Vendredi dernier, notre photographe Yoan Beaudet s’est rendu au Satyre Cabaret-Spectacle pour assister au spectacle de la bête de scène qu’est Pierre Flynn. Voici son résumé en photos:
La dernière fois qu’on a vu Pierre Flynn en spectacle, c’est cet été au Festival d’été de Québec. Pour lire la critique de ce spectacle, c’est ICI.
À l’arrivée sur le magnifique site du Théâtre Cogéco, une belle ambiance festive nous attendait pour un petit 5 à 7 convivial avec Justin Saladino Band en prestation.
Et c’est avec un peu de retard, que cette interprète féminine récipiendaire pour la troisième année consécutive d’un Maple Blues monte sur scène et vient nous présenter son dernier album intitulé »Angel 11 ». Angel Forrest pour cet album, s’est associée avec onze guitaristes différents. Sept étaient sur scène ce soir dont entre autres Kim Greenwood, Ricky Paquette, Dimitri Lebel, Corey Diabo, Rob McDonald, Paul Deslauriers et Denis Coulombe. À tour de rôle, c’est un déferlement de décibels électriques. L’interprétation de House of Rising Sun et les solos de Ricky Paquette sont frissonnants… Paul Deslauriers comme toujours nous surcharge d’énergie. Angel est heureuse, de bonne humeur, elle danse et tourbillonne allégrement sur son tapis rouge. Sa voix puissante, nous transporte et c’est toujours un immense plaisir de l’entendre. La finale à sept guitaristes est sublime. Quelle belle prestation d’ouverture.
On le nomme le plus grand chanteur Blues américain actuel, accompagné de son band de cuivres et cordes le vrai gros orchestre-là. Sugaray Rayford Band vient enflammer la foule qui déjà conquise et qui n’attendait que la suite. Nominé à 4 reprises au Blues Music Awards cette année, dont le prestigieux B.B. King Enternainer of the year. Un vrai de vrai Bluesman, crooner, entertainer. Pendant qu’il chante, il débarque de scène et se promène à l’avant et prend des selfies avec ses admiratrices enchantées de découvrir son univers. Quelle générosité avec son public… Il bouge, danse, se trémousse et joue avec nous. Son dernier opus »Southside » est bien présenté. Il nous offre une performance digne des plus grands. A cappella sans micro, ayant du coffre a soulever les plus timides, son band se joint à lui et l’écho est incroyable. On lui répond …On fredonne les refrains, on est debout à taper des mains et se dandiner le popotin et on a du fun. S’adressant à l’audience d’un français impeccable, ça n’en prenait pas plus pour être enchanté ! Quand on chante et qu’on est connecté avec son cœur, ça ne peut donner que du bonheur. À retenir ce nom Sugaray Rayford Band dès la première à la dernière note ce n’est que du plaisir !
Vendredi dès 19h00, c’est Southern Hospitality avec le talentueux Victor Wainwright de la Georgie au piano et le Floridien JP Soars à la guitare, ils s’unissent et nous offrent une prestation du tonnerre. Ils nous présentent leur nouvel album »Easy Livin » condensé de blues et de R’n’B Toujours du bonheur de les revoir. Colin James s’amène sur scène tout sourire, heureux de nous rencontrer. Ce légendaire guitariste canadien récipiendaire de 17 Maple Blues Awards roule sa bosse depuis la fin des années 80. Nous ramenant tous adolescent, on reconnaît »Just came back » , ‘Why ‘d you lie » et une avalanche de succès. Depuis 25 ans,il est roi et maître des stations de radio à travers le pays. Il n’a rien perdu de son charme et talent, il maîtrise sa six cordes habilement et la voix est encore très agréable à écouter. Sa musique a très bien traversé le temps.
Kenny Wayne Shepherd Band
Ce jeune guitariste américain qui fut marqué à vie par le concert de Stevie Ray Vaugan et qui laissera une empreinte indélébile sur l’ensemble de son œuvre. Fut remarqué tout jeune par ses pairs et c’est avec Bryan Lee qu’il fait ses premiers pas. Et dès le succès de son premier album ‘Ledbetter Height’ en 1995, il joue avec les plus grands dont BB King et dans la section rythmique de SRV. Possédant aujourd’hui sa propre collection de guitares Fender Stratocasters. Une dextérité et habilité prodigieuse. Il joue un rock viril ! Il ajoute à son répertoire de la soirée les solos agiles de SRV ainsi qu’Hendrix. Quelques pièces dont »Blue on Black » ont joué dans la série de motards connue Sons of Anarchy. Le chanteur du band Noah Hunt assume pleinement sa partition vocale et nous passons une excellente et électrisante soirée ! Un Blues solide, coulé dans le rock !
