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  • Critique : Jim James : « Regions of Light and Sound of God »

    JimJamesLightGod
    Jim James
    Regions of Light and Sound of God
    (V2)
    5 février 2013

    S’il y a bien un gars qui n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est Jim James, leader de My Morning Jacket, membre des Monsters of Folk, grand fan de George Harrison et multi-instrumentiste accompli.

    Pourtant, James, qui est depuis quelque temps dans un certain état de grâce créatif (Circuital des MMJ, un de mes cinq albums préférés de 2011, en témoigne), a trouvé le temps d’enregistrer sa plus grande oeuvre à ce jour… et c’est son premier album solo digne de ce nom!

    Enregistrer? Comme s’il s’était contenté d’enregistrer Regions of Light and Sound of God! Oh que non! James chante, joue tous les instruments, réalise, produit, prend le son, transporte les bouteilles d’eau, mixe, alouette. Il prend le dicton « On n’est jamais mieux servi que par soi-même » au pied de la lettre, et on ne peut que lui donner raison.

    Quelques extraits ont pointé avant la sortie de l’album. On y reconnaissait tout le talent de James, mais il manquait quelque chose… un genre de fil conducteur qu’on trouve enfin une fois qu’on écoute l’album d’un bout à l’autre.

    Ce que Jim James propose avec Regions of Light and Sound of God, c’est un genre de voyage spirituel de près de 40 minutes. Un voyage là où il ne se permettait pas d’aller avec MMJ (ce qui en dit beaucoup). Un voyage dans le temps, sans date précise, empruntant ici aux sixties, là aux glorieuses, parfois funk, un peu soul, jamais très rock, pas du tout country mais un brin folk. Un voyage parfois mystique, parfois simple comme une prière.

    Regions of Light and Sound of God ne ressemble à rien, pourtant on s’y sent à l’aise comme jamais. L’ensemble, bien que varié, est très cohérent et il ne serait peut-être pas pertinent de le décortiquer pièce par pièce comme il m’arrive de le faire. Il s’agit d’un album qui ne prend tout son sens qu’en l’écoutant au complet, ce que je vous invite à faire. En 2013, c’est plutôt rare!

    N’empêche, une pièce se démarque du lot et je dois en parler : A New Life, qui commence tout doucement et qui monte en puissance en même temps que la voix de Jim James, est une chanson d’amour magnifique, romantique, chaleureuse, vivante qui arrive juste à temps pour la Saint-Valentin. Difficile de croire qu’on puisse aimer plus que ça.

    Jim James a, à mon humble avis, atteint le sommet. Regions of Light and Sound of God est un album inspiré par la foi. Cette foi qu’on s’amuse souvent à ridiculiser mais qui donne souvent les plus beaux chefs-d’oeuvre. Cette foi qui nous fait entrer dans un état second, qu’elle soit liée à Dieu, à Bouddha ou à l’humanité. Cette foi qui nous rend lumineux.

    Je ne crois pas plus en Dieu aujourd’hui. Mais je crois en Jim James.

    [youtube http://youtu.be/Ge8ryYC8E08&w=480]

    Jacques Boivin

    31 janvier 2013
    Albums
    2013, Albums, janvier, Jim James, Regions of Light and Sound of God
  • Critique : Tegan and Sara – « Heartthrob »

    TandSHeartthrob
    Tegan and Sara
    Heartthrob
    (Warner)
    29 janvier 2013

    Les deux jumelles Quin, princesses de l’indie pop canadienne, sont de retour après une longue absence. Sainthood, l’album précédent, avait été encensé par la critique et il a fait partie de la courte liste des finalistes du prix Polaris 2010 (qui avait été remporté par un petit groupe d’inconnus… Karkwa).

    Les revoilà donc avec un septième album, Heartthrob, que les deux soeurs aimeraient utiliser comme tremplin vers le succès grand public. Elles risquent toutefois d’avoir un petit problème : leur son est encore un peu trop indie pour plaire à tout le monde et les fans de la première heure risquent de ne pas leur pardonner cette vente de leur âme.

