Le WIDEWOOD – Festival de la solidarité musicale – existe depuis 2002 et a pour objectifs de promouvoir la musique émergente francophone, de favoriser le réseautage chez les artistes et musiciens, d’assurer une scène indépendante en Mauricie et d’offrir un événement alternatif et abordable pour la communauté. De bien belles idées qui prennent place à Saint-Georges-de-Champlain du 4 au 7 août 2016 avec une programmation toute autant locale qu’internationale. Voici donc, parmi la programmation complète, les suggestions de l’équipe (mais tsé, une fois rendu là-bas, écoutez donc tous les artistes que le festival vous propose, suggestion d’ami).
Jeudi 4 août:
Dylan Perron et Élixir de gumbo à 22 h 00 ET 23 h 45
Carl Hébert à 22 h 45
Vendredi 5 août:
Cosmophone à 21 h 30
Taluna (un groupe de Torino en Italie) à 21 h 00
Les gars d’ma shop à 22 h 30
Okapi (d’ailleurs en spectacle avec Mad’moiZèle Giraf à la Taverne en septembre) à minuit.
Samedi le 6 août:
Orkestar kriminal à 15 h 30
Baptiste Prud’homme à 16 h 30
Gabrielle Proulx à 17 h 30
Bloodstone and Ray à 18 h 45
Rookie Rook et compagnie à 20 h 00
Carotté à 22 h 15
Jardin Mécanique à minuit.
La programmation du festival se veut diversifiée, rassembleuse et d’autant plus surprenante avec, entre autres, le couronnement de la moustache de l’année ainsi que le Tournoi de fers annuel !
Arrivés jeudi dernier de Grenoble, c’est à Trois-Rivières que les Trois-Huit ont commencé leur tournée canadienne qui se poursuit au Québec et en Ontario. Beaucoup de dates et de route pour un groupe heureux d’être parmi nous. Et si vous vous demandez d’où vient leur nom, c’est d’un système d’organisation du temps de travail — dont je vous passerais mon avis — dont beaucoup des membres ont pâti. C’est aussi 38, le numéro de département de l’Isère où se situe Grenoble, ville d’origine du groupe. Ils nous ont joué leur mélange de punk et de Oï, influencé par les Brigada Flores Magon, Los Tres Puntos, Bolchoï, et bien d’autres. Ainsi, on aura entendu leur album éponyme, avec notamment le morceau Uni-e-s, que vous pouvez écouter et télécharger librement sur leur site. Cimer les gars !
Les Trois-Huit n’étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés des Montréalais d’Action Sédition et des Montréalaises de No Chaser. Ce sont ces dernières qui ont ouvert avec leur punk une belle soirée. Ensuite, ce sont les membres d’Action Sédition qui sont montés sur scène pour nous jouer essentiellement des morceaux de leur album Rapport de Force et de leur split avec Street of Rage. Ils en ont d’ailleurs profité pour nous parler de leur nouveau split avec le groupe italien Bull Brigage. Fidèles à leurs engagements politiques et sociaux, ils ont manifesté durant leur set leur soutien aux Trois-Huit et aux opposants à la réforme du Code du travail en France. Enfin, je dois aussi vous dire, pour en avoir discuté avec leur batteur, qu’ils aimeraient bien voir venir au Québec les 22 Longs Riffs. Ce qui ne serait pas pour déplaire au natif de Saint-Brieuc que je suis.
Du 8 juillet au 26 août, Culture Shawinigan offre des spectacles gratuits les vendredi à 20h30 à la Place du Marché. Cette superbe initiative m’a permis d’assister au spectacle de Mononc’ Serge en cette magnifique soirée du 22 juillet ! Comme ma spécialité c’est la photographie, je laisse mes photos parler pour moi.
Pour connaître la programmation complète d’Un été signé Shawinigan, c’est ICI.
Le spectacle de Senaya que j’ai couvert, le mercredi 20 juillet dernier, était la première d’une série de trois intitulés Les Étoiles Nuits d’Afrique avec Senaya. Le concept : inviter deux autres artistes que la chanteuse apprécie selon une thématique précise. Dans ce cas-ci, les artistes invités étaient Drê-D et Élété pour la soirée « Groove urbain ». Un spectacle bien sympathique et semblant avoir convaincu les oiseaux de nuit présents au Club Balattou (le spectacle ayant débuté à 23h30).
