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  • Orloge Simard (+ Pass) – Impérial Bell, 29 décembre 2017

    Orloge Simard (+ Pass) – Impérial Bell, 29 décembre 2017

    Photos : Marion Desjardins

    C’est en train de devenir une tradition. Orloge Simard et ses musiciens nous ont conviés à un party de fin d’année, cette fois à l’Impérial Bell, et nous ne pouvions refuser cette invitation. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on peut assister à une telle grande messe avec quelques centaines de fidèles!

    Faut dire que les fans d’Orloge sont motivés et ça, on a pu le remarquer assez rapidement : il a fallu traverser un nuage de boucane encore criminelle pour quelques mois avant d’entrer dans un Impérial où quelques fans motivés chantaient déjà les chansons du groupe plus d’une demi-heure avant… la première partie!

    Parlant de première partie, c’est Pass qui a ouvert le bal en nous promettant de jouer « jouer du rock and roll ». Yes! Good. Une foule déjà bien réchauffée va se faire chauffer à bloc. Ça commence bien entendu avec du rock, teinté de blues, axé sur les guitares, qui ne manque pas d’entrain. Y’a même un petit accent du Sud! Tant qu’à se réchauffer, pourquoi ne pas ajouter quelques teintes de reggae? Et un brin de ska? Le mélange se fait très bien, les jeunes en bas skankent joyeusement, Pass a réussi à faire monter l’enthousiasme de quelques coches, ce qui n’était pas évident dans les circonstances (un public vraiment là pour Orloge, qui a continué à le montrer pendant l’entracte).

    Quand le groupe baieriverain est monté sur scène, j’ai cru que le plafond de l’Impérial Bell allait exploser (ce qui n’aurait pas été une très bonne idée, compte tenu du froid glacial qui sévissait dehors). Le dispositif scénique est fort simple, mais efficace : le drapeau du Royaume hissé bien haut, quelques guirlandes de lumières, deux beaux sapins de Noël et beaucoup de cadeaux. Les membres du groupe portaient tous un beau pyjama de Noël et un maquillage à la Kiss tandis qu’Orloge avait un costume coordonné. D’ailleurs, de nombreux fans (dont notre photographe) avaient décidé de faire de même (maquillage inclus), ce qui ajoutait bien entendu du piquant à une soirée qui allait être assez… sale (d’ailleurs, on avait renforcé la sécurité).

    Dès les premières notes de Cabane à pêche, un joyeux moshpit se forme. Faut dire que ça commence fort avec un ver d’oreille juste assez grivois pour être chanté en choeur. On se croirait dans une version trash d’un show des Cowboys Fringants! Ça chante aussi fort et avec autant de passion. Même côté « grande célébration »!

    Organic Music suscite une réaction semblable. Le blues-rock psychédélique à l’accent du Saguenay fait danser la foule qui scande le refrain avec le band. Le claviériste bondit déjà sans cesse en se faisant aller les dreads. On a à peine quelques tounes derrière la cravate, tout le monde communie déjà!

    Évidemment, La rue Bagot, qui mélange habilement l’esthétique folk sale et le ska endiablé, connaît un succès explosif! Du haut de mon nuage de boucane (celle du monde en bas, pas la mienne), je regarde les pyjamas se rentrer dedans joyeusement en créant de grosses éclaboussures de bière (le plancher doit être glissant).

    Pendant ce temps, le claviériste fait des jumping jacks et le reste du band s’amuse ensemble. Orloge harangue la foule (comme si elle en avait besoin!). Tout à coup, les musiciens se mettent à lancer des cadeaux, certains parfois très loin!

    Le spectacle se poursuit dans la même bonne humeur (on euphémise) jusqu’à la toute fin, où le claviériste déballe son cadeau de Noël préféré : un orgue! Qu’il s’empresse de… détruire, bien entendu! Les mélomanes crieront au sacrilège, mais le public, lui, est juste trop heureux de s’être bien défoulé lui aussi!

    C’est un peu ça, un show d’Orloge Simard : tout le monde sur le party, de bonne humeur, qui s’amuse (très) ferme en dépensant au moins autant de calories qu’il en consomme (c’est-à-dire beaucoup). Qu’on aime ou non le côté vulgaire de l’aucuncadrisme préconisé par ces êtres d’outre-Parc, il est évident que sur une scène, ces gars-là savent y faire. À voir l’air satisfait des spectateurs à la sortie de la salle, il est évident que je ne suis pas seul à le croire…

     

    Jacques Boivin

    10 janvier 2018
    Spectacles
    3 E, Impérial Bell, Orloge Simard, pass, rqc, slider
  • La Caravane des fêtes (+Harfang, + Mort Rose) – La Nef, 27 décembre 2017

    La Caravane des fêtes (+Harfang, + Mort Rose) – La Nef, 27 décembre 2017

    Le groupe local Caravane organisait cette année encore un événement spécial pour rendre gloire à notre sauveur : le rock. Comme toute bonne messe de minuit, le spectacle de jeudi dernier eut lieu dans une église et c’est ainsi que le décor à saveur baroque de la Nef ajouta au charme décadent de ce moment fort en intensité.

     

    Mort Rose

    Mort Rose – Photo : Jacques Boivin

    La grande célébration commença avec le pop rock grivois de Mort Rose. Revisitant le répertoire rock, blues et même calypso, les quatre musiciens présentaient des pièces entraînantes et colorées par le discours équivoque – et parfois bien direct – du chanteur.

    Les spectateurs massés devant la scène ne résistèrent pas longtemps au charme langoureux de cette musique qui fit la gloire d’Elvis. Et plus la prestation avançait, plus le groupe nous faisait découvrir la variété de ses inspirations musicales et l’enthousiasme de ses membres sur scène. Une belle façon de nous faire oublier la température subsibérienne!

     

    Harfang

    Après cette joyeuse entrée en matière, ce fut au tour de Harfang de réchauffer les cœurs. Étant donné le nombre de spectateurs qui ne semblaient pas les connaître, le groupe a dû passer en mode séduction. Qu’à cela ne tienne, ils ont relevé ce défi avec brio.

    Harfang – Photo : Jacques Boivin

    En guise de préliminaires, ils se sont lancés dans leurs pièces les plus lumineuses. Fly away et Wandering ont servi de premier contact, mais c’est vraiment avec Stockholm que le groupe a pris son envol. Il était fascinant de voir avec quelle énergie et quelle intensité les musiciens s’impliquaient dans chacune de leurs pièces, qu’elle soit plus rock, plus folk ou plus introspective.

     

    Caravane

    Caravane – Photo : Jacques Boivin

    L’heure avançant, on se rapprochait de plus en plus du minuit fatidique de la messe. Caravane, les rockeurs de la Vieille Capitale, se sont chargés de nous livrer la pièce de résistance… et quelle performance ! Il faut le dire, ils ne font pas le bon vieux rock à moitié. Alors qu’on attendait que les musiciens montent sur scène, l’organiste se lança dans un préambule endiablé, après quoi le groupe a balancé pièce sur pièce un rock teinté de blues aux mélodies accrocheuses et aux textes que scandait fréquemment le public.

    Plusieurs moments forts se sont démarqués des méandres musicaux dans lesquels les musiciens nous ont plongés. On a particulièrement pu apprécier les soli endiablés de Guillaume Méthot, qu’il nous livrait à genoux comme une offrande. L’intensité du chanteur – qui hésitait ni à se barbouiller le visage ni à se mêler aux foules pour le rock – avait de quoi capter l’attention. Finalement, le groupe a offert en cadeau une superbe reprise de I Want You des Beatles qui n’a laissé personne indifférent, pas même les apôtres ni les évangélistes qui nous regardaient du haut du plafond de la Nef.

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    Marie-Ève Fortier

    31 décembre 2017
    Spectacles
    CARAVANE, Harfang, la nef, Mort Rose, rqc, slider
  • Gabrielle Shonk (+ Lou-Adriane Cassidy) – Grand Théâtre de Québec, 14 décembre 2017

    Gabrielle Shonk (+ Lou-Adriane Cassidy) – Grand Théâtre de Québec, 14 décembre 2017

    Le pari était énorme pour Gabrielle Shonk et Lou-Adriane Cassidy : Faire le Grand Théâtre de Québec, avec un album ou un single à son actif. Il a été payant pour les deux artistes, car la salle était presque pleine. Voici un résumé d’une soirée haute en émotions. 

    Lou-Adriane Cassidy est une de mes découvertes de 2017. Son single Ça va, ça va, m’a profondément touchée et j’avais hâte de la voir sur scène. Qu’est-ce qui la distingue de toutes les voix que l’on peut entendre à la radio? À mon avis, c’est la sensibilité à fleur de peau que l’on retrouve dans ses paroles. C’est aussi cette voix chaude et soul qui la caractérisent. Elle en a même profité pour nous faire une nouvelle chanson.

    J’ai eu un coup de coeur pour la chanson que les Soeurs Boulay lui ont composé, qui est inspirée de sa vie. Elle était aussi accompagnée du talentueux Simon Pedneault. Le musicien, qui n’a pas besoin de présentation, n’a pas hésité à ajouter sa couleur aux compositions de Lou-Adriane. C’est la pièce Ça va, ça va qui a clôt le spectacle.

    Accueillie d’une salve d’applaudissements, Gabrielle Shonk est entrée sur scène en territoire conquis. L’auteure-compositeur-interprète était aussi à la maison. Jessy Caron (basse et guitare), Simon Pedneault (guitare acoustique et électrique), Gabriel Desjardins (claviers) et Pierre-Emmanuel Beaudoin (batterie) l’accompagnent. Une réelle chimie opère entre les musiciens et Gabrielle Shonk. L’auteure-compositrice-interprète, qui est aussi une de mes découvertes de 2017, m’a fait vivre plusieurs émotions.

    Gabrielle Shonk a agrémenté son spectacle de plusieurs reprises en plus de jouer son album en totalité. Autour d’un micro, la reprise de Joni Mitchell de Both Sides Now et la réédition de la chanson Pars plus sans moi m’ont donné des frissons. Peter Shonk a aussi partagé la scène avec sa fille pour jouer de l’harmonica sur la pièce The Cliff. La reprise que Gabrielle Shonk a faite de la pièce Fast Car a gagné en profondeur depuis la dernière fois que je l’ai vue sur scène. Gabrielle Shonk et Lou-Adriane Cassidy se sont partagé un micro pour reprendre avec brio Je suis venu te dire (que je m’en vais) de Serge Gainsbourg. Pour finir son spectacle avec brio, Gabrielle Shonk et son groupe ont fait Sidewalks, qui m’a émue profondément.

    Les talents de tous ceux et celles sur scène m’ont réchauffé le coeur. Autant Lou-Adriane Cassidy que Gabrielle Shonk et ses musiciens ont gagné le pari de remplir le Grand Théâtre. Si jamais Gabrielle Shonk ou Lou-Adriane passe par chez vous, c’est vraiment à voir. Ces deux femmes ont du talent brut combiné.

     

    EXTRA :

    On a pris de belles photos du lancement de Gabrielle cet automne, mais on n’avait pas eu l’occasion de les publier. Comme on n’avait pas de photographe au Grand Théâtre le 14 décembre dernier, on s’est dit que ça serait le bon moment pour les sortir!

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    Marie-Ève Duchesne

    22 décembre 2017
    Spectacles
    Gabrielle Shonk, Lou-Adriane Cassidy, rqc
  • Koriass (+KNLO) – La Source de La Martinière, 16 décembre 2017

    Koriass (+KNLO) – La Source de La Martinière, 16 décembre 2017

    Hé oui! C’était bel et bien le dernier chapitre de la saga Love Suprême, tournée du charismatique MC Koriass. Pour cette clôture en sol limoilois, Korey était précédé par KNLO, ce fameux post-rigodoneux. Clin d’oeil à Watts et son rap/rock, chargé de mettre la table avant l’arrivée des principaux intéressés.

    Remerciements spéciaux à Jacques Boivin d’avoir prêté son talent de photographe pour le «rap jeu» et à Sabrina Martin pour ses notes dans mon calepin de gribouillis.

    KNLO

    KNLO – Photo : Jacques Boivin

    Que ce soit en solo ou collectivement avec Alaclair Ensemble, on doit s’attendre à un moment groovy quand KNLO est dans les parages. Pour l’occasion, M. Craquenuques s’est entouré de la famille. En compagnie de Caro Dupont et Sev Dee (K6A), Ogden alias Robert Nelson est monté sur scène pour compléter B.B.I.T.C. «On représente Hochelaga, Ste-Foy, Limoilou, le Bas-Canada» s’écria Akena avant l’excellente justecayinque. L’auditoire se dégourdissant les jambes tranquillement, on a eu droit à une panoplie de belles chorégraphies des artistes. Principalement sur Tabac Indien dont l’exécution était digne d’un cours de zumba. Par la bande, il a poursuivi avec un bel hommage à la métropole et à son pote Lou Phelps sur Ville-Marie. Personnellement, mon petit velours de la prestation fut clairement Merci alors que mademoiselle Dupont l’accompagna à la flûte traversière. Non, Eman n’y était pas pour sa partie, mais on ne peut pas toujours beurrer notre pain avec du caramel à l’érable. Une perfo déconstruite parsemée de freestyles sortant drôlement de l’ambiance créée sur sa galette Long jeu. Un honnête prélude pour l’arrivée du deuxième «K» de la soirée.

    Koriass

    Koriass – Photo : Jacques Boivin

    Après presque deux ans à répandre le love suprême aux quatre coins de la province et même en France, Emmanuel Dubois a choisi son quartier de résidence pour clore cette belle tournée. Pour ma part, il s’agissait de ma troisième séance de «cœurs avec mes deux mains» et la plus intime sans aucun doute. Malgré la proximité, on ressentait une réticence du public sur quelques chansons et Korey ne s’est pas caché pour le mentionner. Malgré tout, la marchandise a été livrée d’une main de maître par Koriass et ses musiciens. D’entrée de jeu, on a été frappé au visage par l’incisive Pardon. Ensuite, la foule a été particulièrement captivée par Zombies, cette hymne ou critique sociale aux milles et une références. Se sont succédé par la suite Nulle part, Sorry, Endurance et Légendaire. Constat après cet enchainement, «Korey Hart» n’a pas oublié son flow à la maison. Par la suite, on a fait notre «baby shower dans un after hour» sur la version modifiée de Blacklights. Nous sommes allés dépenser nos «comptes épargnes sur des onces de Jack» sur la puissante Devenir Fou issue de Rue des saules.

    Koriass – Photo : Jacques Boivin

    Le MC s’est permis quelques courtes pauses pour des anecdotes de famille, ainsi que sur son entourage dans le quartier. À la quête d’une serviette par cette chaleur accablante, il continua avec «ouvre ta fenêtre» et son gag d’en ouvrir une au même instant. Toujours près de son public, il a l’habitude d’amener un fan sur scène pour rapper avec lui. Cette prestation à la frontière de Limoilou et Vanier ne faisait pas exception à la règle. Belle récompense et expérience pour cet amateur particulièrement attentif comparativement à certains de ses homologues.«Est-ce qu’il y a des enfants de l’asphalte dans la salle ici ce soir?». Difficile d’imaginer une meilleure fin que celle-ci, avec ce titre phare de son répertoire. Simulant un rappel, il cracha une deuxième fois pardon, cette fois, sans instruments et sur un rythme effréné.

    Soulignons la perfomance de Gabriel «Gabou» Lajoie à la basse, de DJ Nerve aux platines et le travail de son, pas toujours simple, de Gregory Carrier Bonneau. Somme toute, La Source de La Martinière aura été théâtre d’une représentation finale non sans embuches, mais plus que satisfaisante.

    Sur ce, attendons son prochain matériel de pied ferme et d’oreilles impatientes!

     

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    Gabriel Tremblay

    21 décembre 2017
    Spectacles
    knlo, Koriass, La Source de la martinière, rqc, slider
  • Gab Paquet (+Miss Sassoeur & les Sassys) – Le Cercle, 14 décembre 2017

    Gab Paquet (+Miss Sassoeur & les Sassys) – Le Cercle, 14 décembre 2017

    On le sait déjà, toutes les fêtes deviennent magiques lorsque Gab Paquet et sa bande en prennent le contrôle. Cette année, c’est une véritable messe de minuit qui a eu lieu au Cercle le 14 décembre dernier. Le groupe présentait son spectacle pour une dernière fois en 2017 dans le cadre d’une mini-tournée de trois jours organisée par Le Pantoum. Et du monde, il y en avait à la messe !

