J’ai eu la chance de m’entretenir avec Simon et Alexandre du groupe Les Trois Accords, accoté sur une petite table du Café Morgane sur la rue Notre-Dame au centre-ville de Trois-Rivières. Les gars étaient en ville pour une journée promotionnelle pour le Festival de la Poutine de Drummondville qui aura lieu du 25 au 27 août 2016. La programmation est très alléchante, comme à l’habitude avec:
Jeudi: Les jeunes de Secondaire en spectacle,Dead Obies, 2Frères etBernard Adamus
Vendredi: Les jeunes de Cégep en spectacle,Philippe Brach,KoriassetLes Cowboys Fringants
Samedi:La famille Ouellette,Safia Nolin,Vilain Pingouinet Éric Lapointe
Voici, dans l’ordre et dans le désordre, un résumé des discussions avec les organisateurs:
Qu’est-ce que vous voulez que les gens retiennent de leur expérience au Festival de la poutine ?
On veut un événement avec des artistes qui attirent le plus de gens possible et on veut des artistes pour tous les goûts. Aussi, on aime mélanger les styles dans la programmation d’une journée. Par exemple, le jeudi, il y aura Dead Obies suivi de 2Frères et avec Bernard Adamus en tête d’affiche. C’est aussi dans un objectif de créer un nouveau public aux artistes, ce qui fera en sorte que les gens vont se déplacer les prochaines fois qu’ils seront en spectacle dans leur ville. On intègre aussi des jeunes de Secondaire en spectacle et Cégep en spectacle parce qu’on veut que la relève ait une motivation à continuer, mais aussi pour leur donner une expérience professionnelle dans un festival.
Parmi votre programmation de cette 9e édition, quel est votre coup de coeur ?
Alex: Mon coup de coeur c’est la journée de jeudi, mais j’ai aussi un gros coup de coeur du côté de la poutine pour Jérôme Ferrer (Europea), avec une poutine exclusive au festival.
Simon: Moi j’ai hâte de voir Bernard Adamus. C’est tout le temps la fête avec lui, mais je ne l’ai jamais vu en tête d’affiche de festival comme ça. Je suis vraiment content que Dead Obies soit là aussi et le retour de Vilain Pingouin le samedi, ce sera une belle soirée. Safia Nolin en première partie d’Éric Lapointe aussi, ce sera intéressant.
Comment a été reçue l’idée de partir un festival de poutine par la ville et les partenaires lors de la toute première édition?
C’était difficile à expliquer ce qu’on voulait faire. À « Drumond », les gens prennent plus la poutine pour acquis, donc les gens se demandaient pourquoi faire un festival là-dessus? Au fur et à mesure que les démarches avançaient, le volet musical venait aider au sérieux de la chose. Aussi, le fait que ce soit notre groupe qui en fasse la demande aidait à la crédibilité du projet et les gens ont tous fini par embarquer.
Est-ce que ça a pris du temps pour que l’événement prenne de l’ampleur ?
La première année à été assez violente. On a été rodé rapidement parce qu’on avait Éric Lapointe et on vendait des bières dans des bouteilles de vitre. Disons que les gens derrière le bar ont encore des cicatrices de cette soirée-là. Aussi, le festival a pris de l’ampleur parce qu’il y a plus de spectateurs, mais aussi du côté de la logistique, ce qui fait que maintenant on répond bien à la demande.
Avant de conclure, Alex et Simon rappellent aux gens d’arriver tôt (ouverture du site à 17h00) et de venir partager la poutine avec vos amis tout en écoutant et découvrant les artistes d’une programmation éclatée.
Parmi les 5 organisateurs, Alexandre s’occupe, entre autres, des bars, de la centaine de bénévoles, des réseaux sociaux et du service à la clientèle et Simon s’occupe des finances, de la direction et des relations avec les partenaires publics et privés.
Parfois, dans la vie, tu te sens comme de la marde. Le reste du temps, tu feels correct ou ben t’es content parce qu’il fait beau et que tu sue pas trop des pieds. Cette dernière soirée du 27 juillet, j’avais le sourire dans la face en descendant la rue St-Joseph mais y’a pas duré longtemps. Ça a commencé à dégouliner sur les côtés au moment où j’entendis les premières fausses notes des Martyrs de Marde. DZWiNG DZWiNG!
Les gars qui nous ont donnés leCharme, Sébastien Delorme à la guitare et Daniel Hains-Côté à la batterie, se sont alliés à Mathieu Bédard au gueulage et Guillaume Leaim au clavier pour accoucher de ce bébé difforme et braillard que sont les Martyrs… Bébé qui, je crois, a manqué un peu d’oxygène à la naissance, watch out la DPJ.
Et que le show commence dans le noir -pour une fois que l’éclairage boboche du sous-sol contribue à l’ambiance-. Le groupe ouvre sur une passe instrumentale qui mise sur la distortion. La guitare agonise et pleure et supplie qu’on l’achève, le drum fait un peu ce qu’il veut, s’enfarge dans les rythmes, manque un coup, se rattrape deux temps plus tard en accéléré et le clavier rempli tout l’espace qui reste de ses ambiances noises tordues. Ces gars-là rident le dragon du chaos comme je l’ai rarement vu.
DANS UN MONDE DE SCHIZOPHRÈNE, FAUT ALLER PLUS LOIN QUE JUSTE FAIRE LA SPLIT.
JUSTE UN P’TIT PEU PLUS LOIN.
Mais c’est au moment où Mathieu Bédard ouvre la bouche que tu te poses de sérieuses questions. Coudonc, j’suis tu rentrée à Robert-Giffard sans m’en rendre compte, moi ?
On assiste à un factice de psychose, bad-trip sociétal, dégueulis de verbes, prose amère et convulsions. Quelqu’un de sain ne garde pas sa merde en dedans, mais aux âmes sensibles je conseille quand même une shot de venlafaxine.
WOW ! Moi, si j’étais étudiante à l’UQTR en septembre, je capoterais d’avoir un groupe de si haut calibre qu‘Half Moon Run au spectacle de la rentrée dans mon université avec, en plus, The Franklin Electric en première partie.
C’est le 7 septembre prochain que les étudiants pourront assister gratuitement à cet évènement. Le reste de la population pourra se procurer des billets au coût de 30$ jusqu’au 2 septembre et ce, dès vendredi le 5 août sur www.lepointdevente.com et 35$ à la porte.
On nous informe que ce sera la bière du Trou du diable qui sera en vente sur le site et qu’il y aura encore d’autres surprises à venir dans les prochaines semaine.
Assurément, l’équipe de la Mauricie sera certainement présente pour vivre l’expérience avec les étudiants !
Et oui, on l’a encore fait. Je suis de nouveau allée couvrir un spectacle d’Anatole accompagné du groupe De la reine. C’est qu’en fait c’était un peu spécial vendredi dernier puisque le tout se déroulait dans mon petit village natal. Évidemment, lorsqu’on a de la visite royale, on n’a pas le choix de bien l’accueillir donc c’est ce que j’ai fait. Je me suis rendue à Beaumont pour Les Vendredis en Musique, en après-midi, avec le soleil et le fleuve qui s’étaient mis beaux.
Tout d’abord, De la reine s’est montré parfait: fidèle à leurs habitudes. Les beaumontois étaient nombreux avec leurs petites chaises pliantes, attentifs à hocher la tête au son de la musique. Je ne sais pas si je l’ai déjà dit, mais j’attends avec impatience la sortie de leur album, qui jouera sans doute en boucle pendant quelques jours voir même quelques semaines.
Par la suite, la bête qu’est Anatole est arrivée sur scène. Je vais faire ça court: je sais qu’on a mille compte-rendus qui vous redisent à quel point on l’aime ! Je vais m’en tenir aux nouveautés. Des perles sont apparues sur son magnifique costume, Vincent (De la reine) est monté sur scène pour jouer une nouvelle pièce (!!!!!!) et Beaumont a osé danser et crier « Grosse Massue » ! Je pourrais aussi vous dévoiler que lors de mon arrivée en après-midi, Anatole semblait vouloir se recentrer sur la nature et des photos auraient été prises. À suivre…
Il reste que deux spectacles au Moulin du Parc Vincennes de Beaumont, ne les manquez pas, ne serait-ce que pour profiter du magnifique lieu. Plus de détails ici.
PS. Gens de Montréal, notre Anatole est en ce moment à Place d’Armes, courez !
Je me suis pointé à l’Anti mardi soir pour un concert qui s’annonçait fort intéressant: trois bands qui semblaient faire de la musique de qualité, si je me fie à leur bandcamp ou encore aux performances que j’avais déjà vues dans les second et troisième cas. La place, quelques minutes avant que le concert ne commence, était toutefois pratiquement déserte, alors que les mélomanes profitaient encore des derniers rayons de soleil sur l’agréable terrasse de la place. À un moment donné, je crois que c’est le bassiste de Tracer Flare, le groupe qui ouvrait la soirée, qui est venu sur la terrasse nous inviter à le suivre à l’intérieur, le groupe qui s’était déplacé de Montréal pour l’occasion trouvait à juste titre un peu déconcertant de jouer devant une salle vide, et a donc pris les devants pour rameuter l’assistance qui était bien peinarde et profitait du grand air jusqu’alors.
