La soirée du vendredi 13 novembre a commencée au Zénob avec Projet RL, groupe provenant du pays des bleuets, et Charrue, nouveau groupe trifluvien.
Le chanteur de Projet RL nous pousse quelques mots entre les pièces rock au son lourd, ce qui semble ravir le public. Leur quelque 25 minutes de prestation laissent place au groupe Charrue, qui a lancé son album à l’été 2015 dans ce même bar dans le cadre du Festivoix de Trois-Rivières.
Un trio surprenant et un décor de petites plantes vertes (qui ont d’ailleurs été données à des spectateurs à la fin), c’est ça, Charrue.
Jean-Luc, le chanteur, qu’on connait surtout pour ses talents derrière la caméra avec La Fabrique culturelle, a une voix d’un ton insoupçonné. En ce vendredi d’une journée bien triste, le groupe nous fait une pièce appropriée, qui scande Moi, tout ce qu’il me reste c’est de l’espoir. N’est-ce pas poétique ?
Du bon rock rythmé avec, non seulement d’excellents musiciens, mais aussi un style qui passe du lourd au semi-humoristique avec brio. La pièce Josh Holmes en est le parfait exemple.
Ce qui m’est resté en tête¸à la sortie de la salle en me dirigeant vers le spectacle de Les Hay Babies (pour voir l’article, c’est ICI), c’est la voix du chanteur, fragile et solide à la fois, qui oscille parfois vers des sons doux et aigus dans le style de Tire le coyote et parfois dans un style plus criard ou lourd.
Cette soirée a été une expérience surprenante et très agréable moi !
Être sobre un vendredi soir très festif dans la basse-ville de Québec, c’est aussi maladroit que d’être soûl à une fête d’enfant un dimanche après-midi. On se sent pas très à sa place, mais c’est le fun quand même. La ville vibre sous le poids de la multitude d’événements cool qui se partagent les sorteux téméraires de cette ville pouvant parfois paraître endormie. Entre autres, nous avons le choix entre l’omnium de quilles psychédélique, Walrus au Pantoum et Men I Trust au Cercle. Ce dernier est annoncé à 23h, pour donner la chance à tout le monde de s’amuser partout. C’est ça Québec. Je me présente au Cercle à 23h ( généralement, je ne suis jamais à l’heure pour un spectacle ) et je me bute à une porte fermée. Je descend au Sous-Sol et rencontre une fille au regard dubitatif. Il semble y avoir un événement au Sous-Sol et pourtant je viens en voir un autre en haut. Je me sens vieux et plus trop à la mode, je trouve. Une autre fille, que je croise en remontant, me dit que le show en haut commence à 23h30. J’en profite pour aller m’enfiler deux pogos à l’épicerie économique pour oublier le temps qui passe. Je vais encore avoir des problèmes intestinaux …
23h30. Il y a un line up à l’entrée du Cercle et le show est déjà commencé. Sizzors. Un son métissé très montréalais d’un band qui doit ses origines à la vielle-capitale, une créature musicale à plusieurs têtes de laquelle émerge un électro-rock surfant sur un groove super énergique. Pendant un pépin technique, qui durera plusieurs minutes, nous avons même droit à un medley digne d’une compilation de Danse Plus 2000 avec, entre autres, Milkshake, le succès planétaire de Kelis, interprété un peu à la manière de Random Recipe. Toute qu’une expérience. Le groupe ne semble jamais à bout de ressources et repousse les limites de la musique de party alors que la charismatique chanteuse nous sort quelques as de sa manche tout au long du spectacle : elle joue des percussions en symbiose avec la drummeuse pendant une chanson ou bien module sa voix à quelques reprises pour ajouter un peu de piquant au tout. La troupe se retire après plusieurs chansons explosives, laissant une salle comblée aux vapeurs alcoolisées.
Un rideau noir sépare désormais les spectateurs de la scène. Je monte donc à l’étage, sur la mezzanine, pour observer ce qui se trame sur la scène. Les membres de Men I Trust nous dressent une scène épurée qui met les deux chanteuses à l’honneur à l’avant scène, alors que les trois hommes ( dont deux des membres fondateurs, Dragos Chiriac et Jessy Caron ) gravitent en périphérie. Je redescend alors qu’un technicien tire le rideau. La salle est bondée et ils se méritent un accueil chaleureux. Québec, leur terre promise, se fait belle ce soir. Dès les premiers soubresauts vocaux d’Odile, enrobés des mélodies programmées de Dragos Chiriac, nous avons la fine intuition que nous allons assister à un concert unique. Malgré un éclairage quelque peu schizophrène, il règne devant nous un atmosphère sensuel ( au sens multiple du terme ) qui baigne dans une simplicité efficace. Les deux chanteuses, Emmanuelle et Odile, s’échangent le micro et se le partage parfois pour combiner leur voix si délicieuse et complémentaire. Men I Trust ne serait rien sans la vision et le travail acharné de Dragos, le maitre de cérémonie et producteur de cette incarnation, mais sur scène, il laisse toute la place aux musiciens et nous pouvons sentir devant nous une véritable collaboration et non seulement l’exécution d’une direction musicale et artistique à sens unique. Les invités se succèdent et nous avons droit à un véritable défilé des voix les plus sexy de ( et du ) Québec, comme si les beats à eux seuls n’étaient pas suffisants pour nous envouter la région pelvienne.
Je regarde mon cell et il est 1h30 du matin. Je me fais vieux et je dois aller me coucher pour être en mesure de remplir des obligations le lendemain. C’est non sans-regret que je quitte un Cercle bourdonnant et bien vivant, restant sur ma faim et espérant me reprendre le plus tôt possible pour un autre concert de Men I Trust.
Photos : Jacques Boivin / Texte : Jacques Boivin et Marie-Laure Tremblay
Ça n’arrive pas souvent, mais samedi dernier, je suis sorti avec madame et je l’ai emmenée voir Michael Sea et Pomme au Vieux Bureau de poste situé dans le très chic coeur de Saint-Romuald, sur la rive sud de Québec.
La première partie était assurée par la jeune Pomme, qui terminait sa tournée promotionnelle sur le nouveau continent en vue de promouvoir la sortie prochaine de son premier maxi intitulé En cavale. De belles chansons folk assumées, tout en douceur. Facile de faire des parallèles avec Julia Stone. Ma copine : « Seule avec sa guitare elle nous a proposé ses textes légers tirés du quotidien. Assez à l’aise sur scène pour interagir avec le public visiblement conquis, elle les a mis dans sa petite poche avec sa reprise de Dolly Parton. » Mets-en, chérie. Le coup de grâce, c’est avec Adieu d’une certaine Coeur de Pirate qu’elle l’a donné. C’était tellement cute de la voir nous dire, pleine de fierté, qu’elle avait fait sa première partie! On l’oublie parfois, mais madame Martin n’est pas populaire qu’au Québec! Après J’suis pas dupe, son premier extrait, Pomme a quitté la scène avec la satisfaction du devoir accompli. Espérons que cette première prestation dans le 83 aura une suite… très bientôt!
Après un court entracte, Michael Sea a pris la relève avec une prestation spécialement concoctée pour l’occasion. Accompagné de son fidèle complice Martin Aubin et d’une petite nouvelle, Jessica Pruneau, Sea a offert un numéro acoustique où on aurait pu croire que le fan de Taylor Swift croisé avec celui d’Ed Sheeran s’est retrouvé sur la scène d’un bar chansonnier. Ma copine : « De l’énergie à revendre, des paroles joyeuses, de la bonhomie, Michael est sympathique même si un peu brouillon entre les chansons. » Ah, come on, c’était un spectacle spécial! Mais bon, c’est vrai qu’avec Michael, on s’amuse, on ne se prend surtout pas au sérieux, et on ne s’attend surtout pas à un spectacle prévisible! « On a même eu droit à un classique tout en rouge, vert et… blanc. » (Ben oui, pour White Christmas un mois à l’avance!) « Ses succès se sont enchaînés avec quelques reprises au travers, mais on sentait qu’il aurait eu besoin d’un peu plus d’espace et de faire valser les chaises pour communiquer son énergie à la foule qui était déjà prête à le suivre dans ses nouvelles péripéties. » (La première fois que j’ai vu Michael, on était tous debout pis on dansait. Pis c’était le fun!) « Sea a cédé sa place à son accompagnatrice Jessica Pruneau pour lui permettre d’interpréter quelques-unes de ses compositions toutes douces, avant de revenir tourmenter sa guitare pour le plus grand plaisir des spectateurs. » Tu vois Michael? Ma blonde, qui est difficile à l’os, a bien aimé sa soirée! 🙂
Ariane Moffatt était en spectacle le 14 novembre dernier au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières, avec la jeune autodidacte Rosie Valland. Un spectacle qui a été fort en émotions puisque c’était le lendemain des attentats à Paris et qu’elle en a fait quelques références tout au long de la soirée.
En arrivant dans la salle, je constate que le public d’Ariane Moffatt a bien changé depuis quelque temps, surtout depuis l’ère de La Voix. Bien qu’il y avait quelques jeunes de mon âge, je doutais que le « party » allait lever, mais j’ai laissé une chance aux coureurs, parce qu’Ariane a cette capacité de nous prendre par la main chaleureusement pour nous amener dans son univers. C’est ce dont je me suis rendu compte assez vite après quelques minutes de spectacle seulement.
D’abord, elle a débuté la soirée avec la pièce titre de son album, 22h22, en version plus lente en s’accompagnant au piano à queue. C’était pur et magnifique ! Avec son chemisier noir aux manches brillantes, la magie a opéré rapidement et le public semblait complètement ravi.
C’est lorsqu’elle a interprété sa chanson Tireurs fous que tout a pris son sens et que les poils se sont levés sur nos bras. Toutes ces émotions ont même été amplifiées lorsqu’elle s’est assise au piano pour chanter et jouer la pièce Imagine de John Lennon en soutien à ce qui s’est passé à Paris, elle qui a joué au Bataclan en 2009. Après quelques larmes sur scène et dans le public (je l’avoue, j’ai pleuré), Ariane est allée chercher sa coupe de vin rouge et s’est installé à la batterie pour jouer le mythique solo de la célèbre pièce de Phil Collins, In the Air Tonight. À ce moment-là, je me suis demandé : quel talent musical elle n’a pas, cette Ariane? Réponse : aucun, elle est parfaite! On a fini la soirée en sifflant et en dansant. Quel beau moment privilégié le public et moi avons vécu ce soir-là avec Ariane Moffatt.
De par ma tradition de commentaires climatiques, je me dois de vous dire qu’il a fait chaud en novembre cette année. Le mois festif a enfilé sa veste de polar grise, encore un peu humide, même si elle a passé la nuit sur le calorifère. Au moins, il ne vente pas beaucoup; quand il y a trop de vent, les fenêtres calfeutrées DIY du Pantoum implosent vers l’intérieur dans un fracas hallucinant qui nous gâche un refrain.
Je suis d’ailleurs arrivé plus tôt qu’à mon habitude. Je suis en effet confiné au vestiaire et je dois donc commencer ma soirée à l’heure matinale de 19h30. Emmêlé dans les manteaux mouillés par une humidité ambiante, jonglant avec les gants, les mitaines et les coupons numérotés. Je continue, vaillant bénévole, dévoué à ma scène locale, alors que la salle se remplit en haut de ma tête.
Les bands mangent une soupe maison coriace, préparée avec amour. On discute, ils sont gentils. On parle du dernier passage de Walrus, et de WTCHS, tous deux ayant jadis joué avec mon ancien groupe, Nimbes. On me parle de Long, Long, Long, du dernier album d’Each Other. On reprend le temps perdu dans la longue route canadienne. Albatros tentent tant bien que mal de crever un ballon avec un fusil à ventouses. Ils doivent partir. Le spectacle va commencer.
Je les écoute au travers du plancher de faux bois, réverbérés dans les hauts plafonds du studio. Ces échos que j’entends plaisent à merveille au rock psychédélique de Walrus. Ressortissants des vintages 13th Floor Elevators, des modernes Tame Impala et Pond et tout autre fou psychédélique, le groupe a sans aucun doute donné une performance exemplaire. J’entends, au travers des lattes et du préfini, des échos, des phases, des guitares s’emmêlant autour de batteries motoriques, peut être un peu plus post-punk qu’à mon souvenir, mais c’est tant mieux. Un succès retentissant dans les poutres du Pantoum.
Pause cigarette.
Les gens courent dans les escaliers et s’étendent las sur le trottoir devant l’immeuble. J’accompagne une amie rapidement, et on parle un peu trop longtemps pour que je puisse qualifier mon bénévolat de compétent. Cigarettes à la bouche, la fumée envahit Saint-Vallier au dessus des fumeurs cools du Nouvo Saint-Roch. Albatros commence.
Je redescends avertir les fumeurs oisifs. La salle semble bien remplie, je monte pour quelques chansons. Je suis encore impressionné par les vents qui soufflent l’emo / post-hardcore de la troupe. Utilisés en grande pompe, en mélodies directes, une fraîcheur agréable. Alexandre Landry, en plus de sa voix, manie une guitare au manche d’aluminium, une ECG, peut-être. Je devrais lui demander. On danse, on saute. C’est la fête, mais je dois redescendre. J’ai mangé un grilled cheese à l’hummus et bu une autre bière. Peut-être en trop. On verra.
La soirée des «peut-être» se termine tristement, avec la sortie tranquille, aux heures tardives, de plusieurs spectateurs. Il me semble ne pas avoir vu WTCHS passer. Je n’ai pas pu monter, et je n’ai entendu qu’à moitié leur habituel tonnerre fracassant qui me plaît tant. Les commentaires positifs ont pourtant envahi mes oreilles, et les gens sortaient, prenaient leurs manteaux et allaient se coucher le sourire aux lèvres. La prochaine fois, je veux danser dans la salle. Comme Marion Desjardins, qui a pris de magnifiques photos, encore une fois!
Certains groupes semblent renouveler facilement leur auditoire. D’autres semblent plutôt miser sur un public fidèle qui les suit d’album en album. C’est ce public fidèle qui s’est réuni jeudi soir à l’Anti pour acclamer les Dears, un groupe qui a émergé pendant l’avènement de l’indie-rock montréalais au tout début des années 2000. Il est dommage de constater que le groupe n’attire pas plus les foules puisqu’ils viennent de sortir un autre solide album (une constante chez eux si on exclut l’inégal Degeneration Street qui souffrait d’un manque de concision) et que leur performance est aussi efficace qu’impressionnante. L’Anti, que j’aurais cru trop petit pour les Dears, était rempli d’enthousiastes spectateurs et malgré le fait qu’on ne se pilait pas sur les pieds, l’ambiance était excellente tout au long de la soirée.
Leur performance a débuté avec le duo d’ouverture du nouveau disque; les pièces We Lost Everything et la monstrueuse (dans le bon sens du terme) I Used To Pray for the Heavens to Fall. Sans surprise, la foule s’est révélée particulièrement bruyante lorsque le groupe a commencé à piger dans le répertoire des albums cultes Gang of Losers et No Cities Left. Nous avons entre autre eu droit à Whites Only Party, à la somptueuse Hate Then Love, à Lost in the Plot (encore une véritable bombe 12 ans plus tard) puis à la fabuleuse 22 : the Death of All the Romance en rappel. Les nouveaux morceaux joués s’intégraient très bien dans le concert et il ne fait aucun doute que les gens présents ayant manqué la sortie de l’album fin septembre seront curieux d’y prêter oreille. L’excellente réputation en spectacle des Dears n’a rien de surfaite. La présence de Murray Lightburn , un leader à la fois charismatique et énergique, combiné au travail méticuleux de Natalia Yanchak aux claviers et à la voix (dont on a pu apprécier toute la beauté lors de la magnifique pièce de clôture Onward and Downward ) ,d ’une section rythmique composé de Patrick Krief à la guitare, de Roberto Arquilla à la basse et de l’impressionnant Jeff Luciani à la batterie sont autant d’atouts nécessaire à cette cohésion. Ils sont excessivement doués et dépassent largement les standards techniques de groupes indie-rock de même acabit. Un groupe parfait pour une chaude soirée de festival au pigeonnier!
En première partie, We Are Monroe a d’abord présenté une musique dance-punk un peu datée avant de tranquillement enchainer des pièces plus rock, plus recherché et franchement plus efficace. Cette performance en crescendo s’est terminée par une addictive pièce instrumentale suivie d’une des meilleures et énergiques pièces de la soirée. Ce quatuor de Montréal sera à surveiller, surtout si la direction plus originale et inventive des dernières pièces jouées hier est empruntée.
Le groupe gospel/soul indie rock progressif montréalais du nom de Lakes of Canada s’est arrêté à Shawinigan dans le cadre de leur tournée canadienne le samedi 14 novembre dernier. Le groupe est venu y présenter son dernier album concept Transgressions inspiré de l’œuvre La Servante Écarlate (The Handmaid’s Tale) de Margueret Atwood.
Avant de nous offrir leur spectacle, le public shawiniganais a pu voir l’œuvre en première partie Fred Woods (originaire de Shawinigan) accompagnée de sa guitare (originaire de Shawinigan? On l’ignore). Avec son folk chaleureux couplé à l’ambiance aux petites chandelles et d’une bonne bière du Trou du diable, la table était mise pour passer une belle soirée.
Après Fred Woods et un court entracte (on aime ça!), Lakes of Canada a démarré sa performance sous le ton fort de ses percutantes percussions. Le groupe a présenté en intégralité son dernier effort studio. Tout au long du spectacle, on a pu admirer les multiples talents de certains musiciens qui fessaient la rotation entre le tambour, la guitare, la basse, le clavier et même la cloche. La bande de Montréal s’est même permis d’offrir une chanson inédite que le groupe n’a pas encore enregistrée, We Will Outlive The Sun, aux spectateurs de la Wabasso. Comme finale, le groupe est descendu de la scène pour se rendre sur le parterre pour y chanter Eden, tous accolé, en version a capella. Un très beau moment qui a permis de réunir la foule.
Parlant de foule, j’ignore si celle-ci avait peur de se noyer, mais on la sentait timide à plonger dans le spectacle, elle qui se tenait assez loin de la scène. De plus, à la moitié du spectacle il y avait clairement moins de monde que lors de la première partie. L’attention de cette dernière était parfois majoritairement tournée à faire de la causerie. Néanmoins pour les gens qui sont venus écouter un spectacle de musique, les deux prestations furent franchement intéressantes.
Pour en savoir davantage sur le groupe ou pour connaître les prochaines dates de spectacles, vous pouvez consulter leur site web www.lakesofcanada.com.
Avons-nous besoin de vous dire que nous aimons bien Galaxie à ecoutedonc.ca? Avant ce soir, nous les avions vus quatre fois cette année aux quatre coins du Québec. À l’Impérial Bell en mars. Au sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul en juillet. À Rouyn-Noranda en septembre. Et dans la mythique Grange de Saint-Prime en octobre. Les quatre fois, nous en avions eu plein les oreilles (et les yeux). Restait cette soirée ultime pour un groupe qui est passé du statut de groupe culte pour amateurs de gros blues-rock juste assez sale à celui de plus grand groupe rock québécois à l’heure actuelle. Qu’ils soient devant 100 000 personnes en mode découverte ou devant 200 fans finis, Olivier Langevin et sa bande livrent la marchandise.
On a beau être des rock stars, quand on s’appelle Galaxie, on entre à l’heure. C’est ainsi qu’à 21 heures tapantes, les lumières se sont éteintes, les projecteurs se sont allumés et les boys (plus Karine Pion) sont entrés sur scène sous les acclamations de la foule. Évidemment, l’Impérial a explosé lorsque les premières notes de Zulu se sont fait entendre. Sur le parterre, ça tape joyeusement des mains. Après les mains, c’est la tête qui est mise à mal avec Camouflar. Pendant que le groupe, particulièrement en forme, rocke comme il le fait toujours, la foule, elle, se brise rageusement la nuque au son des solos endiablés de Langevin.
