Jeudi dernier, le Cercle accueillait la jeune sensation française Fishbach, qui faisait un arrêt à Québec avant ses passages fort attendus aux Francofolies de Montréal. On avait bien hâte de voir cette jeune femme, qui propose une pop qui peut rappeler à certains moments des airs qui ont bercé nos années 1980, et qui débarquait pour la première fois de notre côté de l’Atlantique.
Les discussions typiques du Cercle se sont toutes tues dès l’arrivée de la magnétique Fishbach et de ses musiciens, et pour cause : elle n’avait pas encore ouvert la bouche qu’il se dégageait un magnétisme, une présence qu’on voit (trop) rarement. Elle observe son public d’un regard perçant, semble se dire « ouais, ça va être une bonne salle » et entre immédiatement à un niveau supérieur. La suite est fort simple : pendant une heure, on a été hypnotisés par cette jeune femme, par ses chansons accrocheuses, par sa voix un brin androgyne et sa théâtralité qui n’est pas sans rappeler une certaine Catherine Ringer (Les Rita Mitsouko). Les chansons, qui mélangent mélancolie, romantisme et rythmes envoûtants, font danser les spectateurs qui eux-même semblent entrer en transe.
On avait beau ne pas connaître toutes les chansons de Fishbach (l’album complet n’est pas encore sorti ici), on ne pouvait faire autrement qu’accueillir les pièces en débordant d’enthousiasme. Oui, certains éléments du spectacle pouvaient avoir des airs de déjà vu (le coup de la clope, assise au bord de la scène, par exemple, Anatole nous l’a fait assez souvent). Mais on s’en fout, ça demeure fichtrement efficace.
Ce fut bref, mais ce fut intense. Et parfait pour oublier tous nos soucis pendant quelques minutes. Il faisait longtemps que je n’avais pas entendu d’applaudissements aussi enthousiastes à la fin d’un show. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que Flora Fischbach et ses musiciens reviennent à Québec.
Vous êtes à Montréal? Fishbach sera sur la scène Sirius XM ce vendredi 22 heures aux Francofolies; vous pourrez également la voir en première partie de Bernhari ce samedi 19 heures à L’Astral. On vous le jure, ça vaut le détour!
Bernhari
Parlant de Bernhari, le grand Alexandre est venu faire un petit tour de piste en première partie. La pop vaporeuse de Bernhari atteint toujours (toujours) la cible et ses chansons, qu’elles viennent de son premier album ou du plus récent (Île Jésus), sont de véritables perles que je ne me lasse pas d’écouter. Ces chansons ont bien évolué depuis le temps (les deux univers un brin différents des deux albums se complètent de mieux en mieux) et leur interprétation est sans faille. Faut dire qu’avec un Emmanuel Éthier plus en forme que jamais aux guitares, et un Shawn Cotton groovy à l’os à la basse, difficile de ne pas faire mouche!
Seul (tout petit) bémol : Bernhari, dont j’apprécie l’intensité, semble bien sage caché derrière ses claviers. Oui, ça marche dans ses chansons les plus douces, mais on sent parfois qu’il aurait envie de se laisser aller davantage… Un tout petit bémol, que je disais!
Comme toujours, la prestation d’environ 45 minutes s’est terminée par une Kryuchkova déchaînée qui en a surpris quelques-uns dans la salle. C’était fort, c’était apocalyptique et explosif, comme un coup de foudre dans une manif! Du grand Bernhari!
Je l’avoue, à la suite de la première écoute de ce second volet dans la discographie de Bernhari, c’est un mélange de stupéfaction et de déception qui m’a habité. Le spectacle d’entre-tournée à la Grosse Lanterne avait été magnifique et la musique fleurtant souvent entre un rock foisonnant et un subtil shoegaze laissait entrevoir de douces promesses pour cette Île Jésus. J’espérais des effluves psychédéliques pour accompagner la voix sensuelle d’Alexandre Bernhari, mais c’est finalement des claviers lancinants qui m’ont accueilli. Je n’ai rien contre le clavier en soit, mais je ne pige pas cette mode rétro-année-80. Si ça fonctionne parfois, comme sur l’inventif Maladie d’amour de Jimmy Hunt, ça donne aussi naissance à des mélodies racoleuses qui auraient été mieux servies par un son plus moderne.
Pour les besoins de la critique, je me suis imposé quelques écoutes et une fois passée la déception initiale, je me suis surpris à voir mon appréciation croître pour certaines pièces en particulier. Toujours toujours était assurément un choix logique comme premier simple. Sa mélodie entêtante s’imprègne rapidement dans le cortex se transformant en sympathique ver d’oreille. La formule « claviers cheesy » fonctionne bien sur certaines pièces comme La Nébuleuse qui est portée par un rythme langoureux fort intéressant ou sur Laniakea (Les yeux) qui est joyeusement dansante. La guitare quasi classique-rock donne une teinte très intéressante à l’introduction de l’album et à l’intermède intitulés respectivement Royalement et Royalement II. On en aurait pris davantage. Les chansons plus lentes comme Aime-moi et Île Jésus tombent un peu à plat, ni portées par une mélodie mémorable, ni agrémenté de textes particulièrement inventifs. La réalisation signée encore une fois par Emmanuel Éthier (oui! le même qui a produit le fameux Maladie d’amour) est impeccable, mais on en vient à soupçonner l’homme d’être responsable de tous ces claviers dégoulinants.
