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    [SPECTACLE] Osvaldo, Wild Throne et Torche à l’Anti

    Les groupes en tournée ne choisissent naturellement pas toutes les dates et certaines dates de tournée, si on veut optimiser, tombent un lundi malheureusement. En général, le même concert pourrait être donné à guichets fermés un soir de fin de semaine et devant une assistance éparse en tout début de semaine, sans que ce signe soit un gage de qualité (ou absence de) du groupe qui performe. C’est exactement ce qui est arrivé à la très réputée formation rock-métal-bizarroïde américaine Torche, qui était de passage à l’Anti, pour une des dates de la tournée qu’ils font en conjonction avec Wild Throne. Pour l’occasion, le promoteur avait demandé à une formation de Québec d’ouvrir les festivités, comme c’est souvent le cas, et il avait judicieusement choisi un tout nouveau groupe à cet effet, un dénommé Osvaldo. Je dois avouer de but en blanc qu’il aurait difficilement pu faire un meilleur choix, le groupe était tout désigné pour accompagner les deux groupes en tournée, pour différentes raisons, notamment le style, les influences du groupe et le niveau de qualité général de leur prestation, qui était très solide.

    Deux membres de OSVALDO (sur cette photo, Luc Barrette et Philippe D'Amours, alors dans Mountains Unfold. Photo par Charles-Frederick Ouellet)
    Deux membres de OSVALDO (sur cette photo, Luc Barrette et Philippe D’Amours, alors dans Mountains Unfold. Photo: Charles-Frederick Ouellet)

    Osvaldo, c’est le nouveau projet de petits gars de Québec. C’était peut-être son premier show, à Osvaldo, mais les quatre gars qui en sont les membres cumulent près d’un demi siècle d’expériences musicales variées et ont fait de la scène avec des projets préalables, notamment le défunt groupe Mountains Unfold, qui a fait ses adieux à la scène durant le Festival OFF 2013 et dont trois membres se retrouvent dans Osvaldo, soit Luc Barrette (guitare), Hugo Ouellet (batterie) et Phil D’Amours (vocaux). Le quatuor est complété par le bassiste Alex Landry, qu’on a pu voir sévir et servir des basses fréquences au sein des groupes locaux Albatros et Khan, entre autres. Les premières notes se sont fait entendre vers 20h15 et la formation a d’emblée mis les cartes sur la table avec une pièce d’introduction lente et lourde qui a fait comprendre à l’assistance relativement restreinte en début de soirée de quel bois ils ont l’habitude de chauffer. Très stylé et atmosphérique aux premiers abords, leur musique opère des changements brusques et un gros paquet d’idées invoquées pendant le processus créatif se ramassent raboutées lorsque la pièce est parvenue à la ligne d’arrivée, simplifiant la composition et accélérant la publication de leur musique. Lors que je leur demande pourquoi ils sont là, Landry raconte à la blague qu’ils ont voulu jouer pour entrer voir Torche gratuitement, parce qu’ils sont ben fans. D’autres groupes parus sur la légendaire étiquette Hydrahead doivent aussi figurer parmi leurs influences, notamment Botch. Au compte de leurs influences, le chanteur évoque aussi Coalesce, Oxbow, Sweep The Leg Johnny, liste à laquelle j’ajouterais Converge, Carmen Campagne et pour certains passages furtifs et dissonants, The Dillinger Escape Plan. La musique offre une ambiance sombre et chargée d’émotions, la tempo est la plupart du temps assez long mais les pièces sont ponctuées de phases plus accélérées et extrêmes, quelques blast beats se glissant ici et là dans leurs créations.  La frénésie propre au grind et au powerviolence vient poindre à l’occasion, certains passages ralentis ont des airs de doom, la dissonance est également présente dans les riffs mais le tout est très bien dosé, donnant une très belle cohérence à des pièces qui ont parfois pourtant été montées comme des courte-pointe. Le résultat est somme toute vraiment épique, quelques moments hardcore ou post-metal viennent compléter le portrait, procurant une dose supplémentaire d’atmosphères authentiques et envoûtantes. On voit que c’est le projet de musiciens techniquement très capables, mais aussi, de mélomanes, parce que les influences sont rarement dissimulées mais le métissage auquel elles donnent naissance est authentiquement intéressant et novateur. Les vocaux, très sentis, oscillent avec vigueur entre le désespoir et l’indignation, pour les émotions transmises. Les faibles prétentions du groupe par rapport à son travail jurent avec le haut niveau de qualité qui est atteint, ce qui est assez rafraîchissant comme attitude, quoique ça peut presque prendre des allures de fausse modestie, parce que c’est pas mal bon. Extrême, varié et accessible à la fois, grâce surtout au niveau de qualité et aux gros riffs bien groovys qui nous forcent de temps à autre à hocher de la tête un moment, avant que la rythmique ne change. Le groupe fondé à Québec il y a environ six mois a un bandcamp pour présenter deux extraits, dont un qui donne une très bonne idée de leur son. Surveillez-ça, vous risquez d’entendre parler d’eux à nouveau avant la fin de l’année. Mieux encore d’ici là, écoutez ça en lisant la suite![bandcamp width=100% height=120 track=944720823 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

