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  • Critique : Chvrches – The Bones of What You Believe

    CHVRCHES Debut

    Avec son EP Recover, Chvrches arrivait en trois morceaux (et un remix) à piquer notre curiosité, ainsi que celle de la BBC, qui a placé le groupe en cinquième position de sa liste Sound of 2013 (artistes les plus prometteurs). On attendait donc avec impatience ce premier vrai album pour savoir si le trio synthpop écossais formé de Lauren Mayberry, Iain Cook et Martin Doherty allait nous électriser.

    Dès les premières secondes, l’album joue au ping-pong avec nos oreilles, et on se dit que ça a déjà de l’allure. Puis Miss Mayberry entre en scène, et le groupe nous donne une (gentille) claque musicale : en effet, la myriade de sons et cette voix à la fois enfantine et puissante, loin de se faire concurrence, entrent en symbiose. Sur un pied d’égalité dans certaines pièces, ces deux trames s’écartent avec grande justesse dans d’autres, où la voix vole haut, très haut au dessus des notes. Un seul album, et Chvrches a déjà « un son ».

    On a droit à plusieurs morceaux de bravoure, dont «The Mother We Share », qui ouvre l’album en beauté, suivie d’un « We Sink » accrocheur, où les deux gars de la formation ajoutent leur voix à l’harmonie. Puis soudain, le choc, avec « Gun » : les pièces du puzzle s’ajustent parfaitement pour nous donner un petit bijou pop, rythmé et enlevant, qui démontre une maîtrise surprenante chez un groupe vieux d’à peine deux ans.

    Les bonnes surprises continuent avec « Tether », pièce mélancolique qui décolle ensuite comme une fusée, « Under the Tide », qui laisse la parole à Martin Doherty, et « Recover », le gros point fort de l’EP. À noter également, « Night Sky » et ses accents rock et « Science/Visions », hypnotique et majestueuse. Quid du reste? Malgré une petite baisse de régime vers la fin de l’album, on ne déplore aucun morceau raté ou expédié.

    Vous l’aurez compris, cet album est très, très solide. On sent que Chvrches a voulu faire fort pour son premier opus en livrant un produit léché, ce qui augure bien pour la suite!

    Ma note : offset_8

    Géraud Le Carduner

    9 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Chvrches, septembre 2013
  • Critique : Lissie – « Back to Forever »

    Lissie Back To ForeverJ’ai entendu Lissie (née Elisabeth Maurus) pour la première fois il y a deux ou trois ans. Elle interprétait Bad Romance, de Lady Gaga. Guitare-voix. Une méchante voix un peu rauque, mais très puissante. C’était assez pour attiser ma curiosité. Je me suis procuré son premier album, Catching a Tiger, un album folk-pop prometteur.

    Puis cet été, j’ai entendu les deux premiers simples de Back to Forever. Le premier, Shameless, annonçait une Lissie plus vraie que nature, qui se jouait du star système, et Further Away (Romance Police), une chanson rock extrêmement puissante qui n’est pas sans rappeler les meilleurs moments de Stevie Nicks. Le genre de chanson qu’on écoute en mode répétition en roulant à toute vitesse sur l’autoroute.

    Si on ajoute The Habit, qui ouvre l’album et précède les deux chansons susmentionnées, on a une entrée en matière plutôt explosive. Et c’est tout naturellement que nos oreilles en demanderont plus. Le problème, c’est qu’aussitôt Shameless passée, on tombe dans la guimauve et les ballades sirupeuses (They All Want You et Sleepwalking) qui viennent briser le rythme. Oui, Lissie a toute une voix et un registre impressionnant et dans ce domaine, elle n’a pas grand chose à envier aux chanteuses à voix – en fait, dans ce domaine, elle est de loin supérieure à une Ellie Goulding -, mais elle n’y est pas à son meilleur. On voudrait qu’elle se tienne un peu moins au milieu du chemin et qu’elle rocke un peu plus, que ce soit champ gauche ou non.

    Parfois, on peut trouver les paroles un peu téteuses, comme dans I Don’t Wanna Go To Work. Ben oui, fille, t’as brossé hier soir pis tu feeles pas pour entrer travailler à matin. Tu me pardonneras de pas trop m’identifier à toi, j’ai plus vingt ans, ça fait longtemps que je ne bois plus mes peines d’amour.

