Des musiciens motivés, une charmante salle de spectacle, et bang ! C’est parti pour une succession de chansons rock qui sentent bon les années 1960 et 1970.
Le spectacle commence en force, avec de la boucane, une chanson rock énergique (« Grandville ») et un chanteur qui l’est autant. Max Desrosiers a en effet une belle énergie. Pas celle de Rebecca-Sophie dans « Like Moi », mais plus celle d’un artiste à l’aise sur scène et avec le public. Pendant tout le spectacle, les amateurs de rock pur jus sont servis: pas de claviers ou d’ordinateurs pour reproduire les sons des instruments absents sur scène. Les deux guitaristes (Laurent Racine et Pierre-Luc Laberge), le bassiste (Martin Moe) et le batteur (Luc Gagné) suffisent amplement pour dynamiser le spectacle.
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La vitalité des musiciens reste constante jusqu’à la fin. Que ce soit les guitaristes et le bassiste qui se mettent à genoux ou se déplaçant avec aise sur scène, le mot statique ne fait pas partie du vocabulaire des membres. Desrosiers, en tant que chanteur, démontre vraiment que les Rolling Stones sont une influence pour le groupe. Sans que ce soit une imitation, on parle ici d’inspiration authentique (oui, ce joli mot à la mode utilisé à toutes les sauces, mais qui s’applique carrément bien ici.) Que ce soit dans la gestuelle, dans la manière de se déplacer ou de tenir le micro, par la coupe de cheveux ou encore en raison du physique (grand et élancé), l’esprit de Mick Jagger n’est jamais trop loin et tant mieux ! Desrosiers n’hésite pas non plus à se montrer gentiment insolent, autant par le ton baveux en présentant la pièce « Top-Modèle » comme la seule pièce engagée du spectacle que par l’utilisation de son index pour tapotter le visage de Moe.
Les pièces présentées par Mordicus, sauf à quelques exceptions, sont issues des albums « Cri primal » et « Edgar Allan Pop ». Malgré le titre du dernier opus, l’aspect rock balaie complètement celle plus pop. La guitare acoustique entendue sur « Cause à effet » est davantage mise en avant sur scène que sur le disque, dont la version est enrobée par des notes de piano. Même chose avec « Mémoire d’éléphant », dont les riffs de guitares sont plus puissants hors studio. Le côté blues de certaines chansons ressort également davantage, notamment dans le pont musical de « Ces nuits blanches ». Le moment fort du spectacle selon moi, c’est avec la pièce « Prêt à décoller ». C’est justifié par la progression musicale enlevante et par la parfaite symbiose des instruments, dont on pouvait entendre équitablement les sons sans que ça sonne incohérent.
Un autre point d’orgue (oui, j’ai décidé que c’était possible d’en avoir deux, bon !) c’est la reprise de « Toué tu l’as » de Pépé et sa guitare. Un sympathique morceau blues à la guitare acoustique devient alors une décapante ode blues-rock ! Il paraitrait par ailleurs qu’une collaboration faite entre Mordicus et Pépé doit voir le jour sur le Web dans le cadre du projet « Tout l’monde veux jouer avec Pépé ». On a hâte !
Un bon spectacle beau, bon, pas cher que les fans de Mordicus, issus de tous les groupes d’âges, ont sans doute apprécié. Malgré une foule malheureusement timide et un certain va et vient constant des curieux/curieuses, les membres du groupe ont continué à jouer avec enthousiasme et le Satyre, avec ses trois paliers en étages, n’était pas trop grand pour le fougueux Max ! Un groupe qui mérite plus d’attention, avec davantage de rotations de leurs chansons sur les ondes FM.
Pour l’instant d’une soirée rock, je me suis transportée dans ma Capitale-Nationale natale. J’y ai découvert L’Anti, cette superbe salle dont j’entends parler par l’équipe de Québec depuis des mois. Je ne vous cacherai pas que ce qui m’intéressait surtout dans cette soirée, c’est le duo rock Rouge Pompier. Toutefois, j’aimais l’idée que cette soirée débuterait avec trois groupes que je n’ai encore jamais vu en spectacle.
Athena
La partie de plaisir commence avec Athena, groupe rock francophone de St-Jean-sur-Richelieu. Les premières chansons se font entendre et je me dis que ce n’est pas nécessairement aussi barbare que je m’attendais… mais c’est beau! Je vis un beau moment et j’ai le sourire aux lèvres. Les têtes dans le public se font aller les cheveux à toute allure en avant de la scène. Après nous avoir diverti avec les pièces de leu album Mononucléose, il font place au groupe suivant en nous disant: « On vous aime, on vous embrasse. Sur ces belles paroles, on se quitte ». Je ne les connaissais pas du tout et je vous avoue que ça a été ma découverte coup de coeur de la soirée.
Les conards à l’orange
Le groupe Sherbrookois de ska-punk-rock-reggae Les conards à l’orange, qui a sorti l’album Bave de robot en septembre 2015, sont embarqués sur scène avec la première pièce de l’album : Comme du bétail. Déjà, l’entrain et la rythmique du refrain nous donnent envie de chanter et il s’installe une rare connexion avec le public après seulement deux chansons.
