En ce 8 mars, Journée internationale de la femme, les organisateurs du Festif! de Baie-Saint-Paul ont une bonne nouvelle à annoncer à ses festivaliers :
La Montréalaise d’adoption Basia Bulat sera de la 7e édition du Festif!, qui se déroulera du 21 au 24 juillet prochain. Les organisateurs auront donc la chance d’accueillir un de leurs coups de coeur féminins des dernières années.
La jeune femme aura l’occasion de présenter Baie-Saint-Paulois et aux visiteurs les chansons de son quatrième album lancé il y a quelques semaines à peine, Good Advice, enregistré au Kentucky, réalisé par Jim James (My Morning Jacket) et encensé par la critique [voici d’ailleurs la nôtre].
Nous avons eu la chance de l’entendre le mois dernier à Rideau. En quatre courtes chansons, elle avait déjà conquis de nombreux coeurs. Son amalgame folk-soul-pop parfois bien triste, mais jamais trop sombre, s’écoute avec bonheur. Et ce sera avec un plaisir renouvelé que nous la verrons cet été.
Le Festif! avait déjà annoncé la venue du légendraire groupe Les Goules au sous-sol de l’Église de Baie-Saint-Paul le 21 juillet. La programmation complète qui, selon le directeur artistique, fera la part belle aux meilleurs artistes d’ici et d’ailleurs tout en réservant plusieurs grandes découvertes et surprises, sera dévoilée en avril prochain.
C’était presque la nuit. Il était dépassé 22h30 quand je suis arrivée au Cercle pour m’installer aux premières loges du triple plateau de haut calibre présenté par Scène 1425. J’ai oublié ma fatigue à l’entrée. C’était mon dernier arrêt à Rideau cette année, j’allais dormir plus tard. Après tout, ce n’est pas tous les jours que Safia Nolin et Fred Savard fréquentent le même party.
Emilie & Ogden
Une petite volière, à l’intérieur de laquelle une lumineuse ampoule était suspendue, se trouvait devant l’imposante harpe Ogden. Emilie Kahn s’est installée derrière son instrument, puis a fait courir ses doigts entre les cordes avec une impressionnante agilité et la grâce d’un cygne. On a aussitôt reconnu la mélodie ensorcelante de la pièce-titre de son album 10 000.
Le Cercle fut immédiatement plongé dans une ambiance nocturne, magnifiée par les fioritures vocales d’Emilie. Se sont ensuite succédées, comme un rêve éveillé, les compositions Long Gone, Blame, What happened et White Lies. Les dernières notes de la harpiste résonnaient dans le silence pour nous bercer. Après une timide salutation, elle s’est éclipsée et on est revenu à la réalité.
Basia Bulat
Après avoir rêvé avec Emilie & Ogden, un magnifique contraste est survenu alors que Basia Bulat a fait renaître le jour sur scène avec sa folk-pop ensoleillée. Venue présenter son quatrième opus Good Advice, sorti quelques jours auparavant, elle est apparue toute minuscule avec sa robe, scintillante et colorée, aux formes géométriques éclectiques. Le nouvel album de Basia tournait en boucle chez moi depuis sa parution et j’avais plus que hâte de le voir prendre vie sur scène. Entourée de son armée de quatre musiciens (claviériste, batteur, bassiste et multi-instrumentiste), elle a commencé à gratter sa guitare électrique sur l’accrocheuse Fool. Le parterre était déjà conquis.
Avec un accent des plus mignons, Basia s’est adressée à la foule dans un français quasi impeccable. «Ça fait quatre ou cinq fois qu’on vient ici au Cercle. Je m’excuse pour mon français. J’ai déménagé à Montréal il y a un an et demi, donc il faut que je pratique plus. Merci à l’avance pour votre patience avec votre nouvelle québécoise. Ce soir, on va jouer toutes des chansons nouvelles…euh nouveaux ?», s’est questionnée avec humour l’attachante artiste.