L’auteure-compositrice-interprète et ses amis étaient entourés de trois musiciens aux énergies différentes et complémentaires, soit la bassiste plutôt relax Guy Langué, l’énergique guitariste Assane Seck et le trèèèèèès énergique batteur Donald Dogbo. Ce dernier était tellement énergique qu’on a dû reculer au moins trois fois le tapis sous son instrument ! Il a sans doute compris littéralement l’expression « mettre la musique sur le tapis… » Cela lui a valu les taquineries complices et amicales de Senaya, qui trouvait qu’il y avait beaucoup de testostérone sur scène ! Malgré tout, les musiciens savaient très bien quand prendre leur place au bon moment. Personne n’a volé la vedette aux dépens d’un autre. Tout s’est fait plutôt dans la collégialité et le plaisir du travail en groupe.
Senaya est une artiste et musicienne à part entière qui sait écrire efficacement des chansons qui parlent de spiritualité, d’espoir et de fraternité sans tomber dans le fanatisme ou la guimauve puant le sucre industriel. En raison de son enthousiasme et de sa générosité, elle parvient à insuffler son univers, toutefois ponctué de quelques reprises (I Feel Good de James Brown ou encore un medley de Bob Marley). Ainsi, il a été possible d’entendre ses succès issus de son album Garder la tête haut : soit la pièce-titre, Soul Créole (chantée avec Élété) ou encore On s’en fout. Qu’elle soit entourée ou seule avec sa guitare, Senaya offre ses chansons avec conviction.
Quant aux artistes invités, ils semblent avoir réussi à obtenir l’adhésion du public. Toutefois, cela n’a pas semblé au début évident pour Élété, dont les appels à bouger et à chanter avec le public n’ont pas semblé concluants. Toutefois, les spectateurs ont apprécié l’artiste, puisque lorsque Senaya le réinvite sur scène pour un duo, la foule applaudit chaleureusement. À l’usure, la nonchalance énergique et le sourire ravageur de Élété ont fini par convaincre. Son univers musical sur scène évoquait Alpha Blondy ou Tiken Jah Fakoly. De plus, il a un agréable timbre de voix.
Quant à Drê-D et sa voix riche faisant parfois penser au chanteur Seal, il a su montrer qu’il était une bête de scène. Les deux pièces présentées et s’étant succédé en fondue enchaînée, soit Jah et No Man, ont un rythme beaucoup plus dynamique sur scène. La deuxième chanson étant même chantée comme un rap tellement il y avait une accélération dans le débit ! Les gens chantaient même avec lui les No Man du refrain !
Au fur et à mesure du spectacle, Senaya et ses artistes, musiciens et choristes invités ont fini par séduire de plus en plus la foule qui hésitait de moins en moins à applaudir chaleureusement et qui ne voulait pas que ça se termine, malgré la nuit qui avançait. Les différents univers (gospel, funk, reggae, soul, folk) présentés pour n’en former qu’un seul m’ont permis de faire oublier que j’avais une heure et demie de route à faire à la fin du show, soit à 1h30 de la nuit.
Crédits photos : Peter et Élaine Graham, André Rival
Le mercredi 20 juillet dernier, une foule formée d’admirateurs et d’admiratrices et de leurs ami(e)s sont venus entendre l’artiste né en Mauritanie, ayant grandi au Sénégal et vivant à Paris. Cette foule était représentée par des gens de tous âges. Un spectacle vraiment réussi, malgré quelques problèmes techniques et des instruments pas toujours parfaitement calibrés lors des premières chansons, désagréments occupant beaucoup l’attention d’un technicien plutôt alerte et dévoué malgré tout !
Le spectacle est divisé en deux parties plutôt non conventionnelles, la première se voulant plus courte que la deuxième, Touré était avec un groupe de musiciens plutôt inusité. Par exemple, la contrebassiste Juliette Malgrange s’est rajoutée au groupe spécialement pour le spectacle. À mon avis, il s’agit d’une bonne idée de l’inclure, puisque ses notes ajoutent un petit quelque chose de touchant dans les mélodies. La batterie de Lio Kigaba, surtout avec ses petits bongos, apportait une touche exotique et rythmique aux chansons.
Cette première partie évoquait musicalement les incontournables du folk des années 1960-70, que ce soit Bob Dylan ou Paul Simon. Seul pour les deux premières chansons (Khoné et Banta), l’auteur-compositeur-interprète ne lésine pas à utiliser sa voix aux riches nuances et à se servir de sa guitare comme percussion. Le son qui y émanait était tellement clair et pur que je me demande quel est le produit utilisé pour fabriquer l’instrument. Durant la première partie, Malgrange s’ajoute sur scène, suivi du guitariste Chris Velan. Un trio fort inspiré ! Le spectacle, pourtant bien parti, a dû être malheureusement interrompu quelques instants pour régler des détails techniques. Heureusement, Touré s’est montré à l’aise avec ses collègues et avec la foule en plus d’avoir de l’humour, ce qui a permis de ne pas trop gâcher le déroulement.
Après une pause précédée de quelques chansons, une « mise en bouche » selon Touré, la deuxième partie s’est avérée plus généreuse tant en chansons qu’en instruments, puisque tout le monde était là pour une bonne partie des pièces : incluant le batteur, mais aussi le bassiste Grégoire Carrier-Bonneau, qui apporte tantôt une touche country, tantôt une touche funky aux pièces. Au fil de cette seconde portion de spectacle, les musiciens viennent, partent et reviennent. Les chansons jouées évoquent autant Tracy Chapman, le folk progressif des années 1970, Johnny Cash rencontrant Nil Rogers ou le folk métissé. La dernière pièce avant le rappel (Oma) est assez marquante, notamment parce qu’on peut voir Touré complètement habité (pour ne pas dire possédé), les pupilles presque disparues de leurs orbites ! Une deuxième partie à mon avis tout à fait réussie, voire enlevante, qui a complètement éclipsé une première partie agréable, mais inégale techniquement.
La scène du Club Balattou, lieu mythique de la scène « World » à Montréal et berceau des Nuits d’Afrique, était donc le lieu idéal pour présenter le spectacle, dont des titres tirés de son dernier album Amonafi (qui veut dire « Il était une fois » en wolof, dialecte parlé notamment au Sénégal). L’album, que je suggère de vous procurer, raconte l’histoire des premiers Hommes jusqu’à nous, pour finalement nous faire comprendre que nous venons tous des mêmes parents.
Un spectacle globalement bien exécuté, qui a valu mon déplacement Trois-Rivières/Montréal (Dieu sait que je déteste conduire à Montréal !) et qui a semblé avoir conquis autant le couple venu de France et découvrant par hasard le passage de Touré que la mère de trois enfants ayant réussi à faire garder ses enfants pour suivre son amie admiratrice.
Neuf jours de spectacles se sont écoulés et nous sommes rendu au bilan de notre couverture, à l’écrit comme en photo, de notre première expérience au FestiVoix en tant qu’équipe Écoutedonc.ca Mauricie. Voici donc les coups de cœur des rédacteurs et photographes qui ont couvert le festival. Voyez, à la fin, les photos coups de cœur de l’équipe.
Karina Tardif – Rédactrice et coordonnatrice de l’équipe
Ce jeune producteur auteur-compositeur-interprète est un artiste à surveiller. Alliant les sons traditionnels du Mozambique et la musique électro, l’artiste a totalement démontré son inventivité et son aisance sur scène ! Retour sur la septième journée (1er juillet 2016)
Caroline Filion – Rédactrice
♥Anatole♥
J’ai eu la chance d’assister à plusieurs spectacles très différents durant le FestiVoix, j’ai découvert des artistes géniaux, mais mon coup de cœur niveau spectacle à voir au moins une fois dans sa vie, c’est sans contredit Anatole. J’ai apprécié l’effet de surprise lorsqu’il se déplaçait à travers le public, découvrir l’univers de l’artiste et danser au son de leur électro-pop-rétro.Retour sur la septième journée (1er juillet 2016)
Musique traditionnelle dans un monde actuel, quelle captivante fusion ! Les mélodies sont belles, les paroles sont soignées, le plaisir qu’ils ont de partager leur bonheur est tangible. Tous les instruments prémices à notre génération sont présents. Pur bonheur… Retour sur la première journée (24 juin 2016)
Là où le talent rencontre la performance, de sublimes reprises de titres capable de vous faire vibrer même si l’on n’est pas un mordu de jazz. Retour sur la quatrième journée (28 juin 2016)
Devant la diversité des artistes photographiés, il est difficile de choisir le meilleur cliché pris durant le festival. J’ai ainsi décidé de mettre l’emphase sur le public venu en grand nombre. Quant à la musique, certains m’ont interpellé par leur originalité, leur humour, leur mise en scène, mais je ne détaillerais pas cela ici. Les rédacteurs de l’équipe l’ont déjà si bien fait.
Izabelle Dallaire – Photographe
♥Ingrid St-Pierre♥
Pour sa douceur, son naturel, son authenticité et ses textes à la fois enchanteurs et touchants ! L’ambiance était parfaite, avec le soleil qui plombait sur les saules pleureurs et son sourire qui réchauffait le cœur de tous ! Retour sur la huitième journée (2 juillet 2016)
Yoan Beaudet – Photographe
♥Tire le Coyote♥
Ce n’est pas ici une découverte, plutôt une autre occasion de l’entendre. La formule est simple, les mélodies accrocheuses, la poésie l’est tout autant, mais ne verse jamais dans la trop grande facilité. Un univers où il fait bon de s’y plonger, sa musique a vraiment quelque chose de réconfortant. Retour sur la dernière journée (3 juillet 2016)
Voici les photos coups de cœur de nos photographes, eux-mêmes:
Un seul spectacle attirait notre attention en ce 3 juillet, mais ce n’était certainement pas le moins intéressant !
Il aura fallu attendre la dernière journée du FestiVoix pour faire la rencontre du poète et musicien Tire le coyote (Benoit Pinette). Puisque j’ai connu l’artiste avec la pièce Chainsaw, j’étais heureuse de découvrir une vieille pièce comme Confetti #1 de son premier album paru en 2011. Aussi, le guitariste connu sous le nom de « Shampouing » a remplacé la belle voix de Chantal Archambault pour la pièce Chanson d’amour en sol standard en prenant soin d’y ajouter une petite touche d’humour. J’ai bien aimé que le côté blues-country ressorte davantage en spectacle que sur l’album, ça donne un air agréable et léger à la prestation musicale avec les paroles profondes de sens des chansons de Tire le Coyote. Ça a aussi donné envie à bien des gens de se lever et de danser entre deux chaises de parterre. Quel charmant spectacle nous avons eu droit, qui s’est terminé en rappel avec la pièce La fille de Karmouraska en formule acoustique et tout le public restant rassemblé devant la scène qui chantait le refrain. C’était magique ! (Karina Tardif)
À lire prochainement: Les coups de cœur de l’équipe en mots et en images ce mardi 5 juillet. Restez à l’affût !
Voici les critiques de spectacles de notre équipe pour la journée du samedi 2 juillet.
Basile Seni
Ce chanteur trifluvien originaire du Burkina Faso est venu présenter ses chansons qui parlent d’espoir, de solidarité et d’amour. Que les chansons de Basile Seni soient chantées en dioula (langue parlée par 20 millions d’Africains) ou en français, les pièces reggae et pop, elles semblent avoir fait plaisir aux gens qui garnissaient les estrades de la Scène Métro des Voix de la Famille. Muni de son ngoni (un instrument à cordes) et de son balafon (sorte de xylophone) qu’il a lui-même fabriqués, les pièces nous entraînent vers un beau voyage. Voyage qui est le bienvenu vu la température caractérisée par le vent et les nuages ! Concernant les chansons, dont la plupart sont issues du plus récent album La vie a son secret, il faut dire qu’elles ont sur scène une nouvelle énergie, avec un son plus rock. Par exemple, la pièce Fou de toi, ballade acoustique sur l’album, a un ton alternatif en raison de la guitare électrique de Daniel Lemay et du clavier de Jimba Brunelle. On peut résumer ce spectacle par trois éléments : enthousiasme, complicité et chansons accrocheuses. C’est la troisième que je vois Basile Seni en spectacle, et on est prêt pour une quatrième ! (David Ferron)
The Cuban Martinez Show
