Bien au chaud dans La Taverne, vendredi dernier, nous avons assisté à un excellent spectacle de Bernard Adamus. Sa tournée Sorel Soviet So What est sans aucun doute sa meilleure, en comptant celles de ses deux autres albums. C’est d’ailleurs avec le premier extrait, Le blues à GG, qu’il est entré sur scène.
D’emblée, le choix des instruments qui l’accompagnent ressort du confort qu’il s’est créé durant No. 2 et Brun. Dorénavant, il quitte les cuivres pour nous présenter son complice, Guillaume Bourque, à la clarinette basse et au saxophone. Sa présence sur scène ajoute une nouvelle dynamique au spectacle d’Adamus par le bien-être que procure ces instruments à vent.
Il poursuit le spectacle avec Cauchemar de course, qui a eu une incidence particulière sur l’énergie de la foule, qui dégageait déjà une festivité avant même le début du spectacle. Non seulement la musique de Bernard Adamus nous donne l’envie d’en boire quelques-unes, mais ce dernier nous invite à aller visiter les gars de la microbrasserie Les Grands Bois à l’arrière de la salle, qui servaient de délicieux produits brassicoles de St-Casimir.
En milieu de spectacle, il est intervenu en nous disant : « On va jouer de la musique de drogué » en guise d’introduction d’une reprise de la pièce Faire des enfants, de Jean Leloup. C’est avec étonnement que nous avons apprécié cette sortie de zone de la part de Bernard, reconnu comme un artiste authentique et à part entière.
Bien que le spectacle promeut le dernier album, Bernard Adamus et ses musiciens nous ont livré les pièces les plus appréciées de ses deux autres créations. Évidemment, un spectacle de Bernard Adamus ne vient pas sans Brun et La Question à 100 piasses qui ont marqué ses projets antérieurs. C’est de manière plutôt humoristique qu’il a transmis ces pièces classiques en jouant de manière nonchalante et en laissant plus de place au chant du public qu’au sien.
Autre moment fort en musique : la prestation de Les pros du rouleau, qui met en évidence le pianiste Martin Lizotte dans des solos de qualité. Tout au long du spectacle, il nous a offert une performance dynamique en se baladant entre le piano classique et le clavier, parfois même au synthétiseur.
Avant de nous présenter Hola les lolos, il nous a mentionné les mots « espoir » et « lumière », des concepts qui ne ressortent pas de ses autres pièces plus crues avec un soupçon d’acrimonie dans les paroles. C’est dans cet univers plus disjoncté qu’il termine donc le spectacle, avec le débit rapide de Donne-moi-z’en, qu’il nous a portée jusqu’à bout de souffle. Cette pièce est un bel exemple des inspirations jazz et blues qu’il a ajoutées à ses compositions folk, donnant un style bluegrass unique.
En rappel, il revient aussi festif avec un version plus électro et psychédélique de Rue Ontario, ainsi que Ouais ben. Ses musiciens le quittent officiellement pour le laisser entreprendre ses pièces les plus nostalgiques, Le scotch goûte le vent et 2176, où l’harmonica nous plonge dans une atmosphère familière et réconfortante.
Voici les photos de la soirée prises par Yoan Beaudet.