     

    Miss Sassoeur & les Sassys

    Miss Sassoeur & Les Sassys – Photo : Jacques Boivin

    C’est devant un Cercle bien plein que le lauréat du prix ecoutedonc.ca du Cabaret Festif – et, accessoirement, du prix du jury! – venait défendre son Gospel de Ruelles. Jacques Boivin, qui présentait le groupe, a sommé gentiment (Jacques : Ouin…) les admirateurs de Gab, certains plus incontrôlables que d’autres, de prêter l’oreille.

    Miss Sassoeur & Les Sassys – Photo : Jacques Boivin

    Une fois sur scène, la chanteuse et ses trois choristes se sont lancés dans leur introduction énergique, déballant leurs chansons à l’esthétique Motown avec beaucoup d’attitude et de dance moves. Leur musique, toujours aussi rafraîchissante, mélange la culture afro-américaine à notre propre bagage historique, avec des textes où se confrontent et s’entremêlent anglais, français et québécois.

    On était heureux de réentendre leurs titres qui, pour moi, sont devenus de vrais vers d’oreille (Rythmitou, la Rengaine), mais aussi de découvrir leur nouvelle formule améliorée : lors des deux dernières pièces, un DJ les a accompagnés sur scène pour ajouter des beats à ce spectacle principalement centré autour des harmonies vocales. Une direction intéressante à prendre pour Miss Sassoeur & les Sassys, bien que quelques ajustements soient encore à faire.

    [bandcamp width=100% height=120 album=4278454706 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Gab Paquet

    Gab Paquet – Photo : Jacques Boivin

    Bien sûr, Gab Paquet n’allait pas faire les choses comme tout le monde. Bien sûr, il sait faire lever les foules. Bien sûr, ça allait être flamboyant. Mais on ne s’attendait pas à la vague d’énergie qui allait se déployer sur nous dès les premières pièces !

    Pour comprendre cela, il faut d’abord savoir une chose. Avec les années, le public du chanteur de charme a évolué : je l’ai vu jouer autant sous le signe de la confidence devant des initiés en liesse que sur des scènes qui le livraient à un public encore à conquérir. Depuis, la Paquetmania s’est répandue hors des Cercles intimes de la star pour contaminer un public qui ne sait pas trop encore ce qui se passe. Le résultat se mesure lors de soirées comme celle de jeudi dernier, alors que la foule faisait littéralement pleuvoir ses acclamations sur le chanteur.

    Gab Paquet – Photo : Jacques Boivin

    Dès Ton appel à frais virés, les spectateurs se sont donc déchaînés, certains arborant paillettes, pads ou autres signes de frivolité. Tout s’est ensuite enchaîné très rapidement, sans temps morts. Un vrai feu d’artifice avec ses moments flamboyants : Gab faisant du bodysurfing ou ne pouvant retenir sa joie, les récits nous menant de fil en fil aux chansons comme Soucoupes Volantes, etc. Et comme dans tout feu d’artifice, le bouquet final en a mit plein la vue (et les oreilles): après le grand succès Consommations, les musiciens se sont lancés dans une version disco rock de Minuit, chrétiens pour terminer en beauté avec un pot-pourri juste assez kitsch. Pendant ce temps, on sautait, on dansait, ou bien on chantait en chœur des paroles maintenant élevées au rang d’hymnes.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2726851042 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=2838830548]

    Gab Paquet – Photo : Jacques Boivin

    Pour moi, qui n’ai pas eu une dose suffisante de Gab Paquet cette année, ce fut une révélation: un spectacle encore mieux rodé, toujours plus dynamique, qui équilibre bien ses frivolités et ses performances musicales solides. Le groupe a atteint un autre palier de sa carrière et ça se sent. On leur souhaite de continuer sur cette voie en 2018, et on sait qu’on prendra plaisir à les suivre encore longtemps. Parce que la force de Gab Paquet, c’est de se tailler une place dans notre tête avec ses chansons, mais aussi dans notre cœur avec ses manières de charmeur.

     

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    Marie-Ève Fortier

    17 décembre 2017
    Spectacles
    Gab Paquet, Le Cercle, Le Pantoum, Miss Sassoeur et les Sassys, Pantoum Records, rqc, slider
  • Tire le Coyote – Grand Théâtre de Québec, 9 décembre 2017

    Tire le Coyote – Grand Théâtre de Québec, 9 décembre 2017

    J’avais assisté au lancement de Désherbage en septembre dernier et étais tombé immédiatement sous le charme du tout frais album de Benoît Pinette alias Tire le Coyote.

    C’est dire à quel point j’avais hâte de récidiver plus longuement lors de cette nouvelle tournée qui s’est récemment mise en branle cet automne. Et je n’étais pas la seule ; un public varié et enthousiaste avait rempli pour l’occasion la salle Louis-Fréchette afin d’accueillir comme il se doit l’artiste résidant à Québec.

    Sous les acclamations des spectateurs, Tire le Coyote et son acolyte guitariste Shampouing ont, en duo, démarré le concert tout en douceur avec Pouvoirs de glace, comme sur le disque. Les autres musiciens sont venus les rejoindre pour la suite du spectacle qui a fait une belle part aux nouvelles chansons mais également aux greatest hits du chanteur tel qu’il a lui-même appelé ses désormais incontournables. C’est donc accompagné de Cédric Martel à la basse, Guillaume Bourque à la guitare, Jean-Philippe Simard à la batterie et Vincent Gagnon au piano et claviers que Pinette et son fidèle Shampouing ont régné sur la scène pendant ce sublime concert qui a charmé et conquis nos oreilles de mélomane.

    Ce spectacle a beau se situer en début de tournée, déjà ça sonne comme une tonne de briques, l’ambiance est électrisante et la complicité du groupe est palpable jusqu’au fond de la salle. Personnellement, j’aurais vécu ce show debout en tapant des mains toute la soirée mais malheureusement et dépendamment des publics, le Grand Théâtre permet moins ça. Heureusement, vers la fin, nous avons pu enfin assouvir notre envie de célébrer la musique de Tire le coyote plus librement et joyeusement.

    D’autres beaux moments doux sont venus ponctués la soirée, retenons particulièrement le duo piano-voix majestueux entre le chanteur et Vincent Gagnon sur Comment te dire (le fait que je sois assise, par hasard, à côté de la mère du doué pianiste de Québec a ajouté à l’émotion, il va s’en dire). Mention plus que spéciale également à l’électrique et soulevant échange de guitares entre Shampouing et Bourque lors de la chanson ‘Confetti ‘.

    Tire le coyote, c’est aussi l’amour des mots, de la langue française. C’est un univers poétique unique d’une folk autant dépouillée d’une part, qu’enrichie d’arrangements et de sonorités recherchés d’autre part. Et c’est beau et ça fait du bien.

    Je ne peux omettre de souligner l’excellente et rafraichissante idée du chanteur-guitariste d’inviter au retour de l’entracte, dans presque toutes les villes visitées, un ou une poète de l’endroit, à réciter une de ses œuvres accompagnés des musiciens. Ici, nous avons eu droit aux percutants et résonnants mots d’Erika Soucy. Il est plus que nécessaire d’entendre plus de poésie dans nos vies. Merci pour cette belle initiative.

    Tirez-vous donc sur la supplémentaire du 14 février !

    Marie-Claude Rioux

    13 décembre 2017
    Spectacles
    Grand Théâtre de Québec, Tire le coyote
  • 7 spectacles à voir à Québec pour finir l’année en beauté

    7 spectacles à voir à Québec pour finir l’année en beauté

    L’année 2017 tire à sa fin, mais il reste encore quelques beaux pestacles à nous mettre sous la dent! Nos diffuseurs vont d’ailleurs être fort occupés pendant le temps des Fêtes, aucune raison de vous ennuyer, donc, entre deux partys!

    Voici notre sélection de spectacles à voir pendant cette période plus que festive :

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    Gab Paquet (+ Miss Sassoeur et les Sassys) – Le Cercle, 14 décembre

    Gab Paquet – Photo : Jacques Boivin

    On vient de le nommer artiste de l’année à ecoutedonc.ca, c’est pas pour rien! Gab Paquet, c’est du bonbon pour les yeux et les oreilles. Le flamboyant chanteur de charme vous convaincra par sa fougue, ses déhanchements et son regard craquant. Préparez-vous à voir un shag divin sous les paillettes de Gab Paquet!

    Quant à la première partie, Miss Sassoeur et les Sassys, vous serez séduits par le gospel de ruelle proposé par la formation qui a mérité le prix du jury (ainsi que le prix ecoutedonc.ca) du dernier Cabaret Festif! de la relève!

    Billets : https://lepointdevente.com/billets/cer171214001

     

    Gabrielle Shonk – Grand Théâtre de Québec, 14 décembre

    Gabrielle Shonk – Photo : Jacques Boivin

    L’auteure-compositrice-interprète Gabrielle Shonk a lancé cet automne un premier album qui a été très bien reçu par la critique. Ses chansons folk-pop bourrées de soul sauront en attendrir plus d’un. Pour sa rentrée québécoise, Shonk se paie le Grand Théâtre! Pari risqué? En fait, au moment d’écrire ces lignes, il ne restait plus que quelques billets qu’on vous invite à saisir sans tarder!

    Billets : https://www.billetech.com/event/gabrielle-shonk-billets/891187

    Anthony Roussel – Librairie St-Jean-Baptiste, 14 décembre

    Anthony Roussel – Photo : Jacques Boivin

    Juste pour nous compliquer la tâche davantage, un autre beau petit show qu’on aimerait bien voir (et vous proposer), c’est celui que présentera Anthony Roussel dans l’intimité de la Librairie Saint-Jean-Baptiste. Son plus récent album, La gymnastique de l’amour, a fait tourner quelques têtes avec ses mélodies accrocheuses et pas mal atmosphériques. À surveiller!

     

    Koriass X KNLO – La Source de La Martinière, 16 décembre

    Koriass – Photo : Jacques Boivin

    Pour conclure le cycle Love Suprême en beauté, Koriass présentera un concert à La Source de La Martinière. Dernière occasion de voir le rap théâtral du jeune homme avant un petit bout! De son côté, le Bas-Canadien KNLO devrait nous faire groover en masse! Si vous connaissez la petite salle limouloise, vous savez que le plafond risque de se retrouver dans le parc voisin!

    Billets : https://lepointdevente.com/billets/koriasssknlo

     

    Solids (+ Los et Mundy’s Bay) – L’Anti Bar et Spectacles, 26 décembre

    Solids – Photo : Jacques Boivin

    Vous avez besoin de quelque chose qui rocke pour faire passer le ragoût de patte de votre grande-tante Louise (ou le cari au tofu de votre oncle Bastien-Olivier)? Le Boxing Day a été difficile? La solution à tous vos maux : la formation rock Solids qui investira L’Anti pour nous inviter à hocher joyeusement la tête!

    Billets : https://lepointdevente.com/billets/abs171226001

     

    La Caravane des fêtes IV : La messe de minuit – La Nef, 27 décembre

    Caravane – Photo : Jacques Boivin

    Y’avait des restants de ragoût de patte ou de cari au tofu dans le frigo? Vous avez encore besoin d’énergie? Eh ben les gars de Caravane vous ont monté un autre show juste pour célébrer le temps des Fêtes (ou Noël, pour ne pas déplaire à certains). Et pour qu’on se sente encore plus à la messe de minuit, ça va se passer à La Nef! On nous promet tout un party! Et les deux groupes invités, Harfang et Mort Rose, ne sont pas à dénigrer non plus, oh que non! D’un côté, une pop atmosphérique accrocheuse, de l’autre un petit rock and roll sympathique qui donne le goût de danser. Plus le temps passe, plus on a hâte!

    Billets : https://lepointdevente.com/billets/d7p171227001

     

    Orloge Simard (+ Pass) – Impérial Bell, 29 décembre

    Orloge Simard – Photo : Jacques Boivin

    Un autre truc qui commence à devenir une tradition, c’est la beuverie le show de fin d’année d’Orloge Simard. Ne me demandez pas pourquoi, le monde vire fou en la présence du philosophe baieriverain et de son band de musiciens déchaînés. Mais cette folie provoquée par l’aucuncadrisme (la philosophie d’Orloge) est contagieuse et il y a fort à parier que ça ne sera pas une soirée facile à l’Impérial pour les plus doux!

    Mais c’est parfait pour se préparer à monter au Lac Saint-Jean fêter le Jour de l’An!

    Billets : https://goo.gl/xCStQN

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    Jacques Boivin

    13 décembre 2017
    Spectacles
    Anthony Roussel, CARAVANE, Gab Paquet, Gabrielle Shonk, Grand Théâtre de Québec, Harfang, Impérial Bell, knlo, Koriass, L’Anti Bar et spectacles, la nef, La Source de la martinière, Le Cercle, Librairie Saint-Jean-Baptiste, LOS, Miss Sassoeur et les Sassys, Mort Rose, mundy’s bay, Orloge Simard, pass, rqc, Solids, Spectacles
  • Saratoga (+ Maude Audet) – Le Cercle, 9 décembre 2017

    Saratoga (+ Maude Audet) – Le Cercle, 9 décembre 2017

    L’amour. Y’a pas beaucoup de mots de cinq lettres plus forts que celui-là. Et y’a pas grand chose qui représente mieux ce mot que le couple Chantal Archambault/Michel-Olivier Gasse, du duo Saratoga. Le duo, qui en est aux dernières dates de la tournée Fleur, était de retour à Québec (presque un an après son passage au Théâtre du Petit-Champlain).

    Saratoga – Photo : Marie-Laure Tremblay

    Nous avons été gâtés. Saratoga a fait le voyage à Québec avec le quatuor à vents et le dispositif d’éclairage (sobre, mais diablement efficace) qui avaient accompagné le groupe à son spectacle de Coup de coeur francophone à Montréal. On allait donc entendre les chansons de Fleur comme on les entend dans le confort de son salon avec, en prime, la complicité palpable de nos deux tourtereaux.

    J’aimerais vous dire que mes attentes étaient stratosphériques, mais ce n’est pas le cas. Quand on va voir Saratoga, c’est comme si on allait voir deux vieux amis qu’on est juste trop heureux de retrouver. Et Chantal et Gasse avaient de nombreux amis samedi soir! De nombreux amis venus entendre leurs histoires tirées du quotidien (le leur, celui de gens qu’ils ont croisé et d’autres, sortis tout droit de leur tête). Des histoires pas toujours drôles racontées avec tendresse.

    Saratoga – Photo : Marie-Laure Tremblay

    Bien sûr, le couple a « brisé la glace » (c’est leur jeu de mot poche, pas le mien) avec Brise-glace, la chanson qui ouvre si bien Fleur. Dès les premières notes de guitare et de contrebasse, tout le monde se tait, ouvre grand les yeux et tend l’oreille bien fort. On sait qu’on va passer un doux moment. Nouveau record : j’ai les yeux humides seulement 30 secondes après le début de la prestation, dès que les vents se font entendre.

    Parce que oui, y’a ça : les mélodies de Saratoga font pleurer. De belles larmes de bonheur, du sel qui goûte bon. Ajoutez-y le timbre si riche et particulier des bois qui se mettent de la partie, et c’est avec un sourire béat que vous allez pleurer! Je me tourne vers ma copine. Zut, elle n’est pas là, je l’ai envoyée prendre les photos de la soirée!

    Saratoga – Photo : Marie-Laure Tremblay

    Autre nouveau record : Gasse fait des commentaires sur la boucane après seulement une chanson! Les habitués le savent, c’est en train de devenir un running gag, la machine à boucane du Cercle est reconnue pour se faire envahissante (c’est beau, mais ça peut devenir un brin étouffant sur scène).

