Le 16 avril dernier, je me suis rendu à Bécancour, au Moulin Michel, pour assister au magnifique spectacle du duo Fire/ Works (Jonathan Peters et David Lagacé) et leurs musiciens (Francis Ledoux Étienne Dupré).
Après un accueil des plus chaleureux au rez-de-chaussée de cette magnifique bâtisse, anciennement un moulin, on est monté au deuxième étage.
Le spectacle a débuté tout doucement avec la pièce Underneath your skin de leur dernier album Shenanigans. Tout au long de la soirée, on a eu droit à des chansons tantôt rock, tantôt douces.
Au retour de l’entracte, chose qu’ils faisaient pour la première fois dans un spectacle, c’est Jonathan qui est arrivé sur scène avec sa guitare. Après quelques phrases, l’ampli a décidé de se fâcher et de commencer à grincer fort. Un peu déstabilisé par le fait que son ampli est possiblement brisé, il s’est avancé devant son micro et a débranché sa guitare pour nous la jouer acoustique. Quel magnifique moment! Bien que ce n’était pas voulu, être à leur place, je garderais cette idée pour les prochains spectacles !
Il passe ensuite doucement vers le clavier et ça me donne envie de fermer les yeux pour profiter pleinement de la beauté et de la simplicité du moment.
Le spectacle passe ensuite en mode rock avec quelques nouvelles pièces très appréciées du public qui, selon un petit sondage maison, ne connaissait pas le groupe avant ce soir-là. On a aussi eu droit à la pièce Elephant, que le groupe fait à chaque spectacle.
Vers la fin du spectacle, j’ai eu un « fou rire ». Pendant une chanson, David Lagacé a eu de petits problèmes techniques. Pendant qu’il chantait et faisait aller ses baguettes sur un tambour, une baguette est partie dans la foule en même temps que la partie du haut du pied de micro glissait vers la droite. Il a continué à chanter et à jouer, mais ça ne m’a pas empêché d’avoir un petit « fou rire ».
C’était leur première fois à Bécancour et les gars étaient contents de rencontrer un nouveau public. J’ai eu l’occasion de parler avec eux après le spectacle et laissez-moi vous dire qu’ils n’arrêtent jamais ces gars-là. Ensemble ou séparément, ils ont plusieurs projets musicaux qui remplissent leurs vies. D’ailleurs, quelques-un d’entres eux seront de la finale desFrancouvertesle 9 mai prochain avec leurs projets respectifs: Caltâr-Bateau, La famille Ouellet et Mon doux saigneur.
Pour terminer, Jonathan mentionne, avec une petite face espiègle d’un enfant qui a hâte d’ouvrir son premier cadeau de Noël, que la dernière chanson du spectacle qu’il s’apprête à faire est sa préférée, mais ce n’est souvent pas la préférée du public. C’est une pièce instrumentale qui semble tout de même plaire aux gens dans la salle, tellement qu’après des applaudissements à n’en plus finir, le groupe revient pour une vraie dernière ou ils nous font taper des mains. Me voilà déjà nostalgique de ce moment qui se termine. J’ai déjà hâte au 9 septembre pour les voir auSatyre Cabaret spectacle.
En prime, revoici les photo du spectacle du 9 juillet, à défaut d’avoir un photographe avec moi pour capter ce merveilleux moment.
Laura Sauvage, pour moi, est encore un monde à part, une belle « bébitte » que j’essaye de comprendre. Le 21 avril dernier, je me suis donc laissé traîner dans son univers « Extraordinormal » au Temps d’une pinte à Trois-Rivières.
Je suis accoté au comptoir avec mon petit verre de Ratchet (la meilleure bière rousse de la place) alors que Laura Sauvage et ses musiciens traversent le bar pour aller prendre place sur scène. On est vraiment choyés, car avec elle pour nous jouer les chansons de son premier album, il y a Dany Placard à la guitare, entre autres.
Le spectacle commence sans qu’un d’entre eux ne s’adresse au public, mais l’ambiance s’y prête bien. Les textes de Laura Sauvage, Vivianne Roy de son vrai nom, sont souvent très personnels et je pense que c’est ce qui fait que je me suis senti impliqué et interpellé par ces propos. Elle ne fait pas que nous raconter une histoire, on la vit avec elle.
J’ai eu des frissons et une envie soudaine de me fermer les yeux pour écouter la pièce No direction home. C’était vraiment un beau moment simple et enveloppant.
Un peu après cette chanson, j’étais en train de chercher une référence pour vous faire comprendre facilement l’ambiance du spectacle et mon ami Martin est arrivé de nulle part en me disant « On dirait de la musique de Jameson (en faisant le geste de boire) » et je n’ai pas trouvé ça bête du tout ! Imagine-toi dans les années 70 (paix et amour) dans un beau divan brun en train de boire du Jameson. C’est exactement ce que j’ai ressenti ce soir-là.
C’était un trop court spectacle de moins d’une heure, mais une si belle soirée que Laura Sauvage et ses musiciens nous ont fait vivre. Je n’étais pas convaincu que j’aimais le style, en écoutante l’album, mais en spectacle, j’ai été charmé par la sincérité, l’humour et le charisme de Vivianne Roy. Après avoir fait un rappel accéléré, c’est-à-dire sans faire semblant de partir et de « revenir back » sur scène, les gênes en voulaient encore, mais elle a dit, toute gênée « C’est tout ce que j’ai, sorry ».
Hier soir je me rendais au Pantoum pour la première fois depuis un bon moment, à l’exception de ma visite dans la seconde partie du complexe musical lors du lancement VIP d’Anatole. J’allais donc gravir les marches en redoutant le capharnaüm des bottes et de manteaux qui semble-t-il est, depuis belle lurette, chose du passé. À la place, on trouve un sympathique vestiaire à mi-chemin pendant l’ascension et l’entrée de la salle est donc beaucoup plus dégagée qu’elle a pu être les années précédentes. La saison hivernale rendait habituellement mes visites au Pantoum à moitié périlleuses, ce qui fait que j’attendais une occasion en or pour retourner voir un concert sur place, mais aussi un concert qui ne commencerait pas trop tard, pour faire plaisir à mes vieux os.
C’est un programme triple avec deux bands de Québec et un de Montréal qui m’a donné l’occasion que j’escomptais et la soirée fût très agréable. C’est la formation rock délurée et légèrement psychédélique montréalaise SAAM qui ouvrait la soirée. La bassiste de Ponctuation Laurence Gauthier-Brown accompagnait le groupe pour l’occasion, alors que le bassiste habituel était en voyage en France. Le groupe promet un nouvel extrait en plein coeur de l’été et une parution longue durée pour la fin août peut-être, et les pièces qui ont été interprétées hier vont, pour notre plus grand bonheur, en partie figurer sur la galette à venir. La performance s’est déroulée sans faux pas, les compositions sont originales, les paroles étaient parfois difficiles à comprendre mais le chant éclectique et théâtral du chanteur-compositeur avait quelque chose de très divertissant qui complétait bien les compositions pop-psychédéliques de son crû. Une demie douzaine de chansons se sont succédées et les gens réunis sur place ont eu l’air d’apprécier cette entrée en matière fort à propos. Le titre fort efficace Cheville Blanche, tiré d’un court EP de deux pièces qui porte le nom de l’autre titre, « Vacance », était un moment fort de la performance et le EP est disponible gratuitement sur le bandcamp de l’artiste, si vous voulez un support audio pour mieux comprendre la proposition artistique de Saam.
Après une brève entracte arrive Ego Death, le projet de Joey Proteau (feu-Modern Primitive) mais à géométrie variable pendant le concert. En effet, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec était parfois accompagné de Kevin Robitaille (Los) à la batterie, Symon Marcoux (feu-X-Ray Zebras) à la basse,Maxine Maillet (Los, EP4) au clavier et Marie-Pier Gagné au violoncelle, mais aussi, pas mal toujours accompagné de son frère Jesse à la guitare et à la voix, qui venait admirablement bien compléter les harmonies vocales familiales. Les compositions très délicates mais mémorables qui figurent sur le EP « Grief » ont été pas mal toutes interprétées devant une assistance respectueuse et docile qui écoutait la performance avec un calme olympien. Une ovation chaleureuse et bien sentie faisait suite à tous les morceaux présentés et avec raison, la justesse de l’interprétation était très impressionnante. Une reprise d’Elliot Smith s’est glissée dans le set aussi, venant compléter le corpus avec d’autres sonorités. Les compositions au caractère très intimiste résultent d’un travail d’introspection créative qui a culminé avec la parution du EP l’automne dernier et il faut dire qu’avec un style de musique aussi dépouillé à la base, les mélodies de guitare et les vocaux feutrés en étaient l’apanage, il faut absolument que la précision soit au rendez-vous, parce que toute bourde si petite soit-elle a la chance de faire chavirer un moment magique et de nous ramener à la réalité. Toutefois, on peut déclarer que le spectacle était un succès car on aurait eu bien du mal à trouver des taches au dossier vocal des frères Proteau. En écoutant les pièces réunies sur « Grief », on peut craindre que leurs versions live perdent un peu en justesse mais le tout était vraiment impeccable et bien senti. Chapeau bas!
Le fait que Ego Death vienne après la performance plus mouvementée de Saam me paraissait étrange au début, mais l’alternance était au final fort intéressante pour le déroulement de la soirée, en plus de laisser la chance à la formation suivante de relever le niveau d’énergie dans l’assistance qui émergeait à peine d’un moment de contemplation béate.
Ce qui était annoncé comme le clou de la soirée, c’était la performance de la formation de Québec LOS, une formation qui a beaucoup changé ces derniers temps, délaissant le rock garage accrocheur et mordant des deux premières parutions pour un rock alternatif sophistiqué que leur dernier 7″ laissait augurer. Le line-up actuel est composé des membres fondateurs Kenny Turgeon à la guitare-voix et aux compositions et de Kevin Robitaille à la batterie, fidèles à eux-mêmes. Le groupe, désormais un quintet, était complété par Maxine et Symon qui avaient également accompagné Ego Death un moment, ainsi que par Jean-Daniel Lajoie (ex frère d’armes de Joey dans feu-Modern Primitive). La foule était déjà un peu plus clairsemée pour voir la performance de Los, qui ont présenté essentiellement des titres de leur nouveau répertoire, dont la consécration est prévue pour l’automne avec la parution de leur premier long-jeu. Ironiquement, les moments qui semblent le plus avoir été appréciés et insufflé d’énergie à la foule, c’est le titre « Jelly Spoon » qui les a procurés. C’était l’occasion de se rappeler du génial 7″ Romances sur lequel figure la pièce qui, avec la chanson titre de leur autre 7″ Peace in general, étaient les seules provenant de leur ancienne vie. Les nouvelles compositions semblent de qualité mais on peine à trouver un angle d’approche ou une clé pour les décoder, l’aspect global des pièces semblant parfois relayé au second plan derrière une recherche sonore tout de même intéressante. Le mordant catchy de leur premier répertoire se fait plus rare, comme celui de la géniale « Nature Boy », reprise par Beat Sexü sur Open House QC mais délaissée par Los au profit des pièces qui cadrent mieux avec l’esthétique indie-alternative qui est visée dorénavant. Si les gars ont l’air de savoir où ils vont, le trip a des allures de recherche personnelle et curieusement, alors qu’on semble vouloir se diriger vers des contrées plus facilement commercialisables et accessibles, le degré de raffinement atteint des niveaux qui font que plusieurs semblent peiner à comprendre où tout ça se dirige, comme en témoignaient à quelques reprises les applaudissements timides ou confus entre les pièces. Au niveau technique, la performance était somme toute impeccable mais cela ne semble pas tout à fait avoir suffi pour donner à l’assistance le goût d’embarquer à fond de train, hormis un slam aux allures ironiques qui a pris les mélomanes à bras-le-corps vers la fin du concert. Alors que l’assistance réclamait timidement un rappel, je descendais tranquillement les marches en me disant que j’avais hâte d’entendre la version endisquée des morceaux présentés ce soir, qui pourront peut-être me faire apprécier avec un oeil nouveau, ou une oreille nouvelle, les pièces du corpus 2.0 de Los. La parution, fort attendue, sera une gracieuseté de Sexy Sloth, et devrait voir le jour à l’automne, le pendant visuel restant à élaborer pour accompagner les pièces dont l’enregistrement vient d’être achevé.
C’est bien beau les mots, mais ça aide toujours d’avoir un support audio visuel pour mieux comprendre ce dont il est question. Allez donc faire un tour sur les pages bandcamp des artistes et écoutez ça en regardant la somptueuse galerie photo préparée par notre LLamaryon nationale!