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    WILD THRONE (Photo: Ryan Russell)

    Avec les oreilles qui bourdonnent encore un peu, j’ai regardé Wild Throne prendre place sur scène et offrir aux gens réunis sur place un beau mur de son aigu d’une trentaine de secondes en guise d’introduction, laissant préfigurer les vocaux du chanteur qui étaient souvent assez aigus aussi, allant jusqu’à flirter avec le glam rock et se rabattant sur le scream plus rarement que sur le vocal clean. Le groupe, originaire de l’état de Washington sur la côte pacifique américaine, fait d’ailleurs la part belle aux mélodies, la plupart du temps la dissonance ne fait partie de leur éventail sonore, mais certains moments assez extrêmes viennent ajouter de la variété et de la surprise à des pièces qui autrement seraient plus rock que métal. Excentrique et variée, leurs chansons font parfois appel à des séquences électroniques et  à des beats glitch pour appuyer le batteur, qui n’avait pourtant pas vraiment besoin d’aide et donnait une leçon de sport aux mélomanes ébahis devant lui. Les influences semblent graviter autour de l’étiquette californienne Three-One-G, notamment Melt-Banana, An Albatross, Blood Brothers, mais doivent aussi inclure des trucs variés comme les Melvins, Everytime I Die, en plus de certainement inclure, surtout pour le vocal, The Mars-Volta, dont le nom est apparu sur quelques lèvres lorsqu’on commentait le concert ensemble après. La plupart du temps assez colorée, leur musique est appuyée sur le vocal excentrique du chanteur et les chevauchées rock qu’il crée avec son powertrio. Les chants peuvent être émotifs et racoleurs et la mélodie douce, puis soudainement, devenir rauques et accompagner du rock-metal qui groove sur des riffs gras, puis passer au emo-core et au math-core par moments. Le résultat est souvent assez accrocheur, pas mal impressionnant, mais fait parfois sourciller par rapport au mélange souvent inusité des styles. C’est pas nécessairement pop parce c’est formaté dans un genre particulier, mais plutôt parce que le niveau de qualité est assez haut, mais le côté commercial ressort parfois un peu trop, donnant toutefois l’occasion au chanteur de prouver sa polyvalence, en passant avec aisance du scream au clean. Certains moments extrêmement syncopés agencés avec un stroboscope créent une ambiance survoltée, maximisant l’effet mutuel de la lumière et du rythme. À la fin de la performance, on retient que le groupe est très solide mais qu’il a de drôles de goûts, que le melting-pot de genres auxquels le groupe fait appel est en soi plutôt original, mais le fait qu’un mélange presque toujours similaire se retrouve dans presque toutes les pièces donne l’impression que cette originalité a été transformée en formule toute faite, prête à être répétée. Quoiqu’il en soit, la performance fût agréable et très solide, disons qu’on comprend pourquoi quelqu’un leur a donné un gros contrat de disque, et aussi une belle surprise, même si c’était le groupe que j’ai le moins apprécié des trois.

