On s’attendait au grandiose – rien de moins – à l’occasion du dernier spectacle d’Anatole tel qu’on l’avait connu jusque-là. Le squelette dandy a bien sûr choisi de faire les choses à sa manière : pour souligner la mue de son avatar et annoncer la nouvelle bonne nouvelle musicale, Anatole s’est mis en scène successivement au Bal du Lézard, puis au Scanner. Compte-rendu d’un spectacle audacieux, aux retentissements quasi bibliques.
Ancien Testament
Comme autour de la table lors du dernier repas, les fidèles du royaume de la Nouvelle L.A. furent nombreux à se masser devant la petite scène limouloise du Bal. L’endroit, bien choisi pour son aspect intime et initiatique, accueillit bientôt le divin prophète et ses apôtres, dans leur habituel accoutrement squelettique et éthéré.
C’est avec ce qu’on aurait pu appeler l’énergie du désespoir – de la dernière fois – que le groupe se lança. Enfilant les unes après les autres les pièces de L.A. / Tu es des nôtres, les musiciens s’en donnèrent à cœur joie tandis que, parmi la foule, le chanteur choisissait ses victimes. Dansant, crachant, foudroyant du regard l’auditoire, Anatole faisait exploser les barèmes d’intensité. En symbiose avec les mains habiles de ses instrumentistes, qui manipulaient les pièces avec expertise, il nous fit atteindre les sommets de la grâce sur Grosse Massue, pour ensuite nous faire plonger dans l’abîme avec Le grand sommeil.
C’est à ce moment que survint sa chute. Des convulsions prirent la vedette, qui se débattit jusqu’au dernier instant pour nous livrer son message lyrico-prophétique. Soudain, il s’affala dans un tumulte musical de plus en plus dissonant. C’était la fin d’une ère. Procession funèbre jusqu’à la sortie du Bal, où l’on emmena le corps, l’âme en peine. Mais déjà, un soubresaut d’excitation électrique parcourait les spectateurs : cette mort marquait un passage, le début d’autre chose…
Nouveau Testament
Passèrent donc les fidèles du Bal du Lézard jusqu’aux sombres anfractuosités du Scanner, lieu propice aux révélations dionysiaques. De nouveaux visages apparurent aussi. En moins d’une heure, la nouvelle salle se remplit tout autant, voire bien plus que la première.
L’entrée en matière du groupe se fit en simplicité, sous la couleur de nouveaux costumes. Bien sûr, Anatole se fit attendre quelque peu avant de paraître, un habit glamour lui moulant le corps. Au son de la sensuelle Isaac, nos papilles auditives se réveillèrent lentement.
De l’ancien Anatole, le groupe a gardé le regard hypnotique de son chanteur, qui scrutait la foule en canalisant tous les regards. Il a gardé le son franchement eighties, qui s’est d’autant plus assumé dans les nouvelles pièces présentées. Celles-ci redoublaient d’ailleurs d’inventivité sur le plan des motifs mélodiques ou rythmiques exploités.
Brandissant ses nouvelles pièces comme les Tables de la Loi, Anatole fit rapidement grimper l’intensité au tapis grâce à un mélange explosif de dansant et de percutant. Quelques classiques de l’ancien Anatole vinrent ponctuer les nouvelles révélations, au plaisir des fidèles qui pouvaient alors crier leurs serments en chœur. Suivant les lubies de la vedette tels de véritables pantins musicaux, les spectateurs subjugués se sont libérés de leurs réserves pour danser, hocher de la tête, sauter, crier.
L’apparition subite de ce nouvel Anatole devra nous contenter jusqu’en mai, nous a-t-il lancé en fin de spectacle, avant de faire ses adieux définitifs à la pièce Discollins. Et maintenant ? Il ne nous reste qu’à attendre le Jugement dernier, la mémoire empreinte encore des sensations extatiques de ce moment privilégié.
Les mélomanes de Québec seront gâtés ces prochains jours alors que de nombreux concerts seront présentés un peu partout. C’est l’Halloween – déjà une occasion de faire la fête, mais l’offre de spectacles va beaucoup plus loin! On pour vous aider à naviguer à travers tout ça, on a fait une petite sélection :
Jeudi 26 octobre
Tout d’abord, il nous faut parler des Apéros FEQ qui sont de retour après une pause d’une semaine. Le groupe de la semaine : Zen Bamboo, un groupe de Saint-Lambert (pas celui du 83, mais plutôt celui du 450) qui propose un rock indé assumé. Avec sa prestation, la formation saura-t-elle convaincre le jury? Pour le savoir, il faudra aller constater par vous-mêmes. Dès 18 heures – GRATUIT
Quand il n’est pas en train de composer de la musique de film, l’auteur-compositeur-interprète Martin Léon compose ses chansons, qu’il interprète devant un public captif. Il viendra nous raconter les origines des chansons qui composent Les atomes. 20 heures – COMPLET
Les amateurs de folk rock à la Half Moon Run et cie ont rendez-vous au Cercle, qui présente le spectacle de Will Driving West, qui est à la veille de lancer son quatrième album. La formation sera précédée en première partie par Equse, un groupe originaire de Rimouski qui joue pas mal dans les mêmes eaux éclatées. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. BILLETS
Charles-Auguste lance son EP en trio au Fou-Bar. 20 h 30. CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Vendredi 27 octobre
Les Chercheurs d’or lancent leur nouvel album Apollo (qui mérite une bonne écoute, on vous le dit d’avance) au Bar le Détour du Grand Théâtre de Québec. Pour le lancement, on nous a promis une prestation complète avec sept musiciens sur scène. Ça devrait être de toute beauté. 17 heures. GRATUIT
On a bien envie d’aller à la Librairie Saint-Jean-Baptiste voir de quoi a l’air Alexandra Lost, le nouveau projet d’inspiration eighties de Jane Ehrhardt et Simon Paradis. La première partie sera assurée par Megabat, de la synth-pop australienne menée par Harley Young. On va se shaker le popotin entouré de livres. Yeah! 20 heures. CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Martin Léon présente le même spectacle que la veille, cette-fois de l’autre côté du fleuve, à L’Anglicane. 20 heures. COMPLET
Une nouvelle série de spectacles s’amorce au Café Wazo du Cégep de Sainte-Foy : le Franco Chaud. Pour sa première édition, on a eu la bonne idée d’inviter Mathieu Bérubé et Chassepareil. Portes : 18 h 30 / show : 19 h. 3 $ à la porte
Le rappeur Loud sera à la salle multi du Complexe Méduse. Entrée : 19 heures. BILLETS
Samedi 28 octobre
