L’équipe du Festivoix de Trois-Rivières a encore frappé fort avec un lancement rempli de surprises !
C’est la chansonAmour révolutiondu groupe Mordicus qui fera office de chanson officielle du Festivoix 2017. Pour la présenter, les gars étaient sur une scène montés par-dessus les bancs de la salle J.-A. Thompson. En plus, à notre arrivée, nous avons reçu un bracelet qui illuminait pendant la prestation, ce qui a rendu le tout très ludique.
Il faut dire que je ne m’attendais pas à y voir beaucoup de noms d’artistes émergents, alors j’étais tout de même heureuse de retrouver Louis-Jean Cormier sur la scène des Voix multiples le 29 juin.
On a aussi su que notre « ti-cuir » national Éric Lapointe) sera là le même jour que Louis-Jean, sur la grande scène !
Et on attend la programmation des bars avec impatience. À suivre bientôt…
Le Mois Multi a lancé une partie de programmation le 29 novembre dernier. Il aura lieu du 2 au 17 février à Québec.
La programmation complète sera disponible à compter du 11 janvier prochain à la salle Multi du Méduse, à Québec.
Cette année, une belle diversité de pays sont représentés dont l’Allemagne, la Colombie, l’Italie, le Royaume-Uni, le Canada et le Québec. Les artistes Karina Smigla-Bobinski, Marswalkers, Quiet ensemble, Kelly Richardson, Marla Hlady, Steve Bates, Le bureau de l’APA et Herman Kolgen participeront à cette édition du festival.
Le thème de cette édition par la commissaire Ariane Plante est le réenchantement du monde. Il propose une réflexion collective et qui mise sur la nécessité d’être ensemble, a-t-elle déclarée.
Il y aura deux premières mondiales en ouverture le 2 février. En effet, Herman Kolgen (QC) présentera Impakt, «une performance audiovisuelle et balistique qui questionne notre rapport de proximité avec les objets en opposant violence et magnificence». Du 2 au 4 février, Le bureau de l’APA (QC) offrira une performance indisciplinée avec Entrez nous sommes ouverts.
Plusieurs vernissages auront lieu le 18 février, durant le festival.
On avait eu tout un coup de coeur l’année dernière au Coup de grâce musical de Saint-Prime. Faut dire que la réputation du petit festival jeannois qui termine en beauté la saison avait suscité de grandes attentes… qui ont été comblées et plus encore! On a décidé de remettre ça cette année avec une équipe bonifiée. Rien d’étonnant quand on jette un coup d’oeil à la programmation : Mononc’ Serge, Bernard Adamus, Les Deuxluxes, Les Hôtesses d’Hilaire, Lisa LeBlanc, Fred Fortin, Yann Perreau et plusieurs autres étaient au rendez-vous.
Voici donc notre compte rendu d’une maudite belle fin de semaine.
Vendredi 7 octobre (Valérie Vinet)
Le festival Coup de grâce de Saint-Prime porte bien son nom. Bien que la soirée ait été encore jeune, on sentait que ce n’était qu’une question de temps avant que la plupart des festivaliers ne plonge dans une débauche d’alcool, quitte à subir un réveil pénible le jour suivant. La scène principale se situait toujours dans cette vieille grange qui fait la renommée du festival. Pour l’occasion, elle s’était mise sur son 31 grâce aux éclairages qui lui donnaient une apparence glamour. À l’intérieur, les lumières suspendues au plafond diffusaient une ambiance chaleureuse pour les centaines de personnes venues assister aux spectacles. D’ailleurs, la foule hétéroclite composée de jeunes et moins jeunes, de citadins et de ruraux, a su nous faire vivre des moments d’anthologie qui nous ont permis de recueillir des anecdotes de brosse croustillantes. Bonne lecture!
Bottleneck Jay
Bottleneck Jay, un «one man band» de Montréal, a donné le coup d’envoi au festival. On s’attendait à entendre du blues un peu crasseux, mais c’est plutôt à un spectacle punk aux accents blues du Delta auquel on a eu droit. Dans la lignée des Ramones, le rythme minimaliste, lourd et rapide faisait définitivement hocher la tête. La voix acerbe de Jérémi Dallaire qui crachait des paroles mal articulées, mêlée au son de sa guitare Dobro servaient un résultat étonnant de punk-rock-blues-Mississippien. Ce premier fragment de spectacle s’est terminé sur la chanson Limoilou pour le bonheur des gens de Québec. Pièce déjantée de 55 secondes inspirée d’une mésaventure dans les rues du quartier de plus en plus gentrifié. Somme toute, Bottleneck Jay a du chien et a mis la table pour la dépravation des moeurs qui teintera la première soirée du festival.
Mononc’Serge
La grange n’avait pas encore atteint sa pleine capacité, tout était relativement sous contrôle et l’on pouvait encore circuler sans trop recevoir des coups de coudes dans les seins. Or, le temps de me rendre au bar au fond de la grange et de m’acheter une Molson Ex, la fébrilité avait déjà montée d’un cran et l’exercice de me frayer un chemin vers mon spot original devenait ardu. De jeunes gens visiblement intoxiquées se sont agglutinées devant la scène et attendaient Mononc’Serge.
C’est en formule trio que Mononc’Serge est monté sur scène, Peter Paul à la guitare et Ugo Di Vito à la batterie. En guise de préambule, le frontman, avec une pointe d’amertume, a rappelé aux gens du Lac qu’ils avaient fait rentrer Philippe Couillard aux dernières élections. Le ton était alors donné, on entrait en mode défoulatoire. Le trio a joué plusieurs pièces tirées du dernier album, Mononc’Serge 2015 telles que Charlie Hebdo,Hostie de bonne smoke,l’Ayatolla Couillard et la chanson à répondre Coupe Couillard que les gens chantaient avec fougue. Les chansons étaient entrecoupées de monologues savoureux et dénonciateurs de Serge Robert qui ne semble pas vieillir, comme un Benjamin Button qui serait figé dans le temps. Par ailleurs, la foule s’agitait un peu plus au fur et à mesure que les chansons se succédaient, faisant fuir les Boomers vers le fond de la salle pour laisser la place à la jeunesse qui souhaitait se rentrer dedans. Quelques classiques ont mis le feu au poudre comme Anne, le Joual et l’ultime Marijuana qui a vite fait dégénérer la patente. Le mosh pitétait violent. En terminant, props à Mononc’Serge qui a remis une jeune blonde écervelée qui montait sur scène pour lui faire des demandes spéciales « Hey criss! Tu vois pas que j’parle! ».
Après quelques bières, le besoin de visiter les installations sanitaires s’est fait sentir. Une file longue comme le bras m’a complètement démotivée jusqu’à ce qu’une femme m’apostrophe : « Inquiète-toi pas, on est toutes des filles du Lac icitte, ça prendra pas de temps, tu vas voir». Ok! Je ne savais pas ce que cela signifiait, mais ça m’a toutefois rassurée. D’ailleurs, les veuves de chasse présentes étaient sur le gros high et je vous assure qu’elles savent faire le party autant que les hommes…
Bernard Adamus
Impossible de retourner à l’intérieur de la grange. Il aura fallu que je prenne mon mal en patience quelques minutes et que j’écoute les premières chansons du spectacle de Bernard Adamus de l’extérieur. Une fois rentrée, c’était le festival des coups de coude, de la bière renversée et des moments de panique pour une personne agoraphobe comme moi. J’ai tout de même réussi, de peine et de misère, à accéder à la section VIP où je pouvais enfin apprécier le spectacle confortablement assise, Jameson à la main.
C’est un Bernard en forme et convaincant auquel on a eu droit. Full band, les musiciens ont su être intenses jusqu’à la fin. Le dernier album Sorel Soviet So What était sous le spotlight au début du concert avec les interprétations de Hola les lolos, le Blues à GG et la Part du diable. Enchaînant les chansons les unes après les autres, sans vraiment interagir avec le public, Adamus a, en revanche, offert une prestation généreuse et bien sentie. C’est toutefois lorsque le colosse a revisité les chansons de ses albums précédents que la foule est entrée en communion. Le refrain de Brun (la couleur de l’amour) que les gens s’époumonaient à chanter a suscité chez moi quelques frissons. Le chanteur a sûrement éprouvé la même chose puisqu’il s’est exclamé : « Saint-Prime Câlisse! ». Le clou du spectacle, un des moments les plus forts du festival a été, selon moi, la reprise de Faire des enfants de Jean Leloup. Les musiciens en transe, les crescendos et les gens qui chantent à l’unisson: « Attends un peu avant d’me dire que tu voudrais des petits bébés. Les gens aiment bien quand ça fait mal, mais y a pas de mal à se faire du bien ». Moment unique dans un décor rustique. On sentait nos racines pousser.
Yonatan Gat
Je passe derrière la grange pour me rendre à l’Hôtel Saint-Prime, un petit bar comparable à celui du Dauphin à Québec, pour assister à la prestation de Yonatan Gat. Déjà, on était entouré de citadins lookés qui détonnaient du staff. Il y avait un bar à shooter dans le coin, j’ai décidé de me gâter et deux jeunes garçons très sympathiques m’ont accompagnée. Il n’y a pas à dire, les gens du Lac sont hyper gentils et accueillants. Je prends une dernière bière après avoir discuté avec «Maman», la propriétaire de l’endroit qui m’a bien fait comprendre que le Lac n’est pas le Saguenay. Je m’installe à droite de la batterie et j’attends que le show commence. Du coin de l’œil, je vois une femme dans la vingtaine qui me zyeute de manière inquiétante. Je l’ignore. Je pense qu’elle me drague. Son regard devenait de plus en plus insistant quand je me suis rendu compte qu’elle m’exposait sa main ensanglantée, le sourire aux lèvres, elles aussi blessées. J’ai paniqué et j’ai changé de place. On niaise pas au Lac. Quand on fait la fête, on n’épargne rien ni personne.