Plus d’une centaine de curieux et d’amoureux de musique cubaine se sont réunis sur la Scène Rythme FM des Voix Libres. Bien que désirant rester assise au début du spectacle, et ce, malgré les efforts du groupe à la faire danser, la foule a finalement succombée à la fièvre musicale. Elle n’a donc pu s’empêcher de danser au rythme de la musique ! Les membres du Cuban Martinez Show, groupe récipiendaire du Syli d’Or 2011 (remis par le Festival des Nuits d’Afrique) ont présenté en bonne partie des classiques de la salsa et du répertoire de la musique latine. Il y avait même des reprises surprenantes, notamment C’est la vie de Khaled. À ce moment, la pluie qui s’abattait ne pouvait plus éliminer l’enthousiasme des gens ! Les musiciens du groupe, accompagnés du saxophoniste trifluvien Vincent Pelletier, ont donc mené la barque malgré les défis. Ils ont même pu compter sur la collaboration spéciale de Dominique Hudson le temps d’une chanson. Les pièces telles que Carnaval, Idilio ou Oye como va, présentées selon une liste musicale improvisée, ont finalement conquis le cœur, les pieds et les mains des spectateurs ! (David Ferron)
Claude Bégin
Comme c’était la chanson « Des cœurs par la tête » que l’équipe du Festivoix 2016 avait choisie, les gens attendaient le spectacle de Claude Bégin avec impatience. Nous avons également eu droit à une surprise : Karim Ouellet était de la partie. Réchauffé la foule avant Hedley? Claude Bégin a pris ça aux mots en faisant faire des étirements au public, comme il avait quelques problèmes techniques. Il a profité du fait qu’il y avait une immense foule pour exiger la participation de tous pour danser un slow, frapper des mains et chanter avec lui. On peut dire qu’il a réussi son mandat avec brio, car lors de son interprétation de la pièce Avant de disparaître, les gens chantaient les paroles à l’unisson, prêts pour la suite de la soirée. (Caroline Filion)
Busty and the Bass
Ce que l’on ressent lorsqu’on voit ce groupe en spectacle, c’est du plaisir pur. Ils font de la musique pour faire danser, divertir et faire du bien. La foule de l’embuscade était conquise dès la première chanson. Il faut dire que ça dégage de l’énergie neuf gars sur la scène de l’embuscade. Le mélange de funk, blues et de hip-hop se marie à merveille et il est difficile de ne pas apprécier le groove du groupe. C’est exactement ce qui me plaît chez eux, la diversité des instruments qui se retrouvent et forment un tout qui fonctionne tellement. On en a jamais assez et pour une soirée de Festivoix, qui commence aux alentours de 23h30, c’est tout à fait approprié. J’avais déjà vu le groupe lors d’une Soirée cachée CFOU, qui est un contexte semblable, et je crois qu’encore une fois ils ont su conquérir de nombreux nouveaux fans à Trois-Rivières. Nous sommes chanceux, car ils venaient tout juste de sortir un nouveau EP, Lift, donc avaient un répertoire beaucoup plus étendu que lors de leur passage à la Chasse-Galerie de l’UQTR. Busty and the Bass commence à se promener un peu partout au Canada et en Europe. On n’a clairement pas fini de parler et d’entendre parler d’eux. (Caroline Filion)
Voyez les superbes photos en lien avec les critiques de spectacles et plus encore:
En cette dernière journée du FestiVoix, nos têtes et nos cœurs sont déjà plein de beaux souvenirs. Nous vous suggérons donc de se rejoindre une dernière fois pour le spectacle de Tire le Coyote à 19 h 00 sur la scène des Voix Multiples !
Demain, nous publierons non seulement un retour sur ce spectacle, mais aussi sur les 9 jours de festivités en vous mentionnant les coups de coeur de l’équipe. Restez à l’affût !
Voici le résumé de notre septième journée au FestiVoix de Trois-Rivières.
Samito
Toujours dans le cadre enchanteur du jardin du Manoir Boucher de Niverville de la scène des Voix Libres Rythme FM, l’auteur-compositeur-interprète Samito avait une mission : me faire oublier que des insectes voulaient gâcher mon plaisir. Mais surtout, c’était de faire danser et électriser la foule. Mission réussie ! L’aire des spectateurs dépassait même la cinquantaine de personnes. Gens de l’âge d’or ou dans la vingtaine et touristes asiatiques ou résidents trifluviens ont dansé, tapé des pieds et bouger des épaules. Mais quelle mouche a piqué la foule, qui lui a même demandé un rappel (ce qui est rare à cet endroit) ? Il faut dire que l’artiste originaire du Mozambique est toute une bibitte sur scène ! Il est à l’aise autant dans le chant, dans les arrangements musicaux faits sur place que pour bouger comme un fou. Même essoufflé, il n’hésite pas à inviter les gens à se lever de leur siège. La musique accrocheuse a également contribué au succès de l’événement, qui va de la fusion entre l’électro et le rock africain avec Lol ou encore avec la ballade reggae-pop de Flor. D’ici quelques années, on espère le revoir dans un endroit plus grand, comme celle de la scène Loto-Québec du Festivoix ! (David Ferron)
Bears of legend
Bien que la température ne fut pas clémente pour le groupe Bears of legend, Trois-Rivieres s’était déplacée et il n’y avait plus un seul siège de libre sur le site du FestiVoix. Le ciel couvert offrait un cadre presque féerique au groupe folk de la région. La majorité de l’assistance n’en était pas à son premier concert du groupe, c’est pour cela qu’il aura fallu beaucoup de pluie pour que le parc se vide. Je découvrais le groupe et j’ai été charmé par l’intelligence de leur musique. C’est soigné, c’est beau, ça nous transporte. Ils avaient même invité une chorale de la région pour les accompagner et c’est eux qui ont présenté le groupe. Au final, je comprends l’engouement des gens pour ce groupe. (Caroline Filion)
Les Frères Lemay
Les deux frères de Saint-Boniface ont offerts au public une partie de leur répertoire musical en nous jouant, entre autres, Moins d’argent,Watch ton parcomètre et La marmite de l’album du même nom et la pièce On me disait toujours, de leur plus récent album. Leur performance était des plus énergiques, le genre de spectacle qui fait du bien et qui fait oublier que tu es complètement détrempée par la pluie. Les quelques courageux fans ont aussi aussi eu droit aux pièces populaires L’irlandais et M’en revenant de la jolie Rochelle. C’était inévitable qu’ils allaient terminer le spectacle avec L’homme qui a vu l’ours et c’était magique. (Karina Tardif)
Anatole
En entrevue:
Quelques heures avant le spectacle au Zénob, j’ai eu l’honneur de recevoir Anatole en entrevue. Moi qui m’attendais à rencontrer la personne même sur scène (c’est-à-dire l’artiste glam qui n’hésite pas à utiliser toute sa sensualité), c’est plutôt une personne élégante, discrète, mais généreuse, qui s’est présentée à moi. Comme les propos étaient riches, c’était un peu dur de tout noter avec précision et mot-à-mot ce qui s’est dit. De plus, pour permettre aux gens qui lisent l’article de bien suivre le contenu de manière cohérente, les questions ne respectent pas nécessairement l’ordre réel. Toutefois, j’espère avoir bien reproduit sur papier les propos si intéressants d’Anatole. Bonne lecture !
Anatole, d’où est venue l’idée de choisir ton nom ?
C’est mon nom tout simplement. Il s’est imposé après ma mort spirituelle qui s’était passée à Los Angels.
Tu parles de mort spirituelle. Il y a un lien entre la spiritualité et la musique selon toi ?
En effet. La musique, c’est la Lumière du Christ. Ma musique, c’est la voix de Dieu. Je veux faire vivre l’avènement de la Nouvelle L.A. C’est la nouvelle Jérusalem.
Pourquoi as-tu choisi de partir pour ladite ville américaine ?
À cause d’un ancien agent de Montréal. Il m’avait convaincu d’y aller, en me promettant que je décrocherais des entrevues ou des auditions pour des contrats là-bas, puisque je suis aussi comédien. Arrivé là-bas, ça s’est plutôt mal passé. En lien avec la personne de Montréal qui devait s’occuper de moi, j’ai subi les conséquences d’une fraude immobilière là où j’habitais. J’étais donc à la rue. Un jour, dans un hôtel à Hollywood, je me suis retrouvé au sous-sol (qui me fait penser par ailleurs au Zénob) et c’est là que j’ai consommé des substances illicites causant ma mort spirituelle. Ça a permis la naissance d’Anatole.
En tant qu’Anatole, tu es né à L.A. Pourtant, tu es bel et bien francophone. Pourquoi chanter en français ?
En tant que Messager, c’est évident d’être francophone puisque c’est ma mission d’être au Québec. D’autres artistes de partout dans le monde suivront éventuellement le même pas, il y aura d’autres projets.
