Pendant l’hiver, les Nuits Psychédéliques ne chôment pas. On a eu droit vendredi dernier à un rappel de deux groupes de l’édition 2017, les bien nommés DEAF et Double Date With Death. Les compères Sam Murdock et Jean-Sébastien Grondin de la formation Oromocto Diamond ont assuré l’ouverture de la soirée en 14 minutes 30 bien sautillantes. Le 2ème duo DEAF est allé directement dans le bruit et la fureur, à coup de voix sous échos et riffs bien placés. Double Date With Death conclua la soirée avec brio avec leur punk rapide et dynamique, parfois planant.
C’était très bien.
Des photos type psychédéliques sont juste en-dessous.
Plusieurs événements à ne pas manquer ont lieu en avril. En effet, c’est grâce à un week-end bien rempli que je vous présente les suggestions de concerts de la semaine:
Jeudi 6 avril 2017
Les Nuits Psychédéliques de Québec- Chapitre IV – Le Rêve Lucide -The Blaze Velluto Collection (Lancement de Weatherman)/Walrus/19h30/ 10$ à la porte et en pré-vente au Knock-Out ou sur le site de lepointdevente.com)/ Salle Multi de Méduse, 591 Rue de Saint-Vallier Est, Québec.
Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1846419052307249/
La quatrième édition des Nuits Psychédéliques de Québec s’apprête à faire pas mal de bruit en fin de semaine prochaine. Bon à savoir, il est possible de se procurer un laissez-passer pour les trois soirs au coût de 33,04$, sur le site de lepointdevente.com. En ouverture, la formation psych-rock Walrus, originaire de Halifax, suivie du lancement de l’album Weatherman de The Blaze Velluto Collection (Erotique PQ, Call me Poupée, Silk Arrows, Ponctuation et Paul Michelo) lequel regroupe des pièces enregistrées entre 2008 et 2016, qui comprend également plusieurs collaborations à découvrir!
Vendredi 7 avril 2017
Les Nuits Psychédéliques de Québec – Chapitre IV – L’Acide Test –
Double date with death/DEAF/Alex Calder/Le Vaisseau d’Or/The Highest Order/Crabe/19h30/20$ à la porte et 15$ en pré-vente au Knock-Out ou sur le site de lepointdevente.com/ Salle Multi de Méduse, 591 Rue de Saint-Vallier Est, Québec.
Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1846419052307249/
La seconde soirée des Nuits Psychédéliques se veut somme toute très montréalaise dans l’ensemble. On part le bal avec le duo weird punk francophone Crabe, dont l’énergie est résolument contagieuse. À ne pas manquer non plus, le country/ psych-rock des Torontois.e.s The Highest Order, l’excellent psych-pop de Le Vaisseau d’Or, Alex Calder, DEAF ainsi que Double date with death.
Appalaches/ CHRIST/23h00/10$ à la porte/Scanner Bistro, 291 rue Saint-Vallier Est, Québec.
Le collectif Noise isn’t Noise et Broken Chords présentent une soirée de post-rock/drone/ambient avec CHRIST, ainsi que la formation montréalaise Appalaches, laquelle nous présente son plus récent opus, Cycles.
Pick a Piper/Yoo Doo Right/20h00/10$ à la porte /BYOB/Le Pantoum, 76 rue Saint-Vallier Ouest, Québec.
Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1799813033676211/
Le Pantoum présente le musicien électro/psych/pop Brad Weber connu sous le nom de Pick A Piper, lequel a sorti l’album Distance un peu plus tôt cette année, lequel est influencé par les voyages de l’artiste. Par ailleurs, c’est le quatuor rock indie/psych montréalais Yoo Doo Right qui a le mandat de fouler la scène du Pantoum pour l’ouverture du spectacle.
Les Nuits Psychédéliques de Québec – Chapitre IV – La cérémonie – WTCHS/
The Mighty Megalodon/ Dopethrone /Strange Broue/ Mhedved/19h30/20$ à la porte et 15$ en pré-vente au Knock-Out ou sur le site de lepointdevente.com)/ Salle Multi de Méduse, 591 Rue de Saint-Vallier Est, Québec.
Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1846419052307249/
En guise de clôture, les Nuits Psychédéliques proposent une soirée thématique assez sombre, où les participant.e.s arborant une toge ou une cape noire se verront remettre une consommation gratuite. Le programmation ravira les fans de musique lourde (stoner, doom metal, hardcore, crust punk, sludge etc.) À noter, le passage du trio DIY stoner metal/crust Dopethrone et le formation WTCHS. Afin de préserver la nature spéciale de la soirée, les appareils photo ainsi que les téléphones cellulaires seront interdits à l’intérieur de la salle.
C’est en me dirigeant vers le complexe Méduse, salle officielle des nuits psychédéliques cette année, que j’allais rejoindre les membres de SOLIDS (Montréal), incluant Xavier Germain-Poitras, Louis Guillemette et tout récemment, Guillaume Chiasson. J’allais réaliser la première entrevue de toute ma vie. Il va sans dire que j’y choisi des visages familiers, voir de bons copains et par le fait même un excellent groupe de musique, afin de minimiser les dégâts du stress qui m’habitait à ce moment-là. L’ex-duo, maintenant devenu trio, vient tout récemment de sortir un nouveau EP de quatre chansons simplement intitulé « Else ». Un vinyle doté d’un visuel en béton, fidèle à leur amour pour les jolies choses. Avec une longue tournée de plus d’une cinquantaine de dates ciblées partout à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe, c’est à Mirabel hier soir qu’ils ont brisé la glace avec leur nouvelle formule, c’est-à-dire l’ajout d’un deuxième guitariste venant définitivement mettre l’emphase sur les sonorités particulières du nineties rock de Solids. C’était maintenant au tour des nuits psychédéliques de Québec de vibrer sous les impressionnantes textures soniques du groupe. Après les salutations et les accolades propres à de bons bougres comme ces dudes-là, on se met tous d’accord pour aller tranquillement se poser au Café Maëlstrom. Là-bas, j’avais toujours pour mission de tenir une petite entrevue avec eux, afin d’éclairçir certaines interrogations encore quelque peu brouillon dans mon esprit. Sirotant nos cafés dans cette calmitude légèrement bruyante, je me mets au boulot en me jurant secrètement de ne pas sonner comme Guy A. Lepage et j’attaque tantôt naïvement, tantôt maladroitement une première question:
Vous avez sorti un tout nouveau EP intitulé « ELSE » signé dinealone / topshelf records le 15 avril dernier. Un album fortement anticipé par plusieurs. Les deux extraits en écoute libre sur les réseaux sociaux laissaient présager un rock nineties un peu plus slacker, dans la lignée des Pity Sex ou des Yuck de ce monde. Après la tempête de Blame Confusion sorti en 2015, voyez-vous Else comme une continuité du dernier album ou tentez-vous d’explorer de nouvelles avenues au niveau des sonorités?
[Xavier]
Je pense que c’est une continuité, mais tout ça reste différent. Ce n’est pas énormément différent de ce qu’on a fait avec Blame Confusion, mais on avait un désir au départ de ne pas refaire la même chose non plus.
[Louis]
Les quatre morceaux sont différents les uns des autres. Le fait qu’il y ait plus qu’une ligne de guitare, ça change le son qu’on avait au départ.
[Xavier]
J’ai l’impression que ça ajoute quelque chose au lieu de changer le son complètement.
Vous avez opté pour une approche relativement minimaliste au niveau des visuels avec le cover du EP, mais aussi avec le videoclip d’animation pour le single « Blank Stare ». De très jolis visuels dailleurs. Qui est derrière la réalisation de tout ça?
[Xavier]
Pour ce qui est de la pochette, c’est Alexis Coutu-Marion chez Charmant & Courtois. C’est un peu ensemble qu’on a fait la réalisation du cover en tant que tel. Pour ce qui est de la réalisation du clip, c’est notre ami Emilio Esteban qui est établi en Suède depuis quelques mois. Il a commencé le clip à Montréal et l’a terminé à Stockholm. En sortant Blame Confusion, on avait été content de l’effet du visuel avec le magic eye, mais on trouvait que de loin, c’était pas assez tape-à-l’oeil. On a donc opté pour quelque chose de plus minimaliste; les lignes plus grossières, aller travailler quelque chose de plus brut.
-Vous ne faites aucun compromis au niveau du compte rendu d’un objet en lien avec Solids. Tout semble passé au peigne fin, de façon à ce que la musique soit en symbiose avec les artworks. Êtes vous très rigoureux sur cet aspect?
[Xavier]
parfois un peu trop rigoureux.
[Louis]
(rires)
[Xavier]
en meme temps, c’est important d’être à ses affaires. Plusieurs bands négligent souvent cet aspect-là, ils vont le faire faire par quelqu’un d’autre sans trop trop s’en occuper; je pense que c’est quelque chose d’important à faire consciemment.
-Et quant à la sélection de morceaux se retrouvant sur le disque? Pourquoi avoir opté pour un EP au lieu d’un Full Lenght cette fois-çi?