Mike Zito and the wheel et Alexis P.Suter
Celui qui a été le co-fondateur des excellents Royal Southern Brotherhood, dont sa musique s’est retrouvée lui aussi dans la série télévisée Sons Of Anarchy. Il a une douzaine d’album depuis 98. Mike Zito est un guitariste Blues américain de grand talent, habile et touchant en plus de posséder une voix captivante. Son artiste invitée est nulle autre qu’Alexis P.Suter que B.B. King a décrit comme étant un véritable phénomène vocal et pour l’avoir vu quelques années passées où je suis resté estomaquée par sa grandeur d’âme, son extrême sensibilité et sa voix fascinante, elle est à découvrir.
Steve Hill
Il nous revient avec son 3e cd Solo Recording, Steve Hill toujours aussi talentueux et en parfait contrôle de sa coordination du bass drum, cymbales, harmonica, guitare et voix. Ses fans se sont donnés rendez-vous ce samedi et on a tous apprécié cette performance électrisante et survoltée ! J’avoue avoir hâte de le revoir avec un band
John Kay And Steppenwolf
Ce groupe Canadien qui depuis 1967 et 20 millions d’albums vendus, sont sur scène avec nous à Trois-Rivières en Blues. John Kay nous fait la conversation à plusieurs reprises nous expliquant que dans ses corps vieillis et usés il y a avait jadis, 5 jeunes hommes passionnés de musique et que ce soir c’est eux qui sont présent. Et cette soirée file de souvenirs en souvenirs dont les fans de John Kay and Steppenwolf sont émerveillés. Born to be wild a soulevé la foule et en rappel The Pusher une de leurs plus belles balades nous ont enivrés. Une superbe performance ! Les après-midis du samedi et dimanche sont aussi animés sur la rue Badeaux avec les Mo Blues, Victor Wainwright, Suzie Vinnick, Kim Greenwood, Sean Chambers, Pat Loiselle, et plusieurs autres ainsi qu’en fin de soirée dans les restaurants et bars de la rue Des Forges.
Le Blues, c’est viscéral et c’est la plus belle musique du monde, elle est diversifiée, captivante, sensitive et très émotionnelle. On ne peut rester insensible à son écoute, Trois Rivières en Blues merci pour cette superbe édition!
Voici les photos de Jean-François Desputeaux, Adrien Le Toux et Yoan Beaudet
Mise en garde : Si vous adorez l’hiver et que vous pestez dès que la température grimpe plus qu’à 25 degrés Celsius, partez ! J’AI DIS : PARTEZ ! C’est pour votre bien-être psychologique…
Des gens sans chandail, tous devant un édifice qui évoque un vielle salle de spectacle/cinéma. À l’intérieur du bâtiment, soit du monde qui s’arrosent avec des verres d’eau offerts gracieusement par des employés, ou encore cherchant désespérément un ventilateur. Tout ça parce que, amplifié par la chaleur de l’endroit, un empire félin s’incarnant en un groupe de musique australien est venu réaliser un projet diabolique : réchauffer le public pour une soirée folle !
L’entrée en scène du sextuor, accompagné par deux trombonistes, s’est faite sans perte de temps. En effet, la chanson Brighter than Gold, tirée de l’album Steal The Light (2013) est livrée avec aplomb. D’ailleurs, dix des treize chansons présentées lors du spectacle proviennent soit de cet opus, ou de leur plus récent, Rising With the Sun (2016). Treize pièces semblent peu lorsqu’on parle d’un groupe à l’affiche (habituellement, une vingtaine de chansons sont offertes). Il faut dire que les musiciens de The Cat Empire s’amusent à prolonger les chansons avec notamment des solos de la part des musiciens. Chacun d’entre eux a donc droit à son moment de gloire ! La pièce Daggers Drawn bénéficie par exemple d’une touche de jazz fusion sur l’acide grâce au claviériste Ollie McGill et son clavier Moog. Cette pièce évoque également, et ça semble particulier pour un groupe spécialisé dans les sons de musique latine entre autres, une pièce de Genesis fin années 70-début années 80. Non seulement en raison du clavier, mais également à cause de la voix du trompettiste/chanteur Harry James Angus, qui fait penser à celle de Phil Collins.
