Ça y est, les onze prochains soirs seront remplis de joies, de peines, de mélodies accrocheuses, de riffs dévastateurs, de hanches qui se déhanchent, de bière froide, tiède, bonne et mauvaise et plus encore. C’est le début du Festival d’été de Québec! Le Festival OFF fait tout pour retenir notre attention! Et Le Cercle n’est pas en reste!
Voici quelques-unes de nos suggestions :
Charles-Auguste [FEQ]
Scène Fibe, 17 h. Gratuit, laissez-passer suggéré
Rick Morissette Band [FEQ]
L’Anti, 17 h. Laissez-passer FEQ ou 10 $ à la porte
Catherine Leblanc [FEQ]
District St-Joseph, 18 h. Laissez-passer FEQ
Mathieu Bérubé [OFF]
Fou-Bar, 18 h. Gratuit
Heymoonshaker [FEQ]
Place d’Youville, 18 h. Gratuit, laissez-passer suggéré
Peter Henry Phillips [FEQ]
Scène Fibe, 18 h 30. Gratuit, laissez-passer suggéré.
Laurence Nerbonne [FEQ]
Parc de la Francophonie, 19 h. Laissez-passer
Les Louanges [OFF]
Parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste, 19 h. Gratuit
Helena Deland [OFF]
Fou-Bar, 19 h. Gratuit
Jay-Jay Johanson [FEQ]
Impérial Bell, 19 h 45. Laissez-passer
Charlotte Cardin [FEQ]
Scène Bell, 20 h. Laissez-passer suggéré
Francesco Yates [FEQ]
Parc de la Francophonie, 20 h. Laissez-passer
Jérôme St-Kant [OFF]
Parvis de l’église St-Jean-Baptiste, 21 h. Gratuit
Karim Ouellet [FEQ]
Parc de la Francophonie, 21 h 20. Laissez-passer
Andrew, Jean-Michel et Fabien [OFF]
Salle multi de Méduse, 22 h. Laissez-passer OFF ou 5 $ à la porte.
Orloge Simard [FEQ]
L’Anti Bar et spectacles, 22 h. Laissez-passer FEQ ou 10 $ à la porte.
Enfants sauvages [OFF]
Studio d’essai de Méduse, 23 h. Laissez-passer OFF ou 5 $ à la porte.
Tal Wilkenfeld [FEQ]
Impérial Bell, 23 h. Laissez-passer FEQ
TR/ST [Signaux de nuit]
Le Cercle, 23 h. Gratuit
The Blaze Velluto Collection [OFF]
Salle multi de Méduse, minuit. Laissez-passer OFF ou 5 $ à la porte.
Le Festival d’été de Québec commence demain et après vous avoir proposé toutes sortes d’itinéraires imaginaires, je vais vous donner un aperçu du mien. Vous serez surpris, il est quand même plutôt conservateur.
Voici donc à quoi va ressembler mon Festival d’été cette année si tout va bien.
7 juillet
17 h – Rick Morrissette (Anti) Ça devrait être pas propre. 18 h – Heymoonshaker (Youville) Mariage impressionnant entre le blues et le beatbox. 19 h 45 – Jay Jay Johanson (Impérial) Le crooner suédois en formule trio. 21 h 20 – Karim Ouellet (Franco) C’est la rentrée québécoise de Karim et on nous promet une belle fête! 22 h – Orloge Simard (Anti) Chastes oreilles s’abstenir.
8 juillet
17 h – Mon Doux Saigneur (Youville) De belles mélodies lancées toutes nues. 18 h – Caroline Savoie (Youville) On va aller voir pourquoi elle a gagné à Granby. 19 h – Prieur & Landry (Franco) Ils ont beau n’être que deux sur scène, leur énergie est contagieuse. 20 h – Boy and Bear (Fibe) Paraît que ces Australiens se situent quelque part entre les Avett Brothers et la bande à Mumford. On espère que ça tire vers les Avett! 22 h – The OBGMS (Anti) Comment commencer un party de fin de soirée réussi? 23 h 15 – Les Deuxluxes (Impérial) Comment terminer un party de fin de soirée réussi?
9 juillet
17 h – LOS (Fibe) De l’indie rock dans un enrobage sucré. 18 h 30 – TOPS (Fibe) Du rock « adulte » par des jeunes musiciens qui ont le sens de la mélodie. 19 h – Philémon Cimon (Franco) Une voix si douce, des chansons si puissantes… 20 h – Peter Bjorn & John (Franco) Y’a qu’ici qu’on peut se permettre de placer ces Suédois entre Philémon et Louis-Jean. 21 h 20 – Louis-Jean Cormier (Franco) Il a beau avoir pris du galon depuis ses débuts au sein de Kalembourg, le courant passe toujours aussi bien entre Louis-Jean et ses fans. La grand-messe tant méritée. 22 h – Ragers (Anti) Ils ont le beat dans le sang, ça va faire du bien de se dégourdir les jambes après la grand-messe de Louis-Jean! 23 h 15 – Debauche (Impérial) Ils sont basés à Lafayette, mais leur musique a des accents slaves et une attitude un peu punk qui n’est pas sans rappeler nos amis de Gogol Bordello.
10 juillet
17 h – Harfang (Anti) Pour le show de 17 heures, j’avais le choix entre deux artistes que j’ai beaucoup vu dans la dernière année. J’ai choisi Harfang parce que chaque nouveau show apporte son lot de nouveautés. 18 h – Marie-Ève Roy (District) L’ancienne Vulgaires Machins s’est recyclée dans la pop indé enrobée dans le spleen. C’est très joli, on se demande de quoi ça a l’air sur scène. 19 h – Whisky Legs (Franco) Un des meilleurs groupes du genre. Point. 20 h – Bellflower (Fibe) Découverte pour moi. On m’en a dit énormément de bien. 22 h – We Are Monroe (Anti) Du bon vieux rock qui déménage. 23 h 15 – Canailles (Impérial) Il va faire incroyablement chaud à l’Impérial Bell. Prévoyez une journée de congé pour vous en remettre le lendemain.