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    TORCHE (photo: courtoisie du groupe)

     Le dernier et non le moindre à gravir la scène de l’Anti en ce lundi soir, peu après 22h, c’est Torche, un groupe de Miami en Floride qui a su s’attirer la faveur des critiques, des mélomanes et des néophytes, pour son équilibre parfois précaire mais souvent réussi entre l’extrême et l’accessible. Le répertoire du groupe a évolué et des riffs de plus en plus accrocheurs se retrouvent dans leurs compositions. C’est leur plus récent album Restarter qui a constitué le matériel pour la majorité du set, dont les pièces «Minions» et «Annihilation Affair» étaient des moments forts. La musique de Torche, je crois que je la qualifierais de «métal pour adultes», pour diverses raisons, bien que l’appellation semble étrange a priori. Des gros riffs, des structures progressives, une insistance sur la mélodie, des thèmes diversifiés et intrigants pour les textes et un vocal qui reste clean la quasi totalité du temps. Le groupe passe avec aisance du plus lourd au plus léger, tout comme le prédécesseur Wild Throne, mais avec une beaucoup plus grande cohérence et un résultat esthétiquement plus intéressant. Leur show est pas mal de type «dans tes dents» même si le groupe est plus accrocheur que les deux précédents par essence. Juste avant une pièce qui semblait imiter «Thunderstruck» d’AC/DC, une des rares interventions parlées plus soutenues du chanteur nous a appris que le groupe en était à sa première visite et qu’il ne s’attendait pas à un accueil aussi chaleureux de la part du public, pour un lundi soir en compagnie d’un groupe qui leur rend visite pour la première fois mais dont la bonne nouvelle semble parvenue à leurs oreilles. La performance s’est déroulée toute en intensité, plutôt captivante et elle semblait au goût des gens sur place, pour qui le hochage de tête était obligatoire pendant la plus grande proportion du concert. Après une transition faite d’un mur de son assourdissant et insistant, la pièce avec le plus gros riff du show (les riffs sont pas mal tous gros mais celui là était encore plus gras) commence, puis viennent s’y poser des harmonies vocales graves et bien appropriées. La basse donne rapidement l’impression que le tissu de nos vêtements va se déchirer tellement la vibration est intense. Le son est demeuré impeccable du début à la fin, les tonalités de guitare qui font la marque de commerce du groupe demeurent toujours très riches et la dernière pièce était tellement badass qu’elle dispensait le groupe de s’offrir en rappel. J’ai profité de l’occasion pour aller me faufiler dans mon lit, clôturant un cycle de concert amorcé huit jours plus tôt, au même endroit, pour le concert de Sarah Neufeld et poursuivi par Misc au Cercle, quatre soirs des Nuits Psychédéliques à Méduse et une virée au Club Soda à Montréal pour voir quelques uns des groupes invoqués plus haut comme influences de Wild Throne (Melt-Banana et les Melvins).

    J’ai malheureusement oublié mon petit appareil photo compact et n’ai donc pas pu prendre de photos du concert, ce qui m’a forcé à me rabattre sur différentes images d’archive cueillies ici et là sur la toile, moins journalistiques par rapport à l’évènement rapporté, mais plus jolies que celles que j’aurais prises.