Les pièces présentées, bien produites en studio, mais qui semblent naturellement être nées pour la scène, ne manquent pas de piquant. Cumbia, jazz, rock alternatif et progressif, ska et reggae font partie de l’univers musical du groupe. Les musiciens se montrent également polyvalents. Le chanteur principal, Felix Riebl, est aussi percussionniste, le bassiste Ryan Moreno joue aussi à la contrebasse et Jamshid Khadiwhala délaisse à l’occasion ses tables tournantes pour le tambourin ou le tam-tam. Ce dernier pourrait se mériter le titre du roi du « scratching » ! Lors de la pièce In My Pocket, le deejay offre un pont musical avec des notes de « scratch » se succédant à un rythme rapide. Parlant de rapidité, Riebl rappe presque sur les pièces How To Explain et Two Shoes. L’artiste, très en forme, réussit à survivre à la chaleur malgré qu’il saute comme un kangourou et bouge comme le diable de Tasmanie. Par ailleurs, il se montre très reconnaissant avec le public, en n’oubliant pas de le remercier de suer avec lui !
La foule, malgré justement le manque d’air frais, s’est montrée enthousiaste et patiente à la fois. Pas de bousculade, ni de violence sanglante pour un coin d’air frais. Les 500 amateur(e)s présent(e)s, venu(e)s de Québec, Montréal, du Nouveau-Brunswick ou de la Caroline du Nord, ont chanté, dansé, sauté et levé les bras. Et il y a eu au moins à quatre reprises du « bodysurfing ». Une amatrice du groupe a même conçu des petits drapeaux rouges à faire flotter lors de la pièce Bulls. Que du bonheur et du pep à La Taverne en cette soirée de la presque mi-août (comme dans miaou, miaou comme dans Cat Empire, la comprenez-vous ?) Bon, il est temps que je délaisse mon clavier avant que vous me griffiez à cause de mes jeux de mots !
Arrivés jeudi dernier de Grenoble, c’est à Trois-Rivières que les Trois-Huit ont commencé leur tournée canadienne qui se poursuit au Québec et en Ontario. Beaucoup de dates et de route pour un groupe heureux d’être parmi nous. Et si vous vous demandez d’où vient leur nom, c’est d’un système d’organisation du temps de travail — dont je vous passerais mon avis — dont beaucoup des membres ont pâti. C’est aussi 38, le numéro de département de l’Isère où se situe Grenoble, ville d’origine du groupe. Ils nous ont joué leur mélange de punk et de Oï, influencé par les Brigada Flores Magon, Los Tres Puntos, Bolchoï, et bien d’autres. Ainsi, on aura entendu leur album éponyme, avec notamment le morceau Uni-e-s, que vous pouvez écouter et télécharger librement sur leur site. Cimer les gars !
Les Trois-Huit n’étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés des Montréalais d’Action Sédition et des Montréalaises de No Chaser. Ce sont ces dernières qui ont ouvert avec leur punk une belle soirée. Ensuite, ce sont les membres d’Action Sédition qui sont montés sur scène pour nous jouer essentiellement des morceaux de leur album Rapport de Force et de leur split avec Street of Rage. Ils en ont d’ailleurs profité pour nous parler de leur nouveau split avec le groupe italien Bull Brigage. Fidèles à leurs engagements politiques et sociaux, ils ont manifesté durant leur set leur soutien aux Trois-Huit et aux opposants à la réforme du Code du travail en France. Enfin, je dois aussi vous dire, pour en avoir discuté avec leur batteur, qu’ils aimeraient bien voir venir au Québec les 22 Longs Riffs. Ce qui ne serait pas pour déplaire au natif de Saint-Brieuc que je suis.
Le mercredi 20 juillet dernier, une foule formée d’admirateurs et d’admiratrices et de leurs ami(e)s sont venus entendre l’artiste né en Mauritanie, ayant grandi au Sénégal et vivant à Paris. Cette foule était représentée par des gens de tous âges. Un spectacle vraiment réussi, malgré quelques problèmes techniques et des instruments pas toujours parfaitement calibrés lors des premières chansons, désagréments occupant beaucoup l’attention d’un technicien plutôt alerte et dévoué malgré tout !
Le spectacle est divisé en deux parties plutôt non conventionnelles, la première se voulant plus courte que la deuxième, Touré était avec un groupe de musiciens plutôt inusité. Par exemple, la contrebassiste Juliette Malgrange s’est rajoutée au groupe spécialement pour le spectacle. À mon avis, il s’agit d’une bonne idée de l’inclure, puisque ses notes ajoutent un petit quelque chose de touchant dans les mélodies. La batterie de Lio Kigaba, surtout avec ses petits bongos, apportait une touche exotique et rythmique aux chansons.
Cette première partie évoquait musicalement les incontournables du folk des années 1960-70, que ce soit Bob Dylan ou Paul Simon. Seul pour les deux premières chansons (Khoné et Banta), l’auteur-compositeur-interprète ne lésine pas à utiliser sa voix aux riches nuances et à se servir de sa guitare comme percussion. Le son qui y émanait était tellement clair et pur que je me demande quel est le produit utilisé pour fabriquer l’instrument. Durant la première partie, Malgrange s’ajoute sur scène, suivi du guitariste Chris Velan. Un trio fort inspiré ! Le spectacle, pourtant bien parti, a dû être malheureusement interrompu quelques instants pour régler des détails techniques. Heureusement, Touré s’est montré à l’aise avec ses collègues et avec la foule en plus d’avoir de l’humour, ce qui a permis de ne pas trop gâcher le déroulement.
Après une pause précédée de quelques chansons, une « mise en bouche » selon Touré, la deuxième partie s’est avérée plus généreuse tant en chansons qu’en instruments, puisque tout le monde était là pour une bonne partie des pièces : incluant le batteur, mais aussi le bassiste Grégoire Carrier-Bonneau, qui apporte tantôt une touche country, tantôt une touche funky aux pièces. Au fil de cette seconde portion de spectacle, les musiciens viennent, partent et reviennent. Les chansons jouées évoquent autant Tracy Chapman, le folk progressif des années 1970, Johnny Cash rencontrant Nil Rogers ou le folk métissé. La dernière pièce avant le rappel (Oma) est assez marquante, notamment parce qu’on peut voir Touré complètement habité (pour ne pas dire possédé), les pupilles presque disparues de leurs orbites ! Une deuxième partie à mon avis tout à fait réussie, voire enlevante, qui a complètement éclipsé une première partie agréable, mais inégale techniquement.
La scène du Club Balattou, lieu mythique de la scène « World » à Montréal et berceau des Nuits d’Afrique, était donc le lieu idéal pour présenter le spectacle, dont des titres tirés de son dernier album Amonafi (qui veut dire « Il était une fois » en wolof, dialecte parlé notamment au Sénégal). L’album, que je suggère de vous procurer, raconte l’histoire des premiers Hommes jusqu’à nous, pour finalement nous faire comprendre que nous venons tous des mêmes parents.
Un spectacle globalement bien exécuté, qui a valu mon déplacement Trois-Rivières/Montréal (Dieu sait que je déteste conduire à Montréal !) et qui a semblé avoir conquis autant le couple venu de France et découvrant par hasard le passage de Touré que la mère de trois enfants ayant réussi à faire garder ses enfants pour suivre son amie admiratrice.
Le 28 juin était une petite journée pour nous et c’était parfait pour recommencer une semaine de spectacles sans arrêt jusqu’à dimanche !
La Tournée Panache
Si vous aimez écouter des pistes de musique aussi diversifiée qu’étonnantes, alors vous auriez sans doute apprécié le spectacle de la Tournée Panache qui a fait vibrer la scène des Voix Libres hier. Cosmophone, W.I.S.D.O.M , Émilie Brochu et Camille Pétrod se sont chevauchés sur scène offrant un spectacle qui décoiffe. Que ce soit par curiosité, par soutien ou par préférence de style musical, même la pluie n’a pas su décourager les spectateurs qui ont agréablement surpris les artistes, ces derniers en ont profité d’ailleurs soit pour annoncer la prochaine sortie de nouveaux albums ou leur disponibilité pour ceux qui aimeraient s’en procurer. Rock, jazz, pop, musique celtique ou électro…la Tournée Panache nous a offert un beau mélange qui a fini sur une note inspirée par un conte autochtone. (Alhassania Khouiyi)
Call me Wayne
S’ils reprennent de vieux titres, ce n’est pas l’originalité qui manque à ce groupe aux talents effervescents. Plusieurs dizaines de spectateurs ont bravé les chaises mouillées pour assister au spectacle de Call me Wayne sur la scène des Voix Jazz hier. Fidèle à son style, le groupe a joué des titres pour tous les goûts et tous les âges comme Message in the bottle, The way you make me feel ou encore Toxic. Ce fut une très belle prestation où la musique pop croise le jazz et le swing. D’ailleurs, certains spectateurs ne sont pas restés indifférents face à un chello et un saxophone envoutants, très vite le devant de la scène s’est vu animé par des danseurs de swing, ce qui a rajouté une note de convivialité au spectacle. Ce fut une forte agréable découverte pour moi qui ne connaissais pas encore le groupe, un moment d’évasion où on s’est senti transporté à travers 20 ans de musique revisitée. (Alhassania Khouiyi)
Voici les photos de Jean-François Desputeaux pour Call me Wayne: