C’était mon troisième concert de Bellflower et mon premier en tant que presseur de boutons sur boîte noire à objectif ajustable. Cette soirée au théâtre du Petit Champlain pour le groupe montréalais était spéciale puisqu’ils n’avaient pas de première partie, ce qui signifiait que pour les nombreux curieux, une découverte des 8 musiciens pendant 2h (comptant entracte de 10 minutes) leur était proposée, tandis que pour les connaisseurs du groupe, c’était l’occasion de les voir dans un espace plus intime.
Allons-y tout de go, c’était certainement leur meilleure performance à vie. Ils ont rempli leurs 120 minutes de la meilleure manière avec notamment des introductions longues et planantes comprenant des notes d’instruments à vent en boucle, mais aussi et surtout des solos fabuleux pour tous les instruments pendant les chansons. L’énergie débordait, tous les morceaux et les musiciens étaient convaincants et Em Pompa aimait beaucoup taper sur la cloche et chanter les notes des autres instruments.
Tout était fantastique.
J’ai un peu pleuré aussi tellement c’était bien.
À Québec, il n’y a pas plus gros événement après le Festival d’été et Envol et Macadam que le Show de la rentrée de l’Université Laval organisé par la CADEUL. Chaque année, la population estudiantine (et les mélomanes de Québec) envahit les diverses scènes du pavillon Alphonse-Desjardins pour acclamer de nombreux groupes d’ici dans une variété de styles. L’affiche de l’édition 2017 était plutôt alléchante, présentant entre autres The Franklin Electric, Chocolat et Koriass… et plusieurs autres!
Sans plus tarder, voici notre compte rendu de la soirée.
Jérome Casabon – Pub universitaire
Jérome Casabon et ses trois acolytes se sont occupés de mettre l’ambiance sur la terrasse du pub universitaire en début de soirée. Le musicien a poussé ses chansonnettes avec énergie et enthousiasme, et ce malgré la timidité du public. On a aimé réentendre des classiques tirés de son projet précédent (Casabon) tels que en bas dans rue ou encore hamac, mais aussi découvrir quelques titres de Pas pire content, son dernier album paru en mars dernier. Anciennes comme nouvelles pièces ont un caractère très entraînant et s’accompagnent de paroles calembouresques relatant les évènements improbables d’un quotidien. (Marie-Ève Fortier)
Bleu Jeans Bleu – Pub universitaire
C’est à 20 h (O.K., 20 h 10) que la joyeuse bande de Claude Cobra a investi la terrasse du Pub Universitaire. En grande forme, les gars de Bleu Jeans Bleu ont interprété toutes les pièces de leurs deux albums, Haute Couture (Gold) et Franchement Wow. Le public a eu droit à de solides interprétations des plus grands succès radiophoniques du groupe (Vulnérable comme un bébé chat, Cashmere, J’te gâte all dressed et Fifth wheel), ainsi qu’à un avant-goût de leur prochain opus. La bonne humeur était contagieuse, entretenue par les anecdotes et les questions loufoques adressées aux étudiants entre chaque chanson. Le groupe s’est offert quelques clins-d’œil empruntés à des classiques par des solos des plus endiablés. L’hilarant spectacle a également été ponctué de moments tendres, tels que l’interprétation de C’est en Speedboat que je t’aime et Épile-moi le dos, lesquelles furent dédiées aux vieux couples formés pendant les premiers jours de la session. À la fin de la prestation, j’avais mal aux joues à force d’avoir trop souri. (Jean-Philippe Grenier)
Helena Deland – Grand Salon