[Xavier]
Non, c’est plutôt ces quatre chansons là qu’on avait et justement ça faisait du sens de faire un EP parce que c’était quatre chansons relativement différentes les unes des autres. C’est aussi le fait qu’on avait pas sorti quelque chose depuis un an et demi / deux ans, on voulait avoir de nouvelles chansons à présenter le plus rapidement possible.
[Louis]
Adrian Popovich (réalisateur) nous avait dit: « Ah ça serait cool que vous veniez en studio une journée, on pourrait enregistrer une chanson » et en fin de compte on s’est dit que tant qu’à aller faire une chanson pour un 7 Po, on va rester plus longtemps; c’est ça que ça a donné en bout de ligne.
-Comment fût le processus de création du EP? De quelle façon vous y êtes-vous pris?
[Xavier]
On a pas mal tout composé au local; plusieurs chansons ont changé du tout au tout dans la structure.
[Louis]
En studio on a vraiment joué au puzzle avec les chansons. C’était un peu capoté.
[Xavier]
Des fois, il y avait certaines chansons qu’on avait enregistré d’une certaine façon; après écoute, on les a littéralement charcutées.
-Quel sont les propos abordés sur l’album? Est-ce que ELSE tourne autour d’un thème en particulier?
[Xavier]
Avec le recul, ça parle beaucoup de « stagnation », voire d’immobilisme. Mais on reste quand même assez vague dans les paroles pour que tout le monde puisse interpréter sa version de la chose.
-Étant deux cerveaux convergeant sur le même dessein depuis maintenant un certain moment, avez vous développés des liens télépathiques?
[Xavier]
Bah quand même.
[Louis]
I guess. Je pense que tu t’en rends pas compte vraiment.
[Xavier]
Des fois, on peut finir la phrase de l’autre.
-Avec Solids, la magie s’opère particulièrement à quel endroit? En studio ou en tournée?
[Louis]
Personnellement, je me considère plus comme étant un dude de spectacle que de studio. J’aime ça aussi être en studio, mais ça m’arrive souvent de me dire « fuck, j’ai hâte de jouer ça live. » Je suis un peu pogné entre les deux on dirait.
[Xavier]
Je pense qu’avec Solids, ça se vit plus live. C’est le fun de faire des albums, mais il y a un niveau de volume minimum pour apprécier la patente comme on pense qu’elle se doit d’être appréciée.
[Louis]
Je pense que Solids à la base c’était plutôt un projet live. On voulait faire des shows. On voulait comme… Détruire. Pis c’est ça. Six ans plus tard, on est ici.
Vous avez recruté Guillaume Chiasson (Ponctuation, Jesuslesfilles) comme troisième membre. Comment trouvez vous la nouvelle formule?
[Xavier]
Je suis très content c’est….
[Guillaume]
Je peux m’en aller, comme ça vous pourrez dire la vérité.
(Rires)
[Louis]
Non c’est ça, ça a vraiment ajouté quelque chose de plus; je pense qu’on en avait de besoin.
[Xavier]
Ça a ouvert le son du band en général; c’est encore super loud, mais ça respire plus; aussi, j’ai moins de pression à tout faire les parts en même temps.
[Louis]
Pis, c’est plus facile de voyager dans les chansons.
[Xavier]
Oui. Le jam est beaucoup plus facile.
[Guillaume]
Je pense que ça éclaircit certaines lignes mélodiques dans la guitare. Des choses que Xavier faisait et qu’on entendait peut-être pas assez. Je vais surtout surligner des passages.
[Louis]
Il y a beaucoup de monde qui m’ont dit: c’est peut-être mon huitième show de Solids, et il y a plein de choses que j’avais comme jamais entendu..
[Xavier]
Il y a plusieurs éléments que Guillaume fait qui n’étaient juste pas là auparavant. Les nouvelles chansons étaient déjà prêtes pour deux guitares, mais pour les vieilles chansons, on a dû en retravailler plus d’une. Pis ça les rend encore meilleures qu’elles étaient avant.
-Dans le futur de cette histoire, est-ce qu’il devient un membre à part entière et Solids devient un trio?
[Xavier]
Oui, c’est ça le plan. Quand Guillaume est arrivé dans le groupe, c’était: on est rendu un trio maintenant. Même à l’époque où on composait Else, Guillaume était en tournée pour la sortie du deuxième album de Ponctuation, donc c’était pas facile de pratiquer avec lui, mais je pense même que si cela avait été possible, il aurait été inclu dans la composition-même. Le but, c’est qu’à l’avenir, il soit définitivement dans le processus créatif.
–Vous partez pour une très grosse tournée ce printemps. Plus de 50 concerts à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe et ce jusqu’à la mi-juillet. Êtes vous excités?