Qui dit fin de semaine d’Halloween dit ROCK et c’est ce qu’on va avoir au Cercle, dans le cadre du Rock City Horror Party 2017, alors qu’on pourra assister à une soirée qui déménage avec Les Breastfeeders et Xavier Caféïne (ainsi que Sweet Tooth et Chucky Macdonald). Portes : 20 heures / show : 21 heures. BILLETS
Aurore et Fria Moeras seront au Bar Jules et Jim, sur la rue Cartier. 21 heures. GRATUIT
La légende raconte que Jael Bird Joseph, découvert à l’émission La Voix en 2013, est un excellent auteur-compositeur-interprète. On pourra le constater par nous-mêmes au Vieux Bureau de poste de Saint-Romuald. 20 heures. BILLETS
Dimanche 29 octobre
Qui dit fin de semaine d’Halloween dit également SHOW AU PANTOUM et cette année ne fera pas exception puisque la petite salle du centre-ville accueille Choses Sauvages et Pure Carrière pour ce qui devrait être une Halloween magique. 20 heures. 10 $ À LA PORTE. BYOB
Lundi 30 octobre
Une belle soirée folk-pop en perspective alors que l’Australien Hein Cooper et la Française Pomme viennent nous rendre visite. Le premier achève son deuxième album, la deuxième va vous étonner avec les chansons pleines de sensibilité de son premier long-jeu. À voir, même si c’est un lundi soir. Portes : 19 heures / show : 20 heures. BILLETS
Mardi 31 octobre
Qui dit Halloween dit ROCKY HORROR PICTURE SHOW! Et cette année, ça se passe au Cinéma Cartier! En première partie de ce film-culte, nul autre que le célèbre usurpateur Anatole! 21 h 30. BILLETS
Mercredi 1er novembre
C’est le grand retour de l’Européen Piers Faccini et de ses magnifiques chansons au Cercle. La première partie sera assurée par Laura Lefebvre (qui s’est fait un pas pire lot de nouveaux fans en première partie de Philippe B samedi dernier). Soirée émouvante en perspective! Portes : 19 heures / show : 20 heures. BILLETS
ecoutedonc.ca se munit ENFIN d’un babillard pour annoncer les différents concerts qui auront lieu à Québec et en Mauricie. Vous voulez qu’on inscrive votre événement? Écrivez-nous à babillard@test.ecoutedonc.ca. Vous devez nous fournir : titre de l’événement, lieu, description (la plus détaillée possible), lien vers la billetterie (le cas échéant), lien vers l’événement Facebook et image (s’il s’agit d’une oeuvre ou d’une photo, veuillez nous mentionner son auteur – sinon nous ne publierons pas l’image).
Pour sa deuxième édition, Saint-Roch Expérience a convié les foodies et les mélomanes de Québec sur la très chic rue Saint-Joseph pour une journée 100 % locale. C’est ainsi que nous avons pu assister toute la journée à de nombreuses prestations d’artistes de la région de Québec. Si le lecteur habitué d’ecoutedonc.ca connaît très probablement tous ces artistes, le grand public, lui, a fait un grand nombre de découvertes, parfois dans des lieux inusités…
On vous avertit tout de suite : malheureusement, nous n’avons pas pu voir tout le monde étant donné nos effectifs réduits (si jamais ça vous tente de joindre notre équipe…).
15 h : Anatole – EXOSHOP
Quoi de mieux pour lancer les festivités que notre squelette dandy le mieux habillé de Québec? Et quoi de mieux d’un magasin spécialisé dans la culture skate pour faire découvrir le phénomène Anatole? Dès le départ, les curieux étaient très nombreux… et il y avait beaucoup d’enfants, qui semblaient beaucoup apprécier le coloré personnage (qui leur a décoché quelques sourires et clins d’oeil complices). Alexandre Martel (qui incarne le personnage d’Anatole) avait une grosse journée devant lui (en plus de ses trois prestations, il accompagnait Joey Proteau dans Ego Death et il jouait au gros jam session de fin de soirée), mais ça ne l’aura pas empêché de se donner à fond dans sa synth-pop venue tout droit de la Nouvelle L.A. (Jacques Boivin)
15 h 30 : Gab Paquet – Place FRESK
On va passer rapidement vu que Louis-Solem l’a également vu au District Saint-Joseph, mais bon Dieu qu’il y avait du monde pour la prestation de Gab Paquet à la place FRESK! Encore une fois, de nombreux curieux, mais on a pu reconnaître un très grand nombre de fans du chanteur à la chevelure charmante! Et bien entendu, Gab a donné une prestation époustouflante dans ce qui était un terrain de jeu sur mesure pour lui. Toujours bien épaulé par des musiciens de feu, Paquet s’est servi de tout ce qui lui tombait sous le pied pour sauter, faire des pirouettes et se faire aller les cheveux au vent (qui était plutôt présent), de quoi donner à la nombreuse foule présente d’aussi nombreuses raisons de sourire à pleines dents. (Jacques Boivin)
16 h 30 : Laurence Castera – L’Intermarché
Saint-Roch Expérience a fait sourciller plus d’une personne avec ses lieux insolites pour les prestations. Une de ces idées farfelues, qui comportait quelques défis techniques, en a cependant valu la peine. L’Intermarché a accueilli Laurence Castera et Pierre-Olivier Fortin. Entre les salades préparées, les gâteaux faits maison et d’une ambiance feutrée à base de guitare et de batterie, le tout s’est bien agencé aux chansons de Castera. L’auteur-compositeur-interprète en a profité pour chanter quelques chansons de son album Le Bruit des mots, comme J’te mentirais, En attendant une pièce marquée d’espoir, tout à fait à propos. Quelques personnes semblaient légèrement déstabilisées, mais cet endroit a permis à plusieurs de faire de belles découvertes musicales. Vertige a terminé l’ensemble de chansons, par une participation de la foule. En somme, un excellent moment en bonne compagnie qui nous a ouvert l’appétit pour d’autres prestations. (Marie-Ève Duchesne)
17 h : Anatole – Coyote Records
Revêtu de sa robe turquoise et de son foulard rose, le grand Anatole nous accueillait dans les bureaux de Coyote Records. La diva du rock sexü a encore une fois prouvé qu’elle est authentique et sait livrer un spectacle marquant. Lors de la très excellente chanson Le grand sommeil, Anatole s’est levé sur le comptoir de Coyote pour ensuite s’y coucher comme sur un piano à queue. Quelques personnes ont été un peu déstabilisés par le caractère provoquant du personnage, alors que les habitués regardaient d’un œil amusé les curieux à ce spectacle haut en couleurs. Il livre vraiment un spectacle de musique-performance où les moments théâtraux prennent une place importante dans la mise en scène. Anatole en spectacle, c’est une expérience typique de St-Roch. (Louis-Solem Pérot)
17h30 : Harfang – Place FRESK