    J’y suis peut-être allé un peu fort avec les ballades. Mountaintop Removal vient comme me faire mentir (un peu). Lissie entonne le refrain avec une telle hargne, une telle intensité, on ne peut qu’être séduit. Mais bon, ça prend une exception ou deux, hein? D’ailleurs, elle me redonne raison immédiatement après avec Love in the City.

    Il reste encore quelques bons moments à cet album, dont I Bet On You, une belle pièce pop qui devrait se retrouver sur de nombreuses radios américaines, Cold Fish, un folk-rock plus rock que folk, et Can’t Take it Back, qui rocke à peu près autant que les deux premières pièces de l’album.

    Le résultat une fois les dernières notes de la pièce titre, qui clot l’album? Une drôle d’impression. On a envie de retourner écouter sans arrêt Further Away et Shameless, qui sont vraiment les deux meilleures pièces de l’album. On a envie de sacrer Mountaintop Removal dans la liste de slows de fin de soirée. Mais le reste n’est pas inoubliable.

    C’est le principal défaut de l’album : deux chansons grandioses, dix chansons correctes.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Q0FAPa7lNss&w=480]
    Site Web : http://www.lissie.com

    Ma note : offset_5

    Jacques Boivin

    9 octobre 2013
    Albums
    5/10, Albums, Back to Forever, Lissie, Octobre 2013
  • Critique : Random Recipe – « Kill the Hook »

    Random Recipe Kill The HookLa question se pose : Y a-t-il plus montréalais que Random Recipe? Un peu de bordel, beaucoup de métissage, tout en demeurant accrocheur et rassembleur. Exactement le genre de mélange qu’on aime. Après un premier album qui les a fait connaître, nous étions tous très curieux d’entendre où le quatuor mené par Frannie la chanteuse et Fab la rappeuse allait nous mener.

    Eh ben voilà, le deuxième album de Random Recipe, Kill The Hook est maintenant disponible chez votre disquaire préféré et si vous attendiez ma bénédiction pour l’acheter, aussi bien vous le dire sans détour : cessez de lire et garrochez-vous.

    L’album commence très tranquillement avec une Pen and Ink lente et un brin féérique. Un genre de trip psychédélique en total contraste avec Hamburg, qui saura plaire aux fans de la première heure. Le flow des couplets s’harmonise à la voix tendre des refrains. Nos amis sont en forme et c’est tant mieux.

    Mais c’est une fois les dernières notes d’Hamburg passées que le fun commence vraiment. Au métissage entre le folk et le rap s’ajoutent des claviers d’une grande richesse et des rythmes dansants (Dimples), une attitude amusante à la Santigold (Big Girl), des déluges de mots (Beautiful Connection), des collaborations fructueuses (Sultan et Traffic) et beaucoup de fun (Joy).

    L’enrobage de claviers n’enlève rien à la voix chaude de Fran, ni au débit cool de Fab. Au contraire, cette petite touche additionnelle ajoute de la valeur aux chansons. Les refrains gagnent en profondeur, les raps gagnent en rythme, et nos oreilles en sortent grandes gagnantes.

    Le titre Kill the Hook pourrait nous laisser croire que Random Recipe allait se faire moins accrocheur, moins pop. Pourtant, c’est exactement le contraire qui arrive. Après quelques écoutes, on en redemande. On devient accro. Cet album crée une grave dépendance.

    Et Suave… Suave… c’est trois minutes d’été à emporter!

    À entendre. Pis à voir (notamment au Cercle, le 18 octobre prochain). Pis à réentendre.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Zf8mniGkFLo&w=480]
    Site Web : http://www.randomrecipe.ca/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    7 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Kill The Hook, Octobre 2013, Random Recipe
  • Critique : Jimmy Hunt – « Maladie d’amour »

    jimmy hunt maladie d'amourY’a pas à dire, la première écoute de cette nouvelle offrande de Jimmy Hunt est plutôt déroutante. On s’était habitués à des pièces folk légères comme Motocross, une pièce comme Antilope, sombre, électrique et atmosphérique, a de quoi sortir l’auditeur de sa zone de confort.

