Je commence à peine à me remettre de mon FME, alors voici, finalement, le résumé de ma dernière journée avec mes coups de cœur en rafale à la fin.
Le FME, c’est quatre jours intenses qui se sont terminés dimanche dernier. La journée a doucement commencé avec la prestation, dans la série des spectacles impromptus, de Julie Blanche au Parc Botanique « à fleur d’eau ». Dans une ambiance sereine et devant un décor bucolique, Julie et ses musiciens ont interprété les chansons de son premier album et ont fait une reprise d’une magnifique chanson de Philippe B, Petite leçon des ténèbres.
Vers 16h, on retourne là où avait lieu le marché public la veille pour écouter, une fois de plus, le fabuleux artiste australien Hein Cooper, qui portait fièrement son t-shirt du pub Chez Gibb’s.
Après avoir hésité pendant 20 minutes pour savoir à quel 5 à 7 on allait assister, parce que le choix était vraiment difficile, on a choisi la découverte du Chapelier fou. De l’électro français créé avec des synthés, des claviers, des violons, un violoncelle et de la clarinette. Bien qu’ils ne parlaient pas beaucoup, l’ambiance était très chaleureuse et je me suis acheté le vinyle parce que j’ai adoré.
Après un bon souper à La Muse Gueule, je suis arrivée juste à temps pour Seoul, mais j’ai raté Safia Nolin. Je me console, car le spectacle a été filmé (à voir ICI). Seoul c’est un son qu’on a déjà entendu, mais les gars donnent un bon rendu sur scène. Ils ont laissé place à Louis-Jean Cormier pour le spectacle de fermeture. J’avoue n’avoir pas vraiment écouté le dernier album de Louis-Jean donc les premières chansons du spectacle ne m’ont pas accroché tant que ça. J’ai tout de même aimé les projections qui viennent ajouter une chaleur ainsi que le jeu de lumière. J’ai quitté après environ quatre chansons pour aller profiter du bar et de la
fraicheur à l’extérieur. Vers 23h15, je me suis dirigée vers le disquaire pour assister au spectacle-surprise de Dany Placard, avec guitare acoustique et harmonica, mais sans micros et caisses de son. Tous ceux dans la place s’entendent pour dire qu’on a vécu un moment magique. À chaque fois que quelqu’un ouvrait la porte pour entrer dans la place, on entendait juste le
« boum-boum » du DJ dans la 7ème rue.
Ce qui fait que les gens chantaient encore plus fort les chansons de Dany Placard. Cela a créer des drôles et bons moments à la fois.
Dès que ça a fini, on est allé voir Kid Koala pour terminer le festival en beauté. Ce gars-là est fou. C’est une bête du scratch et c’est un maître dans l’art de changer les vinyles sur ses trois platines. Il devait faire chaud en dessous de son
costume. Le clou du spectacle a été lorsqu’il a fait jouer la chanson La bit à Tibi de Raoul Duguay. Lui-même ne semblait pas en revenir de la réaction de la foule. Il a sorti son cellulaire pour filmer ce moment quasi irréaliste.
Pas besoin de vous dire à quel point j’étais heureuse d’aller finir ma dernière soirée au Bar des chums. Depuis le temps que j’en rêvais, c’est-à-dire depuis l’an passé. FME, on se revoit l’an prochain !!!
Réunissant une belle brochette d’artistes locaux (lire Montréal et Québec) et d’autres issus de la métropole ontarienne, la première soirée de l’édition 2015 du Montreal Psych Fest a fait durer la musique jusqu’aux petites heures de la nuit au Divan Orange sur St-Laurent. Des obligations radiophoniques me retenant à Québec jusqu’à 20h00 tapantes (voir les Transmissions Transversales, si vous voulez en savoir plus), nous n’avons pas réussi à arriver à temps pour voir le plus récent projet de Roy Vucino (Pypy, Red Mass, CPC Gangbangs, Sexareenos) qui porte le très poétique nom Birds of Paradise. La première des quatre formations venait à peine de terminer son set et on constate rapidement quelque chose de beau et de surprenant : il y a une ou plusieurs filles dans tous les groupes sélectionnés pour la soirée d’ouverture, rompant sur le champ les préjugés à l’effet desquels la musique psychédélique est généralement poilue et peu hygiénique. Nous sommes donc arrivés pendant l’entracte, mais rapidement, après qu’on ait brièvement rencontré les organisateurs du festival, la formation torontoise CROSSS prenait d’assaut les tympans des convives réunis pour la grande messe psychédélique concoctée pour l’occasion. Un projectionniste était même sur place pour bonifier le pendant visuel de l’expérience, contribuant à nous mettre dans le bon état d’esprit pour apprécier ce que l’avenir nous réservait.
Quatuor rock hyper pesant formé de deux gars et deux filles, la formation CROSSS, fière de ses deux parutions, a déversé son fiel musical avec aplomb, malgré certains problèmes techniques qui ont ponctué la performance. Ils ont enchaîné des pièces tantôt rapides et tantôt lourdes et lentes comme une journée de canicule en enfer, toujours avec un bon groove assez stoner mais jamais monotone. Le son était parfois excellent et parfois nourri du crépitement des décibels excédentaires, ce qui a empêché la performance d’être complètement captivante, car les petits accrocs étaient juste suffisants rompre l’effet d’immersion, malgré tous les efforts du groupe pour hypnotiser les témoins. Qu’à cela ne tienne, ils ne se sont toutefois pas empêchés de faire un jam frénétique dont la montée en intensité spectaculaire et captivante permettait de ramener au bercail les brebis égarées. Le délire de distorsion a servi d’introduction pour la dernière pièce du groupe, fort appréciée de la foule si on se fie aux applaudissements, malgré l’apparente paralysie dont cette dernière semblait frappée. Il faut dire que les morceaux composés par CROSSS invitent peu à la fête et à l’euphorie, pour excuser la foule, et je m’attendais donc à ce que la progression des deux groupes suivants vers un son plus festif et dansant allait suffire à lui délier les membres.