Sous une forme épurée avec une contrebasse et une batterie minimaliste, le groupe de Québec Harfang a joué au coeur de la ville, devant la tour FRESK. L’ambiance était familiale. Malgré un vent qui semblait refroidir les spectateurs – mais pas Harfang – les cinq musiciens ont réussi à braver la température et le vent qui se levait. Ils nous ont réservé tout un spectacle basé sur les plus récentes pièces de l’album Laugh Away the Sun, comme Lighthouse, As You Sing et aussi une très jolie reprise de 8 (circle) de Bon Iver. Les mélodies du groupe ont réussi leur pari : nous réchauffer nos coeurs en attendant d’aller voir d’autres concerts. (Marie-Ève Duchesne)
17 h 30 : Gab Paquet – District Saint-Joseph
Le grand Gab a encore une fois démontré qu’il est le roi. St-Roch Expérience permet aux artistes de rejoindre un public qui n’auraient pas eu la chance de les voir. Gab Paquet a certainement beaucoup profité de cette vitrine, car on entendait beaucoup de réactions de surprise en découvrant son personnage de chanteur de charme. Comme on l’a vu à son spectacle avant Michel Louvain, il sait toujours faire lever les foules, même les plus sceptiques. La scène du District était très étroite, Gab était un peu limité dans ses mouvements, mais les obstacles physiques ne l’ont pas empêché de sauter lors de Coach de Vie ou bien de faire bouger ses fesses pour Diamant. Bien entendu, c’était la folie pour Papa, Maman, Bébé, Amour et Consommations alors que plusieurs fans chantaient allègrement sous le regard amusé des passants les paroles absurdes et rassembleuses de Gab Paquet. C’est toujours un grand moment avec Gab. (Louis-Solem Pérot)
18 h 30 : Val Thomas – L’Intermarché
St-Roch Expérience a visé juste en plaçant une scène à l’Intermarché. L’idée était originale et les artistes ont embarqué à fond dans le concept. Val Thomas était accompagnée par le fidèle Kenton Mail muni d’un snare et d’une ride qui a réussi à très bien faire sonner son petit kit malgré tout. Vincent Lamontagne était à la guitare acoustique et (surprise) Isabelle Cormier était au violon et aux harmonies vocales pour ce spectacle charmant. Ayant vu Val Thomas à deux reprises dans le passé, je dois dire que sa voix se marie très bien avec celle d’Isabelle et le violon vient apporter un côté un peu plus Americana, vieux folk que la guitare électrique d’Alexandre Pomerleau. Cette artiste s’est fait beaucoup remarquer cette année entre autre parce qu’elle livre toujours une prestation impeccable et qu’elle rayonne de bonheur lorsqu’elle joue. C’est toujours un très beau moment passé en sa compagnie, on a hâte de voir la suite pour elle. (Louis-Solem Pérot)
19 h : Harfang – L’Ampli de Québec
La scène de l’Ampli était vraiment bien. C’était une des plus grandes scènes des concerts de la journée et l’endroit étant bien configuré, tout le monde pouvait bien voir. Par contre, la salle a eu des soucis techniques tout au long du spectacle, un des haut parleurs ne fonctionnant pas très bien, il altérait un peu la qualité du son du spectacle. Sinon, le groupe a été impeccable. Cette pop bien réfléchie et complexe demande précision et cohésion, Harfang regroupe très bien ces deux éléments. Ils ont surtout fait des chansons de leur plus récent album que plusieurs chantaient en chœur, même s’il est difficile de se rendre aux notes aiguës que Samuel Wagner va chercher. Bravo à la formation pour leur rigueur et leur prestation impeccable. (Louis-Solem Pérot)
19 h 30 : The Seasons – Devant le District Saint-Joseph
Bien joué St-Roch Expérience, bien joué. Faire jouer The Seasons dehors sur St-Joseph en début de soirée alors qu’il fait beau donne un spectacle énergique où la foule volumineuse incite les artistes à en donner plus. C’était les artistes les plus grand public de la journée et plusieurs se bousculaient pour voir un peu Hubert qui a très vite retiré son haut pour le plus grand plaisir de ces dames, et peut-être messieurs aussi, s’ils en ont envie. Les gars sont coulés dans le rock 60’s bien dansant qui déménage. Ils en ont fait chanter et danser plusieurs avec leurs gros succès. «Aaaahhh, c’est eux qui ont fait cette chanson là!» est sûrement la phrase la plus entendue à un spectacle des Seasons. Tout le monde connaît leurs chansons sans vraiment le savoir. Ils ont donné un très bon spectacle, on a juste plus hâte de les voir ce soir à l’Impérial. (Louis-Solem Pérot)
20 h : Laura Lefevbre – L’Intermarché
Après le rock mouvementé, on a eu besoin de se reposer le tympan avec Laura Lefebvre qui nous proposait une formule bien spéciale. Elle était en duo avec Joey Proteau (Ego Death) et ils ont décidé de monter un spectacle de reprises de chansons des années 50 et 60 pour le plus grand bonheur de son public. Laura ne semblait pas réaliser ce qu’il se passait autour d’elle : « J’étais certaine qu’on allait être une musique d’ambiance pendant que le monde faisait leur épicerie, je m’attendais pas à avoir un public attentif, merci! » Nous avions affaire à deux superbes chanteurs, leurs voix se mariant très bien. On a même pu entendre deux compositions originales de Laura bien accrocheuses. Cette musique est vraie, cette musique est belle et sincère. Nous avons passé un super beau moment et surveillez ses apparitions, nous passons toujours un très bon moment. (Louis-Solem Pérot)
20 h : Val Thomas – Brasserie Artisanale La Korrigane
Au même moment, se déroulait le concert de Val Thomas. L’endroit, qui reçoit déjà des groupes pour ses soirées à micro ouvert, semblait un peu à l’étroit pour quatre musiciens. Cependant, c’est toujours un plaisir de voir Val Thomas avec sa pop aux accents folk. Sa présence sur scène a bien été reçue par son auditoire. Avec ses musiciens Kenton Mail (batterie), Guillaume Sirois (basse) et Alexandre Pomerleau (guitare), ils formaient un tout et avaient une chimie parfaite entre eux. Toujours un coup de coeur pour la pièce Maze, que je ne me lasse pas d’entendre. (Marie-Ève Duchesne)
21 h : «Jam session» Talents d’ici – Impérial Bell
Saint-Roch Expérience a fait preuve d’audace en programmant plusieurs concerts dans des lieux inusités. Pour célébrer le talent local (et il y en avait sur cette scène!), ils ont su mettre ensemble la crème de la crème dans un Impérial Bell qui n’a pas tardé à afficher complet (on a même dû ouvrir le balcon). Pour cette fin de journée, on a mis de l’avant l’esprit de famille et la grande complicité entre les artistes qui règne à Québec.