    C’est ça, Maladie d’amour. Un album qui nous amène là où on ne s’y attendait pas, qui laisse tomber la facilité des petites ritournelles pour nous offrir un son nettement plus recherché. Même si Hunt a encore sa voix et son attitude de jeune voyou lorsqu’il chante l’amour à Denise ou à Marie-Marthe, la musique, de son côté, nous fait voyager loin. Les guitares et les synthés ont du mordant et du groove (écoutez Nos corps, savoureuse et sensuelle), les rythmes sont envoûtants ou dansants (on se laisse aller allègrement sur Rêver souvent), sérieux, on prend son pied. Emmanuel Éthier et Christophe Lamarche-Ledoux, sur qui Hunt comptait pour mettre de la viande autour de son délicieux os, ont accompli leur mission.

    Seul reproche : un petit creux de vague au milieu de l’album, avant de terminer en beauté en nous faisant presque pleurer avec une superbe Maladie d’amour, une guitare-voix formidable, et en nous faisant littéralement lancer nos vestes pour danser sous la boule en miroir avec Christian Bobin, morceau délectable aux accents disco.

    Avec Maladie d’amour, Jimmy Hunt a vraisemblablement voulu surprendre. On aurait pu ne pas vouloir suivre tellement ce virage était prononcé. Pourtant, c’est exactement le contraire qui se passe. À la surprise de la première écoute succède une envie de goûter plus longuement cette galette. De la grande classe.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=FxpUzKRLSYo&w=480]
    Site Web : http://jimmyhunt.bandcamp.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    5 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Jimmy Hunt, Maladie d’amour, Octobre 2013
  • Critique : Basia Bulat – « Tall Tall Shadow »

    Basia-Bulat-Tall-Tall-Shadow

    L’auteure-compositrice-interprète torontoise Basia Bulat nous propose, ces jours-ci, son troisième album, Tall Tall Shadow, une offrande folk tout en douceur qui devrait satisfaire les fans du genre, tout en y ajoutant une pincée d’accessibilité qui devrait permettre à Bulat d’aller se chercher de nouveaux fans.

    L’artiste donne le ton dès la pièce titre, qui ouvre l’album. Tall Tall Shadow débute sur une mélodie au piano électrique, qui laisse rapidement le haut du pavé à la voix de Bulat, particulièrement soul pour l’occasion. La production, signée Bulat, Mark Lawson (qui a produit The Suburbs, d’un certain Arcade Fire) et Tim Kingsbury (dudit Arcade Fire), est impeccable et met en valeur la jeune artiste.

    Cet album ne fait jamais dans la facilité. Des chansons qui peuvent paraître monotones à la première écoute se laissent découvrir et apprécier lentement (Five, Four et It Can’t Be You sont de bons exemples). Les chansons plus rythmées sont très réussies, plus particulièrement Promise Not to Think About Love avec ses clap clap qui donnent le goût de danser, ou Wires, qui commence doucement mais qui prend rapidement beaucoup de rythme.

    La deuxième partie de l’album se veut beaucoup moins rythmée, mais les pièces ne sont pas moins intenses. La voix de Bulat dans Never Let Me Go donne des frissons.

    Tall Tall Shadow est un album franc et vrai qui se savoure doucement et qui prend vraiment toute sa valeur après plus d’une écoute. C’est comme une bière très maltée : ça prend un bout à apprécier, mais après, on ne veut plus rien savoir de la blonde à 6 $ la caisse de 6.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=gIhbxOlUIqc&w=480]
    Site Web : http://basiabulat.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    4 octobre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Basia Bulat, Octobre 2013, Tall Tall Shadow
  • Critique : Misteur Valaire – « Bellevue »

    Misteur Valaire - BellevueNos amis champions de la fusion électro-cuivres sont de retour avec un nouvel album qui reprend exactement là où Golden Bombay nous avait laissés il y a quelque temps.