Basia Bulat est ensuite descendue de scène pour chanter Let Me In dans le public (j’ai même eu le privilège de partager quelques mouvements de danse avec elle). C’est à ce moment que j’ai réalisé que cet album était bien différent de ses précédents en spectacle. L’auteure-compositrice-interprète est beaucoup plus dynamique et se permet d’aller plus loin sur le plan scénique.
Lorsqu’elle est remontée sur les planches, elle s’est mise à jouer du clavier, puis s’est emparée de sa tambourine en sautillant vigoureusement dans tous les sens. Sa voix, légèrement éraillée, conservait toutefois une justesse irréprochable. L’artiste nous a invités à se rapprocher de la scène pour se laisser aller sur la dansante La La Lie, puis a ralenti la cadence avec la pièce maîtresse Good Advice. Pour clore sa prestation, Basia a interprété une de mes pièces préférées sur l’album, Infamous. «Merci, à la prochaine!», a-t-elle lancé le sourire aux lèvres. On se croise les doigts très fort pour un retour imminent de Basia à Québec!
Foreign Diplomats
À la suite d’une entrevue tripante avec eux en début de soirée, j’avais vraiment hâte de voir pour une énième fois le spectacle du jeune quintette composé d’Élie Raymond (guitare, voix), Antoine Lévesque-Roy (basse), Thomas Bruneau-Faubert (trombone, synthés), Charles Primeau (guitare) et Emmanuel Vallières (batterie). Ils ont ouvert en grand avec la pièce You Decide, tirée de leur EP homonyme. Chaque fois, je suis soufflée par leur énergie et leur dépassement sur scène. Avec eux, c’était garanti que la fin de soirée allait lever, même si tout le monde était cerné!
«Ça a l’air que le party, ça fait longtemps que ça dure ici à Rideau. On est vraiment contents d’être ici, vous n’avez pas fini avec nous! Plus tard en soirée, Antoine, notre bassiste, va se mettre tout nu juste pour vous. La prochaine chanson parle justement de ça», a plaisanté Élie, avant de s’attaquer à Lily’s Nice Shoes!, une composition de leur excellent premier album Princess Flash.
Le Cercle est ensuite devenu le théâtre musical d’une longue pièce aux sonorités lyriques, Drunk Old Paul (And His Wild Things), également issue de leur opus. Mais, ce n’était qu’une apparence d’accalmie avant la tempête. En effet, le groupe a invité Emilie Kahn à se joindre à eux pour la dernière chanson de la soirée, Queen + King, qui a terminé ce circuit de nuit sur une note plus que festive. Les musiciens et la musicienne se donnaient à fond sur scène en hurlant «The king is dead!» à s’en vider les poumons. Un moment mémorable frôlant l’apogée musicale.
*Mention spéciale à Thomas pour ses «stépettes» hors de ce monde et sa capacité à ne pas se fouler une cheville et/ou se déboîter une épaule. Tu as tout mon respect.
Basia Bulat a sorti le 12 février son quatrième album Good Advice. Ce dernier suit le succès critique et populaire de Tall Tall Shadow. Il s’agit d’un virage plus pop pour celle qui nous avait habitués à un son plus folk.
Après une rupture amoureuse, elle quitte Montréal pour le Kentucky et enregistre cet album chez Jim James (My Morning Jacket).
Si Tall Tall Shadow racontait la perte d’un être cher, dans Good Advice la chanteuse est encore plus personnelle dans ses textes. La La Lie en est un bon exemple. Elle ne pleure pas cette relation, plutôt elle va revenir en arrière sur ce qu’elle aurait pu faire autrement.
Sur Long Goodbye, on tape du pied, il s’agit d’une pop-folk au rythme infectieux qui brille de mille feux. Il s’agit d’une des pièces clés de l’album. Dans Let Me In, elle montre sa versatilité musicale.
De nouveaux instruments se font un chemin dans la musique de l’auteure-compositrice-interprète : du synthétiseur, des percussions et une chorale. On reconnaît ici le travail de Jim James, qui ajoute un peu de profondeur à l’album et au style musical de l’artiste.
La voix de Basia Bulat est puissante sur In the Name Of. Elle captive l’auditeur, qui se retrouve absorbé et accroché. La pièce-titre Good Advice est elle aussi aussi un bijou. La guitare et le piano donnent une profondeur aux paroles de Bulat. C’est une de mes préférées sur l’album.
Les deux premiers extraits Infamous et Fool montrent bien le changement sonore déjà amorcé dans son album précédent.
Cet album est facile d’approche et va plaire autant aux anciens fans de Basia Bulat, mais aussi fera de nouveaux fans. On parle d’amour, sans tomber dans le mélodramatique. Un changement de cap qui lui va bien.
Pièces à écouter : Long Goodbye, Good Advice et Infamous.
On peut difficilement faire plus chargé comme fin de semaine de musique. Les mélomanes devront faire des choix difficiles. Pour vous aider, voici ce que nous vous suggérons :
Jeudi 22 octobre
Tout d’abord, il faut parler de la formation trifluvienne Bears of Legend qui fait un retour au Théâtre Petit-Champlain après avoir rempli la salle le printemps dernier. Porté par l’excellent Ghostwritten Chronicles, le populaire septuor nous livre une parfaite symbiose de valses, de rythmes amérindiens, de modulations progressives, de chœurs, de folklore et d’envolées vocales. Inspiré d’un mystérieux journal de bord retrouvé en mer, Bears of Legend nous raconte la vie d’un équipage aux histoires métaphoriques vivement inspirantes. Billets : 30 $ à 35 $. Le spectacle est à 20 heures. INFOS
Pendant ce temps, District 7 Production et Le Cercle – Lab vivant présentent The Posterz (+ Hashed Out). Après avoir transformé le sous-sol du Cercle en sauna plus tôt cette année, les jeunes rappeurs récidivent, cette fois dans la grande salle. Il reste encore de la place, alors n’hésitez pas à acheter votre billet (15 $). Les portes ouvrent à 19 heures, le spectacle est à 20 heures. INFOS
Au Grand Théâtre, Plume Latraverse présente son spectacle Récidives en formule trio. Une heure et demie des chansons les plus poétiques du très prolifique auteur-compositeur-interprète. Si on se fie à ce qui a été présenté à Montréal, il s’agira d’un magnifique voyage qui nous permettra d’entendre un paquet de chansons que l’oncle Pluplu n’a pas fait très souvent en 45 ans de carrière. C’est complet, on a annoncé des supplémentaires en avril prochain. Pour ceux qui ont déjà leur billet, c’est à 20 heures. INFOS
Sur la rive sud, Ariane Moffatt sera à L’Anglicane de Lévis pour y présenter son spectacle 22h22, un spectacle qui groove en beauté. La première partie sera assurée par la non moins excellente Rosie Valland. Il ne reste que quelques billets, alors on vous suggère de ne pas tarder. Le spectacle est… à 20 heures. INFOS
À L’Anti Bar et spectacles, le rock sera à l’honneur avec la formation EL DIVER (+ Repartee). 20 heures. 7 $. INFOS
Il a peut-être été candidat à l’émission La Voix, mais Mathieu Holubowski s’est aussi mérité de belles accolades depuis, notamment au festival ARTEFACT de Valleyfield, où il jouait son folk bien à lui à la maison. Il sera au Centre d’art La Chapelle ce soir, dès 20 heures. 32 $. INFOS
Vendredi 23 octobre
Au Grand Théâtre, Plume Latraverse présente une deuxième fois son spectacle Récidives en formule trio. Une heure et demie des chansons les plus poétiques du très prolifique auteur-compositeur-interprète. Si on se fie à ce qui a été présenté à Montréal, il s’agira d’un magnifique voyage qui nous permettra d’entendre un paquet de chansons que l’oncle Pluplu n’a pas fait très souvent en 45 ans de carrière. C’est complet, on a annoncé des supplémentaires en avril prochain. Pour ceux qui ont déjà leur billet, c’est à 20 heures. INFOS