    François-Samuel Fortin

    19 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    L’anti, miami, mountains unfold, osvaldo, quebec, torche, washington, wild throne
  • [ENTREVUE] Hein Cooper

    [ENTREVUE] Hein Cooper

    Hein Cooper est un secret de moins en moins bien gardé. Repéré par l’oreille attentive de Franz Schuller (fondateur d’Indica Records) lors d’un gig dans un bar de Sydney, l’Australien voit désormais du pays grâce à sa musique. Un an après le lancement de son extended-play, l’auteur-compositeur-interprète vient tout juste de lever le voile sur son premier album complet, The Art of Escape. Textuellement, sa poésie est renversante. Les sonorités expérimentales s’entremêlent aux racines folks, révélant des zones de son art, auparavant inexplorées, qui font miroiter une mer de possibilités.

    J’ai eu le bonheur de m’asseoir avec Hein dans la loge de l’Anti après son set, moins de 48 heures avant la sortie canadienne de son opus. Notre temps ensemble était compté, puisqu’il devait remonter sur les planches le temps d’une chanson avec Foreign Diplomats. En plus de s’ouvrir généreusement sur son art, il m’a donné accès à l’humain qu’il est, me permettant de saisir l’essence de sa musique. De nature calme et plutôt timide, le grand jeune homme charismatique dégage une aura apaisante. Avec lui, what you see is what you get. Rencontre marquante avec un être vrai qui désire rester fidèle à lui-même avant tout.

    Le premier contact

    09HeinCooperHein a été éveillé à la musique assez jeune. Il me raconte que sa mère pianiste jouait souvent pour son frère et lui alors qu’ils étaient enfants. Mais tout s’est concrétisé au secondaire, lorsque son meilleur ami de surf a commencé à jouer de la guitare. «J’étais très compétitif avec ce garçon. Il s’est acheté une guitare, donc j’en voulais une aussi. Deux ans plus tard, il a arrêté de jouer et moi, j’ai continué car j’aimais vraiment ça», explique-t-il.

    Au cours de cette période, des artistes comme Jack Johnson, Angus & Julia Stone et Ben Harper lui servaient de références. «C’est ce que j’aimais à l’époque, plus maintenant», précise le musicien. «Ça a commencé avec le folk et, à partir de là, j’ai commencé à avoir plus d’intérêt pour des artistes innovateurs qui expérimentent. J’aime quand les albums représentent une progression et qu’ils se distinguent du précédent. C’est ce qui m’attire en tant qu’artiste.»

    Son top cinq du moment? Radiohead, Arcade Fire, Local Natives, Jeff Buckley et Ben Howard. Pour son EP et son album, Hein a d’ailleurs fait appel au réalisateur Marcus Paquin, qui a notamment travaillé avec Arcade Fire et Local Natives.

    L’art

    L’écriture de The Art of Escape est teintée par une relation amoureuse et par la nature, qui est une grande source d’inspiration pour Cooper. Ce dernier pose également un regard sur la société qui l’entoure à travers ses textes. «Les paroles sont assez politisées. Je cible comment je me sens face au monde, à la société et à son fonctionnement.»

    Ses paroles préférées? Pensif, il étire le silence puis, récite les mots du second couplet de la pièce-titre, à la manière d’un poème :

    «So dam bored living on the 15th floor, choking on electric chords, while you act like you know everything about pleasure and pain and the sunlit rain.» Il continue avec le début de Dopamine : «The final season’s changing, waking all the bears from hibernation, and I feel like I’m breathing in water, not within the borders of this world.» À cet instant précis, je ne peux qu’approuver. C’est magnifique, subjuguant.

    Tout comme ses influences musicales, le son créé par le musicien a aussi évolué au cours des dernières années. «En ce moment, c’est une combinaison de folk, car c’est d’où je viens, de musique indie-électronique et il y a même une chanson punk sur l’album», rigole-t-il en fredonnant le refrain de All my desires. «Oui, j’explore.»

    L’évasion

    04HeinCooperLe titre de l’album, The Art of Escape, s’est imposé par lui-même. «Je sens que c’est un thème récurrent dans ma vie. C’est essentiellement une question à la quête d’une réponse d’évasion, à savoir où je peux la trouver.»