11 juillet
17 h – Oktopus (Fibe) Ils seront huit à nous faire danser et chanter! 18 h 30 – Yukon Blonde (Fibe) Lorsque le rock canadien célèbre ses influences britanniques… 20 h – Raton Lover (Fibe) Le raton a besoin de love. On va aller lui en donner. Paraît que les nouvelles chansons sont magnifiques, on espère en entendre quelques-unes! 21 h 10 – Bears of Legend (Youville) La formation trifluvienne nous invite à faire un beau voyage avec ses membres.
12 juillet
17 h – Jérôme Casabon (Anti) Il ne se prend pas trop au sérieux, ses prestations sont toujours des partys qui lèvent. Ça va bien partir la soirée. 18 h 30 – The Strumbellas (Fibe) J’ai toujours voulu voir de proche la réponse canadienne à la vague « pop de grange » des dernières années. 19 h 30 – Pierre Flynn (Youville) Avec son dernier album paru l’an dernier, Flynn semble avoir rajeuni de 20 ans. 21 h 10 – Dumas (Youville) Il a électrisé Petite-Vallée avec un spectacle acoustique en pleine panne de courant. On lui souhaite tout le « jus » nécessaire pour nous émerveiller. 23 h 15 – The Planet Smashers (Impérial) On les a vus au Festif l’année dernière et certains croient qu’ils ont volé le show à Reel Big Fish. J’en suis.
13 juillet
17 h – Simon Kearney (Anti) Du rock aux accents psychédéliques avec un gars qui maîtrise déjà pas mal la guitare. 18 h – Saratoga (District) Tout rendez-vous avec Saratoga est un pur bonheur. Celui-là ne fera pas exception, même si on va être nombreux dans la salle! 19 h 45 – Rosie Valland (Impérial) Rosie a élargi sa palette de couleurs avec son plus récent EP. Couleurs d’ailleurs fort présentes en spectacle. Ne vous attendez pas à de longs discours. Attendez-vous plutôt à des maudites bonnes tounes. 21 h – Marie-Pierre Arthur (Impérial) J’ai déjà dit que ce spectacle était rodé au quart de tour. Pourtant, Marie-Pierre et sa bande semblent avoir autant de plaisir qu’à la première répétition! 22 h – Anatole (Anti) Les membres de la secte d’Anatole sont conviés à un grand rassemblement à L’Anti.
14 juillet
18 h – David Portelance (District) Ce vieux chum de Fred Pellerin sait écrire et raconter des histoires. 19 h – Archer (Franco) On ne voudra pas manquer cet Australien visiblement inspiré par Guthrie et Dylan. 20 h – Tire le coyote (Franco) On ne voudra pas manquer ce Sherbrookois établi à Québec et visiblement inspiré lui aussi par Guthrie et Dylan. 21 h 20 – The Decemberists (Franco) Un des groupes indé les plus importants de la fin des années 2000 et du début 2010, The Decemberists aura tout un répertoire à proposer aux gens de Québec.
15 juillet
17 h – Medora (Anti) Chaque nouvelle prestation du groupe est meilleure que la précédente. Du rock bien ficelé. 18 h – Ego Death (District) Quand il est Ego Death, Joey Proteau produit de l’infiniment beau. À voir absolument. 19 h 45 – Freak Heat Waves (Impérial) On nous promet une expérience déstabilisante. On a bien hâte de voir. 20 h 30 – Gab Shonk (District) La talentueuse jeune femme lance un album cet automne. Le premier extrait est très prometteur. 21 h – Unknown Mortal Orchestra (Impérial) Besoin de bouger? La pop psychédélique d’Unknown Mortal Orchestra vous en donnera l’occasion! 23 h 15 – We Are Wolves (Impérial) Le dance-punk de We Are Wolves est irrévérencieux… et de plus en plus unique. Le groupe a trouvé son créneau!
16 juillet
17 h – Blanche et noir (Fibe) Ça sonne parfois un peu grunge et c’est pas désagréable du tout. 18 h – Les hôtesses d’Hilaire (Youville) Ça devient presque un rendez-vous mensuel avec la formation acadienne, notre affaire, mais bon, on les aime sincèrement! 19 h 30 – Les ogres de Barback (Youville) Le grand retour de la chanson française militante. 21 h 10 – Philippe Brach (Youville) La dernière année appartenait à Philippe Brach. Portraits de famine est un grand album.
17 juillet
18 h – Chassepareil (District) Nouveau nom pour la sympathique formation qui s’appelait Sweet Grass il n’y a pas si longtemps. 19 h 45 – Brown (Impérial) Papa et fistons métissent leurs influences et nous offrent ce hip-hop savoureux! 20 h 30 – Casual Rites (District) Du bon vieux rock sans prétention. 22 h – The Hunters (L’Anti) Célébration du 10e anniversaire de la formation punk de Québec 23 h 15 – Rednext Level (Impérial) On ne connaît pas de meilleure façon de célébrer la fin du FEQ qu’avec ces gars-là. Party complètement déjanté à prévoir. Parce que le Bas-Canada sait danser!
Voilà, on entre dans la période la plus occupée de notre été ce soir avec le lancement du Festival OFF de Québec. On commence donc ce marathon tout en douceur, sans trop avoir à nous arracher les cheveux :
Grande ourse, duo belge quelque part entre le folk et la chanson.
Le Sacrilège – 18 h. Gratuit
Anthropologies imaginaires, performance vocale solo de Gabriel Dharmoo accompagnée de projections et d’effets sonores.