On les a vus à plusieursreprises ces dernières années et chaque fois, ils ont livré la marchandise. Canailles est de retour au Cercle pour nous présenter un spectacle plus que rodé. En première partie, l’excellent Timothy Luke Dawson. Le party va pogner, c’est évident. Présenté dans le cadre du Grand Boum. Les billets sont 15 $ et les portes ouvrent à 19 heures. Un incontournable. INFOS
Évidemment, à Québec, les spectacles incontournables ne viennent jamais seuls. C’est pour ça qu’en plus de Plume et de Canailles, on aura la chance de voir (ou de manquer, c’est selon) l’archi-talentueuse auteure-compositrice-interprète Basia Bulat au Palais Montcalm, qui nous chantera des pièces de Tall Tall Shadow et bien d’autres chansons envoûtantes de son répertoire. La première partie sera assurée par la vibraphoniste Joëlle Saint-Pierre, qui nous a fait rêver tout récemment avec son album Et toi, tu fais quoi?. Les billets sont 38 $. 20 heures. INFOS
Les amateurs de punk rock seront bien servis à L’Anti avec le spectacle de Fullcount, Jeffrey Lost Control et Hate It Too. Seulement 5 $. 21 heures. INFOS
Samedi 24 octobre
Ce samedi, ça se passe sur la rive sud avec un doublé Cégeps en spectacle au Vieux bureau de poste avec Émilie et les Why Five et Alicia Deschênes. On vous a déjà brièvement parlé d’Alicia, c’était la courageuse jeune femme qui s’était portée volontaire pour faire la voix féminine sur Chanson d’amour en sol standard avec Tire le coyote en avril dernier. Eh bien, c’est pas juste une courageuse, elle est aussi une auteure-compositrice-interprète prometteuse qu’on surveille de près. Les billets sont 17 $ et le spectacle commence à 20 heures. INFOS
Comme toujours, il ne s’agit que d’une sélection. Pour en savoir plus, visitez Quoi faire à Québec.
L’auteure-compositrice-interprète torontoise Basia Bulat nous propose, ces jours-ci, son troisième album, Tall Tall Shadow, une offrande folk tout en douceur qui devrait satisfaire les fans du genre, tout en y ajoutant une pincée d’accessibilité qui devrait permettre à Bulat d’aller se chercher de nouveaux fans.
L’artiste donne le ton dès la pièce titre, qui ouvre l’album. Tall Tall Shadow débute sur une mélodie au piano électrique, qui laisse rapidement le haut du pavé à la voix de Bulat, particulièrement soul pour l’occasion. La production, signée Bulat, Mark Lawson (qui a produit The Suburbs, d’un certain Arcade Fire) et Tim Kingsbury (dudit Arcade Fire), est impeccable et met en valeur la jeune artiste.
Cet album ne fait jamais dans la facilité. Des chansons qui peuvent paraître monotones à la première écoute se laissent découvrir et apprécier lentement (Five, Four et It Can’t Be You sont de bons exemples). Les chansons plus rythmées sont très réussies, plus particulièrement Promise Not to Think About Love avec ses clap clap qui donnent le goût de danser, ou Wires, qui commence doucement mais qui prend rapidement beaucoup de rythme.
La deuxième partie de l’album se veut beaucoup moins rythmée, mais les pièces ne sont pas moins intenses. La voix de Bulat dans Never Let Me Go donne des frissons.
Tall Tall Shadow est un album franc et vrai qui se savoure doucement et qui prend vraiment toute sa valeur après plus d’une écoute. C’est comme une bière très maltée : ça prend un bout à apprécier, mais après, on ne veut plus rien savoir de la blonde à 6 $ la caisse de 6.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=gIhbxOlUIqc&w=480]
Site Web : http://basiabulat.com/