    Lorsque je lui demande de quoi cherchait-il à s’évader, il réfléchit à voix haute. «À l’adolescence ou lorsque tu es un jeune adulte, tu cherches la vie que tu rêves d’avoir. Je crois que je fuyais ce que j’avais et que je courais vers la vie que je voulais, vers le monde dans lequel je voulais vivre. C’est comme un appel de l’âme à savoir comment je peux trouver cette place dans le monde que je désire véritablement», résume l’artiste.

    Voyager pour se retrouver

    Dans les dernières années, Hein a trimballé ses valises un peu partout, partageant son temps entre l’Australie, le Québec et l’Europe principalement. Selon lui, ces constants dépaysements ont eu un impact positif sur sa musique. «Ça m’a définitivement permis de voir le monde, différents environnements, différentes cultures et je pense que ça a façonné une perspective plus ouverte sur le monde. Je pense que j’ai plus à dire dans mes chansons maintenant que j’ai vu davantage de ce monde.»

    Les multiples voyages ont également fait grandir l’auteur-compositeur-interprète sur le plan personnel. «À travers ces voyages, je crois que je suis plus à l’aise d’être la personne que je veux être. J’ai laissé mes amis en Australie et je me suis fait de nouveaux amis au Québec, en Europe, partout à travers le monde, mais je me suis aussi retrouvé seul souvent. Cette solitude m’a permis de devenir plus confortable avec la personne que je suis plutôt que d’essayer de m’intégrer à un groupe.»

    Si on permet à Hein de rêver grand l’espace de quelques secondes, il souhaiterait vivre ces déplacements en compagnie de ses musiciens. «Je pense que j’aimerais partir en tournée à travers le monde avec un band. Je suis en mesure de le faire en Australie mais je ne peux pas me permettre de les emmener avec moi autour du monde. C’est définitivement mon souhait pour le moment. Un jour…»

    Parmi les endroits qu’il a eu l’opportunité de visiter, Hein a choisi Montréal pour enregistrer ses créations. Il souligne l’ouverture d’esprit de la ville, musicalement parlant, en faisant référence à la musique que les gars de Foreign Diplomats sont en train de jouer, juste au-dessus de nos têtes.

    «C’est différent, j’aime ça. Je pense que Montréal est une ville qui accepte les artistes comme ça et qui les supporte. Je joue de la musique qui me ressemble, qui est authentique à moi-même et qui peut paraître unique ou étrange pour d’autres personnes, mais je me suis vraiment senti chez moi pendant le processus d’enregistrement», mentionne-t-il.

    Le cœur d’abord

    02HeinCooperMalgré son jeune âge, Hein semble être d’une grande maturité. À travers ses publications sur les réseaux sociaux, il glisse souvent des messages empreints d’une certaine sagesse. «Je ne sais pas si je suis sage. Je ne suis pas sage, j’ai fait beaucoup de choses stupides…peut-être que ça explique ma sagesse», plaisante-t-il.

    Je lui demande donc quelle est la philosophie qu’il tente d’appliquer dans sa vie, sa devise au quotidien. Un peu surpris par ma question, il se gratte la tête quelques instants avant que la réponse ne lui apparaisse comme un éclair de génie. «Ok, j’ai une citation de Coldplay!», admet-il en riant.

    Après quelques échanges d’opinions sur la musique de la formation britannique, au moment même où j’affirme préférer la phase The Scientist, il lance : «C’est exactement ce que j’allais citer! Questions of science do not speak as loud as my heart.» Écouter son cœur, plutôt que sa tête. Et ça fonctionne toujours? «Sur le long terme. C’est très facile d’oublier ça et de juste faire travailler ça», conclut-il en désignant respectivement son cœur et sa tête.

    Hein Cooper sera en spectacle au Québec avec le groupe Foreign Diplomats dans les prochains jours et son premier album The Art of Escape est disponible dès maintenant. Tous les détails juste ici. Je cumule maintenant plusieurs heures d’écoute et je l’ai encore dans les oreilles en écrivant ces lignes. Ça dit tout.

    * À noter que l’entrevue a été réalisée en anglais (traduction libre).

    Photos : Marion Desjardins/ Llamaryon

    Marie-Thérèse Traversy

    5 avril 2016
    Entrevues
    Hein Cooper, L’anti, The Art of Escape
  • [Annonce] Lancement de VioleTT Pi à l’Anti le 3 mai

    [Annonce] Lancement de VioleTT Pi à l’Anti le 3 mai

    Après plus d’une année loin des planches, VioleTT Pi sera de retour à Québec pour lancer son nouvel album Manifeste contre la peur le 3 mai prochain. Ce deuxième opus qui suivra eV, paru en 2013, sera lancé le 29 avril.

    [bandcamp width=100% height=120 track=2943100017 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Après avoir vécu l’expérience Ligue Rock l’an dernier, Karl Gagnon, aussi appelé VioleTT Pi, s’est retiré pour créer cet album. Encore une fois dans une sonorité lourde mais très mélodique, avec des textes cinglants, le style de VioleTT Pi est difficile à décrire avec précision. Les deux extraits de l’album, Héroïne et Les huîtres de Julie Payette sont de bons amuses-gueules pour nous faire patienter avant la soirée haute en couleur du 3 mai.

    [bandcamp width=100% height=120 track=4185697569 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

     

    Le rendez-vous est lancé : le lancement de Québec aura lieu le 3 mai prochain à l’Anti – Bar et spectacles. Le prix est de 12$ aux portes et le tout débute à 20h00. Trois autres soirées de lancement auront lieux à Montréal, Chicoutimi et Sherbrooke les 28 avril, 29 avril et 13 mai respectivement. Tous les détails sont disponibles ici.

    Matthieu Paquet-Chabot

    4 avril 2016
    Nouvelles, Région : Québec
    L’anti, L’Anti Bar & Spectacles, L’Anti Bar et spectacles, Ligue Rock, Manifeste contre la peur, Violett Pi
  • [SPECTACLE] Tintamarre et Orkestar Kriminal prennent l’Anti d’assaut

    [SPECTACLE] Tintamarre et Orkestar Kriminal prennent l’Anti d’assaut

    Deux formations montréalaises qui donnent dans l’instrumentation traditionnelle s’étaient réunies hier soir à l’Anti pour un concert qui s’annonçait festif, réunissant Orkestar Kriminal et Tintamare. C’est finalement un peu après 21h, après les habituels délais qui prennent des allures de guet-apens incitatifs à la consommation, que les premières notes se sont fait entendre.

    C’est Orkestar Kriminal qui avait la tâche parfois ingrate de casser la glace, ce qu’ils ont fait avec brio, armés qu’ils étaient de leur répertoir de chansons criminelles de toutes origines et chantées dans près d’une dizaine de langues par la prolifique Gisèle Webber. Les histoires varient entre des rivalités entre prostituées, des meurtres pour de l’argent, des révoltes d’ouvrier, etc. Leur arsenal: scie chantante, ce qui semblait être un sousaphone, une guitare, un violon, de l’accordéon et la batterie accompagnaient la chanteuse, qui était parfois jointe par Anna Frances Meyer des Deuxluxes qui venait doubler les vocaux. Ils ont majoritairement enchaîné les titres de leur excellent et poly-glotte album Tummel, paru l’an dernier. La chanteuse animait les interstices avec son charme habituel, alors que les musiciens prenaient parfois de petits moments pour ajuster leurs instruments ou changer de formation. Les gens réunis sur place semblent avoir apprécié leur expérience même s’ils donnaient l’impression de s’être déplacés surtout pour le groupe suivant, ce qui ne les a pas empêchés de réclamer un rappel lorsque le titre qui était annoncé comme le dernier, Der Shmayser, qui ouvre l’album, a pris fin.

