Oh que oui! Le Festif! est commencé! Baie-Saint-Paul s’est mis sur son 31, les festifs sont nombreux, les organisateurs sont souriants, les bénévoles adorables, la musique est bonne, la bière goûte de quoi, tout va bien!
Sauf peut-être un peu de pluie. Mais bon, ça a juste fait tomber l’humidité!
Émile Gruff
Le public était prêt pour débuter les festivités. L’excitation était palpable à la scène Desjardins. Émile Gruff semblait bien content de monter sur scène pour ouvrir cette 8e édition du Festif. Il n’est pas étranger à Baie-Saint-Paul, en plus d’avoir gagné le prix du public cette année au Cabaret Festif de la Relève, il vient d’emménager en ville. Ouvrant la scène Desjardins, Émile présenta ses chansons un brin folk. Il nous chanta des chansons aux textes qui nous raconte ses histoires. L’auteur-compositeur-interprète a quitté Montreal pour aller à Baie-Saint-Paul il y a peu de temps. Père de quatre enfants, il a une approche très rationnelle des textes, s’inspirant de ses faits vécus. Il semble bien à l’aise avec le public et celui-ci semble bien l’apprécier en retour.
Belle vitrine pour lui. Nous souhaitons tout le meilleur pour la suite de son parcours. (Louis-Solem Perot)
Miss Sassoeur et les Sassys
Venu d’un autre univers, Miss Sassoeur et les Sassys se pointe, resplendissant, prêt à livrer son numéro très bien préparé. Leurs harmonies vocales ambitieuses et complexes nous accrochent à leurs voix ainsi que leurs textes. Leur style nous rappelle le temps glorieux des cabarets des années 30, mais avec une touche franchement éclatée. C’est justement grâce à cette singularité qui les a fait gagner le prix du jury au Cabaret du Festif (et le prix ecoutedonc.ca 2017 – on a bien hâte de les inviter à Québec). Ils ont réussi à faire pousser des cris d’animaux à la foule de plus en plus grandissante de la scène Desjardins. Bêtes de scènes, ne les manquez pas lorsqu’ils passeront près de chez vous. (Louis-Solem Perot)
Valaire
Après une brève interruption du spectacle par l’averse, Valaire est venu réchauffer la foule comme il se doit. Avec leur musique tantôt électro, tantôt plus funk, la formation nous en a fait voir de toutes les couleurs. Ils ont des costumes, des chorégraphies, des cuivres, tous les éléments sont réunis pour que la fête commence. Après quelques chansons, on a même eu droit à une apparition surprise de notre Karim Ouellet national qui est monté sur scène pour quelques chansons. Plus leur spectacle avançait, plus l’ambiance était à la fête et le public sautait de partout. C’est à ce moment que j’ai saisis l’énergie du Festif: une foule de jeunes mordus de spectacles et de musique qui n’attendent qu’à passer un moment extraordinaire. Et ça pour de l’extraordinaire, vous êtes à la bonne place. (Louis-Solem Perot)
Caravan Palace
Quand il n’y a qu’une scène sur un site et que tu ne veux pas faire attendre trop longtemps la foule entre deux spectacles tu fais quoi? Tu places Loco Locass dans un escalier extérieur surplombant la foule, je te jure que ton problème est réglé. Et c’est exactement ce que le Festif a décidé de faire juste avant Caravane Palace et c’était très bien joué.
C’est avec les sens un peu amoindris (merci merci de ne pas choisir Coors comme bière officielle), que la foule, munie d’un enthousiasme débordant, accueillie la formation Française Caravane Palace. Leur spectacle est bien préparé, les musiciens sont virtuoses et la chanteuse n’a pas de difficulté à nous transmettre son énergie. L’électro-swing, ça rejoint tout le monde. C’est rythmé, original, impressionnant et ça fait danser. Et pour ça, Baie-Saint-Paul sait danser. Colotis Zoé, la chanteuse, a même lâché: « Je comprends mieux pourquoi on appelle ce festival ainsi ». Le public en redemandait encore et encore, c’était enivrant. C’était leur dernière date d’une tournée Nord-Américaine avant de préparer leur prochain album. Un excellent spectacle qui posa très bien le ton des prochains jours. (Louis-Solem Perot)
Antoine Corriveau
Le Festif nous conviait en primeur dans la chapelle des petites Franciscaines pour un concert de fin de soirée avec Antoine Corriveau. Dans ce décor à la fois majestueux et un brin inquiétant; deux qualificatifs qui s’appliquent également à l’artiste, la foule a eut droit à tout qu’un moment. Corriveau, dans son accoutrement habituel, s’est d’abord présenté seul avec sa guitare classique pour nous servir une version dépouillée de la merveilleuse pièce Rendez-vous, profitant au passage de la réverbération naturelle, un bonus fort appréciable tout au long du concert. Son trio de musiciens est ensuite apparu pour l’intense interprétation de Juste un peu. Ce fut la première preuve du travail remarquable du batteur Stéphane Bergeron, anciennement de Karkwa, dont le jeu est constamment en nuances et en inventivité rythmique. Le groupe a principalement puisé dans son dernier album Cette chose qui cognait au fond de ta poitrine sans pouvoir s’arrêter, soulignant au passage que la présentatrice de CHYZ (Émilie Rioux) est l’une des rares à avoir pu annoncer le groupe sans altérer le nom de son album. Il a ajouté que sa maison de disques n’aimait pas trop l’idée de ce long titre, mais après avoir eu la maturité de les questionner sur le pourquoi de cette hésitation, il est allé de l’avant avec ce titre casse-gueule.
La foule à aussi pu profiter d’une nouvelle composition, un rare « downer » selon son auteur, une pièce sombre sur la rupture amoureuse; sujet de chanson populaire, mais ici exploité avec un angle prometteur. Il n’aura pigé qu’une paire de chansons sur son album précédent: une version quasiment psychédélique de Tu es comme la nuit ainsi qu’une magnifique version du Nouveau vocabulaire. Pour le rappel, Antoine Corriveau s’est armé d’un micro sans fil pour retrouver son groupe à l’arrière de la chapelle pour nous offrir une version ultimement inquiétante des Hydravions de trop à l’orgue. Cette première soirée fut une grande réussite, et on peut sans conteste supposer que le festival voudra réitérer l’expérience avec d’autres artistes. La barre sera cependant haute pour trouver un aussi bon « fit » que le divin Corriveau!… (Julien Baby-Cormier)