Caravane nous a décoiffé avec son rock en français, qui allait dans tous les sens. Le quatuor avec le chanteur Dominic Pelletier a su réveiller la foule. Puis c’était au tour de Pascale Picard de nous accueillir dans son monde avec Haunted Spaces. Elle a enchaîné avec Gate 22, qui a été chantée avec la foule. Le groupe The Seasons a ensuite partagé la scène avec elle pour faire un duo, tout en énergie et en rock des années 60′. Hubert en a profité pour faire plusieurs bains de foule et pour faire plusieurs covers. Anatole est monté sur scène pour un duo sur You Get What You Give. Tout en sensualité avec son ensemble jaune ocre, la foule semblait apprécier. Le temps de trois chansons, nous étions dans l’univers pour L.A / Tu es des nôtres. En se déhanchant, il a aussi séduit des gens à travers la foule.
Gabrielle Shonk nous a ensuite réservée plusieurs chansons de son album à paraître le 29 septembre prochain. Les univers des artistes ont été arrangés des mains de Simon Pednault. Habit a été fredonnée par plusieurs personnes. Tire le Coyote a ensuite chanté Jolie Anne autour d’un micro avec Shonk. Les énergiques Chainsaw et Calfeutrer les failles ont été dynamités par la présence de Shampouing à la guitare. Le mélange des styles se mariait ensemble et il y en avait pour tous les goûts autant avec Karim Ouellet et Koriass. (Marie-Ève Duchesne)
Conclusion
L’année dernière, l’équipe de 3 E avait misé gros en organisant ce qui ressemblait à un mini festival d’été. Certains spectacles avaient été couronnés de succès, d’autres un peu moins (surtout en raison du temps maussade). Les ajustements apportés cette année apportaient une dimension beaucoup plus humaine au volet musical de l’événement (malheureusement, on n’a pas eu trop le temps de déguster tout ce qui s’offrait çà et là… et ça sentait bon un peu partout!). Cette idée de présenter des artistes de Québec dans des lieux souvent visités, mais pour des raisons autres qu’une prestation, était géniale.
Bon. Je vous avoue que je n’ai pas eu trop de neuf à me mettre sous la dent, connaissant bien l’ensemble des artistes au menu. Mais j’imagine la personne de Québec qui écoute la radio commerciale et se tient normalement sur les Plaines pendant le Festival d’été voguer d’un lieu à l’autre pour découvrir ce que nous avons de mieux à offrir. Cette personne a pu entendre un peu de tout, de la pop déjantée d’Anatole et Gab Paquet au folk (rock ou pas) de Laura Lefebvre, Val Thomas et Ego Death, en passant par la pop indé de Laurence Castera, les atmosphères feutrées d’Harfang et le bon vieux rock bien rétro de The Seasons, indé de Medora ou bien bluesé de Caravane. Elle a dû se rendre compte que notre scène, qui ne joue que très peu sur les ondes (et dont on parle aussi peu dans les grands médias, quoique certains font de grands efforts pour les mettre en valeur), a un dynamisme hors du commun (qui fait jaser de plus en plus loin).
Cette scène locale, on a continué à la célébrer dans un Impérial Bell bondé (à la grande surprise de pas mal tous les intervenants – une surprise doublée d’un grand bonheur). Des artistes plus établis se sont joints aux artistes plus émergents et ont partagé ensemble de beaux moments.
Malheureusement, on a manqué le spectacle du rappeur français MHD de dimanche. Trop exténués par ce samedi complètement fou.
Non, tout n’était pas parfait, c’était parfois le chaos entre les prestations qui ont souvent commencé en retard parce qu’un artiste devait courir d’un lieu à l’autre… Mais ce chaos, qui peut parfois surprendre parce que l’événement était organisé par des gens qui ont l’habitude de voir plus gros, avait un petit côté charmant qui peut nous rappeler d’autres événements et festivals de taille plus modeste. Ce côté charmant, ecoutedonc.ca s’y trouve comme un poisson dans l’eau. Mis à part quelques petits ajustements somme toute mineurs (en laissant aux artistes le temps de bien se préparer avant d’entrer en scène, par exemple), on souhaiterait que l’équipe de 3 E ne touche à rien.
De toute façon, avec tout le talent qu’on a ici, on peut facilement répéter l’expérience avec une autre bande d’artistes complètement différents!
À répéter absolument l’an prochain. On réserve déjà notre samedi! (Jacques Boivin)
Pour sa deuxième édition, l’équipe de 3 E, qui organise Saint-Roch Expérience, a fait de nombreuses modifications à sa formule, qui se voudra beaucoup plus accessible (gratuité, diversité des lieux).
Et si, comme nous, vous aimez nos artistes de Québec, vous serez servis!
Le festival se déroulera les 16 et 17 septembre, mais le gros du volet musical nous sera servi le samedi 16, et ce, dès 15 heures!
La formule : en même temps, toutes les demi-heures, trois artistes nous offriront des prestations d’une trentaine de minutes. Et les lieux peuvent parfois être surprenants!
Par exemple, des prestations auront lieu à l’Intermarché, à l’Exoshop, chez Coyote Records, à la place publique Fresk, sur la terrasse du Deux 22 et à l’édifice CSQ en plus de lieux plus conventionnels comme le District Saint-Joseph, le sous-sol du Cercle et la Korrigane.
Les artistes à l’affiche dans le cadre de ces prestations? Anatole, Laurence Castera, Medora, Gab Paquet, Laura Lefebvre, The Seasons, Caravane, Ego Death, Harfang et Val Thomas.
En plus, St-Roch Expérience nous convie à un grand spectacle gratuit à l’Impérial Bell (21 h), dirigé par Simon Pedneault. On pourra y voir Gabrielle Shonk, Koriass, Pascale Picard, Tire le Coyote, The Seasons et plusieurs autres!
Le dimanche 17, on pourra également voir un concert du rappeur MHD à l’Impérial Bell. Les billets pour ce spectacle sont en vente ici.
Pour en savoir plus sur la programmation de Saint-Roch Expérience (notamment sur le volet bouffe et arts), consultez le site Web!
Si l’on peut retenir une chose de l’ouverture du SPOT le 16 juin dernier à l’îlot des Palais, c’est bien que l’adversité de la météo n’aura pas eu raison des artistes, des organisateurs, et encore moins des spectateurs. Compte-rendu d’une soirée où l’on avait le beau temps dans la tête et le cœur à la fête.
Collectif Stompin’ Trees
Je suis arrivée juste à temps pour profiter de l’ambiance du SPOT 2017 sous les dernières lueurs du jour. L’endroit présente cette année encore des ambiances variées et accueillantes où il fera bon se poser tout au long de l’été.
Pendant ce temps, le Collectif Stompin’ Treess’occupait de mettre l’ambiance devant les nombreuses personnes bravant la bruine. Ils faisaient taper du pied avec leur musique à la fois manouche et blues : clarinette, planche à laver, contrebasse et guitare se mêlaient dans une joyeuse farandole musicale. La voix du chanteur, qui pouvait prendre des accents à la Tom Waits, donnait aussi de la force à l’ensemble.
Perdrix
Les six musiciens de Perdrixont succédé au collectif dans une belle progression. Du blues, on a glissé d’abord vers un rock ensoleillé et teinté de 70s. Après avoir bien mis la table dans ce style, qui nous faisait presque oublier le temps dehors, le groupe a exploité différentes sonorités parentes du rock pour nous faire basculer finalement vers des pièces plus progressives. Le soul rencontrait le jazz, le punk et même le métal.
Ce qui fait l’originalité du groupe, si l’on fait abstraction de leur personnalité sur scène, c’est bien l’amalgame de cette musique avec des paroles originales (et en français, s’il vous plait !). Dans leurs pièces, les chanteuses de Perdrix nous ont parlé avec humour d’un quotidien moderne qui rencontre parfois l’extravagant. Et elles n’avaient pas la langue dans leur poche, comme on a pu l’entendre sur Bye Bye Hymen ou encore D.T.F.
Il aurait fallu que les gars des Hôtesses d’Hilaire soient là pour voir ça, parce que j’anticipe un match Tinder parfait entre eux et Perdrix. Alors si vous aimez le groupe de Moncton, allez jeter un œil à celui de Montréal.
Bengale
Arrivés directement de France, Bengale a installé une ambiance tropicale avec sa musique franchement électro. Simon Marcoux, qui les accompagnait à la basse, s’est assuré de rendre justice à leur groove d’outremer.
Visiblement heureux de revenir dans la Vieille Capitale, le duo a sommé les spectateurs de se rapprocher. Tout invitait à la danse, et la danse est arrivée. Pendant qu’on faisait la fête, la pluie commençait à se faire sentir de plus en plus, menaçante quand elle faisait des poches d’eau sur les toiles de la scène. Au final, elle n’aura pas eu raison du soutien technique ou des danseurs.
Le set de Bengale a été très apprécié dans son ensemble, si l’on exclut une ou deux petites anicroches dont les «princesses de la ville» se souviendront. Autrement, leur soirée s’est finie en beauté avec Je danse le mia, sur laquelle les premières rangées (dont moi-même, je dois l’avouer) ont lâché leur fou.
Anatole
Bien réchauffés par les beats de Bengale, on pensait être prêts pour Anatole. Mais personne n’est jamais prêt pour la diva de la Nouvelle L.A.. Devant les spectateurs remplis d’anticipation, ses acolytes l’ont invoqué à coup de synthétiseurs. Nouveaux éléments dans le portrait : une mélodie cheesy à souhait ondulait dans l’air tandis que le chanteur est apparu dans un habit jaune canari. Ça sentait les nouvelles tounes.
Après cette entrée en matière intéressante, Anatole est pourtant revenu à la charge avec l’imposante L.A./Tu es des nôtres. On y retrouvait la force de la pop inspirée des années 1980 qui fait le charme de son album du même nom. Durant toute la soirée, on oscillera ainsi entre classiques et nouveautés, au plus grand plaisir des spectateurs qui semblaient bien connaître l’artiste. Les pièces plus récentes, reprises ou compositions, complétaient bien l’univers anatolien en explorant d’autres régions sombres de la pop 80s.
Côté spectacle, la performance du groupe semblait aussi vivre une certaine évolution. Si l’on pouvait être choqué ou impressionné avant par l’aplomb et l’aura sensuelle du groupe, elle prend maintenant des proportions nouvelles. Plus rien n’est trop trash pour ces hommes qui s’entrelacent, il n’y a plus aucune barrière entre la foule et leur idole extravagante (qui s’était d’ailleurs prévue des extensions de fil suffisantes pour parader et chanter un peu partout dans le SPOT).
Ce n’est pas compliqué, même le ciel mouillait devant ce spectacle chaud et ensorcelant ! Et les musiciens ont bravé toutes les complications techniques pour assurer une base solide à la fête. Un pari réussi, qui nous a fait outrepasser les règles de bienséances et les couvre-feux.
Ça commence avec une trame musicale lascive, alors qu’on se doute qu’Anatole fera une entrée remarquée. Il descend les trois marches du Zénob cigarette au bec, affublé d’un éventail et d’une tenue rose très excentrique (pattes d’éléphant en prime!), mais qui n’est pas étonnante venant de lui. La première pièce se fait plus en douceur, montrant plutôt l’étendue du talent vocal d’Anatole. Par contre, dès qu’il entame L.A./Tu es des nôtres, l’énergie monte d’un cran, et toute la salle se met à danser.
Anatole et son groupe viennent de Québec, mais ils sont rendus des habitués de la ville de Trois-Rivières depuis un moment déjà. Les amateurs sont toujours au rendez-vous pour une prestation haute en couleur livrée par Anatole et ses musiciens. On entendait par contre un petit bourdonnement bruyant à l’arrière du bar qui m’a fait me retourner à quelques reprises, car j’avais envie de profiter de la prestation.
