District 7 Production avait une belle annonce ce matin pour les amateurs de gros blues rock bien lourd : la formation ontarienne Monster Truck sera de retour à Québec, plus précisément au Cercle, le 8 mars prochain pour nous présenter son nouvel album Sitting Heavy (disponible le 19 février). Les billets seront mis en vente ce VENDREDI 27 NOVEMBRE
Avons-nous besoin de vous dire que nous aimons bien Galaxie à ecoutedonc.ca? Avant ce soir, nous les avions vus quatre fois cette année aux quatre coins du Québec. À l’Impérial Bell en mars. Au sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul en juillet. À Rouyn-Noranda en septembre. Et dans la mythique Grange de Saint-Prime en octobre. Les quatre fois, nous en avions eu plein les oreilles (et les yeux). Restait cette soirée ultime pour un groupe qui est passé du statut de groupe culte pour amateurs de gros blues-rock juste assez sale à celui de plus grand groupe rock québécois à l’heure actuelle. Qu’ils soient devant 100 000 personnes en mode découverte ou devant 200 fans finis, Olivier Langevin et sa bande livrent la marchandise.
On a beau être des rock stars, quand on s’appelle Galaxie, on entre à l’heure. C’est ainsi qu’à 21 heures tapantes, les lumières se sont éteintes, les projecteurs se sont allumés et les boys (plus Karine Pion) sont entrés sur scène sous les acclamations de la foule. Évidemment, l’Impérial a explosé lorsque les premières notes de Zulu se sont fait entendre. Sur le parterre, ça tape joyeusement des mains. Après les mains, c’est la tête qui est mise à mal avec Camouflar. Pendant que le groupe, particulièrement en forme, rocke comme il le fait toujours, la foule, elle, se brise rageusement la nuque au son des solos endiablés de Langevin.
Ce show-là est rodé au quart de tour. Je ne compte plus les fois où j’ai entendu Camouflar live. Celle-là, c’était la meilleure. Mais je me questionne… où est donc rendue Dragon? Ils la gardent pour la fin? Ah ben non. La vlà. Ça crie tellement qu’on se croirait au Centre Bell après un but du Canadien. Frank Lafontaine s’amuse comme toujours aux claviers. La moitié de la salle danse, l’autre moitié se brasse dans un moshpit digne des plus fabuleux. Je suis content d’avoir laissé Jay prendre des photos ce soir. 🙂
Après un petit rafraîchissement (qui fait du bien pour tout le monde), Galaxie repart ça avec Baron, un autre moment malade du show avec ses chk, chk, chk, chk, chk, chk, chk, chk, houuuuuuuuuuuuuu si sexy! La section rythmique, menée de main de maître par un Pierre Fortin qui bûche comme un métronome sur le 220, aidé d’un Jonathan Bigras qui tape joyeusement sur tout ce qui lui passe par la main, nous incite à danser, à oublier tous nos problèmes. Ce soir, le rock, qui a été un peu malmené ces derniers jours avec les événements qu’on connaît, prend toute une revanche ce soir à Québec! Langevin charge à nouveau à fond de train : Portugal. Le parterre fait le pogo à l’unisson pendant que Fred Fortin, force tranquille du groupe, la casquette bien vissée sur la tête, s’amuse fermement.
Un petit coup d’oeil vers Frank Lafontaine qui, avec sa FRank Touch, transforme Galaxie en en groupe stoner qui inclut le trip de bouffe bien sucré. Il est à peine 21 h 37 et Frank a déjà envie de quelques cognacs. Ben sûr, c’est ce que Langevin a compris. On comprend pas toujours quand on parle d’une voix trafiquée. Mais ses claviers, ainsi que la voix de Karine Pion, apportent une petite touche de sucre à cette virilité qui suinte de partout. Ça plaît aux filles, nombreuses sur le bord de la scène, à s’exciter tout plein à l’approche de Langevin. Je dis « filles », mais je reconnais là de respectables mères de famille qui lâchent complètement leur fou après une journée de dur labeur!
Les projections sont toujours savoureuses. Les éclairages, toujours aussi apocalyptiques.
