Pour pouvoir se mettre à l’œuvre et manier « effectivement »,
c’est-à-dire se « perdre »
dans le monde d’outils, le Soi-même doit
nécessairement s’oublier
– Heidegger
La critique de spectacles est un art dépassé. Vulgaire guerre de clics pour faire plaisir à deux ou trois artistes indépendants un peu mauvais mais pas trop.
Vous comprendrez évidemment que je suis allé voir des spectacles, section VIP, et que j’ai osé dépasser la critique musicale contemporaine. J’ai osé la métacritique, soit la critique de l’expérience, de l’affectivité et de l’intériorité.. Une critique osant l’oubli de ses référents culturels et de soi. Surtout l’oubli de l’être. Faisant ainsi mon grand post-critique, je me suis oublié. Et j’ai oublié les concerts que j’ai vu. Voici donc une récapitulative romancée de mon expérience interne, question de dépasser un peu mes contemporains. Question d’être à l’avant-garde.
Cette aventure s’étale sur deux spectacles. À l’un j’étais ivre, et au second, j’étais musicien. Dans les deux cas, une situation non-recommandable pour bien faire son travail de journaliste culturel impartial. Oups.
Je les aime beaucoup, ils sont bons, ils sont gentils, ils ont une Space Station de Digitech. Mertin et Gabriel sont énergiques, hilarants et généralement très appréciés par le public, sauf peut être les quelques parents qui comprennent un peu moins. L’expérience CBRAE est complète, et on retourne dehors fumer une cigarette avec la conviction qu’on doit manger plus de légumes.
Mais sérieusement j’étais vraiment très nerveux, peu attentif et j’écoutais d’une oreille en vomissant de l’autre. Les pièces, tirées principalement de leur album Anti-Vague, se succèdent dans un vent d’extase étrange. Ils invitent même l’ami PL chanter le hit Nouveau Document sur scène. Gros fun, gros stress, mais pourquoi es tu nerveux comme ça Simon? Est-ce ton énervement naturel, ou se passe t’il quelque chose de plus?
Le problème avec La Fête c’est que c’est moi à la guitare. Je vous parlerai donc de mon expérience. L’intériorité pi toute, on en jasait tantôt! Comme j’ai dit, évidemment j’étais sur le gros nerf, le projet est nouveau, c’est le troisième spectacle à notre actif. Je me fais confiance, blindé devant un mur d’ampli et une petite station spatiale de pédales. J’ai un haut-parleur qui lâche juste avant le show mais bon, ça sert à quoi. c’est une question rhétorique. ça sert à rien les hauts-parleurs, on les arrange simplement sur scène pour faire beau.
Le son est cool, j’ai du plaisir, je ne suis pas saoul. Il y a tout de même un moment dans le spectacle où j’ose attraper une bière entre mes dents pour la caler adroitement, mais bon, c’est pour le show biz. Ça et puis déposer doucement un ampli dans la foule et grimper nonchalamment sur la grosse caisse. show biz. Jean-Michel Letendre-Veilleux fait aussi dans l’intensité aux basses fréquences alors qu’Antoine Provencher danse beaucoup derrière les micros et les guitares et que Samuel Gougoux danse un peu derrière sa batterie.
J’ai fini la soirée au Jos Dion beaucoup trop tard et j’ai dormi sur un des divans du Pantoum avec mon manteau comme couverture. Mais avant ça j’ai vu Fet.Nat. woo.
plus gros oeuf du monde: 2,59kg poulet moyen: 2,63kg
On ramasse notre matériel, on fait de la place. Ils s’installent. Séquenceur, deux caisses claires, attirail impressionnant de pédales d’effets, slogans cartonnés, DL4. La transe se prépare, la foule, maintenant compacte, survoltée, se prépare à boire les mots de JFNo.
Chanteur, ex-mascotte, homme à tout faire. Il en fait beaucoup déjà, mais il n’est pas seul. Les rythmes d’Olivier Fairfield (Timber Timbre, Last Ex, La Mort à La Mode, J’envoie) sont déjantés, irréguliers, mais toujours fondamentalement groovys et dynamiques. Sérieusement un des meilleurs percussionnistes que j’aie eu le plaisir de voir jouer. Il en manque deux, la section mélodique du lot. Linsey Wellman (Kobo Town, Craig Pedersen Quartet)s’inspire des grands du no-wave et du free jazz et nous donne un exercice de respiration continue constant. Inébranlable. Composant en contrepoint avec les guitares aiguisées, haletantes et les échantillonnages de Pierre-Luc Clément (J’envoie).
Je vous le dis : il faut encore porter en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je vous le dis : vous portez encore un chaos en vous
– NIETZsCHE
le chaos.
Bon, c’est ici que ça dégénère par contre. Je suis allé voir quelque chose il y a quelques semaines. C’était Renard Blanc et Les Avalés. Je sais pas ce qui s’est passé. En ce moment, j’ai un café, on est le matin, j’écoute l’excellent nouvel album de Frankie Cosmos et j’essaie de me souvenir du spectacle. Ça ne fonctionne pas du tout. C’était le 4 mars. Maudit.
Les Avalés lançaient Jean-Denis Vol.1, l’album le plus sous-apprécié de l’année.
Assumons à 100% la métacritique et lisons ensemble des extraits de mes notes de la soirée. Êtes-vous prêts?
le truc c’est que Renard Blanc utilisent la même guitare que William de feu-Nimbes. ouf la pertinence.
C’était bon Renard Blanc, je m’en souviens un peu. Et Empire Onirique est franchement excellent.
ça commence à se corser on dirait. Tout ce que je sais c’est que j’aimais bien les basslines. Je pense que la chanson parlait de sexualité aussi. Et ça sonnait comme du Neu!? Pas mal, je suis capable de sortir des référents culturels quand mêmej’abandonne. merci de m’avoir lu. je vous aime.
illustrations botchées par Simon Provencher.
à venir: Métacritique de la Raison Pure
Métacritique des Tubes
C’est un Colin Moore tout sourire qui s’est présenté à la shop du Trou du diable le samedi 20 février en compagnie de « The Vetherans» soit Ryan Battistuzzi (Yesterday’s Ring) Vincent Peake (Groovy Aarvark/Grimskunk) et Skippy (Roadbones). Sa voix rauque rappelant les rockeurs des années 70 et 80 a tôt fait de charmer le public qui s’était déplacé en grand nombre à Shawinigan.
Sur album, les chansons de Colin Moore sonnent plutôt country-folk, mais lorsque l’on assiste à un spectacle tel que celui-ci, on a plutôt droit à quelque chose de rock. On peut deviner que la participation des trois musiciens y est pour beaucoup. Ce spectacle n’avait donc rien à voir avec celui qu’il avait présenté au Gambrinus le 10 novembre 2015 en version solo. En contrepartie, Moore nous offre également des moments plus acoustiques où il s’accompagne seulement de sa guitare et de son harmonica.
Très généreux sur scène, Colin Moore a présenté autant des pièces de son dernier album Heart of the Storm, datant de 2012, que de celui pour lequel il travaille présentement. Il a également fait quelques morceaux de son premier opus Leaving Home parût en 2010 sous l’étiquette Indica Records. Le public a donc été servi et a eu droit à un spectacle très long qui lui a permis de découvrir l’étendue du talent du jeune Montréalais.
Quelle soirée bouleversante hier soir au Grand Théâtre! Avant de se lancer dans le récit de cette oeuvre d’art, revenons sur l’aventure Seul au piano de Pierre Lapointe. L’an dernier, le chanteur populaire (c’est lui-même qui le dit) nous proposait une version plus sobre de son catalogue sur Paris Tristesse. Cet album mélancolique et seul au piano était présenté au public de Québec pour une dernière série de représentations. Revisitant ses grands succès et ses pièces lyriques moins connus, sans oublier quelques reprises, le chanteur a su nous hypnotisé avec son instrument. Retour sur une soirée musicale sans faille.
Dès le lever du rideau à huit heures précises, Pierre Lapointe se dirige vers son piano à queue placé devant un grand champ de lutrins vides. C’est dans cet univers très mystérieux que l’artiste se lance dans une mise en garde face à son oeuvre triste. Après ce court discours, nous entrons dans l’atmosphère de Paris Tristesse. Ce spectacle prend un sens très introspectif. Nous sommes collés aux paroles de Lapointe ainsi qu’aux mélodies de son instrument de prédilection. Tu es seul et resteras seul lance le bal de la déprime. Dès la première pièce, nous sommes dans une salle presque toute noire, seul un faisceau de lumière éclaire l’artiste. Le travail exceptionnel d’Alexandre Péloquin aux éclairages est digne de mention. Tout au long du spectacle, les éclairages nous ferons entrer dans des atmosphères différentes selon les pièces.
Pierre Lapointe présente Paris Tristesse à Trois-Rivières (photo d’archives). Crédit photo : Izabelle Dallaire
L’acoustique est aussi excellente dans la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre. Francis Beaulieu au son fait un excellent travail dès les premières notes du chanteur. Ce dernier a d’ailleurs une voix sans aucun défaut. Après avoir effleurer Les lignes de ma main avec brio, nous sommes projeter dans une magnifique interprétation de Nu devant moi. Certes, Punkt! est mon album favori du chanteur, je suis peut-être un peu biaiser, mais j’ai l’impression de redécouvrir le catalogue de Pierre Lapointe après chaque chanson du spectacle.
De plus, un concert seul au piano permet à un artiste de ressortir certaines pièces moins propices au full band. C’est le cas de Au 27-100 rue des Partances, de l’album Laforêtdesmal–aimés, qui fête ses 10 ans cette année. Une ovation sera d’ailleurs offerte par le public suite à l’interprétation de ladite chanson.
Je dois féliciter la discrétion et l’écoute du public qui sont exceptionnelles. En effet, les spectateurs sont toujours silencieux et attentifs aux paroles du chanteur. Le but est de vivre l’expérience proposée à fond. Fermer les yeux, écouter et vivre la musique jusqu’à ce qu’une boule se forme en soi. C’est ce que j’ai vécu hier soir avec la salle comble du Grand Théâtre. Heureusement, Pierre Lapointe coupait, d’une façon très drastique, la tristesse avec divers monologues humoristiques directement tiré des Bobos du mille-end.
Quelques pièces ont provoqué de fortes réactions auprès de l’auditoire tels que Tel un seul homme ou encore Le lion imberbe. La reprise d’Elisapie Isaac, Moi Elsie, était magnifique. Le trio proposé en conclusion était exceptionnel : Nosjoiesrépétitives, La plus belle des maisonsetJe déteste ma vie. Interprété avec une férocité dans la voix, Pierre Lapointe nous fait presque verser une larme tellement le propos et le contenant sont puissants.
En rappel, nous avons droit à une version revisitée d’une chanson que Lapointe n’est plus capable de jouer tellement il est « tanné ». Pour faire plaisir au public, Deux par deux rassemblés est offerte en version mimée pour les enfants de 4 à 8 ans. Quelle belle façon pour un artiste de jouer des pièces attendues du public, mais qui ne représentent plus aucun plaisir pour lui. Le public a chanté avec Pierre Lapointe et riait aux éclats lors des mimiques. Juste avant de nous quitter, il nous offre une reprise de Léo Ferré : C’est extra! Une belle conclusion jouée encore une fois avec une férocité inexplicable.
L’émotion est encore palpable en moi au moment d’écrire ses lignes. J’ai vécu une expérience inoubliable avec un artiste d’un grand talent. Un concert à voir absolument.
Pierre Lapointe remet ça ce soir au Grand Théâtre… mais c’est complet ! Pour le revoir, il faudra se rendre à Lachine, Sorel-Tracy, Cowansville ou Ste-Agathe-des-Monts pour l’ultime représentation de Paris Tristesse le 7 mai prochain.
C’était la GRANDE (majuscule très assumée) finale du Cabaret Festif! de la relève. Une finale attendue, relevée et qui demandait un agrandissement de la Salle multi de l’Hôtel Le Germain Charlevoix dans la belle Baie-Saint-Paul (mon orgueil de gars de La Malbaie en prend un coup). Marco et les Torvis, qui avait été choisi par le public, était de la partie en compagnie des gagnants des prix du jury des trois soirées préliminaires : Maxime Auguste,Lydia Képinski et Gab Paquet. Avant de m’avancer vers mes commentaires, j’aimerais être honnête avec toi, lecteur assidu, et te dire que j’ai un biais : j’ai déjà vu trois des quatre finalistes en spectacle (Gab Paquet est le chanceux que je n’ai pas vu). Donc IL SE PEUT (majuscule assumée, encore) que je soit plus exigeant ou « sévère » dans mes commentaires, ou plus bref. Je vous invite donc à consulter mes dernières critiques du Cabaret Festif! afin d’avoir plus de chair autour de l’os.
C’est l’invité de la soirée, Émile Bilodeau (gagnant de la dernière édition, d’ailleurs), à qui on offre de partir le bal. Une sorte de mise à jour pour le public averti et fidèle du concours afin de prendre des nouvelles et de savoir où est rendu l’artiste gagnant de l’édition 2015 dans son parcours. Dans le cas de Bilodeau, il est signé chez Dare to Care et prépare un album avec Philippe B qui sera sur les tablettes en septembre (environ) selon le principal intéressé. Rien de moins! Quant à la prestation, nous avons bien sûr eu droit à quelque chose de simple, mais énergique et bon enfant puisque l’arme de précision d’Émile Bilodeau est bien sûr son humour, parfois naïf, parfois tranchant, qui nous aide à rapidement s’attacher à lui. Des transitions sympathiques entre chacune des pièces où, de par son interaction avec la public et sa présence scénique, nous donne l’impression qu’on le connaît déjà beaucoup. Il nous gratifie de nouvelles pièces, dont America qui accroche rapidement et surtout, qui est marqué par une amusante tentative de rap, en prenant bien soin de moquer des clichés de ce style musical au passage. Bref, une prestation solide et qui nous donne l’eau à la bouche quant au produit final qui nous sera présenté cet automne.
Marco et les Torvis, chouchous du public, sont ensuite montés sur scène avec leur machine bien huilée. Cette « machine » a commencé comme à leur dernière présence, ce que je trouvais un peu décevant (dans le contexte que j’ai exprimé si haut) : transitions entre les deux premières pièces assez semblables, mêmes « chorégraphies », mais sans en être moins efficace. Simplement, c’est une preuve que le groupe est prêt et que celui-ci prend au sérieux chaque prestation puisque l’intensité de celle-ci n’a pas diminué par rapport à sa dernière apparition. Par contre, c’est quand ils ont « cassé » leur chanson Grand Galop (une vibe western-spaghetti très amusante) que la magie a opéré, puisque nous avons pu voir un groupe sortir un peu de sa zone de confort. On les a sentis un peu plus nerveux, un peu plus humains. La chimie entre les membres du groupe a pu vraiment transparaitre et surtout le plaisir de ceux-ci, surtout lorsqu’ils ont conclu avec une pièce a capella (hormis la guitare et la contrebasse). Marco et les Torvis ont osé, et ce fut payant puisqu’ils sont repartis avec les prix de la tournée Charlevoisienne (qui sera sûrement couverte par écoutedonc.ca, hein Jacques? [NDLR : Tu te proposes, Simon?]) au cours de l’année 2016 et celui de l’Ambassade Culturelle de l’Outaouais pour une prestation rémunérée dans leur programmation 2016-17.
C’est au tour de Maxime Auguste, gagnant de la troisième et dernière soirée de qualifications, d’entrer sur scène par la suite. Lui et sa charmante nonchalance. Maxime Auguste nous offre les mêmes chansons, dans le même ordre qu’à sa dernière prestation. Il semble aussi un peu moins « dedans’ », si je peux me permettre l’expression : plus bref, moins dynamique dans sa nonchalance : il l’assume moins, fait moins partie d’un personnage et plus d’un laisser-aller, en quelque sorte. À sa défense, le public était beaucoup plus tranquille durant sa performance et cela l’a peut-être affecté. Néanmoins, une des forces de Maxime Auguste (qu’il ignore peut-être), c’est son charisme ainsi qu’une présence sur scène clame et posée qui nous font rapidement entrer dans son univers, sourire en coin et sans gêne. Même si cela ne parait pas d’emblée, le personnage scénique créé par Maxime Auguste se nourrit peut-être un peu trop de l’énergie du public, ce qui fait en sorte que cette performance fut un peu moins satisfaisante que celle de la soirée de qualifications. Mais il reste que ses textes sont faciles d’accès, sans être abrutissants, ce qui permet à ses chansons de parler à un vaste public et à divers degrés et c’est sûrement un des raisons pourquoi Maxime Auguste à remporté le prix du Festival de la Chanson de St-Ambroise, c’est-à-dire une participation sans audition au concours.
Une Lydia Képinski plus nerveuse que la dernière fois (obviously) se présente sur scène afin de tenter de jeter le même sort au public que la dernière fois; elle a rapidement charmé les spectateurs puisque Lydia (si j’peut me permettre de l’appeler Lydia) a beaucoup de charisme et elle le sait. Elle s’appuie sur celui-ci (et une excellente répartie) afin de se sortir des impasses et pour se calmer. En effet, la nervosité lui a fait faire quelques fausses notes ici et là et quelques fins de chansons abruptes L’enchaînement de pièces relativement semblable à sa dernière prestation (hormis une nouvelle chansons, un beau clin d’œil à Charlevoix puisqu’elle l’a interprétée pour la première fois sur les planches du Domaine Forget) n’a pas nui, mais il m’a confirmé ses allures de Klô Pelgag en devenir (j’m’assumais pas, au début) puisqu’elle est trés imagées dans ses textes. J’ai apprécié qu’elle ne fasse pas semblant et qu’elle nous confirme qu’elle était là précédemment, dans ses transitions, et par le fait même (et indirectement) qu’elle nous confirme qu’elle a fait les mêmes chansons. Une petit touche appréciée, qui ne m’as pas fait moins apprécier l’effort. Et je ne fut pas le seul puisqu’elle a eu la chance de repartir avec les prix du Domaine Forget (première partie d’un artiste connue lors de sa programmation), une prestation rémunérés lors de l’édition 2017 du Festival de la Chanson de Tadoussac ainsi que le PRESTIGIEUX (majuscule PLUS qu’assumée) prix écoutedonc.ca, c’est-à-dire une entrevue, couverture médiatique, shooting photo, organisation d’une vitrine dans la ville de Québec [NDLR : En fait, mon Simon, on a bonifié un peu notre offre. Au lieu d’une petite vitrine, on pensait plutôt à une prestation rémunérée pendant nos festivités du cinquième anniversaire d’ecoutedonc. Avoue que ça torche ben plus, surtout que Lydia, c’est exactement le genre d’artistes qu’on aime couvrir : jeune, talentueuse, plein de potentiel, pis un band qu’on a bien hâte de rencontrer!]
C’est finalement Gab Paquet qui clos la compétition, lui qui a remporté le prix du jury lors de la première soirée. Il a mis le paquet (ouin, no pun intended). Du point de vue « spectacle », Gab Paquet « a mis le feu à Baie-Saint-Paul » (dixit Jacques Boivin) avec quelque chose de complet et, avec surprise, un certaine forme de structure narrative, un personnage assumé à 110 %, Gab Paquet possède la scène (ainsi que le parterre) et réchauffe un public plus que froid en un claquement de doigts pour que celui-ci saute, à pieds joints, dans son univers déjanté. L’univers de Gab Paquet est parsemé d’ironie et de second degré pleinement assumé, un méta-humour beaucoup trop conscient. C’est une version musicale des Feux de l’Amour, si ceux-ci comprenaient l’ironie de leur univers. En faisant des aller-retour de la scène au parterre, Gab Paquet interagit avec un public qui, bouche grande ouverte, est très consentant à se laisser séduire par le glorieux mullet de Monsieur Paquet. Une bonne chimie avec son groupe lui donne le loisir d’exploiter l’absurdité du monde qu’il crée dans la salle et ce, seulement avec quatre chansons. En fait, il connaît ses limites et travaille autour de celle-ci afin qu’elle ne semblent plus évidente aux yeux de la salle [NDLR : Gab Paquet n’a AUCUNE limite, mon Simon. AUCUNE!]. Papa Maman Bébé Amour restera gravé dans la mémoire du public, puisqu’un des talents de Mr. Paquet est de pondre des vers d’oreille, des refrain accrocheurs (voir abrutissants), mais Ô combien second degré et assumés.
Le grandiose spectacle de Gab Paquet lui a valu le grand prix du Jury, qui était composé de Christian St-Pierre (Coyote Records), Émilie Rioux (CHYZ) et Tanya Beaumont (CKRL) : une bourse de 5000$ de Sirius XM, une prestation rémunéré lors du Festif!, 1000$ de promo sur les ondes de CKRL, une tournée médiatique dans la région de Québec [NDLR : OH, ça veut dire qu’on va avoir Gab en entrevue! On a déjà plein d’idées, vous checkerez ça!] ainsi qu’une entrevue à l’émission Chérie J’arrive, une prestation acoustique & une formation sur la promotion radiophonique offerte par CHYZ. Le prix du public, remis au nom du public par Mickael Bergeron de CKIA et qui comprenait une bourse de 2000$ offerte par DERYtelecom, une prestation rémunérée lors de la 7ème édition du Festif! de Baie-St-Paul et 500$ de promo sur les ondes de CKIA, fut remis à Marco & les Torvis.
[NDLR : Nous devons remercier Anne-Marie Dufour et son équipe de joyeux drilles sans qui ce cabaret n’aurait pas lieu.]
Le FestVoix de Trois-Rivières nous titille depuis quelques temps avec l’annonce d’une nouvelle scène. On a appris ce matin que cette scène serait située dans le Hangar numéro 1 qui se trouve déjà sur le site du FestiVoix. Cette nouvelle scène, en collaboration avec lePort de Trois-Rivières, accueillera Les Voix Chorales. Il y aura des spectacles les samedis et dimanches à 10h avecLes Petits Chanteurs de Trois-Rivières, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap,Voxartet le Choeur Chanteclair.
La programmation de la Scène des Voix Multiples Belle Fibe a aussi été dévoilée en entier. On est heureux d’y retrouver des talents locaux tels queQW4RTZle 26 juin,Bears of legendle 1er juillet,Ingrid St-Pierrele 2 juillet etTire le coyotele 3 juillet. Il y aura aussi Steve Veilleux, Isabelle Boulay, 2Frères, Diane Tell et Patrick Norman sur la magnifique scène de la cour arrière du Monastère des Ursulines.
Pour vous rafraîchir la mémoire, consultez l’articlesur le premier dévoilement en février dernier.
Nous serons à la conférence de presse du 25 avril pour connaître les noms qui compléteront la programmation 2016.
Pour tout savoir sur les FestiVoix de Trois-Rivières, rendez-vous surwww.festivoix.com
Les photos de Jean-François Desputeaux:
Conférence de presse FestiVoix 2016. Crédit photo: Jean-François Desputeaux
Anne Boucher à la programmation. Conférence de presse FestiVoix 2016. Crédit photo: Jean-François Desputeaux
Thomas Grégoire, directeur général. Conférence de presse FestiVoix 2016. Crédit photo: Jean-François Desputeaux
Conférence de presse FestiVoix 2016. Crédit photo: Jean-François Desputeaux
Le 11 mars dernier, les Bears of legend sont apparu sur scène et on a tout de suite senti une complicité s’installer entre eux et le public. Le public, qui était composé de gens de partout en Mauricie, comme a pu le constater David, le chanteur, en lançant à voix haute les noms des villes et villages ! La magnifique salle J.Anthonio Thompson était pleine à craquer et les gens semblaient attendre ce moment depuis longtemps, de voir ses ours monter sur l’une des plus grandes scènes de la ville.
Le groupe, composé de David Lavergne, Christelle Chartray, Jean-François Grenier, Guillaume Grenier, Jacynthe P. Morand, Francis Perron et Claudine Roy, a sorti son premier album en 2012 et nous est arrivé avec un deuxième en 2015, Ghostwritten chronicles, qui a quasiment été joué en entier lors du spectacle.
Ce soir-là, je peux vous dire que, pour les avoir vus souvent en spectacle, David semblait particulièrement émotif et tout a pris son sens quand il nous a expliqué que sa fille de quatre ans venait le voir pour la première fois en spectacle. Visiblement ému de cela, mais aussi du fait que la plus grande salle intérieure de la ville affiche complet, il a lancé « Merci d’être avec nous, c’est tout à votre honneur, car à Montréal on ne pourrait pas faire une grande salle comme ça. Merci de nous suivre ».
Depuis la première minute du spectacle, j’ai remarqué des micros placés en arrière, mais avec personne derrière. Jusqu’à l’entracte, je me suis demandé quelle surprise nous attendait. C’est au retour de la pause qu’une trentaine de personnes faisant partie des Petits Chanteurs de Trois-Rivières ont pris place pour accompagner les chansons de la deuxième partie. Le public ne s’est pas gêné pour offrir quelques ovations au groupe et aux Petits Chanteurs de Trois-Rivières, pour les remercier de ce beau cadeau, mais aussi parce que la magie qu’il y avait sur scène était unique. On s’est vraiment senti choyé de vivre ce moment !
Tout au long du spectacle, Claudine et David se lancent des regards complices et se jouent des tours, qui semblent bien ravir le public puisqu’ils sont très comiques. On redevient plus sérieux quand David nous explique toute l’idée psychologique derrière l’écriture du dernier album, lui qui a étudié dans ce domaine à l’Université. Il termine son discours en disant que « La musique c’est thérapeutique. Continuez d’être curieux et investissons dans la culture ».
Le spectacle se termine en rappel avec la chanson Hell No de façon acoustique avec tous les membres rassemblés en avant de la scène, avec les Petits chanteurs de Trois-Rivières derrière. C’était un moment magique qui m’a donné d’énormes frissons et qui a placé un sourire indélébile dans ma face pour le reste de la soirée.
Le tout petit Fou-Bar était rempli à capacité (et plus encore) pour le lancement ma foi fort attendu du premier album complet de L’Octopus, alias Claudia Gagné, qui était visiblement émue de toute l’attention portée à son projet.
Nous étions donc une belle petite foule massée devant le trio (Claudia Gagné, Hugo LeMalt, Daniel Hains-Côté), qui a interprété les belles compositions de Claudia avec un plaisir contagieux et une écoute ma foi fort surprenante pour l’heure du 5 à 7!
Musicalement parlant, le folk de Claudia a fait mouche : elle réussit à se démarquer du lot avec des chansons douces, mais très rythmées, qui lui donnent un son unique. De vraies tounes de bassiste qui font fort bien accompagnées par la batterie de Hains-Côté. De son côté, LeMalt fait comme d’habitude, il torture doucement sa guitare et complète à merveille la personne qu’il accompagne.
Nous sommes tous repartis le sourire aux lèvres. C’était un lancement des plus réussis et nous avons bien hâte de voir jusqu’où pourra aller L’Octopus avec cet album (le plus loin possible, on l’espère).
Des spectacles seront annoncés TRÈS bientôt, mais en attendant, on peut vous confirmer celui du 9 juin au Cercle, en première partie de Julie Blanche. Deux univers qui vont tellement bien se compléter!
Le 24 mars dernier à L’Anti bar et spectacle de Québec avait lieu le quatrième spectacle de la tournée de Grimskunk avec Lubik, ainsi que le lancement, en formule 5 à 7 de leur bière officielle par les brasseurs de chez HopEra.
Lubik
Pour réchauffer une foule, c’est à se demander s’il y a plus efficace que Lubik! Ayant laissé sa guitare de côté pour des raisons médicales, le chanteur Alexandre Picard n’hésitait pas à profiter de ce moment de liberté pour se “laisser aller”. Aussitôt la première pièce amorcée, il devenait difficile de le suivre du regard, se tirant d’un bout à l’autre de la scène ou encore se catapultant dans la foule pour amorcer un slam. Réputés pour leur côté interactif avec la foule, on peut dire que le groupe abitibien a eu droit à une réciprocité de la part de cette dernière. Québec a eu la chance d’entendre trois nouveaux extraits d’un éventuel album, dont une primeur “Asti qu’on est bien”, une pièce faisant l’apologie de notre bien-être nord-américain. Alexandre a avoué à la suite de celle-ci ne l’avoir jamais joué devant un public auparavant. Malgré une guitare en moins pour leur prestation, le guitariste principal, Christian Frenette nous fait rapidement oublier ce manque, grâce à son jeu polyvalent et concentré.
Grimskunk
En tournée avec Lubik depuis le 10 mars dernier, Grimskunk est venu assourdir de son punk/reggae agressif la Vieille Capitale jeudi dernier. Le tout commence avec la pièce rock/psychédélique Falling Into Shadow suivi de Fuck Shit Up, chantée par le vigoureux Joe Evil. Le groupe en profite également pour dédier quelques-unes de leurs pièces au caractère engagé. On souligne les tristes attentats de Bruxelles en jouant Set Fire To The Nation, ainsi que le récent passage de Marine Le Pen dans la Capitale en lui dédiant sans gêne La Vache. Tous ont été comblés par leurs pièces pigées dans leurs plus premiers albums comme dans leurs plus récents, en passant par plusieurs succès; Gros Tas, !Ya Basta! et Le Gouvernement Songe, qui leur ont valu l’éloge des spectateurs. Un spectacle haut en énergie par un groupe toujours aussi chaleureux envers ses fans!