Suite à une autre brève introduction, le trio torontois fondé par Jeff Clarke (Demon Claws, Hellshovel) et mené par sa femme Emily Bitze, qui porte le très agro-alimentaire nom de Milk Lines, a présenté les pièces de son plus récent album Ceramic, un produit de la réputée maison de disque In The Red. Également réalisée avec Kyle Connolly, le bassiste de Wish, et d’Omri Gondor, qui accompagne Clarke dans Hellshovel, à la batterie, leur musique est une drôle de bête. Réunissant le pop-rock-psychédélique de la fin des années 60, comme Jefferson Airplane, et le country-folk plus traditionnel, leur musique est assez originale tout en s’appuyant sur des influences assez nettes. Les deux styles présents dans le corpus du groupe se mélangent parfois relativement bien, mais généralement, on passe d’un genre à l’autre en étant un peu bercés dans la perplexité, les moments plus country-americana dominant trop souvent l’expérience globale à mon goût. Reste que la formation a le mérite de proposer quelque chose de fort novateur, et le charme de la chanteuse-guitariste réussit à lui seul à captiver l’attention et à la conserver. Les rythmes un peu plus rapides de leurs compositions ont permis à la foule de se délier légèrement les membres, même si celle-ci demeurait statique, voire catatonique, la majorité du temps, peut-être eux aussi fascinés par la voix de la chanteuse. On se croyait parfois plongé dans le passé et en face de Grace Slick des susmentionnés Jefferson Airplane, tant la prestance de l’artiste dégageait quelque chose de mystérieux et d’agréable jusqu’à ce que les dernières notes se soient éteintes.
La place s’est vidée à nouveau pour l’entracte, le temps que la foule puisse reprendre son souffle et diminuer l’espérance de vie de ses poumons, me donnant brièvement l’impression que tout le monde se pousse avant la performance du trio rock chouchou de Québec, Ponctuation. Fort heureusement, ce n’était pas le cas et tout le monde a rapidement repris sa place alors que le groupe, fraîchement monté sur scène, commençait le spectacle avec la première pièce de leur plus récente parution, l’excellent « La réalité nous suffit ». Comme la soirée leur prévoyait la place d’honneur, le groupe a offert un set plus long aux mélomanes réunit sur place, allant même jusqu’à intégrer des pièces insérées dans leur corpus depuis leur genèse, comme La fille à la mini-jupe. Livrant une performance énergique et survoltée où les mots avaient peu de place, le groupe enchaînait sans transition des hits de ses différentes parutions et la foule, qui semblait ravie, dansait et se mettait même parfois à slammer quelques instants. Puis, coup de théâtre, en pleine chanson, une des cordes du milieu de la guitare de Guillaume Chiasson lâche, ce qui n’a pas empêché le musicien chevronné de livrer la marchandise avec assurance jusqu’à la fin de la pièce. Il faut dire qu’il n’y allait pas de main morte et que cumuler les rôles de guitare principale et secondaire, parfois en même temps, n’a pas dû aider la corde à survivre. À ce moment là, il a proposé aux fans de patienter le temps qu’il change sa corde de guitare, parce que naturellement, la guitare de remplacement est souvent celle sur laquelle les musiciens ont le moins envie de jouer. Le tout s’est déroulé très rapidement, ne brisant que très peu le rythme de la performance, alors que Maxime Chiasson et Laurence Gauthier-Brown, respectivement à la batterie et à la basse, divertissaient la foule avec une petite impro en duo.
D’autres pièces du premier album, « 27 Club », ainsi que de l’excellent 7″ « Léche-vitrine » se sont enchaînées sur fond de projections hallucinantes gracieuseté Tania B. Lacasse, qui occupe parfois ce poste aux côtés de Ponctuation. À la fin de la performance, pendant la dernière chanson, une demie-douzaine de fêtards sautaient partout et dansaient en lâchant le fou qu’ils avaient accumulé depuis le début de la soirée. Malheureusement, lorsque les dernières notes se sont dissipées, les applaudissements clairsemés de la foule n’ont pas suffi à ce qu’un rappel ait lieu, privant probablement la foule des pièces La Bouteille et Cortisol. Pourtant, quelques minutes plus tôt, entre les pièces, les applaudissements nourris et les cris de la foule laissaient croire qu’elle était encore capable d’en prendre. Tout au contraire, elle s’est rapidement dissipée, profitant de la fin de la dernière pièce du concert pour quitter sans demander son reste. Disons qu’on était à cent lieues de l’ambiance complètement survoltée qui régnait pendant le concert donné à des centaines de kilomètres au nord la semaine précédente, dans le cadre du FME de Rouyn-Noranda.
Cette première soirée est donc une réussite malgré les quelques bémols et on ne peut espérer que le meilleur pour ce soir, alors que le supergroupe montréalais Pypy (Red Mass, Duchess Says) tentera de faire fondre la face des mélomanes qui se réuniront à la Vitrola pour leur concert et pour ceux de Demon Claws, de Pachyderm et des Marinellis. Est-ce que ces derniers réussiront à faire lever le party et à foutre le bordel en bonne et due forme? Jeudi soir au OUMF, la rumeur veut qu’ils aient créé bien des maux de tête aux techniciens de son qui regardaient l’équipement de scène se faire asperger de bière et de mousseux par les hurluberlus de la troupe rock. Chose certaine, la musique sera bonne même si la foule ne bouge pas.
Cette année le festival Envol & Macadam fête ses vingt ans, c’est pas rien ! Voici mon petit compte-rendu de cette première (de trois) soirée(s) d’anniversaire, qui faute d’avoir été mémorable – à mon humble avis, s’entend – aura eu ses bons moments !
Avant tout, je dois préciser que j’ai dû arriver quelque peu en retard pour le début des festivités à l’îlot Fleurie – c’est la faute de mon voisin trop bavard ! – ce qui fait que j’ai dû manquer la prestation de Fullcount. J’aurais vraiment aimé couvrir leur show, d’autant qu’ils sont de Québec. Enfin, désolé Fullcount, une prochaine fois, c’est promis !
Donc :
19h30 – Brightlight city
En arrivant sur le site, la première chose qui m’est passée par la tête c’est « ouain, les viaducs en béton ça doit pas être génial pour la sono … ». Je ne m’étais clairement pas trompé. Du début à la fin de la soirée, le son du spectacle aura oscillé entre « correct » et « carrément exécrable ». Je ne crois pas que le technicien ait fait un mauvais travail – quoique tout au long de la soirée, les guitares auraient gagné à être plus fortes – mais avec une telle acoustique, on ne peut clairement pas faire de miracle. Je ne sais pas si les années précédentes E&M se déroulait au même endroit, mais on repassera pour le choix de l’emplacement (dont le cachet quelque peu métropolitain n’est pas sans déplaire, j’en conviens). Enfin, je suis arrivé à temps pour voir Brightlight city, le deuxième groupe en liste. Malgré un début de spectacle au cours duquel le son des guitares brillait (non, je n’ai pas fini de m’en plaindre) par son absence, j’ai apprécié la prestation du groupe britannique. Faisant dans un punk rock indie assez léché, les gars de Brighlight ont donné une performance très honnête et énergique, visiblement très contents d’être au Québec et malgré une foule encore maigre et très peu réchauffée. J’ai apprécié la sonorité british du groupe qui – pour une raison qui m’échappe – m’évoquait la musique de Oasis (disons Oasis sur les amphétamines!) ainsi que l’originalité des compositions.
20h – The Dread Crew of Oddwood
Je me suis un peu fait plaisir en quittant pour un instant l’Îlot Fleurie, me rendant au complexe Méduse sur mon vélo pour assister au show de The Dread Crew of Oddwood. En jetant une écoute, via youtube, des différents groupes sur la programmation d’E&M, j’ai été agréablement surpris de tomber sur cette bande de joyeux pirates qui font dans ce que je qualifierais de Folk Metal Acoustique. Sérieusement, c’est gars là sont vraiment des crinqués et sont particulièrement crédibles dans leurs rôles de pseudo-pirates-gitans-vikings-barbares (dans l’ordre que vous voudrez). J’ai toutefois été quelque peu déçu du public qui ne semblait pas être d’humeur dansante ! Les gens oublient souvent que c’est aussi le public qui fait le show. C’est pourtant pas tous les jours qu’on a devant soi une bande de barbus sanguinaires munis d’instruments traditionnels qui se démènent comme des damnés pour nous raconter en chanson leurs sagas burlesques. Il me semble que c’aurait été une pas pire occasion pour donner de la patte un peu non ? En tout cas, une prestation tout de même très divertissante de la part du Dread Crew. À voir !
20h30 – Mute
Mon coup de cœur de la soirée a indiscutablement été Mute. À mon sens, ils ont volé la vedette à Millencolin. Ici je dois faire aveu honteux : le petit gars du Saguenay que je suis n’avait jamais vu auparavant de concert de Mute. J’avais bien quelquefois jeté une oreille distraite à leurs albums, mais sans plus. Ce soir j’ai donc pris une solide claque sur la gueule ! Ces gars-là, tout vétérans qu’ils sont – sont littéralement des bêtes de scène. Ça parait qu’ils trippent à jouer, qu’ils ont ça dans le sang et qu’ils ont à cœur de donner un bon show. D’ailleurs, ça parait quand un groupe est supporté par une fanbase : le public de l’Îlot Fleurie – pas mal plus fourni à ce moment-là de la soirée – était en feu. C’était beau de voir les gens se jeter dans le pit tout sourire et les yeux brillants, chantant en chœur les paroles de chaque chanson.
Encore une fois, j’aurais vraiment apprécié, à ce moment plus qu’à tout autre, que les guitares soient plus fortes. Les guitaristes de Mute sont vraiment excellents et les lignes de guitare sont tout à fait originales et intéressantes. Dommage à ce niveau. Autre remarque négative : c’est quoi l’idée de faire des tests de son sur l’autre scène pendant que Mute jouent ?!?! D’une part, il y avait surement eu des soundchecks durant la journée; d’autre part, il me semble que d’habitude, si vraiment besoin il y a, on fait ce qu’on appelle des « line check ». Certes ça dérange un peu le public, mais certainement moins que lorsque les tests de son enterrent le band qui est en train de jouer. Un peu de respect envers les musiciens n’aurait pas fait de tort ici.