Est-ce que tu considères ton public comme… je ne dirais pas comme une secte, mais comme…
En fait, c’est la nature humaine de suivre un Messager !
Dans tes spectacles, tu arrives normalement avec un costume de squelette avec un look glam. On dirait qu’il y a un côté sensuel avec un côté morbide.
Pas du tout, mon spectacle est plutôt sensuel. D’autre part, Anatole est le nom du squelette qu’on retrouve dans les cours de sciences.
Est-ce qu’Anatole peut évoluer, tant stylistiquement que musicalement ?
Un travail en amont a déjà été fait concernant l’identité sur scène. On est présentement en mode promotion, donc c’est l’occasion de se présenter sous la forme actuelle. Ça peut toutefois changer avec le temps.
Pour enregistrer l’album, tu as voulu utiliser de vrais synthétiseurs et non des ordinateurs. Comment as-tu fait pour produire un son qui n’est pas démodé ?
Pour moi, la question d’être démodé ou non ce n’était pas pertinent pour moi. Avec une vraie machine, c’est plus sensuel. Tes doigts touchent sur des vraies notes, ce qu’un ordinateur ne te permet pas de faire. Pendant la production, on a travaillé fort pour obtenir le son qu’on voulait.
On parle musique électronique dans ton univers, mais il y aussi des chansons plus rock [comme « Aspic »]
En live, on est beaucoup plus rock. On souhaitait en fait transmettre cette dimension dans l’album.
Dans ton album, j’ai trouvé que « L.A. AM », qui est à la fin de l’album, sonnait davantage comme le crépuscule que comme le matin, contrairement à « L.A. Tu es des nôtres ».
« L.A. AM » est la première chanson que j’ai écrite après mon gros trip à Los Angels. Je l’ai écrite à 4hres du matin. Pour moi, la chanson évoque plutôt le soleil qui se lève dans les montagnes. Dans l’album, selon la trame narrative, c’était logique toutefois que je la mette à la fin.
Selon toi, est-ce que les artistes québécois pourraient être davantage audacieux ? D’autre part, dans une autre entrevue, tu avais déploré, si je ne me trompe pas, une trop grosse présence du folk sur la scène musicale québécoise.
Je crois que les artistes devraient être plus audacieux. Il faut quand même mentionner aussi qu’il y a des artistes qui le sont peu dans la musique électro et qui sortent une formule bien définie. Ce qui m’agace, c’est qu’une industrie se sert du folk pour le présenter comme quelque chose d’authentique alors qu’en réalité, c’est un mensonge.
(David Ferron)
En spectacle:
Enfin, j’ai compris pourquoi il y avait un « buzz » autour de cet artiste. Avec son costume de squelette et sa cape brillante, il nous transporte dans un autre monde avec lui le temps d’une (trop courte) performance. Les gens présents dans le Café-Bar Zénob savaient visiblement à quoi s’attendre et étaient plus qu’heureux d’être là. Pendant qu’Anatole boit de l’alcool en s’en renversant partout, qu’il se touche les parties couché par terre ou qu’il monte sur le bar en buvant un verre de fort, ses fabuleux musiciens, tout aussi costumés, continuent de jouer et ajoutent une touche très professionnelle au spectacle. La pop-électro-rétro d’Anatole est très unique et je dois avouer que ce spectacle va certainement devenir un incontournable au Québec ! (Karina Tardif)
Que dire de la performance qui nous a été offerte au Zenob hier par Anatole? Complètement éclatée, entraînante et surprenante. Comme mon entourage en parlait beaucoup, je voulais absolument avoir la surprise, donc je n’ai pas écouté ni lu rien à son sujet avant de voir le spectacle. Résultat : j’ai adoré. Je trouve sa musique assez accessible, car elle est très dynamique et moderne, mais je n’amènerais pas n’importe qui voir son spectacle. Il faut être averti que ce n’est pas de tout repos. Rien n’est extrêmement choquant (qu’est-ce qu’il l’est aujourd’hui?), mais ça reste parfois quelque peu troublant et intimidant de se retrouver avec l’artiste accroupi sur sa table, ou couché devant nous sur le bar. Aucune gêne n’habite le personnage, tellement que j’ai eu parfois l’impression qu’il allait embrasser des gens dans le public. En résumé : allez le voir en spectacle. (Caroline Filion)