Studio d’essai – 20 h 30. 5 $ à la porte ou laissez-passer du OFF
Karaoké, au cours duquel des artistes de Québec viendront chanter pour le plus grand plaisir des mélomanes du 418.
Salle multi – 22 h. 5 $ à la porte ou laissez-passer du OFF
Bad Dylan saura faire danser (et bronzer) les gens qui voudront terminer leur soirée de façon rythmée.
Salle multi – 23 h 30. 5 $ à la porte ou laissez-passer du OFF
Il s’en passe des choses à Québec en juillet! Pour célébrer ses deux ans et prolonger un brin le OFF, Sexy Sloth Records fait son party au SPOT, dans St-Sauveur.
De 15 à 19h, une brochette d’artistes surprise (qu’ils annonceront graduellement au cours de la semaine) fêteront l’étiquette de disque. On peut deviner que LOS ou peut-être Les Indiens seront de la partie, faisant partie de la famille des paresseux sexy.
Au programme aussi, un DJ set, des bières et un BBQ.
Pour plus de détails et pour connaître la programmation, c’est ici.
Les sites musicaux québécois foisonnent. Certains joue la carte locale (*tousse*nous*tousse*), d’autres présentent un point de vue vraiment international. C’est ce que font les gens de Shoeclack Radio,qui se servent de plusieurs plateformes (web, radio Internet, médias sociaux) pour partager leur passion qui est les festivals de musique. Ils sont partout (ou presque) et ils sont tout aussi pertinents, c’est-à-dire que lorsqu’ils parlent de festivals, ils s’attardent à la musique et à l’expérience vécue sur place.
Shoeclack compte lancer bientôt une toute nouvelle application. Pour y parvenir, une campagne de sociofinancement a été lancée sur La Ruche. Parmi les contreparties disponibles, il y a un show « caché » qui aura lieu au Cercle le 16 juillet prochain. On connaît déjà un des cinq groupes présents : Syzzors nous donnera le goût de nous déhancher avec sa pop aux accents électroniques. Quant aux quatre autres artistes/bands, ce qu’on peut vous dire, c’est que les lecteurs d’ecoutedonc.ca ne seront pas trop dépaysés!
Ça va être une belle fin d’après-midi en musique avec des artistes que nous aimons, tout ça pour donner un coup de pouce à une bande de fanas comme nous. La seule façon d’obtenir des billets, c’est de faire un don de 25 $ sur La Ruche. Aucun billet ne sera vendu à la porte!
Extrait du communiqué :
« Shoeclack vous invite à l’événement musical de l’été, le 16 juillet prochain, au Cercle. Pour 25$, non seulement vous contribuerez à la campagne de financement pour concevoir une toute nouvelle application, mais vous profiterez surtout d’un concert exclusif où 5 groupes de la ville de Québec seront à l’affiche!
*IMPORTANT* vous devez vous procurer votre billet via la campagne de sociofinancement sur La Ruche, en sélectionnant la récompense « Secret Show in Québec City » à 25$ ici:
Le groupe de Québec Les Évadés lançait récemment un superbe album homonyme et c’est dans ce contexte que j’ai crû bon poser quelques questions à la violoncelliste Marie-Pier Gagné afin de mieux comprendre le phénomène des Évadés. Quant à Arielle, elle a produit la magnifique illustration de style bédé ci-haut, inspirée de leur récent passage au Cercle pour le lancement de l’album.
1.Depuis combien de temps jouez vous ensemble? c’est votre premier projet ensemble?
Marie-Christine, Alain et Mathieu on joué en trio pendant un moment ensemble, mais c’est à l’hiver 2014 que je me suis joint au groupe. On a mijoté des idées pour donner une nouvelle orientation au projet et Olivier s’est finalement joint à nous cette même année. Ça a beaucoup apporté d’ajouter des percussions, et surtout du drum. Ça a permis la genèse de pièces comme « Places d’armes » et « Embuscade ».
2. Êtes vous tous du domaine académique?
Oui. MC a un bacc en jazz et a commencé une maîtrise. Alain a une maîtrise en jazz et envisage le doctorat à l’automne. Oli a un bacc en enseignement de la musique et Matt un bacc en interprétation jazz. Moi j’ai un bacc en interprétation classique et je commence une maîtrise à l’automne. On a tous étudié à L’UL.
3. John Zorn et les Dreamers semblent influencer votre univers musical, est-ce une inspiration partagée par vous tous? quelles autres influences nommeriez vous?
John Zorn a été la première inspiration pour ajouter le violoncelle au groupe. On a beaucoup écouté son projet Masada et on a d’ailleurs joué plusieurs pièces de Zorn avant de composer. Je pense qu’on peut dire qu’Alain est particulièrement fan de Zorn 😉
Pour ce qui est des autres influences, on aime beaucoup les musiciens de la « vague » israélienne comme Avishai Cohen et Tigran Hamasyan. Oli est d’ailleurs allé étudier les percussions en Israël. Sinon, Bill Frisell, Astor Piazzolla, Ludovico Enaudi et même Philip Glass sont certainement des inspirations importantes.
4. Comment fonctionnez vous pour composer? À 10 mains? Ou bien certains prennent parfois ou souvent les devants? Et qui a fait le choix des reprises?
Les idées mélodiques de base de la plupart des pièces viennent de MC. Les gars arrivent ensuite avec des idées de groove et de « riff », d’harmonie, on jam tout ça ensemble, MC fait des arrangements de cordes qu’on peaufine en duo. Ce n’est pas pour rien que les pièces sont si différentes les unes des autres, on y reconnait vraiment l’influence de chacun! C’est MC qui a choisi les reprises, mais c’est d’un commun accord qu’on les a mises sur l’album. « Soledad » et « Caravan » étaient déjà sur le EP, mais on a particulièrement travaillé « Invitation » pour qu’elle s’insère de manière cohérente avec le reste.