Pour avoir fait la critique de leur plus récent album, j’ai trouvé que le côté reggae ressort encore plus en spectacle, ce qui donne un air léger à leurs paroles engagées. En plus, on a été gâtés parce qu’ils ont fait leurs chansons qui bougent le plus. Ils ont aussi joué des pièces de leurs autres albums comme Ah! si nous étions tous des vedettes pour finir avec le Numéro de ta soeur de L’album Le pied.
Kamakazi
Les gars de Kamakazi ont tout un concept, lorsqu’ils montent sur scène, rattaché avec le titre de leur dernier album Regarde maman i’m on the TV. On a donc devant nous deux écrans montés de chaque côté de la scène qui diffusent des vidéos d’images quelconques. Les gars ont l’air plus qu’heureux d’être ici, à Québec, de retour après une trop longue absence selon eux. Je dois avouer que c’est la portion de la soirée qui était le moins en concordance avec les autres groupes rock, mais leur prestation a été tout de même énergique et agréable.
Rouge Pompier
Pourquoi faire du rock comme tout le monde alors que tu peux être un duo rock qui réinvente les idées préconçues comme Rouge Pompier ? Alexandre Portelance et Jessy Fuchs ont installé leurs instruments sur leur tapis en plein milieu de la salle, oui oui, dans la foule ! Alex s’assoit à la batterie, l’air nonchalant en mâchant sa gomme, pendant que Jessy accorde sa guitare électrique. Ça part en force avec Même si tu frottes, l’une de mes pièces préférées de l’album Chevy Chase sorti en mars dernier. Les yeux de Jessy Fuchs lorsqu’il regarde ses fans, ça vaut de l’or. Ce n’est pas juste du plaisir, on voit dans ses yeux toute la reconnaissance qu’il a envers son public et c’est magnifique. Jamais je n’ai vécu une soirée rock aussi respectueuse, douce et sympathique. Ça ne veut pas dire que ça n’a pas dégénéré, mais tout s’est fait dans la gentillesse. Le « wall of death » a permis à ceux qui voulaient se donner à fond de le faire, mais a aussi donné la possibilité aux autres de regarder le spectacle que ça donnait sur la chanson Paquet d’choses. Juste après, Jessy joue des notes qui ressemblent étrangement à We will, we will rock you.. et ça n’en prenait pas moins pour que tout le monde dans la place commence à la chanter !
Après avoir chanter fort des OUUUuuuuuuUUdepelaille, après avoir récité les règles de Rouge Pompier, après avoir chanté à tour de rôle dans le micro qu’Alex faisait passer dans la foule, après tout ça, on a fait et filmé en direct un « circle pit » sur Autobus.
Je suis ressorti de cette soirée-là avec de l’énergie à revendre et un méga sourire dans la face.
Merci à l’Anti ! Merci pour l’audace de faire un spectacle avec une scène improvisée, originale et complètement hors du commun. J’ai bien hâte de voir ça quelque part à Trois-Rivières un jour !!
Voici les photos de Jacques Boivin (attention, Jacques s’est gâté, il y a PLEIN de photos de chaque band):
Vendredi le 3 juin dernier, Jardin Mécanique était de passage à Trois-Rivières au chic Satyre Cabaret-Spectacle. J’avais bien hâte de voir ce trio musical qui a la réputation d’allier théâtre et arts visuels dans un spectacle haut en couleurs. Je ne fus pas déçu du tout par Monsieur Edwidge alias Sylvain De Carufel, Monsieur Augustache alias Philippe Coulombe et Monsieur Camélius alias Francis Gagnon, trois colorés musiciens, chanteurs, comédiens, tous originaires de Trois-Rivières. C’est devant un auditoire d’amateurs et de curieux que va se jouer cet opéra-rock, parodiant la révolution industrielle dans un univers disjoncté à la Tim Burton où l’humour noir et la caricature vont de pair. Personnages tout droit sortis du XIX siècle britannique, Monsieur Edwidge, Monsieur Augustache et Monsieur Camélius vont nous entraîner dans le tourbillon de la sinistre histoire du Théâtre Tintamarre. Les trois personnages vont interagir tout au long du spectacle avec le narrateur dont les interventions sont projetées sur un écran géant en fond de scène. Leur musique est un amalgame très bien dosé d’harmonies vocales multiples, de musique de cirque, de valse, de marche militaire, qui radicalement se transforme en rock progressif ou parfois en rock métal. Les textes quant à eux sont assez déjantés, loufoques, tantôt romantiques quoique décadents et remplis de sarcasme.
C’est une œuvre d’une qualité surprenante, chaque son, chaque bruit, chaque détail a été scruté à la loupe, ajusté et corrigé jusqu’à la perfection. Les pièces de La sinistre histoire du Théâtre Tintamarre épisode 1 et épisode 2 ont été livrées dans une atmosphère sombre, éclatée, mais appuyée par une étonnante virtuosité des trois artistes. Nous avons été séduits par des titres tels que Chirurgie Artisanale, Minuit Qui Sonne, Le Manège Transorbital, La Machine De Camélius, Répétez Après Moi, Dans Nos Pièges, La Fée Verte, Femme Courtepointe, La Sélection Des Morceaux, Le Travail Commence, Miroir Miroir, La TragiqueApparition, L’Intrus, La Fabrication Du Consentement. Le public a embarqué à fond dans cette folie et n’a pas hésité à exprimer son plaisir. En rappel deux pièces connues de plusieurs spectateurs; Que Faire et Les Coiffeurs De Cerveaux. Ça y est, maintenant je suis fan de Jardin Mécanique.