    Sur le plan musical, c’est toujours aussi festif et dansant et comme on a pu le constater au spectacle de lancement, c’est toujours aussi explosif sur scène (là où le groupe est à son meilleur). Le groupe est même allé plonger dans ses racines plus instrumentales. Heureusement, les gars n’ont pas oublié de trouver quelques angles nouveaux pour éviter de tomber dans la redite (ce qui aurait été dommage).

    Quelques bonnes collaborations, certaines volontaires (Jamie Lidell, Heems et Milk & Bone), d’autres à l’insu des victimes (Stephan Lebeau sur La nature à son meilleur), ajoutent du piquant à l’album.

    Mention spéciale à El Kid, qui vous dresse les poils partout sur le corps.

    Les fans apprécieront. Ça va danser cet automne.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=G2wDb_Keh-s&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    30 septembre 2013
    Albums
    7/10, Albums, Bellevue, Misteur Valaire, septembre 2013
  • Critique : Thomas Fersen – « Thomas Fersen & The Ginger Accident »

    Thomas Fersen - Ginger AccidentAprès huit albums aussi colorés qu’imaginatifs, Thomas Fersen a décidé de se payer la traite pour ses 50 ans. Pourquoi pas un album aux influences très pop-rock sixties? Pourquoi pas s’amuser avec son riche vocabulaire tout en se déhanchant? Pour ce faire, Fersen s’est offert les services du groupe The Ginger Accident.

    Le résultat? On l’entend dès la première chanson, Donne-moi un petit baiser, tout droit sortie d’une parodie d’un vieux film français des années 1960 avec son big band et ses paroles un peu fofolles. L’inspiration? Les vieilles tantes qui nous demandent tout le temps de leur donner un petit bec.

    C’est comme ça tout le long de cet album amusant, jamais ennuyant, où il faut plus d’une écoute pour saisir toute la richesse de la poésie qui compose l’univers de Fersen. La partie musicale est assurée de belle façon par The Ginger Accident, qui a toujours la note juste et accompagne parfaitement les paroles de notre poète à la voix rauque.

    Si vous aimez les petites chansonnettes amusantes et colorées, vous aurez beaucoup de plaisir avec ce nouvel album de Thomas Fersen. D’un autre côté, si vous vivez avec un fan de Fersen et que vous le trouvez généralement trop tranquille et chanson française, la musique des Ginger Accident devrait vous donner une raison de tendre l’oreille et d’apprécier. Des fois, ça rappelle Belle and Sebastian (La boxe à l’anglo-saxonne). Et vous savez combien j’aime ce groupe…

    Pari réussi!

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=mIWOryxTK7Y&w=480]
    Site Web : http://thomasfersen.fr

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    24 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, septembre 2013, Thomas Fersen, Thomas Fersen & The Ginger Accident
  • Critique : Placebo – « Loud Like Love »

    PLACEBO_LOUD-LIKE-LOVE

    Depuis les débuts du groupe, Placebo a chez moi un effet quasi instantané à chaque sortie d’album : j’accroche aussitôt, je deviens accro aux nouveaux morceaux, et le nouvel opus devient ma nouvelle pierre angulaire du groupe. Bien sûr, la nostalgie me fait revisiter mes classiques et les vieux albums, mais assurément, plutôt que l’effet placebo, je plane sur l’effet « nouveau ».

    LOUD LIKE LOVE ne fait pas exception. Après quelques écoutes, ce qui frappe le plus, c’est le souci de finition et de cohésion de l’album. D’une part, on sent que Placebo offre un produit de plus en plus léché, sans toutefois tomber dans la surproduction, et sans nier pour autant leurs origines rock à l’état brut. Cet aspect très soigné se retrouve également dans leurs clips, et LLL en offre plusieurs. Celui du premier single, avec Bret Easton Ellis et un clin d’œil à la Vénus de Milo des Simpson, vaut le détour. D’autre part, tandis que LLL s’avère plutôt bref avec ses dix chansons, il gagne en force par son unité. L’écoute terminée, on en veut plus, et on réécoute.

