C’est en train de devenir une tradition. Orloge Simard et ses musiciens nous ont conviés à un party de fin d’année, cette fois à l’Impérial Bell, et nous ne pouvions refuser cette invitation. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on peut assister à une telle grande messe avec quelques centaines de fidèles!
Faut dire que les fans d’Orloge sont motivés et ça, on a pu le remarquer assez rapidement : il a fallu traverser un nuage de boucane encore criminelle pour quelques mois avant d’entrer dans un Impérial où quelques fans motivés chantaient déjà les chansons du groupe plus d’une demi-heure avant… la première partie!
Parlant de première partie, c’est Pass qui a ouvert le bal en nous promettant de jouer « jouer du rock and roll ». Yes! Good. Une foule déjà bien réchauffée va se faire chauffer à bloc. Ça commence bien entendu avec du rock, teinté de blues, axé sur les guitares, qui ne manque pas d’entrain. Y’a même un petit accent du Sud! Tant qu’à se réchauffer, pourquoi ne pas ajouter quelques teintes de reggae? Et un brin de ska? Le mélange se fait très bien, les jeunes en bas skankent joyeusement, Pass a réussi à faire monter l’enthousiasme de quelques coches, ce qui n’était pas évident dans les circonstances (un public vraiment là pour Orloge, qui a continué à le montrer pendant l’entracte).
Quand le groupe baieriverain est monté sur scène, j’ai cru que le plafond de l’Impérial Bell allait exploser (ce qui n’aurait pas été une très bonne idée, compte tenu du froid glacial qui sévissait dehors). Le dispositif scénique est fort simple, mais efficace : le drapeau du Royaume hissé bien haut, quelques guirlandes de lumières, deux beaux sapins de Noël et beaucoup de cadeaux. Les membres du groupe portaient tous un beau pyjama de Noël et un maquillage à la Kiss tandis qu’Orloge avait un costume coordonné. D’ailleurs, de nombreux fans (dont notre photographe) avaient décidé de faire de même (maquillage inclus), ce qui ajoutait bien entendu du piquant à une soirée qui allait être assez… sale (d’ailleurs, on avait renforcé la sécurité).
Dès les premières notes de Cabane à pêche, un joyeux moshpit se forme. Faut dire que ça commence fort avec un ver d’oreille juste assez grivois pour être chanté en choeur. On se croirait dans une version trash d’un show des Cowboys Fringants! Ça chante aussi fort et avec autant de passion. Même côté « grande célébration »!
Organic Music suscite une réaction semblable. Le blues-rock psychédélique à l’accent du Saguenay fait danser la foule qui scande le refrain avec le band. Le claviériste bondit déjà sans cesse en se faisant aller les dreads. On a à peine quelques tounes derrière la cravate, tout le monde communie déjà!
Évidemment, La rue Bagot, qui mélange habilement l’esthétique folk sale et le ska endiablé, connaît un succès explosif! Du haut de mon nuage de boucane (celle du monde en bas, pas la mienne), je regarde les pyjamas se rentrer dedans joyeusement en créant de grosses éclaboussures de bière (le plancher doit être glissant).
Pendant ce temps, le claviériste fait des jumping jacks et le reste du band s’amuse ensemble. Orloge harangue la foule (comme si elle en avait besoin!). Tout à coup, les musiciens se mettent à lancer des cadeaux, certains parfois très loin!
Le spectacle se poursuit dans la même bonne humeur (on euphémise) jusqu’à la toute fin, où le claviériste déballe son cadeau de Noël préféré : un orgue! Qu’il s’empresse de… détruire, bien entendu! Les mélomanes crieront au sacrilège, mais le public, lui, est juste trop heureux de s’être bien défoulé lui aussi!
C’est un peu ça, un show d’Orloge Simard : tout le monde sur le party, de bonne humeur, qui s’amuse (très) ferme en dépensant au moins autant de calories qu’il en consomme (c’est-à-dire beaucoup). Qu’on aime ou non le côté vulgaire de l’aucuncadrisme préconisé par ces êtres d’outre-Parc, il est évident que sur une scène, ces gars-là savent y faire. À voir l’air satisfait des spectateurs à la sortie de la salle, il est évident que je ne suis pas seul à le croire…
L’année 2017 tire à sa fin, mais il reste encore quelques beaux pestacles à nous mettre sous la dent! Nos diffuseurs vont d’ailleurs être fort occupés pendant le temps des Fêtes, aucune raison de vous ennuyer, donc, entre deux partys!
Voici notre sélection de spectacles à voir pendant cette période plus que festive :
Gab Paquet (+ Miss Sassoeur et les Sassys) – Le Cercle, 14 décembre
On vient de le nommer artiste de l’année à ecoutedonc.ca, c’est pas pour rien! Gab Paquet, c’est du bonbon pour les yeux et les oreilles. Le flamboyant chanteur de charme vous convaincra par sa fougue, ses déhanchements et son regard craquant. Préparez-vous à voir un shag divin sous les paillettes de Gab Paquet!
Quant à la première partie, Miss Sassoeur et les Sassys, vous serez séduits par le gospel de ruelle proposé par la formation qui a mérité le prix du jury (ainsi que le prix ecoutedonc.ca) du dernier Cabaret Festif! de la relève!
Gabrielle Shonk – Grand Théâtre de Québec, 14 décembre
L’auteure-compositrice-interprète Gabrielle Shonk a lancé cet automne un premier album qui a été très bien reçu par la critique. Ses chansons folk-pop bourrées de soul sauront en attendrir plus d’un. Pour sa rentrée québécoise, Shonk se paie le Grand Théâtre! Pari risqué? En fait, au moment d’écrire ces lignes, il ne restait plus que quelques billets qu’on vous invite à saisir sans tarder!
Anthony Roussel – Librairie St-Jean-Baptiste, 14 décembre
Juste pour nous compliquer la tâche davantage, un autre beau petit show qu’on aimerait bien voir (et vous proposer), c’est celui que présentera Anthony Roussel dans l’intimité de la Librairie Saint-Jean-Baptiste. Son plus récent album, La gymnastique de l’amour, a fait tourner quelques têtes avec ses mélodies accrocheuses et pas mal atmosphériques. À surveiller!
Koriass X KNLO – La Source de La Martinière, 16 décembre
Pour conclure le cycle Love Suprême en beauté, Koriass présentera un concert à La Source de La Martinière. Dernière occasion de voir le rap théâtral du jeune homme avant un petit bout! De son côté, le Bas-Canadien KNLO devrait nous faire groover en masse! Si vous connaissez la petite salle limouloise, vous savez que le plafond risque de se retrouver dans le parc voisin!
Solids (+ Los et Mundy’s Bay) – L’Anti Bar et Spectacles, 26 décembre
Vous avez besoin de quelque chose qui rocke pour faire passer le ragoût de patte de votre grande-tante Louise (ou le cari au tofu de votre oncle Bastien-Olivier)? Le Boxing Day a été difficile? La solution à tous vos maux : la formation rock Solids qui investira L’Anti pour nous inviter à hocher joyeusement la tête!
La Caravane des fêtes IV : La messe de minuit – La Nef, 27 décembre
Y’avait des restants de ragoût de patte ou de cari au tofu dans le frigo? Vous avez encore besoin d’énergie? Eh ben les gars de Caravane vous ont monté un autre show juste pour célébrer le temps des Fêtes (ou Noël, pour ne pas déplaire à certains). Et pour qu’on se sente encore plus à la messe de minuit, ça va se passer à La Nef! On nous promet tout un party! Et les deux groupes invités, Harfang et Mort Rose, ne sont pas à dénigrer non plus, oh que non! D’un côté, une pop atmosphérique accrocheuse, de l’autre un petit rock and roll sympathique qui donne le goût de danser. Plus le temps passe, plus on a hâte!
Orloge Simard (+ Pass) – Impérial Bell, 29 décembre
Un autre truc qui commence à devenir une tradition, c’est la beuverie le show de fin d’année d’Orloge Simard. Ne me demandez pas pourquoi, le monde vire fou en la présence du philosophe baieriverain et de son band de musiciens déchaînés. Mais cette folie provoquée par l’aucuncadrisme (la philosophie d’Orloge) est contagieuse et il y a fort à parier que ça ne sera pas une soirée facile à l’Impérial pour les plus doux!
Mais c’est parfait pour se préparer à monter au Lac Saint-Jean fêter le Jour de l’An!
Paraît qu’il y avait du monde sur les Plaines. C’est ce qu’on a lu dans les journaux ce matin. On peut vous dire que c’était pas le seul endroit rempli au bouchon, car l’Impérial Bell affichait complet pas mal toute la soirée, et y’avait beaucoup de beau monde aussi à L’Anti!
Tour d’horizon de la troisième journée du Festival d’été de Québec.
Mais juste avant, nous aimerions féliciter Matt Holubowski, gagnant du prix Espoir FEQ 2017!
Floes, L’Anti Bar et spectacles
Ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas vu le supertrio de Québec et j’avais bien hâte de voir si Simon Tam, Samuel Wagner et Pier-Philippe Thériault avait du nouveau à nous proposer. Eh ben oui, on est sortis du cadre du majestueux EP Shade & Mirror pour découvrir quelques nouvelles pièces, toujours aussi aériennes, quelque part entre Bon Iver le vieux stock de The Weeknd. Les boîtes à rythmes, les synthés et la guitare se marient encore parfaitement à la voix cristalline de Wagner tout en marquant une évolution subtile par rapport à l’ancien matériel. Une brise fraîche qui faisait du bien, tant au corps qu’à l’âme. (Jacques Boivin)
Gypsy Soundsystem Orchestra, Scène Hydro-Québec
Ce sont les Balkans en pleine face que l’on se prend avec ce septuor tout aussi sympathique qu’énergique. Pas aussi punk et irrévérencieux que Gogol Bordello, le groupe suisse en jette par contre tout autant, misant davantage sur un métissage passant la salsa, la soul, l’electro et le hip-hop. D’ailleurs, parmi les sept musiciens de très haut niveau, je lève mon chapeau à Paps (non, pas comme la bière), le très solide MC du band qui a su électrifier le Carré d’Youville pour insuffler, à l’aide d’un flow de feu et un charisme rare, un réel coup de foudre à la foule qui l’a fait sentir sans gêne plus le show avançait.
Un band qui prend aussi sincèrement son pied sur scène ne peut qu’entraîner tout le monde dans la fête! (Christian St-Pierre)
Avec Pas d’Casque, Impérial Bell
Avec Pas d’Casque ouvrait une soirée sous l’égide de Grosse Boite dans un Impérial plein à craquer. D’emblée, ils ont dès les premiers accords réussi à capter l’attention de la foule et ont su la conserver tout au long de leur performance, ce qui pour une première partie en temps de festival relève généralement du domaine de l’impossible. Si le concert à fait une belle part aux chansons d’Effets Spéciaux, c’est une mouture plus rock d’Intuition #1 qui a ouvert le spectacle. La troupe à Stéphane Lafleur avait même une surprise pour le public avec l’apparition des Soeurs Boulay pour chanter la fabuleuse Dommage que tu sois pris, j’embrasse mieux que je parle, pièce justement écrite d’un point de vue féminin. C’était merveilleux de voir Stéphanie et Mélanie visiblement émues d’être sur scène avec le groupe. Stéphane Lafleur a d’ailleurs mentionné que ce serait probablement sa seule occasion d’être «backing band». Le groupe a conclu sa performance avec la ballade Nos Corps (en ré bémol) sous des applaudissements nourris de la foule. Il y a fort à parier qu’ils ont vendu plusieurs albums aux non-initiés. Pour les initiés, l’absence de Mathieu Charbonneau (en tournée avec son autre groupe Timber Timbre) laisse un certain vide dans la palette musicale du groupe. Sans être central, il fait maintenant partie du décor. Ça a permis au guitariste de soutien d’être plus à l’avant-plan, mais le baryton et les claviers sont maintenant un ajout non négligeable au riche son du groupe. (Julien Baby-Cormier)
The Excitements, Scène Hydro-Québec
Après l’imbroglio de visa du jour d’ouverture, voici que la scène de Place d’Youville se trouve face à une autre situation délicate. À cause de soudains problèmes de santé affligeant la chanteuse et meneuse du band, la prestation de The Excitements a failli être compromise. Heureusement, bien qu’il ait eu lieu 30 minutes plus tard, le spectacle a débuté et la formation soul de Barcelone a livré une marchandise solide, qui a pris un cran d’émotivité devant la condition précaire de sa chanteuse. Avec sa crinière et ses allures félines, Koko-Jean Davis rappelle avantageusement Tina Turner avec une voix puissante et juste assez égratignée. Rodés au quart de tour, les musiciens ont livré une performance sans faille pour faire habilement preuve de toute la dignité exigée par les événements. En finale, Davis a dû répéter à plusieurs reprises sa reconnaissance et son amour à la foule, qui lui a rendu au centuple. Comme quoi les Québécois savent y faire quand humanité et compassion s’imposent. (Christian St-Pierre)
Pat Thomas and Kwashibu Area Band, Scène Hydro-Québec
Quand on annonce un vétéran de l’Afro Beat, on se fait certaines attentes. Celui qui a été nommé Voix d’or de l’Afrique en 1978 (!!!) a bien du millage et ça se fait sentir tout de suite. Je vais être franc, la musique du monde n’est pas nécessairement ma tasse de thé, mais Thomas et ses troupes ont dû envoyer 90 minutes de groove sans quasi aucune interruption, entraînant une foule réceptive avec eux. Public qui en a redemandé une fois le spectacle fini. En fait, la forte présence des brass, d’une guitare électrique très affirmée et, surtout, d’une ligne de basse en lead, nous rappelle avec aplomb les racines africaines de la soul et du funk. Mine de rien, c’est une leçon d’histoire, une passerelle entre tradition et modernité que nous ont donné Thomas et les dudes de Kwashibu. Et, je l’avoue, j’ai dansé. Avec beaucoup de plaisir en plus. Y a des moments où ça frisait la transe. Franchement, respect. Ce genre de show démontre toute l’importance que prend la scène Hydro-Quebec au FEQ. C’est le meilleur de notre monde que nous n’avons pas la chance de connaître qui s’y trouve, tout ça pour pas un rond. Québec, t’es privilégiée, j’espère que tu le sais. (Christian St-Pierre)
Les Soeurs Boulay, Impérial Bell
L’Impérial était plein à craquer pour accueillir Mélanie et Stéphanie pleines d’énergie avec un public conquis d’avance et du sirop pour la toux comme prétexte pour dire des niaiseries. Elles ont réarrangé la plupart des chansons tirées de leurs deux albums pour les rendre plus dansantes : Lola en confiture avec des « choubidouha », beat un peu electro à Alexandre et des « ouuuuuh-ap » sur Ôte-moi mon linge, entre autres.
On a fait connaissance avec leur directeur musical et tête de turc Gabriel Gratton grâce à sa reprise de Islands in the Stream de Kenny Roger et Dolly Parton, au grand plaisir des têtes blanches qui ont aussi apprécié Tous les cris les SOS (bonjour, Balavoine) et Pour que tu m’aimes encore, soutenues par Amelie Mandeville aux claviers et Marc-André Larocque à la batterie.
Un bon moment bon enfant qui ne nous a pas fait regretter P!nk une minute! (Marie-Laure Tremblay)
De la Reine, L’Anti Bar et spectacles
De la Reine fait ce qu’elle veut, tout le monde qui gravite autour de la scène de Québec le sait fort bien. Et ce soir, ce que De la Reine voulait faire, c’était faire plaisir à ses nombreux sujets avec sa pop sensible et intelligente qui nous fait vibrer de plus en plus au fil du temps. Jean-Étienne était toujours aussi groovy à la batterie, marquant le rythme tel un métronome aux accents jazz. Vincent jouait les guitar gods devant un nuage de fumée qui le rendait plus grand que nature. Et Odile… ah, ma chère Odile, t’étais en voix, souriante comme jamais (et vous savez qu’Odile sourit tout le temps, c’est tout dire!). Une véritable communion s’est produite entre le trio (en fait, un quatuor pour cette belle occasion) et son public, qui ne s’est pas fait prier pour danser.
Notons au passage cette magnifique adaptation en français de la chanson You and Whose Army, de Radiohead, qui nous a donné tellement de frissons que le groupe l’a joué… deux fois de suite! En temps normal, on aurait peut-être un peu grogné, mais les poils étaient à la verticale sur nos bras à la deuxième reprise! (Jacques Boivin)
Orloge Simard, Impérial Bell
Les filles sont parties, les gens, l’ambiance et l’odeur ont changé pour Orloge Simard, qui élève l’art de virer une brosse en religion à des centaines de joyeux convertis. Départ sur les chapeaux de roue, moshpit à la 2e toune, pogo et body surfing en choeur! Toute la salle hurlant contre les condoms, les cabanes à pêche ou les pendaison d’crémaillères. Quand un surfer tombe à terre, tout le monde s’assoit et rame en cadence, harangué par un claviériste fou… lorsque nous sommes partis, l’Impérial était en feu. On sent encore la robine ce matin! (Marie-Laure Tremblay)
Il y a une semaine on pouvait encore dire que c’était le temps des fêtes. J’étais en route vers l’Anti avec la famille dans la neige, pour la dernière soirée de l’année 2016.
Le beau-frère les avaient vus accompagnés de Godendard il n’y a pas si longtemps. Il m’en avait assez parlé pour que je décide de ne pas manquer leur retour à Québec. À notre arrivée la salle est déjà remplie et des colliers hawaïens, chapeaux à paillettes et lunettes festives sont à notre disposition. Ça s’annonce plus que parfait ! La magie du 31 décembre opère, les groupes se mélangent et fête ensemble pendant la bonne heure qui précède les premières notes d’Orloge Simard.
En 2016, on en a vu des soirées mouvementés ! Celle-ci ne laissait pas sa place: orgue détruite à coups de masse, reprise de « L’Oiseau » juste avant le décompte, tout le monde avec un verre de mousseux à la main, la salle presque complète sur la scène et pluie d’alcool.
Étant prévoyante sur le taux d’alcoolémie de la soirée, j’ai décidé de relever un autre défi, soit d’apporter seulement un objectif à ce spectacle. Voilà donc en images ce à quoi cette soirée folle a ressemblé:
En bonus, cette petite photo prise le lendemain par le Bar l’Anti:Bonne année !
Avec des textes crus et un public en délire, l’auteur-compositeur-interprète Orloge Simard et ses musiciens ont livré, le 30 janvier dernier au Café-Bar Le Zénob, un spectacle électrique et décoiffant.
L’endroit est devenu, en l’espace d’une soirée, davantage un bar avec un public en délire qu’un café parfumé d’une ambiance de poésie matinale. Doté d’un excellent sens de la mélodie et de paroles assez explicites, Orloge Simard et son groupe ont séduit et surpris une foule ayant rempli complètement la place. Il faut dire que les musiciens semblent jouir d’un audimat majoritairement masculin mais surtout, déjà conquis. Certains de ses fans sont même venus en avion !
La musique d’Orloge Simard, c’est un mélange de grunge, de funk, de folk et d’alternatif, avec un côté psychédélique rendu possible par le claviériste Andy Ellefsen. Ce dernier, par ailleurs, fracasse sans gêne et avec énergie son instrument valant 60$ à la fin du spectacle, faisant de la batterie de Maxime Bouchard une victime collatérale. De l’énergie, les musiciens n’hésitent aucunement à en dépenser. Aidé par la proximité avec la foule, l’aisance du groupe sur scène n’en ai davantage qu’éclatante. Par exemple, l’un des musiciens partage de l’alcool avec des spectateurs et serre des mains pendant le spectacle.
Ce qui démarque Orloge Simard, au-delà de l’énergie folle et de la musique entraînante, c’est qu’il n’a Aucun cadre (son album) et encore moins de filtre. Dès le début du spectacle, le ton est donné : Simard confie au public qu’il veut boire de la tisane et qu’il se sent chaleureux auprès de ses Terribles Truands, nom donné à ses admirateurs. Ainsi s’enfilent des chansons truffées de métaphores sur la sexualité, les souvenirs d’adolescence, les difficultés du quotidien ou les effets de la drogue. Impossible d’oublier plusieurs bouts de paroles qu’on ne vous dévoilera pas ici.
Le groupe se montre habile dans le détournement d’éléments de culture populaire. Par exemple, Orloge Simard réinvente le nom d’une célèbre marque de fromage bon marché qu’il nomme « Vulvevita » et reprend la mélodie de chansons anglophones célèbres pour y chanter les paroles issues de son imagination assez fertile ! De cette folie créatrice surgit aussi occasionnellement de la subtilité, notamment en parlant de rapports sexuels dans « 12 pouces ».
Si on accepte d’aller au-delà d’un univers qui semble à première vue bien puéril, on découvre un groupe formé de musiciens talentueux et dévoués, avec un chanteur ayant un sens de l’observation aiguisé à propos d’une société et ses envies, travers et complexes. Bref, Adrien (notre photographe) et moi étions ressortis du Zénob complètement enchantés par ce spectacle unique et mémorable !
Voici quelques autres photos prises sur le vif par Adrien Le Toux.