Enfin, ceci étant dit, les gars de Mute ont eu la gentillesse de nous apprendre qu’ils allaient prendre une pause pour se consacrer à leur prochain album. On a bien hâte d’entendre ça ! D’ici là, j’aurai surement acheté tous les albums précédents. Je n’ai que du positif à dire de cette performance. Si vous ne connaissez pas Mute, je vous assure que vous vous devez de pallier à votre ignorance. Chapeau bas !
21h30 – Millencolin
J’avais quand même hâte de voir Millencolin. J’ai passé pas mal de temps dans ma jeunesse à me péter la gueule en essayant (je dis bien essayant) de faire des kickflips sur leur musique. Malheureusement leur prestation m’aura laissé quelque peu indifférent. J’ai bien esquissé quelque chose comme un sourire lorsqu’ils ont joué quelques-unes de leurs vielles chansons, « Fox » notamment, mais de manière générale, bien que les gars aient donné un bon show, je ne peux pas dire que j’ai beaucoup apprécié. Je crois que ça avait un peu à voir avec l’attitude générale du groupe ou, peut-être à mes oreilles qui n’en pouvaient plus du son de la batterie qui résonne sur les viaducs. Enfin, le public a tout de même été très enthousiaste et a reçu le groupe avec beaucoup d’entrain. Une belle soirée, il me semble !
On se remet tranquillement de l’énorme journée de la veille. Je n’en n’ai pas parlé, mais cette année le FME nous a fait suer tout liquide qui avait pu être ingéré. On recommence l’exercice avec une performance secrète de Félix Dyotte à midi dans une chambre d’hôtel, moiteur assurée. On reçoit un autre message: Hein Cooper récidive pour une deuxième fois en spectacle surprise! Encore aujourd’hui, le traitement des photos ira à plus tard définitivement ! Karina vous parle de ce dernier juste ici !
Ayant malheureusement raté tout les 5 à 7 depuis le début du FME, j’ai décidé que tant qu’à remettre les images plus tard, j’allais me rendre à celui de Fanny Bloom. Inutile de dire qu’il faisait chaud à l’Évolu-son: j’ai eu ma première goutte de sueur du festival qui a coulé tout le long de mon dos ! Les gens ont tout de même dansé et c’était assez remarquable !
Petite pause jusqu’à 20h pour la très attendue Safia Nolin. Je dois dire que j’avais eu la chance d’écouter son album avant et que je le connais déjà par coeur. Sérieusement, cette voix qui nous arrive en pleine face est absolument magnifique ! Le lancement se fait aujourd’hui à Montréal et le 16 à Québec, ne manquez pas ça ! Je suis restée pour quelques pièces de Louis-Jean Cormier par la suite, j’ai apprécié le côté plus rock de son spectacle et Karina vous en parle très bientôt sur ecoutedonc.ca !
J’ai voulu continuer mon exploration de la soirée: je me suis rendue à la scène métal pour Abitabyss. Tant qu’à faire mon immersion en Abitibi, allons-y pour la totale ! N’étant pas une habituée du death métal je dois dire que j’ai admiré les costumes du groupe et les spectateurs plus courtois envers les photographes que ceux de l’agora ! Ils étaient magnifiques à voir aller, ces fans ont été un de mes coups de coeur du FME !
Finalement, après quelques verres on a décidé de faire une marche dans la ville pour se rendre à Kid Koala. Ma déception était plus que perceptible dans mon visage lorsque je l’ai vu entrer sans accoutrement. Par la suite, j’en conviens, que moi-même suant en tenue d’été, j’aurais préféré un t-shirt à une tenue molletonnée mais quand même… Quelques pièces plus tard, le voilà qui enfile le costume de Koala, je suis comblée ! Tout souriant il est même descendu danser avec nous pour ensuite mettre le vinyle de Raôul Duguay et la très connue pièce « La bitt à Tibi » ! Après cet exploit j’ai dû quitter, puisqu’il ne fallait pas oublier que 9h de route nous attendait le lendemain !
Cher FME, cher Rouyn-Noranda merci pour ton accueil, j’ai eu beaucoup de plaisir !
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
J’angoissais juste à regarder la programmation, je ne savais pas quoi choisir, il y avait trop d’options ! Depuis le début du festival j’avais plutôt décidé de rester pour le spectacle en entier. Cette fois-ci, puisque je voulais tout voir de cette 3e journée, j’ai tenté le tout !
Le défi à débuté à 11h du matin après une courte nuit, lors de l’annonce d’une mini performance secrète de Safia Nolin. Mon coeur était déchiré en deux, Safia Nolin ou Rosie Valland ? Pourquoi pas faire l’extrême en essayant d’y aller pour un doublé ? Malheureusement, c’est là qu’on se rend compte que Rouyn est un peu trop grand pour ce genre de discipline, je me reprendrai ce soir au Show de la rentrée pour Mme Valland !
Entre deux prises, Safia Nolin a vanté le mérite de Jesse Mac Cormack en matinée. Je m’y suis rendue et effectivement, c’était excellent ! François-Samuel vous en parle justement juste ici ! Ensuite je n’avais pas trop le choix d’aller à Prieur&Landry: sérieusement la bouche m’était tombée à terre lors de leur prestation à Québec en plein après-midi cet été. Encore une fois, c’était vraiment solide, à ne pas manquer ! Une autre petite course après, le temps de voir quelques pièces de Jeanne Added. Ensuite on change complètement de registre, pour se rendre à Sandveiss. N’étant pas une fan de ce style de musique normalement, je dois avouer que c’est mon deuxième concert de ce groupe.
