On vous en avait parlé, nos amis du Festival d’été ont changé la formule des Apéros découverte pour la saison 2016-2017. 32 artistes/groupes s’affrontent au District Saint-Joseph pour une place sur la programmation du 50e Festival d’été de Québec qui aura lieu en juillet prochain.
Trente-deux? Oui, trente-deux. Et le premier de ces 32 artistes? Il s’agit de Les Louanges, projet de l’auteur-compositeur Vincent Roberge, que nos lecteurs connaissent probablement déjà plutôt bien.
Les 20 premières minutes de la prestation étaient consacrées à convaincre les membres du jury. Pour ce faire, Roberge et ses musiciens ont sorti les gros canons. L’indie rock jazzé du groupe se prête tellement bien à un 5 à 7, je me commande un cidre, que je sirote en tapant du pied. Tant au piano qu’à la guitare, Roberge ne manque pas de groove.
Entre les pièces, Roberge affiche une belle désinvolture. Certains peuvent trouver qu’il semble brouillon, moi je le trouve juste relax. Pourquoi essayer d’être quelqu’un d’autre?
Une fois les crayons des juges serrés, Roberge et ses complices ont lâché leur fou. Du nouveau (joli) matériel que Roberge a composé alors qu’il était en Belgique pour un stage d’écriture (il repart d’ailleurs en France pour s’inspirer), des chansons qui donnent envie de danser (maudit cidre) et toujours cet air désinvolte sympathique qui nous donne l’impression d’avoir invité le band à jouer dans notre salon.
Les Louanges ont mis la barre à une belle hauteur pour les 31 autres projets qui suivront. Ce mercredi, ce sera au tour de PopLéon de faire vibrer nos tympans. On y sera, bien sûr!
Arrivé au Cercle, je laisse mon 3/4 clope à l’entrée, je me suis fait dire que c’était interdit. J’y laisse aussi mon petit chiot, apparemment qu’il est interdit aussi. Ma palourde royale se cache doucement dans mes bobettes. Prêt pour Alaclair.
Les doigts commencent à plisser, j’ai dû les tremper dans ma bière, me les mettre trop longtemps dans ma bouche ou taponner une canisse de jambon un peu trop longtemps. Ma mère fait d’ailleurs cuire un jambon à l’instant. Il devait être en spécial au IGA. La chaleur intense me fait déjà suer à la première chanson. Il faut dire que la place est bondée.
Ça part bien, j’ai adoré Les Frères Cueilleurs, retour aux instrus plus mous, moelleux comme la peau des fans qui me touchent un peu continuellement. Je me retourne vers mon amie Corinne, je n’aime pas les contacts physiques, peut-être pourra t’elle chicaner les sauteux. Mais non! Ça part bien, ça va mal. Ils sont trop nombreux, la chaleur monte encore, les murs suintent, je me surprend à danser malgré mon complet-cravate de critique sérieux. Je renverse du cidre.
KenLo, mon crush, est particulièrement solide sur ses verses, Maybe, Ogden et Eman tout autant, remplissent la majorité de l’espace sonore. On les dirait presque chorégraphiés (ça l’est? peut-être? à quand Alaclair au Match des Étoiles. cc. Normand Brathwaite (normand.bum.brathwaite@gmail.com)). Claude Bégin danse et fait quelques back vocals en étant beau pas mal sur la scène.
Les sauteux sautent encore, je sors dehors après Sauce Pois, on m’offre une cigarette, je fume pas désolé. Sauce Pois était incroyable, point marquant du spectacle à date, j’en ai peut-être manqué des meilleures, mais il y a des limites à l’humidité quand même.
Retour après quelques minutes, pour attraper les dernières pièces. De la mezzanine cette fois. On peut apprécier encore mieux l’énergie du groupe sur la scène, et la cohésion de la foule qui saute ensemble, comme un petit plaxmol.
La ventilation dégoutte. Je suis sérieux. Il pleut au Cercle. Une chance que j’ai amené mon parapluie. Je pars du Cercle content, je rencontre une amie, je suis plus capable de parler convenablement, je lui parle en citant des paroles.
« Simon: Coucou les coucous ! mon nom c’est buvard boy, on va s’promener en bédaine?
Amie: Non merci »
échec relationnel. j’ai sans doute les cheveux trop mouillés pour séduire.
L’Association Générale Étudiante et la radio CFOU 89.1 ont présenté cette année un spectacle de la rentrée qu’on pourrait qualifier encore une fois d’incroyable. Je n’aurais jamais pu imaginer avoir la chance de voir des artistes de cette renommée à l’université quand j’y suis arrivée. Pour la 3e année, le spectacle se déroule sur le campus extérieur et la participation est en constante augmentation. Cela est dû en grande partie aux programmations très diversifiées proposées par l’équipe de CFOU, mais également à l’expérience offerte. On a droit à une soirée digne d’un festival. Cette année, c’est The Franklin Electric et Half Moon Run qui étaient en vedette au grand plaisir des nombreux fans qu’ils ont en Mauricie.
Vers 20h, The Franklin Electric ont commencé tout en douceur avec quelques pièces de leur premier album This is how I let you down. Ils ont annoncé dernièrement sur les réseaux sociaux que du nouveau matériel sortirait très bientôt, et cette soirée était tout indiquée pour offrir un aperçu du nouvel album. Nous aurons droit, bien entendu, à quelques singles, des vidéos également, et enfin leur deuxième album sortira aux alentours de février 2017. Depuis 2012 (officiellement avec Indica Records en 2014) ils n’ont pas sorti de nouveau matériel, mais ils jouent un peu partout dans le monde en compagnie de groupe comme Mumford and sons, Patrick Watson, City and Color et The Barr Brothers. Ils étaient en terrain connu dans la ville de Trois-Rivières, car c’est une histoire d’amour qui perdure entre le groupe et les gens d’ici. The Franklin Electric a rempli à plusieurs reprises la salle Anaïs-Allard Rousseau au court des dernières années et leurs fans avaient hâte d’entendre du nouveau matériel. Je me suis entretenue quelques minutes avec le groupe avant leur performance et ils avaient l’air très heureux de la connexion entre eux et le public des régions. Ils se comptent chanceux, car ce n’est pas partout qu’un groupe anglophone du Québec a l’opportunité jouer en région et d’être aussi bien accueillit. The Franklin Electric, c’est de l’émotion pure, de l’authenticité et une teinte de mélancolie. Comme Jon me racontait, il écrit »for the sensitive people » et il est facile de comprendre à travers ces textes qu’il se considère comme tel lui-même. C’est peut-être une des raisons qui font que nous sommes tombés sous le charme du groupe et de leur chanteur. Lorsqu’ils ont joué la fameuse pièce Old Piano le public était vraiment conquis par leur pop-folk alternative qui ne fait pas nécessairement sauter les gens sur place, mais qui sait autant les amadouer Nous n’aurions pas pu souhaiter meilleure ouverture pour le spectacle de la rentrée 2016.
S’en est suivi Half Moon Run que l’on attendait tous avec impatience. Cet été, ils ont joué dans plusieurs festivals où écoutedonc.ca était présent, et nous avons toujours droit à un spectacle intense. Leur musique indie-pop-rock sait faire planer autant que danser. En débutant avec l’excellente Turn your love, l’énergie du public s’est transmise automatiquement au groupe. Pour ma part, chaque fois qu’ils jouent la chanson Nerve, j’ai des frissons autant que lorsque j’entends les premières notes de Call me in the afternoon. Par contre, le moment que j’ai préféré c’est lorsqu’ils ont joué Trust, pièce qui se retrouver sur leur dernier album Sun leads me on et qui sonne un peu plus électronique que les autres chansons de l’album qui sont très différentes les unes des autres. Durant leur rappel, ils ont joué Full Circle pour ensuite terminer avec leur reprise de Pink Mountainstops, Vampire, qui clôture toujours à merveille leur spectacle. Il reste seulement une date à leur tournée québécoise qui s’arrête à Montréal le 17 septembre, et ensuite ils sont en pause durant plusieurs mois pour ensuite retourner en Australie. Beaucoup de gens étaient encore une fois au rendez-vous (plus de 5 000) pour le spectacle de la rentrée qui a mis la barre très haute pour les années à venir.
Je conclue avec les magnifiques photos de la soirée.
Parmi les 38 spectacles dont nous avons fait la couverture, nous vous proposons un petit retour un images avec les coups de coeur de chaque membre de l’équipe.
10h du matin, mardi, et j’ai l’hôtel à moi toute seule.
Plusieurs dizaines de camions Légaré et de chars remplis de gens vannés sont en ce moment même sur la 117 direction sud et je savoure ma chance d’être toujours dans un lit.
J’en profite pour ressasser les images d’hier en massant mes p’tits pieds meurtris de festivalière longue course : Laura Sauvage qui prend une pose de sirène échouée sur une table de pique-nique pour sa photo d’entrevue, un festivalier aventureux qui escalade le gazebo pour mieux voir Dan San jouer dans le Parc botanique à fleur d’eau, les enfants qui se cachent dans les boîtes de bois des décors du FME (#attentionoùtuposestesfesses #kidsinboxes), Bernardino Femminielli qui achève son strip-tease décadent/dansant dans un nuage de fumée pour la poignée spectatrices et de spectateurs qui ne se sont pas sauvés en courant…
La dernière journée au FME aura eu sur moi le même effet que le radieux soleil de fin d’été qui plombait sur Rouyn ce jour-là : en sueur, brûlée, mais heureuse, voilà comment on s’en sort! (Sarah Bélanger-Martel)
Dan San
En début d’après-midi du quatrième et dernier jour du FME, je me suis rendue au Parc Botanique À Fleur d’Eau pour assister à l’hypnotisante prestation de Dan San, formation belge qui verse dans la chanson à tendance un peu pop et définitivement électro. Il fait dehors encore de cette exquise température qui nous a gâtés tout au long du FME, peut-être que c’est à cause du soleil que les gens ont si facilement le sourire aux lèvres, mais j’aurais plutôt tendance à donner le mérite au talent des musiciens de Dan San. En effet, ils nous happent dès le début dans leur univers au rythme lascif et teinté d’électro. Les interventions du violoniste ajoutent aux chansons d’agréables mélodies acoustiques qui balancent avec le son électrique des trois guitares et du synthé. La voix du frontman plane jusqu’au plafond du chapiteau et les choristes l’accompagnent encore plus haut. Puis ils s’invitent au milieu de la foule assise à leurs pieds, dépluggés, pour interpréter une pièce a cappella des plus jolies. Ça fait un p’tit velours au cœur de constater que le groupe est aussi bon en acoustique qu’amplifié, ça prouve qu’ils n’utilisent pas forcément la sonorisation comme béquille. Ils ont eu droit à plusieurs ovations debout, les poussant à couvrir totalement les chansons de leur nouvel album. On peut dire que Rouyn leur a offert le meilleur accueil.
Dan San se produit en spectacle au Cercle à Québec, ce mercredi sept septembre avec Alexandre Martel et Timothy Luke Dawson. (Arielle Galarneau)
PONTEIX
À l’heure fatidique des choix déchirants (aussi appelée “ 5-à-7 au FME”), c’est PONTEIX qui a remporté le tirage au sort et si j’ai dû quitter avant la fin pour attraper la finale de l’inénarrable Bernardino Femminielli, j’aurai tout de même eu le temps d’apprécier à nouveau cette jeune formation saskatchewanaise découverte plus tôt cet été au Festival de la chanson de Tadoussac.
Celui qui a dit que les Plaines canadiennes étaient plates était con.
Aussi, il ne connaissait probablement pas PONTEIX, qu’il aurait pourtant pu voir en tournée un peu partout au Québec cet été. Il pourra se reprendre en écoutant l’album à paraître cet automne et surtout, arrêter de dire de niaiseries. Comme plusieurs autres qui émergent des scènes mal connues (au Québec, du moins) du ROC, ce projet musical porté par Mario Lepage est des plus intéressants. Avec son rock planant, atmosphérique, par moment plus pop, par moment glissant vers le psychédélique, PONTEIX se distingue surtout du lot par les textes en français qui ajoutent une sonorité surprenante à l’ensemble. La plume de Lepage est délicate, imagée et lyrique, mais son interprétation, qui se rapproche de ce qu’on entend davantage du côté anglophone, éloigne le sens des paroles de leurs sons… Une concoction bilingue qui reflète bien l’identité du musicien vivant au quotidien cette diversité enrichissante d’influences culturelles. Comme le petit village francophone de Ponteix qui a donné son nom au groupe, Mario Lepage tient en quelques sortes le fort de sa fransaskoise-ness par la musique. Et ça lui va bien.
Malgré une salle drôlement aménagée et l’heure de la journée peu conductive aux épanchements psychédéliques, PONTEIX a livré un bon spectacle que j’ai dû écourter pour ne pas rater le sensuel personnage Femminielli dont je laisserai mes collègues vous parler. (Sarah Bélanger- Martel)
Rosie Valland
Rosie la charmante, Rosie la talentueuse guitariste, Rosie et ses textes qui font frissonner, Rosie Valland, c’est le « jack-pot » des artistes québécois de la relève. Il était hors de question que je rate ce spectacle à 17h au Café-Bar L’Abstracto. Je pense même que c’est le seul spectacle que je suis arrivée d’avance et que j’ai pu voir le début du spectacle, c’est pour vous dire à quel point je ne voulais pas le manquer. Avec ses deux musiciens, elle a joué pratiquement tout l’album Olympe et le EP Nord-Ouest, mais le meilleur moment a assurément été lorsqu’elle nous a fait une nouvelle pièce, qui parle d’amour et qui m’a donné le motton dans la gorge. Les yeux fermés presque tout le long, son interprétation de chacune de ses chansons est profonde et sentie. C’est l’une des rares artistes qui me touche autant et aussi profondément. Son petit côté plus timide sur scène est charmant et sans fioritures. Avec Rosie Valand, c’est juste du vrai et c’est ça que j’ai aimé du spectacle qu’elle a donné au FME.(Karina Tardif)
Bernardino Femminielli
Moi j’aime ça, les crooners, okay? Quand tu feels glamour, mais qu’y’a personne qui veut te chanter la pomme, il fait bon s’abîmer dans les chansons mielleuses de Bobby Vinton, des Everly Brothers ou de Claude François… Et puisque l’Abitibi m’a définitivement rendue amoureuse, je DEVAIS aller voir l’énigmatique Bernardino Femminielli faire son spectacle. La petite scène du Trèfle Noir est habillée de rideaux de paillettes, fioritures rococos, roses en plastiques et oiseaux gonflables sous un éclairage rouge pétant.. C’est simple, on croirait être tombé dans le walk-in de Jessica Rabbit. Dans une salle saturée de vapeur sèche et un public qui ne sait pas trop à quoi s’attendre, Bernardino arrive sur scène monté sur d’incroyables souliers plates-formes argentés et un complet aux couleurs de l’Amérique.
Femminielli nous regarde avec ses grands yeux de bébé labrador triste, il nous offre des roses, mais si il nous chante l’amour, il s’agit d’amour décadent de bord de trottoir. La musique au début langoureuse et rythmée se transforme peu à peu en des beats répétitifs et agressifs, on a l’impression d’assister à la lente montée de psychotropes chimiques d’un pimp sur le bord de la faillite qui se cherche de nouvelles sirènes à hameçonner.
Salut ma mignonne, t’as tu dix-huit ans?
Son débit de parole accélère, on comprends à peine son discours délirant au travers de la bande sonore psychédélique, mais à vrai dire c’est bien peu important puisque la mise en scène raconte tout. Le spectateur est pris entre la fascination morbide et l’incompréhension, c’est définitivement le but de l’artiste de déstabiliser. Mon impression s’est confirmée quand, en regardant la salle derrière moi, j’ai constaté que la moitié du public avait déguerpi! Tant pis pour eux, ils ont manqué le meilleur spectacle de poteau du FME. Jambes infinies montées sur des talons hauts, bedaine qui aime la bonne chaire, moues mi-psychotique mi-séduisantes. Définitivement l’un des ovnis les plus fascinants du FME.
My baby tooks all my money. (Arielle Galarneau)
Plants and animals
C’est heureusement dans les bras de Plants and Animals que j’ai fini la soirée.
Dans la salle intime du Cabaret de la dernière chance, les musiciens de Plants & Animals ont joué avec énergie leur rock dansant et donné un spectacle qui m’a réconciliée avec ce groupe un peu perdu de vue depuis l’album “Parc Avenue” (2008). D’une bonne intensité, avec quelques anciennes pièces pour gâter les anciennes fans dans mon genre, cette prestation a clos le Festival de musique émergente en beauté et achevé de me briser les pieds.(Sarah Bélanger-Martel)
Sandblast et Despised Icon
Ma fin de soirée plutôt arrosée me voit m’échouer au milieu de la foule odorante et poilue du Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour une soirée métal qui promet de brasser. Les groupes à l’affiche sont Sandblast et Despised Icons. Je vais être honnête avec vous, je suis définitivement plus punk, grunge et psychédélique que métal, mais j’ai eu du fun pareil! Il faut dire que le spectacle de grands gars baraqués et crinqués qui se foncent dedans et jouent des genoux et des coudes dans les flaques de bières est un spectacle des plus ravissants. Je ne me suis pas mêlée à la masse en sueur (pour une fois!), je tenais encore à mon reste de santé. Circle pits et walls of death s’enchaînent jusqu’à la fin. Ne faites pas la guerre, chantez du métal à place, ça donne la même adrénaline sans les dommages collatéraux.(Arielle Galarneau)
Parce que l’Agora des arts était trop pleine pour accueillir les gens avec des cocardes comme nous et parce qu’après avoir entendu le spectacle de Laura Sauvage de loin en faisant la file pour tenter de rentrer, j’ai décidé d’oser pour la découverte et l’imprévu. Et oui, je me suis rendue à la soirée métal pour entendre la fin de la performance de Sandblast. Le Petit théâtre du Vieux-Noranda était rempli pour accueillir Despised Icon, ce groupe qui moi, inculte de la culture de la musique métal, ne connaissant évidemment pas. Impossible de rester indifférente à l’ambiance qui règne dans la place. Les pièces sont livrées avec une grande assurance et les gars sur scène sont dynamiques et surtout très heureux d’être là. Ils ont mentionné plusieurs fois être contents d’être de retour à Rouyn après 6 ans. Ce spectacle a été mon moment « wow » de la soirée ! (Karina Tardif)
Moonshine
Pierre Kwenders et ses compagnons nous ont fait danser jusqu’aux petites heures du matin pour le dernier événement dans la programmation du FME. Les événements Moonshine sont, en temps normal, organisés chaque soir de pleine lune avec des DJs invités et sous forme de soirée surprise. C’est donc un événement parallèle aux soirées habituelles qui a eu lieu pour la fin du FME. En plus d’enchaîner les pièces, Pierre Kwenders et les autres (mais surtout Pierre) offraient un spectacle complet en se laissant aller les jambes et les bras sur les rythmes dansants et occupaient le plancher entier de la Scène Paramount. Je salue le FME qui a fait une belle intégration du concept dans son festival pour finir sur une excellente note, même si j’avais voulu que ça se continue encore et encore (j’avoue avoir cherché un « after » parce que Moonshine m’avait donné beaucoup trop d’énergie et je ne voulais pas aller me coucher…! (Karina Tardif)
Voyez notre article sur les spectacles « coup de coeur » de l’équipe (à venir mercredi 7 septembre).
Voici les photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
Troisième jour du FME et autant de nuits, Rouyn roule en fin de semaine sur un mode 24H.
La vie de festivalier est si dure. Tu te couches à pas d’heure, tu te lèves en catastrophe parce que ton article de la journée est dû pour midi et qu’il est dix heures trente, tu cours au-travers de la ville pour ne manquer aucune miette de tes shows préférés, et EN PLUS tu dois sacrifier une partie de ta santé auditive pour les années à venir… MAIS, tout ça ne vaut rien dans la balance quand tu enchaînes les orgasmes auditifs dans une autre journée passée au FME. ROCK ON. (Arielle Galarneau)
Samito
Quelle belle idée que de programmer Samito sur la scène extérieure en début d’après-midi. Lui et ses musiciens ont été très généreux avec le public qui était venu en famille pour célébrer l’arrivée du soleil. Malheureusement, je n’ai vu que quelques chansons, mais ce fut assez suffisant pour apprécier l’excellente musique de Samito et sa bande. (Karina Tardif)
Patrick Bernatchez
Cette journée a débuté tout en douceur avec la performance planante de Patrick Bernatchez à l’Écart, centre d’artistes situé à deux pas du cœur du festival. Cet artiste montréalais travaille avec la photo, la vidéo et le son pour présenter des œuvres installatives où les technologies analogues sont souvent un élément important. Ses œuvres, en constante évolution, se réincarnent et se transforment, dialoguant entre elles et avec leurs anciennes itérations. Voir une exposition ou une performance de Patrick Bernatchez est donc toujours une expérience unique et cette nouvelle version de Goldberg Experienced.03 (77k, 1er, 2e et 3e mouvement) en a fait la preuve. Installé derrière 8 tourne-disques jouant en simultané les Variations Goldberg de Bach, célèbrement interprétées par Glenn Gould en 1955, Patrick Bernatchez passe d’un disque à l’autre, pour en modifier la lecture, créant des couches de sons successives qui tissent une musique étrangement épurée. Les motifs sonores répétitifs, dans la chaleur de la salle où étaient assises une cinquantaine de personnes aux yeux à demi-clos, deviennent alors propices à la méditation et on se laisse porter par la musique tout en regardant Patrick Bernatchez fabriquer ce qui pourrait être une longue pièce d’électro minimaliste.
Si le FME a la chance d’intégrer dans sa programmation un artiste de renom comme Patrick Bernatchez (on parle quand même d’un gars qui expose au Musée d’art contemporain), il ne détonne pas dans la programmation de l’Écart qui est d’une qualité remarquable. D’ailleurs, le travail en sculpture et en installation de l’artiste montréalaise Élise Provencher, dans la salle attenante, était dans les meilleures expositions qu’il m’ait été donné de voir récemment. Rouyn a beau être loin, elle a du beau et du bon à se mettre dans les yeux et les oreilles de à longueur d’année! Cette intégration d’un pan artistique au FME est vraiment intéressante et témoigne non seulement de la participation de tous les acteurs culturels de la ville à ce happening annuel mais aussi d’un décloisonnement des pratiques, entre musique et art sonore, qui permet au public de l’un et de l’autre de faire de belles découvertes.
Je n’aurai pas réussi à attraper la performance nocturne d’Érick D’Orion, l’autre artiste invité à se produire à l’Écart dans le cadre du Festival, mais son travail en performance d’art sonore, souvent proche du noise, est à ne pas manquer lors de la prochaine occasion! (Sarah Bélanger-Martel)
Keith Kouna
En tant que grande fan du travail de Keith Kouna, j’ai accouru lorsque j’ai vu l’alerte de son spectacle surprise au Pub chez Gibb’s. Malgré qu’il ait oublié quelques fois ses paroles, ce qui n’est pas inhabituel, Keith Kouna était plus que jamais à l’écoute de son public. On était tous assis devant lui, on criait les chansons qu’on voulait entendre et il les jouait, en passant par Batiscan et Comme un macaque pour finir en nous faisant chanter fort la pièce Labrador.(Karina Tardif)
Vers treize heures, on est au courant d’un pop-up surprise qui se déroule au Pub Gibb, le temps de caler un café et de grimper dans le char, les gonzos fatigués filent vers la banlieue de Rouyn-Noranda pour aller se faire bercer par les balades folklo-grunges de Keith Kouna. On se ramasse en petit peloton de gens contents pis pas encore full réveillés sur la terrasse extérieure du Gibb dans la brise fraîche et le soleil filtré au-travers des arbres. Le temps est bon, le ciel est bleu, je t’aime ma guenon, laisse-moi t’faire des rejetons. On a droit à un Kouna au moins aussi crevé que nous tous qui s’enfarge dans ses accords de temps en temps, oublie des paroles et cherche dans son bandcamp pour improviser son set list. Entre Comme un Macaque, La Joyeuse et Napalm, on vit une série de sentiments contraires. J’ai senti le motton me serrer la gorge dans cette puissante envolée de gueulage qui a ponctué Le Déo, puis on a senti une belle communion parmi le public au refrain de Comme un Macaque quand on a poussé tous ensemble des »la la la la, la la laaa! » qui font du bien.. Enfin, j’ai vu plusieurs personnes s’essuyer leurs yeux mouillés à la fin de Batiscan. Décidément, même en moyenne forme, Kouna ne déçoit jamais. On le rejoindra plus tard dans la journée au Diable Rond pour faire ressusciter les morts. (Arielle Galarneau)
Alex Nevsky
Le spectacle secret d’Alex Nevsky était probablement la plus grosse surprise du FME et les gens de Rouyn se sont déplacés pour entendre ses quelques quatre ou cinq chansons qu’il a eu le temps d’offrir. Les enfants se sont fait un plaisir de chanter des « pa papapapapa papapaa » avec Alex. C’était un très beau moment tout en légèreté. (Karina Tardif)
Ariane Zita
Le 5 à 7, à Rouyn, ne rime pas seulement avec une pinte bien froide (pour laquelle, semble-t-il, il n’existe pas d’heure précise ici), c’est surtout l’heure des choix déchirants.
En effet, de vendredi à dimanche, le FME présente 5 spectacles en simultané dans différents bars et petites salles de la ville. Retourner voir un groupe que j’ai adoré quand je les ai vus à Tadoussac au début de l’été (Pandaléon) ou faire une découverte en assistant à une performance qu’on dit des plus déjantées (Bernardino Femminielli)?
Entre deux options, va toujours mieux prendre la troisième et c’est ce que j’ai fait en allant plutôt voir Ariane Zita et ses musicien-ne-s au resto-bar le Cachottier.
Et j’ai bien fait! Un spectacle joyeux, généreux, à l’image d’Ariane Zita qui a conquis les coeurs des Monsieurs-Madames tout le monde, attentifs malgré la chaleur et le restaurant bondé, avec sa pop délicate et dansante et son authenticité sur scène comme dans les coulisses (j’ai été gâtée de l’avoir en entrevue juste après, je vous en reparlerai!). Si elle a reçu beaucoup d’amour, elle nous en a certainement beaucoup donné aussi, nous offrant des compositions de son premier EP, en anglais, comme des pièces de son dernier album en français, “Oui mais non”, et même quelques surprises sucrées comme une excellente reprise de “Je suis libre” de Michèle Richard, dédiée à toutes les femmes du monde qui se battent encore aujourd’hui pour l’être, et un grand succès des BB! Avouez que vous êtes déçu-e-s d’avoir manqué ça! (Sarah Bélanger-Martel)
GaBlé
Je savais qu’il ne fallait pas que je rate ce spectacle, mais jamais je ne me serais attendue à quelque chose comme j’ai vécu. Ces trois joyeux lurons venus de l’autre côté de l’océan ont tout donné pour la salle remplie du Café-Bar L’Abstracto. J’avoue avoir un peu de difficulté à décrire ce que j’ai vécu à leur spectacle outre de vous dire que GaBlé, ce n’est pas un style de musique qui les décrit, mais plutôt leur intensité dans chaque pièce qu’ils interprètent. Parfois pop, parfois électro, ils font aussi dans le style métal « loud » et dans l’expérimental avec des cloches, des flûtes à bec en plastique et des bruits de bouche. Il faut dire que je les ai découvert avec la chanson Tropicool ou « la chanson soleil » comme ils l’ont appelé, alors quel bonheur de l’entendre en prestation et de voir que je ne suis vraiment pas la seule à être impressionnée par ce trio plus que talentueux. Je ne veux pas m’avancer, mais je pense bien que ça fera parti de mes coups de cœur du FME 2016. (Karina Tardif)
Rednext Level
Depuis la sortie de l’album des deux leaders d’Alaclair ensemble, je suis curieuse de les voir en spectacle. Avec leur look oldschool et leur beats plus pop que rap, ça donne une ambiance de fête incroyable. Robert Nelson et Maybe Watson ne sont pas des nouveaux venus de la scène; leurs années d’expérience derrière la casquette et leur attitude font qu’ils captivent nos corps du début à la fin. C’est comme un lavage de cerveau bas canadien qui fait que toutes les énergies négatives s’en vont pour le reste de la soirée. Du bonbon, du quétaine et de la pop mélangé au hip-hop dance, c’est clairement la meilleure chose à vivre juste avant Koriass. (Karina Tardif)
Koriass
Quoi dire de plus sur Koriass que tout ce qu’on sait déjà… avec sa salopette noire par dessus son t-shirt, il était vraiment comme un petit enfant qui saute partout à Noël. Un spectacle de Koriass, c’est toujours du solide, de l’énergie brute et des textes que le public connait par coeur. Son fidèle acolyte Bobby One et ses musiciens ajoutent vraiment à l’ambiance de fête. Les spectacles de Koriass sont des incontournables pour les amateurs de musique hip-hop et c’est un spectacle à la hauteur de mes attentes qu’on a eu droit au FME ! (Karina Tardif)
Royal Caniche
Chiens galeux, pit-bulls en coat et panthères en bas nylon se rejoignent au Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour se faire brasser la cage dans une soirée de rock stoner grunge. Ça commence sur les chapeaux de roues avec les deux gars de Royal Caniche. Définitivement l’une de mes meilleures découvertes au FME, ils ont ouvert le bal à grands coups de claques, de sacres et de musique qui décape. Avec un humour décalé, absurde et non-censuré, le front-man se fait chumey avec le public et nous exhorte à apprendre ses refrains pour les chanter à des fêtes d’enfants.
C’est ça qu’y’arrive quand tu vois ta grand-mère se faire manger par un loup.
Depuis ce temps, le beurre de pinottes n’a plus le même goût!
Le tandem réussit, même en n’étant que deux sur scène, à remplir la salle d’un son saturé au maximum, le beat est lourd et la voix aérienne, guidé par un batteur convulsé et rouge par l’effort.. Je compte les suivre de proche pour ne pas rater leurs prochains shows. Comme une tique sur un caniche, ils m’ont rendus accro. (Arielle Galarneau)
VioleTT Pi
Dans la vie, j’ai un gros faible pour les hommes en robe. Alors vous pouvez être assurés que c’était LA soirée pour assouvir mes fantasmes avec nos amis Les Goules(dont je parlerai plus loin) et la gang de VioleTT Pi. VioleTT 3.1416, c’est Karl Gagnon, un gros gars avec des bobépines dans les cheveux, en jaquette de salon de coiffure qui parle de choses qu’on entendra jamais à Pénélope McQuade.
Je suis un puma qui vomit les trésors de ta pharmacie.
J’ai apprécié la diversité des genres musicaux concentrés en un même album, allant du grunge à la mélodie pop au rap mais toujours avec des textes excellents qui jouent le rôle de fil conducteur. Le chanteur ne se prend pas du tout au sérieux, sa musique est cynique au possible, il va même jusqu’à insulter son public dans la plus grande élégance dans des entre-tounes improvisés et honnêtes.
Ma vie est un échec, j’ose pas imaginer la vôtre.
Les beats électro nous font danser, on se réchauffe les articulations pour se préparer à ce qui s’en vient. (Arielle Galarneau)
METZ
J’ai jamais fait de meth, mais à c’t’heure que j’ai vu METZ en show, je me dis que ça doit faire le même effet. Groupe purement emblématique du punk-noise-grunge, on a droit à un mur de décibels au moins aussi agressif que celui qui risque de séparer les États-Unis du Mexique. Ça n’a pas pris de temps avant que la foule ne s’enflamme en un slam rude mais toujours friendly, auquel Votre Humble Rédactrice s’est invitée au péril de sa vie. Ils ont enchaîné les chansons sans aucune pause, nous laissant à peine le temps de reprendre notre souffle et entretenant l’impression d’un seul gros bloc de noise pitché en pleine face. (Arielle Galarneau)
Les goules
Je me suis ensuite rendue au Diable Rond pour re-re-re-re-re-re-revoir les débiles à bas-nylons, les sexés zombies, les clowns à tapettes à mouches qui rient pisserons riz frit dans la panne à polir les couilles, j’ai nommé Les Goules. Je me faufile dans la salle comble parmi des fans et les vierges qui ne tarderont pas à tomber en amour. Le groupe de Québec a une réputation qui semble l’avoir précédé à Rouyn et leur premier show dans la région leur aura, j’en suis sûre, attiré un nouveau bassin de fans inconditionnels. Kouna s’avance enfin sur la scène avec sa face d’Alex Delarge psychotique, suivit de ses musiciens, sacs à testostérone en robe. On aura remarqué que le claviériste Rabin Kramaslabovitch semblait avoir foulé au lavage ou suivit un régime radical. Probablement retenu en arrière par quelque maléfice amer de la vie citoyenne, il nous envoie pour l’occasion son fils illégitime Jean-Graine Goule Raviolovitch, aka Vincent Gagnon, pianiste virtuose de la ville de Québec et collaborateur dans l’album Coma.
Ça démarre vite, après trois tounes, je suis déjà trempée de bière et de sueur. La foule se fait violente, haranguée par l’étrange charisme de Kouna qui a troqué sa bonne humeur de poète pour ses délires absurdes propres à son alter-ego goulesque. J’ai été étonnée de l’enthousiasme des natifs de Rouyn, même ceux qui ne connaissaient le groupe ni de Mia Malkova, ni de Little Caprice entonnaient les refrains avec autant de plaisir que les habitués. (Arielle Galarneau)
Fred Fortin
Mon choix de fin de soirée a été moins difficile : pas question de rater la dernière de Fred Fortin sur les planches du Cabaret de la Dernière Chance! Accompagné de tout ce que le Québec fait de mieux en musiciens quarantenaires sexy (allo Olivier Langevin! allo François Lafontaine!), Fred Fortin a mis le feu à la salle bondée et a livré une performance puissante, maîtrisée mais juste assez déchaînée pour que l’esprit du rock coule à flots sur la foule à ses pieds. Le plaisir de jouer et la complicité entre les cinq musiciens étaient palpables et contagieux… Contrairement à d’autres qui semblent parfois jouer dans une bulle où la foule n’est pas vraiment invitée, Fred Fortin nous a ouvert toutes grandes les portes de son garage pour ce véritable party. Autant dans son rock stoner que dans ses pièces plus proches de la chanson, il parvient à toucher, j’irais même jusqu’à dire émouvoir, par la sincérité qu’il dégage. Pas d’artifices nécessaires, pas de mots inutiles ou de facéties, Fred Fortin a la maturité d’assumer sa force brute et son rapport décomplexé à la musique. Et parmi l’abondance de jeunes talents de tout acabit présenté au FME, la maturité n’a jamais goûté si bon. (Sarah Bélanger-Martel)
Abakos
Vêtus de masques venus d’un autre temps et d’un habit une pièce neutre, Pierre Kwenders et Ngabonziza Kiroko (Dear Denizen) nous ont présenté leur univers électro- pop- ambiant avec des projections sur des écrans dans les airs. Un univers que je ne connaissais pas d’eux et que j’ai fort apprécié. Deux têtes fortes qui chantent en harmonie chaque pièce, c’est assez impressionnant et déstabilisant. Le charme de Kiroko et le sourire de Kwenders ont réussi à faire chanter le public » This is not what we sign for mister president » pendant un long et bon moment. L’ambiance dans la place était parfaite pour nous amener tranquillement au reste de la soirée électro qui nous attendait au Petit théâtre du Vieux-Noranda. (Karina Tardif)
Voici une partie des photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
*Le résumé de la journée du dimanche viendra lundi plus tard dans la journée.. parce qu’on va être sur la route du retour !
Ce jeudi 1er septembre, après avoir sillonné la magnifique route pour se rendre à Rouyn-Noranda, l’équipe s’est dispersée pour aller couvrir les spectacles de la première journée du FME ! Voici donc l’expérience de l’équipe en mots et en photos :
C’est dans l’air plus que frisquet que je suis débarquée de l’autobus hier matin, regrettant immédiatement d’avoir paqueté mon linge de fille du Sud qui sait pas qu’en Abitibi, même si on annonce beau et chaud, le matin, t’es quand même au mois de septembre. Mais le soleil s’est pointé en même temps que le lancement de cette 14e édition du Festival de Musique Émergente et tout Rouyn-Noranda s’est rassemblé au 5 à 7 d’ouverture pour manger du méchoui sur une 7e rue transformée en une véritable Place des festivals conviviale et champêtre. Avec ses lounges sur pelouse, son tourniquet géant pour les enfants et sa grande installation-couloir d’entrée psychédélique-rétro-terroir (oui oui), l’équipe s’est encore une fois donnée pour que le FME prenne des allures de grand happening qui n’a rien à envier aux manifestations culturelles au sud de la 117. Mes co-marathonniennes vous reviendront avec leurs impressions des premiers spectacles de la soirée et je vous ferai un compte-rendu de ma rencontre avec les trois (pas si méchants) loups de We are Wolves (texte à venir), mais si j’ai quelques lignes pour vous parler de ce jour 1 du FME 2016, ces lignes se doivent d’être monopolisées par ce coup de coeur que j’ai eu pour Partner, qui jouait hier à minuit au Cabaret de la Dernière Chance. (Sarah Bélanger-Martel)
Quebec Redneck Bluegrass Project
On part en grand avec Québec Redneck Bluegrass Project, ça sent le whiskey, les épinettes et la poussière de gravier soulevée par les pick-ups. Le grand vent frais de Rouyn-Noranda nous fouette la face juste assez fort pour bien se réveiller d’une bonne sieste… Après une très longue journée passée dans le bus assis sur ses fesses, je peux vous dire qu’on avait besoin d’aller se déniaiser les jambes! Dès les premières notes attaquées énergiquement au violon, le party lève et nos pieds aussi. L’énergie du groupe se communique rapidement à la foule qui danse déjà, tape des mains en rythme et tourne et chante en choeur. Il faut dire que le groupe est réputé pour trimbaler dans ses valises tout ce qu’il faut de joie, d’énergie et de talent pour garantir à chaque fois un beau dancefloor explosif! Les coudes se lèvent allègrement, on finit sa bière avant d’aller sauter dans le slam, parce que t’sais, on est tous ben plus cools su’a brosse. (Arielle Galarneau)
Marie-Pierre Arthur et Galaxie
Le délire continue avec Galaxie et la chanteuse Marie-Pierre Arthur en invitée. C’est la première fois que je les vois sur scène, mes attentes étaient grandes après avoir trippé longtemps sur Tigre et Diesel et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue! Les gens sont réchauffés après le joyeux bûchage de QRBP et sont fin prêts pour du plus lourd. La machine se met en marche, « ça chie des briques ». Ils commencent avec des pièces de leur dernier album Zulu et invitent Marie-Pierre à reprendre des choeurs et refrains, mais la voix de la chanteuse se perd rapidement dans la symphonie rock qui est trop chargée pour laisser sa place à son petit gabarit vocal. Malgré ceci, sa contribution au très musclé Camouflar est excellente, en faisant un des moments forts de la soirée. La basse puissante fait littéralement vibrer le sol et le cœur des spectateurs. (Arielle Galarneau)
Charlotte Cardin
Après le passage de Jason Bajada sur la magnifique scène de l’Agora des arts, impossible de rester insensible au charme de la voix de Charlotte Cardin. Lorsqu’elle chante, ça vient te prendre au cœur et tu as juste envie de fermer les yeux et de vivre le moment. Bien que je commence le spectacle dans le cadre de porte puisque la salle est trop pleine, je peux tout de même apprécier l’essence de chaque note et des paroles de la belle et ses musiciens. Vers le milieu du spectacle, j’entre dans la salle pour contempler de plus près la simplicité des arrangements qui laisse toute la place pour contempler le talent énorme qu’il y a sur la scène. Le public semble envoûté et j’avoue que j’oublie que j’ai chaud ou froid, mal à la tête ou que je suis fatiguée l’instant de quelques chansons. (Karina Tardif)
Groenland
La pétillante Sabrina Halde et sa bande se sont présenté sur la scène de l’Agora des arts fébriles et énergiques puisqu’ils présentaient au public plusieurs de leurs nouvelles chansons de leur album à paraître le 16 septembre. Cela n’aura toutefois pris que quelques chansons avant que la foule se lève de sa chaise pour profiter du spectacle en dansant et en tapant des mains. Les chansons de l’album The Chase ont plus que ravis les fans dans la place et j’avais plus que hâte de me faire aller les hanches sur des airs connus. L’avant-goût que nous avons eu du nouvel album me laisse encore plus excitée pour la sortie dans deux semaines! (Karina Tardif)
Rouge Pompier
Sous l’Espace Lounge Hydro-Québec, les gars de Rouge Pompier, qui ont un solide public en Abitibi-Témiscamingue, ont tout donné. Fidèles à eux-mêmes, ils étaient très énergiques, divertissants et complices entre eux, mais surtout avec le public. C’est d’ailleurs toujours étonnant de voir à quel point les gens se ruent vers la table de marchandise après chaque spectacle de Rouge Pompier, et c’était encore le cas hier soir.
Vers la fin du spectacle, Jessy Fuchs a tenté de démarrer un « circle pit » sur Autobus autour d’une gigantesque table tournante en décor fabriqué pour le FME, mais la technique n’a pas suivi… pour une fois que je me décidais à y participer ! Qu’à cela ne tienne, on s’en est tous retourné devant la scène pour continuer de chanter fort en reprenant le « mosh pit ». C’était un début de fin de soirée essoufflant, mais tellement satisfaisant. On s’est fait gâter avec plusieurs pièces du premier album comme Anne Dorval, Paquet d’choses et Paul, entre autres et je terminerai en citant Jessy juste avant le « wall of death », « Mesdames et messieurs, voici un show de rock » ! (Karina Tardif)
Partner
L’anticipation était palpable pour ce spectacle du jeune duo de Sackville composé de Josée Caron et Lucy Niles. Connaissant actuellement une belle “émergence” sur la scène musicale anglophone, Partner était à sa place au FME, où les attendaient d’ailleurs toute la délégation torontoise des médias, et plusieurs coeurs déjà conquis, de Rouyn et d’ailleurs. On m’avait prévenue que c’était bon, mais on ne m’avait pas prévenue que je n’aurais PAS le choix d’adorer ça.
Tomber en amour avec Partner se fait naturellement et littéralement personne n’y résiste. C’est que Parter propose du véritable bonbon (un bonbon suret, sucré et addictif, on s’entend) avec ses hymnes punk-rock aux saveurs années 90 qui, s’ils avaient existé durant notre adolescence, auraient alors été la trame sonore de nos vies. Avec beaucoup d’humour, les deux complices Josée et Lucy nous livrent des chansons qui parlent des petites épiphanies de la vie quotidienne : comme quand tu fouilles dans le tiroir d’un coloc et que tu trouves un objet qui s’avère être un accessoire d’aquarium et non un jouet sexuel ou quand tu réalises que, lesbienne et avec un accent des Maritimes, toi et Ellen Page, vous êtes pas mal sur la même page. Expressive et attendrissante, Josée Caron a un charme à tout casser et la voix parfaite pour se faire donner la réplique par Lucy Niles, dont la désinvolture et le charisme boyish ramène l’ensemble vers quelque chose de plus garage, de plus grunge. Leur sincérité est désarmante, leur complicité et leur plaisir à être sur scène, contagieuse. Et c’est probablement cette authenticité qui fait de Partner un petit joyau dans l’univers des bands qui se prennent trop au sérieux : les filles rockent avec une énergie juvénile qui souffle et décoiffe comme un véritable vent de fraîcheur.