Plusieurs fois durant la soirée, on remarque la complicité entre les membres du groupe et le chanteur vedette. Pas une fois, malgré tout ce que celui-ci peut faire, les musiciens ne décrochent. Je crois que tous les instruments du groupe finissent par passer sous la langue d’Anatole (comme on peut le voir sur quelques photos des spectacles antérieurs). J’ai beau m’y attendre, je suis toujours un peu surprise de le voir se présenter devant moi, dans ma bulle, pour chanter les paroles de ses chansons.
Alors qu’il interprète Le grand sommeil, il se dirige vers le bar. « C’est pour ça que vous avez payé », clame-t-il. En effet, j’avoue apprécier particulièrement le moment où il s’étale sur le bar pour chanter à quel point il est fatigué.
Il a « terminé » avec Discollins, en dansant avec pratiquement tout le monde qui se trouvait dans le Zénob, et ensuite, il est revenu habillé dans son traditionnel costume de squelette. Il repousse toujours un peu les limites au nom de l’art, ce qui m’a finalement amené à une conclusion : il n’y a pas de règles pour Anatole.
Fâché
En première partie, on avait droit au projet musical de Benoit Perreault, bien connu de la Mauricie. Une guitare électrique, quelques pédales, et une trame pour s’accompagner (car il fait tous les instruments à l’enregistrement, mais c’est un peu difficile en spectacle d’y arriver!). Il jouait avec une belle intensité malgré les soucis, quoique j’ai eu de la difficulté à saisir si les problèmes de son étaient voulus pour amplifier le personnage, ou si c’était vraiment réel. Le public n’était pas super réceptif, et le fait que Benoit jouait de dos à l’assistance n’aidait pas à la situation, mais j’ai tout de même su apprécier les mélodies de guitare électrique.
Samedi dernier, le grand squelette dandy Anatole était de retour sur scène à Québec après une absence de quelques mois. En période transitoire avant de s’enfermer pour l’écriture et l’enregistrement du successeur de L.A./Tu es des nôtres, le prophète de la Nouvelle L.A. est venu présenter quelques nouvelles chansons en plus de pousser quelques pièces maintenant classiques de la scène locale.
Comme toujours, l’entrée en scène était spectaculaire. Faut dire qu’Anatole a pu se servir de la célèbre machine à boucane du Cercle (vous savez, celle dont on aime bien rire de temps en temps) pour ajouter un élément visuel digne du prophète qu’il est! Pendant que ses musiciens se lancent sur leurs instruments, Anatole monte, éventail et cigarette à la main, dans un costume digne des plus grands designers de Paris. Il a pris du galon, notre ami!
Le reste, vous le connaissez si vous avez déjà vu la formation sur scène : pendant que les musiciens jouent avec hargne, Anatole chante, crie, se promène sur scène et sur le parterre, monte sur les haut-parleurs, crache au visage des méchants médias qui l’utilisent pour vendre du papier avec leurs faux scandales (je pense que c’est nous, ça), s’étend lascivement de tout son long, que ce soit sur la scène ou sur le bar, où il susurre des mots doux aux spectatrices qu’il ne se lasse jamais d’impressionner. Évidemment, il s’attaque au clavier d’un de ses musiciens (y’avait-il de la #POUD dessus? J’avais pas le bon angle!) et fait plein de gestes ultra-suggestifs qui en auraient choqué plus d’un si on avait été ailleurs que dans la ville où Anatole a installé son pied-à-terre. Comme on l’aime!
Comme je le disais un peu plus haut, en plus de ses hits, Anatole a profité de son passage pour mettre à l’essai quelques nouveaux morceaux qui semblent indiquer que notre homme n’a pas perdu la touche magique. Comment on dit ça, déjà, « évolution dans la continuité »? Quelque chose du genre.
Le concert s’est terminé par le « C’EST MA TOUNE » de nombreux disciples, soit la toujours dansante Discollins, où Anatole s’est même permis un brin de body surfing. Glorieux. Pour nous récompenser de notre enthousiasme, Anatole est revenu sur scène pour interpréter un autre de ses grands succès, soit Grosse massue, qui n’a rien enlevé à Sledgehammer!
Hologramme
En première partie, la formation Hologramme n’a pas eu de mal à faire bouger les spectateurs présents avec son électro-pop instrumental dansant. Si l’attitude du groupe sur scène est beaucoup plus calme et posée que celle du groupe qu’il précédait, les rythmes, eux, invitaient aux déhanchements et à l’échange de grands sourires. C’est une bonne chose : les gens étaient beaucoup trop occupés à danser pour discuter bruyamment! Faut dire qu’avec des morceaux irrésistibles comme l’explosive Les bohèmes, on ne peut pas faire autrement.
Party réussi! Mais on va devoir se passer du prophète pendant un moment, le temps qu’il renouvelle sa bonne nouvelle…
Grosse commotion dans la communauté musicale de Québec! Le dandy déluré Anatole et le chanteur de charme Gab Paquet sont en guerre! Et si on se fie aux rumeurs, ça risque de saigner fort!
Selon des sources bien placées sur la rue Saint-Vallier O., Anatole aurait vendu la recette des vers d’oreille à un autre artiste de Québec, qui l’aurait utilisée sur une des chansons de son nouvel album. En effet, le refrain de la chanson Le refrain, de Pierre-Luc Lessard, ressemble beaucoup trop au refrain de Papa, maman, bébé, amour de notre paddé moustachu préféré pour que ce soit une simple coïncidence. Smells fishy, comme on dit!
Comme les principaux intéressés sont muets comme des carpes, on doit malheureusement se fier aux rumeurs, et celles-ci indiquent qu’Anatole aurait dit à son entourage qu’il avait besoin de l’argent pour faire venir une cargaison de #POUD en prévision du lancement de son prochain album. Si on se fie à la décadence à laquelle on a pu assister au lancement de L.A./Tu es des nôtres, Anatole a besoin de cette fameuse substance qu’il consomme allègrement, même pendant ses spectacles. Sans la #POUD, Anatole ne pourrait être qu’un vulgaire guitariste indie-rock intello.
De son côté, Gab Paquet, qui chérit sa recette secrète comme le Colonel avec ses épices à poulet frit, serait dans une colère incroyable. Il compte envoyer une bande de voyous à la nouvelle L.A., question de voler des bijoux, voler des fourrures et brûler des voitures. Paquet serait dévasté par cette trahison, lui qui possédait seul ce pouvoir unique de nous entrer un refrain indécrottable dans notre boîte crânienne.
On a essayé de joindre Jean-Étienne Collin-Marcoux, qui, à titre de batteur des deux formations, nage en eaux troubles. Malheureusement, celui-ci était trop occupé à jouer de la batterie dans trois shows à trois endroits différents en même temps pour nous répondre.
Il y a anguille sous roche! On va enquêter là-dessus. Espérons une pêche miraculeuse!
Vendredi dernier, le café Frida était rempli de fans de musique émergente en accueillant IDALG et Chocolat, de Montréal, accompagnés de la formation locale de Trois-Rivières, Perséide. Ce plateau triple a teinté le Frida en soirée festive, ces trois groupes au style analogue, mais se distinguant tout autant par des particularités rock propre à leur identité.
Perséide
Composé de musiciens de la région, c’est Perséide qui a lancé le bal avec leur rock psychédélique. En effet, leur style planant est bien défini, et ce, grâce au guitariste Olivier Durand et au claviériste Daniel Quirion, qui s’amusait au synthétiseur. Malgré le fait que le son des voix n’était pas au niveau tout au long de la soirée, j’ai pu remarquer les influences du chanteur qui s’arriment avec celui du fameux Alexandre Martel, alias Anatole (également chanteur de Mauve).
Bien qu’ils nous aient fait planer durant leur spectacle, j’ai apprécié que leurs chansons soient ornées d’autres genres de rock. Étant parfois plus progressif, et d’autres moments plus alternatif, on sent que les gars de Perséide ne cherchent pas à se définir, mais à expérimenter plusieurs univers musicaux. Ils ont terminé avec une pièce au timbre plus traditionnel grâce à quelques lignes de mélodica jouées par le guitariste.
Perséide reste un band local qui mérite de persister dans le cheminement de la musique émergente, mais qui, à mon avis, se définit plutôt par leurs influences que leurs créations. Pour les écouter, il suffit de suivre leur page Facebook et d’assister à leur prochain spectacle.
IDALG
L’arrivée sur scène d’IDALG m’a surprise. Ils sont arrivés sur scène avec aucune prétention et ont commencé leur performance sans préambule. Dès la première chanson, j’ai senti qu’ils étaient festifs, et ils ont transmis cette énergie à la salle. Autrement appelés Il danse avec les genoux, IDALG s’est approprié un style qui s’oriente plus vers le rock garage que le psychédélique. Après deux EP, ils ont lancé un album en 2015, Post Dynastie, qui reflète très bien leur acronyme, surtout en spectacle. Lors de l’écoute de cet album, j’ai été étonné de découvrir des influences orientales que l’on n’a pas retrouvées lors de leur performance au café Frida.
J’ai particulièrement apprécié l’harmonie de voix féminine/masculine de Yuki Berthiaume au synthétiseur qui venait s’ajouter à celle du chanteur Jean-Michel Coutu. Présent également à la guitare, il agissait en tant que leader du groupe, mais une chimie régnait sur l’ensemble des membres. Ils ont su transmette cette complicité à travers la qualité musicale qu’ils livraient.
Chocolat
Mené par Jimmy Hunt, c’est le groupe Chocolat qui a conclu la soirée. Ils semblaient être les plus attendus vu la fébrilité de la foule à leur arrivé sur scène. Chocolat se distingue du projet solo de Jimmy Hunt, qui se qualifie plutôt comme pop-rock francophone. En spectacle, nous étions loin de ce genre musical, avec des poussés instrumentales très planantes. Les sonorités de Chocolat sont à mon avis un mélange d’influence de différents groupes de musique rock psychédélique contemporains, tel que King Gizzard & The Lizard Wizard, mais dans un contexte francophone.
C’était beau de voir les groupes précédents se mêler aux spectateurs pour apprécier de manière égale le rappel non-imposé par l’audience, en particulier lorsque le chanteur de Perséide fut porté à bout de bras en bodysurfing. On a pu savourer les quatre pièces que Chocolat nous a offert généreusement dans ce rappel. L’une d’elles a notamment fait éclater la foule dans un mush pit.
Somme toute, cette soirée a été un très grand succès malgré une qualité de son et un éclairage qui ne permettaient pas de porter une attention particulière au talent des artistes invités. Il serait intéressant que le café Frida exploite davantage leur rôle de diffuseur culturel dans un contexte plus professionnel. C’est principalement en nous offrant des soirées comme celle-ci où la musique émergente sera mise en valeur dans une programmation plus régulière qu’ils pourront certainement venir à bout de ces lacunes.
Voici les photos de la soirée prises par notre photographe, Claudine Bérubé.
Cette journée de fête des amoureux (qu’on a passé loin de nos tendres moitiés) était particulièrement chargée. Des vitrines un peu partout en 5 à 7 et en fin de soirée, plein de monde partout… et ça a encore vraiment fini tard. À travers tout ça, nous avons pris le temps d’assister au spectacle de lancement de Raton Lover (on vous en reparle un peu plus tard!)
OFF Rideau – 5 à 7 Société oblique/Boîte Beluga à La Ninkasi
(Par Marie-Ève Duchesne)
La Ninkasi présentait mardi soir un spectacle en collaboration avec La Société Oblique et Boîte Béluga. Tour à tour, ce sont San James, Val Thomas, Nicolas Patterson et le groupe Floes qui ont réchauffé les amoureux (et amoureuses) de musique.
San James, projet solo de Marilyse Senécal, a été la première à entrer sur scène. Sa douce pop aux accents de synthétiseurs qu’on a pu entendre sur son EP No One changes overnight a un quelque chose de Charlotte Cardin dans la voix. Elle en a interprété quatre pièces, soit I Never Do, Winter Again, Please Don’t Say et In the End. Une belle présence scénique et quelques conversations avec le public ont conquis bien des coeurs.
Puis c’est la révélation pour plusieurs médias, Val Thomas qui a monté sur scène. Elle a joué la chanson Maze, qui est son premier extrait d’un EP à venir en mai. Les pièces étaient plus courtes et seulement à la guitare lors du spectacle, mais cela permettait de mettre de l’avant la voix chaude de Thomas.