    Pourtant, l’album n’est pas mauvais du tout! Ça commence bien, avec des solides chansons électropop qui se marient extrêmement bien aux voix et à leur phrasé si particuliers. Closer ne manque pas d’énergie et Goodbye, Goodbye sait ensorceler ses auditeurs qui n’auront qu’envie de taper du pied. Ce sont deux pièces pop bien assumées sans pourtant que le duo n’y perde sa personnalité.

    Puis vient I Was a Fool, avec ses premières mesures qui rappellent tant Listen to Your Heart de la formation suédoise Roxette. Une vraie chanson pop sirupeuse qui rappellera la fin des années 1980 aux gens de mon âge.

    Même si les synthés sont toujours présents pour la suite, il faut reconnaître que le fibre indie des jumelles Quin n’est jamais loin, comme en témoignent I’m Not Your Hero et I Couldn’t Be Your Friend, deux chansons qui retournent aux sources malgré leur emballage sucré.

    Heartthrob est un album certes sympathique, seulement je crois qu’il ne permettra pas aux à Tegan et à Sara de se faire beaucoup de nouveaux fans. Je crois toutefois que l’album est assez près de ses racines pour que les fans de la première heure ne descendent pas du train. De toute façon, le duo s’approche plus de la pop de Metric et de Stars que de celle de Lady Gaga et de Katy Perry…

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=o_84kN3arOQ&w=480]

     

    Jacques Boivin

    29 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Heartthrob, janvier, Tegan and Sara
  • Critique : Tire le coyote – « Mitan »

    TireLeCoyote-Mitan
    Tire le coyote
    Mitan
    (La Tribu)
    22 janvier 2013

    Si, comme moi, vous aimez votre folk avec une bonne touche de country, vous allez apprécier énormément Mitan, la nouvelle offre de Benoit Pinette, alias Tire le coyote.

    Enregistré à l’Espace Hyperion à Québec (l’ancienne église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier), Mitan est en album inspiré d’Ennio Morricone et de ses westerns poussiéreux. Attention cependant, ce n’est pas parce que l’album « goûte le sable », selon son auteur, qu’il n’est pas magistralement enregistré. Pinette a réalisé l’album lui-même et il s’est plutôt payé un preneur de son professionnel. Ça paraît. Tout est mis en valeur à la perfection sur Mitan, que ce soient les guitares (acoustiques, électriques ou lap steel), l’excellente voix de coyote traqué de Pinette, ou celle de Chantal Archambault, qui accompagne Pinette dans ses complaintes.

    C’est la même chose pour les paroles : Pinette est un excellent poète du quotidien. Il parle d’amour, de mort, de douleur, mélange le tout, joue avec les mots, toujours avec le ton juste. Deux petits exemples : L’âge d’or vaut rien est à brailler avec son histoire de p’tit vieux triste à mourir qui vient tout juste de perdre sa femme. Jésus est la complainte jouissive d’un gars qui n’en fera jamais assez pour celle qu’il aime, même s’il fait plus que son possible et donne son 220 %. Cette chanson témoigne d’une grande maîtrise du genre par Pinette. C’est ça, le country. Ça souffre. Ça fait mal. Ça s’est fait trahir. Ça vieillit.

    Surtout, quand c’est bien fait comme le fait Tire le coyote, c’est beau. Très beau.

    En résumé, si vous aimez le country-folk, si les paroles ont de la valeur pour vous et si vous appréciez les albums qui sonnent bien, Mitan de Tire le coyote est tout à fait approprié.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=BDsTr0_yF50&w=480]

    Jacques Boivin

    22 janvier 2013
    Albums
    2013, 8/10, Albums, janvier, Mitan, Tire le coyote
  • Critique : Foxygen – « We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic »

    Foxygen
    We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
    (Jagjaguwar)
    22 janvier 2013

    Ce matin, alors que j’écoutais pour la première fois le deuxième album du groupe new-yorkais Foxygen, j’ai émis un commentaire sur Facebook : « Foxygen, c’est du MGMT à la sauce seventies. J’aime bien. »

    Une personne m’a répondu : « MGMT, c’était pas déjà à la sauce 70s? » Yep. J’ai eu un peu l’air fou. Mais c’est pas ma faute… MGMT a quand même un son très actuel, même lorsqu’il reprend Angie, des Rolling Stones.

    Sur We Are the 21st Century… Foxygen conserve un son rétro du début à la fin tout en débordant de couleurs de toutes sortes. Parfois, on a l’impression d’entendre un jeune Mick Jagger entonner un blues-rock lascif. À d’autres moments, on a plutôt l’impression d’entendre Bob Dylan entouré d’un band psychédélique.

    Les chansons sont tantôt psychédéliques et progressives (on change de mouvement souvent chez Foxygen), tantôt pop naïves à un point tel qu’on pourrait les voir collaborer avec Belle and Sebastian. Les mélodies sont très agréables, surtout sur de petits bijoux de pop comme San Francisco, qui a un petit côté Belle and Sebastian qui ne me déplaît pas, et Shuggie, une ballade sublime tout droit sortie de Paris dans les années 1960.

    Bowling Trophies est une des chansons les plus hallucinantes qu’il m’ait été donné d’entendre. À 1:48, vous devriez être capables d’endurer. Oh Yeah et ses accents très aigus aurait pu être composée par Portugal. The Man.

    We Are the 21st Century… est un très bon album qui plaira aux fans de MGMT et qui trouvent qu’il ne se fait plus de bonne musique de nos jours. À écouter sans réserve.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=KtdWGGpvY1s&w=480]

    Jacques Boivin

    21 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Foxygen, janvier, We are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
  • Critique : Dropkick Murphys – « Signed and Sealed in Blood »

    [singlepic id=82 w=200 h=200 float=center]
    Dropkick Murphys
    Signed and Sealed in Blood
    (Born & Bred)
    8 janvier 2013

    Il arrive parfois que même un explorateur musical a besoin de se retrouver en terrain connu, d’amarrer à un port où on a nos habitudes, de trinquer là où tout le monde connaît notre nom. On a parfois besoin de valeurs sûres.

    C’est là que les Dropkick Murphys, de joyeux drilles mi-punk, mi-folk, archi-fanatiques des Bruins de Boston, débarquent.

    Après un Goin’ Out in Style à la limite de l’album-concept, les Dropkick Murphys sont de retour avec un album sans vrai fil conducteur où les chansons à boire et les invitations à s’époumonner se succèdent à un rythme effréné.

    L’album démarre en lion avec la très enthousiaste The Boys are Back, chanson qui ouvrira sans aucun espèce de doute la prochaine tournée du groupe. Le rythme est rapide, les voix sont rauques, la cornemuse est omniprésente, on a droit à du fichu bon rock!

    On appréciera Rose Tattoo, sur lequel ils ont votre nom. Cette chanson, qui penche plus du côté folk celtique que du côté punk, partage le manque total de subtilité du reste du répertoire des Dropkick Murphys. N’empêche que les Dropkick ne font pas que boire et faire le party, ils aiment aussi, et cette pièce en témoigne. Il s’agit probablement de la chanson que vous voudrez faire écouter à votre mère pour lui montrer que les punks ont aussi un coeur. 😉

    Après quelques autres chansons typiquement DM (Burn, entre autres), on sera ravi d’entendre The Season’s Upon Us, l’anti-chanson de Noël par excellence. Yep, les gars sont de retour en ville et ils cherchent le trouble. Ils reprennent la route et même si un détour vers le Québec n’est pas prévu à court terme, vous pouvez être certains qu’un arrêt à Montréal est dans les plans, ne serait-ce que pour narguer les partisans du Canadien.

    [youtube http://youtu.be/9d8SzG4FPyM&w=480]

    Jacques Boivin

    17 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Dropkick Murphys, janvier, Signed and Sealed in Blood

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