C’est ce lundi matin, à 10h, que le FestiVoix de Trois-Rivières dévoilait la programmation de la Scène des Voix Populaires ainsi que tout le reste de sa programmation.
Voici les parcours musicaux que nous vous suggérons du 24 juin au 3 juillet:
Vendredi le 24 juin:
17h45: Trio Nelligan sur la scène Jazz du Jardin des Ursulines
2. 20h45: Nicolas Pellerin et les grands hurleurs avec Les Tireux d’roches et invités sur la scène des Voix Populaires
Samedi le 25 juin:
17h45: They call me Rico sur la scène Jazz du Jardins des Ursulines
20h45: Les Cowboys Fringants avec Dumas en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Fin de soirée crève-coeur:
Bleu Jeans Bleu au Temps d’une Pinte
Les Goules au Zénob
Brown à l’Embuscade
Le Winston band au Trèfle
Dimanche le 26 juin:
19h00: Qwartz sur la scène des Voix Multiples
20h30: Coeur de Pirate avec Foxtrott en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Foxtrott au Temps d’une Pinte
Mardi le 28 juin:
17h45: Call me wayne sur la scène Jazz
18h00: La tournée Panache à la scène des Voix Libres
Mercredi le 29 juin:
17h45: Benoit Paradis Trio à la scène Jazz
18h00: Elliot Maginot à la scène des Voix Libres
20h20: Bernard Adamus avec Philippe Brach en première partie sur la scène des Voix Populaires
Jeudi 30 juin:
23h00: Encore plusieurs choix:
Saratoga au Temps d’une Pinte
Les hôtesses d’hilaire au Zénob
Rémi Chassé à la P’tite Grenouille
Vendredi le 1er juillet:
19h00: Bears of legend sur la scène des Voix Multiples
20h45: Les Frères Lemay (première partie) sur la scène des Voix Populaires
23h00 Anatole au Zénob
Samedi le 2 juillet:
16h00: Basile Seni sur la scène de la Famille
17h45: Busty and the bass sur la scène Jazz
19h00: Ingrid St-Pierre sur la scène des Voix Multiples
20h20: Hedley avec Claude Bégin en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Plusieurs choix:
Guillaume Beauregard au Temps d’une Pinte
I.D.A.L.G au Zénob
Busty and the Bass à l’Embuscade
Dimanche le 3 juillet:
19h00: Tire le Coyote sur la scène des Voix Multiples
Voici les photos de Claudine Bérubé lors du lancement:
Le 8 avril dernier, j’ai été heureuse d’enfin vivre mon premier spectacle dans la nouvelle salle Ti-Petac au centre-ville de Trois-Rivières. C’est une soirée que j’attendais depuis longtemps pour voir le groupe montréalais Foreign Diplomats, avec Hein Cooper en première partie.
Hein Cooper est en train de devenir un artiste chouchou en Mauricie. Après un passage sur la scène de la rue Des Forges au FestiVoix 2015 et un spectacle en première partie de The Franklin Electric au Moulin Michel de Gentilly, il comment à se forger un public fidèle, un public qui était présent au Ti-Petac le 8 avril. Quelques jours avant le spectacle, il venait de lancer son premier album dans lequel on retrouve des chansons du EP sorti au courant de l’année précédente.
C’est un Hein Cooper bien fier qu’on a vu jouer devant un public assis et attentif à ses mots et à ses talents instrumentaux. Avant de nous quitter, Hein Cooper a fait monter les gars de Foreign Diplomats pour jouer une pièce avec lui. Ce fut un beau moment et surtout une belle façon de les introduire au public, qui ne semblait pas les connaître.
On est alors embarqué dans une ambiance disco/rock quand les gars de Foreign Diplomats, Élie Raymond (Guitare, Voix Principale), Antoine Lévesque-Roy (Basse) Thomas Bruneau Faubert (Trombone, Synths), Charles Primeau (Guitare) Emmanuel Vallieres (Drums), ont pris possession de la scène. C’est debout et en avant de la scène que j’ai pu apprécier et danser sur les chansons de leur album Princess flash sorti en octobre dernier. Les gars semblaient bien rodés et ont donné un spectacle sans artifices, authentique et plein d’énergie. J’ai ressenti le plaisir qu’ils ont de jouer et de nous voir danser sur leurs pièces, surtout sur Lily’s Nice Shoes! , ma pièce préférée sur album et en spectacle. Malgré mes attentes, qui étaient très hautes, j’ai été complètement comblé par cette soirée et ça m’a juste donner le goût d’aller les revoir en spectacle !
Vendredi le 15 avril dernier, au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco, le pianiste-chanteur-compositeur-interprète blues Victor Wainwright a offert au public du blues, du jazz, du soul et du roots avec son band les WildRoots. Victor est une bête de scène au gabarit des plus imposant. Il nous a charmés avec ses boogies endiablés aux sonorités de la Nouvelle-Orléans. Il a appris le piano avec son grand-père Jesse Wainwright qui, à 80 ans, joue toujours et l’inspire encore beaucoup. Avec sa voix rauque pleine de soul, avec son charisme contagieux et la maîtrise de son instrument, il a littéralement enflammé le Cabaret.
Entouré pour sa tournée au Québec de Terrence Grayson à la basse, de Billy Dean à la batterie et pour l’occasion du jeune guitariste Patrick Harrington (en remplacement de Nick Black; guitariste officiel de Victor). Ce sont des musiciens de haut calibre qui visiblement avaient du plaisir à jouer avec lui et pour les spectateurs, pour qui c’était du bonbon. Plusieurs personnes le voyaient pour la première fois et selon les commentaires, ils ont vraiment apprécié. Victor venait nous présenter son dernier album Boom Town. Comme à l’habitude, le son était parfait et les éclairages toujours aussi somptueux.
Pour du bon temps assuré, Victor Wainwright & The WildRoots est un groupe à voir.
Samedi le 16 avril dernier, pour sa première visite en Mauricie, j’avais rendez-vous avec le guitariste américain JP Soars au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco. J’ai été un peu déçu de voir que ce n’était pas salle comble pour ce spectacle, mais tant pis pour ceux qui n’y était pas car on a eu droit à toute une performance de JP Soars & The Red Hots. Le groupe nous a servi toute une variété de blues allant du traditionnel au blues avec des accents latino, du boogie, du funk, tout ça livré à la perfection. On a tous tapé du pied et des mains. JP a même invité les spectateurs à venir en avant de la scène pour danser; ils ne se sont pas fait prier deux fois.
Accompagné de Charles Gasper à la basse, de Chris Peet (le sourire toujours fendu jusqu’aux oreilles) à la batterie et de Steve Laudicina à la guitare qui a donné souvent la réplique à monsieur Soars. C’était captivant de voir ces deux guitaristes faire des solos ensemble ou se relancer à tour de rôle. Notons le son particulier de la guitare Cigar Box deux cordes confectionnée par Soars. Tout un spectacle où sa guitare était à l’honneur, au grand plaisir de ceux présents !
Samedi dernier, le Festival d’été de Québec présentait le spectacle des Trois Accords à l’Impérial Bell, à guichets fermés. Le groupe a complètement enflammé la salle ce soir-là.
Fidèles à leur humour, les membres du groupe ont introduit le spectacle avec leur chanson Les dauphins et les licornes comme s’il s’agissait du rappel. L’arrière-plan aux couleurs de l’arc-en-ciel rappelait très bien la chanson. Il y avait même un dauphin gonflable qui se lançait dans la foule. À la fin de la chanson, ils ont remercié le public et ils sont sortis de scène. Le public s’est alors empressé de crier et d’applaudir afin de les faire revenir. Ils sont remontés sur scène en enchainant avec Joie d’être gai, éponyme de leur nouvel album sorti en novembre dernier.
Les interactions du chanteur et guitariste Simon Proulx avec le public étaient exécutées de manière très habile et particulièrement humoristique. Après la troisième chanson, le groupe ne savait plus quelle chanson jouer, à ce qu’il parait, ils auraient épluché tout leur répertoire musical. Ce scénario servait en fait à introduire la chanson Dans mon corps. Idem avec Je me touche dans le parc ; le chanteur a même invité les spectateurs à leur écrire s’ils connaissaient une personne à qui c’était arrivé. À l’occasion de leur tournée, le groupe invite leurs fans à se joindre à eux afin de former une chorale. La Chorale de Québec, composé de personnes « très entrainées », à leur avis, est montée sur scène avec eux. Ils ont demandé au public de leur envoyer de l’amour et même d’enlever leurs vêtements pour que ces derniers soient plus à l’aise. Finalement, ils ont joué Tout nu sur la plage ! Leur amour pour la ville de Québec se retrouve dans leur top 50, environ à la 22e place. Leur top 1 est bien sûr St-Bruno, parce que selon eux, les habitants font pitié !
Les Trois Accords ont interprété plusieurs de leurs grands succès ce soir-là enchainé avec plusieurs chansons de leur dernier album et de J’aime ta grand-mère. On a eu droit à Lucille, Grand Champion, Tout nu sur la plage,St-Bruno et Bamboula, entre autres.
Superbe belle interprétation de la chanson Saskatchewan en version acoustique a capella. Les membres du groupe ont quitté la scène pour se rejoindre sur la mezzanine. Doux moment où d’ailleurs le chant du public enterrait le chanteur.
Enfin, en rappel, ils ont repris le thème du début de spectacle en disant : Bonsoir Québec !
Spectacle plus que réussi pour Les Trois Accords.
Une supplémentaire est prévue le 12 novembre 2016 à l’Impérial Bell pour ceux qui les auraient manqués.
Première partie
El Mariachi Los Trovadores s’est chargé de réchauffer la foule avant la tête d’affiche de la soirée. Le groupe a complètement séduit le public en jouant des chansons classiques mexicaines. Les spectateurs ont pris plaisir à danser et à chanter avec les trois Mariachis.
Galaxie a été le troisième groupe à se produire sur la nouvelle scène du Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco le 8 avril dernier !
C’est le micro bien bas, fidèle à son habitude, que Langevin a fait des « fentes squats » toute la soirée en chantant et en jouant de la guitare.
C’est avec la pièce titre de leur plus récent album, Zulu, qu’Olivier Langevin et ses acolytes sont embarqués sur scène. Il n’aura fallu que de 10 secondes, et j’exagère, à la foule pour lever les bras en l’air et danser avec intensité sur cette pièce et sur toutes les autres du spectacle sans relâche.
Les musiciens ont beaucoup échangé entre eux, mais aussi avec le public malgré un peu de bourdonnements des gens pas mal sur le « party » qui discutaient dans la salle. Cela n’a toutefois pas empêché le public d’avoir du plaisir avec la gang de Galaxie.
Cette soirée-là, j’ai vraiment senti une ambiance de « on s’amuse et on oublie demain », si vous voyez ce que je veux dire. Une soirée où tout est permis, où les vieux se mélangent aux jeunes, où les artistes deviennent nos grands « chums », bref, une soirée où s’installe une légèreté de vivre et une envie de se laisser bercer, ou plutôt brasser, par le rock.
L’un des bons moments du spectacle a certainement été le bout ou le claviériste, François Lafontaine, s’est amusé à nous parler en « robot » en modifiant sa voix avec ses instruments. Ce qui s’est dit pendant ces cinq minutes-là ne se dit pas hors contexte. En fait, je pense que même le groupe ne s’en rappelle pas tellement que c’était des niaiseries.
J’avoue que, en allant voir Galaxie, je m’attendait à débuter ma soirée du bon pied, mais jamais à ce point-là! J’espère vraiment les revoir en Mauricie bientôt.
Les groupes en tournée ne choisissent naturellement pas toutes les dates et certaines dates de tournée, si on veut optimiser, tombent un lundi malheureusement. En général, le même concert pourrait être donné à guichets fermés un soir de fin de semaine et devant une assistance éparse en tout début de semaine, sans que ce signe soit un gage de qualité (ou absence de) du groupe qui performe. C’est exactement ce qui est arrivé à la très réputée formation rock-métal-bizarroïde américaine Torche, qui était de passage à l’Anti, pour une des dates de la tournée qu’ils font en conjonction avec Wild Throne. Pour l’occasion, le promoteur avait demandé à une formation de Québec d’ouvrir les festivités, comme c’est souvent le cas, et il avait judicieusement choisi un tout nouveau groupe à cet effet, un dénommé Osvaldo. Je dois avouer de but en blanc qu’il aurait difficilement pu faire un meilleur choix, le groupe était tout désigné pour accompagner les deux groupes en tournée, pour différentes raisons, notamment le style, les influences du groupe et le niveau de qualité général de leur prestation, qui était très solide.
Osvaldo, c’est le nouveau projet de petits gars de Québec. C’était peut-être son premier show, à Osvaldo, mais les quatre gars qui en sont les membres cumulent près d’un demi siècle d’expériences musicales variées et ont fait de la scène avec des projets préalables, notamment le défunt groupe Mountains Unfold, qui a fait ses adieux à la scène durant le Festival OFF 2013 et dont trois membres se retrouvent dans Osvaldo, soit Luc Barrette (guitare), Hugo Ouellet (batterie) et Phil D’Amours (vocaux). Le quatuor est complété par le bassiste Alex Landry, qu’on a pu voir sévir et servir des basses fréquences au sein des groupes locaux Albatros et Khan, entre autres. Les premières notes se sont fait entendre vers 20h15 et la formation a d’emblée mis les cartes sur la table avec une pièce d’introduction lente et lourde qui a fait comprendre à l’assistance relativement restreinte en début de soirée de quel bois ils ont l’habitude de chauffer. Très stylé et atmosphérique aux premiers abords, leur musique opère des changements brusques et un gros paquet d’idées invoquées pendant le processus créatif se ramassent raboutées lorsque la pièce est parvenue à la ligne d’arrivée, simplifiant la composition et accélérant la publication de leur musique. Lors que je leur demande pourquoi ils sont là, Landry raconte à la blague qu’ils ont voulu jouer pour entrer voir Torche gratuitement, parce qu’ils sont ben fans. D’autres groupes parus sur la légendaire étiquette Hydrahead doivent aussi figurer parmi leurs influences, notamment Botch. Au compte de leurs influences, le chanteur évoque aussi Coalesce, Oxbow, Sweep The Leg Johnny, liste à laquelle j’ajouterais Converge, Carmen Campagne et pour certains passages furtifs et dissonants, The Dillinger Escape Plan. La musique offre une ambiance sombre et chargée d’émotions, la tempo est la plupart du temps assez long mais les pièces sont ponctuées de phases plus accélérées et extrêmes, quelques blast beats se glissant ici et là dans leurs créations.La frénésie propre au grind et au powerviolence vient poindre à l’occasion, certains passages ralentis ont des airs de doom, la dissonance est également présente dans les riffs mais le tout est très bien dosé, donnant une très belle cohérence à des pièces qui ont parfois pourtant été montées comme des courte-pointe. Le résultat est somme toute vraiment épique, quelques moments hardcore ou post-metal viennent compléter le portrait, procurant une dose supplémentaire d’atmosphères authentiques et envoûtantes. On voit que c’est le projet de musiciens techniquement très capables, mais aussi, de mélomanes, parce que les influences sont rarement dissimulées mais le métissage auquel elles donnent naissance est authentiquement intéressant et novateur. Les vocaux, très sentis, oscillent avec vigueur entre le désespoir et l’indignation, pour les émotions transmises. Les faibles prétentions du groupe par rapport à son travail jurent avec le haut niveau de qualité qui est atteint, ce qui est assez rafraîchissant comme attitude, quoique ça peut presque prendre des allures de fausse modestie, parce que c’est pas mal bon. Extrême, varié et accessible à la fois, grâce surtout au niveau de qualité et aux gros riffs bien groovys qui nous forcent de temps à autre à hocher de la tête un moment, avant que la rythmique ne change. Le groupe fondé à Québec il y a environ six mois a un bandcamp pour présenter deux extraits, dont un qui donne une très bonne idée de leur son. Surveillez-ça, vous risquez d’entendre parler d’eux à nouveau avant la fin de l’année. Mieux encore d’ici là, écoutez ça en lisant la suite![bandcamp width=100% height=120 track=944720823 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]
Avec les oreilles qui bourdonnent encore un peu, j’ai regardé Wild Throne prendre place sur scène et offrir aux gens réunis sur place un beau mur de son aigu d’une trentaine de secondes en guise d’introduction, laissant préfigurer les vocaux du chanteur qui étaient souvent assez aigus aussi, allant jusqu’à flirter avec le glam rock et se rabattant sur le scream plus rarement que sur le vocal clean. Le groupe, originaire de l’état de Washington sur la côte pacifique américaine, fait d’ailleurs la part belle aux mélodies, la plupart du temps la dissonance ne fait partie de leur éventail sonore, mais certains moments assez extrêmes viennent ajouter de la variété et de la surprise à des pièces qui autrement seraient plus rock que métal. Excentrique et variée, leurs chansons font parfois appel à des séquences électroniques et à des beats glitch pour appuyer le batteur, qui n’avait pourtant pas vraiment besoin d’aide et donnait une leçon de sport aux mélomanes ébahis devant lui. Les influences semblent graviter autour de l’étiquette californienne Three-One-G, notamment Melt-Banana, An Albatross, Blood Brothers, mais doivent aussi inclure des trucs variés comme les Melvins, Everytime I Die, en plus de certainement inclure, surtout pour le vocal, The Mars-Volta, dont le nom est apparu sur quelques lèvres lorsqu’on commentait le concert ensemble après. La plupart du temps assez colorée, leur musique est appuyée sur le vocal excentrique du chanteur et les chevauchées rock qu’il crée avec son powertrio. Les chants peuvent être émotifs et racoleurs et la mélodie douce, puis soudainement, devenir rauques et accompagner du rock-metal qui groove sur des riffs gras, puis passer au emo-core et au math-core par moments. Le résultat est souvent assez accrocheur, pas mal impressionnant, mais fait parfois sourciller par rapport au mélange souvent inusité des styles. C’est pas nécessairement pop parce c’est formaté dans un genre particulier, mais plutôt parce que le niveau de qualité est assez haut, mais le côté commercial ressort parfois un peu trop, donnant toutefois l’occasion au chanteur de prouver sa polyvalence, en passant avec aisance du scream au clean. Certains moments extrêmement syncopés agencés avec un stroboscope créent une ambiance survoltée, maximisant l’effet mutuel de la lumière et du rythme. À la fin de la performance, on retient que le groupe est très solide mais qu’il a de drôles de goûts, que le melting-pot de genres auxquels le groupe fait appel est en soi plutôt original, mais le fait qu’un mélange presque toujours similaire se retrouve dans presque toutes les pièces donne l’impression que cette originalité a été transformée en formule toute faite, prête à être répétée. Quoiqu’il en soit, la performance fût agréable et très solide, disons qu’on comprend pourquoi quelqu’un leur a donné un gros contrat de disque, et aussi une belle surprise, même si c’était le groupe que j’ai le moins apprécié des trois.
