Nous sommes allés faire un tour à l’un de nos endroits fétiches, la Taverne de Saint-Casimir. Pour leur bière de la microbrasserie Les Grands Bois, leurs spectacles qui accueillent nos artistes favoris, mais spécialement, pour la convivialité qui repose sur cet endroit. C’est dans cette ambiance aux allures familières et rassembleuses que s’est déroulée la Commission Brassicole 2017, organisée par la Taverne et la Microbrasserie Les Grands Bois.
Sur place, nous avons dégusté différents produits forgés à partir d’orge et de houblon d’un peu partout au Québec. Même si la SuperPause des Grands Bois reste un incontournable, nous avons eu quelques coups de cœur. Tout d’abord, pour Tête d’allumette, de Kamouraska, avec leur arrière-goût fumé dû au brassage sur feu de bois, mais aussi pour Sutton Brouërie et Isle de Garde avec leurs bières Session.
C’est le groupe montréalais Street Meat qui a débuté la soirée. D’emblée, les gens se sont approchés pour les écouter et danser sur les rythmes traditionnels offerts par le violon de Mélisande Archambault (The Royal Pickles) et la contrebasse de Jean-Philippe Demers (Elixir de Gumbo). Leur premier album, paru en mai 2015, semble être plus complet que leur prestation live, puisqu’on y retrouve des artistes invités qui viennent compléter leurs créations en y ajoutant un style plutôt gypsy et klezmer avec de l’accordéon, du trombone et de la trompette.
Nos amis de Québec, Beat Sexü, ont, comme à l’accoutumé, fait bouger les festivaliers par leur groove funky, leurs habits à paillettes et leur reprise de Gab Paquet.
Finalement, The Brooks a été une découverte pour la plupart des gens présents à l’événement, mais également pour notre équipe. En effet, leur qualité et leur professionnalisme ont dépassé les attentes de la soirée. C’est un groupe à ne pas manquer dont on risque d’entendre parler de plus en plus. Ses influences jazz aux intonations funky et disco ne laissent personne indifférent et entraîne sans exception tous les corps sur leur musique.
Encore une fois, La Taverne nous a offert un très beau moment. Merci à toute l’équipe de l’organisation, et nous espérons que cet événement se répète d’année en année.
Samedi, le 11 février, se déroulait la deuxième soirée d’un concours qui prend de plus en plus ampleur; le Cabaret Festif! de la Relève. La liste des collaborateurs et des prix s’allonge d’année en année et la qualité des artistes est de plus en plus relevée, au grand plaisir du public, mais au grand dam des jurys (Émilie Rioux, Étienne Galarneau de CISM et Guillaume Ruel). En regard de la qualité des artistes, les décisions sont de plus en plus difficiles à prendre.
Jérôme St-Kant a eu l’honneur d’ouvrir cette soirée avec son attitude décontractée et son humour pince sans rire dans ses diverses interactions avec le public. Accompagné de son groupe, (Simon Kearney fait un excellent travail à la guitare d’ailleurs) ils ont une belle chimie sur scène. Loin de réinventer la roue, St-Kant l’a fait « rouler » avec aisance et assurance, en étant même polyvalent avec une chanson qui m’est rapidement apparue comme un hommage au légendaire Rap à Billy de Lucien Francoeur. Ces interactions amusantes avec la foule (comme mentionné ci-haut), un charme, une dégaine à la Damien Robitaille couplé avec une plume drôle (rafraîchissante pour le style) et honnête on fait en sorte que Jérome St-Kant a pu repartir avec le prix de public.
La Valérie, avec les membres de son groupe fraîchement formés (depuis 1 semaine, si je ne me trompe pas), foule les planches de la salle multi de l’Hôtel le Germain Baie-Saint-Paul afin de continuer cette soirée déjà bien entamée. La jeune femme rayonne de charisme et nous propose un son indie qui se dirige plus vers le rock que le folk. Sa plume est imagée et créative, mais souvent répétitive au niveau des thèmes. Par contre, j’ai apprécié l’utilisation des mots et du texte comme un « flow », un rythme. Sa voix est un instrument à part entière qui nous fait rapidement oublier la répétition des thèmes. La dernière pièce offerte laisse entendre le désir d’avoir un son et un texte plus posé. Mis à part les quelques problèmes d’ordre technique, une performance plus qu’honnête et intéressante pour une artiste qui mérite d’être découverte.
Les troisièmes concurrentes, Miss Sassoeur et les Sassys (une sassys en moins), sont venus réchauffer la salle avec leur « post-motown » mélodique et harmonieux. Un hommage au soul et r&b des années 60-70 avec une touche plus moderne dans les paroles. Des thèmes répétitifs, certes, mais compensé par une belle mise en scène et une auto-dérision très apprécié et nécessaire pour que le concept du groupe soit à son plein potentiel. La chanteuse, Miss Sassoeur, est bourrée de charisme et d’assurance et les choristes, Féline Dion et Tiny Turner (chapeau !) connaissent leurs rôles à la perfection afin de soutenir les belles qualités de leur chanteuse. Bref, ce vent de fraîcheur a soufflé le jury, qui a permis à Miss Sassoeur et les Sassys de passer directement à la finale du 18 mars prochain.
Cette soirée de belles découvertes, se termine sur les notes du groupe du vice E roi, un collectif de six membres. Leurs premières notes donnent le ton de leur performance, plutôt énergique, et de leurs affinités vers des groupes comme Of Monster and Men ou Arcade Fire. Ces affinités ressortent dans la cohésion du groupe mais également dans leurs mélodies indie-rock accrocheuses. Tous les membres du groupe sont mis à contribution et jouent très bien leurs rôles. La structure de vice E roi fait en sorte que chacun à un rôle clé et on sent les diverses influences de chacun dans ce qui crée un melting pot très intéressant. Parfois, les tons de voix du chanteur et de la chanteuse m’inspire une certaine mélancolie, à la The xx. Bref, beaucoup de « name drop » pour illustrer mon propos; vice E roi se catégorise difficilement et c’est tant mieux comme ça.
Au final, c’est une deuxième soirée fort réussie pour le Cabaret Festif! de la Relève : bien balancée, un bon pacing et une délibération plus qu’ardue pour les juges afin de déterminer qui passe directement en finale. Par contre, toi public, aura la chance de participer au vote du public du 6 au 10 mars afin de déterminer le 4ème finaliste de la grande finale du 18 mars prochain. En attendant, on se voit le 25 février prochain. J’ai hâte!
Alors qu’une bonne partie de l’équipe d’écoutedonc arpentait, pour votre plus grand bonheur, les rues de Baie St-Paul, vous servant d’yeux et d’oreilles lors du merveilleux Festif, je me prélassais sur la terrasse de la charmante auberge de jeunesse de la Malbaie à siroter de la Dominus Vobiscum, perdu dans la contemplation du fleuve et de ses splendides reflets.
Oui, je suis très conscient que j’étais à peine 100 kilomètres du Festif et que j’ai raté Fred Fortin, Cat Empire, Avec pas d’casque, Gab Paquet qui se dénude sur le stage (!) et tous ces autres artistes géniaux qui, parait-il, vous ont rempli la tête souvenirs inoubliables.
Bon, on fait tous des niaiseries dans la vie et de toute façon, j’ai pu vivre le Festif à travers les très excellents textes et les très excellentes photos de mes très excellents collègues !
Du reste, y’avait pas juste de la musique à Baie St-Paul ce week-end-là. Non, non ! Faut croire que la belle région de Charlevoix a son lot de petits charmes musicaux à offrir parce que j’ai pu assister à deux prestations fort appréciables à l’auberge de la Malbaie. Vous me permettrez donc de vous en dire deux-trois mots (qu’on me pardonne, au passage, le décalage horaire, ainsi que la trop longue introduction !) :
The Crazy Pony
Il vaut très certainement la peine de marquer le passage de ce duo composé d’une jeune chanteuse et contrebassiste et d’un moins jeune, mais si « british », joueur de banjo. Le groupe fait dans un bluegrass somme toute très fidèle au style, mais présenté avec un humour et une légèreté qui ne manque pas de plaire. Les gens présents, en plus d’avoir eût droit à un singulier numéro de lasso, ont pu savourer une reprise bien texane du célèbre Hallelujah de notre Leny national. Le groupe n’a sans doute pas grand-chose d’original, mais il est toujours intéressant d’entendre du bluegrass jouer avec des accents étrangers à ceux des États-Unis. Un effort musical très charmant qui vaut le détour.
Astheure
Nominé au GAMIQ 2015 dans la catégorie EP folk de l’année, Astheure font dans un mélange de style présenté avec goût et habileté. Avec ce charismatique duo, on voyage du jazz au trad en passant par le world, la musique acadienne et le cajun. On se fait transporter, tant par le charisme que la voix claire de Stéphanie – qui nous impressionne également de ses prouesses à la flute -, que par le jeu de guitare de François qui évoque parfois la guitare « fingerstyle » telle que pratiquée par Andy Mckee, Antoine Dufour, ou même Andrew York, la côté « plein la vue » en moins. Le duo nous raconte histoire sur histoire, dans une poésie simple et accessible, offrant des images qui rendent bien justice à leur musique. Une prestation franche et bien rodée qui s’accommodera très certainement de scènes plus imposantes et de publics plus attentifs que les publics d’auberge.