Une super belle soirée qui se terminera juste à temps, car quelques minutes plus tard nous étions plongés dans l’obscurité en raison d’une panne de courant sur la rue… Soulignons que Le Satyre était l’endroit parfait pour ce genre de spectacle et que le personnel était très gentil et courtois.
Alexandre Larin et David Bastien sont «un amour de jeunesse». Musicalement parlant. De leurs jams chez le papa d’Alexandre à St-Eustache est subtilement né Rust Eden puis, lors de leur colocation en sol montréalais, leur deuxième opus, Apartment Green s’est progressivement construit. Premier projet signé sur la jeune étiquette Chivi Chivi, Rust Eden est le point de convergence du rock, du psychédélisme mid-sixties et de l’esprit seventies. Mais, oubliez les clichés, car, rien n’est forcé. Leur oeuvre est simplement le reflet de leur personnalité.
7 mai 2016 : Le soleil de plomb réchauffe un Divan Orange bondé pour le lancement d’Apartment Green en formule 5 à 7. Au sous-sol, entourés d’un chaos visuel éclectique, Alexandre (chanteur et guitariste), David (bassiste) et moi discutons. Les gars s’apprêtent à monter sur scène en compagnie du batteur Marc-Antoine Sévégny, du guitariste Étienne Broué et du claviériste Benoît Parent qui complètent la formation live.
Assis sur le divan orange, leur façon de gérer le stress, diamétralement opposée, laisse immédiatement transparaître leur complémentarité. Alexandre, plutôt agité, évacue la tension en désarticulant un Spiderman en plastique, alors que David, calme, réservé et armé de son Red Bull, semble tout garder à l’intérieur. Leur univers m’intrigue et je veux en connaître davantage.
Alexandre et David me racontent qu’ils se connaissent depuis la fin du secondaire et qu’ils ne se souviennent pas avoir eu de projets musicaux distincts. «On a pas mal commencé ensemble», souligne David. «Je savais qu’Alexandre jouait de la guit, je me suis acheté une basse. Je jouais du drum quand j’étais tout petit, je voulais aller vers quelque chose de plus mélodique». «Dès qu’on s’est rencontrés, on a commencé à jammer. […] Ça a cliqué tout de suite», affirme Alexandre.
Ce dernier vient d’une famille où la musique est très présente. «Mon père et mon grand-père étaient musiciens. Y’a toujours eu des instruments à la maison, ça a toujours été une bonne place pour jammer». Mais, le véritable élément déclencheur, c’est lorsque le père d’Alexandre a fait l’acquisition de matériel pour un studio maison. «Ça a réveillé de quoi parce qu’on pouvait enregistrer toutes nos idées. On en a enregistré en tabarouette», poursuit le chanteur.
Le concret
Rust Eden n’a pas vu le jour immédiatement. «Ça a pris un méchant bout avant qu’on ait un band. On était juste deux, on faisait nos tounes», se rappelle Alexandre. «On était ben gênés, on montrait ça à personne», renchérit David. «Même notre famille savait pas trop. Elle savait qu’on faisait de la musique, mais on ne leur faisait pas trop écouter. On était ben autocritiques», se remémore Alexandre. «Un moment donné, on a fait bon, ça va faire le niaisage. On a déménagé à Montréal pis on a réussi à se trouver des musiciens pour faire des shows. On voulait sortir un peu du studio».
Contraste entre la pureté qu’évoque l’Éden et le côté sale de la rouille, le nom du groupe résulte de la fusion partielle de titres d’albums marquants pour la formation. «Rust, ça vient de Neil Young. On est des gros fans pis un de ses albums s’appelle Rust Never Sleeps. On cherchait un autre mot pour aller avec ça. Ça vient d’un album qu’on écoutait pas mal quand on est arrivés à Montréal qui s’appelle Spirit of Eden de Talk Talk», explique David. «On avait de la misère. On a un bon sens du ridicule là-dessus donc l’inspiration qu’on avait pour les noms de bands, c’était affreux», rigole Alexandre.
Le petit deuxième
Apartment Green représente l’entité de leur ancien appartement montréalais où a été composée la majeure partie de l’album. Un dérivé colorimétrique d’un genre de «blues d’appartement». «On faisait juste composer tout le temps, on n’avait rien d’autre à faire en fait. C’était vraiment un trip très introspectif dans ces années-là, on sortait pas beaucoup pis on était comme dans notre trip ben ben personnel, ben deep. C’était juste la façon d’exprimer cet appartement-là. C’est autant des trips ben abstraits que des affaires ben concrètes», mentionne Alexandre.
«C’est ben personnel, plein de situations dans nos vies mises en musique, en chansons», poursuit David. «Cette période-là dans l’appartement, c’était pas mal des hauts pis des bas, comme l’album dans le fond. Y’a des bouts que c’est beaucoup nostalgique, d’autres que c’est plus fonceur.»
Enregistré au Studio B à Montréal, cet opus représente une évolution musicale par rapport à l’instrumentation plus simple du précédent. «On s’est vraiment pété un trip de psychédélique, des synthétiseurs pis tout le kit. On voulait que tous les aspects de l’album soient bien travaillés, qu’à tous les aspects, on y aille au maximum de ce qu’on peut faire en DIY», indique Alexandre. «C’est un peu sensoriel aussi, le côté psych qui rejoint la musique», ajoute Benoît qui se glisse discrètement dans la discussion.
Effectivement, Rust Eden joue avec nos sens en créant autant une expérience visuelle, à l’aide de projections, qu’auditive pour le spectateur. «On a toujours tripé sur des bands comme Pink Floyd, Genesis. C’était des espèces de mises en scène super fuckées. Sans refaire ça, je pense que d’avoir des petits éléments qui font juste rajouter au spectacle, c’est juste cool. Je trouve que ça ajoute à l’expérience d’avoir un peu de visuel en show», soutient Alexandre.
Le prog, le doute et les chemises fleuries
Dans la création, Alexandre et David font la paire. «On travaille tout le temps pas mal tout ensemble», indique David. «On compose juste à deux pis les gars ajoutent leur touch», explique Alexandre. Se considèrent-ils comme un duo ou un quintette? «J’aime ça le voir comme un band. Sans les gars, on ne serait pas capable de faire quoi que ce soit tant qu’à moi. C’est tellement important d’avoir cette gang-là. Je les vois plus que juste des musiciens engagés parce qu’anyway, sont pas ben ben payés. (rires)»
Les images VHS, les turtlenecks, le son un brin rétro. Avec Rust Eden, on a l’impression de vivre l’ambiance sixties-seventies. Les gars m’assurent qu’ils ne sont pas nostalgiques de cette époque, que c’est simplement ce qui les attire naturellement. «J’ai l’impression qu’en 2016, on a le recul pour choisir le style qu’on veut. J’ai toujours aimé ça, j’ai toujours été comme ça, j’ai toujours porté des esties de chemises fleuries. Au secondaire, tout le monde était skate pis moi j’avais les cheveux longs…C’est ça qui nous ressemble le plus», précise Alexandre. «Ça aurait pu être n’importe quelle époque, c’est juste qu’on aime les trucs ben éclatés qui sont plus deep, vrais, pas trop fla-fla pop… des trucs qui veulent dire de quoi pis qui font voyager. Veux, veux pas, ça adonne que les années 60-70, c’est beaucoup de ça.»
Parmi leurs albums chouchous, on retrouve The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis et 13 de Blur. «Le côté prog, oui on en a écouté, pis oui on a voulu faire de quoi de différent qui est un peu une réponse à ça, d’y aller plus court, mais tout en ayant des concepts intéressants. C’est ça qu’on a essayé de garder du prog. Le monde associe souvent le prog à des affaires super quétaines, cheesy : ah du prog, c’est genre y’a une moustache avec une cape. Nous autres, on voulait quand même être plus hot que ça, tsé. (rires) Mais ça nous a beaucoup influencés quand même parce que ça nous a montré une genre d’ouverture musicale assez débile», explique Alexandre.
Malgré la confiance qu’il affiche, le leader du groupe a aussi ses moments de doute. Il me raconte une anecdote en lien avec la création de la chanson Up Town, qui se retrouve sur Apartment Green. «On était un petit peu avancés cette soirée-là disons, pour être polis. On a commencé à enregistrer la toune pis moi j’étais sur un bad trip, ben tsé j’étais pas bien. J’angoissais, pis Dave lui, y’était super cool. Il faisait son riff pis tout allait ben. J’étais comme c’est de la marde, j’ai perdu totalement le talent de composer, chu pu capable, chu à chier…», se souvient-il.
«Le lendemain matin, je me réveille, je vais écouter la toune. Je suis comme crisse, c’est bon ça! (rires) La toune est sur l’album. Ça m’a donné confiance. Arrête de t’en faire, fais juste des tounes pis ta gueule!»
Rust Eden fera quelques spectacles estivaux avec la mission de «spread the love!» Gens de Québec, une date chez vous pourrait être annoncée bientôt! Restez à l’affût!
Pour une deuxième soirée d’affilée, je me suis ramassé pogné dans un pain avec une tonne de mélomanes permettant aux salles de spectacle de présenter le concert à guichets fermés. La soirée, même si elle avait en commun de présenter un groupe rock psychédélique au pedigree impressionnant et aux performances vantées de part et d’autre, différait du tout au tout. D’abord, il y a eu une première partie, et donc une entracte, deux choses absentes la veille, mais aussi, les shows des deux artistes ont passé très vite avec peu d’attente entre les chansons. Le premier de ces bands, c’est la formation Holy Data, qui a eu la chance d’obtenir le spot en ouverture des hyperactifs King Gizzard & The Lizard Wizard, tous droit venus d’Australie pour présenter leur nouvel opus. Par ailleurs, le show s’est déroulé dans un petit bar sympa, le Ritz PDB, au lieu d’une grande salle. Mais c’est pas parce que tout s’est passé très vite et que la batterie était généralement frénétique et implacable qu’on va sauter des étapes et traverser la description de la soirée à bride déployée.
Comme mentionnés précédemment, c’est Holy Data, un groupe de Montréal où on retrouve Alexis Dionne (Leafer, La Nature, Mom Jeans) qui ouvrait la soirée avec son synthpop psychédélique bien confectionné grâce à deux synthés, une guitare et une batterie. Le côté psychédélique vient parfois du rythme, parfois des touches et parfois de la guitare, qui se met de temps à autre aux effets. La performance est plutôt sentie, les pièces sont bonnes, mais la foule ne semble pas capter l’énergie transmise tout à fait, ménageant peut-être ses forces pour le groupe suivant, à tort ou à raison. Quoiqu’il en soit, ce set varié et cohérent présentait une musique de qualité, plutôt créative, et parfois inspirée, comme une pièce bien assumée qui rappelait Tame Impala. La vaste majorité du concert était dynamique et captivante, avec des rythmes inépuisables qui en font du bon rock de route, des mélodies intéressantes et un équilibre assez réussi entre les deux synthés et la guitare, point de vue sonorités. La dernière pièce avec un début un peu trop molo est venue ralentir la cadence en fin de concert, brisant un peu mon trip pendant un moment, avant que je comprenne que le table se mettait tranquillement pour un build-up très réussi qui a complètement sauvé la mise. Un mur de son assourdissant a progressivement mis un terme au spectacle de Holy Data, juste avant qu’un «merci beaucoup» robotique vienne officialiser le tout. Côté visuel, la performance était accompagné de projections multicolores s’apparentant à des reflets de soleil dans une piscine remplie d’eau couleur RGB variable. Ce fût donc somme toute une très belle expérience et une aussi belle découverte avec cette première partie dont je n’attendais rien et qui avait été annoncée très peu de temps avant la tenue du concert des lézards supersoniques.
Montés sur scène sur le coup de 23h, King Gizzard & The Lizard Wizard avait le matos et l’énergie nécessaire pour brasser la cage à tout le monde et faire lever le niveau d’intensité d’un bon cran. La performance défie un peu toute tentative de la décrire fidèlement, je vais quand même tenter un petit truc et tenter de vous faire comprendre que, la prochaine fois, vous devriez y aller, me dispensant de tenter de décrire une boule d’énergie. Il faut dire que leur plus récent opus, l’excellent Nonagon Infinity, y va vraiment à fond de train et se prête très très bien à la transposition sur scène. Du rock psyché angulaire, rapide, groovy, frénétique, énergique, varié, créatif, c’est assez fou ce que ces lézards là font et surtout au rythme auquel ils le font, ayant publié 7 albums plutôt excellents depuis 2013. Leur plus récent a eu la part belle dans le set list de ce show qui s’est par ailleurs déroulé pour la plupart dans la pénombre des modestes éclairages, sans aucune projection, ce qui devait changer la mise pour le groupe qui vient de tourner avec l’incroyable Lance Gordon et son projet visuel Mad Alchemy, qui a fourni les images pour la soirée du 15 avril aux Nuits Psychédéliques de Québec et qui avait épaté la galerie. Cet aspect plutôt sobre permettait de se concentrer sur la musique, fort spectaculaire et bien sélectionnée.
Les quatre premiers titres du nouvel album se sont enchaînés sans transition, de «Robot Stop» à «People-Vultures», les chansons empiétant presque l’une sur l’autre et le thème nonagonesque du premier titre a pointé son nez un peu partout et servi de leitmotiv pendant la majorité du show. Délaissant leur nouveau répertoire un moment, ils y sont revenus plus tard, interprétant la majorité sinon la totalité de ses titres, ils ont entre temps passé au plus vieux matériel, vieux étant utilisé à la légère. Ils ont d’abord sorti la flûte traversière et fait l’excellente «Trapdoor», qui n’a, contre toutes attentes, pas été la seule pièce de leur album précédent, Paper Mâché Dream Balloon, puis enchaîné avec « I’m in your mind », qui ouvre l’album du quasi même nom, I’m in your mind fuzz. La pièce « Cellophane » du même album a également eu droit au traitement succès-souvenir. Le groupe ponctuait son set très électrisant de pièces plus jazzées qui peuplent aussi son répertoire, comme celle qui ouvre Quarters et qui est intitulée «The River».
Le groupe semblait interpréter les chansons très fidèlement avant de s’adonner à des jams, de prolonger des thèmes, de modifier des transitions, de chambouler un truc ou deux, pour leur plus grand plaisir et le nôtre. Tout le monde semblait ravi par la performance, qui s’est toutefois terminée un peu abruptement, encourageant les gens à réclamer un rappel pendant de longues minutes après la fin du show. Le show avait peut-être duré la moitié de la durée de celui de BJM la veille, mais au moins autant de notes y avaient été jouées, tant le rythme était plus prononcé. L’absence d’interruptions entre les pièces a également permis à la soirée de garder sa dynamique effrénée, faisant paraître l’heure et demie passée en leur compagnie et les deux heures et demie depuis mon arrivée sur place en un claquement de doigts. Vous comprenez donc que la prochaine fois, vous devriez aller les voir s’ils passent près de chez vous, parce que le roi gésier et son magicien lézard a tout ce qu’il faut pour vous faire vivre une expérience enlevante et énergisante à souhait. Y a juste si vous voulez un rappel que vos prières ne seront pas exaucées, parce que sinon, le groupe livre une performance impeccable techniquement, mais en même temps spectaculaire et captivante de A à ZZ.
La formation drummondvilloise Les Trois Accords était de passage au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières pour leur 5e tournée déjà. Le groupe est venu y présenter leur plus récent opus Joie d’être gai de même que leurs succès les plus connus.
On pouvait voir que le groupe avait réussi à rejoindre un auditoire très diversifié incluant tous groupes d’âge rassemblant enfants, adultes et ainés.
Étant le seul groupe à l’affiche pour cette soirée, Les Trois Accords se sont présentés sur scène dès le début du spectacle. Simon Proulx a ouvert le bal, seul, avec la pièce Des dauphins et des licornes pour ensuite terminer le tout avec l’ensemble du groupe. Suite à cette performance, les membres du groupe se sont ensuite rapprochés pour saluer la foule et ont ensuite quitté comme si le spectacle était terminé.
Leur retour sur la scène du théâtre pour le « rappel » s’est fait après les cris et les applaudissements chaleureux du public. Le groupe est revenu jouer les pièces Joie d’être gai et Loin d’ici et ont encore une fois quitté la scène de la même façon que la fois précédente.
C’est une fois de plus sous les applaudissements de la foule que Les Trois Accords ont à nouveau refoulé les planches du Théâtre du Cégep pour y enchainer bon nombre de leurs succès : Dans mon corps, Lucille, Je me touche dans le parc, Grand Champion International de course et bien d’autres. Vers le milieu du spectacle, une dizaine de spectateurs ont été invités sur scène pour chanter les refrains de la pièce Tout nu sur la plage.
Par la suite, les gars ont continué d’enchainer leurs chansons phares. Lorsqu’ils ne jouaient pas, les gars en profitaient pour raconter des blagues à l’auditoire.
Le spectacle s’est conclu par un véritable rappel. Ce sont les pièces Pièce de viande et Saskatchewan qui ont été choisies cette fois-ci. La dernière chanson s’est faite sans micro ni amplis et en chœur avec l’ensemble de la foule qui s’était déjà levée de son siège depuis un bon moment.
Au final, le groupe aura su rejoindre son public avec leur énergie, leur humour et leur talent musical. Une soirée qui a très certainement plu aux jeunes comme aux plus vieux. Un très bon spectacle dans l’ensemble !
Mimi VanDerGlow, c’est Carl Hébert à la voix et à la guitare, Canyon Pascal à la basse, David Gaudet à la guitare et Richard Gaudet à la batterie. Ce groupe trifluvien est bien connu en Mauricie et n’en était pas à son premier spectacle au Zénob. Ils transportent avec eux un bassin de fans et les gars semblent toujours aussi heureux de jouer les pièces de leurs albumsRadawretS’aimer tout croche. Le rock francophone du groupe est toujours aussi solide !
En première partie, on a eu droit à une performance un peu plus relax avec Machines géantes, un groupe avec un style tout de même original, qui fait plutôt dans le rock psychédélique.
Voici le résumé en photos de Dany Janvier de cette soirée rock:
Samedi dernier, le Festival d’été de Québec présentait le spectacle des Trois Accords à l’Impérial Bell, à guichets fermés. Le groupe a complètement enflammé la salle ce soir-là.
Fidèles à leur humour, les membres du groupe ont introduit le spectacle avec leur chanson Les dauphins et les licornes comme s’il s’agissait du rappel. L’arrière-plan aux couleurs de l’arc-en-ciel rappelait très bien la chanson. Il y avait même un dauphin gonflable qui se lançait dans la foule. À la fin de la chanson, ils ont remercié le public et ils sont sortis de scène. Le public s’est alors empressé de crier et d’applaudir afin de les faire revenir. Ils sont remontés sur scène en enchainant avec Joie d’être gai, éponyme de leur nouvel album sorti en novembre dernier.
Les interactions du chanteur et guitariste Simon Proulx avec le public étaient exécutées de manière très habile et particulièrement humoristique. Après la troisième chanson, le groupe ne savait plus quelle chanson jouer, à ce qu’il parait, ils auraient épluché tout leur répertoire musical. Ce scénario servait en fait à introduire la chanson Dans mon corps. Idem avec Je me touche dans le parc ; le chanteur a même invité les spectateurs à leur écrire s’ils connaissaient une personne à qui c’était arrivé. À l’occasion de leur tournée, le groupe invite leurs fans à se joindre à eux afin de former une chorale. La Chorale de Québec, composé de personnes « très entrainées », à leur avis, est montée sur scène avec eux. Ils ont demandé au public de leur envoyer de l’amour et même d’enlever leurs vêtements pour que ces derniers soient plus à l’aise. Finalement, ils ont joué Tout nu sur la plage ! Leur amour pour la ville de Québec se retrouve dans leur top 50, environ à la 22e place. Leur top 1 est bien sûr St-Bruno, parce que selon eux, les habitants font pitié !
Les Trois Accords ont interprété plusieurs de leurs grands succès ce soir-là enchainé avec plusieurs chansons de leur dernier album et de J’aime ta grand-mère. On a eu droit à Lucille, Grand Champion, Tout nu sur la plage,St-Bruno et Bamboula, entre autres.
Superbe belle interprétation de la chanson Saskatchewan en version acoustique a capella. Les membres du groupe ont quitté la scène pour se rejoindre sur la mezzanine. Doux moment où d’ailleurs le chant du public enterrait le chanteur.
Enfin, en rappel, ils ont repris le thème du début de spectacle en disant : Bonsoir Québec !
Spectacle plus que réussi pour Les Trois Accords.
Une supplémentaire est prévue le 12 novembre 2016 à l’Impérial Bell pour ceux qui les auraient manqués.
Première partie
El Mariachi Los Trovadores s’est chargé de réchauffer la foule avant la tête d’affiche de la soirée. Le groupe a complètement séduit le public en jouant des chansons classiques mexicaines. Les spectateurs ont pris plaisir à danser et à chanter avec les trois Mariachis.
Galaxie a été le troisième groupe à se produire sur la nouvelle scène du Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco le 8 avril dernier !
C’est le micro bien bas, fidèle à son habitude, que Langevin a fait des « fentes squats » toute la soirée en chantant et en jouant de la guitare.
C’est avec la pièce titre de leur plus récent album, Zulu, qu’Olivier Langevin et ses acolytes sont embarqués sur scène. Il n’aura fallu que de 10 secondes, et j’exagère, à la foule pour lever les bras en l’air et danser avec intensité sur cette pièce et sur toutes les autres du spectacle sans relâche.
Les musiciens ont beaucoup échangé entre eux, mais aussi avec le public malgré un peu de bourdonnements des gens pas mal sur le « party » qui discutaient dans la salle. Cela n’a toutefois pas empêché le public d’avoir du plaisir avec la gang de Galaxie.
Cette soirée-là, j’ai vraiment senti une ambiance de « on s’amuse et on oublie demain », si vous voyez ce que je veux dire. Une soirée où tout est permis, où les vieux se mélangent aux jeunes, où les artistes deviennent nos grands « chums », bref, une soirée où s’installe une légèreté de vivre et une envie de se laisser bercer, ou plutôt brasser, par le rock.
L’un des bons moments du spectacle a certainement été le bout ou le claviériste, François Lafontaine, s’est amusé à nous parler en « robot » en modifiant sa voix avec ses instruments. Ce qui s’est dit pendant ces cinq minutes-là ne se dit pas hors contexte. En fait, je pense que même le groupe ne s’en rappelle pas tellement que c’était des niaiseries.
J’avoue que, en allant voir Galaxie, je m’attendait à débuter ma soirée du bon pied, mais jamais à ce point-là! J’espère vraiment les revoir en Mauricie bientôt.
Hier soir je me rendais au Pantoum pour la première fois depuis un bon moment, à l’exception de ma visite dans la seconde partie du complexe musical lors du lancement VIP d’Anatole. J’allais donc gravir les marches en redoutant le capharnaüm des bottes et de manteaux qui semble-t-il est, depuis belle lurette, chose du passé. À la place, on trouve un sympathique vestiaire à mi-chemin pendant l’ascension et l’entrée de la salle est donc beaucoup plus dégagée qu’elle a pu être les années précédentes. La saison hivernale rendait habituellement mes visites au Pantoum à moitié périlleuses, ce qui fait que j’attendais une occasion en or pour retourner voir un concert sur place, mais aussi un concert qui ne commencerait pas trop tard, pour faire plaisir à mes vieux os.
C’est un programme triple avec deux bands de Québec et un de Montréal qui m’a donné l’occasion que j’escomptais et la soirée fût très agréable. C’est la formation rock délurée et légèrement psychédélique montréalaise SAAM qui ouvrait la soirée. La bassiste de Ponctuation Laurence Gauthier-Brown accompagnait le groupe pour l’occasion, alors que le bassiste habituel était en voyage en France. Le groupe promet un nouvel extrait en plein coeur de l’été et une parution longue durée pour la fin août peut-être, et les pièces qui ont été interprétées hier vont, pour notre plus grand bonheur, en partie figurer sur la galette à venir. La performance s’est déroulée sans faux pas, les compositions sont originales, les paroles étaient parfois difficiles à comprendre mais le chant éclectique et théâtral du chanteur-compositeur avait quelque chose de très divertissant qui complétait bien les compositions pop-psychédéliques de son crû. Une demie douzaine de chansons se sont succédées et les gens réunis sur place ont eu l’air d’apprécier cette entrée en matière fort à propos. Le titre fort efficace Cheville Blanche, tiré d’un court EP de deux pièces qui porte le nom de l’autre titre, « Vacance », était un moment fort de la performance et le EP est disponible gratuitement sur le bandcamp de l’artiste, si vous voulez un support audio pour mieux comprendre la proposition artistique de Saam.
Après une brève entracte arrive Ego Death, le projet de Joey Proteau (feu-Modern Primitive) mais à géométrie variable pendant le concert. En effet, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec était parfois accompagné de Kevin Robitaille (Los) à la batterie, Symon Marcoux (feu-X-Ray Zebras) à la basse,Maxine Maillet (Los, EP4) au clavier et Marie-Pier Gagné au violoncelle, mais aussi, pas mal toujours accompagné de son frère Jesse à la guitare et à la voix, qui venait admirablement bien compléter les harmonies vocales familiales. Les compositions très délicates mais mémorables qui figurent sur le EP « Grief » ont été pas mal toutes interprétées devant une assistance respectueuse et docile qui écoutait la performance avec un calme olympien. Une ovation chaleureuse et bien sentie faisait suite à tous les morceaux présentés et avec raison, la justesse de l’interprétation était très impressionnante. Une reprise d’Elliot Smith s’est glissée dans le set aussi, venant compléter le corpus avec d’autres sonorités. Les compositions au caractère très intimiste résultent d’un travail d’introspection créative qui a culminé avec la parution du EP l’automne dernier et il faut dire qu’avec un style de musique aussi dépouillé à la base, les mélodies de guitare et les vocaux feutrés en étaient l’apanage, il faut absolument que la précision soit au rendez-vous, parce que toute bourde si petite soit-elle a la chance de faire chavirer un moment magique et de nous ramener à la réalité. Toutefois, on peut déclarer que le spectacle était un succès car on aurait eu bien du mal à trouver des taches au dossier vocal des frères Proteau. En écoutant les pièces réunies sur « Grief », on peut craindre que leurs versions live perdent un peu en justesse mais le tout était vraiment impeccable et bien senti. Chapeau bas!
Le fait que Ego Death vienne après la performance plus mouvementée de Saam me paraissait étrange au début, mais l’alternance était au final fort intéressante pour le déroulement de la soirée, en plus de laisser la chance à la formation suivante de relever le niveau d’énergie dans l’assistance qui émergeait à peine d’un moment de contemplation béate.
Ce qui était annoncé comme le clou de la soirée, c’était la performance de la formation de Québec LOS, une formation qui a beaucoup changé ces derniers temps, délaissant le rock garage accrocheur et mordant des deux premières parutions pour un rock alternatif sophistiqué que leur dernier 7″ laissait augurer. Le line-up actuel est composé des membres fondateurs Kenny Turgeon à la guitare-voix et aux compositions et de Kevin Robitaille à la batterie, fidèles à eux-mêmes. Le groupe, désormais un quintet, était complété par Maxine et Symon qui avaient également accompagné Ego Death un moment, ainsi que par Jean-Daniel Lajoie (ex frère d’armes de Joey dans feu-Modern Primitive). La foule était déjà un peu plus clairsemée pour voir la performance de Los, qui ont présenté essentiellement des titres de leur nouveau répertoire, dont la consécration est prévue pour l’automne avec la parution de leur premier long-jeu. Ironiquement, les moments qui semblent le plus avoir été appréciés et insufflé d’énergie à la foule, c’est le titre « Jelly Spoon » qui les a procurés. C’était l’occasion de se rappeler du génial 7″ Romances sur lequel figure la pièce qui, avec la chanson titre de leur autre 7″ Peace in general, étaient les seules provenant de leur ancienne vie. Les nouvelles compositions semblent de qualité mais on peine à trouver un angle d’approche ou une clé pour les décoder, l’aspect global des pièces semblant parfois relayé au second plan derrière une recherche sonore tout de même intéressante. Le mordant catchy de leur premier répertoire se fait plus rare, comme celui de la géniale « Nature Boy », reprise par Beat Sexü sur Open House QC mais délaissée par Los au profit des pièces qui cadrent mieux avec l’esthétique indie-alternative qui est visée dorénavant. Si les gars ont l’air de savoir où ils vont, le trip a des allures de recherche personnelle et curieusement, alors qu’on semble vouloir se diriger vers des contrées plus facilement commercialisables et accessibles, le degré de raffinement atteint des niveaux qui font que plusieurs semblent peiner à comprendre où tout ça se dirige, comme en témoignaient à quelques reprises les applaudissements timides ou confus entre les pièces. Au niveau technique, la performance était somme toute impeccable mais cela ne semble pas tout à fait avoir suffi pour donner à l’assistance le goût d’embarquer à fond de train, hormis un slam aux allures ironiques qui a pris les mélomanes à bras-le-corps vers la fin du concert. Alors que l’assistance réclamait timidement un rappel, je descendais tranquillement les marches en me disant que j’avais hâte d’entendre la version endisquée des morceaux présentés ce soir, qui pourront peut-être me faire apprécier avec un oeil nouveau, ou une oreille nouvelle, les pièces du corpus 2.0 de Los. La parution, fort attendue, sera une gracieuseté de Sexy Sloth, et devrait voir le jour à l’automne, le pendant visuel restant à élaborer pour accompagner les pièces dont l’enregistrement vient d’être achevé.
C’est bien beau les mots, mais ça aide toujours d’avoir un support audio visuel pour mieux comprendre ce dont il est question. Allez donc faire un tour sur les pages bandcamp des artistes et écoutez ça en regardant la somptueuse galerie photo préparée par notre LLamaryon nationale!