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    À mesure que l’entracte progressait, une foule de plus en plus nombreuse se massait à l’avant de la salle, afin de pouvoir danser et skanker comme s’il n’y avait pas de lendemain sur la musique de Tintamare. Les jeunes musiciens ont interprété les titres Du sociobruitage, après avoir demandé à la foule si elle aimait l’album et avoué, suite à l’approbation de cette dernière, qu’eux s’en étaient lassés. On peut comprendre pourquoi, parce que la musique, bien qu’elle partageait plusieurs similitudes avec celle de la formation précédente, s’avérait plus simpliste en termes de sonorités et de genres abordés, mais aussi de textes, la particularité étant qu’ils étaient en général chantés dans la langue de Molière (ou Falardeau?) et parfois dans celle de Shakespeare, avec une bonne dose de la-la-lai. La foule conquise d’avance a slammé, dansé et skanké sur les chansons qui n’étaient pas sans rappeler celles de Molotov ou de Louise Attaque. La fatigue m’a incité à quitter d’avance, alors que le concert commençait à s’apparenter à une session de trop passée au cégep. Les interprètes étant pour la plupart excellents, on surveillera tout de même la prochaine parution du groupe, qui semble motivé à se renouveler. En attendant, le vinyle de Tummel d’Orkestar Kriminal saura étancher ma soif de cosmopolitisme musical et de musique aux accents balkans.

    François-Samuel Fortin

    26 février 2016
    Région : Québec, Spectacles
    balkans, fanfare, folk, L’anti, Montréal, orchestre, orkestar kriminal, tintamare
  • [SPECTACLE] The Dears (+We Are Monroe), 19/11/2015, L’Anti

    [SPECTACLE] The Dears (+We Are Monroe), 19/11/2015, L’Anti

    Certains groupes semblent renouveler facilement leur auditoire. D’autres semblent plutôt miser sur un public fidèle qui les suit d’album en album. C’est ce public fidèle qui s’est réuni jeudi soir à l’Anti pour acclamer les Dears, un groupe qui a émergé pendant l’avènement de l’indie-rock montréalais au tout début des années 2000. Il est dommage de constater que le groupe n’attire pas plus les foules puisqu’ils viennent de sortir un autre solide album (une constante chez eux si on exclut l’inégal Degeneration Street qui souffrait d’un manque de concision) et que leur performance est aussi efficace qu’impressionnante. L’Anti, que j’aurais cru trop petit pour les Dears, était rempli d’enthousiastes spectateurs et malgré le fait qu’on ne se pilait pas sur les pieds, l’ambiance était excellente tout au long de la soirée.

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    Leur performance a débuté avec le duo d’ouverture du nouveau disque; les pièces We Lost Everything  et la monstrueuse (dans le bon sens du terme) I Used To Pray for the Heavens to Fall. Sans surprise, la foule s’est révélée particulièrement bruyante lorsque le groupe a commencé à  piger dans le répertoire des albums cultes Gang  of Losers et No Cities Left. Nous avons entre autre eu droit à Whites Only Party, à la somptueuse Hate Then Love, à Lost in the Plot (encore une véritable bombe 12 ans plus tard) puis à la fabuleuse 22 : the Death of All the Romance en rappel. Les nouveaux morceaux joués s’intégraient très bien dans le concert et il ne fait aucun doute que les gens présents ayant manqué la sortie de l’album fin septembre seront curieux d’y prêter oreille. L’excellente réputation en spectacle des Dears n’a rien de surfaite. La présence de Murray Lightburn , un leader à la fois charismatique et énergique, combiné au travail méticuleux de Natalia Yanchak aux claviers et à la voix (dont on a pu apprécier toute la beauté lors de la magnifique pièce de clôture Onward and Downward ) ,d ’une section rythmique composé de Patrick Krief à la guitare, de Roberto Arquilla à la basse et de l’impressionnant Jeff Luciani à la batterie sont autant d’atouts nécessaire à cette cohésion. Ils sont excessivement doués et dépassent largement les standards techniques de groupes indie-rock de même acabit. Un groupe parfait pour une chaude soirée de festival au pigeonnier!