À peine quelques minutes après que l’invitation fut lancée, les gens ont emboîté le pas au musicien et la performance a officiellement débuté. Leur musique semblait aux premiers abords relativement solide quoique pas tout à fait originale, mais la performance était comme mal assumée, oscillant entre des musiciens au beau fixe et un chanteur qui semblait se réveiller de temps à autre et tâcher de montrer qu’il avait du plaisir sur scène. Relativement timides dans leur présence scénique, les musiciens du groupe se montraient davantage efficaces et créatifs dans les portions instrumentales, alors que le vocal rendait la chose plus conventionnelle et diminuait le niveau de qualité générale, sans que des failles techniques précises soient à l’origine de la déconvenue du vocal. En fait, les styles empruntés étaient souvent juste pas très stimulants, on aurait envie de dénoter ses influences quelque part entre Creed, Muse et U2 (props à Boubou qui signe aussi les photos pour la comparaison un peu forte mais éclairante avec ces mal-aimés du rock), et mes impressions sur la performance oscillaient entre « c’est pas trop mal » à « je pense qu’ils tiennent quelque chose! » avant de retomber à « ça fait un peu pitié sur les bords ». Quant à la musique, le tout est très conventionnel et prévisible mais l’exécution en général assez soignée pour garder l’attention des gens sur place un minimum. Si on veut continuer avec la comparaison précédente, je dirais que parfois je trouvais que le guitariste avait un petit edge dans sa création, une twist intéressante, et parfois, je trouvais qu’il me faisait penser À The Edge. Certaines pièces procurent des moments musicaux plus intéressants, les lignes de basse sont généralement groovys et les synthés parfois vaporeux ajoutent une petite touche au son du groupe, qui prenait alors un déploiement plus progressif intéressant, mais qui reste autrement assez banal dans l’ensemble. Le chanteur, sans être spécialement mauvais, prend peut-être juste des grosses bouchées qu’il a ensuite de la difficulté à mastiquer: il n’a peut-être pas les moyens de ses ambitions et on s’en rend compte lors de quelques unes des envolées vocales dont était ponctué le set de Tracer Flare.
Le groupe suivant détonnait vraiment beaucoup avec le premier en plus d’être le seul de Québec dans le line-up de la soirée, et j’ai nommé Pure Carrière, le power trio pas mal ludique qui est récemment sorti des murs du Pantoum, entre autres lieux. Mené par un des hommes forts de la scène locale, Jean-Michel Letendre-Veilleux (Beat Sexü/La Fête), et complété par Samuel Gougoux (La Fête) à la batterie et Laurence Gauthier-Brown (Victime), le trio a offert la performance la plus dégourdie de la soirée. D’abord, ces jeunes étaient les seuls qui semblaient manifestement avoir du plaisir sur scène et s’amuser un peu à foutre le bordel, vêtus de leurs habits traditionnels chinois. Jim s’est rapidement retrouvé derrière le bar à jouer de la musique, en plus de s’adresser à la foule presque exclusivement en anglais pendant le set, ajoutant un côté comique qui était le bienvenue dans cette soirée autrement un peu fade. Heureusement, l’offre musicale déconstruite aux changements souvent abruptes et aux mélodies inusitée m’a permis d’être diverti et stimulé davantage que pendant ma première heure sur place. Les changements abrupts font souvent une place pour les vocaux fragiles et d’aspect négligés de Jim, expressifs et un tantinet désordonnés, le tout étant toutefois très bien assumé. À un certain point de la performance, le théâtre s’est invité sur scène, la pièce « Pop la pill » étant entre coupée de dialogues faits de banal et de surréel en parts et égales, peut-être partiellement improvisés. La musique du groupe est difficile à classer, assez variée tout en ayant une cohérence esthétique, et nous fait passer de moments plus conventionnels et enjoués à des moments vraiment plus champ gauche, le tout avec un bon dosage. On pouvait penser à Crabe par moments, mais ça devenait souvent plus imprévisible encore, ce qui n’est vraiment pas peu dire. C’est aussi beaucoup moins abrasif que Crabe, ce qui fait que ma comparaison est pas tout à fait bien avisée, mais j’en ai pas beaucoup d’autres en tête. Chose certaine, c’était de loin la proposition artistique la plus risquée et la plus originale de la soirée, ce qui, jumelé à l’absence de prétention du groupe, faisait quelque chose de beau à voir.
Après une autre brève intermission, le groupe en tête d’affiche d’origine montréalaise Elephant Stone a pris la scène pour donner un aperçu de leur répertoire rock-pop-psychédélique. Le début est un peu mal assumé, un espèce de malaise s’installe, le son connaît quelques ratés. Le choix des pièces par le groupe aussi était un peu décevant, eux qui se sont en général concentrés sur le matériel plus conventionnel et pop au lieu des pièces plus exploratoires et psychédéliques, mais même ces pièces plus banales proposent des transitions où l’inventivité du groupe est davantage mise à l’épreuve et à l’honneur. Le côté pop-rock-indie a toutefois dominé en général tout au long de la performance, homis pendant une pièce interprétée au sitare par Rishi Dhir, le frontman, chanteur et autrement bassiste du groupe. Le troisième titre, encore un peu pop, a quand même installé de belles ambiances festives qui ont délié quelques bassins qui s’agitaient timidement sur le rock groovy du groupe. On passe du jam au rock très clean et scripté, en couvrant au moins un peu les deux premiers albums du groupe et l’éventuel nouveau long-jeu qui s’enligne pour être plus pop et léché que les précédents qui l’étaient déjà parfois un peu trop. De brèves interruptions écorchent un peu le rythme de la soirée mais des excuses sont poliment demandées chaque fois par le chanteur qui semblait reconnaître qu’ils n’étaient pas en train d’offrir la performance de leur vie. S’ensuit une chanson à la rythmique presque hip hop au début, généralement très léchée et banale encore, mais qui évolue vers un jam plus rétro qui a fait appel aux talents de sitariste de Rishi Dhir, pour la seule fois du set malheureusement. En l’absence du sitare, la guitare douze cordes procurait juste assez d’exotisme pour que les pièces gardent un côté stimulant et pour que les ambiances sonores générées par le groupe deviennent intéressantes. Le vocal, pas mal toujours efficace et bien stylé, était beaucoup mieux intégré que dans les compositions du premier groupe, procurant à Rishi la palme du meilleur chanteur de la soirée, qui tirait bientôt à sa fin. Une brève interruption-réflexion sur la mort à l’ère 2.0 (et les situations auxquelles donnent à penser un like accordé à un status relatant un décès) a précédé une finale efficace et bien montée, qui a toutefois pris l’assistance par surprise lorsqu’elle s’est avérée être la dernière du show. Malgré que le peu de gens présents aient réclamé un rappel et que j’ai fait un bon canadien billingue de moi-même en criant « more sitar », le groupe n’a pas jugé bon de revenir sur scène en offrir un peu plus pour leur argent aux gens réunis sur place, qui ne se sont tus que lorsque les speakers du bar ont recommencé à cracher la musique d’ambiance, marquant définitivement la fin de cette performance.
La soirée, sans être un parfait désastre, s’est avérée assez décevante, mais heureusement que Pure Carrière était là pour brasser et pimenter un peu la sauce qui était autrement légèrement trop fade.
Arrivés jeudi dernier de Grenoble, c’est à Trois-Rivières que les Trois-Huit ont commencé leur tournée canadienne qui se poursuit au Québec et en Ontario. Beaucoup de dates et de route pour un groupe heureux d’être parmi nous. Et si vous vous demandez d’où vient leur nom, c’est d’un système d’organisation du temps de travail — dont je vous passerais mon avis — dont beaucoup des membres ont pâti. C’est aussi 38, le numéro de département de l’Isère où se situe Grenoble, ville d’origine du groupe. Ils nous ont joué leur mélange de punk et de Oï, influencé par les Brigada Flores Magon, Los Tres Puntos, Bolchoï, et bien d’autres. Ainsi, on aura entendu leur album éponyme, avec notamment le morceau Uni-e-s, que vous pouvez écouter et télécharger librement sur leur site. Cimer les gars !
Les Trois-Huit n’étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés des Montréalais d’Action Sédition et des Montréalaises de No Chaser. Ce sont ces dernières qui ont ouvert avec leur punk une belle soirée. Ensuite, ce sont les membres d’Action Sédition qui sont montés sur scène pour nous jouer essentiellement des morceaux de leur album Rapport de Force et de leur split avec Street of Rage. Ils en ont d’ailleurs profité pour nous parler de leur nouveau split avec le groupe italien Bull Brigage. Fidèles à leurs engagements politiques et sociaux, ils ont manifesté durant leur set leur soutien aux Trois-Huit et aux opposants à la réforme du Code du travail en France. Enfin, je dois aussi vous dire, pour en avoir discuté avec leur batteur, qu’ils aimeraient bien voir venir au Québec les 22 Longs Riffs. Ce qui ne serait pas pour déplaire au natif de Saint-Brieuc que je suis.