Le New-Yorkais d’adoption et ses acolytes semblaient un peu étranges dans un décor aussi modeste que l’Hotel Saint-Prime. Comme un feu de camp, au centre du bar, le trio constituéde Sergio Sayeg à la basse Precision 1972, de Yonantan Gat à la guitare et du batteur Gal Lazer qui a le coup de baguette aussi rapide que le battement d’aile d’un oiseau mouche, était encerclé de festivaliers. Éclairés par des lampes qu’ils actionnaient eux-mêmes, le groupe a su nous donner une tasse de rock psychédélique qui nous a cloués au plancher. Petit potin: même les membres des Hôtesses d’Hilaire étaient captivés par la performance vigoureuse des musiciens. Longues pièces musicales, son distillé et le rythme mathématique et animal à la fois, la musique de Yonatan Gat intrigue. Excellente fin à une soirée assommante.
Le photographe a aussi vu les toujours excellents Marinellis. Vous pouvez voir quelques photos à la fin de l’article.
Samedi 8 octobre (Valérie Vinet + Jacques Boivin)
On savait que cette deuxième soirée allait être un brin folle : les billets étaient déjà tous vendus depuis quelques jours, le temps était beaucoup moins clément que la veille et trois des meilleurs artistes/groupes d’ici (et d’Acadie), dont deux vrais chouchous d’ecoutedonc.ca, allaient monter sur scène et nous faire vibrer.
Les Deuxluxes
La foule avait changé de mine; on y retrouvait surtout de jeunes trentenaires et la vibe était moins survoltée. Je me suis précipitée devant la scène, car je ne voulais pas manquer le duo Les Deuxluxes pour lequel j’ai un béguin depuis la première écoute de leur album Springtime Devil. Anna Frances Meyer est une vraie bête sur la scène musicale québécoise actuelle et son attitude badass la rend invincible sur les planches.
Glamour et sexy à souhait, Etienne et Anna ont foulé les planches avec attitude. Le kit incroyable de la chanteuse et le veston rouge à paillette du multi-instrumentiste confirmaient qu’on allait en manger une sincère. Le concert ouvre avec Queen of them all, peut-être la façon d’Anna de proclamer qu’elle était la reine de la soirée. Par ailleurs, ceux qui ontsuivi le groupe cet été savent que les Deuxluxes se sont produits énormément. La voix de la chanteuse était toutefois impeccable et assez puissante pour s’attaquer à Springtime Devil, Tobacco Vanilla et l’excellente pièce Bomb of Time avec force. Le son garage et le rock vintage était une très bonne introduction aux Hôtesses d’Hilaire qui suivaient. (VV)
Les Hôtesses d’Hilaire
La question que se posait le photographe : Quelle robe allait porter Serge Brideau? On rit, mais c’est important, surtout quand on voit les Hôtesses aussi souvent que nous! Je veux dire… on a vu Serge en soutane, en robe de chambre bleue à fleurs, en robe moulante rose/blanche, en robe moulante à paillettes violettes, en costume de génie, en petit kit blanc pur en dentelle… vous voyez, la question se pose!
C’est donc dans cette robe noire (qu’il avait achetée avec nos amis de sorstu.ca) que Serge fait son entrée sur scène, accompagné du meilleur band rock que l’Acadie compte présentement. La prestation, axée principalement sur le dernier album du groupe, est électrisante. Léandre, Mico, Michel et Maxence sont aussi parfaits que d’habitude pendant que Serge s’amuse à faire capoter ceux qui ne l’avaient jamais vu auparavant. Faut dire que les Bleuets, ça aime ça, les personnalités fortes!
N’empêche que c’était pendant les parties instrumentales des chansons (je pense à l’interprétation magistrale de MDMA, ici) qu’on a entendu les mâchoires de nos voisins toucher le sol. Ne vous inquiétez pas, on connait le feeling, on est passé par là à quelques reprises. Encore une fois, la troupe de valeureux Acadiens a conquis le public québécois. C’est arrivé assez souvent dans la dernière année. Peut-être qu’on pourrait annexer le Québec à Tracadie pis Caraquet… question d’avoir la chance d’être de fidèles sujets d’Hilaire!
Ah, on oubliait presque! Au cours de cette prestation mémorable, Serge a réalisé un fantasme (le sien ou le mien, je ne sais plus trop) en invitant Lisa LeBlanc et Anna Frances Meyer à chanter avec lui Fais faillite. Un trip a trois qui a fait bien des jaloux. (JB)
Lisa LeBlanc
Bon, on va pouvoir se reprendre pour le coït interrompu de La grosse lanterne! Et Lisa ne perd pas de temps… elle lance doucement Voodoo Woman qui, on le sait, se termine avec une grande intensité, ce qui est parfait pour nous balancer J’pas un cowboy et Cerveau ramolli en pleine figure. La table était mise, ce show serait fluent dans les deux langues.
Lisa s’est promenée joyeusement dans son répertoire (son premier album, son EP et son excellent Why You Wanna Leave, Runaway Queen?), nous laissant à peine le temps de prendre notre souffle entre les chansons. Les acclamations du public se font à plein volume, ça danse, ça chante, ça sautille de partout. Y’a du cheveu en l’air dans la grange, les amis!
On s’y attendait, vu qu’on l’a déjà vue collaborer avec elle à un spectacle précédent, mais c’était quand même agréable de voir monter Anna Frances pour chanter I Love You I Don’t Love You I Don’t Know avec Lisa, un beau moment. On a aussi fort apprécié l’énergie déployée pendant sa tonitruante reprise d’Ace of Spades. Paraît que Lemmy tapait joyeusement du pied en enfer. On a quitté lentement pendant le rappel, pendant que Lisa chantait une chanson de circonstance : Y fait chaud. (JB)
Dimanche 9 octobre (Olivier P.-St-Pierre)
Gabriel Bouchard
La grange était pas mal pleine lorsque Gabriel Bouchard et son band ont entamé leur premiers accords. J’ai été agréablement surpris de l’énergie et du son à tout casser de la formation musicale. Mon seul bémol concerne, peut-être, les paroles un peu redondantes et l’attitude quelque peu timide du jeune chanteur. Bref, rien que le temps ne saurait arranger. Gabriel Bouchard aura certainement fait monter la température de la grange de quelques degrés, de quoi nous mettre bien à l’aise pour la suite de la soirée.
Fred Fortin
Sans tambour ni trompette, on nous annonce que la soirée se poursuit, non pas, comme prévu, avec Yann Perreau, mais bien avec Fred Fortin ! Noël avant le temps, comme disait l’autre !
L’orchestre de Fortin, composée pour l’événement de son fidèle acolyte Olivier Langevin, de Jocelyn Tellier, François Lafontaine et Samuel Joly, a débuté ce qui allait être, à mon avis, la meilleure prestation musicale de l’année (quoique, après coup, je crois avoir préféré le show de samedi dernier à l’Impérial, même si la grange n’avait rien à envier au vieux théâtre !), avec une ‘Oiseau’ jouée à la perfection. S’en est suivi une bonne heure et demie d’un gros trip de musiciens s’en donnant à coeur joie.
Fortin a débité un répertoire allant de Planter le décor à son petit dernier, Ultramarr, nous faisant cadeau de classiques aussi excellents que Plastrer la lune, Madame Rose, Scotch, Chateaubriand et la magnifique Mélane jouée en duo avec Olivier Langevin. Le choix des pièces était parfait. Les quelques emprunts faits aux albums précédents s’harmonisaient délicieusement avec le côté plus psychédélique du petit dernier et l’espace que laisse chacune des pièces à l’improvisation permettait à chaque musicien de montrer ce qu’il avait dans le ventre : avec Tellier, Langevin et Lafontaine sur scène, pas la peine de dire qu’on en a eu plein les oreilles.
Alors qu’on croyait, ayant entendu les pédales de fuzz s’allumer, que la soirée se finirait sur la cinglante Grandes Jambes, la troupe fortinesque nous a garoché en pleine face la très puissante et attitudesque Vénus, première track du dernier Gros Mené, de quoi faire s’effondrer le toit de la grange. Une maudite belle surprise !
Un show qui aura montré toute la qualité, la maturité et l’humilité d’un grand artiste qui, sans l’ombre d’un doute, sait s’entourer, sur une scène, des bonnes personnes ! (OPSP)
Yann Perreau
La fatigue aidant, nous ne sommes pas restés très longtemps au show de Yann Perreau. Pas qu’on l’aime pas, bien au contraire, il nous a encore montré en quelque chose comme six tounes qu’il était toute une bête de scène, mais la fatigue accumulée a eu raison de nous. On en a quand même assez vu pour voir un Perreau un peu différent des dernières fois. Il était émotif, notre ami Yann, en cette veille de l’Action de grâces. On l’a même trouvé un peu plus doux que d’habitude! Ça ne l’a pas empêché de sortir les bombes de son Fantastique des astres… On a entendu J’aime les oiseaux de notre gîte, à quelque 10 minutes de la grange. Comme quoi personne ne dort à Saint-Prime!
Conclusion
Trois soirées à guichets fermés dans la grange, des afters couronnés de succès à l’Hôtel et au Vieux couvent, cette édition 2016 du Coup de grâce musical de Saint-Prime était un succès sur toute la ligne et aura laissé chez nous quelques souvenirs indélébiles. On ne le dira jamais assez, mais on aime beaucoup ce genre de festivals créés pour le public. On peut dire que cette année, le Coup de grâce a atteint de belles limites et va devoir réfléchir à la manière d’accueillir un plus grand nombre de festivaliers. Parce que plus ça va, plus on en parle un peu partout. On parle bien sûr de la musique, mais on n’oublie jamais de parler des gens du Lac, qu’on adore de tout notre coeur. Certains d’entre nous ont même fondé des familles avec des Bleuets!
Si vous avez une auto, Saint-Prime n’est qu’à quelques minutes d’un paquet de lieux touristiques que vous pourrez visiter pendant la journée! Et si, comme nous, vous êtes pris à voyager en autocar, dites-vous qu’il n’y a rien là et que la seule observation des oies blanches (nombreuses en cette période migratoire) vaut le déplacement!
Chapeau à l’organisation du Coup de Grâce et aux gens de Saint-Prime, parmi les plus accueillants qui soient! À l’année prochaine!
Vendredi le 23 septembre dernier, on a pris la route pour se rendre au magnifique centre-ville de Saint-Hyacinthe, plus précisément au Zaricot. Pour la deuxième soirée du Festival Agrirock, c’était Bad Nylon, Brown et Dead Obies et ce sont principalement les deux derniers qui nous intéressaient.
Brown
Lorsqu’une soirée annonce une programmation comme Brown et Dead Obies, il n’y a aucun doute possible, ça va brasser. Ce groupe que l’on a pu voir quelques fois durant la dernière année se produisait dans le Zaricot pour le festival Agrirock. Snail Kid était encore une fois en chaise roulante, mais ça ne lui empêchait en rien de se démener sur scène comme les deux autres membres du groupe, soit son frère Jam et son père Robin Kerr.
J’aime particulièrement la touche reggae qui s’harmonise avec le rap qui fait beaucoup old school. C’est aussi étonnant de voir la sérénité du père sur scène. Il ne bouge pas beaucoup, mais il est d’une solidité et d’une écoute incroyable. Le groupe est une excellente prémisse à Dead Obies comme ça réchauffe très bien une foule de jeunes qui veulent bouger. Pour une première visite au festival, j’ai été agréablement surprise par le lieu de spectacle qui malgré la grandeur bénéficiait d’une ambiance chaleureuse.
J’ai pu découvrir le groupe pour la première fois sur scène, même si je connaissais une de leur pièce les plus connues, Brown Baby, et j’ai été grandement charmé. Leur prestation m’a même semblé trop courte compte tenu également du long entracte qu’il y a eu entre la première partie et Brown. (Caroline Filion)
Dead Obies
23 h 30 et, enfin, les gars arrivent sur scène, l’air un peu mêlé déjà, mais surtout l’air complice et avec l’ambition de foutre le bordel dans la place. C’est Waiting qui commence le spectacle et déjà ça chante fort dans le public. A ce moment-là, c’était encore une soirée douce et innocente… jusqu’à ce que les gars nous fassent sauter et crier sur Moi pis mes homies. C’est là que j’ai pensé pour la première fois que le plancher ne survivrait pas à la soirée. L’énergie du groupe sur scène est tellement intense que Yes McCan a enlevé son t-shirt en dessous de son « coat » de jeans et Jo RCA s’est accoudé sur le mur au fond pour reprendre son souffle et faire un petit régurgite (oui oui, sur scène). Il en a ri après en disant que ça allait beaucoup mieux « après ce genre de püke, you know« . C’était peut-être les doubles Gin ou les ailes de poulet commandées pendant le spectacle qui était de trop aussi…
Les Dead Obies nous on fait chanter bonne fête à Jo RCA, mais ce n’était pas pour vrai. C’était plutôt pour nous faire comprendre que la chanson qui s’en venait c’était Pour vrai ! Se sont enchaînées rondement pratiquement toutes les pièces de Gesamtkunstwerk au son de la voix du public qui enterraient presque le groupe.
Au tour de Aweille!, la foule s’est complètement déchaînée. C’était même très agressif, au point où plusieurs personnes sont tombées avec beaucoup de difficulté à se relever. Cette pièce, c’est comme la Tony Hawk du nouvel album. Je pense que les gars de Dead Obies aiment se la jouer agressif des fois, parce qu’on a eu droit à une nouvelle pièce, entre autres, où Jo RCA est la vedette et croyez-moi, c’est encore plus intense que Tony Hawk ou Aweille!
Le rappel était vraiment un cadeau avec plusieurs pièces tirées de Montréal $Ud. Et l’inévitable arriva, la foule criait de jouer Tony Hawk. Je pensais que les gars étaient tannés de la faire, mais il semblerait que non. C’est là où j’ai fait 10 pas en arrière pour laisser le plancher de danse à la trentaine de personnes déchaînées qui participaient au violent « mosh pit ».
C’est ainsi que notre premier rendez-vous avec le Festival Agrirock s’est terminé. Ça donne le goût de revenir l’an prochain ! (Karina Tardif)
Dernière journée de la première présentation de Saint-Roch Expérience, le nouveau bébé de 3E, la filiale du Festival d’été de Québec. S’il faisait un temps magnifique en après-midi, ce qui était parfait pour la portion Cuisinez Saint-Roch du festival, la pluie s’est malheureusement manifestée en fin d’après-midi, ce qui a quelque peu vidé le centre-ville. Les artistes n’ont pas semblés trop affectés par la pluie (sauf Perreau, qui a profité de sa balance de son pour jouer les stand-up comics devant la vingtaine de guerriers qui attendaient sa prestation… avec Yann, un citron, ça sert à faire de la limonade). Ouf!
Jacques Boivin – Anthony Roussel, Loïc April et La Bronze
L’après-midi a commencé avec Anthony Roussel, auteur-compositeur-interprète originaire de Québec. Accompagné, entre autres, d’Antoine Lachance (On a créé UN MONSTRE), le jeune chansonnier a su plaire au parterre avec ses morceaux qui, même s’ils ne brillent pas par leur originalité, sont finement taillés. La voix un brin rauque de Roussel plaisait bien à ce parterre principalement constitué… d’enfants qui dansaient joyeusement pendant que les parents regardaient la scène derrière, un grand sourire aux lèvres.
Après une pause de près d’une heure (c’est un peu long, les amis, va falloir travailler là-dessus pour l’an prochain), Loïc April apparaît sur la grande scène avec ses musiciens. L’indie rock teinté de shoegaze rappelle parfois Bernhari (sans la surdose de reverb qui caractérise parfois le genre) et il est livré avec une énergie qui a tôt fait de ramener les tout petits sur la « piste de danse ». Prime de 20 points pour avoir sorti Pedro the Lion (que je n’avais pas entendu depuis des années) des boules à mites.
Après une brève interruption (qui nous a fait manquer nos chevelus Mauves) afin d’animer notre émission de radio, nous retournons à la grande scène, cette fois sous la pluie. Nadia Essadiqi, que les mélomanes connaissent mieux sous le nom La Bronze, termine son soundcheck. Votre pas très humble serviteur est un brin nerveux : est-ce qu’il sera seul pour cette prestation? Eh ben non! Dès les premières notes, alors que Nadia tapoche joyeusement sur ses tambours, les gens répondent à l’appel! Bien sûr, il n’y a pas foule, mais dans les circonstances, une cinquantaine de sourires (tous visibles), ça remplace mille personnes indifférentes qui attendent la tête d’affiche, n’est-ce pas?
Comme toujours, La Bronze respire la joie de vivre (avec son chandail Montreal Beach) et même lorsque ses chansons sont un peu plus tristes, son interprétation demeure lumineuse comme un gros câlin. En fait, Nadia, c’est ça. Du rythme, des mélodies uniques, et une attitude « gros câlin » qui détonne.
Marie-Thérèse Traversy – Aliocha et Yann Perreau
Aliocha
Ayant véritablement apprécié le EP de ce nouveau venu dans l’industrie musicale, j’étais curieuse d’entendre les versions live de ses compositions. Verdict : Aliocha a offert une courte prestation fort convaincante, sa première à Québec, devant un public plutôt réceptif à sa proposition artistique.
C’est avec la pièce Into the Wild qu’il nous a fait entrer dans son univers aux mélodies folk-rock-vintage résolument accrocheuses, où l’influence de Dylan est indéniable. Il y a, dans la voix d’Aliocha, de légers chevrotements qui rendent son timbre tout à fait charmant et distinctif. Accompagné de ses trois musiciens (dont son frère Volodia à la batterie), l’artiste a également interprété la pièce-titre, Sorry Eyes, qui délie instantanément les corps, avant de dédier la nostalgique Sarah à un de ses amis, présent dans la salle, pour souligner son anniversaire.
En fin de parcours, le multi-instrumentiste s’est installé aux claviers puis, s’est présenté pour la première fois de la soirée. «Je m’appelle Aliocha. J’ai pris pour acquis que vous le saviez. C’est certain que personne ne le sait, c’est mon premier EP!», a-t-il lancé avec modestie avant de pianoter sur Let Me Laugh, en solitaire sur scène. C’est en interprétant cette brève composition que le talent d’acteur d’Aliocha refait particulièrement surface, alors qu’il vit pleinement l’émotion rattachée à chacune des lignes.
Bref, je n’ai pas entendu un acteur wannabe chanteur. Le potentiel est réel et j’ai bien hâte de voir comment l’expérience fera évoluer ce jeune talent prometteur.
Si vous voulez en apprendre plus sur Aliocha, je me suis entretenue avec lui dans les studios de CKRL 89.1, tout juste avant son concert. L’entrevue est disponible ici (sur notre balado!) vers 1 : 07 : 00.
Yann Perreau
Plutôt que de poursuivre la soirée au sec dans le confortable District, j’ai décidé de braver la pluie pour me diriger vers la scène extérieure, rue St-Joseph. Parce que Perreau ne déçoit jamais et que chacun de ses concerts apporte son lot de folie et de moments imprévisibles.
De quelques courageux éparpillés, nous sommes vite passés à un rassemblement assez dense. Sous les gouttes d’eau fuyant du ciel, la bête de scène s’est promenée allègrement parmi son répertoire tantôt dansant, tantôt touchant, en visitant notamment les albums Un serpent sous les fleurs et Le Fantastique des astres.
Voici quelques trucs que vous avez manqués si vous n’y étiez pas :
«Mary Poppins» Perreau (pour reprendre la comparaison de Jacques)
Yann, agenouillé, qui hurle tel un animal sur Mon amour est un loup.
Une spectatrice, complètement investie, qui lui répond en hurlant de plus belle.
Un moment de tendresse entre Yann et le gars de la sécurité, alors que le chanteur lui susurrait les «c’est si bon» de Faut pas se fier aux apparences à l’oreille, tout en lui caressant la poitrine.
La détresse dans le regard du gars de la sécurité.
Des gens complètement trempés, mais clairement heureux.
Olivier Provencher Saint-Pierre – Blind Guardian
Ça faisait depuis 2010 que Blind Guardian n’avait pas joué dans la Vieille Capitale. Le groupe allemand, contrairement à quelques autres groupes de chasseurs de dragons (tousse, tousse, Sonata Arctica, tousse, tousse), ont clairement su créer la rareté auprès des fans de Québec, en témoignait le théâtre Impérial plein à son maximum (voire plus !). Avec un répertoire majoritairement tiré de l’album Imaginations from the other side, le groupe a sans doute ravi les fans les plus aguerris. Hansi Kürsh, tout en voix, a livré une performance absolument impeccable qui n’avait rien à envier à ses plus jeunes années. Un spectacle plus que généreux de la part de Blind Guardian, offert à un public conquis d’avance. Si vous étiez parmi les rares absents, vous avez sans doute raté l’événement – ou devrais-je dire « l’expérience » ? – métal de l’année à Québec.
Simon Belley – Mark Clennon et ABAKOS
La voix de Yann Perreau en écho, je m’engouffre dans un Anti tristement vide (on pouvais compter les gens présent sur nos deux mains, hormis le staff) pour le spectacle d’Abakos, projet de Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko, de Dear Denizen. Mark Clennon, chanteur torontois (selon son SoundCloud, mais ajoutons qu’il a grandi en Jamaïque) assurait la première partie du duo en ce samedi 17 septembre pluvieux qui se prêtait à l’ambiance musicale offerte par les artistes pour la dernière soirée de St-Roch Expérience.
En effet, Mark Clennon flirte avec le R&B mélancolique et des rythmes électroniques très rythmées et dansants, par moment. D’emblée, les premières notes poussées m’ont rapidement fait penser à The Weeknd, circa House of Balloons. Une voix qui se module sans efforts aux divers rythmes réalisés par Joey Sherrett du trio rap montréalais The Posterz (quelque chose que j’ai appris au fil de mes recherches) et qui est toujours en émotion. J’ai senti tout au long de sa prestation que, vocalement, nous n’avons touché que la pointe de l’iceberg. Une belle découverte qui cadre parfaitement avec l’ambiance générale (déjà suggérée par la présence d’Abakos) de cette soirée. Malgré une minuscule foule, Mark Clennon n’as pas semblé trop affecté et restait énergique, prenant le tout avec légèreté et sourire. Une vibe qui sera présente au cours de toute la soirée, rendant le tout agréable malgré tout.
La pièce de résistance : Abakos. Le duo, vêtu d’habit de pilote (militaire là, pas pilote commercial), nous offre un crescendo qui culmine avec « New Constellation ». Empruntant les mêmes influences que Clennon et en y ajoutant une pincé de SBTRKT, on obtient un cocktail efficace qui allie le visuel et l’auditif. Le duo en est à son quatrième concert (ou cinquième, même pour eux cela ne semblais pas clair!) et il précise lentement les paramètres de leur performance. D’ailleurs, mention spéciale à leur musicien, dont le nom ne me semblait pas très clair mais qui, en l’espace de quelques secondes, passait de son drum machine à son looper, tout en scratchant au besoin. Il jouait aussi de la guitare, ainsi que du clavier. Bref, un homme aux multiples talents. Une des forces d’Abakos (et de Kwenders, par le fait même) est que le duo flirte facilement avec les genres, sans pour autant perdre l’essence véritable du projet, c’est pour ça que les catégoriser devient un peu futile puisqu’ils jouent sur plusieurs plateaux : parfois planants, parfois dansants, quelque fois mélancoliques, souvent optimistes. Kiroko et Kwenders, comme leur prédécesseur, semblaient apprécier leur soirée malgré la foule, se permettant quelques blagues au passage afin de conserver la légèreté ambiante.
Bref, une soirée qui était sous le signe de la découverte, personnellement. En effet, j’avais omis toute recherche sur les artistes avant de me pointer, histoire d’être déstabilisé. Un état d’esprit adéquat pour ce genre de soirée intimiste par la force des choses. Triste pour les artistes qui, par contre, ne peuvent que ressortir grandis de cette expérience (j’ose espérer).
Mot de la fin
Voilà, notre couverture de la première édition de Saint-Roch Expérience se termine ainsi. On a pu voir une vingtaine d’artistes, pour la plupart émergents, dans de nombreux styles musicaux. Si la participation n’a pas toujours été parfaite (effet de nouveauté? proximité avec Envol et Macadam?), la qualité des spectacles, elle, était très haute.
Louis Bellavance a affirmé aux médias qu’il envisageait d’ajouter des scènes extérieures (payantes) dès l’an prochain et de devenir un mini FEQ. Il faudra toutefois faire attention. Il a beau faire beaucoup plus chaud en septembre que dans mon jeune temps, les soirées sont de plus en plus fraîches et la pluie est beaucoup plus désagréable qu’en juillet. On n’a qu’à penser aux Francofolies qui ont lieu en juin, alors que l’été ne s’est pas encore tout à fait installé : lorsque le temps est maussade, les assistances sont catastrophiques.
Néanmoins, on a adoré notre première expérience. Ce festival est taillé sur mesure pour des mélomanes affamés comme nous et nous a fait courir d’une salle à l’autre toute la fin de semaine. Parions que vous ferez de même dès l’an prochain.
Une autre grosse soirée attendait les mélomanes de Québec vendredi alors que Saint-Roch Expérience battait son plein au centre-ville. Au menu : du folk, du hip-hop et du bon vieux rock. Ah, il y avait aussi un finaliste pour le prix Polaris! On vous raconte ça une salle à la fois.
Impérial Bell – François-Samuel Fortin
Hier soir était ma première participation au nouveau festival automnal proposé par 3E au centre-ville de Québec, Saint-Roch Expérience, dont le volet musical était fort prometteur avec sa panoplie de gros noms d’ici et d’ailleurs qui étaient appelés à fouler les planches de divers établissements de la basse-ville ainsi que celles d’une scène extérieure éventuellement. C’est sur l’Impérial que j’ai jeté mon dévolu, intrigué par la visite de Kaytranada, le producteur montréalais d’origine haïtienne qui a passé d’un beatmaker hip hop relativement prometteur, à un collaborateur d’Alaclair Ensemble puis à un gars qui chill avec des culturistes et enfin, à un petit gars de Montréal signé sur une des grosses étiquettes dans le genre indie, XL Recordings du Royaume-Uni, qui a accueilli au fil des ans deux projets de Thom Yorke (Atoms For Peace mais aussi le plus récent de Radiohead), Ratatat, Jungle, Adèle, The XX et Vampire Weekend, pour ne nommer que ceux là.
L’ascension fulgurante du jeune producteur est aussi liée à ses nombreuses collaborations avec des gens connus et moins connus, et celui qui était invité en première partie, Lou Phelps, a d’ailleurs déjà eu l’honneur de coucher sa voix sur des beats fournis par Kaytra.
Celui-ci a commencé avec une demie-heure de retard par rapport à l’heure anticipée et a finalement offert essentiellement un DJ set avec du rap sur deux morceaux, ce qui n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. La musique était souvent bien choisie, heureusement, mais parfois pas mal convenue aussi, jonglant avec le hip hop et le pop, de Kendrick Lamar et «All Right» en début de set à Michael Jackson avec toutes les déclinaisons intermédiaires. Des hits de pops un peu prévisibles étaient parfois mixés de manière un peu hasardeuses avec d’autres pièces et les transitions étaient à l’occasion plutôt rugueuses et sèches. L’artiste, sympathique et s’exprimant dans un français impeccable, a pris la parole remercié les gens puis interrogé la foule.
«Si vous le saviez pas, j’suis aussi un rapper. Est-ce que c’est chill si je fais un verse right now?». Oui c’est chill vas-y! C’était d’ailleurs un des premiers highlights du set, le second ayant aussi été offert par une prestation vocale de Phelps, cette fois sur une pièce qui devrait se retrouver sur le nouvel album de KNLO d’Alaclair Ensemble, prévu dans environ un mois sur Disques 7ième ciel. On passe ensuite de «Hotline Bling» de Drake à du gros gangsta rap grimy. Au final, c’est pas trop mal mais j’ai plutôt rapidement eu envie de voir la vraie chose et de justifier mon déplacement et l’investissement de mon temps et de mon énergie, et ce même si le set d’environ une heure était plutôt divertissant et truffé de bons « bangers ».
Après un bref entracte, ce fut au tour de celui qu’on vendait comme programme principal de prendre la scène et de faire danser les convives, au moins cinq fois plus nombreux à ce moment de la soirée qu’au début du set de Phelps, amorcé devant une soixantaine de personnes peut-être. Contrairement à Phelps, Kaytra est connu pour son propre répertoire et l’option DJ set devait ne pas en être une véritable. On est rapidement rassurés en entendant principalement des pièces de son excellent début sur XL , le très festif 99.9%. Quelques bugs techniques ont achoppé le déroulement de la soirée, le son lâchant carrément à quelques reprises ou alors des séquences s’interrompaient subitement pour forcer des transitions. Malgré ces détails et la nervosité qui s’en suivit, l’énergie et la bonne humeur sont revenues sur scène comme dans la foule et le bal a continué de plus belle. De superbes projections ornaient le fond de la scène, grâce à un écran de leds qui présentait diverses scènes de divers vidéos de l’artiste ou encore des animations basées sur l’imagerie de la couverture de son 99.9%. Kaytranada déjouait parfois la foule avec des tempos plus ralentis, rendant hommage à ses racines hip hop, comme c’est parfois le cas sur disque, avant de revenir à une formule beaucoup plus dansante. Beaucoup des titres entendus ne m’étaient pas tout à fait famliiers, certains devant être issus de collaborations un peu partout et d’autres semblaient carrément empruntées pour être insérées dans le set qui prenait parfois des allures de DJ set, mais avec un talent accru pour le mix. Les basses très très profondes envoûtent et les mouvements de bassin lascifs de l’assistance témoignent de l’appréciation générale, le volume un peu trop faible au début ayant atteint des niveaux tout à fait convenables éventuellement en cours de performance.
Parfois, les beats étaient sexys et groovys, et parfois plus tapageurs, la foule sautillait allègrement à plusieurs occasions, parfois au point qu’un sourd aurait facilement pu croire que les gens dansaient sur «Jump Around» même si musicalement on était à des lieues de la maison du pain.
Le single très dance «Lite Spots» et celui plus hip hop de club «Glowed Up» ont égayé la foule une fois plus vers la fin de la performance, qui est finalement tombée autour de 23h15, après une bonne dose de grosses basses grasses et une leçon de mix par Kaytranada.
District Saint-Joseph – Julien Baby-Cormier
Helena Deland
C’est à Helena Deland que revenait l’honneur d’ouvrir cette deuxième soirée de St-Roch Expérience dans un Dictrict Saint-Joseph fort attentif. Sa présence en première partie de Mac Cormack était un choix tout à fait logique, ce dernier ayant participé à l’enregistrement et à la réalisation du EP Drawing Room paru début août. Deland nous a donc servi son doux folk mélancolique, livré avec assurance et sans prétention. Les musiciens l’accompagnant (Mathieu Bérubé à la guitare, Alexandre Larin à la basse et Francis Ledoux aux percussions) font un excellent travail pour soutenir et enrichir les ballades intemporelles de Deland. Les pièces Aix et Black Metal issues de son premier EP sont particulièrement solides. Cependant, sa proposition est encore un peu homogène et elle trouvera sans doute une façon de diversifier davantage l’aspect mélodique de ses chansons.
Jesse Mac Cormack
C’est en mode solo que Mac Cormack est apparu sur scène pour livrer deux pièces de son répertoire, d’abord avec une guitare basse à la main. Ce segment aurait pu être parfait si ce n’était d’une table turbulente qui n’était clairement pas là pour déguster le folk incisif de l’artiste. Ses trois musiciens sont ensuite venus charger la musique de Mac Cormack d’une bonne dose de décibels. After the glow, l’excellent nouveau Ep fraichement arrivé dans nos oreilles était à l’honneur. Gros coup de coeur pour la pièce Repeat, une énergique pièce rock qui bénéficie d’un changement de rythme intéressant à mi-parcours. Le quatuor a continué à délivrer son folk-rock, Jesse Mac Cormack repiquant souvent sa mélodie vocale à la guitare, une façon efficace d’ancrer sa musique dans nos cortex. C’était un bon environnement pour découvrir sa musique contrairement au parc de la francophonie cet été alors qu’il faisait la première partie d’Half Moon Run. Idée audacieuse par contre de répéter la même mesure pendant 5 bonnes minutes en fin de parcours. C’était un moyen d’attirer l’attention, mais aussi de s’aliéner certains spectateurs qui avaient hâte que la chanson ne se termine. Ça n’a pas empêché la foule de réclamer un rappel; le groupe venant clore cette belle soirée avec une dernière chanson. Reste à espérer qu’après 3 EP, un premier album complet saura attirer l’attention médiatique que Mac Cormack mérite.
L’Anti Bar et spectacles – Jacques Boivin
J’ai eu un peu peur quand je suis arrivé à L’Anti un peu avant 22 heures : il n’y avait presque personne! Heureusement, les gens sont arrivés petit à petit et on a pu savourer une fin de soirée rock à fond. Une tellement belle soirée que les deux bands ont réussi à me faire acheter deux beaux records!
Tout d’abord, UUBBUURRUU remplaçait Lubik presque à pied levé, ce dernier ayant dû annuler sa visite pour une petite urgence santé (tout le monde va bien, pas d’inquiétude). Le groupe de Montréal est peut-être un peu moins brutal que ses collègues abitibiens, mais le mélange garage/psychédélique proposé était sa-vou-reux. Ça fuzzait en masse tout en étant mélodique à fond. Sur le parterre, les hanches se laissaient aller, les pieds tapaient et les têtes hochaient joyeusement au rythme de la musique. Les quatre musiciens ont livré le tout (le tout étant les pièces de leur maxi Swamp Rituel)avec une énergie contagieuse.
Comme quoi on peut être pas propre et savoir ce qu’on fait.
Le temps de me commander une pinte et de prendre quelques gorgées, v’là Lee-La Baum et ses complices de The Damn Truth! Le trio (devenu quatuor avec l’ajout d’un nouveau bassiste) est venu nous présenter les chansons blues-rock de Devilish Folk, son dernier album lancé en juillet dernier qui ne réinvente pas le bouton à quatre trous, mais qui est absolument impeccable dans son exécution.
De toute façon, c’est sur scène que le groupe brille vraiment. Et pour briller, franchement, il brille. Le groupe n’a pas besoin d’effets spéciaux, on n’a qu’à regarder ses membres : une présence scénique bien assumée où la voix forte et sûre et la personnalité plus grande que nature de Lee-La se démarquent sans surprise. À la guitare, Tom Shemer y met toute la gomme, possédé par les dieux du rock. Dave Traina tapoche rageusement sa batterie. Et ce nouveau bassiste (dont je ne me souviens plus du nom, reporter indigne) n’est pas piqué des vers non plus!
Musicalement, la suite de coups de poing guitare-basse-drum-voix de feu nous travaille le corps. Ça bouge avec fougue sur le parterre. J’ai du mal à prendre mes photos. Si on pouvait inventer un dispositif de stabilisation d’image pour les photographes trop dedans, je serais preneur.
Je vais être honnête avec vous : j’espère que c’est la dernière fois que je vois The Damn Truth à L’Anti. J’espère qu’au cours de la prochaine année, un nombre grandissant de gens vont s’intéresser au groupe et envahir les salles de spectacle, et qu’à leur prochaine visite à Québec, on soit plusieurs centaines à danser tout en suant à grosses gouttes sur leur musique endiablée.
Ce jeudi, j’ai fait la queue de veau : il y avait les premiers spectacles de Saint-Roch Expérience (dont Selah Sue, Gabrielle Shonk, Notre Père et Hein Cooper). Il y avait aussi le lancement du clip On the Run de Liana Bureau au Cercle. Et au sous-sol, quelqu’un a eu l’idée géniale de réunir Heaume, Le Charme et Pony Girl.
J’aurais pu me contenter d’aller à une place et prendre une dose complète. J’ai préféré faire comme au Buffet des incontinents et passer d’une place à l’autre au gré des prestations. Ainsi, je n’ai vu qu’une quinzaine de minutes par artiste (sauf Le Charme et Pony Girl, que j’ai eu le bonheur de voir au complet). C’est assez pour se faire une idée et vous montrer quelques belles images de la soirée.
Ce que je vous offre, c’est un léger reportage photo agrémenté de quelques phrases. Genre une par photo. Ça va être bref, mais intense, promis!
On commence par Liana Bureau qui lance son clip intitulé On The Run au Cercle. Elle en profite pour nous présenter quelques autres chansons. Et elle prend visiblement ça au sérieux.
Elle est belle. Elle chante bien. Elle s’exprime bien. De la pop teintée de R & B. Un petit peu de jazz à travers tout ça. Son sourire m’a fait fondre, pis on ne parle pas de son regard. Pis elle fait tout ça sobrement! Liana, t’es parfaite. Mais je vais trouver ta faille (rires démoniaques). On va certainement vous en reparler!
Je sors mon badge de Saint-Roch Expérience que je montre fièrement à l’agent de sécurité du District St-Joseph (il allait y avoir du grabuge… Hein Cooper, ça rocke en chien). J’arrive juste à temps pour la prestation de Notre Père, un des chevelus de Mauves.
Ce qui est le fun au District quand il y a un show payant, c’est qu’une fois le show commencé, le monde écoute. Les spectateurs ont donc pu apprécier les chansons un brin désinvoltes de notre grand frisé. Ça manquait juste un peu de rouge à lèvres.
Je laisse tomber Notre Père pour aller voir quelques instants de Polly A, une américaine qui sait écrire de jolies chansons, mais qui manque encore un peu de punch dans son interprétation.
Même si ça manquait un peu de punch, les chansons pop de A étaient entraînantes. J’imagine qu’avec un peu plus de matériel et un set plus long, elle saura se faire plus convaincante.
Parlant de personnes convaincantes, Gabrielle Shonk s’est ensuite présentée sur la grande scène de l’Impérial Bell. Elle semblait nerveuse, Gabrielle. Normal, y’avait beaucoup de monde qui était venu pour l’entendre chanter.
Ah tiens, je l’ai déjà vu quelque part, lui. Ben oui, c’est Simon Pedneault. Lui, il n’était pas nerveux. Il est rendu habitué. Il peut se concentrer sur ce qu’il fait de mieux pendant que Gabrielle chante de sa douce voix : torturer sa guitare. Et il la torture assez solidement!
Retour au District St-Joseph. Ah ben tiens, ils ont enfermé Hein Cooper dans une cage!
Ben non, c’t’une blague (poche en plus). Cooper était accompagné de sa fidèle machine à rythmes et de sa voix planantes. Les nombreuses demoiselles qui remplissaient le District étaient en pâmoison. Les gars, eux, trouvaient cette grande échalote assez talentueuse. Avec raison.
De retour à l’Impérial Bell où ça s’est drôlement vidé… Gab, t’as beaucoup de fans à Québec! C’est maintenant au tour de la tête d’affiche, la Belge Selah Sue, de nous offrir un petit tour de chant.
Ne vous fiez pas aux apparences… elle chante bien quand elle est seule à la guitare, mais le party ne fait que commencer. Pop, R & B, Soul, tout y passe! Selah Sue s’est fait (au moins) un nouveau fan hier soir!
La soirée est terminée pour Saint-Roch Expérience, mais ça ne fait que commencer au Sous-Sol du Cercle. Arielle va vous faire un beau résumé!
Bon. On continue ça ce soir :
Helena Deland + Jesse MacCormack au District Saint-Joseph
Vers 19 h, le groupe Naked Superhero originaire de Munich en Allemagne est monté sur scène avec leurs trompettes et trombones pour offrir une prestation de style brasspunk. Empreints d’énergie, les musiciens étaient très excités d’avoir la chance de jouer dans un festival au Québec. Dans quelques-unes de leurs chansons, le groupe a intégré quelques morceaux populaires tels que Macarena. Une petite touche de reggae est aussi venue se rajouter à leur spectacle. Avec leur musique festive et entrainante, Naked Superhero est un excellent choix de première partie pour le début d’un festival. (Jessica Audet-Delarosbil)
3 Headed Giant – Méduse
Gagnant des auditions PlanetRox, 3 Headed Giant est par la suite arrivé sur scène avec leur son un peu plus lourd à la hard rock. Le groupe a offert une superbe prestation malgré le manque de réception de la part de la foule. (JAD)
Antoine Gratton et le quatuor Orphée – Le Cercle
Pour ce beau jeudi soir, Le Cercle avait invité Antoine Gratton et le quatuor Orphée. Pendant près de deux heures, Gratton et les quatre musiciennes ont offert de nombreux moments riches en émotions, que ce soit avec les pièces de celui qu’on appelle aussi A*STAR, des compositions sur mesure pour un quatuor à cordes ou des reprises. Derrière son piano, à la guitare ou debout pour jouer les chefs d’orchestre, Gratton prenait visiblement son pied dans un cadre plus qu’intime. On aurait aimé un plus grand nombre de mélomanes, mais ceux qui étaient là faisaient partie de la crème de la crème, buvant silencieusement chacune des notes. Faut dire que le groupe était au beau milieu du parterre plutôt que sur scène : même les gens assis au bar étaient collés sur l’action! (Jacques Boivin)
Crackgate – SS Cercle
De retour au Sous-sol du Cercle. Crackgate, le nouveau projet des anciens membres de Mashamba, démarre la soirée avec leur lourde musique à la stoner core. Les trois musiciens maîtrisent très bien leurs instruments. Ils ont offert une bonne prestation malgré l’absence d’interaction avec la foule. (JAD)
Rising the Fall – SS Cercle
Les Indonésiens de Rising the Fall sont arrivés sur scène complètement en feu, et ce, même après plus de 20 heures de vol et d’environ 11 heures de décalage horaire. La puissance de leur musique était assez saisissante. Les interactions avec la foule étaient bien exécutées et démontraient amplement la fébrilité du groupe à jouer pour la première fois au Québec, et ce même si le public n’était pas au rendez-vous. (JAD)
Oneiric – SS Cercle
Avec leur Death Metal mélodique à saveur technique, les gars d’Oneiric ont très solidement rocké la baraque et ce, malgré l’absence sur « scène » de l’un de leurs guitaristes qui s’était blessé au bras. Avec des morceaux d’une grande qualité/complexité (l’un n’est pas toujours le gage de l’autre pourtant : mission accomplie ici), on aurait toutefois aimé un spectacle un peu moins timide, à la hauteur de la musique jouée ainsi que des interventions entre les morceaux qui entretiennent le spectacle. (Olivier P.-St-Pierre)
Castle – SS Cercle
Je connaissais pas Castle avant de voir l’annonce du spectacle de samedi soir dernier, mais j’ai passé la semaine juste avant à m’envoyer leur dernier album, Welcome to the graveyard, à répétition. Je dois dire que le p’tit cul fan de Heavy Metal des années 80 qui dormait en moi s’est enthousiasmé pas mal en retrouvant dans les morceaux de Castle les sonorités de Judas Priest, Black Sabbath, Mercyful Fate, Testament, Megadeth et même parfois le vieux (très vieux) Motley Crüe (je pense à « Black Widow » qui m’a immédiatement fait pensé à « Look that kills », avec raison ou non …). Bref, un mélange à vous réveiller le « mullet » ! Sérieusement, tout ce que j’apprécie dans le Heavy et le Thrash d’il y a trois décennies (ça vous rajeunit pas hein !), je parle du Metal bien sombre et agressif (désolé Maiden !), je le retrouve dans la musique de Castle. J’avais donc des attentes assez élevées quant à leur prestation et elles n’ont pas été déçues.
Je crois que la chose qui m’a le plus frappé fût la sonorité générale du groupe qui est quelque peu différente en spectacle que ce qu’on entend sur album. Bon, les murs de béton du sous-sol du Cercle y étaient peut-être pour quelque chose, mais la musique de Castle m’a semblé beaucoup plus pesante et proche du stoner que ce que donnent à entendre leurs pistes enregistrées. Celles-ci ne rendent pas non plus justice à la complexité des riffs de Mat Davis, ni à son tone assourdissant de gars qui a compris que le Heavy Metal se joue sur un JCM-800 qui sont clairement plus à leur avantage dans un concert. Bref, Castle c’était lourd, c’était loud et c’était juste assez evil. De quoi faire sourire les nostalgiques et hocher du sceau les plus chevelus. (OPSP)
Vendredi 9 septembre
The Home Team – Ilôt Fleurie
C’est sous un magnifique ciel bleu que la soirée a commencé à l’Ilot Fleurie, qui accueillait pour commencer une gang de gars de la place, soit The Home Team. Les musiciens ont offert une prestation énergique et rythmée, comme on est en droit de s’attendre d’un groupe de punk-rock. Visiblement heureux de fouler les mêmes planches que les mythiques Bad Religion, les gars ont tout donné. Même si ce n’est pas tout à fait mon genre de musique (hey, tous les goûts sont dans la nature!), j’ai bien apprécié. (JB)
The Sainte Catherines – Ilôt Fleurie
C’est un Hugo Mudie extrêmement heureux qui s’est pointé sur scène avec ses 5 acolytes des Sainte Catherines. Ils ont enchainé l’entièreté de leur plus grand classique Dancing for Decadance, qui fête cette année ses 10 ans. En plus de délivrer une performance fort énergique, nous avons aussi eu droit à un moment assez hilarant lorsque Mudie était certain de s’être fait complimenter d’une drôle de façon. C’est certain que « J’aime ta croupe » et « J’aime ton groupe » ça peut porter à confusion. Les spectateurs ont apprécié au point de réussir à faire revenir le groupe pour un court rappel. « On s’en fout si les premières parties s’est pas supposées faire des rappels! » On n’aurait pas pu mieux dire. (Julien Baby-Cormier)
En cette deuxième journée de festival, je me suis déplacée vers l’Îlot Fleurie en début de soirée pour assister à la prestation des Sainte Catherines, célébrant ainsi le 10e anniversaire de leur album Dancing For Decadence. L’ambiance était à son comble avec Mudie et sa bande. Étant en spectacle depuis le début de l’été un peu partout au Québec, leur arrêt à Envol et Macadam était l’avant-dernier avant la fin de leur tournée. Les musiciens étaient en feu, ils ont interprété plusieurs de leurs succès des dernières années. Mudie est même allé chanter directement dans la foule. Un sentiment de nostalgie m’a envahie en réalisant qu’il s’agissait peut-être de l’une des dernières prestations des Ste-4, du moins pour les prochaines années à venir. Le groupe originaire de Montréal a très bien su représenter la scène punk rock du Québec à travers les années, avant leur séparation en 2012. Longue vie à leur musique! (JAD)
Bad Religion – Ilôt Fleurie
Lorsque la tête d’affiche de la soirée, Bad Religion, est montée sur scène, la foule était en complètement en délire. Il s’agissait de la deuxième présence des vétérans du punk rock à Envol et Macadam. On pouvait entendre la foule chanter en choeur à plusieurs moments durant le spectacle. Ayant 17 albums et 2 EPs à leur actif, vous pouvez imaginer que le répertoire du groupe est immense. Étant seulement âgée de 26 ans, je ne connais malheureusement pas toute la discographie du band. (Le groupe existe depuis 1979 soit dit en passant !) Cela dit, je connaissais que quelques chansons. Par contre, j’ai complètement été charmé par la qualité de leur prestation. Eh oui, après plus de 35 ans de musique, les musiciens d’âges murs savent toujours autant rocker! (JAD)
C’était la première fois qu’on voyait Bad Religion à Québec avec leurs nouveaux membres. Force est de constater que le batteur Jamie Miller et le guitariste Mike Dimkich font un super travail et qui permet au groupe de garder la même force de frappe. Si la bande à Greg Graffin vieillie physiquement, elle fait encore un remarquable travail sur scène. Le chanteur est toujours bien en voix et on en vient à supposer qu’ils pourraient continuer comme ça encore longtemps. Ils ont joué une vaste sélection provenant d’à peu près tous les albums; performant à mi-parcours une grosse partie de l’album No Control, peut-être le meilleur disque de la formation californienne. Ils ont aussi enchainé leurs gros canons en fin de parcours. Le nuage de poussière à l’avant illustrait à merveille l’enthousiasme de la foule qui « slammait » au son des Infected, Generator, Fuck Armageddon et autres American Jesus. Toujours pertinent. (JBC)
Yuna Project – Le Knock-Out
C’est devant une vingtaine de spectateurs que le groupe hip-hop d’Antibes en France Yuna Project a présenté ces chansons entrainantes. Le trio a une présence très intéressante sur scène et ils n’auraient aucun trouble à faire lever une foule beaucoup plus grosse. Il faut dire que le batteur fait un fabuleux travail côté rythme et au vocal la dualité entre Dün et Melly est super dynamique. Les textes, en anglais, coulent à merveille. Ils sont d’ailleurs de retour ce soir au complexe Méduse. Belle découverte. (JBC)
Civil Villains – Le Knock-Out
Nous avons terminé notre soirée avec le math-punk-rock des Anglais de Civil Villains. Quelque part entre Polvo, Battles et Thrice, les trois jeunes musiciens nous balancent des morceaux complexes et extrêmement accrocheurs. Ils avaient l’air très reconnaissants d’avoir quelques irréductibles pour les écouter. Ils n’ont pas encore d’album complet, mais les quelques « simples » annoncent quelque chose de très prometteur. À suivre. (JBC)
Samedi 10 septembre
While Paris Sleeps – Ilôt Fleurie
En début de soirée, je me suis encore une fois rendue à l’Îlot Fleurie pour assister aux prestations des différents groupes émergents. Je suis arrivée juste à temps pour voir While Paris Sleeps, groupe originaire de la Vieille-Capitale. Quelques curieux se sont d’ailleurs déplacés pour découvrir leur pop-punk. Pour ma part, j’ai été impressionnée par leur aisance sur scène. Nickolas le chanteur a d’ailleurs très bien démontré sa présence à travers ses diverses interactions avec la foule. Il a d’ailleurs félicité leur batteur, pour avoir effectué plusieurs prestations dans différents groupes dans le cadre du festival (The Benchwarmers et Twice On Tuesday). Chapeau à ce dernier qui a joué dans deux groupes différents, un à la suite de l’autre, ce soir-là. La prestation de While Paris Sleeps m’a surtout fasciné par le talent des musiciens. (JAD)
Late Night Munchies – Ilôt Fleurie
De retour sur le site, Late Night Munchiesest déjà sur scène. Aussi originaire de la ville de Québec, ce groupe est un sans aucun doute un excellent choix de première partie pour les deux têtes d’affiche à venir, soit Mad Caddies et Me First and the Gimme Gimmes. Avec leur son de ska, punk et reggae, le band a bien effectué son mandat en réchauffant la foule pour la venue des plus grands. (JAD)
Mad Caddies – Ilôt Fleurie
La formation californienne Mad Caddies a littéralement fait lever le party dès ses premières notes. Avec sa musique ska plein d’entrain, le groupe a su livrer la marchandise à la hauteur de mes attentes, et j’ose imaginer celles des festivaliers. (JAD)
Les Hôtesses d’Hilaire – Le Cercle
Déjà à 21h, soit 30 minutes avant le début officiel du spectacle, une ambiance festive s’installe. Je fais la file dehors, un groupe du nom de Cold Folks gratte sa guitare et pousse deux ou trois chansons juste à côté. J’aperçois au loin un gars qui s’est même déguisé en clown! Ça promet. En salle, la foule commence à se former. On annonce que le spectacle est sold out: il va y avoir du monde tantôt! Quelques connaisseurs se demandent si Serge Brideau des Hôtesses d’Hilaire va porter une nouvelle robe. Ceux-ci ne seront pas déçus à son arrivée sur scène: le grand barbu débarque accoutré d’une toute nouvelle jupe blanche et du haut qui va avec. Il est accompagné de tous ses musiciens portant fièrement leurs chemises à motifs.
Mais ce n’est pas le look des Hôtesses d’Hilaire qui a volé la vedette lors de cette première partie. Ils ont su enthousiasmer le public avec leur présence sur scène et leur musique qui ne trouve pas son pareil : textes comiques sur un fond de sérieux chantés par la voix rugissante de Serge et accompagnés par une musique bien rock, elle-même exécutée avec beaucoup de précision. La variété des mélodies et des rythmes étonne, on y sent des relents de musique gipsy, de blues ainsi qu’une pointe d’étrange aux couleurs tantôt planantes, tantôt psychédéliques. Le groupe a beau provenir du Nouveau-Brunswick et avoir un charmant accent acadien, ils ne manquent pas de me rappeler parfois Les Colocs.
C’était la recette parfaite pour faire lever la foule, qui commence déjà à s’agiter et à slammer dès la moitié de la performance. (Marie-Ève Fortier)
Québec Redneck Bluegrass Project – Le Cercle
Après cette première partie bien festive, les spectateurs sont bien réchauffés pour Québec Redneck Bluegrass Project. On a déjà chaud, mais ce n’est que le début. La bière se renverse déjà un peu partout dans la salle, le plancher en est collant. Il faut bien le dire, le spectacle de samedi soir a été tout un party.
Pas besoin d’attendre 30 secondes après l’arrivée sur scène du groupe, un jeune homme se lance déjà sur la foule en bodysurfing et c’est loin d’être le dernier à pratiquer ce sport, qui se donnera jusqu’à la fin du spectacle. Si vous ne connaissez pas Québec Redneck Bluegrass Project, c’est facile, tout est dans le nom. C’est du bluegrass, mais avec une bonne teinte québécoise digne des meilleurs rigodons. C’est un méchant party, voire une grosse brosse, mais c’est aussi d’étonnantes prouesses techniques dans la rapidité et la précision de l’exécution (ce qu’ils ont en commun avec les Hôtesses d’Hilaire).
Les gens de samedi soir, eux, n’avaient pas besoin qu’on leur présente le groupe : ils étaient tellement enthousiasmés (voire ivres d’enthousiasme, ou ivres tout court) que ça dansait de l’avant jusqu’à la dernière rangée à l’arrière. J’ai rarement vu un public aussi participatif : la moitié des chansons étaient chantées en chœur par la foule. Une vraie frénésie. Le groupe a visiblement fait plaisir à ses admirateurs en jouant leurs pièces les plus connues. Ils ont aussi présenté au passage quelques titres de leur prochain album qui devrait sortir en décembre : La meute.
QRBP a poussé comme ça deux sets complets de chansons, de 23h30 à presque 2h du matin, jouant toujours avec plus d’entrain, répondant à celui de la foule. Il faisait chaud, vous pensez ? Il y avait tellement de sueur dans l’air qu’il s’est mis à pleuvoir, littéralement, de la sueur condensée. Les gens étaient sur le party, vous pensez ? Le spectacle s’est fini à coups de «Chuis ben plus cool sua brosse», avec les Hôtesses d’Hilaire en prime sur scène, Serge en bedaine, la foule en délire, quelques stage dives et beaucoup, beaucoup d’alcool. (MEV)
The Companies – Le Knock-Out
La formation indie/post-punk/alouette The Companies est débarquée tout droit de la Californie pour nous présenter leur indie rock lourd, mais mélodique, aux accents parfois latins. Si, de prime abord, la proposition du quatuor peut sembler parfois un brin répétitive et rappeler à votre pas très humble serviteur trois tonnes et demi de formations vues à Osheaga et à Bonnaroo ces dernières années, il faut souligner l’exécution solide, mais surtout la passion de ces jeunes hommes qui ont commencé à jouer avec dix minutes d’avance pour terminer avec quelques minutes… de retard. Ma première réaction (« C’est correct ») a changé un peu avec du recul. C’est cette passion qui m’a influencé. (JB)
Los – Le Knock-Out
Y a-t-il une meilleure façon de terminer un festival qu’avec un groupe de la place? Non, sérieux! Des gens qu’on voit évoluer depuis un certain temps, qui travaillent fort et qui commencent à peine à récolter ce qu’ils ont semé, c’est toujours agréable. Je parlais de passion avec The Companies, mais cette même passion envahit chacun des membres de Los, qui joue avec le même entrain devant un Cercle plein ou devant quelques curieux à une heure du matin au Knock-Out.
Ce qu’on a entendu donne hâte d’entendre Big Surf, qui sera lancé le 8 octobre prochain à L’Anti Bar et Spectacles. On aime beaucoup cet espèce de pop garage qui caractérise le groupe et qui, malgré ses influences parfois très évidentes (salut Elvis… non, pas toi, l’autre Elvis, celui qui est encore vivant), a une personnalité qui lui est propre (et ça, croyez-moi, c’est pas toujours évident). Los, c’est comme un gros hameçon auquel de nombreux mélomanes mordront bientôt. Sans aucun regret. (JB)
Bilan
La 21e présentation d’Envol et Macadam constituait, d’une certaine manière, un retour aux sources, aux artistes émergents et à la relève musicale. Si certains s’étaient plaints du manque de gros noms sur la programmation, il faut avouer que la qualité, elle, y était. Non seulement la qualité, mais on pouvait aussi compter sur une diversité qu’on avait un peu moins vue ces dernières années. Par exemple, nous avons été six personnes d’horizons et de goûts tous différents à couvrir le festival pour ecoutedonc.ca cette année. Chacun y a trouvé son compte!
On doit quand même souligner quelques petites déceptions (parce qu’on veut que le festival continue de s’améliorer) : On a pu constater une participation assez faible dans certaines salles le jeudi soir. Pourtant, la programmation était bonne et il y en avait pour tous les goûts. Tout le monde est allé à GrimSkunk? Godendard a tout raflé? Heureusement, tout est rentré dans l’ordre le vendredi.
Étrange que des groupes qui ont remporté les auditions PlanetRox se produisent au Sous-Sol du Cercle (Oneiric et Rising the Fall). Prenons ça positif : on a pu les voir de proche. Notre rédactrice présente le jeudi soir a eu un gros coup de coeur pour Rising the Fall.
Le son de la scène électro était beaucoup trop fort et venait parfois nuire aux groupes présents sur la scène principale. Entendre du gros boum-boum entre les chansons de Bad Religion pouvait être agressant. Heureusement, c’est un problème qui se corrige assez facilement avec quelques correctifs.
On l’oublie souvent (ou on le tient trop souvent pour acquis), des dizaines de personnes (dont d’innombrables) travaillent d’arrache-pied pour tenir ce festival. Même si tout se déroule à la bonne franquette sans le décorum qu’on peut parfois voir au FEQ, il y a une énergie particulière chez les gens d’Envol et Macadam. On les sent fiers. Fiers de nous balancer à la figure d’excellentes découvertes après nous avoir attirés avec quelques valeurs sûres.
On a déjà hâte à la 22e édition! Merci à l’équipe d’Envol et Macadam de nous avoir invités. À l’an prochain, on l’espère!
On vous en avait parlé, nos amis du Festival d’été ont changé la formule des Apéros découverte pour la saison 2016-2017. 32 artistes/groupes s’affrontent au District Saint-Joseph pour une place sur la programmation du 50e Festival d’été de Québec qui aura lieu en juillet prochain.
Trente-deux? Oui, trente-deux. Et le premier de ces 32 artistes? Il s’agit de Les Louanges, projet de l’auteur-compositeur Vincent Roberge, que nos lecteurs connaissent probablement déjà plutôt bien.
Les 20 premières minutes de la prestation étaient consacrées à convaincre les membres du jury. Pour ce faire, Roberge et ses musiciens ont sorti les gros canons. L’indie rock jazzé du groupe se prête tellement bien à un 5 à 7, je me commande un cidre, que je sirote en tapant du pied. Tant au piano qu’à la guitare, Roberge ne manque pas de groove.
Entre les pièces, Roberge affiche une belle désinvolture. Certains peuvent trouver qu’il semble brouillon, moi je le trouve juste relax. Pourquoi essayer d’être quelqu’un d’autre?
Une fois les crayons des juges serrés, Roberge et ses complices ont lâché leur fou. Du nouveau (joli) matériel que Roberge a composé alors qu’il était en Belgique pour un stage d’écriture (il repart d’ailleurs en France pour s’inspirer), des chansons qui donnent envie de danser (maudit cidre) et toujours cet air désinvolte sympathique qui nous donne l’impression d’avoir invité le band à jouer dans notre salon.
Les Louanges ont mis la barre à une belle hauteur pour les 31 autres projets qui suivront. Ce mercredi, ce sera au tour de PopLéon de faire vibrer nos tympans. On y sera, bien sûr!
En entrevue dans la loge du Petit Théâtre du Vieux Noranda, Alex Ortiz est catégorique : “C’tait malade!”
Le chanteur de We Are Wolves parle du premier FME des loups à Rouyn avec Duchess Says, en 2008, exactement sur la même scène où ils se produiront dans quelques heures.
Ils étaient peut-être parmi les porte-étendards de la relève musicale à l’époque, mais aujourd’hui, à nouveau invités dans la programmation du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, ils sont plus ambivalents quant à leur appartenance à la grande catégorie un peu fourre-tout de l’émergence : “Y a quelque chose avec le mot émergent qui m’agace un peu, dit Vincent Lévesque, le claviériste de la formation. Ça sous-entend qu’il va y avoir une émergence réelle à un moment donné, qu’on travaille là-dessus, tsé. Mais notre musique n’est pas telle que ça va être gros à un moment donné…”“ C’est pour ça qu’on est constamment émergent!” conclut Ortiz avec humour.
Pourtant, si on parle de l’émergence réelle comme d’une percée sur la radio commerciale, We are Wolves préfère rester dans ses bois. “Ce n’est pas comme si c’était un combat constant que d’essayer de convaincre ces gens-là d’écouter notre musique. Pis on est plusieurs à vivre de cette façon-là : moi, je n’écoute pas la radio commerciale et ça ne me dérange pas de pas y passer tant que ça, parce qu’il a d’autres façons de rejoindre le public, affirme Lévesque. Ça serait mieux pour mon chèque de SOCAN, mais ultimement, ça ne change pas la relation du band avec son auditoire.”
Pierre-Luc Bégin, batteur de We are Wolves et membre du groupe Paupière ajoute : “Y a ce qui passe à la radio commerciale, y a dans des festivals comme ici, parce que le FME est rendu une référence, mais y a beaucoup plus underground aussi.”
Et justement, si ce n’est pas nécessairement au FME, où trouve-t-on donc cette émergence? Pour Ortiz, c’est du côté de la programmation de festivals comme Pop ou Suoni por il Popolo qu’il faut chercher : “C’est sûr qu’il y a beaucoup de musique plus avant-garde, expérimentale ou noise. Il y a aussi des trucs qui sortent de nulle part, mais qui sont quand même accessibles.” Bégin, quant à lui, nous recommande de découvrir Pat Jordache (par ici —> https://patjordache.bandcamp.com/).
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Pour des gars habitués de sillonner le continent, une virée à Rouyn pour manger du méchoui (au 5 à 7 d’ouverture! MERCI FME!) et jouer un show, c’est de la petite bière. Tant mieux, car ils n’en seront pas à leur dernière promenade. Pour promouvoir leur prochain album qui sortira le 30 septembre prochain sous l’étiquette Fantôme Records, ils seront en tournée tout l’automne, au Québec principalement, mais aussi en Allemagne.
Ce cinquième album studio, Wrong, dont on connaissait déjà l’extrait “Wicked Games”, se tourne davantage vers la pop influences 80 sans toutefois délaisser entièrement l’énergie caractéristique du groupe qui s’est fait connaître au début des années 2000 avec son dance-punk presque garage. “L’album est définitivement moins brut, moins brutal, moins primitif. Il y a moins d’urgences agressives, qualifie Ortiz. Il est peut-être plus émotif, une sensibilité plus assumée.” “C’est moins sauvage, mais y a des ostie de beaux moments!”, ajoute Lévesque. C’est plus lumineux, en général.”
Si les pièces du prochain album détonent des productions plus brutes des débuts, cette progression ne surprend pas Ortiz qui l’explique par le fait qu’ils ont “appris à jouer, entre autres… On a commencé comme ça, sans savoir. Oui, y a eu une exploration et oui, elle est devenue plus polie, mais pour ma part, je n’ai jamais joué plus dénudé et plus simplifié que ça. C’est bizarre parce que maintenant, j’sais mieux jouer qu’auparavant et c’est maintenant que je devrais faire des trucs plus complexes…” “Étrangement, renchérit Lévesque, les tounes semblent plus travaillées, mais y pas tant d’affaires que ça. L’exercice est justement d’en mettre moins, de choisir les moments, de laisser respirer les choses.”
Les loups sont-ils donc rendus moins sauvages?
S’ils sont certainement plus matures aujourd’hui, dit Ortiz, Bégin nous rassure que si cette impression est donnée avec l’enregistrement studio, en live, l’énergie reste la même.
Et effectivement, pour We are Wolves, la musique passe beaucoup par la performance, comme l’explique le chanteur: “Y a une part d’intimité qui existe dans ces shows-là, le feu de communion directe. Parce qu’on joue rarement dans des grosses salles avec 1000 personnes ou plus. On se nourrit de cette proximité-là de la foule.” Cette idée de la communion, du rituel, est d’ailleurs très présente: “L’idée même de la performance, la performance comme happening, continue Ortiz, le partage, être là avec l’autre, ce feel-là de communion, d’être en symbiose avec l’autre qui est là pour t’écouter, te regarder, mais qui finit par t’alimenter suffisamment pour que lui aussi devienne un élément à part entière du spectacle.”
Au-delà de l’aspect performatif, We are Wolves s’appuie aussi sur univers visuel qu’Ortiz et Lévesque, tous deux issus du milieu des arts visuels, ont développé au cours des années. Costumes, accessoires de scène, posters, vidéoclips, pochettes : tout participe à une esthétique et une iconographie qui leur est propre. Lévesque qualifie la relation entre l’aspect visuel et la musique ainsi: “Ce sont deux parties d’un même langage, qu’on partage, moi et Alex. On a beaucoup de références en commun pis on aime les mêmes trucs. L’intérêt artistique nous a permis de développer des façons de penser le produit. Parce qu’en bout de ligne, l’album, c’est un peu un tout. On pense à ce que cet objet là, globalement, veut dire.” Ortiz renchérit: “On pense constamment à tout ça, de façon presque tentaculaire. Tu te retrouves à conceptualiser des t-shirts, des objets, des vidéoclips, des photo-concepts… C’est un langage commun qui se construit d’une façon musicale et visuelle et philosophique.”
“On se sert de la pochette pour ajouter une profondeur de lecture, dit Lévesque. Comme là (sur ce prochain album), la pochette est vraiment particulière. Elle traduit notre perception de l’album, là où on est rendus…la pochette est vraiment lumineuse.”
Que la lumière soit!
Et que Wrong sorte pour qu’on danse sous ses rayons!