Concernant les textes, l’album baigne dans le spleen amoureux et Bernhari est porté par une poésie moins inventive et urgente que sur son disque éponyme. Si l’auditeur est souvent plongé dans les lieux communs inhérents à ces thèmes, quelques morceaux se distinguent encore une fois tel Les années dix qui s’ouvre sur cette strophe douce amère: «C’est la décennie des écorchés / Je ferme les yeux et je fixe le noir / Je ne voudrais surtout pas me retrouver autre part». Toujours Toujours (on y revient à celle-là) semble être une subtile invitation à passer une nuit avec son auteur: « Que diriez-vous d’être seules /Avec moi de mordre la pomme / Dans un très grand lit / sous un tableau exquis ».
L’invitation à mordre cette pomme est lancée pour samedi soir prochain, le 21 mai au Cercle avec Les Louages en première partie. À voir… Bernhari est spectaculaire en spectacle.
Après trente minutes d’une performance énergique, Bernhari nous a accordé une entrevue à chaud en sortant de scène au festival Osheaga. Après une année 2015 marquée par une foulée de festivals, de nominations et de palmarès, Alexandre Bernhari revient sur cette année incroyable et sur ses futurs projets.
Nous abordons, en premier lieu, cette année folle qu’a vécue Bernhari. Fin 2014, il lance son premier album homonyme sous l’étiquette Audiogram. Après avoir foulé les planches de plusieurs festivals importants, dont Osheaga, le FEQ et les Francofolies, le chanteur a désormais acquis une certaine notoriété au Québec. Il a été en lice pour le prix Félix-Leclerc 2015 et son album s’est classé très hauts dans les palmarès de vente numérique cette année. Comment vit-il avec cela? Il nous répond que tout cette amour lui donne de l’énergie pour continuer son travail et ses efforts. «Les foules de festivals sont tellement énergiques!» ajoute-t-il. Ça lui donnerait souvent une nouvelle force sur scène.
En début de carrière, le chanteur faisait des salles à très petite capacité, très souvent de 200 personnes et moins. Après un passage au Pigeonnier du FEQ rempli d’environs 5000 festivaliers, quel environnement préfère-t-il? «Les deux sont très différents», me dit-il. Par contre, il apprécie les deux. Ce sont deux mondes, certes, mais il s’adapte à son environnement et à son public. En festival, les foules sont souvent grosses et énergiques. En plus, il me dit jouer souvent à la lumière du jour en festival: il était programmé à 13h00 à Osheaga, ce qui vient donner une autre dimension à son spectacle. Par contre, Bernhari m’avoue que lors d’un concert en salle, l’émotion est plus présente. Sa musique vient chercher plus souvent les spectateurs grâce à la proximité.
Si vous avez vu Bernhari en concert dernièrement, vous aurez pu remarquer qu’il joue sur scène différentes nouvelles pièces. Je lui demande où il s’en va avec ça. Il m’annonce qu’il est présentement en studio pour un nouvel album qui devrait voir le jour en janvier 2016. «Ce deuxième opus est très avancé, il ne reste que les voix à faire», me confie-t-il. Il va tenter de faire quelque chose de plus dynamique dans les sonorités. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il teste les pièces en festival. Il en rajoute en me disant qu’il va explorer un monde nouveau et totalement différent. Il y aura de nouvelles textures et l’univers poétique sera différent. Il se dit influencé par le contexte social actuel qui est à mille lieux de celui de 2013-2014 lors de la préparation de son premier album. Il conclut en me disant que ce sera un album beaucoup plus personnel que le premier.
J’avais entendu parler, entre les branches, du fait qu’Alexandre Bernhari aimait effacer toute traces de ses anciens projets avant de se lancer dans quelque chose de nouveau. Est-ce le sort qui sera réservé à son projet Bernhari? Il me répond en souriant que non. Aimant le contrôle sur sa musique, il fait lui même les voix, le piano et la batterie; il ne pourra pas enterrer ce projet. Il a perdu le contrôle, m’avoue-t-il. Ce n’est pas nécessairement négatif de ce que j’en perçois, car cette perte de contrôle au profit d’un label l’a quand même propulsé dans un univers qu’il ne se doutait qu’il pouvait d’atteindre. Avec Audiogram, qui détient un certain pouvoir sur la musique produite par Bernhari, il ne pourra pas détruire ce projet.
Nous terminons avec quelques anecdotes de festivaliers. Étant au festival Osheaga, je lui demande ses meilleurs souvenirs de festivals, autant en tant qu’artiste qu’en tant que festivalier. Il m’avoue souffrir d’agoraphobie, ce qui l’empêche d’apprécier les foules de festival. Il n’a donc pas de souvenirs positifs de festivals. Par contre, en tant qu’artiste, il m’avoue avoir adoré son concert au Festival d’été de Québec. La grande foule lui fournissait une énergie incroyable et il va s’en rappeler longtemps. Rappelons-nous que ce concert était présenté sur la scène Loto-Québec en première partie de Zappa plays Zappa, c’est-à-dire devant environs 5000 personnes. C’est probablement son meilleur souvenir de festival, me dit-il en conclusion.