5. Pensez-vous qu’il faut du courage pour faire de la musique instrumentale? C’est un choix assumé depuis le début?
Je pense que ça prend effectivement du courage, parce que ce n’est pas ce qui est « mainstream ». Cependant, on ne s’est pas vraiment posé cette question là en le faisant. MC et moi on vient quand même d’un milieu classique ou la musique instrumentale va de soi, alors je pense que c’était peut-être moins questionnant pour nous de faire ça. Et, comme le dit si souvent Mathieu, l’important pour que ça marche, c’est d’assumer ce qu’on fait! Je pense aussi qu’on va dans un créneau de la musique instrumentale qui n’est pas surexploité en ce moment, ce qui nous laisse peut-être un peu plus d’espace. Et l’idée de convertir du vocal en violon ne nous est jamais passé à l’esprit. On compose de la musique instrumentale, that’s it!
6. D’où vient votre nom? Et les titres? Les titres ajoutent souvent à l’aspect « visuel » de votre musique, on imagine facilement toutes sortes de scènes de film dessus. Le cinéma vous influence? Vous feriez de la musique de film?
Quand MC et moi on s’est mise à penser à un nom de band, on cherchait quelque chose qui n’était pas trop connoté. On avait encore du mal à définir clairement le genre de notre musique, on ne voulait surtout pas se faire coller une étiquette qui ne représentait pas vraiment ce qu’on faisait. On a clairement un côté world, mais world de où?! Et c’est à partir de là qu’est venu l’idée des Évadés. L’album, c’est un espèce de voyage, mais qui ne mène pas vraiment à un endroit en particulier. Il y a aussi l’idée qu’on s’évade des « clichés » de certains styles. On part d’influences, mais on s’en va ailleurs.
Pour ce qui est des titres, on est parti des images qu’évoquent pour nous chaque pièce. Si les titres ajoutent à l’aspect visuel de la musique, et bien je pense qu’on est parti de l’aspect visuel de la musique pour choisir les titres!! Je pense qu’il y a une certaine intensité assez présente dans tout l’album et on a cherché à l’illustrer avec les titres. Et oui, si on avait l’occasion de faire de la musique pour le théâtre ou le cinéma ce serait super! On est conscients qu’il y a quelque chose de très cinématographique dans notre musique.
Et point non négligeable, on tenait à avoir un nom de band et des titres de pièces en français sans que ça tombe dans le kitch.
7. Comment se déroulent les prochains mois pour vous? des shows, des tournées? l’Europe?
Les prochains mois seront consacrés à faire la promotion de l’album et à booker des shows. On a un spectacle à Victoriaville le 21 juillet, mais rien d’autre à l’agenda. On a été tellement pris par l’album qu’on a mis un peu de côté le booking, mais on va se reprendre! On veux également tourner un vidéo prochainement.
Pour les tournées et bien…. on verra où tout cela nous mènera!!
J’ai eu la chance de m’entretenir avec Meggie qui faisait récemment son tout premier concert avec le projet Abrdeen, dans le cadre de la Fête de la Musique de Québec, et qui en fera un autre cette semaine, lors d’une soirée en plateau double avec Pékan qui sera présentée le vendredi 8 juillet au bar Le Sacrilège par le Festival OFF de Québec.
Depuis combien de temps fais-tu de la musique, même pour toi-même? Si c’est récent, pourquoi maintenant et pas avant? Ça fait combien de temps que la musique (jouée ou écoutée) fait partie de ta vie vraiment plus sérieusement?
J’ai commencé à jouer de la guitare en 2014. Cependant, j’ai toujours chanté ici et là, avec mes amis pendant des jams, surtout du Beatles. (Je suis fan finie!!) Pourquoi maintenant? J’ai eu 30 ans et c’était, comme Elvis a dit, now or never! Je voyais mes amis avec leurs bands et je me disais : « Come on, you could do this, it’s fucking awesome! » Puis, mon amoureux m’a acheté une petite Renegade en cadeau de Noël avec le livre de toutes les chansons des Beatles contenant les accords. Par la suite, j’ai plein d’amis qui ont contribué à mon apprentissage de la guitare, Pat Leblond, Jean-Pascal Houde, Jean Raby et Benjamin Ganne. Sans eux, je jouerais encore « She loves you ». Finalement, j’ai commencé à écrire des textes et boom, je savais que je tenais quelque chose de nice!
Quelles sont tes influences principales pour ce projet, selon toi? c’est un choix conscient ou constaté après coup?
Je suis très pop et nécessairement, The Beatles ont influencé ma structure de tunes. Je suis très Couplet/Refrain/Couplet/Refrain. Du coup, j’ai beaucoup écouté Lana Del Rey et Kurt Vile quand j’ai commencé à composer. Smooth, sexy et toujours catchy!
Avec quel artiste local aimerais-tu partager la scène?
Honnêtement, je pense qu’Abrdeen pourrait facilement faire la première partie de Los. On a un peu le même genre de vibe. J’aime bien leur petit EP, Small Surf. Très sympa.
Si tu pouvais chanter un duo avec n’importe qui, mort ou vif, ce serait qui?
Définitivement Julian Casablancas que j’admire beaucoup. Je l’ai d’ailleurs rencontré par hasard dans les rues de Copenhague et pour moi, il est l’épitome du « cool ». J’aime The Strokes depuis leur début et malgré quelques albums plus inégaux, je suis certaine que leur comeback sera grandiose. Avez-vous vu le vidéo Threat of Joy, sorti cette semaine? Pur génie!
Comment s’est déroulé l’enregistrement de ton premier morceau?
Vivement 2016 pour toutes les possibilités que cela nous offre. J’ai enregistré le rythm guit et la voix bien comfo dans mon salon. J’ai envoyé ça à David Saint-Germain (KPLR) à Rivière-du-Loup où il a rajouté le lead guit. Finalement, j’ai renvoyé tout ça à Toronto à mon ami Marshall Bureau qui m’avait offert d’enregistrer le drum et boom, le démo Long Time est né! Ce démo a fait une boucle d’exactement 1998 km!! C’est quand même incroyable.
Comment les autres membres se sont joints à toi? C’est toi qui compose et c’est TON projet ou tout le monde s’y met un peu?
Honnêtement, Abrdeen a vu un nombre incroyable de musiciens différents en 2 ans. À la base, j’ai présenté mes chansons à mon bon ami Pierre Désaulniers et Thomas B. Martin. Ils ont tout de suite embarqué. Le band s’appelait Touch of Honey littéralement parce que je cherchais un nom et j’ai regardé une boîte de Cheerios. Par la suite, après des départs et des retours, la formation présente s’est solidifiée et nous avons rebaptisé le projet Abrdeen. Je compose les textes et la musique mais sans mes musiciens, le projet ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Je me sens extrêmement privilégiée de travailler avec Alexanne Grenier (basse), Maxime Goudreault (batterie) et Philippe Bourque (claviers). J’ai aussi la chance d’avoir un collaborateur en or de la personne de David Saint-Germain (guitare).
Quels sont les projets intéressants à Québec en ce moment? Et à l’international?
La scène locale est tellement en ébullition avec des projets comme Floes, Ego Death et Men I trust (wow, la ligne de basse de la chanson « Lauren »). Anatole m’a tellement fait rêver de monter sur une scène et j’ai d’ailleurs fait mon premier show dernièrement. Alexandre Martel est une force de la nature sur scène et il m’a beaucoup inspiré à avoir confiance en moi et à donner tout ce que j’avais à donner. Sinon, dans le monde, il y a tellement de bons bands, Car Seat Headrest, Beck, Tame Impala, c’est hallucinant!
Est-ce que le français est une option un jour pour les compositions d’Abrdeen? d’où vient le nom du band, d’ailleurs?
J’ai toujours évolué dans un univers très anglo donc non, le français n’est pas une option pour moi. Le nom vient tout simplement de ma rue. Fait à noter : c’est aussi le nom de la ville natale de Kurt Cobain.
Quand prévois-tu enregistrer un album ou un EP en version « physique »?
Je prévois appliquer sur le Volet Pro de l’Ampli de Québec cet été et je me croise les doigts pour être sélectionnée. Si non, je veux quand même enregistrer un EP en automne. Ça s’en vient!
Qu’est-ce qui se passe côté shows après le OFF? Avez-vous des choses en tête?
J’ai été invité à faire la première partie d’un artiste incroyable à la fin juillet mais j’ai promis de ne pas dévoiler le secret. Vous pouvez demander à Sam Murdock. Il vous dira peut-être!
Y a qqchose d’autre dont tu as envie de nous parler?
Encouragez les artistes locaux. Visitez leur bandcamp. Achetez les albums physiques au Knock-Out ou ailleurs. Surtout, allez voir les shows. Il y a tellement de talent au Québec et il y en a pour tous les goûts! Je veux aussi remercier Seb CheveuxDoux qui a été présent depuis le début et m’a toujours botté le derrière afin que je continue!
En cette veille de fête du Canada, le français était à l’honneur à l’Anti le 30 juin dernier, avec deux formations, la première de Québec et la seconde de Granby, qui chantent dans la langue de Molière et qui lui font honneur en l’ayant bien déliée. Sans cérémonie, La Reine prend la parole armée de son séquenceur, appuyée par un fond minimal fourni par les musiciens qui tranquillement montent un build-up dont le point culminant donnera le coup d’envoi officiel à leur première chanson. La finesse, la subtilité, la retenue et la sensualité font partie de leur arsenal sonore, ce qui ne les empêche pas de jouer avec l’intensité pour dynamiser les choses. Les beats de Jean-Etienne Collin-Marcoux font appel au drum électronique et sont continuellement imaginatifs et groovys, alors que les riffs de Vincent Lamontagne tirent de sa guitare des hooks mémorables. Quant à Odile Marmet-Rochefort, elle occupe le centre de la scène et s’occupe très bien des vocaux, qui étaient toutefois moins mixés à l’avant-plan que sur disque, laissant plus de place à la musique constituée en grande partie par le synthétiseur dont elle jouait tout en chantant.
Les pièces choisies par De la Reine pour ce show en ouverture de Violett Pi mettaient davantage à contribution un vif déploiement d’énergie, qui bien que tout à fait de mise dans les circonstances, n’était pas ce à quoi j’aurais pu m’attendre. C’était mon baptême en show donc je ne connaissais que les deux titres de la cassette-EP parue plus tôt ce printemps, qui sont moins mouvementés que les pièces avec lesquelles ils ont lancé les festivités. L’intensité du jeu des musiciens étant montée d’un cran, ils mettaient ainsi très bien la table côté ambiance pour accueillir les sautes d’humeur de VioleTT Pi. La seconde pièce ne diminue pas le niveau d’énergie déployée, la musique est groovy et l’interprétation est très sentie de toutes parts et un nouveau build-up bien monté nous mène jusqu’à un canon vocal partagé entre la chanteuse-claviériste et le batteur-blagueur et « roux de secours », dixit Odile.La musique est très progressive et laisse une grande place aux vocaux, sans qu’elle fasse pour autant office de faire-valoir, l’équilibre étant bien maintenu entre musique et paroles. Le synthé, souvent à l’arrière-plan, devient tonitruant par moments, alors que des gros hooks de guitare et des beats variés, ludiques et lourds par moments continuent de former les chansons interprétées pendant le set. J’en suis encore à me dire que c’est pas mal plus intense que ce à quoi je m’attendais avec les pièces que je connaissais déjà quand l’occasion de comparer arrive officiellement, alors que le groupe amorce une interprétation intégrale de leur EP-cassette homonyme.
