Peu après la sortie de son nouvel album Royal Réguine, la gang de Québec Redneck Bluegrass Project s’est arrêtée faire le party avec leurs fans trifluviens le 17 décembre dernier au fameux Nord-Ouest Café.
Québec Redneck nous a offert avant les vacances du temps des fêtes une tournée de lancement de 10 spectacles à travers le Québec qui promettait beaucoup. Il est évident que chaque spectacle est pour eux une autre soirée dite de brosse.
Déjà très tôt avant le spectacle, la fébrilité de la foule du Nord-Ouest se ressentait par l’esprit festif et les pichets de bières qui coulaient à flot. À mon arrivée, vers 21h00, la masse se faisait entendre en criant «Québec Redneck !» à plusieurs reprises.
Le groupe a proclamé son envie de boire même à travers ses interventions : « On n’est pas pressé, on va boire toute la veillée !» a mentionné le chanteur JP Tremblay, alias le Pad, en début de spectacle.
Ils ont fait honneur à leur chanson d’une durée de 15 minutes, J’chie des arc-en-ciel, qu’ils ont adaptée en formule spectacle. Déjà deux semaines après la sortie du nouvel album la salle chantait à tue-tête les textes de cette pièce sans refrain.
Durant l’entracte, le groupe s’est mêlé à la foule, principalement le contrebassiste François Goudreault qui discutait sympathiquement avec les gens.
Bien ancrées dans les racines québécoises, leurs chansons aux paroles festives peuvent parfois être plus sombres et cacher une belle sensibilité derrière un langage plus familier qui rappelle le joual d’autrefois. Le meilleur exemple est selon moi leur dernier extrait du 4e album; Ostie d’or qu’ils ont joué, à ma grande surprise, en rappel.
Le « folk sale » s’est fait connaître avec la montée des festivals folk au Québec. On parle principalement du Folk Sale de Saint-Rose-du-Nord au Saguenay, qui réunissait dans sa programmation plusieurs groupes issus de ce style. On y retrouvait notamment : Bernard Adamus, Canaille, Les chiens de ruelles et Robert Fusil et les chiens fous. Ces figures de la scène folk québécoise rassemblent souvent dans leurs spectacles le même public un peu marginal qui s’identifie à leur musique contestatrice. Dans une entrevue précédente que j’ai lu, Nicolas Laflamme que l’on retrouve au banjo et à la mandoline de Québec Redneck, critiquait d’ailleurs l’appellation « folk sale ». À mon avis, ce terme décrit simplement le mouvement identitaire entourant certaines branches de la musique folk du Québec d’aujourd’hui, plutôt que le style musical en soi.
Pour revoir Québec Redneck Bluegrass Project il faudra être patient, car ils nous laissent avec un nouvel album et une année sabbatique. Nous pourrons les revoir en 2018 avec de nouveaux projets. D’ici-là je vous invite à aller découvrir Les Chiens de Ruelles le 27 janvier prochain en première partie de Dylan Perron et Élixir de Gumbo. L’événement se déroule également au Nord-Ouest et vous permettra d’étancher votre soif de « folk sale ». Voici les photos de Québec Redneck Bluesgrass Project lors de leur dernier passage au Cercle de Québec le 10 septembre dernier.
(Crédit photo : Jacques Boivin)