Le 19 mars dernier se déroulait au Cercle le tout dernier spectacle de la série Ligue Rock 5 mettant sous les projecteurs les groupes Reanimator, Les Indiens et Aut’ Chose. Cette année, le concept compétitif laisse plutôt place à la découverte de groupes émergents et intergénérationnels.
Reanimator
Le groupe thrash métal de Montréal ouvre le bal devant un Cercle commençant à peine à se remplir vers 20h45. On peut alors constater une foule hétéroclite dont certains sont probablement présents pour la venue d’Aut’ Chose plus que pour Reanimator! Le chanteur de la formation Patrick Martin suggère donc en blague aux spectateurs plus âgés “de fermer leurs appareils auditifs”. Fais ensuite ce qu’un groupe de thrash métal fait de mieux: brasser la place! En effet, dès la première pièce, force est d’admettre que les gars ont de l’expérience derrière leur instrument et sur scène. Non seulement leur synchronisme est implacable et impressionnant malgré les tempos très rapides, les membres semblent prendre grand plaisir à offrir leur spectacle. Malgré quelques difficultés techniques majeures au niveau des guitares, les deux musiciens, Ludovic Bastien et Joël Racine, réussissent à livrer la marchandise avec brio. Reanimator nous offre des compositions principalement tirées de leur dernier album Horns Up mais également d’Ignorance Is No Excuse et de leur EP Great Balls ainsi que deux reprises: Great Balls Of Fire de Jerry Lee Lewis et Ace Of Spades de Motorhead.
Les Indiens
La salle commence à se saturer et la foule est bien réchauffée au moment ou les membres du groupe stoner-psychédélique Les Indiens mettent pied sur scène. Originaire de Québec, le groupe n’avait pas fait de prestation dans sa ville depuis un an et demi. Contrairement à leurs prédécesseurs, les compositions du quatuor offrent un rock plus lent et atmosphérique. Les basses fréquences sont définitivement à l’honneur au sein de la formation! On ressent l’effet des premières lignes de basse très rythmées et distortionnées de Michel Groleau qui, avec les riffs et la voix de Guillaume Sirois, font systématiquement vaciller la tête des spectateurs. On ne peut passer sous silence les percussions au caractère tribal et ancestral ainsi que l’énergie débordante de Pascal Asselin qui a offert un moment magique lors de la finale de la pièce Crâne, où le claviériste Alex Beaulieu est venu lui porter renfort en jouant également sur la batterie.
Aut’ Chose
Ne nécessitant aucune présentation, le respectable groupe Aut’ Chose est enfin monté sur scène devant une salle comble brûlante d’impatience d’entendre et de voir la légendaire formation datant de 1974. C’est un Lucien Francoeur très festif qui a surgi sur scène pour ses admirateurs et qui a présenté ses nombreux immanquables succès tels que Nancy Beaudoin, Ch’t’aime pis ch’t’en veux, Bar-B-Q Lady, Hollywood en plywood, Le freak de Montréal et même Le rap à Billy! On peut dire que monsieur Lucien Francoeur était bien entouré sur scène! Avec de célèbres musiciens d’expérience dont Vincent Peake (Groovy Aardvark, Grimskunk, Floating Widget), Joe Evil (Grimskunk, Collectivo), Alex Crow (Xavier Caféïne, Tricky Woo), Michel « Away » Langevin (Voïvod) et Jacques Racine son fidèle guitariste, il semblait lui-même impressionné lors de leur présentation. Monsieur Francoeur ne s’est pas gêné pour mentionner son admiration envers la foule. Mon plus beau moment de la soirée fut définitivement lorsque les gens se sont mis à scander le nom du chanteur et que se dernier s’est tourné vers Vincent Peake en disant “Je fais quoi avec ça?”, et de se faire répondre: “Tu le prends!” On pardonne les quelques confusions au niveau des paroles, qui aux oreilles des moins habitués (les miennes) n’ont aucunement paru. Bref, un spectacle mémorable qui nous rappelle qu’il y a du talent chez nous!