Si on a eu droit au “segment lesbien de la soirée”, comme disait Josée, il y a quelque chose de profondément réjouissant et libérateur pour toutes et tous à écouter Partner revendiquer son identité lesbienne. Outre lignée musicale (et la lutte sociale) au sein de laquelle le groupe s’insère ainsi, Partner se sert du punk-rock dans son esprit d’origine: libre, revendicateur, avec une énergie brute qui envoie promener les conventions et qui agit en quelque sorte comme une communion entre un paquet d’individus uniques et différents qui se retrouvent dans la musique. Amen. (Sarah Bélanger-Martel)
We are wolves
L’album, qui sortira le 30 septembre, est déjà décrit comme étant un album qui ose, et je pense qu’avec la performance qu’on a eue au FME, oser est vraiment le mot qui décrit leur univers. Se foutre des conventions comme ils le font, eux seuls peuvent le faire avec autant d’assurance. Les lumières, l’habillement, les voix et les pièces qui s’imposent comme un coup de poing dans la face, je vous jure que c’était la parfaite combinaison pour terminer la première soirée du FME en beauté. (Karina Tardif)
Voici l’album photo de Marie-Clarys Taillon et Sébastien Ouellet:
Ecoutedonc.ca en était à sa première visite auFestival de la Poutine de Drummondvillequi en est à sa 9e édition en 2016.Fondé par les membres du groupe Les Trois Accords, ce festival combine plaisirs gastronomiques québécois et musique de styles très diversifiés. La première chose que j’ai remarquée en arrivant sur le site, c’est l’aménagement. Malgré l’espace qui n’est pas énorme, tout est bien indiqué et on s’y retrouve facilement. De plus, la diversité des foodtrucks était impressionnante. Il faut noter que vendredi soir aux alentours de 19h00 il n’y avait plus aucun billet de disponible à la billetterie et sur internet (la capacité du site est de 11 000 personnes environ), ce qui prouve que leur programmation 2016 était très attrayante pour les résidents du Centre-du-Québec et des alentours. La soirée de jeudi était plus tranquille pour moi, comme on couvrait le premier spectacle et le dernier de la soirée, mais celle du vendredi allait être complètement différente. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir La famille Ouellette, Safia Nolin et Vilain Pingouin le samedi soir, mais l’équipe a entendu entre les branches que c’était incroyable comme soirée.
Jeudi, ça a commencé en force avec le groupe Dead Obies que je voulais voir depuis longtemps. Ce groupe rap en était à sa première visite au festival et on sentait l’engouement des gens. Ils ont commencé fort avec la chansonWaitinget l’énergie n’est pas redescendue de toute l’heure qu’ils ont performé. Le point culminant a été quand ils ont chantéAweille,le public s’est déchaîné et Snail Kid, Yes Mccan, 20some, Jo RCA, O.G. Bear le lui rendait bien. C’est la différence des 5 membres qui fait un mélange qui fonctionne autant et ils le savent. Je ne suis par contre pas convaincue de la stratégie de les faire passer en premier dans la soirée, car la foule était prête à recevoir une autre bombe d’énergie. Somme toute, le groupe était en forme et j’aurais continué à les écouter une 2eheure.
Après une longue pause et un 2egroupe, c’est Bernard Adamus qui clôturait la première soirée du Festival de la Poutine 2016. Très en forme malgréla multitude de festivalsauxquels il a participé cet été, son spectacle se concentrait beaucoup sur son dernier album,Sorel soviet so what. Comme je connais majoritairement les deux autres albums, j’attendais impatiemment les chansons de ceux-ci. Nous avons eu droit à la traditionnelleBrun, où il faisait beaucoup chanter le public et à quelques autres commeLa question à 100 piasses, Ah ben ga doncetCauchemar de course.J’aime beaucoup la différence qu’on perçoit des chansons sur disque et des spectaclesliveoù la musique est tellement plus riche. Les musiciens sont mis en valeur et ont la possibilité de montrer l’étendue de leur talent. Bernard a donné une performance très longue au plaisir de ses fans qui s’étaient déplacés en grand nombre.
Vendredi n’était pas de tout repos. Le site était complet pour les spectacles de Philippe Brach, Koriass et les Cowboys Fringants. Débutant la soirée de manière éclatée comme à son habitude, Philippe Brach était un peu décalé. Son attitude sur scène n’était pas la même que je lui connais. Il n’essayait pas de créer un lien avec le public, mais était arrogant plus qu’à son habitude. Étant fan de Brach, je trouvais ça un peu étrange. Malgré cela, il a livré la marchandise musicalement et nous a offert une douzaine de chansons, toujours vêtu de son Kimono et de son masque en forme d’œil à son entrée. C’est certain que de passer à 19h00 devant une foule pas très réchauffée et qui n’est peut-être pas son public cible, ça peut affecter l’artiste, mais je ne suis pas convaincue quant au fait que Brach ait gagné plusieurs fans au Festival de la Poutine.
Koriass est arrivé sur scène vers 20h en pleine forme, prêt à enflammer l’assistance. C’était la première fois que j’avais la chance de voir à quel point il est généreux sur scène. Accompagné de BobbyOne et de DJ manifest comme à son habitude, j’ai pu constater la justesse de leur collaboration. Je ne connais pas précisément son répertoire, mais j’ai pu remarquer que la foule rendait bien l’énergie au rappeur sur scène qui enchaînait les pièces. Nous avons également eu droit à une surprise, soit Karl Tremblay des Cowboys Fringants qui s’est joint à Koriass pour interpréter un bout de la chanson Les étoiles filantes. On ne parle pas ici de réchauffer la foule, mais de lui offrir un spectacle de qualité qui a su plaire autant aux personnes qui étaient déjà fans qu’à ceux venus pour écouter le groupe suivant.
Le site rempli à pleine capacité, les gens étaient impatients de voir arriver les Cowboys Fringants (malgré qu’ils aient vu Karl quelques minutes plus tôt). Les ayant déjà vu auFestivoixcet été, je savais à peu près à quoi m’attendre niveau performance. À quelques reprises, Karl Tremblay s’est trompé dans les paroles de ses chansons, mais on ne lui en tient pas rigueur, car tout le monde s’amusait. Par contre, le public ne voulait pas d’une soirée comme les autres. Quelqu’un dans l’assistance avait apporté un drap où il était écrit une demande spéciale. Façon originale de le demander, et qui a somme toute fonctionné. Ils ont donc exceptionnellement fait la chanson Camping Ste-Germaine, mais Karl Tremblay a soudainement oublié les paroles et le public, n’ayant pas l’habitude qu’ils jouent cette chanson, ne réussissait pas à l’aider. Son technicien est alors arrivé avec un cellulaire et les paroles, et il a pu continuer de chanter. Il a très bien géré son oubli et puis c’était très cocasse. Au nombre de chansons que le groupe a écrites depuis le début de leur carrière, on peut totalement comprendre. Le spectacle s’est étiré jusqu’à presque minuit (il a commencé aux alentours de 21h30) et le public en aurait pris encore. Pour ma part, après près de 20 chansons, je crois qu’ils ont été très généreux et ont bien terminé la soirée de vendredi.