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    En première partie, We Are Monroe a d’abord présenté une musique dance-punk un peu datée avant de tranquillement enchainer des pièces plus rock, plus recherché et franchement plus efficace. Cette performance en crescendo s’est terminée par une addictive pièce instrumentale suivie d’une des meilleures et énergiques pièces de la soirée.  Ce quatuor de Montréal sera à surveiller, surtout si la direction plus originale et inventive des dernières pièces jouées hier est empruntée.

    Photo : Sébastien Ouellet

    Julien Baby-Cormier

    22 novembre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    L’anti, The Dears, We Are Monroe
  • [SPECTACLES] Cancer Bats + Gäz + Scare + Fashion Police

    [SPECTACLES] Cancer Bats + Gäz + Scare + Fashion Police

    Ça faisait déjà quelques années que Cancer Bats n’était pas venu dans la Vieille-Capitale. Ils n’ont pas l’habitude de nous délaisser aussi longtemps. On va se le dire : j’avais hâte à ce show-là, et je n’étais pas la seule! C’est vendredi dernier, à l’Anti Bar & Spectacles, qu’ils sont enfin revenus faire brasser les têtes à Québec. Accompagnés de trois bands de la belle province, Gäz (Qc), SCARE! (QC) et Fashion Police (MTL), ils ont fait prendre l’Anti en feu.

    C’est Fashion Police qui ouvre la soirée. Les quatre membres du groupe Montréalais, influencé par The Chariot, donnent le rythme pour le reste de la soirée, ça va brasser. Il fait déjà chaud à l’Anti, ça promet.

    SCARE! sont les deuxième à jouer (le nouveau meilleur band de Québec, pas objective du tout) . Ils jouent de la musique «méchante», c’est de même qu’ils l’appellent. Le groupe souligne le dernier show d’un des fondateurs du groupe, Manue Savoie. On sent beaucoup de nostalgie de la part du groupe mais aussi de la foule, car elle est remplie d’amis du band (comme quoi c’est juste leur musique qui est méchante). On a même droit à un entartement, du crachage de bière à n’en plus finir pis une hémorragie de la tête du chanteur. Ça brasse toujours avec SCARE!

    Gäz poursuit la soirée. Toujours dans la même énergie agressive. Les gars performent leur premier show. On ne le sent pas, ils sont vraiment à l’aise. Tellement à l’aise, qu’on les retrouve les quatre en bedaine avant la fin de leur performance!

    Enfin, le tour de Cancer Bats. J’ai vraiment hâte, pis la foule qui commence à crier leur nom aussi. Un coup monté, ça ne niaise pas. Le groupe est en feu (ils sont toujours en feu)! Ce n’est pas compliqué, les membres bougent tellement que j’ai toute la misère du monde à les prendre en photo. J’ai dû attendre vers la fin du show que les gars se fatiguent un peu pour faire des clichés pas pires. La foule chante, brasse, crie, se pousse, mais c’est quand le band entame Hail Destroyer que l’énergie atteint son apogée! En plus, les gars nous font sentir qu’ils sont contents d’être à Québec à nouveau, et pour finir, Liam nous invite tous à aller manger de la poutine chez Asthon.

    Si vous êtes curieux , vous pourrez voir SCARE! en spectacle  le 4 décembre prochain au Scanner avec Rope (Qc) et Dark Circles (MTL)

    Catherine Bélanger-F

    2 novembre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Cancer Bats, Fashion police, Gaz, hard-core, L’anti, punk, quebec, Scare!
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