[Xavier]
Oui! c’est cool, ça va faire du bien. C’est un peu comme partir en tournée avec un nouveau band aussi. C’est différent et on a hâte de le faire découvrir. Il y a pleins de gens qui nous ont vus en Europe les deux fois qu’on y est allés, mais de retourner là-bas et de présenter le projet en trio, c’est excitant. Jusqu’à maintenant, on a juste des bons feedbacks.
[Guillaume]
Si on pouvait toujours jouer a Mirabel, ça serait l’idéal. Mais…
(rires)
[Xavier]
Mais… pas toujours.
– Un jour, mon petit doigt m’as dit que votre tournée pourrait même s’étirer jusqu’en Chine. Vrai ou faux?
[Louis]
Vrai. Mais ça fait pas partie de la tournée. On aimerait ça faire une tournée là-bas par contre.
[Xavier]
Oui, on aimerait ça. On va aller faire un show en Chine et peut-être une couple d’autres dates si on s’organise « on the fly ». Ce qui va être compliqué là-bas, ça va être de trouver les amplis qui fonctionnent pour nous. Ça a l’air que c’est pas toujours évident les backlines là-bas.
[Louis]
C’est ça. On va jouer à Shanghai au mois de septembre. C’est sûr qu’on va pas juste jouer là-bas et revenir tout de suite après. On va aussi voyager et se faire du fun.
[Xavier]
Tant qu’à être là-bas avec des cymbales et des guitares, on va essayer de se trouver des opportunités.
– Pour terminer, quels sont vos coups de coeurs musicaux de 2016?
[Louis]
Le nouveau SUUNS. Il y a aussi le nouveau Animal Faces qui est pas sorti encore (rires).
[Xavier]
Moi j’écoute beaucoup de Nap Eyes, un band de Halifax. Ils viennent de sortir un deuxième album.
[Guillaume]
Je dirais Dernier Sex.
C’est tout pour moi. Merci les gars!
Comme notre entretien touchait à sa fin, je laissais le groupe filer entre deux ou trois imitations de François Pérusse. Les gars ne semblaient pas le moins du monde intimidés par le spectacle du soir-même, ni par la montagne de prestations qui s’échelonneront sur une grande partie de l’été. Solids est définitivement un band à voir live. Quelque chose de palpable, une énergie très viscérale, se dégage de leurs performances. Les textures sonores écrasantes, nous invitant à volontairement se laisser envahir, semblent à la fois abstraites et lumineuses. Étrangement, on y trouve la liberté de se sentir léger. C’est une belle naïveté, très contagieuse qui émane de leurs chansons. Une autre aventure s’enclenche pour le groupe de la ville de Montréal et ça sent bon le printemps!
Ne manquez pas Solids au Festival d’été de Québec le 15 juillet prochain à l’ANTI.
Mercredi, je ne te le cacherai pas, les collaborateurs de ce beau blogue qu’est ecoutedonc.ca on s’est fait une date. J’avais envoyé un espion au Bar-Coop L’agitéE pour me tenir au courant du développement du spectacle. Vers 22 heures, on me dit que le band est sur scène.
Sébastien et moi arrivons au bientôt « Feu-AgitéE », je suis déjà toute mêlée! Ça ne semble pas être Hôpital qui débute, mais bien Buck Gooter. Je ne les connaissais pas avant la semaine dernière. En effet, je les avais contactés pour m’assurer qu’ils étaient d’accord avec la prise de photos pendant leur prestation. Fait divers : ils ne semblaient pas être au courant qu’ils seraient à Québec mercredi! Pour le bonheur de tous, c’est rentré dans l’ordre et on a pu profiter de leur présence.
Buck Gooter
J’ai un peu de difficulté à m’exprimer sur le style musical. Leur image de tournée m’avait complètement fourvoyée : deux hommes dans les lilas ça semblait doux. Je suis arrivée, le micro avait complètement disparu dans une bouche, pendant qu’un homme avec des rastas s’amusait dans la foule à la guitare. Terry et Billy de Buck Gooter ont pas mal gagné mon coeur avec leur assurance mélangée à une arrogance scénique et leur musique assez singulière.
Hôpital et Crosss
Par la suite j’ai été très étonnée par la force de la rythmique d’Hôpital, avec l’excellent Mathieu à la batterie. Crosss termine le bal; j’en avais beaucoup entendu parler suite à leur passage aux Nuits psychédéliques de Québec. J’ai été plus que satisfaite. La soirée semblait encore jeune pour plusieurs, quant à moi, je me suis gardé des forces pour vendredi : Absolutely Free, Corridor et leur lancement d’album, ainsi que Mauves au Pantoum : une de nos recommandation spectacle pour cette fin de semaine.
Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca