Désolé, certaines obligations familiales m’ont empêché de rédiger le compte rendu du spectacle de jeudi. Je me reprends ici même dès que j’ai quelques minutes. En attendant, voici quelques photos du spectacle et des premières parties :
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Spectacle : Fontarabie (av. Fanny Bloom et Bernhari) – Impérial de Québec, 4 octobre 2014
(Photos : ecoutedonc.ca – Jacques Boivin)
Il y a des spectacles qu’on a hâte de voir parce qu’on sait qu’on va prendre part à un événement. Ce ce qui est arrivé ce samedi lorsque nous avons vu Fontarabie, le projet de Julien Mineau, prendre vie devant nos yeux et nos oreilles. Un projet ambitieux qu’evenko a accepté de présenter gratuitement dans trois villes (Montréal, Québec et Gatineau). Non seulement le spectacle était gratuit, mais en plus, nous avions la chance d’assister à deux belles premières parties : Bernhari et Fanny Bloom.
C’était donc un privilège que nous avions en ce samedi soir pluvieux et nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel. Ils n’ont pas été déçus.
Compte rendu chrono.
Bernhari
On l’a vu il y a à peine un mois lorsqu’il a lancé son excellent disque au Cercle. Proposant un set beaucoup plus court (mais intense) qu’à sa première visite, Bernhari et ses musiciens en ont mis plein les oreilles aux quelques spectateurs présents (on arrive tard, à Québec… mauvaise habitude). Toujours aussi intense, Bernhari a retourné sa cymbale dès la première chanson (Sagard).
Cette courte prestation aura permis au jeune Montréalais de se faire quelques nouveaux fans : les réactions autour de nous étaient plus que positives.
On était prêt pour la suite.
Fanny Bloom
Visiblement nerveuse au début de sa prestation, la jeune auteure-compositrice-interprète-reine-de-la-pop a dû changer son programme en cours de route en raison de pépins techniques. Dommage, parce que le programme (que j’ai pu entrevoir) promettait. À la place, nous avons eu des chansons beaucoup plus tranquilles qui ne rendaient pas tout à fait justice à Pan, l’album que Bloom vient tout juste de lancer.
Dommage, mais croyez-moi, la plus déçue, c’est Fanny. Cependant, cela a permis au public de conserver ses énergies pour Fontarabie.
Heureusement, nous avons eu droit à la chanson pop de l’été, la toujours pétillante Piscine.
Fontarabie
Lorsque Julien Mineau et sa douzaine de musiciens sont montés sur scène, l’Impérial était bien rempli et l’accueil a été plus que chaleureux. Mineau était en forme et ses acolytes étaient tous au diapason. Il n’en fallait pas plus pour que l’interprétation de cette oeuvre particulière qu’est Fontarabie soit un succès.
Ceux qui ont déjà écouté l’album savaient à quoi s’attendre : une oeuvre presque entièrement instrumentale, un brin expérimentale, touchante et troublante. À mi-chemin entre l’orchestre et le band rock, le groupe a tout simplement été magique, la somme de chacun formant un tout cohésif.
Pendant toute la durée de la représentation, les spectateurs étaient accrochés aux musiciens sur scène (c’était beau de les voir aller et regarder de gauche à droite, puis à gauche) et faisaient preuve d’une écoute fantastique.
Lorsque vint l’apothéose, au rappel, alors que tout le monde était au diapason, nous étions tous au bout de nos orteils (ou au bout de nos sièges pour ceux qui étaient en haut), envahis par la chair de poule. C’est ça, de la musique. Ça fait de l’effet.
Nous avons eu droit à l’événement promis. Comme on le croyait, Fontarabie est encore meilleur sur une scène que sur iTunes.
Respect, Julien.
Photos :
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Spectacle : Salomé Leclerc – Théâtre du Petit-Champlain, 2 octobre 2014
Comme elle en a fait du chemin en trois petites années, Salomé Leclerc! Je me souviens du spectacle auquel j’avais assisté alors qu’elle venait nous présenter Sous les arbres. J’étais assis à la même place, mais Salomé était plus loin derrière avec ses complices. J’avais été charmé par son folk riche et complexe, par sa voix bien sûr, mais aussi par cette façon qu’elle avait de laisser ses chansons évoluer. L’album n’avait que quelques semaines et pourtant, certaines chansons n’avaient déjà plus tout à fait la même enveloppe!