C’est donc satisfaite de ma visite au Festival de la Poutine de Drummondville que je suis revenue en Mauricie. Il y a dans cette ville un festival qui doit perdurer et l’on remercie les membres des Trois Accords d’avoir eu l’idée de combiner ces deux choses indispensables à la vie des québécois que sont la poutine et la bonne musique. À la prochaine édition!
Mise en garde : Si vous adorez l’hiver et que vous pestez dès que la température grimpe plus qu’à 25 degrés Celsius, partez ! J’AI DIS : PARTEZ ! C’est pour votre bien-être psychologique…
Des gens sans chandail, tous devant un édifice qui évoque un vielle salle de spectacle/cinéma. À l’intérieur du bâtiment, soit du monde qui s’arrosent avec des verres d’eau offerts gracieusement par des employés, ou encore cherchant désespérément un ventilateur. Tout ça parce que, amplifié par la chaleur de l’endroit, un empire félin s’incarnant en un groupe de musique australien est venu réaliser un projet diabolique : réchauffer le public pour une soirée folle !
L’entrée en scène du sextuor, accompagné par deux trombonistes, s’est faite sans perte de temps. En effet, la chanson Brighter than Gold, tirée de l’album Steal The Light (2013) est livrée avec aplomb. D’ailleurs, dix des treize chansons présentées lors du spectacle proviennent soit de cet opus, ou de leur plus récent, Rising With the Sun (2016). Treize pièces semblent peu lorsqu’on parle d’un groupe à l’affiche (habituellement, une vingtaine de chansons sont offertes). Il faut dire que les musiciens de The Cat Empire s’amusent à prolonger les chansons avec notamment des solos de la part des musiciens. Chacun d’entre eux a donc droit à son moment de gloire ! La pièce Daggers Drawn bénéficie par exemple d’une touche de jazz fusion sur l’acide grâce au claviériste Ollie McGill et son clavier Moog. Cette pièce évoque également, et ça semble particulier pour un groupe spécialisé dans les sons de musique latine entre autres, une pièce de Genesis fin années 70-début années 80. Non seulement en raison du clavier, mais également à cause de la voix du trompettiste/chanteur Harry James Angus, qui fait penser à celle de Phil Collins.
Les pièces présentées, bien produites en studio, mais qui semblent naturellement être nées pour la scène, ne manquent pas de piquant. Cumbia, jazz, rock alternatif et progressif, ska et reggae font partie de l’univers musical du groupe. Les musiciens se montrent également polyvalents. Le chanteur principal, Felix Riebl, est aussi percussionniste, le bassiste Ryan Moreno joue aussi à la contrebasse et Jamshid Khadiwhala délaisse à l’occasion ses tables tournantes pour le tambourin ou le tam-tam. Ce dernier pourrait se mériter le titre du roi du « scratching » ! Lors de la pièce In My Pocket, le deejay offre un pont musical avec des notes de « scratch » se succédant à un rythme rapide. Parlant de rapidité, Riebl rappe presque sur les pièces How To Explain et Two Shoes. L’artiste, très en forme, réussit à survivre à la chaleur malgré qu’il saute comme un kangourou et bouge comme le diable de Tasmanie. Par ailleurs, il se montre très reconnaissant avec le public, en n’oubliant pas de le remercier de suer avec lui !
La foule, malgré justement le manque d’air frais, s’est montrée enthousiaste et patiente à la fois. Pas de bousculade, ni de violence sanglante pour un coin d’air frais. Les 500 amateur(e)s présent(e)s, venu(e)s de Québec, Montréal, du Nouveau-Brunswick ou de la Caroline du Nord, ont chanté, dansé, sauté et levé les bras. Et il y a eu au moins à quatre reprises du « bodysurfing ». Une amatrice du groupe a même conçu des petits drapeaux rouges à faire flotter lors de la pièce Bulls. Que du bonheur et du pep à La Taverne en cette soirée de la presque mi-août (comme dans miaou, miaou comme dans Cat Empire, la comprenez-vous ?) Bon, il est temps que je délaisse mon clavier avant que vous me griffiez à cause de mes jeux de mots !
Alors qu’une bonne partie de l’équipe d’écoutedonc arpentait, pour votre plus grand bonheur, les rues de Baie St-Paul, vous servant d’yeux et d’oreilles lors du merveilleux Festif, je me prélassais sur la terrasse de la charmante auberge de jeunesse de la Malbaie à siroter de la Dominus Vobiscum, perdu dans la contemplation du fleuve et de ses splendides reflets.
Oui, je suis très conscient que j’étais à peine 100 kilomètres du Festif et que j’ai raté Fred Fortin, Cat Empire, Avec pas d’casque, Gab Paquet qui se dénude sur le stage (!) et tous ces autres artistes géniaux qui, parait-il, vous ont rempli la tête souvenirs inoubliables.
Bon, on fait tous des niaiseries dans la vie et de toute façon, j’ai pu vivre le Festif à travers les très excellents textes et les très excellentes photos de mes très excellents collègues !
Du reste, y’avait pas juste de la musique à Baie St-Paul ce week-end-là. Non, non ! Faut croire que la belle région de Charlevoix a son lot de petits charmes musicaux à offrir parce que j’ai pu assister à deux prestations fort appréciables à l’auberge de la Malbaie. Vous me permettrez donc de vous en dire deux-trois mots (qu’on me pardonne, au passage, le décalage horaire, ainsi que la trop longue introduction !) :
The Crazy Pony
Il vaut très certainement la peine de marquer le passage de ce duo composé d’une jeune chanteuse et contrebassiste et d’un moins jeune, mais si « british », joueur de banjo. Le groupe fait dans un bluegrass somme toute très fidèle au style, mais présenté avec un humour et une légèreté qui ne manque pas de plaire. Les gens présents, en plus d’avoir eût droit à un singulier numéro de lasso, ont pu savourer une reprise bien texane du célèbre Hallelujah de notre Leny national. Le groupe n’a sans doute pas grand-chose d’original, mais il est toujours intéressant d’entendre du bluegrass jouer avec des accents étrangers à ceux des États-Unis. Un effort musical très charmant qui vaut le détour.
Astheure
Nominé au GAMIQ 2015 dans la catégorie EP folk de l’année, Astheure font dans un mélange de style présenté avec goût et habileté. Avec ce charismatique duo, on voyage du jazz au trad en passant par le world, la musique acadienne et le cajun. On se fait transporter, tant par le charisme que la voix claire de Stéphanie – qui nous impressionne également de ses prouesses à la flute -, que par le jeu de guitare de François qui évoque parfois la guitare « fingerstyle » telle que pratiquée par Andy Mckee, Antoine Dufour, ou même Andrew York, la côté « plein la vue » en moins. Le duo nous raconte histoire sur histoire, dans une poésie simple et accessible, offrant des images qui rendent bien justice à leur musique. Une prestation franche et bien rodée qui s’accommodera très certainement de scènes plus imposantes et de publics plus attentifs que les publics d’auberge.