Des aliens survolent tranquillement la Voie Lactée en quête de divertissement lorsqu’un beat déjanté parvient à leurs oreilles.
Que trouveront-ils sur Terre?
Merci à Gabriel Dharmoo pour sa brillante performance qui fut un fameux coup d’envoi pour le OFF 2016. Je joins ici un extrait vidéo de son spectacle pour comprendre un peu plus ce qui se passe dans les images au-dessus !
Du 8 juillet au 26 août, Culture Shawinigan offre des spectacles gratuits les vendredi à 20h30 à la Place du Marché. Cette superbe initiative m’a permis d’assister au spectacle de Mononc’ Serge en cette magnifique soirée du 22 juillet ! Comme ma spécialité c’est la photographie, je laisse mes photos parler pour moi.
Pour connaître la programmation complète d’Un été signé Shawinigan, c’est ICI.
Le spectacle de Senaya que j’ai couvert, le mercredi 20 juillet dernier, était la première d’une série de trois intitulés Les Étoiles Nuits d’Afrique avec Senaya. Le concept : inviter deux autres artistes que la chanteuse apprécie selon une thématique précise. Dans ce cas-ci, les artistes invités étaient Drê-D et Élété pour la soirée « Groove urbain ». Un spectacle bien sympathique et semblant avoir convaincu les oiseaux de nuit présents au Club Balattou (le spectacle ayant débuté à 23h30).
L’auteure-compositrice-interprète et ses amis étaient entourés de trois musiciens aux énergies différentes et complémentaires, soit la bassiste plutôt relax Guy Langué, l’énergique guitariste Assane Seck et le trèèèèèès énergique batteur Donald Dogbo. Ce dernier était tellement énergique qu’on a dû reculer au moins trois fois le tapis sous son instrument ! Il a sans doute compris littéralement l’expression « mettre la musique sur le tapis… » Cela lui a valu les taquineries complices et amicales de Senaya, qui trouvait qu’il y avait beaucoup de testostérone sur scène ! Malgré tout, les musiciens savaient très bien quand prendre leur place au bon moment. Personne n’a volé la vedette aux dépens d’un autre. Tout s’est fait plutôt dans la collégialité et le plaisir du travail en groupe.
Senaya est une artiste et musicienne à part entière qui sait écrire efficacement des chansons qui parlent de spiritualité, d’espoir et de fraternité sans tomber dans le fanatisme ou la guimauve puant le sucre industriel. En raison de son enthousiasme et de sa générosité, elle parvient à insuffler son univers, toutefois ponctué de quelques reprises (I Feel Good de James Brown ou encore un medley de Bob Marley). Ainsi, il a été possible d’entendre ses succès issus de son album Garder la tête haut : soit la pièce-titre, Soul Créole (chantée avec Élété) ou encore On s’en fout. Qu’elle soit entourée ou seule avec sa guitare, Senaya offre ses chansons avec conviction.
Quant aux artistes invités, ils semblent avoir réussi à obtenir l’adhésion du public. Toutefois, cela n’a pas semblé au début évident pour Élété, dont les appels à bouger et à chanter avec le public n’ont pas semblé concluants. Toutefois, les spectateurs ont apprécié l’artiste, puisque lorsque Senaya le réinvite sur scène pour un duo, la foule applaudit chaleureusement. À l’usure, la nonchalance énergique et le sourire ravageur de Élété ont fini par convaincre. Son univers musical sur scène évoquait Alpha Blondy ou Tiken Jah Fakoly. De plus, il a un agréable timbre de voix.
Quant à Drê-D et sa voix riche faisant parfois penser au chanteur Seal, il a su montrer qu’il était une bête de scène. Les deux pièces présentées et s’étant succédé en fondue enchaînée, soit Jah et No Man, ont un rythme beaucoup plus dynamique sur scène. La deuxième chanson étant même chantée comme un rap tellement il y avait une accélération dans le débit ! Les gens chantaient même avec lui les No Man du refrain !
Au fur et à mesure du spectacle, Senaya et ses artistes, musiciens et choristes invités ont fini par séduire de plus en plus la foule qui hésitait de moins en moins à applaudir chaleureusement et qui ne voulait pas que ça se termine, malgré la nuit qui avançait. Les différents univers (gospel, funk, reggae, soul, folk) présentés pour n’en former qu’un seul m’ont permis de faire oublier que j’avais une heure et demie de route à faire à la fin du show, soit à 1h30 de la nuit.
Crédits photos : Peter et Élaine Graham, André Rival