    Fidèle à ses traditions, Placebo renoue sur LLL avec certaines paroles des plus marquantes, frappant par une certaine originalité et une touche quasi publicitaire. Dans la même veine que « A friend in need is a friend indeed, A friend with weed is better », le premier single, « Too Many Friends », accroche avec sa première déclaration choc : « My computer thinks I’m gay ». Si de telles formules peuvent paraître très légères, ce n’est qu’un voile qui cache des sujets plus sombres et plus sérieux. Un peu à la manière du « Quelque chose de rectangulaire » de Jérôme Minière, « Too Many Friends » remet en question l’ère des réseaux sociaux et des amitiés virtuelles. Pour sa part, « Bosco », dernière balade déchirante et mélancolique de l’album, est petit chef d’œuvre sur l’alcoolisme et ses effets sur le couple.

    En fait, si l’album se veut « loud like love », c’est que l’album brûle d’un désir de s’exprimer, de partager ce qui nous dévore de l’intérieur. La réussite de l’album, avec une telle thématique, c’est de ne pas sombrer dans le simple défoulement, ou la rage, mais plutôt de toucher, et d’inclure chacun dans un « nous » fort et répété : « We are loud like love! » À son meilleur, Placebo se veut thérapeutique.

    En somme, un album à la fois sombre et lumineux, aux rythmes alternatifs plutôt lisses et parfois plus abrasifs (« Rob the Bank » et « Purify » en sont de bons exemples), et aux balades intimes et touchantes. Un bel ajout à la discographie du groupe, qui s’y inscrit sous le signe de la continuité.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Y5cZvbOisk4&w=480]
    Site Web : http://www.placeboworld.co.uk/

    Ma note : offset_8

     

    Stéphane Desjardins

    19 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, loud like love, placebo, septembre 2013
  • Critique : Manic Street Preachers – « Rewind The Film »

    Manic Street Preachers - Rewind The FilmDéjà 15 ans depuis This Is My Truth, Tell Me Yours, le meilleur album du groupe gallois Manic Street Preachers depuis la disparition mystérieuse de leur ancien chanteur Richey Edwards. C’était un album post-britpop superbe sur tous les plans. Les Manics (comme on les appelle affectueusement) ont lancé de nombreux autres albums depuis et les succès critiques se succèdent au rythme des albums.

    Ce n’est pas parce que le trio est plus ou moins connu au Québec qu’on doit se priver du plaisir de vous en parler, surtout que leur petit nouveau, Rewind The Film, est intéressant du fait qu’il se démarque de ses prédécesseurs qui sont tantôt un brin punk, tantôt très pop britannique sur mesure pour Wembley. On n’entend presque pas de guitares électriques, le groupe fait la part belle aux instruments acoustiques et on y trouve de jolies orchestrations qui peuvent étonner quand on connaît le moindrement le groupe.

    Ce qui ne veut pas dire que les Manics se sont mis à jouer de la musique de ma tante. Ce qu’on ressent surtout, c’est que les membres du trio ont vieilli et qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont plus 20 ans. Pourtant, le chanteur James Dean Bradfield n’a que 44 ans (on est loin du vieux pet à l’article de la mort). Bon, la mort est omniprésente dans l’oeuvre des Manics (c’était également le cas avant la disparition d’Edwards), alors on n’est pas surpris. Mais c’est la maturité avec laquelle le sujet est abordé qui étonne. Comme si, en reculant le film, on n’y voyait pas que des regrets.

    À écouter : Show Me The Wonder, Rewind the Film (encore plus touchante avec le vidéoclip qui l’accompagne), As Holy as the Soil (That Buries Your Skin) qui est un bel hommage à Edwards, 3 Ways To See Despair… mais l’album est fort égal et s’écoute très bien d’un bout à l’autre. Faut juste pas s’attendre à du gros rock. Cet album des Manic Street Preachers, c’est tout le contraire. Et c’est ce qui fait son charme.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=PwwtOd3pMlk&w=480]
    Site Web : http://www.manicstreetpreachers.com/

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    18 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Manic Street Preachers, Rewind The Film, septembre 2013
  • Critique : EL MOTOR – « Le monstre »

    CDP403_4P_CDdigiP_TubeJ’écoutais Sorcière, la première pièce de l’album d’EL MOTOR, intitulé Le monstre, qui est déjà dans les bacs des disquaires depuis quelques semaines. Ça commence avec des riffs accrocheurs, puis tout à coup, j’entends une voix qui ne m’est pas étrangère qui demande « pourquoi as-tu une poupée vaudou de Filo sur ton frigo ». Puis cette mélodie… j’ai déjà entendu quelque chose du genre… encore un de ces groupes archi-référentiels qui pastichent tout ce qu’ils écoutent, me dis-je.