C’est donc d’abord « Danse » qui enchaîne, groovy comme toujours et plus captivante avec les musiciens qui la jouent devant nous. Le guitariste a troqué la six cordes pour la basse et on percevait des petites modifications ou variations d’intensité qui ajoutaient de l’impact à certaines transitions bien amenées. La face B poursuit sans transition avec « S’élever », où on apprécie encore une fois la version live, les différentes phases de la chanson étant bien mises à l’honneur, comme le moment où Odile joue avec des effets de machines pour rendre saccadés ses vocaux, durant le bridge un peu après le milieu de la pièce. Le set se poursuit avec une pièce simplement présentée par la chanteuse comme une chanson qu’elle aime beaucoup, et qu’on devine assez rapidement être la reprise de Destiny’s Child qui, selon ce qu’on m’avait dit, agrémentait généralement leurs sets, parce que « la reine fait ce qu’elle veut » après tout. C’est donc « Say my name » qui a été la seule pièce interprétée en anglais ce soir là, et elle semble avoir plu autant aux musiciens, qui avait l’air de bien s’amuser sur scène, et aux gens réunis à l’Anti, peut-être en bonne partie pour VioleTT Pi, mais malgré tout le plus souvent assez attentifs et respectueux pendant le set De La Reine. Après une généreuse dose d’applaudissements leur étant destinée, ces derniers ont amorcé leur ultime titre, présentée comme la petite nouvelle, qui nous prouvait encore une fois que leur truc est bien ficelé, avec une amorce toute en douceur et en retenue pour faire place à une belle montée en intensité jusqu’à un moment de déploiement encore une fois tout en retenue, surtout comparéà celui des pièces en début de set, plus mouvementées, ce qui a permis de terminer en beauté cette première moitié de soirée.
Encore beaucoup moins cérémonieux que De la Reine en guise d’amorce de concert, VioleTT Pi ont tout de suite balancé la sauce dès les premières secondes, avec une intro à moitié spokenword et à moitié rap-core, prenant l’auditeur par surprise alors que les lumières étaient toujours éteintes. L’intro, montée sur l’instrumentale de la pièce « Guillotine » des aventuriers de l’extrême que sont les californiens Death Grips, donnait bien le ton de la suite de la soirée, qui promettait de nous en faire voir de toutes les couleurs. Si les bands de ce soir étaient des couleurs, De la Reine auraient des teintes métallisées comme l’or et l’argent alors que Violett Pi aurait pour effigie un arc-en-ciel incluant une bonne dose de noir. Le bassiste-claviériste Sylvain Deschamps apparaît au coin de la scène, vêtu d’une robe rose fluo, alors que le chanteur-guitariste-compositeur Karl Gagnon arrive en short sport, l’autre guitariste Daniel Baillargeon en bobettes de vidange et grand châle noir et le batteur avec ce qui semble être un kit de boxeur. Le tout se déroule dans une ambiance très festive, les gens sont manifestement vendus d’avance et ils entonnent les paroles en coeur avec le chanteur de ce que je crois reconnaître pour « Héroïne », le morceau qui ouvre véritablement leur nouvel album Manifeste contre la peur, et qui donne une bonne idée du mélange des styles assez inusité qui constitue presque toutes leurs compositions, alliant le rock-électro-pop, la chanson et le noise au vocal presque porno-grind par moments. Le titre qui suit sur l’album enchaîne aussi ici, soit « La mémoire de l’eau », interprété avec intensité, le pop et le noise flirtant à qui-mieux-mieux encore une fois. Ils ont ensuite fait un retour en arrière avec le titre qui ouvre Ev, leur album de 2013, soit « Petit Singe Robot », tantôt rapcore, dancepunk ou encore gros rock avec une twist glam, avant un break deathcore presque crabcore. S’ensuit la pièce très appréciée du public « Princesse Carnivore », comme c’est le cas sur Ev, avant un retour au nouveau matériel avec « Bondage » et « Calude Gravol » encore très appréciées du public en délire. Plusieurs morceaux qui s’enchaînent bien et qui déploient la plupart du temps une énergie presque déconcertante, que le public canalise allègrement pour partir des slams festifs, qui carburaient au côté bien dans-ta-face de la musique de VioleTT Pi.
Les musiciens ont une forte présence scénique, et en viennent à un certain moment à quitter la scène pour animer la foule et le slam, laissant le chanteur seul sur scène pour un moment avant de le rejoindre pour relancer le bal après avoir aspergé l’assistance d’eau puis d’entonner éventuellement le titre « Opinel », qui peut rappeler Loco Locass pour son usage du phrasé saccadé et de l’allitération. Bien que sur disque aussi, on ait droit à des pointes explosives, la déflagration se fait beaucoup plus ressentir lorsqu’on en est témoin en personne. Toutefois, la charge sonore et le niveau d’intensité restent relativement constants, ce qui crée parfois à la longue un effet de monotonie, tout comme le fait que le mélange de styles, d’abord très inusité, finisse par dévoiler sa recette qui demeure dans des proportions similaires tout au long du concert, doublant l’effet de monotonie. À la longue, je constate que l’assistance apprécie manifestement plus que moi et semble encore capable d’en prendre alors que pour ma part, le long set réunissant presque tous les titres de leurs deux albums aura eu raison de moi avant la fin du concert. Reste que quelque chose d’aussi énergique et précis tout de même, l’amour et la violence distribués en parts égales, le tout avec des paroles originales et créatives, relève de l’exploit. Le succès du groupe est mérité et il y a manifestement beaucoup de travail derrière les compositions du groupe. Reste qu’au final, je crois que j’ai davantage apprécié la performance De La Reine, plus mature, avec son set un peu mieux dosé en ce qui a trait à l’intensité déployée, alors que Violett Pi fonctionnait toujours à plein régime.
Quoiqu’il en soit, vous avez vraiment manqué quelque chose si vous n’avez vu aucun de ces deux bands le 30 juin dernier. Vous avez toutefois la chance d’avoir un beau prix de consolation, avec les magnifiques et spectaculaires photos de Llamaryon.
Ce mercredi soir avait lieu le lancement d’une des parutions m’ayant jeté par terre dans les derniers temps, le premier disque du quintet de Québec baptisé les Évadés. Parlant de baptême, c’était la première fois que je les voyais live et ça m’a encore une fois jeté par terre, sauf que cette fois j’avais un filet, armé des multiples écoutes de leur plus récent album pour me préparer à leur assaut. Ils ont commencé le spectacle pas mal pile à l’heure, montrant d’une autre manière qu’ils sont assez tight avec les temps, et ce, tout en douceur. On dit « Ils », mais il y a deux filles dans le groupe, respectivement aux violon et violoncelle, Marie-Christine Roy et Marie-Pier Gagné. Il y a aussi trois gars, soit Mathieu Rancourt à la contrebasse et parfois basse électrique, Alain Fillion à la guitare électrique, qui étaient tous deux dans le groupe dès ses tous débuts avec la violoniste, avant que Olivier Bussières aux percussions ne vienne également compléter le quintet au moment de l’ajout de la violoncelliste.
À ma connaissance c’est avec le titre « Marée basse » qu’ils ont donné le coup d’envoi, donnant l’impression qu’ils ne se livreraient pas, comme la tradition le veut souvent lors d’un lancement, de faire l’album intégralement d’un couvert à l’autre.Ils ont ensuite interprété les deux premières pièces de l’album, « Compte à rebours » et « Arizona » et de s’adresser au public pour la première fois du concert entre ces deux titres, où la foule a d’ailleurs donné la première d’une longue suite d’acclamations fort nourries. Leur musique est généralement faite de magnifiques mélodies et de transitions assez abruptes mais déployées avec une précision chirurgicale et si sur disque, c’est davantage les mélodies qui nous marquent, sur scène, c’est définitivement les nombreux changements dramatiques et les montées en intensité qui tiennent le spectateur en haleine. La pièce « Résistance » qui enchaînait en donnait encore un bon exemple, en plus d’être le théâtre de solos fort intéressants, notamment pour le violon et les percussions, interprétés pas mal comme sur l’album. La concentration des musiciens, de mise vue la complexité de leur musique, est restée impressionnante tout au long du concert, et ce malgré quelques petits problèmes techniques seulement aperçus et qui n’ont à peur près rien enlevé à nos oreilles. Leur présence scénique était relativement sobre mais tout de même divertissante et surtout très sentie, ce qui avec l’écoute pas mal respectueuse de la part du public, créait une belle chimie, rarement aperçue dans le Cercle où ça discute souvent allègrement pendant les concerts.
Comme si le set n’avait pas encore assez son petit côté magique, la violoniste a troqué son instrument de prédilection pour un erhu, un violon traditionnel chinois à deux cordes, l’instant de deux morceaux, interprétés coup sur coup comme sur l’album, soit « Altiplano » et« Les ponts qui tombent ». De retour avec un violon, mais se fiant plutôt cette fois sur la guitare et le violoncelle pour transposer la mélodie de la reprise de Bronislau Kaper, « Invitation », suivie comme sur l’album de la plus groovy « Place d’armes », qui ajoute de la variété au set. Parlant de variété, les deux suivantes en étaient de bons exemples, les mêmes que sur leur album Les Évadés, à commencer par « La dernière marche », une de leurs premières compositions, qui est dans la lignée de Bar Kokhba, très fortement basée sur les cordes acoustiques de l’axe contrebasse-violoncelle-violon. La reprise de « Soledad » d’Astor Piazzola, plus mélancolique, apportait un petit creux dans la dynamique musicale de la soirée, mais un creux tout à fait justifié pour remonter l’intensité d’un cran pour la fin du set. La composition qui est probablement la plus intense de l’album et du set, c’était « Embuscade », qui rappelle Secret Chiefs 3, un groupe proche de John Zorn aussi et qui ajoute une dimension métal à un hybride jazz-classique-world.
Après une ovation fort chaleureuse de l’assistance, ils ont quitté la scène un moment pour revenir assez rapidement conclure ce concert en beauté, comme c’est le cas de l’album, en interprétant son dernier morceau, leur adaptation de la composition« Caravan », qu’on connaît surtout pour avoir été popularisée dans les années 30 par Duke Ellington, et qui n’a pas pris une ride depuis. D’autres moments musicaux envoûtants se sont enchaînés pour conclure cette soirée mémorable à bien des égards. Assister en direct aux échanges intenses qui peuplent leur nouveau disque a permis de confirmer qu’il s’agit d’une oeuvre aboutie, de la part de musiciens matures et talentueux dont la complicité est évidente. Si tous les musiciens impressionnent, c’est probablement le violon qui vient le plus prendre l’auditeur pour l’emporter, alors que l’instrument domine les structures mélodiques des pièces et devient souvent le centre d’échanges menés à deux, tantôt avec la guitare et tantôt avec le violoncelle, ce qui donne de superbes résultats.
Le groupe est à surveiller, car on n’a probablement pas fini d’entendre parler de leurs prouesses. Surveillez d’abord ecoutedonc.ca parce que vous risquez de voir passer une entrevue sous peu, qui sera agrémentée d’une BD d’Arielle Galarneau, dont vous avez pu voir passer les retours dessinés sur les concerts d’Anatole et de Robbob, entre autres. En attendant, régalez-vous de leur disque homonyme dont on venait de glisser un mot la semaine dernière.