    D’autres chansons profitent du traitement royal du quatuor à vents : Je t’attends dehors a l’air sortie tout droit de la bande sonore d’un film d’amour qui se passe l’hiver, en campagne. On n’est pas du monde, déjà si belle dans sa mélancolie, se voit donner des ailes, transportée par un vent venu des bois d’à côté. Pour vrai! La voix douce et tristounette de Chantal et celle d’un Gasse en parfaite symbiose s’allient parfaitement aux couleurs chaudes soufflées par ce quatuor à vent tout en subtilité. Ce sont encore les bois qui vont marquer la lenteur dans Danser lent. Même si cette pièce est fort sympa lorsque jouée uniquement par le duo, on va vous avouer bien candidement qu’avec les clarinettes et compagnie, elle est tout simplement parfaite. Si on hochait gentiment la tête pendant les couplets, celle-ci devenait langoureuse sous les invitations à danser lent.

    Saratoga – Photo : Marie-Laure Tremblay

    Lent. Un autre mot qui définit bien Saratoga. Avec à peine un album et un EP, le duo réussit aisément à meubler près d’une heure et demie qui passe drôlement vite (et quelques gros morceaux ont été laissés de côté depuis leur dernier passage, notamment Madame Rosa et Noëla). Chantal et Gasse n’hésitent pas à prendre leur temps pour mettre leurs pièces en contexte. Les anecdotes parfois loufoques, souvent tendres, se dévorent même si certains, comme moi, les ont entendues pour la plupart un bon nombre de fois. C’est peut-être leur entrain dans leur récit, les regards aussi complices que la première fois qu’ils l’ont raconté, le ton posé de Gasse, qui parle lentement, mais avec autorité… c’est sûrement tout ça.

    Après la « chanson de menstru SPM » (toujours aussi drôle Reste donc couchée, une chanson de Chantal que Gasse s’est appropriée) et cette reprise d’une chanson du répertoire hawaïen qui avait autrefois été adaptée et reprise par un certain Michel Louvain (Douce Leilani), ainsi que quelques autres chansons du répertoire saratoguesque, la soirée s’est terminée tout en douceur (pouvait-il en être autrement) avec Saratoga et Fleur.

    Saratoga – Photo : Jacques Boivin

    Oui, on l’avoue, on est très fan de la simplicité de la formule duo de Saratoga. Seulement, il faut le reconnaître, les instruments à vent et le dispositif scénique (quelques lampes chinoises sur lesquelles on envoyait de jolies projections) ont ajouté une touche de magie à ce couple déjà capable de tirer un tas de lapins de son chapeau! Tout ça sans alourdir le spectacle, sans jamais sentir, ne serait-ce que l’espace d’une seconde, que c’était trop. C’est comme si on était dans SARATOGA : THE DIRECTOR’S CUT! On vivait un moment spécial. Un moment que Saratoga a eu la gentillesse de venir partager avec les gens de Québec.

    C’est le fan qui parle : Merci Chantal. Merci Gasse.

     

    Maude Audet

    Maude Audet – Photo : Marie-Laure Tremblay

    En première partie, Maude Audet a fait l’inverse : plutôt que d’être accompagnée de son groupe, Maude était toute seule. Nous avons donc eu droit à des versions toutes nues des magnifiques chansons de Comme une odeur de déclin paru cet automne. Vous savez ce qu’on dit, une bonne chanson, c’est une chanson qu’on aime autant toute habillée que dans son plus simple appareil, et les chansons de Maude tombent dans cette catégorie. Les mélodies peuvent très bien s’appuyer sur la guitare et la voix douce de l’auteure-compositrice-interprète, qui profite elle aussi de ses interventions pour bien présenter ses chansons à un public qui écoutait bien sagement.

    Leo, une lettre adressée à Leonard Cohen, a semblé toucher une corde particulièrement sensible chez les spectateurs. C’était le genre de douce mélancolie qu’on était allé chercher, samedi.

    C’est le cas de le dire : tout était parfait!

     

    Photos : Marie-Laure Tremblay (sauf quelques-unes par Jacques Boivin)

     

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    Jacques Boivin

    11 décembre 2017
    Spectacles
    Ambiances Ambigues, Duprince, Grosse boîte, Le Cercle, Maude Audet, rqc, Saratoga, slider
  • Pierre Lapointe – Grand Théâtre de Québec, 7 décembre 2017

    Pierre Lapointe – Grand Théâtre de Québec, 7 décembre 2017

    Mon intérêt pour l’oeuvre de Pierre Lapointe s’était un peu fragilisé depuis l’exceptionnel Seul au piano sorti en 2011. Inconsciemment, sa participation à La Voix m’a probablement refroidi. Ce purisme DIY est injustifiable en ces temps modernes, les artistes devant maintenant ajouter des cordes à leurs arcs pour gagner décemment leur vie. Ridicule aussi quand on sait qu’un artiste comme Pierre Lapointe ne se laissera pas influencer par des visées purement commerciales. Tout ça, c’était avant La science du coeur, ce merveilleux nouvel opus débordant de beauté; sans aucun doute mon favori de la cuvée québécoise 2017. Il restait à savoir comment cet album majoritairement orchestral allait se transposer en formule trio. N’ayant rien lu sur ce nouveau spectacle, ma première surprise (et crainte) fut la présence d’un somptueux marimba. Pierre Lapointe nous servirait vraiment ses nouvelles chansons foisonnantes avec une formule marimba/piano?

    Dès les premières notes de la mélancolique Qu’il est honteux d’être humain, on constate que Philip Chiu au piano et João Catalão au marimba sont loin d’être les premiers venus. Si Pierre Lapointe est un pianiste fort compétent à mes oreilles, chaque réappropriation des chansons par le pianiste Chiu ajoute une touche de virtuosité absolument époustouflante. Ça permet à Lapointe de se concentrer sur le chant et à ce niveau-là c’est aussi une pleine réussite. La justesse et l’émotion furent au rendez-vous tout au long du spectacle, le trio recevant des applaudissements nourris à plusieurs occasions. Le marimba dans tout ça est une judicieuse addition, Catalão dosant savamment ses interventions. Son instrument peut aussi bien soutenir subtilement la section rythmique des chansons que prendre les devants mélodiques. C’est aussi fascinant de le voir manier quatre baguettes avec autant d’aisance. Les deux instruments se sont complétés à merveille, parfois de façon fort surprenante. On pense entre autres à la fabuleuse Alphabet plus intéressante encore que sur l’album. Il y a aussi Sais-tu vraiment qui tu es qui même dénuée de ses riches arrangements ne perd rien de sa force et de sa richesse mélodique. Pierre Lapointe a aussi présenté quelques pièces en mode solo piano dont Le retour d’un amour, Nos Joies répétitives et l’épilogue classique Deux par deux rassemblés. Gros coups de coeur pour Zoplicone et Mon prince charmant, deux pièces spécialement efficaces en formule concert. Je ne les écouterai plus de la même façon. Les débuts de tournée présentent parfois quelques défis supplémentaires. Il a ainsi fallu deux tentatives ratées pour que Lapointe réussisse à nous offrir Naoshima, hymne à une intrigante île-musée japonaise portant l’empreinte de Tadao Ando, un architecte et artiste de renom. Lapointe amusé et en confiance n’a pas semblé ébranlé un seul instant par ces faux départs. L’expérience on suppose!

    Pierre Lapointe – Photo : Jacques Boivin

    Le casse-tête horrible avec lequel doit jongler Pierre Lapointe pour le choix des pièces prouve aussi à quel point sa discographie est riche. Lorsqu’un artiste peut se permettre de laisser de côté Le Colombarium, Qu’en est-il de la chance?, ou Au bar des suicidés (3 exemples parmi tant d’autres), tout en réussissant à construire un spectacle aussi efficace que celui auquel j’ai assisté jeudi soir, c’est qu’il y a une profondeur exceptionnelle à sa discographie. J’ai particulièrement apprécié le nouveau matériel, ce qui représente un tour de force en soi. Ce n’est pas tous les artistes qui peuvent se targuer d’avoir une telle facilité à capter l’attention d’une foule avec du matériel si récent. Lapointe fut probablement aidé par la pertinence et la qualité de sa nouvelle proposition.

    Un concert avec Pierre Lapointe, c’est aussi de délicieuses interventions entre les chansons. Il nous a ainsi annoncé que Je déteste ma vie était le climax du « ça va pas ben ». Il a aussi raconté le processus complexe derrière de la création de la nouvelle pièce Une lettre avec Daniel Bélanger, une de ses idoles de jeunesse. Vous irez voir le spectacle pour avoir les détails croustillants. D’ailleurs, acceptez son invitation à rester à la fin du concert pour l’échange avec le public. Après avoir délivré un vibrant témoignage sur l’importance de soutenir la musique d’ici, il a répondu avec passion aux questions des membres du public; un autre généreux moment. Les éclairages chauds entourent les musiciens et contribuent à ajouter une touche d’intimité à cette performance.

    J’ai vu plusieurs très bons spectacles de Pierre Lapointe, mais celui-là vaut particulièrement le détour. Une réussite sur toute la ligne. On attend la suite avec impatience (il semble qu’il ait déjà deux autres albums en attente). Allez-y!

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    Julien Baby-Cormier

    10 décembre 2017
    Spectacles
    Audiogram, Joao Catalao, Philip Chiu, Pierre Lapointe, rqc, slider
  • The Barr Brothers à New York, 1er décembre 2017

    The Barr Brothers à New York, 1er décembre 2017

    Ça fait que le premier décembre dernier, j’étais en visite chez une amie qui habite à New York et j’étais sur la guest list du Music Hall of Williamsburg pour le spectacle de The Barr Brothers.

    La salle ressemble un peu au MTELUS à Montréal. On est arrivé pour la première partie, Shannon Lay, chanteuse de Los Angeles au look punk, mais à la musique plus folk; une combinaison magique.

    Devant une salle pleine, les membres du petit groupe de « chez nous » ont été accueillis comme de grandes vedettes. Sur scène, le groupe devient maître de son art et nous transporte littéralement dans un monde de rêve. Chaque chanson est encore mieux exécutée sur scène que sur l’album. La grande place que prend la harpe est tout à fait méritée, et j’adore écouter le son des doigts de Sarah Pagé qui gratte ce gigantesque instrument. On a même eu droit à un petit challenge entre la harpiste et Brad Barr, le chanteur. Bien que j’aurais aimé voir un peu plus d’enthousiasme dans le visage de Sarah, ce moment était privilégié.

    La tournée s’arrêtera au Québec en février 2018, dont le 23 février à l’Impérial Bell Québec.

    Je sais, la qualité des photos n’est pas top, mais vous comprendrez que je n’ai pas pu avoir un photographe d’ecoutedonc.ca avec moi…

    The Barr brothers
    The Barr Brothers
    Shanon Lay

    Karina Tardif

    9 décembre 2017
    Spectacles
    New York, The Barr Brothers
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