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  • Critique : Salomé Leclerc « Sous les arbres »

    Disons-le sans détour : Il y a beaucoup de PJ Harvey et de Cat Power dans les chansons de Salomé Leclerc. Ce ne sont pas les seules influences qu’on retrouve sur Sous les arbres, le premier album de l’auteure-compositrice-interprète de 25 ans, mais elles sont très frappantes (l’ouverture, la très jolie Partir ensemble, est un exemple probant). Dommage qu’on ait senti le besoin d’enrober ces influences d’un vernis propret qui fait perdre en sincérité tous les gains en accessibilité.

    Enregistré en France et réalisé par l’artiste française Emily Loizeau, Sous les arbres est un album folk mélancolique très conventionnel qui ne réinvente pas la roue, mais qui a le mérite d’être en français. D’ailleurs, la plume de Leclerc, sans être des plus mémorables, est tout à fait adéquate. La jeune femme sait écrire, elle maîtrise sa langue et elle a tout le temps devant elle pour peaufiner son art. Quant à la musique, il n’y a absolument rien à redire : les arrangements (de Leclerc elle-même) sont superbes et font la part belle à l’artiste, les mélodies, quoique parfois un peu trop grises, retiennent notre attention.

    Quelques chansons sortent du lot : la pièce titre, Sous les arbres, qui est mélancolique à souhait, Love, naïve, Love, véritable cri du coeur, et Tourne encore, qui est probablement la chanson la plus légère et pop de l’album.

    En résumé, Sous les arbres est un premier jalon pour Salomé Leclerc. Après quatre années à peaufiner son art, elle nous offre une oeuvre aboutie qui rend justice à son grand talent. Les attentes seront très, très élevées pour son deuxième album.

    En attendant, savourons celui-ci. Richard Séguin va ENFIN avoir de la concurrence dans la catégorie folk au gala de l’ADISQ 2012! 😉

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Kt6TRmesFxk]

    Salomé Leclerc « Sous les arbres » (Audiogram)

    On donne :

     (7/10)

    Jacques Boivin

    20 septembre 2011
    Albums
    2011, 7/10, Critique, Salomé Leclerc, septembre, Sous les arbres
  • Critique : Artistes variés « Muppets: The Green Album »

    Pour faire différent, je vais vous parler d’un disque sur lequel figurent des artistes connus qui reprennent des chansons connues d’une émission de télévision archi-connue en vue de faire la promotion d’un film attendu produit par un des plus gros studios de cinéma au monde! Ça va faire changement de l’indé!

    Reconnaissez-vous cette grenouille? C’est la grenouille la plus célèbre du monde! Bien entendu, je parle de Kermit, la grenouille qui a fait connaître le Muppet Show à la fin des années 1970. Pour les 4 ou 5 personnes qui ne connaîtraient pas, le Muppet Show était un théâtre de marionnettes destiné tant aux enfants qu’aux adultes. C’était drôle, c’était absurde et les personnages étaient attachants. Surtout, comme l’émission était montée de la même manière qu’un spectacle de cabaret, il y avait souvent des chansons.[mp3j track= »Sondre Lerche – Mr. Bassman@07-Mr.-Bassman.mp3″ flip=y]

    Après la mort de Jim Henson, les droits ont fini par tomber dans les mains de Disney. La société californienne en profitera cet automne pour lancer un film dont les Muppets seront les vedettes. Pour nous faire patienter, on nous donne ce petit bonbon, un album de reprises enregistrées par des artistes et des groupes couvrant pas mal tous les horizons du rock d’aujourd’hui tels que OK Go, Weezer, Hayley Williams (Paramore), The Fray, My Morning Jacket, Alkaline Trio, Amy Lee (Evanescence), Sondre Lerche, the Airborne Toxic Event, Brandon Saller (Atreyu), Billy Martin (Good Charlotte), Andrew Bird, Matt Nathanson et Rachael Yamagata.

    Oui, ça râtisse large de même! Cependant, personne ne subit un mauvais casting. J’ai beau ne pas être un grand fan de OK Go, leur relecture de la chanson thème du Muppet Show est tout à fait réussie. D’ailleurs, le vidéoclip qui accompagne la chanson est fichtrement bien réussi, lui aussi, et capte bien le côté un peu fou de l’émission.

    De même, l’idée de réunir Weezer et Hayley Williams (la chanteuse de Paramore, les jeunes!) pour chanter Rainbow Connection était excellente. Les voix de Rivers Cuomo et de Williams se marient à merveille. Quant à The Fray, qui reprend Manah Manah, on voudrait bien leur reprocher leur manque d’originalité, mais leur interprétation de ce grand classique (qui comprend les éloignements et les rapprochements du micro) est d’une précision d’horlogerie. Après les trois accords obligatoires d’Alkaline Trio, c’est au tour de My Morning Jacket de s’amuser avec Our World. Jim James et sa bande se sont littéralement réapproprié la chanson, qui n’aurait pas détonné sur leur plus récent album, Circuital.

    Amy Lee (oui, oui, la pseudo-gothique d’Evanescence) suit avec une version tout en douceur de Halfway Down the Stars. Sondre Lerche nous offre une version de Mr. Basseman qui fait disparaître les nuages et apparaître le soleil. Chose certaine, on tape du pied et après quelques écoutes, on accompagne Lerche dans ses bam-bam-bam-boom! C’est le meilleur moment de l’album, surtout qu’il est suivi par un autre moment fort, soit l’excellente Wishing Song de The Airborne Toxic Event. Trop courte.

    Brandon Saller et Billy Martin, d’Atreyu et Good Charlotte respectivement, reprennent Night Life en rockant virilement. Pour fans finis seulement. Ensuite, Andrew Bird réussit à nous tirer une larme avec Being Green, une chanson sur les inconvénients de la verdeur. Pour fermer la marche, soulignons la très piano-voix I Hope That Somethin’ Better Comes Along par Matt Nathanson, et I’m Going To Go Back There Someday, par Rachael Yamagata.

    Rien ne sert de parler de cohésion, de fil conducteur et d’homogénéité pour cet album : il n’y a rien de tout ça. On a plutôt affaire à une compilation hétéroclite de reprises de chansons associées à l’univers de Jim Hanson et produite par Disney, qui tente toujours de plaire au plus grand nombre. Heureusement, même s’il y a quelques moments moins agréables pour l’humble critique que je suis, il faut reconnaître qu’on a tenté de trouver un dénominateur commun autrement qu’en nivelant par le bas. Les artistes sont bons, leurs interprétations sont intéressantes même si elles ne sont pas toujours inventives et dans l’ensemble, une fois passé l’effet nostalgie (obligatoire en l’espèce), il reste des bonnes petites tounes qui s’écoutent sans efforts.

    Maintenant, on peut craindre le pire pour le film.

    Artistes variés « Muppets: The Green Album » (Walt Disney Records)

    On donne :

    (7/10)

    Jacques Boivin

    25 août 2011
    Albums
    2011, 7/10, Critique, Green Album, Muppets
  • Critique – Housse de Racket « Alésia »

    J’aurais bien aimé être près de Victor le Masne et Pierre Leroux lorsqu’ils ont trouvé le nom de leur groupe, Housse de Racket, en 2005. On ne peut pas dire que ça manque d’originalité! Le groupe indie pop français, aux influences nombreuses (comme de nombreux compatriotes), s’est fait connaître grâce à la chanson Oh yeah!, une pièce un brin funky qui a fait danser des milliers de Parisiennes.

    Depuis, le groupe a signé avec la maison Kitsuné et préparé un nouvel album, Alésia, qui sera bientôt disponible. Il s’agit d’une excellente découverte, particulièrement vitaminée, qui saura ensoleiller les derniers jours de l’été. En fait, la première moitié de l’album est une des meilleures moitiés d’album que j’ai entendues cette année et si ce n’était de la (très) relative faiblesse de la deuxième partie, cet album jouerait du coude pour se hisser dans mon top 3 de 2011.

    Human Nature est un excellent choix pour ouvrir l’album. L’auditeur sait à quoi s’attendre : beaucoup de synthés, une guitare simple et un rythme enlevant. Et un accent français qui rend la compréhension des paroles plutôt difficile à l’oreille d’un Québécois. 😉 Cette chanson est suivie par le premier simple du groupe (pour ce que veut dire un simple en 2011…), la très phoenixienne Roman. Si vous n’êtes toujours pas séduits, attendez au moins d’entendre la troisième chanson, Château, qui est à mon avis la meilleure chanson de l’album, remplie de sonorités subtiles et de clins d’oeil aux années 1980.

    Suivent Apocalypso, un croisement entre sonorités africaines et synth-pop particulièrement réussi, et Chorus, une des chansons les plus rock de l’album.[mp3j track= »Housse de Racket – Château@03-Chateau.mp3″ flip=y]

    Alésia, une chanson qui se donne des airs de Vangelis avec ses synthés omniprésents, brise malheureusement le rythme. Ariane, qui suit, a des airs d’Air. On retrouve un peu de rythme avec Les hommes et les femmes et TGV, puis avec Aquarium, une des meilleures chansons en français que vous entendrez en 2011, ne serait-ce que pour le refrain (« dans ma baignoire, je me noie / oubliez-moi, oubliez-moi / dans une piscine, on me voit / regardez-moi, regardez-moi »), un chef-d’oeuvre en matière de n’importe quoi, ainsi que pour la dernière minute et demie, pendant laquelle il est absolument impossible de ne pas se laisser aller.

    Ajoutez à cela Empire, une chanson un peu trop planante et aérienne qu’on n’écoute pas en mode répétition, et voilà, vous avez un album qui montre que Housse de racket a énormément de potentiel, mais qui montre également qu’Alésia est un album inégal qui aurait très bien pu se passer d’une ou deux pièces (qui feront sûrement office de pause-pipi pour les spectateurs qui iront les voir).

    Cependant, les meilleures parties de l’album valent bien ce qui s’est fait de mieux cette année. Ça va danser à Paris cet automne!

    Housse de Racket – « Alésia » (Kitsuné) En vente le 22 août.

    On donne :

    (7/10)

    Jacques Boivin

    11 août 2011
    Albums
    2011, 7/10, Alésia, Critique, Housse de Racket
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