La dernière fois que nous avons vu, la température n’était pas du côté d’Helena Deland. J’ai retrouvé l’auteur-compositrice-interprête au Grand Salon. En grande forme, avec ses acolytes Alexandre, Cédric et Marc-Antoine, elle m’a rapidement charmée par sa bonne humeur contagieuse. À la fois, plus douce dans des moments comme Baby ou encore plus rock avec Aix, je ne savais pas à quoi m’attendre en entrant dans le Grand Salon. Helena nous a réservée plusieurs nouvelles chansons à paraître prochainement sur un album et s’amusait réellement sur scène. La native de Québec a repris avec sa touche rock la chanson Dreams (originalement de Fleetwood Mac). Un énorme coup de coeur pour A Stone is a Stone jouée durant cette performance qui me donne hâte à la suite. (Marie-Ève Duchesne)
Zagata – Atrium
Tiens, entre le folk-pop tendre d’Helena Deland et le gros rock abrasif de Victime, il y a la pop vitaminée de Zagata. On va en profiter pour tendre l’oreille quelques minutes (pas plus, j’étais quand même un peu à la course). Jesse Proteau et sa bande ne réinventent peut-être pas la roue, ce n’est pas du gros folk introspectif, mais pour se déhancher dans un contexte festif, difficile de faire mieux, même si certains morceaux sont un peu plus sombres et méritent pleinement une oreille attentive. En plus des chansons qu’on a entendues à quelques reprises (en anglais), Zagata a proposé quelques nouveaux morceaux en français (yeah!). Citons Marie-Ève Fortier à propos de la « genre quatrième toune » (désolé Jesse, on ne connaît pas encore les titres par coeur) : « Ca allait jouer avec les profondeurs sombres de mon âme en me chatouilant les années 80! » Le genre de prestation qu’on était bien content de rattraper en sortant de l’Amphithéâtre HQ! (Jacques Boivin)
Victime – Salle Hydro-Québec
Le trio de Victime a lancé la soirée en grand sur la scène CHYZ avec son dance-punk déjanté. Dans la même lignée que Suuns, le groupe semble déconstruire la musique et lui donner une gueule brute. Résultat : une masse violente d’énergie presque pure qui sort des motifs rythmiques répétés de la basse, des rythmes de batterie élaborés et des effets discordants de la guitare.
La chanteuse, Laurence Gauthier-Brown, surprend par la diversité de ses intonations alors qu’elle crie, murmure, s’exclâme – tout ça en français, s’il vous plait. «Mais je vous jure que ça se danse», assure-t-elle d’ailleurs au public juste avant la fin. Et elle a raison, même si le public s’est montré un peu trop timide pour le prouver. (Marie-Ève Fortier)
Bellflower – Grand Salon
Le groupe Bellflower continuait la soirée avec indie-pop riche en textures a rapidement accroché mes oreilles. La chanteuse, Em Pompa, m’a surprise par le nombre d’instruments qu’elle jouait. Il a fallu de deux chansons pour embarquer la foule et la faire danser. Accompagnée par huit autres musiciens, l’énergie qu’ils dégageaient, nous soulevait et nous imprégnait. Impressionnant, le trio d’instruments à vents (trompettes, saxophones et flûte traversière) ponctuait joliment les chansons à grande intensité. Le groupe montréalais en a profité pour faire plusieurs chansons de son EP The Season Spell comme Cryin’ Shame et Strangers. En somme, une autre belle découverte musicale. (Marie-Ève Duchesne)
The Blaze Velluto Collection – Salle Hydro-Québec
C’était au tour de The Blaze Velluto Collection de prendre le relais. Les six musiciens ont tôt eu fait de m’impressionner par la versatilité de leur musique. Bien campé dans la vibe qu’il devait y avoir à Woodstock en 1969, le groupe de Québec a d’abord présenté des pièces qui flirtaient avec un country enjoué et dansant. On a ensuite glissé vers un rock et un folk digne des Dylan de ce monde, puis quelques pièces ont même revêtu leur plus bel habit progressif et psychédélique.
La diversité des pièces était bien rendue par l’exécution des musiciens, que ce soit en matière de choristes, de flûte traversière, de congas ou d’instruments plus traditionnels. L’énergie du groupe a tôt fait de se communiquer aux premières rangées, qui semblaient déjà connaître plusieurs titres, tirés pour la plupart de Weatherman, leur long-jeu paru en mars dernier. (Marie-Ève Fortier)
The Franklin Electric – Grand Salon
Considérant la quantité de spectacles se déroulant en même temps, il est rare qu’un groupe fait salle comble lors du Show de la Rentrée. Ce sera donc mission accomplie pour The Franklin Electric, qui aura testé la capacité maximale du Grand Salon, forçant même quelques retardataires à rebrousser chemin. C’est sur la barre des 23 heures que les quatre musiciens se sont lancés sur scène, où le chanteur Jon Matte y a entonné ses refrains pop qui ont fait vibrer le Grand Salon du début à la fin de la prestation. Aucune différence à faire entre les pièces de premier et du plus récent opus paru, tout le monde y était et battait le rythme en chantant tels des hymnes les refrains d’Unsatisfied, Old Piano ou encore Someone Just Like You. S’il fallait forcer pour trouver un point négatif (tiens, faisons-donc l’exercice) : quelques adaptations live ou quelques jams lors du spectacle auraient été fort appréciés, qui a semblé sonner en tout point comme les albums. (Anthony Fournier)
Mauves – Salle Hydro-Québec
Les vilains garnements originaires de Limoilou précédaient d’autres vilains garnements (Chocolat) et ils n’allaient pas s’en laisser imposer! Offrant, comme d’habitude, une prestation énergique, le quatuor s’est laissé aller comme si la vie de chacun des membres en dépendait. On n’a pas pu rester jusqu’à la fin (question d’attraper quelques minutes de Koriass avant d’aller se coucher… on n’a plus vingt ans), mais on a eu le temps d’apprécier les quelques chansons très Coco qu’on a entendues, dont l’échevelée J’ai tout essayé et la beatlesque Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que partie remise, parce qu’un show de Mauves, ça te recrinque le squelette! (Jacques Boivin)
Koriass – Atrium
La scène hip-hop fait très bonne mine au Québec par les temps qui courent, et le Show de la Rentrée utilise le populaire créneau musical de grande façon pour remplir ses salles (peut-on leur en vouloir ?). C’est un Koriass early bird qui s’est présenté sur scène, devant une scène gonflée à bloc par la prestation précédente de Brown, qui a toutefois quitté la scène 20 minutes plus tôt que prévu. Problème pour Koriass ? Absolument pas. Le rappeur, aussi co-porte-parole de campagne Sans oui, c’est non! a sauté sur scène avec l’appétit du loup pour lancer succès par-dessus succès de son large catalogue musical, accompagné par un house band qui peinait à se faire remarquer (outre le batteur, qui peinait à tenir la cadence) derrière toute la place que prenait Koriass, occupé à donner une leçon de théâtre à n’importe qui voulant apprendre comment utiliser l’espace de scène. Bodysurfing, public sur scène, refrain résonnant dans l’atrium, tout y était pour la tête d’affiche du Show de la Rentrée. (Anthony Fournier)
Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance d’assister aux prestations de Brown (trop pris à courir partout pour prendre des photos) et de Chocolat (il se faisait tard… on se reprendra dans quelques jours à Agrirock… où on ne donne pas cher de ce qui restera du Zaricot après leur passage). Somme toute, nous en avions assez vu pour constater à quel point les jeunes universitaires sont de party, même lorsque la musique est plus tranquille. On aurait peut-être apprécié que le monde lâche son hamburger pendant la prestation du pauvre Jérome Casabon, qui jouait sur une terrasse pleine, mais devant un parterre composé de vos humbles serviteurs… Heureusement que certaines personnes sont venues danser en ligne à la fin de la prestation!
À l’an prochain, même si à chaque année, on se dit qu’on est too old for that shit!
La CADEUL, en collaboration avec CHYZ 94,3 et Impact Campus vous invitent à célébrer la rentrée le 13 septembre prochain au Show de la rentrée, un événement gratuit qui se déroulera au pavillon Alphonse-Desjardins! Avec près de 10 000 visiteurs sur place, il s’agit du deuxième événement en importance à Québec après Big FEQ!
Au menu, de la musique pour tous les goûts, et ce, sur cinq scènes différentes : The Franklin Electric, Koriass, Chocolat, Bleu Jeans Bleu, Brown, Mauves, Bellflower, Zagata, Helena Deland, Babins, Yokofeu, Victime, Funk Connection et The Blaze Velluto Collection.
Dès 15 heures, sur le stationnement en face du pavillon Desjardins, les visiteurs pourront déguster ce qui se fait de mieux comme bouffe et bière sur le campus!
L’événement est complètement gratuit – 18 ans et plus!
Mercredi, Marie-Michelle vous avait proposé quelques perles triées sur le volet. Aujourd’hui, on fait le tour des principaux spectacles présentés à Québec ce week-end!
Attention, y’en a beaucoup, et pas les moindres!
Jeudi 9 mars
Liana Bureau lance (enfin) son EP intitulé Prime Time au Maelstrom Saint-Roch. On l’a écouté, c’est du bonbon (on vous en reparle bientôt). Enfin du RnB de qualité à Québec! Préparez-vous à groover doucement dans le petit café de la rue Saint-Vallier. La première partie sera assurée par l’excellent groupe Floes. N’arrivez pas trop tard, ça devrait être pas mal plein! Portes : 19 h 30 / Spectacle : 20 h 30. Billets
SUUNS est de retour à Québec pour un concert au Cercle pour nous présenter les pièces de sont plus récent album Hold/Still, un album qu’on décrit « comme un objet énigmatique, une suite musicale à la beauté étrange et à l’interprétation méticuleuse qui englobe les contraires et fait de la distorsion cognitive une vertu.Une oeuvre qui ne cède pas facilement ses secrets. » Première partie : Sarah Davachi. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Billets
On pense que ça va faire des la la la à l’unisson à l’Impérial Bell avec le retour du grand Alex Nevsky, venu nous chanter les pièces de Nos eldorados. Au menu : de la pop lumineuse et accrocheuse. Juste avant, on pourra voir l’énergique Laurence Nerbonne et ses nombreuses bombes tirées de sont excellent album XO, ainsi que Ria Mae, un jeune auteure-compositrice-interprète haligonienne. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Vendredi 10 mars
On ne peut pas ne pas vous convier au magnifique triple plateau concocté par le Cercle pour lancer la fin de semaine : Medora (qui nous promet de nombreux nouveaux airs), Mauves (le groupe le plus coco du Québec, qui nous promet de nombreux vieux airs) et Dear Criminals (qui a plein de nouveau matériel à présenter, dont les pièces inspirées par le film Nelly). Une maudite belle soirée en perspective! Portes : 20 heures / Spectacle : 21 heures. Billets
Si vous aimez ça quand ça bûche, vous serez gâtés à La source de la Martinière, qui présente Strigampire, Meet the mailman et Skyhex. Quand on parle de chansons déchaînées et de mélodies aux rythmes effrénés, on se dit que ça va faire un joyeux headbanging devant la scène. 21 heures. Billets
Y’a aussi Matt Holubowski à L’Anglicane et Charlotte Cardin à l’Impérial Bell… mais c’est complet. Désolé!
Samedi 11 mars
Avez-vous déjà entendu la jeune vibraphoniste Joëlle Saint-Pierre? Non? Mais qu’attendez-vous, mautadine! On a eu un gros coup de coeur pour son excellent album Et toi, tu fais quoi? sorti il y a déjà un bout de temps. On l’a vue jouer de son vibraphone, qui est un match parfait pour sa douce voix. Vous voulez faire amende honorable? Elle sera au Palais Montcalm avec ses talentueux musiciens ce samedi à 20 heures. Vous allez être charmés! Billets
Du côté de l’Impérial Bell, on aura droit au talentueux septuor trifluvien Bears of Legend, qui propose (si vous ne le saviez pas) un folk orchestral avec une petite touche de progressif. Un univers des plus imagés au sein duquel vous ferez un maudit beau voyage. En première partie, un autre groupe qui propose un genre de folk orchestral, mais cette fois avec une belle touche de jazz : Bellflower. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Du côté de la Librairie Saint-Jean-Baptiste, l’artiste Ombre! lancera son EP Hymne à la nuit. On va vous parler du EP d’ici samedi, mais si vous le souhaitez, vous pourrez entendre la folk feutrée de Dany Asselin dès 19 h 30 dans ce lieu propice à l’écoute. Contribution volontaire.
Dimanche 12 mars
De la grande visite à Québec : Le Montréalo-Parisien d’origine saguenéenne Peter Peter vient présenter son tout nouvel album, Noir Eden, au Cercle. La pop-électro savante de Peter Peter mélangée à ses propos pas toujours jojos (quoique Loving Game est plutôt lumineuse, n’est-il pas?) est une façon parfaite de terminer la fin de semaine. La première partie sera assurée par Barbagallo, que vous connaissez peut-être en tant que batteur de Tame Impala, et qui vient également de lancer un album intitulé Grand chien, lui aussi résolument pop. Douze camions ouvrira la soirée derrière les platines. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
On les voit souvent, mais on sait que plusieurs d’entre vous aimez les voir aussi souvent que possible : Los est de retour à L’Anti Bar et spectacles, question de nous chatouiller les oreilles avec les chansons de son excellent Big Surf. Le groupe sera accompagné d’une autre bande de rockeurs au coeur tendre, la formation néo-brunswickoise Little You Little Me. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Entrée : 12 $ à la porte.