    Je commence à lire la bio du groupe. Deux noms me rappellent quelque chose. Pierre-Alexandre Bouchard et Frédéric Boivin. Voyons, j’ai déjà vu ça quelque part…

    Parenthèse : pendant une longue période, soit entre 2002 et 2008 environ, j’ai été totalement à l’extérieur du circuit musical. Bien sûr, j’écoutais quelques nouveautés de temps en temps, mais j’étais juste bien heureux avec tout le matériel accumulé pendant ma période radio étudiante. Je n’ai donc pas entendu ce premier EP d’EL MOTOR (dont on dit pourtant le plus grand bien). Et comme je suis un peu loin de la scène montréalaise (question de distance), je n’ai pas vu le groupe en spectacle. Fin de la parenthèse.

    … quand j’ai lu qu’ils avaient fait partie de la formation Trémolo, qui a beaucoup tourné à CHYZ lorsque j’y sévissais.

    OK, on est donc en terrain connu et ce que je croyais être des références, ben c’était Bouchard, Boivin et leurs comparses être eux-mêmes.

    Je disais donc que j’écoutais Sorcière, qui ouvre Le monstre, le nouvel album d’EL MOTOR. Riffs accrocheurs, mélodie entraînante, beaucoup de répétitions dans les paroles, touche subtile de claviers. Si c’est votre genre de musique (c’est le mien), vous allez apprécier la première partie de l’album. Ça joue dans ces eaux-là pas mal tout le long du côté A. 

    Autre parenthèse : C’est drôle, cette nouvelle mode de faire des albums qui semblent destinés au vinyle, avec deux parties distinctes bien coupées au milieu. Nevsky avait fait la même chose! Fin de la parenthèse.

    À l’époque de Trémolo, j’avais un faible pour les textes de Bouchard, même s’ils étaient un peu naïfs. J’aurais peut-être dû écouter le premier EP d’EL MOTOR avant de préparer ma critique, question d’avoir quelques repères de plus dans l’évolution de l’écriture du chanteur. Il n’en demeure pas moins que la poésie qui me plaisait tant à l’époque est toujours présente, même qu’elle sert mieux la musique que jamais (je sais, je sais, ça devrait être l’inverse, mais bon, on est déjà à mille lieues des paroles ultra naïves d’un Julien Mineau).

    Il est donc un peu ironique que la meilleure chanson de l’album soit la psychédélique et enivrante Avec le monstre, un bijou instrumental de six minutes qui raconte, sans paroles, une histoire fantastique à quiconque ferme les yeux et se laisse emporter. Voyage garanti, substances illicites pas nécessaires.

    Avec le monstre marque un point tournant vers une pop plus psychédélique qui se poursuivra pendant la deuxième moitié de l’album. Saint-Boniface semble avoir été écrite en Angleterre en 1968, Le funiculaire est riche en pianos et en harmonies et Perte totale possède une belle énergie et des guitares qui rockent et Nos territoires ferme la marche tout en douceur, même si on a une montée soudaine d’intensité au milieu de la pièce.

    Non, Le monstre ne réinvente rien, et franchement, c’est bien tant mieux. Je ne crois pas que c’était la prétention d’EL MOTOR, qui cherche plutôt à nous convaincre de sa capacité à livrer des pièces simples, mais efficaces. Riches, mais accessibles. Des chansons qui bougent, mais qui rendront pas votre voisin agressif. Quand on sait qu’ils ont jeté aux poubelles une première version de cet album, c’est peut-être une bonne chose, finalement.

    Surtout, Le monstre, c’est un album qui sent le live. Tant mieux, parce que l’ampli au max avec quelques autres fans, ça va rocker pour vrai. Vivement la tournée.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=zZfDOUF39Ws&w=480]
    Site Web du groupe : http://elmotor.ca

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    16 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, EL MOTOR, Le monstre, septembre 2013
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