Ce show-là est rodé au quart de tour. Je ne compte plus les fois où j’ai entendu Camouflar live. Celle-là, c’était la meilleure. Mais je me questionne… où est donc rendue Dragon? Ils la gardent pour la fin? Ah ben non. La vlà. Ça crie tellement qu’on se croirait au Centre Bell après un but du Canadien. Frank Lafontaine s’amuse comme toujours aux claviers. La moitié de la salle danse, l’autre moitié se brasse dans un moshpit digne des plus fabuleux. Je suis content d’avoir laissé Jay prendre des photos ce soir. 🙂
Après un petit rafraîchissement (qui fait du bien pour tout le monde), Galaxie repart ça avec Baron, un autre moment malade du show avec ses chk, chk, chk, chk, chk, chk, chk, chk, houuuuuuuuuuuuuu si sexy! La section rythmique, menée de main de maître par un Pierre Fortin qui bûche comme un métronome sur le 220, aidé d’un Jonathan Bigras qui tape joyeusement sur tout ce qui lui passe par la main, nous incite à danser, à oublier tous nos problèmes. Ce soir, le rock, qui a été un peu malmené ces derniers jours avec les événements qu’on connaît, prend toute une revanche ce soir à Québec! Langevin charge à nouveau à fond de train : Portugal. Le parterre fait le pogo à l’unisson pendant que Fred Fortin, force tranquille du groupe, la casquette bien vissée sur la tête, s’amuse fermement.
Un petit coup d’oeil vers Frank Lafontaine qui, avec sa FRank Touch, transforme Galaxie en en groupe stoner qui inclut le trip de bouffe bien sucré. Il est à peine 21 h 37 et Frank a déjà envie de quelques cognacs. Ben sûr, c’est ce que Langevin a compris. On comprend pas toujours quand on parle d’une voix trafiquée. Mais ses claviers, ainsi que la voix de Karine Pion, apportent une petite touche de sucre à cette virilité qui suinte de partout. Ça plaît aux filles, nombreuses sur le bord de la scène, à s’exciter tout plein à l’approche de Langevin. Je dis « filles », mais je reconnais là de respectables mères de famille qui lâchent complètement leur fou après une journée de dur labeur!
Les projections sont toujours savoureuses. Les éclairages, toujours aussi apocalyptiques.
Le temps passe si vite quand Robot Lynx dure près de 10 jouissives minutes! Tellement qu’à 22 h 30, quand les lumières se rallument, on trouve que tout s’est déroulé trop vite. Le truck Galaxie, qu’on vient de prendre en plein dans la gueule, roulait à fond de train. De quoi créer une forte dépendance.
Va falloir qu’on y retourne, je pense bien. Ça tombe ben, on a appris le lendemain que le groupe mythique était de retour le 11 février prochain au Grand Salon de l’Université Laval, cette fois accompagné de deux autres machines de rock : Caravane et Gazoline seront aussi de la partie. La meilleure nouvelle? C’EST GRATUIT! Vite, allez récupérer vos billets à la CADEUL, à L’Anti ou chez EXO!
PONI
L’avantage d’ouvrir pour un groupe comme Galaxie, c’est que devant toi, t’as un parterre rempli de mélomanes, alors, tu fais ton truc pis les gens vont t’écouter. D’entrée de jeu, les gars de PONI annoncent que ça va être « relax » (symbole international du show qui va brasser en tabarslack). Je me frotte les mains de bonheur. Le groupe de Montréal originaire du Lac sonne tout à fait stoner bleuet. À la deuxième chanson, je regrette déjà d’avoir oublié mes bouchons dans mon sac photo. La foule, qui entre encore pendant la prestation, est littéralement enterrée par le groupe. YES, me dis-je! Un groupe qui IMPOSE le respect! À la troisième chanson, ceux qui racontaient leurs vies se taisent, écoutent et acclament les gars. Les têtes hochent dans toutes les directions et votre pas très humble serviteur est déjà content de son investissement. Et que le grand Cric me croque si ces gars-là n’ont pas un incroyable sens de la mélodie! Il a dû se vendre quelques vinyles à l’entracte! Formidable mise en bouche!