Béthanie : pas de chance de tomber là par hasard. Ceux qui s’y sont rendus voulaient vraiment y être et ça paraissait dans l’écoute et la bonne humeur générale. La Grosse Lanterne récidivait donc pour une deuxième édition relevée. C’est devant quelques curieux que Gabrielle Papillon a amorcé la journée avec son folk intime.
Il y avait déjà un peu plus de monde pour Bernhari. Il a livré avec son excellent groupe une performance étincelante, et ce malgré la foule assise (qui semblait somme toute apprécier). Un coup de coeur arrivé tôt dans la journée;une de ces fois où on maudit le format « courte prestation » des festivals!
J’ai entendu le reggae de Face-T au loin, profitant d’un moment pour visiter le site. Tu sais que tu es dans un festival spécial quand tu peux aller acheter ta viande fraiche dans un petit stand local (ou des pops super granos (et délicieux)) et la faire cuire sur des BBQ mis à la disposition de tous. Les gens semblaient aussi apprécier la présence de deux food-trucks qui servaient de la bonne bouffe en plus d’ajouter du cachet à l’évènement. Pour ma part, gros coup de coeur pour tous ces petits à côté!
Retour vers le devant de la scène pour découvrir Dear Denizen. Le chanteur, Chris Ngabonziza, très charismatique a offert une excellente performance pendant le plus chaud moment de la journée. Les enfants dansaient déjà lorsqu’il a exhorté la foule de se lever et bouger sur les rythmes rock et groovés de leurs entrainantes chansons. Très bon moment.
Ponctuation a également tout donné devant une foule emportée par les riffs accrocheurs du trio. On était déjà vendu à leur cause, ils n’ont pas déçu. Après, Heat est arrivé avec son rock un peu paresseux. Ça tuait un peu le mood établi par les groupes précédents alors après quelques chansons, nous sommes allés tester le BBQ.
Ensuite la pop rêveuse de Milk and Bone a été la première a attirer une plus grande foule. Je trouve que le format à deux claviers montre rapidement ses limites, mais à voir la qualité de l’écoute des spectateurs, on peut dire que les deux filles ont déjà une base de fan solide. La reprise de « Death with dignity » de Sufjan Stevens était très réussie.
Je n’ai jamais su apprécier le hip-hop; impossible d’expliquer pourquoi. Pourtant Koriass a réussi à me mettre sur le cul avec une performance énergique, tantôt drôle, tantôt émouvante. Beaucoup de subtilité dans un style qui en manque parfois (mon avis de non-initié ici… je sais). Phil Roy et Safia Nolin ont tous deux fait un caméo dans son spectacle. Il a aussi rendu hommage à Sean Price décédé plus tôt dans la journée. Il est très impressionant à voir rapper. Wow!
Karim Ouellet avait pour sa part une impressionnante cohorte d’admirateurs. Il n’avait aucune difficulté à faire chanter les spectateurs (surtout -trices). Son style désinvolte et sympathique est contagieux. Judidieux ajout à la programmation. « Marie-Jo » en finale, d’abord seul à la guitare, puis accompagné de son orchestre (les 2 gars de Mister Valaire offrent une dimension ultra-festive à sa musique) fut un des très beaux moments de cette journée. Beaucoup de monde se démenait dans la foule pendant Loud Lary Ajust. J’avais déjà eu ma (bonne) dose de hip-hop pour la journée, alors on s’est reposé en attendant Malajube.
Les visages ont changé quelque peu au-devant de la scène entre les deux groupes, mais la performance du quatuor était décidément fort attendue. Les gens autour pariaient sur la première chanson de la soirée (c’est finalement Casse-Cou qui aura été choisie par le groupe), scandaient le nom du groupe et s’agitaient. On a aussi entendu le magique: « Julien Mineau, tu es mon chum pis tu le sais pas! » La foule à l’avant a embarqué à pieds joints dans cette performance fort bien ficelée. Plusieurs classiques furent joués tout au loin du spectacle parmi lesquels se sont faufilés 2 nouvelles chansons (Suzanne aux yeux noirs et Mélotrope), deux pièces prometteuses à la fois complexes, lentes et lourdes qu’il faudra réentendre pour se faire une véritable idée. Après l’énergique Robot sexy, Julien Mineau de s’écrier: « C’est du sport Malajube ». On approuve. Critobald en clôture de programme a été comme d’habitude un exemple de la puissance sonore du groupe et de l’apport de tout un chacun. Puis, le groupe est revenu sous les acclamations pour une version absolument époustouflante et épique d’ursuline. La quantité de commentaires élogieux sur Malajube en sortant de la Grosse Lanterne prouvait bien que tout le monde venait de passer un excellent moment. Vivement le prochain disque!