Le temps passe si vite quand Robot Lynx dure près de 10 jouissives minutes! Tellement qu’à 22 h 30, quand les lumières se rallument, on trouve que tout s’est déroulé trop vite. Le truck Galaxie, qu’on vient de prendre en plein dans la gueule, roulait à fond de train. De quoi créer une forte dépendance.
Va falloir qu’on y retourne, je pense bien. Ça tombe ben, on a appris le lendemain que le groupe mythique était de retour le 11 février prochain au Grand Salon de l’Université Laval, cette fois accompagné de deux autres machines de rock : Caravane et Gazoline seront aussi de la partie. La meilleure nouvelle? C’EST GRATUIT! Vite, allez récupérer vos billets à la CADEUL, à L’Anti ou chez EXO!
PONI
L’avantage d’ouvrir pour un groupe comme Galaxie, c’est que devant toi, t’as un parterre rempli de mélomanes, alors, tu fais ton truc pis les gens vont t’écouter. D’entrée de jeu, les gars de PONI annoncent que ça va être « relax » (symbole international du show qui va brasser en tabarslack). Je me frotte les mains de bonheur. Le groupe de Montréal originaire du Lac sonne tout à fait stoner bleuet. À la deuxième chanson, je regrette déjà d’avoir oublié mes bouchons dans mon sac photo. La foule, qui entre encore pendant la prestation, est littéralement enterrée par le groupe. YES, me dis-je! Un groupe qui IMPOSE le respect! À la troisième chanson, ceux qui racontaient leurs vies se taisent, écoutent et acclament les gars. Les têtes hochent dans toutes les directions et votre pas très humble serviteur est déjà content de son investissement. Et que le grand Cric me croque si ces gars-là n’ont pas un incroyable sens de la mélodie! Il a dû se vendre quelques vinyles à l’entracte! Formidable mise en bouche!
C’est devant un public conquis et plus qu’enthousiaste que le groupe Raton Lover s’est produit au Cercle jeudi soir. Accompagnés de leur fidèle mascotte Bruno S., Fred, Simon, Guénard, Martin et Eric étaient visiblement très heureux d’être présents pour rocker la casbah.
Et ils ont rocké la casbah.
Du nouveau matériel qui aguiche
Raton Lover a offert une prestation solide et bien sentie en plus de nous présenter du nouveau matériel. Les gars ont d’ailleurs entamé le concert avec Average Guy et Mr. Wright, deux chansons rock qui ont donné le ton à cette soirée festive. Les chansons tirées de l’album éponyme ont fait danser et chanter le public jusqu’au deuxième rappel où la salle a entonné en chœur l’hymnique Feu de paille. Très beau moment qui confirme le pouvoir rassembleur de la musique. C’est toutefois grâce à Traverser novembre et Le sens du vent qu’on découvre de nouvelles chansons abouties aux mélodies accrocheuses qui rappellent, à quelques égards, la sonorité de Wilco. C’est très prometteur pour le prochain album qui sera à surveiller dès sa sortie.
Pourquoi pas dans mon char?
Un des moments forts du concert a eu lieu lorsque le groupe a joué la version francophone de la chanson Why don’t we do it in the road? des Beatles. On a alors compris qu’on avait à faire à des musiciens chevronnés qui connaissent la scène et qui savent plaire à son public.
Party de chalet
Sur la scène, les musiciens s’échangeaient les instruments, faisaient des blagues, sollicitaient régulièrement le public créant ainsi une ambiance conviviale où tous se sentaient à l’aise de danser et de chanter. On avait rapidement l’impression d’être dans un party de chalet et Raton Lover était là pour faire lever la fête avec son rock. Simon Lachance a réussi à entretenir un dialogue avec la salle qui embarquait sans broncher. C’est d’ailleurs la force de Raton Lover; établir une proximité avec son public. Somme toute, les deux parties ont passé un beau moment et n’est-ce pas là l’ultime but d’assister à un concert?