C’est devant un public conquis et plus qu’enthousiaste que le groupe Raton Lover s’est produit au Cercle jeudi soir. Accompagnés de leur fidèle mascotte Bruno S., Fred, Simon, Guénard, Martin et Eric étaient visiblement très heureux d’être présents pour rocker la casbah.
Et ils ont rocké la casbah.
Du nouveau matériel qui aguiche
Raton Lover a offert une prestation solide et bien sentie en plus de nous présenter du nouveau matériel. Les gars ont d’ailleurs entamé le concert avec Average Guy et Mr. Wright, deux chansons rock qui ont donné le ton à cette soirée festive. Les chansons tirées de l’album éponyme ont fait danser et chanter le public jusqu’au deuxième rappel où la salle a entonné en chœur l’hymnique Feu de paille. Très beau moment qui confirme le pouvoir rassembleur de la musique. C’est toutefois grâce à Traverser novembre et Le sens du vent qu’on découvre de nouvelles chansons abouties aux mélodies accrocheuses qui rappellent, à quelques égards, la sonorité de Wilco. C’est très prometteur pour le prochain album qui sera à surveiller dès sa sortie.
Pourquoi pas dans mon char?
Un des moments forts du concert a eu lieu lorsque le groupe a joué la version francophone de la chanson Why don’t we do it in the road? des Beatles. On a alors compris qu’on avait à faire à des musiciens chevronnés qui connaissent la scène et qui savent plaire à son public.
Party de chalet
Sur la scène, les musiciens s’échangeaient les instruments, faisaient des blagues, sollicitaient régulièrement le public créant ainsi une ambiance conviviale où tous se sentaient à l’aise de danser et de chanter. On avait rapidement l’impression d’être dans un party de chalet et Raton Lover était là pour faire lever la fête avec son rock. Simon Lachance a réussi à entretenir un dialogue avec la salle qui embarquait sans broncher. C’est d’ailleurs la force de Raton Lover; établir une proximité avec son public. Somme toute, les deux parties ont passé un beau moment et n’est-ce pas là l’ultime but d’assister à un concert?
Jeudi soir dernier, à l’intime salle Louis-Philippe Poisson de Trois-Rivières, Safia Nolin rencontrait son public trifluvien pour la première fois depuis le lancement de son premier album. L’équipe d’écoutedonc Mauricie était au rendez-vous afin de rencontrer la jeune artiste en ascension.
On peut dire avec certitude que le vent souffle dans les voiles de la charmante jeune femme originaire de Québec. Son premier opus,Limoilou, dont nous avons fait la critique ici, l’amène, depuis le début de l’automne, dans toutes les petites salles du Québec. Safia sillonne la province pour charmer les cœurs accompagnée de son guitariste, Joseph Marchand. À deux, ils envahissent l’espace scénique le temps d’un album et offrent un moment unique et coloré.
C’est entre deux gorgées de tisane aux Halls que la tendre Safia Nolin s’est présentée. Elle a joué quelques titres accompagnée de son Joseph, puis ce dernier s’est éclipsé en coulisses le temps de quatre chansons acoustiques, dont une nouvelle pièce inédite. Dès les premiers accords et les quelques gags, la cinquantaine de personnes présentes sont tombées en amour avec cette artiste singulière.
Première tournée et petite salle obligent un jeu de lumière tout en simplicité, bien qu’efficace. Par exemple, lors de satounede Noël, pas si joyeuse,Noël Partout,la lumière virait tout doucement du rouge au vert. Ceci dit, petite salle ne signifie pas nécessairementshow cheap.Au contraire, la grande voix de Safia Nolin nous est parvenue et est « entrée en nous comme une arme », avec ou sans micro. Sa partie acoustique est probablement le moment le plus marquant de la soirée. La simplicité et la puissance de cette mise en scène n’était pas sans rappeler l’ambiance des musiciens de rue ou encore la Mômeà ses débuts.
Attrapez-la quand vous pourrez, faites-en votre nouvelle meilleure amie, oulikez simplementses photos Instagram, mais de grâce, allez découvrir cette jeune artiste qui n’est qu’au début de la grande carrière qui l’attend.
Safia Nolin sera en tournée au Québec jusqu’à la fin décembre et en Europe dès le début décembre, entre autre, en première partie de Lou Doillon.