La grosseur de la foule (malgré la qualité) n’était probablement pas à la hauteur des attentes des organisateurs, mais j’espère te revoir Grosse Lanterne parce que tu es un festival différent avec une âme et visiblement mené par des gens passionnés.
Écoutedonc.ca profitera de la présence de Jacques à Gaspé, mais il y aura aussi les jeunes cools et branchés qui se feront bouffer par les mouches à La Grosse Lanterne ce samedi 8 août. Ce sera une première expérience pour nous et sur papier le festival a tout pour plaire. Expérience nature, camping, concerts, bonne bouffe avec une pléiade de groupes et de DJs qui jouent de midi à (passé) minuit. C’est somme toute assez intime (on pourrait accueillir jusqu’à 3000 personnes semble-t’il) et en plus, c’est proche de plusieurs villes; les organisateurs ayant établi leurs pénates à Béthanie, proche de Sherbrooke, Drummondville et Granby et pas si loin de Montréal et Québec.
Vendredi, sa commence tranquillement avec une soirée de courts métrages et la projection de l’excellent documentaire Montage of a heck, sur la courte vie de Kurt Cobain. Ce sera suivi de DJ sets.
Nous arriverons le samedi. Ça débute à midi avec Gabrielle Papillon (ce sera une première pour ma part) et elle sera suivie d’une incroyable et éclectique brochette d’artistes: Bernhari, Face-T, Dear Denizen, Ponctuation, Heat, Milk & Bone, Koriass, Karim Ouellet, Loud Lary Ajust qui se succèderont sur scène sous un chaud soleil; la météo semblant vouloir coopérer pas à peu prêt!! Ça se termine par le retour sur scène de Malajube après 3 ans d’absence. Si on se fie aux entrevues données cette semaine par les membres du groupe, ce sera un spectacle assez unique, avec un setlist mélangeant les pièces que les membres du groupe préfèrent jouer en concert avec quelques nouvelles chansons un peu grunge (selon Julien Mineau) et assez complexes (selon Francis Mineau). Les vidéoclips du Jus de Citron et du Blizzard avez été tous deux tournés dans le bois d’ailleurs… un présage?
Existe-t’il un mot pour décrire à quel point on a hâte?
Après cette première journée très chargée, nous sommes de retour sur l’île Sainte-Hélène pour le deuxième jour du festival Osheaga. Voici un petit itinéraire de notre journée de concerts très chargée.
Tout de suite après être entrée sur le site, nous irons en direction de la scène Vert pour voir notre québécois Bernhari. Pendant 30 minutes, il tentera de charmer le public d’Osheaga avec les mélodies de son premier album éponyme. Nous devrions le rencontrer tout de suite après sa performance pour récolter ses impressions et lui parler de son parcours de l’année 2015. On s’en reparle bientôt!
La première carte blanche de l’histoire d’Osheaga aura lieu à 14h00, encore une fois sur la scène Verte, avec notre Karim Ouellet national. Avec plusieurs invités, dont Ariane Moffat, Loud Lary Ajust, Claude Bégin et bien plus, ce cinquante minute s’annonce fort en émotion. Nous allons ensuite courir vers les scènes principales pour en manquer le moins possible de la performance de Young The Giant à 14h50. Pour avoir vu le groupe dans une forme moyenne l’an dernier au FEQ, je m’attend à une meilleure performance cette année à Montréal. Leur deux albums sont excellents et leur musique énergique devrait faire bouger la foule.
Sans bouger, nous irons voir la sublime et talentueuse St.Vincent à 15h40. Le blogue écoutedonc.ca étant énormément
fan de la chanteuse, je me dois d’aller la voir en concert pour une première fois. Selon mes lectures, avec son album éponyme, cette artiste est au sommet de sa forme et elle sait rocker une grande scène. Je suis très curieux de voir cela. Si jamais vous êtes plus branchés rap, Action Bronson sera sur la scène Verte en même temps.
Direction scène Verte pour voir la représentante de la France Christine & The Queens à 16h50. Sensation mondiale, la pop d’Héloïse Letissier, de son vrai nom, a su conquérir le monde en si peu de temps. Son album Chaleur Humaine fut très bien reçu l’an dernier. Avec un Métropolis complet lors du dernier festival Montréal en Lumière, il risque d’y avoir une grande foule pour ce numéro mélangeant théâtre et musique. Par contre, avec Milky Chance sur la scène principale, la foule pourrait être plus petite que prévu, car les deux Allemands risque d’attire une énorme foule si l’on se fit à l’édition 2015 du Festival d’Été de Québec.
Alvvays, une de mes belles découvertes de l’année, sera sur la scène de la Vallée tout de suite après Christine & The Queens. Le groupe canadien a fait plusieurs festivals cette été, dont un performance épique au festival Glastonbury, revient à la maison avec un show à Osheaga. Avec un seul album à leur actif, les cinq membres du groupe font dans l’indie-pop qui s’écoute comme du bonbon. À ne pas manquer.