Mardi dernier, après un lancement fort réussi à Montréal, Maude Audet lançait son deuxième album Nous sommes le feu à Québec dans le cadre des Lancements de la Ninkasi. À en juger par le nombre de spectateurs présents, le lancement était fort attendu.
Accompagnée du géant Navet Confit à la basse et de Mathieu Vézio à la batterie, Maude avait l’air toute menue derrière sa Gretsch! Même dépouillées du violoncelle, de l’orgue, du piano (et des castagnettes), les chansons de Nous sommes le feu interprétées mardi prenaient sans peine leur envol. Ne reste plus qu’à espérer quelques spectacles en formation complète, auxquels nous nous ferons un devoir (et surtout un plaisir) d’assister.
On a pris quelques photos de la soirée et du magnifique rideau doré (une touche digne de cette fine créatrice d’ambiances au théâtre). En voici quelques-unes des plus belles :
Avec une série de morts et de résurrections sous la cravate, c’est finalement au sommet de sa forme qu’a pris place, et ce pour un troisième soir consécutif, devant un Palais comble, le Roi Écarlate. Il n’y avait pas que des fans purs et durs de musique progressive pour célébrer le retour de King Crimson à Québec, car l’assistance semblait manifestement issue de tous âges et milieux. Le groupe n’a pas tardé avant de faire déferler la musique cette dernière, après un réchauffement presque digne de l’orchestre symphonique, et sous un éclairage du type qui sied à celui-ci à merveille de surcroît. L’emballage visuel est d’une sobriété extrême, de même que la performance elle-même, outre l’aspect musical sur lequel tout le monde se concentre, le concert n’allait être ponctué d’à peu près aucune intervention parlée des protagonistes. Malgré cela, on voyait tout de suite qu’on s’était embarqués dans une aventure assez phénoménale, juste à voir la manière dont la scène était occupée par l’instrumentation impressionnante. Derrière une première ligne d’artillerie lourde formée de trois batteries bleues de marques différentes arborant l’illustration de cyclope de la tournée The Elements, on trouvait un guitariste-chanteur, le nouveau venu Jakko Jakszyk et un saxophoniste/flûtiste, le vétéran Mel Collins, en plus du prolifique duo formé de Tony Levin et Robert Fripp. Après un traditionnel 3-2-1-2-3 les premières notes du titre Lark’s Tongue in Aspic se sont fait entendre. Durant la pièce instrumentale, on a eu droit à un petit solo de saxophone soprano qui a fait quelques clins d’oeil à des pièces plus jazz avant de faire un très bref clin d’oeil à l’hymne national français, « la Marseillaise », probablement en hommage aux victimes de la tragédie parisienne du 13 novembre dernier. Comme les deux soirs précédents, ce n’est qu’avec le second titre qu’apparaît le vocal, l’excellente et frénétique Pictures of a city, tirée de In the wake of Poseidon, un album du début de leur catalogue, début sur lequel le groupe avait promis de mettre le point focal. La voix du chanteur est peut être parfois légèrement vacillante, mais elle demeure toujours juste et rappelle admirablement bien celle du chanteur des débuts de KC, Greg Lake, aussi juste que l’interprétation faite de main de maître par l’ensemble des musiciens réunis sur scène. Les batteurs Bill Rieflin, Gavin Harrison et Pat Mastelotto s’en donnaient à coeur joie pour réinterpréter ce classique, avec une stratégie qui les suivra toute la soirée: soit ils sont trois à jouer en bonne partie en synchro, soit ils complètent l’un l’autre des roulements amorcés ailleurs, faisant passer d’un côté à l’autre de la scène de séquences de coups sur les peaux et les cymbales, soit ils se séparaient le travail, un pouvant être soliste surtout occupé aux tambours et un autre, en appoint, qui se concentre sur un jeu entièrement constitué de cymbales, soit enfin, seulement deux batteurs nourrissent la section percussion alors que le troisième, celui du centre, se concentre sur les touches du clavier lorsque les pièces font appel à cet instrument. En général, ils créaient un effet polyphonique de par la manière dont ils occupaient l’espace sonore, la salle du Palais Montcalm s’y prêtait d’ailleurs admirablement bien, et un effet polyrythmique, avec de nombreux rythmes venant entrer en collision.
Tranquillement, la machine de guerre se réveille et les batteurs commencent à prendre plus de place dans le produit final, surtout avec les pièces conçues pour les mettre en valeur et les transitions qui arrivent rapidement, mais aussi déjà dans l’interprétation de la pièce assez kaléïdoscopique tirée de l’album du même nom, The ConstruKction of Light. Une pièce de batterie qui commençait ensuite impliquait que chaque batteur aie deux baguettes dans chaque main, pour un total de douze baguettes servant à martyriser tambours et cymbales. On arrivait à certains moments à y ajouter une dissonance qui créait un effet free avec les multiples rythmes qui se chevauchaient, mais le bassiste Tony Levin gardait toujours le cap au beau milieu du chaos, changeant d’ailleurs fréquemment d’instrument pour s’adapter aux divers morceaux choisis. L’ensemble était à la fois capable d’une finesse aussi adroite que subtile et de produire à d’autres moments des sons tonitruants. Le trio de nouvelles pièces s’est conclu avec un blues un peu étrange, qui jurait un peu avec les autres titres mais qui gardaient tout de même leur dynamisme et leur force de frappe, conservant mon intérêt malgré mon inimitié pour le blues en général, un genre dont je trouve généralement les canons artistiques trop présents au fil des occurrences. Les délires du saxophone venaient s’ajouter comme en bonus pour que la pièce ne vienne pas attaquer mon enthousiasme. Je constatais aussi au fil des morceaux que leur musique avait très bien vieilli et qu’elle était toujours actuelle, certains éléments pouvant furtivement évoquer Battles, pour le côté très mathrock, Tame Impala pour le côté psychédélique, certains moments évoquant aussi le pendant stoner du rock psychédélique. Mise à part quelques séquences de flûte traversière, qui nous ramenaient allègrement dans les années 70, sans que ce soit négatif, j’étais surpris de trouver que le reste sonnait très actuel, ce que j’ai apprécié comme une bouffée d’air frais.
Après quelques morceaux plus récents construits ces dernières années pour célébrer le retour sur scène de King Crimson, ils ont à nouveau abordé les premiers chapitres de leur discographie avec une première pièce issue de leur premier disque pour cette soirée, la ballade Epitaph tirée de l’excellent In the court of the crimson king, après un petit silence de circonstance de cinq ou six secondes, qui parût plus long à cause de la charge sonore à laquelle on commençait à s’habituer.Le batteur du centre s’affaire au clavier pendant que les deux autres ne peinent pas trop à garder le rythme de cette pièce plus tranquille. Lorsque la pièce s’est terminée, le groupe a eu droit à une première ovation debout précoce mais justifiée. Ensuite vint un début de morceau où deux des batteurs s’en remettaient plutôt à des percussions spéciales, qui avaient des allures de gamelan, afin de faire une transition ouvrant sur la percutante Easy Money, un autre titre qui nous prouvait que le chanteur était encore tout en voix. Tout au long du concert, les protagonistes laissaient une belle place aux musiciens d’accompagnement, comme au saxophoniste, mais aussi au guitariste d’appoint, qui ne servait pas que de faire-valoir. Levin pris d’assaut le chapman stick muni de ses funk fingers, des extensions de ses doigts dont il se sert pour faire des grooves rapides et précis. Le bassiste, qui aura 70 ans en juin prochain, n’y allait vraiment pas de main morte, c’est le moins qu’on puisse dire. Une seconde ovation debout bien méritée ne s’est pas fait attendre davantage, mais elle fût brève, le groupe enchaînant le titre Starless qui promettait de nous donner des sueurs froides avec son ambiance digne d’un film d’horreur. L’éclairage tourne tranquillement au rouge, un des seuls éléments de mise en scène intégrés au spectacle, mais avec un effet intéressant, passant du rose d’abord au rouge feu ensuite, valant au groupe une troisième ovation debout, moins précoce cette fois comme c’était la « fin » du concert.
Après quelques minutes d’applaudissement offerts par la foule apparemment ravie de son expérience, et une scène déserte qui nous ramenait les deux pieds sur terre et nous rappelait que le concert tirerait bientôt à sa fin. Les musiciens ont repris place sur scène et les batteurs ont relancé les festivités avec une portion où leur jeu de batterie prenait des allures de chorégraphie, tant il était beau de voir leurs mouvements respectifs se côtoyer et s’enchaîner dans une tempête de bras agités. Après ce titre,Vint enfin le temps où le groupe allait offrir au public les titres promis, soit la dernière et la première pièce du premier album paru il y a 46 ans, In the court of the Crimson King, respectivement la chanson titre et la pièce qui est probablement la plus emblématique du groupe, 21st Century Schizoid Man, que même Kanye West s’est permis d’échantillonner sur Power, c’est tout dire. La foule chanteur en choeur les lignes de chorale du premier titre, interprété magnifiquement, le troisième batteur, celui du centre, délaissait à nouveau les peaux pour les touches du clavier, comme chaque fois que le groupe jugeait bon d’avoir recours au synthétiseur pour élargir son arsenal sonore. Avec le retour de la flûte traversière, on se croyait vraiment revenus à la belle époque du progressif et ça laissait toute la place à des grooves méticuleusement montés par Levin, au lieu des sections plus frénétiques de la majorité du répertoire conçu avec Levin dans les années 80. Quand la pièce In the court s’est achevée, on savait que le roi n’avait pas dit son dernier mot et que le titre 21st allait enchaîner, et ce fût bel et bien le cas, après quelques secondes de grognements sourds et mystérieux qui permettaient au début très percutant de la pièce de rompre le mystère et de prendre les tympans d’assaut avec un véritable mur de son faisant la part belle aux agréables dissonances du morceau choisi pour clore les festivités. Le saxophoniste s’époumonait et contribuait allègrement à l’ambiance sonore, avec un dernier solo assez énergique qui a précédé des solos de batterie.
L’énergie du groupe ne réside pas dans leur enthousiasme à prendre la scène, et si c’est le cas, cet enthousiasme ils ne le partagent que rarement. L’économie des mots étant à peu près absolue, elle constate de manière virulente avec la générosité de la performance dans son aspect musical. Le seul moment où on a pu voir quelque chose comme du bonheur, c’était dans le gros sourire de Tony Levin qui, s’apprêtant à quitter la scène avant le rappel, prenait des photos de l’assistance qui s’était levée pour la troisième fois pour ovationner le groupe légendaire. Avec des titres soigneusement choisis, une instrumentation aussi atypique que percutante, une interprétation techniquement impeccable et malgré tout fort sentie, tous les éléments étaient réunis pour faire de la visite de King Crimson au Palais Montcalm un franc succès. La très généreuse ovation accordée après le rappel, alors que les techniciens s’affairaient déjà à remballer le matos, prouve que son passage a été plus qu’apprécié par les gens réunis sur place pour l’une et-ou l’autre de ces trois soirées de musique précieuse comme un butin royal.
Un vendredi 13 très rock au Bal du Lézard, effectivement, avec Prieur&Landry et Bronco. Il faisait chaud à Limoilou.
PRIEUR&LANDRY
C’est Prieur&Landry qui ouvre le show. Un amalgame parfait entre stoner et blues. Les gars sont deux dans le groupe, mais les gars sont vraiment intenses (surtout Eliot, le drummer, vous irez voir les photos). Ils transmettent rapidement leur énergie au public. Après les avoir découvert au SPOT cet été, j’adore les voir en spectacles. Leur musique « rentre », on ne peut pas dire autrement. Arrête de niaiser pis va écouter leur son sur Bandcamp.
BRONCO
Quand Bronco monte sur le stage, le Bal est rempli et prêt à les écouter. Le band a une vibe de rock pure : leur musique, leur look et leur attitude. On voyage entre un rock très propre et un son plus trash pendant le spectacle. On en a parlé plusieurs fois de Bronco sur écoutedonc.ca, mais je tiens à dire que Gab Bégin, elle rocke comme t’as jamais vu. Elle l’a, pis on voit qu’elle est passionnée par la musique. Ça se sent, pis elle le transmet merveilleusement bien à son public. Et le reste du groupe ne laisse pas sa place non plus; les gars ont l’air de tripper, et ils sont le fun à regarder. Fait que prochaine fois que t’as le goût de mettre ton jacket de cuir, va voir Bronco pis va rejoindre les autres rockeurs de la ville.
Le 16 octobre dernier, le groupe rock progressif montréalais Lakes of Canada, composé de Jake Smith, Sarah Morasse, Conor O’Neil, Tim Dobby et Greg Halpin, sortait l’album Transgressions. Un album qui, à la première écoute, me semblait tout droit sorti d’une comédie musicale sombre, avec un style rock des années 80, mis à jour avec les styles et technologies d’aujourd’hui.
Je dois vous dire qu’à la sortie d’un album, j’aime toujours y aller au « feeling » et ne pas me renseigner sur ce que je m’apprête à écouter. Dans ce cas-ci, j’ai eu une belle surprise en creusant dans les informations sur l’album après quelques écoutes. Tout un concept est rattaché à la démarche artistique de cet album. En effet, ce deuxième opus, écrit par Jake Smith, est inspiré du roman The Handmaid’s Tale que Jake a trouvé dans les choses de sa mère suite à son assassinat en 2010. Vous comprendrez donc que c’est sombre et théâtrale avec des thèmes comme la mort, la disparition et l’égalité.
C’est un album de 12 pièces pour les curieux mélomanes et pour les créatifs qui veulent se laisser emporter dans un monde quasi fictif et sombre.
*Ils seront en spectacle à La Shop du Trou du diable le 14 novembre prochain
Le 29 octobre dernier, le Café Frida faisait son premier spectacle dans son magnifique local au bout de la rue des Forges, au centre-ville de Trois-Rivières. Pour l’occasion, la formation Big Brave est venue offrir une prestation à couper le souffle. Le succès de cette première soirée de spectacle risque d’être garant des autres spectacles prévus dans les prochains mois (programmation dévoilée un mois à l’avance environ sur la page Facebook du Café Frida).
C’est avec une excitation immense que je m’apprêtais à voir pour la 3e fois l’un de mes groupes montréalais favoris dans une nouvelle place qui a ouvert ses portes l’été dernier. Tous les astres étaient alignés et je n’étais pas la seule à être aussi enthousiaste. La place s’est remplie assez rapidement et vers 22h la prestation a débuté.
Sous une ambiance de lumières rouge et bleu et avec des concepts d’éclairages faits à la main, en temps réel, les membres du groupe se sont donnés plus que jamais pour offrir l’expérience ultime au public, qui était bien entassé dans la place.
Fidèles à eux-mêmes, ils ne se sont pas contentés de jouer de leur instrument; ils les ont incarnés avec passion et plaisir et ils ont transpiré leurs émotions à travers les notes de guitare, les cris ou les coups sur la batterie. Un court spectacle, qui me vide de toute mon énergie négative et qui me fait vivre autant d’émotions, j’en prendrais tous les jours.
Un spectacle de Big Brave c’est une thérapie en soi et je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter le vinyle pour faire durer le plaisir.
Avec toutes les sorties du mois de septembre, quelques albums sont passés, bien malgré nous, sous notre radar, mais c’est aujourd’hui qu’on se reprend !
L’album Bave de robots, de Les conards à l’orange, est paru le 3 septembre dernier. C’est le 3ème album en 14 ans pour le groupe.
Avant toute chose, il faut comprendre que le rock, ce n’est pas mon premier amour, mais quand on écoute cet album, on oublie les préjugés et les idées préconçues; on écoute, tout simplement. On y retrouve une ligne directrice donnée par le rock, mais l’album arbore aussi des allures de reggae et de punk.
Ici, je n’ai pas envie de vous énumérer les particularités de chaque pièce. J’ai plutôt envie de vous parler de mes impressions générales au fur et à mesure que j’écoute l’album.
Clairement, c’est un album qui nous fait nous questionner, tant sur nos habitudes, sur notre regard sur la société que sur nos actions envers les autres. C’est un album qui nous rappelle la légèreté de la vie, mais qui propose aussi un positionnement sur les agissements et les décisions en tant que société. L’apparition des cuivres sur quelques pièces est très agréable pour les oreilles et cela vient ajouter une belle finition.
C’est ce qu’on peut appeler un album engagé, mais on se sent inclus dans ce qui est dit et c’est ce qui fait que l’album m’a rejoint et que je l’ai apprécié.
Je pense que c’est un album qui interpelle un peu tout le monde par sa simplicité et par ses textes tout aussi engagés que légers. Pour moi, l’album Bave de robots fût une grande et belle découverte.
En passant, pour ceux qui se le demandent, le titre de l’album (bave de robots) veut dire «parler pour ne rien dire».
Des musiciens super tight. Une chanteuse aussi charismatique que féline. Des maudites bonnes chansons. Un dispositif scénique d’une redoutable simplicité. Un public conquis d’avance. Tout était en place pour une soirée mémorable.
Après avoir fait tourner quelques têtes avec un excellent EP, puis montré l’étendue de leur talent avec Basement Confessions, leur premier album paru il y a à peine quelques jours, les membres de Whisky Legs sont débarqués sur la scène d’un Petit-Champlain bondé comme des conquérants qui rentraient à la maison.
Il n’a fallu que quelques secondes à Maude Brochu, Pascal Denis et Guillaume Méthot (accompagnés par l’excellent Guillaume Tondreau à la basse) pour mettre le feu au parterre, qui s’est rapidement propagé au balcon.
Évidemment, Maude Brochu ne perd pas une seconde pour convaincre les trois ou quatre personnes dans la salle qui ne la connaissaient pas encore. Que ce soit par sa voix qui possède un registre incroyable, passant des graves aux aiguës sans effort apparent, chantant aussi bien le blues que la s’il, ou par son attitude féline, alors qu’elle se déplace à pas feutrés (et pieds nus) sur les tapis qui ornent la scène, Brochu attire l’attention.
Un autre qui attire beaucoup l’attention, c’est le guitariste Guillaume Méthot. Le blues coule dans les veines de ce jeune homme et il l’a démontré à plusieurs reprises avec quelques solos bien sentis. Ce n’est pas tant sa maîtrise de l’instrument qui impressionne (et elle impressionne beaucoup) que l’émotion qu’il insuffle à son instrument qui, lui aussi, chante avec plein de soul.
De son côté, Pascal Denis joue peut-être un rôle plus effacé, mais non moins important. En plus de battre la mesure avec une précision d’horloger, Denis se charge de la plupart des chœurs. Il lui arrive même de prendre les devants au chant! Et puis il fallait le voir faire ce solo de batterie complètement fou où il s’est levé et a parcouru la scène en tapant sur tout ce qu’il voyait avec ses baguettes!
Du côté des chansons, le groupe nous a surtout offert les pièces de Basement Confessions, mais il n’a pas hésité à nous présenter quelques reprises (une Hold On inspirée, puis une spectaculaire Piece of My Heart qui a dû plaire à Janis là-haut.
Pour ne pas nous distraire de l’essentiel, on a misé sur un dispositif sobre : un mur blanc en arrière-scène qu’on colorait au gré des chansons, des gros projecteurs qui éclairaient magnifiquement les musiciens et des tapis pour le confort de nos amis.
En regardant Whisky Legs s’exécuter, j’ai tout de suite pensé à cette extase que j’ai vécue à Bonnaroo la première fois que j’ai « vu » Britanny Howard et ses comparses d’Alabama Shakes, ou lorsque je me suis laissé charmer par Tedeschi Trucks Band à ce même festival. Ce groupe a le Sud dans le sang et il n’est pas interdit de croire qu’avec un peu de chance, le Sud va bientôt l’avoir dans la peau.
Whisky Legs retourne au Théâtre Petit-Champlain le 30 décembre prochain. Les billets vont s’envoler rapidement. Avec raison.