Le dernier et non le moindre à gravir la scène de l’Anti en ce lundi soir, peu après 22h, c’est Torche, un groupe de Miami en Floride qui a su s’attirer la faveur des critiques, des mélomanes et des néophytes, pour son équilibre parfois précaire mais souvent réussi entre l’extrême et l’accessible. Le répertoire du groupe a évolué et des riffs de plus en plus accrocheurs se retrouvent dans leurs compositions. C’est leur plus récent album Restarter qui a constitué le matériel pour la majorité du set, dont les pièces «Minions» et «Annihilation Affair» étaient des moments forts. La musique de Torche, je crois que je la qualifierais de «métal pour adultes», pour diverses raisons, bien que l’appellation semble étrange a priori. Des gros riffs, des structures progressives, une insistance sur la mélodie, des thèmes diversifiés et intrigants pour les textes et un vocal qui reste clean la quasi totalité du temps. Le groupe passe avec aisance du plus lourd au plus léger, tout comme le prédécesseur Wild Throne, mais avec une beaucoup plus grande cohérence et un résultat esthétiquement plus intéressant. Leur show est pas mal de type «dans tes dents» même si le groupe est plus accrocheur que les deux précédents par essence. Juste avant une pièce qui semblait imiter «Thunderstruck» d’AC/DC, une des rares interventions parlées plus soutenues du chanteur nous a appris que le groupe en était à sa première visite et qu’il ne s’attendait pas à un accueil aussi chaleureux de la part du public, pour un lundi soir en compagnie d’un groupe qui leur rend visite pour la première fois mais dont la bonne nouvelle semble parvenue à leurs oreilles. La performance s’est déroulée toute en intensité, plutôt captivante et elle semblait au goût des gens sur place, pour qui le hochage de tête était obligatoire pendant la plus grande proportion du concert. Après une transition faite d’un mur de son assourdissant et insistant, la pièce avec le plus gros riff du show (les riffs sont pas mal tous gros mais celui là était encore plus gras) commence, puis viennent s’y poser des harmonies vocales graves et bien appropriées. La basse donne rapidement l’impression que le tissu de nos vêtements va se déchirer tellement la vibration est intense. Le son est demeuré impeccable du début à la fin, les tonalités de guitare qui font la marque de commerce du groupe demeurent toujours très riches et la dernière pièce était tellement badass qu’elle dispensait le groupe de s’offrir en rappel. J’ai profité de l’occasion pour aller me faufiler dans mon lit, clôturant un cycle de concert amorcé huit jours plus tôt, au même endroit, pour le concert de Sarah Neufeld et poursuivi par Misc au Cercle, quatre soirs des Nuits Psychédéliques à Méduse et une virée au Club Soda à Montréal pour voir quelques uns des groupes invoqués plus haut comme influences de Wild Throne (Melt-Banana et les Melvins).
J’ai malheureusement oublié mon petit appareil photo compact et n’ai donc pas pu prendre de photos du concert, ce qui m’a forcé à me rabattre sur différentes images d’archive cueillies ici et là sur la toile, moins journalistiques par rapport à l’évènement rapporté, mais plus jolies que celles que j’aurais prises.
Cette année, la troisième édition des Nuits psychédéliques de Québec prenait place à la Salle Multi de la Coopérative Méduse plutôt qu’au Cercle. Pour les néophytes, le festival offre une multitude de groupes de musique dont le but est de créer une atmosphère planante et, bien entendu, faire découvrir des artistes aux styles éclectiques et hors du commun. Une soirée découverte s’annonçait à moi étant donné ma première participation aux Nuits Psychédéliques et de ma méconnaissance des groupes présents. Soulignons chaleureusement la participation de monsieur Lance Gordon de Mad Alchemy (San Francisco) qui se chargeait des effets visuels hauts en couleur. Les photos parlent d’elle-même!
Pang Attack
C’est le trio montréalais constitué d’Alex Hackett (guitares, voix), Yann Geoffroy (batteries) et Dave Clark (claviers, basse) qui se chargeait d’ouvrir cette troisième édition. Jouant dans le post-rock atmosphérique que certains qualifient de «shoegazing», le groupe se démarque de par la clarté de leur son et des effets électro précisément dosés. Live, Dave Clark délaisse sa basse pour plutôt s’occuper du synthétiseur, substitut de choix pour créer l’ambiance onirique de Pang Attack.
Rishi Dhir
Le chanteur de la formation indie rock canadienne Elephant Stone, Rishi Dhir, était en formule solo ce soir, accompagné de sa sitar. Nu-pied sur son tapis, sirotant son verre de vin rouge, Dhir s’introduit en pinçant les multiples cordes de son instrument ébahissant. La foule est rivée sur ce point central sur scène. Jusqu’à la moitié de sa prestation, il nous offre un jeu traditionnel envoûtant, frôlant le mysticisme. Vers la fin, Dhir module le son de son instrument pour ajouter un rythme électro bouclé à son jeu. Peu de temps suffit pour faire danser les spectateurs sur l’air très semblable à New Order – Blue Monday. Très intéressant de voir la polyvalence du musicien.
Buck Gooter
Le duo américain Buck Gooter (Terry Turtle, guitar – Billy Brat, vocal et percussions) fait une entrée fracassante sur scène, diamétralement opposé au spectacle précédent. Tandis que Turtle joue sur une guitare sèche distortionnée, Brat rugit dans son micro tout en harmonisant les diverses percussions. Champion de la présence sur scène, ce dernier lance des regards maléfiques tandis qu’il assainit de violents coups de pied dans ses chimes, clochettes autour du cou. Côté musical, on se rapprochait d’un mélange punk trash des années 80 fusionnées à du new-wave. Ce fût quelque peu cacophonique, mais très divertissant!
Yonatan Gat
Une petite scène se glisse discrètement au milieu du parterre après Buck Gooter pour faire place au trio new-yorkais. À travers les spectateurs attentifs se glissent les musiciens qui grimpent vers leurs instruments. Yonatan Gat lui-même nous annonce que nous nous apprêtons à «vivre un rituel ancestral»! Nous avons droit à une introduction de guitare au caractère très surf rock, suivi d’une impressionnante rythmique à la batterie. En effet, le tempo accéléré dans un style jazz aléatoire du batteur superposé aux douces mélodies californiennes donne un effet psychédélique remarquable. Les lueurs rouges et vertes des projecteurs laissaient entrevoir l’expression des musiciens en sueur qui semblaient vivre un état second. Toutefois, j’ai été déçu du son à peine audible de la basse. De plus, j’ai eu l’impression, après 30 minutes, que la musique était répétitive et chaotique, entre autres due à la présence permanente des percussions hyperactives.
SUUNS
Le groupe rock électro montréalais tant attendu, Suuns (Ben Shemie, Max Henry, Liam O’Neill, Joseph Yarmush.) était présent cette année et nous présentait leur album fraîchement pressé Hold/Still. Il n’a suffi que de peu de temps pour que la foule, sous l’emprise du rythme, se mette à danser et chanter. Le groupe nous fait découvrir quelques pièces de leur nouvel opus avec entre autres UN-NO, Resistance, Translate et Brainwash, mais remonte également à Zeroes QC avec Arena et Up Past The Nursery. Les passages plus lourds se sont fait ressentir chez les spectateurs par des slams et du bodysurfing. L’ambiance était festive! Bref, une performance impeccable de l’artiste, qui fut pour moi le coup de coeur de ma soirée. Mon seul regret c’est de ne pas avoir connu ce groupe avant!
Moon King
Tandis que la plupart des spectateurs ont quitté les lieux après SUUNS, les plus curieux sont restés pour voir la dernière prestation du jeune groupe torontois composé de Maddy Wilde et Daniel Benjamin. Malgré l’heure tardive, les gens restant écoutaient attentivement les premières pièces indie-rock dreampop. Côté scène, Benjamin semble avoir de la difficulté avec le volume de son clavier à quelques reprises. De notre côté, le son est plus qu’agréable. Les gens se mettent à leur aise en dansant dans l’espace vacant au fur et à mesure que le spectacle avance. La voix de nymphette de Wilde s’agence à merveille avec le côté éthéré que procure leur style. Dommage que la foule se soit dissipée tout juste avant leur représentation.
C’est donc vers 2h00 que les dernières notes de Moon King résonnent dans la Salle Multi. Incroyable expérience de mon côté! Autant mes sens auditifs que visuels ont été comblés. Encore une fois, l’orchestration fantasmagorique des effets visuels par Mad Alchemy a été un ajout tout à fait extraordinaire! J’appréhendais une monotonie des styles musicaux aux clichés psychédéliques, mais j’ai été surpris du contraire. J’aurais cependant respecté la recette traditionnelle de mettre la tête d’affiche en dernier. Je trouve que c’est un manque de respect qu’une grande partie des spectateurs aient quitté après SUUNS, d’autant plus que je trouve cela triste pour l’artiste. J’y retournerai à coup sûr l’an prochain, quitte à planifier mes congés d’avance!
Consultez ici les superbes photos que Jay Kearney, photographe chez nous, a pris pour le compte de l’organisation des Nuits Psychédéliques et que le festival nous permet de présenter à nouveau.
Il était attendu, ce retour des Soeurs Boulay à Québec. Et mercredi dernier, si vous cherchiez un moment pour expliquer le phénomène qui entoure Mélanie et Stéphanie, il fallait être à la salle Octave-Crémazie du Grand théâtre de Québec pour avoir une image parfaite d’une grande communion.
Le dispositif scénique très sobre (quelques lampes et cabanes miniatures accrochées sur des fils qui surplombent la scène et c’est à peu près tout) laissait vraiment toute la place aux deux soeurs et au talentueux multi-instrumentiste Gabriel Gratton, chargé de jouer tous les instruments qui ne pouvaient être joués en même temps par les deux jeunes femmes. L’accent est mis sur le contenu du spectacle.
Et là, quel contenu : chansons que la salle connaît par coeur, interventions rigolottes, participation du public, alouette, tout est si bien dosé qu’on s’étonne de trouver ces deux femmes-là d’un naturel désarmant. Dès les premières notes des Couteaux à beurre, nous voilà accrochés aux lèvres des deux belles qui ne tardent pas à nous donner des frissons avec leurs harmonies vocales si parfaites et leurs chansons chargées d’émotions de toutes sortes.
Les chansons, tirées des deux albums et du EP, s’enchaînent majestueusement.
Chaque bloc de chansons était ponctué d’interventions rigolotes qui n’ont pas manqué de faire rire aux larmes non seulement les spectateurs, mais aussi Mélanie et Stéphanie, qui ont profité de l’occasion pour faire d’un de leurs spectateurs un running gag. Un certain Jacques. Vous en avez probablement entendu parler.
De mon côté, j’ai pu vivre au je comment on se sent quand on devient la tête de Turc de ces deux (très gentilles) jeunes femmes. Tout ça parce que je préfère être l’aîné de la famille! Disons seulement que j’ai entendu mon nom très souvent pendant les interventions. J’ai dû faire beaucoup de mal à Mélanie… la cadette!
N’empêche que vers la fin du spectacle, je suis monté sur scène pour jouer du pipeau. OUI, OUI, DU PIPEAU. Et si je me fie à la réaction du public (une ovation, rien de moins), mon solo de pipeau a été fort apprécié. 🙂
… mais pas autant que cette reprise de Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion, ramenée dans l’univers des soeurs Boulay, cette chanson-là est magnifique. Oui, oui, magnifique.
Le spectacle s’est terminé sur les pièces-canons des deux artistes, et ce, au plus grand bonheur des spectateurs, maintenant debout, chantant à l’unisson.
Ça nous a valu non pas un, mais deux rappels, dont une toute nouvelle chanson pour nous dire au revoir. Nous nous sommes tus, nous avons écouté, les oreilles grandes ouvertes une fois de plus, puis nous avons poussé quelques soupirs d’admiration avant d’applaudir à tout rompre.
J’ai-tu le droit de dire que j’ai hâte de les revoir cet été? On les invite à une session acoustique avec des pipeaux? 😀
Rosalie Ayotte
Elle n’a que 15 ans, mais sacrement, cette jeune femme L’A. La voix, l’attitude, les chansons, elle n’a pas grand chose à peaufiner avant de pouvoir éclater. Ses chansons, coulées dans le folk, n’avaient rien à enlever à personne. Une belle voix un peu grave, comme celle de Vivianne Roy (Laura Sauvage), une âme écorchée vive, sérieux, tout y est!
Merci les Soeurs Boulay pour cette magnifique découverte. Quelque chose me dit qu’on va la revoir bientôt.