Interpol ou Nas? Le dilemme semble être cruel pour plusieurs festivaliers selon les commentaires sur les réseaux sociaux. Pour moi, le choix est simple je choisi le rappeur. Pourquoi? Parce qu’Interpol est loin d’être au sommet de leur forme. Leur nouvelle musique est très ordinaire… et Nas est un rappeur de la vieille époque qui s’est fait discret dans les dernières années. Interprétant principalement Illmatic, sont album le plus célèbre, la performance risque d’être quelque chose d’impressionnant. C’est à 18h15 sur la scène Verte.
Encore un autre dilemme important… Patrick Watson ou Desaparecidos (la bande de Conor Oberst)? Je crois sincèrement qu’avec l’été de Watson (Festivoix, FEQ), il est crucial de voir cet homme sur scène cette année. Vous l’avez vu? Tenter votre chance avec Conor, mais, dans mon cas, je me dois d’aller voir Watson sur la scène principale à 19h20.
Les vétérans de Weezer sont de retour à Osheaga après leur performance de 2010. C’est gars là sont des machines à succès. Parfois super bon sur scène, parfois ordinaire, il n’y a qu’à être sur la scène de la Rivière dès 20h20 pour le savoir. Finalement, nous terminons avec le rappeur Kendrick Lamar. Cet homme a lancé cet année le meilleur album rap depuis My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. Ne faisant pas souvent de tournée, il est impensable de manquer son passage à Montréal cet été. Par contre, si jamais vous allez voir Ariane Moffat sur la scène de la Vallée suivi de Caribou sur la scène Verte, je comprendrais absolument votre point.
C’est aujourd’hui qu’evenko a levé le voile sur la programmation du 10e anniversaire d’Osheaga. Se déroulant du 31 juillet au 2 août au parc Jean-Drapeau de Montréal, le festival saura plaire aux amateurs d’indie-rock. Le festival s’étant bâti une solide réputation au courant des 10 dernières années avec des invités de renom, tels que Eminem et Jack White, il fallait s’attendre à une programmation solide pour leur dixième anniversaire.
On connaissait déjà plusieurs des noms de la programmation 2015 grâce à l’application En Route Vers Osheaga lancé le 18 mars dernier. Aujourd’hui, les têtes d’affiche et quelques autres noms ont été dévoilés. Analysons, en quelques points, cette magnifique programmation anniversaire d’Osheaga.
Les belles prises
Kendrick Lamar
Kendrick Lamar est le rappeur de l’année sans contredit. Il est la coqueluche des médias et des festivaliers de partout dans le monde. Il est en tête d’affiche de Boonaroo et du WayHome festival. Il n’est pas étonnant qu’il soit de passage pour une deuxième fois au parc Jean-Drapeau. Sa dernière performance remonte à 2013, qui est, soit dit en passant, sa seule performance en carrière à Montréal. Son dernier album, To Pimp A Butterfly, ne reçoit que des critiques dithyrambiques. Écoute donc ça ne fait pas exception, son dernier album à reçu une note de 94%! C’est à ne pas manquer!
Viet Cong
C’est au début de l’année 2015 que d’anciens membres du groupe canadien Women ont lancés leur premier album éponyme en temps que Viet Cong. Osheaga, ce n’est pas seulement de grandes têtes d’affiche, c’est aussi la crème de la relève. Viet Cong et leur indie-rock expérimental seront vous ramener aux racines du festival : du rock alternatif à son meilleur.
Florence + The Machine
C’est en 2012 que le public du festival a pu admirer la charmante Florence Welsh pour la première fois sur les planches du festival. Elle avait attiré la plus grande foule du week-end. C’était une performance énergique, généreuse et survoltée. Avec son troisième album qui paraîtra le 2 juin prochain, nous attendons rien de moins qu’une performance enflammée de la chanteuse
St. Vincent
St.Vincent est au sommet de sa forme. 2015 représente la deuxième année de sa tournée promotionnelle de son album éponyme lancé l’an dernier. Son passage au Festival d’Été de Québec l’an dernier avait marqué l’équipe d’Écoute donc ça. Nous sommes don très fébrile de la revoir au Québec! Mettons-nous l’eau à la bouche en nous remémorant son passage à l’Impérial l’été dernier.
Le grain de sel de Jacques : Tout à fait d’accord pour St. Vincent. À l’heure actuelle, elle est dans un état de grâce que peu d’artistes atteignent dans une carrière. Son spectacle est rodé au quart de tour et avouons-le, son petit air de guitar goddess un peu intello est vachement sexy. Je n’ai pas eu la chance de voir Florence + The Machine en 2012. Si je monte à Montréal, je vais avoir la chance de me reprendre. Oh, et ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas entendu parler d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je sais qu’il y a eu quelques projets solos, mais on dirait bien qu’Alex Ebert a pris un break bien mérité. Jade Castrinos, elle, n’est toujours pas de retour avec le groupe. Curiosité. Et Stromae. Il a beaucoup de succès chez nos amis anglophones, mais ils vont capoter quand ils vont voir l’accueil que Montréal lui réserve.
Pas besoin de vous dire que je suis heureux pour les Stone (Angus et Julia), les Avett (frères), War on Drugs, Father John Misty, Future Islands, Decemberists, Rural Alberta Advantage et autres, mais ils font presque tous les festivals indie cette année, alors il n’y a pas vraiment de surprise ni de gros coup ici. Mais on va être content pareil.
Les coups de gueule
The Black Keys
Probablement le groupe que l’on souhaitait le moins voir sur la programmation. En même temps, c’était prévisible qu’ils soient sur l’affiche, car ils ont participé à trois éditions d’Osheaga, soit 2008, 2010 et 2012. Pourquoi The Black Keys est un coup de gueule? Parce que le duo est trop souvent de passage au Québec! Sans compter leurs trois passages au parc Jean-Drapeau, il ont fait 3 concerts au Centre Bell (2011, 2012, 2014), deux apparitions au Festival d’Été de Québec (2011, 2013) et un concert à Laval en 2013. Il est grand temps que ça cesse.
MilkyChance
Directement venu d’Allemagne, le buzz Milky Chance à envie l’Amérique en entier avec leur vers d’oreilles Stolen Dance. En réalité, ce ne sont que des chansons plutôt fades et sans intérêt… Leur performance en concert semble statique et l’on se demande vraiment ce que ce groupe pop fait sur une programmation indie-rock. Certes, ils sont très populaires, mais très peu talentueux. Ils auraient eu leurs places aux défunts Virgin Radio Festival.
GeorgeEzra
C’est dans le même optique que Milky Chance que nous insérons le nom de George Ezra dans les coups de gueule. Ayant un hit radio à son actif, le chanteur de Budapest saura attirer une foule directement tiré du 96,9 CKOI. Osheaga prend un virage pop depuis 2012, et nous ne constatons pas ce principe. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect alternatif de l’évènement. George Ezra est beaucoup trop radiophonique pour l’événement, un peu comme Vance Joy l’an dernier.
Robin Schulz
Attendons-nous, l’électro à sa place à Osheaga. Par contre, ce n’est pas tous les artistes électros qui devraient pouvoir être sur l’affiche. Au départ, l’électro du festival était composé d’artistes de style PiknicÉlectronic. Robin Schulz est un de ces artistes EDM de style Beachclub ou New City Gas…. Il aurait été beaucoup plus approprié de le signer pour IleSoniq.
Le grain de sel de Jacques : Les Black Keys. Sept fois en cinq ans à Montréal (et Laval). Deux fois à Québec. Mais à chaque fois, il y a du monde. Good for them, qu’on dit. J’ai des gros doutes sur Patrick Watson, qui aura d’ailleurs un nouvel album à défendre. Peut-être parce que je l’ai vu si souvent dans des conditions parfaites et que ça m’étonnerait qu’il s’exécute à la Scène des arbres devant ses 100 plus grands fans. Mais je ne sais pas quelle scène pourrait lui rendre justice à Osheaga.
Les surprises
Nas
Nas est un des artistes qu’on avait rayé de la liste. Depuis quelques années, ses tournées sautaient Montréal systématiquement. Son dernier passage dans le 514 remonte à 2008. Récemment, il a joué Illmatic en entier, sans même penser à venir à Montréal. Il a fait la tournée des festivals l’an dernier (il a même fait Lollapalooza!) et il n’a pas posé le pied au parc Jean-Drapeau. En 2015, il n’a que trois concerts de programmés, dont un à Montréal! En espérant qu’il jouera son album Illmatic en entier, un classique de sa discographie.
Philip Selway
À défaut d’avoir Radiohead sur l’affiche (noté que l’organisation essaie chaque année de les signer), Philip Selway s’y retrouve! En effet, le célèbre batteur du groupe viendra nous présenter son plus récent opus, Weatherhouse. On se voit déjà, sur la scène des arbres, en fin d’après-midi avec un beau soleil. C’est à faire rêver. Petite déception… aucune pièce de Radiohead ne sera jouée s’il l’on se fie à ses concerts antérieurs.
Tyler The Creator
Le célèbre rappeur du collectif Odd Future revient à Montréal après son passage au Métropolis l’été dernier. Habitué de faire des concerts courts, énergiques et surprenants (souvenons nous l’incident de SXSW 2014), le rappeur fera vibrer l’Île Sainte-Hélène et, du même coup, fera saigner les oreilles des habitants de Saint-Lambert avec ses paroles explicites. Un incontournable de l’édition 2015 pour tous les fans de musique rap.
Patrick Watson
Patrick Watson, que dire de plus. Il y a très peu d’artistes locaux sur les diverses programmations d’Osheaga. Nous sommes donc très heureux de voir un talentueux québécois sur l’affiche 2015. Très peu de concert sont programmés à son agenda (il sera à l’anglicane de Lévis en avril, nous y serons!), Patrick Watson viendra présenter ses succès et quelques nouvelles pièces lors du festival !
Christine & The Queens
Les francophones d’outremer seront bien représentés cette année. En plus de Stromae, Christine & The Queens seront au festival. Son passage à Montréal en lumière cet hiver fut un succès sur toute la ligne. Le Métropolis était plein à craquer et sa scénique était impressionnante. Il est plutôt rare de voir des artistes francophones hors Québec présenter leurs efforts à Osheaga. Cette année est donc très novatrice sur ce plan…et personne ne va s’en plaindre.
Le grain de sel de Jacques :Excellente prise, Christine and the Queens. Excellente prise. Et Iron & Wine + Ben Bridwell? Mon chum Sam, ça serait super!
Et bravo pour les artistes d’ici. Klô Pelgag, Bernhari, Kwenders… entre autres. Ça donne le goût de rester à l’ombre de la scène des arbres toute la fin de semaine.
Les omissions
ATTENTION! Il est important de noter ici que l’équipe d’Écoute donc ça ne connait pas les conditions de négociation du festival Osheaga. Il est fort probable que l’équipe de programmation, dirigée par Nick Farkas, se soit penchée sur plusieurs de ces artistes, mais que les ententes ne se soient pas conclu. Voyez cette section comme étant nos déceptions personnelles, ou encore des espoirs qui ne se sont pas réalisés.
Alabama Shakes
Le groupe est sur beaucoup d’affiche et saute Montréal dans sa présente tournée. Il est dommage de ne pas les voir au festival cette année.
Belle and Sebastien
Encore une fois, nous sommes surpris de ne pas voir le collectif anglais sur l’affiche. Par contre, il ne serait pas étonnant de les voir au Festival de Jazz de Montréal.
Blur
Ils sont de retour! BLUR! Mais pas à Montréal, ce qui nous attriste beaucoup.
Death From Above 1979
Le groupe canadien est au Squamish Festival la semaine d’après, pourquoi ne pas faire un arrêt à Montréal? Ce sera pour une prochaine fois.
Björk
Les têtes d’affiche de 2015 sont vraiment d’un calibre inférieur. Björk aurait vraiment rehausser cette programmation, mais elle est en Europe.
Jacques : En effet. Où est Björk? Pas besoin de me répondre qu’elle est en Europe, je le sais! Quant à Blur… est-ce qu’on nous garde une surprise? Pour le Québec, où sont les Deuxluxes? Y’a tellement de petits bands qui pourraient profiter de l’occasion, comme Motel Raphaël l’an dernier!
Parlant d’omissions, on n’a pas parlé d’Interpol. C’est voulu? 😉
En conclusion, le festival Osheaga frappe très fort pour sa 10e édition, sauf pour ces têtes d’affiches. Elles sont clairement trop faible pour cette édition. Florence + The Machine et Kendrick Lamar sont d’excellents groupes, mais pas en têtes d’affiche. En ce que concerne The Black Keys, il est temps que ça cesse. Il y a de belles prises, comme FKA Twigs, NAS, The War On Drugs. Il y a beaucoup de contenu québécois aussi (comparé aux éditions précédentes). Bernhari, Klo Pelgag, Pierre Kwenders, Milk & Bone, Patrick Watson, The Franklin Electric et plusieurs autres y seront. Nous y serons! Et vous, que pensez-vous de cette 10e édition ?
Il y a des spectacles qu’on a hâte de voir parce qu’on sait qu’on va prendre part à un événement. Ce ce qui est arrivé ce samedi lorsque nous avons vu Fontarabie, le projet de Julien Mineau, prendre vie devant nos yeux et nos oreilles. Un projet ambitieux qu’evenko a accepté de présenter gratuitement dans trois villes (Montréal, Québec et Gatineau). Non seulement le spectacle était gratuit, mais en plus, nous avions la chance d’assister à deux belles premières parties : Bernhari et Fanny Bloom.
C’était donc un privilège que nous avions en ce samedi soir pluvieux et nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel. Ils n’ont pas été déçus.
Compte rendu chrono.
Bernhari
On l’a vu il y a à peine un mois lorsqu’il a lancé son excellent disque au Cercle. Proposant un set beaucoup plus court (mais intense) qu’à sa première visite, Bernhari et ses musiciens en ont mis plein les oreilles aux quelques spectateurs présents (on arrive tard, à Québec… mauvaise habitude). Toujours aussi intense, Bernhari a retourné sa cymbale dès la première chanson (Sagard).
Cette courte prestation aura permis au jeune Montréalais de se faire quelques nouveaux fans : les réactions autour de nous étaient plus que positives.
On était prêt pour la suite.
Fanny Bloom
Visiblement nerveuse au début de sa prestation, la jeune auteure-compositrice-interprète-reine-de-la-pop a dû changer son programme en cours de route en raison de pépins techniques. Dommage, parce que le programme (que j’ai pu entrevoir) promettait. À la place, nous avons eu des chansons beaucoup plus tranquilles qui ne rendaient pas tout à fait justice à Pan, l’album que Bloom vient tout juste de lancer.
Dommage, mais croyez-moi, la plus déçue, c’est Fanny. Cependant, cela a permis au public de conserver ses énergies pour Fontarabie.
Heureusement, nous avons eu droit à la chanson pop de l’été, la toujours pétillante Piscine.
Fontarabie
Lorsque Julien Mineau et sa douzaine de musiciens sont montés sur scène, l’Impérial était bien rempli et l’accueil a été plus que chaleureux. Mineau était en forme et ses acolytes étaient tous au diapason. Il n’en fallait pas plus pour que l’interprétation de cette oeuvre particulière qu’est Fontarabie soit un succès.
Ceux qui ont déjà écouté l’album savaient à quoi s’attendre : une oeuvre presque entièrement instrumentale, un brin expérimentale, touchante et troublante. À mi-chemin entre l’orchestre et le band rock, le groupe a tout simplement été magique, la somme de chacun formant un tout cohésif.
Pendant toute la durée de la représentation, les spectateurs étaient accrochés aux musiciens sur scène (c’était beau de les voir aller et regarder de gauche à droite, puis à gauche) et faisaient preuve d’une écoute fantastique.
Lorsque vint l’apothéose, au rappel, alors que tout le monde était au diapason, nous étions tous au bout de nos orteils (ou au bout de nos sièges pour ceux qui étaient en haut), envahis par la chair de poule. C’est ça, de la musique. Ça fait de l’effet.
Nous avons eu droit à l’événement promis. Comme on le croyait, Fontarabie est encore meilleur sur une scène que sur iTunes.
(Photo de couverture – crédit : Sébastien Ouellet, ecoutedonc.ca)
Mardi soir dernier, Bernhari est venu présenter son excellent album aux gens de Québec en offrant un concert de lancement gratuit au Cercle. On aurait apprécié un parterre mieux rempli, mais bon, la pluie, la rentrée universitaire et le fait que ce mardi était plutôt un lundi déguisé ont incité de nombreuses personnes à rester chez elles.
Tant pis pour elles. Le jeune homme, visiblement heureux de montrer son savoir-faire à ses nouveaux fans, s’est donné à fond. Sans suivre à la lettre la séquence de l’album, le spectacle était monté un peu de la même manière, avec les chansons les plus explosives au début (Sagard vous pète les tympans avec du bonheur), les (belles) chansons plus lentes au milieu et la pièce Bouquet final à la fin, juste avant une Kryuschkova explosive.
Bien entouré, notamment par le plus en plus présent Emmanuel Éthier, Bernhari a montré qu’il était plus que ce mélange de My Bloody Valentine et Claude Léveillée qu’il aime bien utiliser pour se décrire. Il est une bête de scène unique à qui on promet un bel avenir.
Surtout, sur scène, même derrière son lourd attirail, Alexandre Bernhari dégage une forte présence. Imaginez quand il se lève pour chanter parmi les spectateurs (la prochaine fois, ils seront moins timides, promis!)…
J’avais le goût de lui faire un gros high five en sortant du Cercle. Je me reprendrai le 4 octobre prochain, lorsqu’il viendra jouer en première partie de Fanny Bloom et de Fontarabie. Ne le manquez pas, cette fois-là. Une fois, passe encore, deux fois, vous allez finir par le regretter.
Si vous n’aviez jamais entendu parler de Bernhari jusqu’à maintenant, ne vous inquiétez pas, c’est normal. À moins de l’avoir vu en première partie du spectacle de Fontarabie ou d’en avoir entendu parler lorsqu’il faisait partie des formations L’Étranger et L’Ours (ne cherchez pas, monsieur a effacé toutes les traces de ces projets), les chances d’entendre parler de ce jeune auteur-compositeur-interprète-multi-instrumentiste ont été plutôt minces.
Ça devrait changer. Voyez-vous, Bernhari lance un premier album que j’écoute en boucle depuis une semaine et qui étonne par son mélange réussi de shoegaze et de chanson (certains ont même évoqué Claude Léveillée).
Réalisée par Emmanuel Éthier (que vous avez pu entendre avec Jimmy Hunt) et enregistré en compagnie d’Éthier, de Shawn Cotton et Simon Quévillon, cette première proposition nous ramène en plein printemps érable, qui a fortement touché l’artiste.
On peut dire sans se tromper que l’écriture de Bernhari est d’un grand romantisme. Ça sent l’amour et l’espoir autant que la révolte dans son récit. La hargne des guitares remplies de distorsion autant que la douceur du piano qui l’accompagne dans les chansons les plus douces.
Après quelques écoutes, on ne peut qu’être impressionné par la qualité de l’écriture de ce jeune artiste, tant sur le plan du récit qui ne tombe jamais dans la facilité, laissant à l’auditeur tout l’espace nécessaire pour se faire son propre cinéma, que sur le plan de la musique, qui apporte quelques nouvelles couleurs à la palette de la chanson d’ici.
D’Ouverture à Bouquet final, il est difficile de trouver une chanson qui n’a pas son attrait particulier. Chaque pièce a un petit quelque chose de spécial qui nous donne envie d’y revenir tout en nous laissant la possibilité d’y goûter sans devoir écouter le reste de l’album. Pourtant, si chacun des éléments semble à lui seul constituer une oeuvre complète, l’album dans son ensemble, construit comme un gros feu d’artifice qui gagne en romantisme ce qu’il perd en hargne, jusqu’aux grandes explosions du Bouquet final, en constitue une autre qui mérite totalement notre attention.
Avec cet album ambitieux, Bernhari apparaît comme un nouveau joueur important sur la scène musicale québécoise. Du moins, il va falloir le surveiller.