dumas en début de concert, souhaitant faire les choses en grand. Il y avait de la nostalgie dans l’air alors que ce spectacle marquait la fin de l’aventure musicale du multi-instrumentiste Charles Robert avec l’artiste.
La Nuit et Alors, Alors ont donné le coup d’envoi à une prestation qui fut enlevante d’un bout à l’autre. Avant de jouer Une Journée Parfaite, Dumas a mentionné que le titre résumait plutôt bien sa journée, lui qui s’était produit à deux reprises dans un dépanneur rempli à pleine capacité l’après-midi même. Nous nous sommes ensuite retrouvés en 2005 avec J’erre et les pas de danse signature de la bête de scène.
C’était le dernier droit de notre Festif. On a sauté, hurlé, tout laissé sur le dancefloor de Dumas. Sous les lumières disco, la nuit s’est prolongée avec Ne me dis pas, Miss Ecstasy, Au gré des saisons et Le Bonheur. Nous scandions naïvement «Rien ne nous arrêtera», même si la fatigue commençait à se faire sentir et qu’on en doutait un peu. À titre de rappel, un medley acoustique parmi l’assistance, au milieu d’un chapiteau exténué, mais encore réceptif. (MTT)
Grimskunk
On poursuit le marathon musical au sous-sol de l’église avec Grimskunk d’abord. Spectacle à guichets fermés, la salle s’est remplie rapidement et nous étions déjà écrasés par la chaleur accablante avant même que le groupe ne foule les planches. C’est avec un plaisir rebel que je contemplais le crucifix drapé d’une image faisant clairement référence à la marijuana. Il y avait quelque chose dans l’air qui présageait une soirée décoiffante.
Formé en 1988, Grimskunk a prouvé qu’il a conservé sa véhémence. Vincent Peake (basse et voix), Franz Schuller (guitare et voix) et Joe Evil (clavier et voix) ont visiblement capturé l’énergie brute de la foule, leur permettant de chanter et de jouer avec autant d’intensité. Puisant dans leur catalogue exhaustif, Grimskunk a interprété plusieurs classiques dont Perestroïka et Gros tas d’marde qui a mis le feu aux poudres. Du public se dégageaient une violence contrôlée et une furie frénétique.
Même si le moshpit occupait une grande partie de la superficie devant la scène, on ne pouvait s’empêcher de flirter avec la frontière qui séparait les games des pas games; parce que cette fièvre qui défoule est contagieuse. Les spectateurs les plus crinqués tombaient sur le sol nappé de bière, sautaient et se bousculaient avec respect. Les gars de Grimskunk ont offert un rappel généreux et le spectacle s’est terminé sur la célèbre chanson Mange d’la marde, que le public chantait en choeur. (Valérie Vinet)
Les Hôtesses d’Hilaire
L’extravagant Serge Brideau (chanteur) est arrivé sur scène vêtu d’un apparat bleu sexy qui lui allait comme un gant. Appuyé par ses excellents acolytes, il a réussi à installer une atmosphère diablement Sex, Drug & Rock’n’roll, malgré la tâche ingrate qui lui incombait de jouer après Grimskunk. Défi relevé grâce à la puissance du son psycho-rock de ces Acadiens qui nous a carrément reconduits à l’époque des années 70. On plane sur le clavier aux sonorités de The Doors de Léandre Bourgeois et sur la guitare psychadélique de Mico Roy.
C’est toutefois l’humour irrévérencieux du front man et son habileté à nous entraîner dans ses histoires d’une absurdité manifeste qui donne au spectacle des Hôtesses d’Hilaire ses notes de noblesse. C’est sans équivoque, le groupe gagne à être connu en spectacle.
Les Hôtesses nous ont servi des chansons exécutées avec ferveur tirées de leur trois albums: Super Chiac Baby et Fais faillite de l’album Touche moi pas là,Je me souviens des p’tits bouttes de l’album Party de ruisseau et Eastbound and Down de l’album Hilaire à boire.
Mais c’est assurément le récit d’une soirée folle qui a servi de préambule à la chanson MDMA, et la chanson elle-même, qui ont créé le pont entre le groupe et la foule. Or, le moment le plus marquant du spectacle a eu lieu lors du rappel.
En effet, Brideau est revenu sur la scène avec un laminé de Ti-Cuir et nous a demandé si on connaissait Éric Lapointe. Des éclats de rire ont jailli de la salle, bien entendu, quand le chanteur s’est mis à répéter «Éric Lapointe» sur un air rock en brandissant le dit laminé.
Les gens qui me connaissent bien peuvent s’imaginer l’implosion qui s’est produite à l’intérieur de moi à ce moment-là… (VV)
La famille Ouellette (prestation surprise dans le stationnement de l’église)
Quand on pensait que l’heure de dormir était enfin arrivée, on nous apprend que la Famille Ouellette (et leurs «criss de beaux jackets») prépare un gig secret dans le stationnement de l’église, à deux heures du matin. Ça tombait à point, parce qu’au fond, on n’avait pas vraiment envie que le party prenne fin. Assis en indien devant le petit VR du groupe, dans un set-up style camping, on a veillé au son des harmonies ouelletiennes.
«Bon matin!», nous lance Jean-Sébastien en distribuant des canettes de bière au hasard parmi l’attroupement de quasi-zombies, collés pour contrer le temps frisquet. Les six gars nous ont notamment joué Tout ce vacarme, Jogging, Hey ça va ? et Ce ne sont que des mots.
À la demande générale, et de façon complètement imprévue, ils se sont approchés pour nous susurrer deux pièces unplugged, dont une dans une langue inventée, un genre d’hybride entre le français et l’inuit, baptisée le «frannuit» pour l’occasion. Un moment charmant et rassembleur pour clore cette dernière nuit de festivités et aller faire dodo avec un sourire étampé dans le visage. (MTT)