Pour ce troisième article, nous avons choisi la sédentarité, même si un festival, c’est fait pour les marcheurs. Certains vous diront que depuis quelques années, vaut mieux arriver tôt à une scène choisie et y rester toute la soirée plutôt que de tirer les dés chaque fois. Faut dire qu’il est vrai que la scène du parc de la Francophonie est souvent bouclée tellement elle est pleine, ce qui ne plaît pas toujours aux promeneurs… et exige des programmateurs un doigté exceptionnel.
Heureusement, l’équipe de Louis Bellavance sait de mieux en mieux créer des double et des triple plateaux de haut calibre. Les castings douteux qu’on a pu voir il y a quelques années sont de moins en moins nombreux. Et ça, on adore.
Alors voilà. On se pointe quelque part à l’ouverture des portes et on y reste toute la soirée. Si on change de place, c’est tout simplement parce que la soirée est terminée quelque part et qu’on veut poursuivre la fête. Vous allez voir, c’est probablement l’option la plus facile :
7 juillet
La meilleure soirée sera au parc de la Francophonie. Sérieux. Qui peut résister à Laurence Nerbonne? Ajoutez à cela le petit nouveau Francesco Yates, qui a tout le mordant nécessaire pour faire monter la température d’un cran, et voilà, vous avez un Karim Ouellet qui n’a qu’à faire preuve de son habituelle désinvolture pour tous nous faire craquer. On aime surtout le fait qu’on ose présenter un artiste émergent de Toronto en première partie d’un artiste établi de Québec. BANG!
8 juillet
Pendant ce temps, à Place d’Youville, les Prix FEQ se succèderont : Mon Doux Saigneur (yé!), Caroline Savoie (à surveiller), Nusky et Vaati (prix FEQ du Printemps de Bourges), Pony Girl (du Bluesfest), Debauche (des musiciens établis en Louisiane qui font de la musique d’inspiration… russe!) et Pierre Kwenders, le prix FEQ 2015. Beaucoup de découvertes en perspective… et quel éclectisme!
9 juillet
Une autre belle soirée nous attend au Parc de la Francophonie où se succèderont l’immense talent mélodique de Philémon Cimon, l’indie pop entraînante de Peter Bjorn & John et les chansons rassembleuses de Louis-Jean Cormier. Une séquence aussi brillante qu’elle est éclectique.
10 juillet
La scène à choisir ce soir est la scène Fibe. Une soirée qui commence tôt (et qui peut se poursuivre de nombreuses facçons), mais qui présente aux festivaliers un trio d’artistes à surveiller : Maude Audet, Safia Nolin et Bellflower. On adore!
11 juillet
Soirée folk à place d’Youville. Tout d’abord, Elliott Brood présentera son canadiana aux festivaliers de Québec. Ensuite, The Strumbellas ne devraient avoir aucun mal à entraîner la foule avec ses airs entraînants et ses refrains fédérateurs. Enfin, Bears of Legend nous fera voyager comme seule la formation trifluvienne sait le faire.
12 juillet
Autre soirée tournant autour de l’indie et du folk, cette fois au parc de la Francophonie, alors que se succèderont Jesse Mac Cormack, Foreign Diplomats et Half Moon Run. Ne tardez pas trop, le Pigeonnier devrait déborder!
13 juillet
Ce soir, on triche un peu. Tout d’abord, on ne peut rater Saratoga au District St-Joseph à 18 heures. Leur country-folk tout doux n’amène que de bonnes choses à qui sait écouter! Ensuite, on déménage dans le local voisin pour voir Rosie Valland et Marie-Pierre Arthur. Deux valeurs sûres bien de chez nous.
14 juillet
Une des plus belles soirées du Festival se déroulera au Parc de la Francophonie : Après l’australien Archer, qui saura plaire aux fans de Dylan ou de Guthrie, il y aura justement un grand fan de Dylan et de Guthrie : Tire le coyote, sans doute un des auteurs-compositeurs-interprètes québécois les plus talentueux de sa génération. Pour finir la soirée, un autre groupe qui plaira aux fans des deux premiers artistes, The Decemberists et son folk-rock intello. Souhaitons beaucoup de O Valencia.
15 juillet
Fallait bien qu’on y aille au moins une fois cette année! Nous voilà sur les Plaines pour voir trois artistes/groupes qui ont été populaires pendant les années 1980 (et qui, dans le cas de Duran Duran, connaissent depuis plusieurs années un regain de popularité) : Neil Finn, Néo-Zélandais ancien leader de Crowded House, a plein de matériel récent à nous présenter, et ça semble plus que sympa. Ensuite, Bryan Ferry, ancien chanteur de Roxy Music, viendra ajouter sa classe et son élégance à ce plateau qui n’en manquait déjà pas! Enfin, les mythiques Duran Duran viendront chanter leurs plus récents succès, de même que leurs classiques, à une foule de quadragénaires fans finis. Ça va être de toute beauté et bon enfant. Sortez vos posters de Simon Le Bon!
16 juillet
Retour sur les Plaines pour July Talk, formation indie rock torontoise qui a présentement le vent dans les voiles, puis les très attendus Red Hot Chili Peppers, toujours généreux sur scène. Ça va être une belle communion!
17 juillet
On finit ce festival à l’Impérial Bell où le rapqueb sera en vedette : Brown, Koriass et Rednext Level vont finir tout ça en beauté. Au plus grand plaisir des festivaliers! Ça va jumper, ça va bouncer, ça va chiller!
Et ça va faire du bruit.
Et pour vous? Allez-vous être sédentaires cette année ou préférez-vous butiner d’une scène à l’autre, question de bien polleniser vos goûts musicaux? Dites-nous ce que vous en pensez!