Deux derniers sprints pour cette soirée: de retour à l’Agora pour The dodos. Un peu déçue de la qualité du son: j’avais de la difficulté à entendre la voix malheureusement. Dernière entrée au Petit Théâtre du Vieux Noranda, les bras pleins d’estampes pour mon premier spectacle de Galaxie. Une énergie complètement en contraste avec l’indie rock du duo de San Francisco. C’était juste assez pour me donner l’énergie nécessaire pour me rendre au tant attendu Fleshtones ! Inutile de dire que je n’ai pas été déçue, j’ai n’ai aucunement les mots pour exprimer ce qui s’est passé au Diable Rond. Mon collègue les avait vus la veille; cette formation qui existe depuis 1976 n’a pas fini de nous faire danser ! Mon seul regret: ne pas avoir pu assister aux deux concerts !
Pour terminer, j’ai réussi a me rendre à la performance surprise de Totorro (FS les avait aussi vus jeudi). Retour à la maison, je croise un mini jam-spectacle improvisé, ça termine bien la journée ! Ce samedi aura été comparable à un cocktail dinatoire, à picorer dans toutes les assiettes pour goûter à tout, merci FME pour la belle diversité !
Consultez aussi le compte-rendu de Karina qui est allée à la scène Paramount, c’est par ici !
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca
Le ventre bien plein grâce à la poutine du Morasse de la veille, je me suis levée tôt, considérant l’heure du coucher, pour aller voir Rosie Valland au Marché public. Accompagnée par Jesse Mac Cormack, elle a fait quelques chansons, toutes très douces, avec sa guitare électrique. J’avais vaguement écouté ses chansons avant et j’avais beaucoup aimé son style à la Salomé Leclerc. Un mélange de douceur et d’intensité qui se portait bien à l’ambiance en ce samedi matin. C’est quand même unique de pouvoir acheter tes carottes et de la confiture maison en écoutant Rosie Valland au marché !
Avoir Joseph Edgra pour nous en prestation à la radio du CFME à 12h, j’avoue, ça a été un très beau moment de mon festival. Il nous a fait deux chansons, dont une nouvelle, qui est excellente (pour voir la prestation, c’est ICI), accompagnée de son contrebassiste. On l’a même revu en prestation lors du souper pour les pros du FME.. . il était partout.
À défaut de pouvoir aller au 5 à 7 de Saratoga, je les ai reçus pour une entrevue et une prestation. Ces deux-là sont un énorme coup de cœur pour moi depuis qu’ils ont sorti leur EP. Ils représentent l’amour pur et la simplicité du bonheur.
Après avoir reçu un « pop-up » via l’application du FME, on s’est dirigé vers la prestation de Hein Cooper. Une superbe prestation au gros soleil, entre deux murs d’édifices et devant un espace rempli à craquer.
Je n’avais aucunement l’intention d’aller voir Sandveiss parce que, dans les plans initiaux, j’allais à la soirée hip-hop, mais, après m’être fait recommander le spectacle, je suis allé y faire un tour, le temps de deux ou trois chansons. Ils sont vraiment solides. Leur performance est d’une justesse et d’une intensité remarquable. Une belle découverte pour moi.
Le meilleur m’attendait parce que le transport du FME s’est transformé en genre de Taxi payant avec des questions et des bâtons lumineux pour décorer la vannette. Possiblement la meilleure idée que ces bénévoles ont eue. Un gros bravo pour l’initiative qui a marqué tout le monde.
La soirée que j’attendais depuis longtemps a commencé, pour moi, avec Toast Dawg. On a eu droit à une prestation de Yes Mccan des Dead Obies vers la fin. Quelle belle surprise. Comme à chaque fois que je vais voir un spectacle de Loud Lary Ajust (3 ou 4 cette année), j’ai toujours beaucoup d’attentes, mais ces gars-là ne m’ont jamais déçu. Jamais. Lary Kid, qui fini en bedaine, c’est un classique, et se faire renverser des tonnes de bières dessus parce que tout le monde saute, crie et danse, ça aussi ça fait partie du « deal » quand tu vas voir LLA.
J’ai terminé ma soirée au Cabaret de la dernière chance avec Marie-Pierre Arthur. La salle et la scène étaient visiblement trop petites pour cette grande artiste et ses musiciens. Cette fille-là, elle est charmante et attachante, mais c’est aussi une grande musicienne, une rockeuse et une amoureuse de la pop de années 1980, ce qui donne quelque chose d’unique. À la sortie du dernier album, j’avoue être tombé sous le charme immédiatement et j’étais bien heureuse de la voir, enfin, en spectacle.
Complètement claquée, je ne me suis pas pointé à la soirée électro, malheureusement. Je vous laisse sur les belles paroles de Mathieu Larochelle, de l’émission de radio Les deux Mathieu presque parfa’ qui a dit que « Le FME, c’est aussi apprendre à faire le deuil de tout ce que tu rattes ». Amen
L’été tire peut-être à sa fin, mais tout porte à croire que ce n’est pas le cas si on se fie au marathon de concerts et de festivals qui déferlent sur le Québec en ce moment. Après le FME qui a brassé la cage de Rouyn-Noranda pendant quelques jours, c’est au tour du OUMF et du MONTREAL PSYCH FEST de convier les mélomanes à une course d’endurance musicale.
L’horaire des deux festivals étant compatible, je tenterai de maximiser mes soirées en visitant l’un avant l’autre.
Jeudi le 10 septembre, les concerts d’ouverture du Psychfest auront lieu au Divan Orange, alors que ceux des deux autres soirs auront lieu à La Vitrola, deux belles salles de concerts sur St-Laurent.À 22h, la formation chanson psychédélique alcoolisée Birds of Paradise aura la tâche d’ouvrir pour deux excellentes formations qu’on a pu voir lors des plus récentes éditions Nuits Psychédéliques de Québec, Milk Lines et Crosss, avant que les toujours excellents Ponctuation ne terminent cette soirée en beauté.
Vendredi le 11 septembre, je tâcherai de faire un détour par les concerts d’Eman X VLooper et de Dead Obies avant d’aller au Psychfest pour Pachyderm, Les Marinellis, Demon Claws et l’explosif supergroupe montréalais Pypy, formé de membres de Red Mass/CPC Gangbangs et de Duchess Says et signé sur Slovenly Records.
Samedi le 12, il sera possible de voir les formations HEAT et BADBADNOTGOOD au OUMF avant d’aller du côté de La Vitrola pour le dernier soir du MTL PSYCHFEST, un gros concert à cinq groupes incluant Il Danse avec les Genoux, Adam Strangler, The Auras, qui sont également passés par les Nuits Psychdéliques de Québec, ainsi que les excellents Blue Cheese de Montréal et Human Eye de Détroit.
Mélomanes, considérez-vous comme officiellement avertis: vous risqueriez de regretter cette dernière occasion de festoyer comme si l’été ne finirait jamais, une fois qu’elle sera derrière nous.
Cette année encore, le festival Envol & Macadam offre une programmation qui ne risque pas d’être ennuyante :
si, ces dernières années, côté punk, E&M a vu passé sur ses planches de gros noms comme NOFX ou encore les Planet Smashers, ce sera maintenant au tour de Milliencolin, Mute et Rise Against de faire résonner l’îlot Fleurie le jeudi 10 et vendredi 11 septembre. À noter aussi la présence de Bigwig qui n’en sont pas à leur premier show dans la Vielle Capitale. D’ailleurs, parlant local, c’est Fullcount et Rogue River qui auront la lourde tâche de briser la glace lors de ces deux soirs.
Le jeudi soir, il faudra bien se piquer une petite course de l’îlot Fleurie au Cercle – c’est ce que je ferai en tout cas – pour ne pas manquer Suburban House Thieves. Ceux qui ne trippent pas punk – ou ceux qui ne se seront pas dit, comme moi « je ne peux tout de même pas rater Millencolin, je les ai tellement écouté me pétant la gueule en skateboard lors de mes jeunes années » – pourront avant cela jouer au bubblehead sur le beat de We Are Monroe et Men & Company.
Je parlais de piquer une course le jeudi soir. En fait, si vous êtes aussi curieux que moi, vous devrez peut-être porter vos espadrilles : je sais pas pour vous mais, même n’étant pas très « folk metal », j’apprécie voir une bande de pirates se faire aller la tignasse en grognant des récits de pêche au Kraken ou encore reprenant à leur sauce un maintenant classique remix youtubesque. En tout cas, ça se passe au Complexe Méduse avec Dread Crew of Oddwood, just sayin’.
Le samedi va décidément être une grosse journée pour les techniciens de l’Îlot Fleurie : de la musique de 14h à 22h, 13 bands en ligne… je soupçonne que le café et les boissons énergisantes vont être au rendez-vous ! Enfin …
Ça fait plusieurs années que j’ai pas vu Despised Icon et j’avoue être assez curieux de les revoir, ignorant que je suis de ce qu’ils ont fait récemment. D’ailleurs, je croyais qu’ils avaient fait leur dernier show en 2011. Faut croire que j’ai pas fait mes devoirs là-dessus : quelqu’un pourra peut-être mettre à jour mes données entre deux stage dive. En tout cas, pour ce que j’en sais, Despised ont toujours donné des spectacles d’une grande qualité, alliant un death metal technique rapide et brutal à une présence scénique très marquée. Amateurs de « pig squeals », de blastbeats et de breakdowns, c’est là que ça se passe samedi !
Il faudra ensuite – pour ceux, entre autres, qui auraient, en compagnie des techs, abusé du café ou de la boisson énergisante – se rendre à 23h30 au Scanner, ne serait-ce que pour entendre les gars de Grand Morne qui seront épaulés de Brightlight City et d’Amortal; ou bien encore au Complexe Méduse où Ben Caplan apaisera vos oreilles meurtries par les décibels et comblera, j’en suis certain, vos envies de folk bien chevelu.
Pour voir la programmation complète du Festival Envol & Macadam :
La fin de soirée vendredi ayant été assez mouvementée, mon samedi est commencé un peu tard après un excellent déjeuner et un détour par la superbe et chaleureuse maison du festival un peu à l’écart des festivités. Premier arrêt au menu, la scène extérieure sur la 7e rue pour le concert d’Hologramme, dont on m’avait vanté les mérites. Malheureusement, je suis arrivé tout juste pour la deuxième moitié de la dernière pièce de Look Vibrant, et si on peut se fier à la finale, la performance a dû être assez explosive, malgré le fait que le groupe l’aie offerte à une foule clairsemée et distraite typique des concerts sous le soleil de l’après-midi.
Suite à une brève interruption, la formation instrumentale Hologramme a finalement gagné la scène et offert aux gens présents de s’approcher, en promettant que s’ils le faisaient, il allait se passer quelque chose. Ceux qui ont répondu à l’appel n’ont pas regretté, car le groupe a offert une solide performance et a probablement gagné plusieurs nouveaux fans grâce à leur judicieux et ludique mélange d’électro-pop et de rock, parfois basé sur des rythmes hip hop et parfois avec une dimension psychédélique, le tout rappelant souvent la french touch électro ou le chillwave américain, tous des trucs assez propices pour la saison estivale. On est en plein territoire de Kavinsky et Le Matos, qui ont signé les B.O. de Drive et de Turbo Kid, et on n’est pas non plus très loin de Com Truise, Ratatat, Todd Terje et de la formation québécoise X-Ray Zebras, avec qui ils ont d’ailleurs déjà partagé la scène. Une des pièces rappelait le titre Empire Ants que Gorillaz a réalisé avec Little Dragon, si on ne tient pas compte du fait que c’était purement instrumental. L’arme de prédilection du groupe, c’est clairement le synthétiseur et la plupart des membres en jouent à un moment ou l’autre de la performance, hormis le batteur qui accompagne toujours la musique avec brio d’ailleurs. Deux des quatre membres troquent parfois les touches pour les cordes et enfilent guitare et basse pour les morceaux où ressort davantage leur son funky. Une belle découverte tout à fait appropriée pour les journées ensoleillées.
Qui dit journée ensoleillée dit également 5 à 7, et le FME a tout un volet qui leur est consacré et on se retrouve avec l’embarras du choix. La tentation était quand même forte de retourner voir Geneviève & Matthieu au Centre d’exposition, ou encore d’aller voir la formation Corridor, mais c’est finalement le DJ et compositeur français Chapelier Fou qui a eu ma préférence. Arrivés sur place, on constate que la moitié du café-bar l’Abstracto, dans laquelle le concert est accordée est pleine à craquer et que les gens s’entassent dans toutes les portes, alors j’ai plutôt opté pour une table dans la seconde salle mais directement en face d’une des portes. Le son se rendait très bien et le pendant visuel m’était aussi accessible, à condition de bien vouloir me lever. Ce qui avait d’abord l’apparence d’un DJ set pimpé avec des musiciens live s’est retrouvé à être un concert en bonne et due forme. Le chapelier était accompagné par une claviériste, qui troque parfois les touches pour un violoncelle, un clarinettiste, qui passait de la clarinette-basse à la clarinette standard ou électronique à l’occasion, et un violoniste, en plus de troquer lui même les platines pour le violon à certaines occasions. L’usage de la clarinette-basse était parfois assez intense pour rappeler certains éléments du jeu du saxophoniste de renom Colin Stetson, et on retrouvait parfois une dimension néo-classique avec des jeux répétitifs de cordes pincées sur trame sonore assez lyrique. Essentiellement, la musique s’apparentait plutôt à une forme d’électro-nourriture de type trame sonore Cosmos, mais avec un niveau de qualité fortement rehaussé. La beauté des mélodies et des ambiances dominait à plusieurs moments l’expérience, alors que le style s’apparentait souvent à celui du collègue français Wax Tailor, mais en moins hip hop. Le côté pop ressortait davantage, mais les pièces sont souvent bordées de moments psychédéliques générés par les boucles et d’un côté épique résultant des accumulations de couches et des montées en intensité qu’elles rendent possible. La musique de Chapelier Fou a donc un côté convenu, mais est assez authentique et variée pour que l’expérience globale soit positive. Le public était manifestement ravi puisqu’il offrait de fort généreuses ovations entre chacun des morceaux et des applaudissements nourris à la fin du concert, et le groupe aussi parce qu’il a fait des courbettes à la foule bras-dessus-bras-dessous, du rarement vu dans un DJ set et un gage de succès assurément. Ça tombe drôlement bien que tout le monde ait apprécié l’expérience, parce qu’il s’agissait d’un premier de deux concerts, le quatuor jouant à nouveau ce soir.
Le tout se termine à temps pour qu’on puisse faire un détour vers la maison du festival, située dans L’école de musique en sol mineur (get it? dig it?) à proximité du quartier des spectacles. L’accueil généreux du FME contribue certainement à sa solide réputation, parce que des journalistes heureux ça écrit des choses positives j’imagine, mais on a pas l’impression que c’est une tentative de racolage de leur part. Un DJ set, des tonnes de convives, un méchoui géant et une performance du duo mené par Joseph Edgar, la nouvelle recrue chez Ste-4, voilà tout ce qu’il fallait pour faire lever le party une fois de plus. Ce dernier a offert une assez solide performance impromptue au coin de la cour, devant un public pro plutôt occupé à tisser des liens que captivé par le concert. Le rock franco acadien assez by the book offert par le duo était bonifié d’une part par l’intéressant set-up du bassiste-batteur, qui jouait de la basse en tapping de la main gauche et qui battait les peaux de la main droite en plus de faire des back vocaux à l’occasion, et d’autre part, par le charme authentiquement acadien du chanteur-guitariste qui donne son nom au projet. Comme la performance était assez courte vues les circonstances, j’ai pu n’en manquer aucune note et me diriger vers l’Agora des arts pour mon dernier programme triple du FME 2015, celui des américains The Dodos avec le Montréalais Jesse MacCormack et la française Jeanne Added.
Je ne pouvais toutefois pas passer complètement à côté de Prieur & Landry et j’ai décidé de leur consacrer quelques minutes pour avoir ma dose de leur rock sale et vorace et pour être à nouveau épaté devant tout ce qu’ils peuvent accomplir à deux. C’était un choix tout à fait logique avant Sandveiss et Galaxie, mais c’était presque intimidant pour les deux autres groupes, que j’aime bien et que j’ai vu souvent mais que je sauterais pour ce soir, avec la confiance de les revoir, tant Prieur & Landry font souvent plus avec moins. Le théâtre m’a semblé moins rempli à craquer que pour les concerts de la veille avec Poni-Ponctuation-Duchess Says, mais il était encore assez tôt quand j’ai quitté les lieux, et il y a fort à parier que le concert à guichets fermés de l’Agora des arts allait envoyer quelques mélomanes au théâtre.
Je suis donc arrivé après les premières notes du folk-blues-rock tantôt groovy, tantôt planant et tantôt explosif de MacCormack. L’artiste a livré une performance bien sentie, s’adonnant à des longs jams plannants et se donnant des airs de guitar hero pendant certains solos. Peu loquace, même au point de ne pas présenter son projet ou ses musiciens, l’artiste, qui est entre deux petites tournées au Québec, a tout de même réussi à réchauffer la foule pour l’arrivée triomphale de Jeanne Added, accueillie chaleureusement dès son entrée sur scène. La chanteuse et compositrice est tout naturellement à l’avant-plan et mise en valeur par une claviériste et une batteuse installée derrière une batterie électronique qui permettait une grande polyvalence dans les styles abordés. Frontwoman assumée, Jeanne Added peut incarner tantôt la rock star désinvolte, l’artiste fragile et la diva de la pop, selon les morceaux. La musique, assez peu originale en soi, est livrée avec une grande intensité et beaucoup de personnalité et de charme. Le côté électro-pop levait avait davantage la cote auprès de la foule et la chanteuse a donc ponctué son set de quelques uns de ces petits hommages au soir reconnu pour être le plus dansant, « c’est samedi soir » disait-elle au moment de commencer ces morceaux.L’effet engendré par la chorale toute féminine qu’elle forme à l’occasion avec la batteuse et la claviériste pouvait rappeler l’excellent quatuor américain tout au féminin qu’est Warpaint, surtout sur leur titre No Way Out. Il y avait des bonnes montées en intensité, des délires expérimentaux, un rythme parfois tribal, des moments hypnotisants, du rap crié à la Death Grips et même des passes presque stoner, malgré l’absence de guitare. Ça faisait parfois presque Top40, mais généralement c’était assez authentique pour rester agréable et la foule, ravie, s’est mise à danser assez rapidement et ce jusqu’à la fin du concert.
À ce stade du festival, mes jambes commencent à manquer du courage nécessaire pour bonifier une autre entracte avec une partie du concert de Galaxie ou de Sandveiss, et j’opte donc pour une entracte assis directement au sol, comme beaucoup de festivaliers d’ailleurs. Après un court moment, vint enfin le moment attendu, l’entrée sur scène du groupe psych-rock-folk californien The Dodos, qui pour l’occasion n’était constitué que de son noyau dur, le chanteur-guitariste Meric Long et le batteur Logan Kroeber ont donc dû se débrouiller sans guitariste de soutien, qui permet généralement d’ajouter une dimension acoustique à leurs pièces par ailleurs assez abrasives. Le groupe, qui a publié six albums depuis 2006 et les deux plus récents Carrier en 2013 et Individ en 2015, sur Polyvinyl, a choisi de commencer avec ma pièce préférée d’eux, celle qui ouvre l’excellent No Color de 2011, Black Night. On remarque tout de suite que la version live est beaucoup plus rock, en l’absence d’abord de guitare acoustique mais aussi de par le fait que le vocal est un peu noyé dans la charge sonore de la guitare électrique. Des gros jams délirants, des envolées rythmiques, des éruptions de joie et de distorsion, tout ça qui sonne comme une tonne de brique avec deux musiciens qui rivalisent pour la palme du showman de la soirée. Les boucles confectionnées live et les séquences pré enregistrées ajoutaient des possibilités au duo et le public ravi et dynamique a apprécié se faire parler en français par le chanteur qui faisait beaucoup de beaux efforts à cet effet, augmentant leur capital de sympathie. La foule en délire a longuement ovationné le groupe pour obtenir son rappel, une pièce plus pop judicieusement choisie qui ressemblait un peu à du Franz Ferdinand, avec un riff plus dansant.
Décidément, tout le monde sait comment avoir du plaisir au FME, artistes, organisation, médias, natifs de Rouyn et autres types d’humains. La magie est vraiment dans l’air pendant des journées aux soirées et la météo impeccable a dû contribuer à rendre l’expérience encore plus agréable, une expérience qui doit toutefois prendre abruptement fin pour moi avec un départ prévu dans quelques minutes. Je manquerai donc le show de clôture et surtout le show de Kid Koala que j’aurais bien aimé revoir, mais des membres de la délégation Ecoutedonc.ca seront sur place pour vous raconter leur expérience et vous fournir des superbes images en souvenir!