Nicolas Patterson a été lui aussi chaudement accueilli par le public. Lui qui sortait dernièrement son EP Everything is Changing n’a pas manqué de discuter avec le public et de les faire chanter dans sa dernière chanson. S’accompagnant de sa guitare comme instrument de percussion et de rythme, les gens ont tout à gagner à le découvrir.
Le groupe de Québec Floes a fermé le bal avec son électro-pop évolutive et bien planante. Samuel, Simon et Pier-Philippe étaient en plein contrôle de leurs instruments et ont aussi charmé le public de la Ninkasi.
En somme, beaucoup de belles découvertes!
Rideau – Vitrine, Théâtre Petit-Champlain
(Par Jacques Boivin)
Thomas Hellman
Le défi de Hellman était assez corsé : présenter en vingt minutes un aperçu convaincant d’un show théâtral tiré de ses Rêves américains. Hellman et ses deux musiciens se sont parfaitement tirés d’affaire grâce aux belles chansons tirées du vieux répertoire blues et folk américain.
Samuele
La jeune Montréalaise est débarquée avec toute sa gang pour interpréter quelques belles chansons. Toute souriante, Samuele a rapidement mis les délégués dans sa petite poche de derrière en jouant comme une fille (faut la voir réciter Égalité de papier devant un public toute ouïe, qui boit ses paroles revendicatrices), en se permettant une petite chorégraphie avec ses musiciens (après tout, il n’y avait pas d’enjeu, hein?) et en s’éclatant ferme à la guitare sur La sortie. M’est d’avis qu’on va la revoir souvent!
Antoine Corriveau
Petit plaisir égoïste pour votre humble serviteur qui n’était plus en mode découverte, mais en mode total groupie. Accompagné de ses fidèles musiciens, Corriveau nous a présenté quelques pièces qui se voulaient un aperçu de son spectacle régulier, pièces tirées de Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, mon album préféré de 2016. Que ce soit avec Les contours clairs, Deux animaux, Parfaite ou Les Trous à rats, Corriveau a su convaincre de nombreux délégués qui ne tarissaient pas d’éloges dans l’autobus du retour! Sourire en coin, je me disais qu’ils n’avaient encore rien vu…
Rideau – Vitrine présentée par Bonsound au Cercle
(Par Marion Desjardins)
Les Deuxluxes
Après plusieurs compte-rendus sur des spectacles des Deuxluxes, quoi dire de plus ? Sinon, qu’ils sont toujours et autant des bêtes de scène. Ils ne sont que deux, et ça sonne comme 10. Ils entraînent plus que facilement la foule avec eux (foule qui d’ailleurs semblait être venue en partie pour eux) et bien sûr, il sont magnifiques ! Bref, un début de soirée OFF rideau parfait.
I.D.A.L.G
De retour dans la ville quelques jours seulement après leur dernier passage, ils ont déployé une fougue que j’avais vue oui, au OFF cet été, mais jamais autant ! Je dois avouer être déjà vendue à I.D.A.L.G côté musique, mais leur présence sur scène mardi soir a dû en convaincre plusieurs autres.
Shash’U
Fin de soirée digne des festivals qui finissent très tard: IDALG cède la place à Shash’U. On a perdu quelques personnes en cours de route, mais ceux qui sont restés ont tous dansé ! Mention spéciale à l’intégration de la pièce Ce matin de Safia Nolin: je ne m’y attendais pas et c’était absolument parfait ! Je serais pas mal prête à parier qu’on va le revoir encore une fois sur quelques programmations cet été!
OFF Rideau – Vitrine de fin de soirée à La Ninkasi
(Par Nicolas Padovani)
Les Passagers
Elle porte bien son nom cette formation de Montréal. On se sent embarquer dans un navette spatiale : c’est planant, c’est rapide et ca bouge beaucoup. Arrive un moment où l’on rentre effectivement dans l’espace grâce aux multiples synthétiseurs. Et vu que c’était la St-Valentin, la chanteuse nous a recommandé de flatter la cuisse de notre voisin pendant qu’on se laisser entraîner dans leur nouvel univers. C’était un décollage.
Fuudge
Que dois-je dire de nouveau sur ces 4 fantastiques à part qu’ils continuent à impressionner et à accrocher automatiquement leur public avec leur son lourd et psychédélique. Moi même qui porte un bonnet de King Crimson sur le crâne en permanence, je ne peux juste plus les détester. Ca va chercher le King, Queens of the Stone Age et chatouiller les Beatles en même temps. Ca te secoue. C’était les turbulences.
Violett Pi
Et à partir de là, la navette de la Ninkasi était bien complète pour venir voir les 4 violettes toutes vêtues de robes et de jupes. On entend »en apesanteur, en apesanteur avec toi » rappé en boucle sur fond de punk facon Les Goules, mais c’est encore plus énervé et plus vilain que les prédécesseurs de la soirée. On s’accroche du mieux qu’on peut, on se répète »Jusqu’ici, tout va bien » et on finit par atterrir. C’était un voyage.
Phoque OFF – Le Pantoum
(Par Jacques Boivin)
Anatole
Paraît qu’Anatole a fait une petite virée Nouvelle L.A.-Québec juste pour montrer aux diffuseurs québécois ce qu’il avait dans le ventre (et montrer son ventre aussi). Version condensée du spectacle qu’on a eu l’occasion de voir une ou deux (centaines de) fois. Évidemment, Anatole s’est montré sensuel, salace, lascif et décadent. Comme on l’aime. Et de nombreux fans s’étaient déplacés aussi, question de pouvoir danser comme des déchaînés sur Discollins avec votre humble serviteur qui, l’espace d’une chanson, s’est totalement abandonné.
Gab Paquet
Autre favori du blogue, Gab Paquet est venu nous présenter quelques chansons de son cru, dont la désormais classique Consommations. Évidemment, le public, déjà émoustillé par Anatole, s’est déchaîné et chanté en choeur avec Paquet et son band de feu. Encore une fois, on a chanté, dansé, fait la fête et on a voulu faire l’amour avec Gab, qui nous l’a bien rendu en faisant quelques tours sur le parterre pour nous dire quelques mots doux dans le creux de l’oreille…
Mauves
Question de finir la soirée en beauté, Mauves est venu présenter quelques chansons très coco. On s’est amusés à faire du headbanging au rythme de J’ai tout essayé, on a chantonné sur Nouvelle-Calédonie, et on a trippé sur les morceaux plus atmosphériques du groupe. On en aurait juste pris un peu plus, question de faire durer le plaisir…