Quand on sait à quel point 27 fois l’aurore marque un grand pas dans l’évolution de la jeune auteure-compositrice-interprète, on doit l’admettre : nos attentes n’étaient pas moins que stratosphériques en cette première de tournée!
Alors, qu’en était-il?
Tout d’abord, il y a le fait que Salomé Leclerc était accompagnée d’un groupe complet (Benoit Rocheleau, Audrey-Michèle Simard, José Major et Philippe Brault). Elle n’avait plus le choix, elle devait occuper le devant de la scène. Ça tombe bien, parce qu’elle y est tout à fait à l’aise avec ses deux Gretsch qu’elle manie comme si c’étaient des poids-plume.
Salomé a ouvert le spectacle avec une Caméléon transformée, mais encore tout à fait reconnaissable. Sans tarder, elle a suivi avec une En dedans magnifique qui représente bien l’esprit du nouvel album (et qui a tout l’espace pour évoluer au fil des prestations).
Évoluer. Respirer. Qui a reconnu dès le début Partir ensemble, qui avait un petit côté pop rythmé (avec les frappes sur le tambour, j’ai pensé à Ellie Goulding)? Pas moi, en tout cas. Et cette énième version de Tourne encore? Toujours aussi bonne, quelle que soit son enrobage.
Évoluer. Respirer. Les chansons de 27 fois l’aurore sont aussi vivantes que leur auteure. Sur L’icône du naufrage, on entendait beaucoup mieux la guitare de Salomé, ce qui ajoutait un brin de chaleur à une chanson originalement glaciale. Pour Attendre la fin, je me suis fermé les yeux. Cette chanson nous touche, nous frappe, nous envoûte déjà sur disque. En spectacle, elle prend est plus grande que nature, plus grande que le Petit-Champlain.
Au rappel, Salomé Leclerc a offert une version chaleureuse de La vie d’factrie de Clémence DesRochers. Pas besoin de vous dire que le public a apprécié. Puis en clôture, Devant les canons s’est étirée en un long jam qui nous a permis d’apprécier le talent de tous les musiciens présents.
Seule déception : il restait encore beaucoup de place dans la salle. On aurait bien aimé qu’une plus grande foule vienne découvrir ce que Salomé avait dans le ventre, mais bon, le spectacle était en avant, et il était plus que bon.
On va retourner la voir dans son terrain de jeu bientôt, sûr et certain.
Les attentes? Allègrement dépassées. Quelqu’un est surpris?
Photos
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PROMO/CONCOURS – Les Nuits FEQ présentent Alex Nevsky le 11 octobre
On nous l’avait promis, eh ben voilà! Les Nuits FEQ sont de retour avec trois superbes spectacles d’artistes talentueux à un coût tout aussi ridicule (les billets sont 15 $). Plus tard cet automne, nous aurons l’occasion d’assister aux prestations des Barr Brothers et de The Seasons, mais pour le moment, concentrons-nous sur la première de ces soirées qui s’annoncent magiques :
Le 11 octobre prochain, l’Impérial de Québec accueillera Alex Nevsky, qui aura la chance d’inaugurer cette nouvelle saison. Le sympathique auteur-compositeur-interprète viendra nous présenter son spectacle tiré de l’excellent album Himalaya mon amour, comme il l’avait fait en juillet dernier sur la scène Hydro-Québec pendant le Festival d’été.
Sera-t-il encore aussi charmeur et rigolo? Invitera-t-il encore le public à se frencher et à se pogner les fesses? On ne s’ennuie jamais avec Nevsky.
En première partie, le groupe indie-pop dansant Foreign Diplomats et indie-rock Current Swell ne devraient avoir aucun mal à charmer les spectateurs et faire monter le thermostat de quelques degrés.
Bien entendu, ecoutedonc.ca y sera, parce que les spectacles d’artistes renommés à prix raisonnable, on aime ça.
Rendez-vous à l’Impérial de Québec le samedi 11 octobre prochain à 20 heures (les portes ouvrent à 19 heures – ne tardez pas trop). Pour plus de détails et acheter des billets, rendez-vous sur www.infofestival.com ou appelez au 418-523-3131.
CONCOURS – GAGNE UNE PAIRE DE BILLETS POUR LE SPECTACLE D’ALEX NEVSKY
Comme nous l’avons fait le printemps dernier, nous faisons tirer une paire de billets parmi nos lecteurs et abonnés. Pour participer, c’est simple : dans les commentaires ci-dessous, dites-nous sur quelle scène Alex Nevsky a joué au Festival d’été de Québec cette année (indice : la réponse est dans le texte). Parmi tous ceux qui nous auront donné la bonne réponse, nous ferons tirer une paire de billets pour le spectacle des Nuits FEQ du 11 octobre prochain.
Vous avez jusqu’à dimanche, 23 h 59, pour participer.
Bonne chance!
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Spectacle : Lisa LeBlanc, Théâtre le Petit-Champlain, 27 septembre 2014
Dire que les gens de Québec avaient hâte au retour de Lisa LeBlanc pourrait être considéré comme un euphémisme. Voyez-vous, c’est dans un Petit-Champlain à guichets fermés et rempli à craquer que la grande Acadienne est venue livrer ses chansons, dont quelques-unes de son nouveau maxi à paraître le 4 novembre prochain (Highways, Heartaches and Time Well Wasted).
Emmanuel Éthier (qui a réalisé le maxi à paraître) s’est d’ailleurs joint au groupe composé de Maxime Gosselin (batterie), Jean-Philippe Hébert (guitare) et LeBlanc. Ce spectacle allait être lourd sur les cordes, on a pu s’en rendre compte dès l’introduction, toute en western spaghetti, qui nous a menés à une J’pas un cowboy survoltée. Motel, Cerveau Ramolli et un tas d’autres chansons de son excellent premier album se sont succédés.
Bon. Évidemment, un bon nombre de personnes étaient là pour entendre Aujourd’hui, ma vie c’est de la marde, et LeBlanc n’était pas là pour les décevoir, même s’il y avait beaucoup de dérision dans le ton de l’auteure-compositrice-interprète. Radiohead a Creep, Lisa a Marde.
Si la première partie du show avait tout pour plaire aux fans de la première heure, la deuxième, de son côté, avait de quoi capter l’attention des curieux, comme moi, qui ont hâte d’entendre le maxi.
C’est donc avec ravissement qu’on a donc entendu LeBlanc chanter Gold Diggin’ Hoedown. Oh boy. Highways, Heartaches and Time Well Wasted ne sera pas un album propre! On avait déjà eu la chance d’entendre la magnifique You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too), qui commence en douceur pour se terminer dans un chaos infernal, mais contrôlé. Pensez Cerveau Ramolli, puissance 10. Comme pour le prouver, LeBlanc enchaîne avec un classique de… Mötorhead, Ace of Spades, qui a tout à fait l’air à sa place même si elle a été jouée avec aucun ménagement.
Pour le premier rappel, après une plus que vraie Y fait chaud (en hostie), LeBlanc a sorti une autre nouvelle pièce, Race Track, qui bénéficie d’une énergie semblable aux deux autres présentées précédemment. J’aimerais vous rappeler qu’on est en fin de spectacle (ou en rappel) et que Lisa LeBlanc nous présente ses nouvelles chansons, bien après que ses classiques en devenir soient joués! Faut avoir confiance en titi dans son matériel pour faire ça. D’ailleurs, le plaisir qu’avait LeBlanc à jouer ces pièces était contagieux, ça dansait et ça headbangait à qui mieux-mieux dans un Petit-Champlain toujours aussi bondé.
Pour le deuxième rappel, LeBlanc en avait une autre, en franglais, juste pour nous : God Knows (qu’y fera pas beau). Jouée seule à la guitare, ce morceau donne le motton. D’ailleurs, Lisa était elle-même plutôt émue. Elle a décidé de jeter le programme de la soirée aux poubelles et de nous interpréter quelques reprises, dont une version touchante de Le monde a bien changé (1755), et, pour terminer, une interprétation juste et sympathique Dreams, de Fleetwood Mac.
Wow. Quelle belle façon de « boucler » une tournée! Montréalais, il reste encore un spectacle le 30 septembre au Lion d’Or. Vous ne voudrez absolument pas manquer ça.
Les Deuxluxes
C’était la deuxième fois que j’avais la chance de voir les Deuxluxes appliquer leur Traitement deuxluxe devant une foule et bien que pour moi, l’effet de surprise avait fait place à des attentes élevées, ce n’était pas le cas du public présent qui a tout de suite été charmé par le rock n’ roll sale et bluesé d’Étienne Barry et Anna Frances Meyer.
De mon côté, j’ai pu apprécier combien le couple s’était amélioré en un peu moins de six mois. Faut se comprendre, ici : la bombe, c’est Meyer, qui danse, chante, joue de la guitare comme si c’était sa dernière prestation. Une vraie rockeuse. Mais les bombes, ça n’explose pas tant que la mèche n’est pas allumée. Là-dessus, le jeu précis de Barry à la guitare et à la batterie provoque tout ce qu’il faut d’étincelles pour permettre à sa complice d’occuper l’espace scénique et envouter les fans.
Mise à jour : Shit! J’ai oublié de vous parler de la belle complicité qui existait entre Lisa LeBlanc et les Deuxluxes, qui ont partagé la scène à trois reprises au cours de la soirée. Moments fort agréables!
Programme – Lisa LeBlanc, 27 septembre 2014
Théâtre Petit-Champlain- Intro – J’pas un cowboy
- Motel
- Cerveau ramolli
- Du duvet dans les poches
- Lignes d’Hydro
- Kraft Dinner
- Câlisse-moi là
- Downtown
- Chanson d’une rouspéteuse
- Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde
- Gold Diggin’ Hoedown
- You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too)
- Ace of Spades (reprise de Motörhead)
- (1er rappel) Y fait chaud
- (1er rappel) Race Track
- (2e rappel) God Knows Y fera pas beau
- (2e rappel) Le monde a bien changé (reprise de 1755)
- (2e rappel) La danse de Mardi Gras (traditionnel cajun)
- (2e rappel) Dreams (reprise de Fleetwood Mac)
Photos
(Crédit photo : ecoutedonc.ca – Jacques Boivin)
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Spectacle : Bernhari, Le Cercle, 2 septembre 2014
(Photo de couverture – crédit : Sébastien Ouellet, ecoutedonc.ca)
Mardi soir dernier, Bernhari est venu présenter son excellent album aux gens de Québec en offrant un concert de lancement gratuit au Cercle. On aurait apprécié un parterre mieux rempli, mais bon, la pluie, la rentrée universitaire et le fait que ce mardi était plutôt un lundi déguisé ont incité de nombreuses personnes à rester chez elles.
Tant pis pour elles. Le jeune homme, visiblement heureux de montrer son savoir-faire à ses nouveaux fans, s’est donné à fond. Sans suivre à la lettre la séquence de l’album, le spectacle était monté un peu de la même manière, avec les chansons les plus explosives au début (Sagard vous pète les tympans avec du bonheur), les (belles) chansons plus lentes au milieu et la pièce Bouquet final à la fin, juste avant une Kryuschkova explosive.
Bien entouré, notamment par le plus en plus présent Emmanuel Éthier, Bernhari a montré qu’il était plus que ce mélange de My Bloody Valentine et Claude Léveillée qu’il aime bien utiliser pour se décrire. Il est une bête de scène unique à qui on promet un bel avenir.
Surtout, sur scène, même derrière son lourd attirail, Alexandre Bernhari dégage une forte présence. Imaginez quand il se lève pour chanter parmi les spectateurs (la prochaine fois, ils seront moins timides, promis!)…
J’avais le goût de lui faire un gros high five en sortant du Cercle. Je me reprendrai le 4 octobre prochain, lorsqu’il viendra jouer en première partie de Fanny Bloom et de Fontarabie. Ne le manquez pas, cette fois-là. Une fois, passe encore, deux fois, vous allez finir par le regretter.
Galerie photos
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Spectacle : Chloé Lacasse – Théâtre du Petit-Champlain, 30 mai 2014
Hier soir, au Petit-Champlain, j’ai assisté au spectacle de Chloé Lacasse, qui venait lancer sa tournée LUNES (son excellent deuxième album) chez nous. Un spectacle intimiste, mais plein d’énergie et d’émotions.
Le spectacle a commencé comme l’album avec la belle Rien pour moi, qui annonçait un beau voyage en compagnie d’Air Chloé et de ses complices (Marc-André Landry, Vincent Carré et Geneviève Toupin). Un oiseau dans la vitre, une chanson dont j’adore la poésie, a suivi, et le public présent dans la salle était, comme moi, déjà comblé.
Chloé Lacasse a toujours été très à l’aise sur scène, et si elle était nerveuse hier soir (première et tout), ça n’a pas paru un seul instant. Ses interventions, pertinentes, étaient souvent teintées d’humour. Elle a su choisir les chansons de son premier album qui s’intégraient le mieux son univers actuel, tout en les remettant au goût du jour.
On a aussi eu droit à sa reprise de Voyager, de Jean Leloup, qui dépasse le simple cover. L’auteure-compositrice-interprète s’est carrément réapproprié cette chanson qui correspondait parfaitement aux thèmes abordés dans Lunes (elle l’a enregistrée chez nos amis de BRBR – vous pouvez voir le résultat ici). Elle a cité quelques mots de Lhasa avant d’entreprendre Douce incertitude, une autre de ses plus jolies pièces.
Le spectacle s’est terminé sur une belle note, la douce Je voudrais l’être. À la sortie de la salle, on se sentait comme si une amie de longue date venait de nous faire le récit de son plus récent voyage dans des contrées lointaines et qu’elle nous avait montré son carnet rempli de couleurs et d’odeurs.
Si vous vous souvenez bien, je vous ai déjà dit il y a longtemps que j’avais du mal à apprécier Chloé Lacasse. Hier, j’étais heureux de ne jamais fermer la porte à un artiste qui ne m’a pas plu à la première écoute. J’aurais vraiment manqué quelque chose. 🙂
L’Octopus
En première partie, je vous avoue que j’ai eu un peu peur quand j’ai vu arriver cette grande jeune femme portant un costume évoquant… la pieuvre. Pourtant, une fois assise, la pieuvre (qui s’appelle Claudia Gagné) nous a présenté un fort joli projet : L’Octopus. Accompagnée à la guitare par Hugo Le Malt (qui joue bien), l’auteure-compositrice-interprète nous a interprété des pièces de son EP (que vous trouverez sur Bandcamp) ainsi que d’autres chansons tirées de son univers. Son folk a un style assez particulier, un brin jazzé, et elle se sert beaucoup de son instrument pour marquer le rythme. J’aime bien.
Fort prometteur. Surveillez-la, elle a ce qu’il faut pour se démarquer.
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Spectacle : NuitsFEQ (Kandle, Jimmy Hunt et Karim Ouellet), Impérial de Québec, 16 mai 2014
C’est un Impérial de Québec embrasé (et plein à craquer) qui a acclamé Karim Ouellet lorsque celui-ci a foulé les planches de l’Impérial de Québec vendredi dernier. Faut dire que Ouellet avait mis le paquet : en plus de ses collaborateurs habituels (dont King Abid, véritable dynamo), le fin renard a fait appel à des choristes et à une section de cuivres (dont un des membres de Misteur Valaire).
Ceux qui ont déjà vu l’auteur-compositeur-interprète en spectacle pourront en témoigner : ces ajouts donnaient aux chansons déjà savoureuses de Ouellet encore plus de couleur. Après une tournée européenne en première partie de Stromae où il a fait très bonne impression, il devait être plaisant pour Ouellet de retrouver ses fans des premières secondes, ceux qui connaissent ses toutes ses chansons par coeur. On pourrait dire qu’en plus des trois choristes sur scène, il y en avait près de 900 dans la salle…
Parmi les invités, il y a la petite soeur, Saramée, qui a livré un rap fougueux, ainsi que Koriass, qui a suivi (mais que nous avons malheureusement manqué, gardienne oblige). Sans oublier Ariane Moffatt, venue interpréter avec Ouellet sa composition printannière, Soleil chaleur. Oui, il les a toutes faites, il en a même ajouté une petite nouvelle!
Je crois qu’on peut le dire : Karim Ouellet est le roi de la pop à Québec et ses sujets en ont eu plein les oreilles. Triomphe.
Je vais revoir Karim Ouellet en première partie de Stromae à Montréal en juin. Une chance que le show n’est pas à Québec, j’ai l’impression que notre renard lui aurait volé la vedette. 😉
En première partie, soulignons l’excellente (mais brève) prestation de Kandle, qui a su charmer le public avec son rock énergique et assurer, ainsi que Jimmy Hunt, qui nous a offert quelques morceaux choisis de son excellent album Maladie d’amour.
En passant, Louis Bellavance, le directeur de la programmation du Festival d’été de Québec, est monté sur scène pour nous annoncer que les NuitsFEQ seraient de retour dès cet automne. On risque d’y être nous aussi!
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Spectacle – Tire le coyote, Morrin Centre, 6 mars 2014
La soirée allait être parfaite. La musique allait être géniale. On vendait de la bière de la Barberie pour étancher notre soif entre les chansons. La salle était intimiste au max. Ça allait être tout simplement parfait.
Les musiciens arrivent un par un. Le guitariste a des béquilles. Benoit Pinette (Tire le coyote) s’installe et nous souhaite la bienvenue. Il nous avertit tout de suite, il n’est pas en voix du tout, le coyote. On va enregistrer la musique, on va faire notre possible pour les voix, mais ça se peut qu’on doive les réenregistrer. Il se met à chanter. On sent qu’il n’a pas tout à fait son assurance habituelle, mais le coyote se débrouile plutôt bien en chantant un peu plus grave. Ça change complètement Bonnie.
Le coyote n’est pas satisfait et nous promet un nouveau rendez-vous, juste pour nous, un peu plus tard. On aimerait lui dire que ce n’est pas nécessaire, mais on ne dit pas non au coyote. Conscient de ses limites (nous le sommes aussi), il entame une de ses plus belles pièces, la magnifique Chanson d’amour en sol standard. Ça passe ou ça casse, tout simplement.
Vous savez quoi? Au lieu de sa voix nasillarde et assurée habituelle, Pinette avait une voix un peu rauque et un mal fou à atteindre les notes les plus hautes. Le résultat? Une chanson d’amour encore plus sensible, un coyote encore plus vulnérable.
Aux choeurs, Sylvia Beaudry avait la lourde tâche de nous faire oublier que c’est Chantal Archambault qui chante sur Mitan. Ayant elle-même une belle voix à la sensibilité country, elle a pris sa place et chanté en parfaite harmonie avec notre coyote national, qui semblait bien heureux de pouvoir compter sur elle.
Côté chansons, Pinette a pigé dans ses deux albums en plus de nous offrir quelques nouveautés. Le public appréciait particulièrement les propositions qui venaient de Mitan, qu’il semblait mieux connaître. Ma voisine de derrière était presque en transe pendant Jésus (moi je l’étais, en tout cas), cette chanson tragicomique qui pleure une femme d’une grande cruauté.
Au final, même si la voix de Benoit Pinette est un élément qui place Tire le coyote dans une classe à part, il reste les textes magnifique de cet amoureux des mots en tous genres, ainsi qu’un country-folk assumé qui donne au genre ses lettres de noblesse.
On a déjà hâte à la reprise.
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Spectacle : Sam Roberts Band, Impérial de Québec, 1er mars 2014
À voir leur énergie prendre d’assaut la scène de l’Impérial de Québec hier dans le cadre des Nuits FEQ, tout le monde aurait pu jurer qu’ils avaient affaire à une bande de fringants vingtenaires. Pourtant, personne n’ignore que Sam Roberts Band a déjà une quinzaine d’années d’expérience derrière le collier de plumes, et c’est ce qui les trahit. L’exécution et l’attitude furent irréprochables, et les premières notes ont suffi à expliquer comment ils arrivaient toujours à remplir leurs salles.
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le groupe nous a présenté leur petit dernier, Lo-Fantasy, sans oublier ses plus grands classiques, comme Brother Down et Where Have All the Good People Gone?. La foule s’est délectée de ceux-ci autant que de leur nouveau côté givré, qui sied à merveille à la voix lascive de Roberts.
L’amateur de hockey et ses acolytes n’ont laissé personne indifférent, pas même ceux qui, comme moi, n’ont pas suivi avec attention leur progression après We Were Born in Flames, un incontournable du rock canadien. Ceux qui ont eu la vivacité d’esprit de rester pour le rappel ont pu entendre Chasing the Light, délicieuse surprise indie qui sonne comme une tonne de briques « en vrai ».
Hier, j’ai redécouvert Sam Roberts Band à la manière dont on revoit un vieux pote du secondaire perdu de vue depuis trop longtemps : avec émotion et plaisir, et la promesse de se revoir.
Photo : Festival d’été de Québec