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    [FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC] Compte rendu, jour 8

    Huitième journée du FEQ. Il y en avait pour tous les goûts. Du rap sur les Plaines. Du folk au Pigeonnier et au Petit Impérial. De la pop féminine à l’Impérial. Du world à Place d’Youville et un truc indéfinissable, mais ô combien délicieux, au Cercle.

    Le Couleur

    Le Couleur - Photo : Marion Desjardins
    Le Couleur – Photo : Marion Desjardins

    Quand je suis arrivé à l’Impérial, la prestation était déjà bien entamée. Laurence Giroux-Do avait déjà conquis le parterre de l’Impérial (qui n’était pas encore trop rempli) et avec ses musiciens, elle faisait danser la foule avec entrain. La synthpop aux accents disco du groupe fonctionne à merveille, surtout dans des moments forts comme Voyage amoureux ou la finale endiablée de Club italien. Délicieux. Accent français. En français!

    ♥♥♥

    La Bronze

    La Bronze - Photo : Marion Desjardins
    La Bronze – Photo : Marion Desjardins

    Mais voyons, toé, c’est quoi cette petite boule d’énergie adorable-là? Nadia Essadiqi entre en scène avec une énergie et une présence scénique déroutantes! Y’a pas que son attitude qui est unique, La Bronze a un son qui lui est propre, une pop aux accents rock, très rythmée (Nadia ne se gêne pas pour taper du tambour à chaque occasion), une voix à la fois douce et puissante, capable de nous chatouiller comme de nous faire vibrer, des textes qu’on peut écouter tout en dansant, des interventions rigolotes qui n’enlèvent rien à la musique. ET C’EST EXCELLENT! Facile de faire de la pop, ça l’est beaucoup moins d’en faire de l’originale qui se démarque. Ça, La Bronze le fait avec brio. Et sa reprise de Formidable, de Stromae? Droit au coeur.

    ♥♥♥♥

    Lights

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    Lights : Photo – Marion Desjardins

    Elle a été sacrée découverte de l’année en 2009 aux prix Juno et franchement, Valerie Anne Poxleitner semble enfermée dans cette période. D’un côté, la réaction du public à l’arrivée de Lights est sans équivoque : elle était fort attendue et les fans avaient hâte de danser avec la jeune femme. Public très enthousiaste, donc. On comprend un peu pourquoi pendant les premières chansons, où Lights propose une synthpop fort vitaminée, entourée de son band fort professionnel (mais plutôt effacé). C’est après que ça se gâte pour votre serviteur : les chansons se suivent et se ressemblent. Et elles ressemblent beaucoup à ce qu’on pouvait entendre à la fin des années 2000 du côté pop. On pense trop facilement à Emily Haines et à Metric. C’est un peu dommage, parce que Lights maîtrise tout le reste : la voix, la mélodie, la présence scénique, tout y est. En même temps, on ne peut pas le nier, on a tapé du pied pendant l’ensemble de la prestation, même si on a manqué le rappel pour pouvoir avoir une bonne place pour ce qui allait suivre.

    ♥♥♥

    Lemon Bucket Orkestra

    Lemon Bucket Orkestra - Photo : Jacques Boivin
    Lemon Bucket Orkestra – Photo : Jacques Boivin

    AH! Comme si j’allais les manquer une fois de plus! L’ambiance était déjà à la fête 20 minutes avant le début du spectacle! De fort jolies jeunes demoiselles avaient transformé le parterre du Cercle en piste de danse et se laissaient transporter par les airs balkaniques du DJ. À 23 h 30, la formation monte sur scène. OUF, ÇA FAIT DE LA PLACE SUR LE PARTERRE! Voyez-vous, Lemon Bucket, ce sont quinze personnes sur scène. QUINZE! Et un seul mot suffit pour décrire leur musique : DÉJANTÉE. Plus sérieusement, il règne un très joyeux bordel sur la scène quand le groupe joue ses pièces métissées qui mélangent klezmer, fanfare, folk, punk et on ne sait combien d’autres éléments! Tuba, trompettes, saxo, trombone, violons, tambours, accordéons, guitares, difficile de faire plus déjanté. Y’a même une danseuse du ventre! L’ambiance au Cercle était survoltée et on n’a aucun mal à comprendre pourquoi. Le tout s’est terminé sur le parterre (plutôt qu’à l’extérieur, comme la dernière fois, un geste qui a coûté 900 $ d’amende), dans une folie indescriptible.

    Une folie trop rare.

    ♥♥♥♥

    Bernard Adamus

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    Bernard Adamus – Photo : ecoutedonc.ca/archives

    (par Julien Baby-Cormier) C’est devant un beau parc de la francophonie rempli que Bernard Adamus a pu présenter avec ses superbes musiciens (Philippe Legault au sousaphone est spécialement impressionnant) un spectacle qui avait presque l’allure d’un best-of tant ses deux premiers albums sont remplis de classiques. Outre une version très estivale de Brun, Adamus a enchainé ses classiques dans leurs atours originaux. Il a aussi entonné sa nouvelle (et légèrement impertinente) chanson Hola les Lolos et surtout une surprenante et réussie version de Faire des enfants de Leloup. Coup de circuit. Gros coup de coeur pour son rappel qui débute par une puissante Rue Ontario avant de nous prendre par le coeur avec Le Scotch goûte le vent et 2176; cette dernière jouée en solo devant une foule en extase qui aura sans aucun doute passé une superbe soirée. Terminer cette soirée avec deux ballades était un habile pari alors que l’ensemble du concert a été performé le pied au plancher. Même avec une voix légèrement cassée, Bernard aura prouvé la pertinence de lui offrir le Pigeonnier. On attend la suite avec impatience; son nouveau disque devant atterrir sur nos tables tournantes fin septembre.

    ♥♥♥♥

    Samian

    Festival international d'ete de Quebec 2015 Photo: Renaud Philippe www.longsho.com www.renaudphilippe.com
    Samian – FEQ 2015 Photo: Renaud Philippe

    (par Alice Beaubien) « Je suis un représentant des premières nations » a déclaré plusieurs fois le métis algonquin. Malgré une petite foule, on a pu apprécier un hip-hop propre avec pas mal de scratchs, typique des années 90 et une belle aisance de la part de son DJ. Avant qu’il entonne son « Rap & Roll » sur « Les miens », il rappelle les difficultés des jeunes autochtones et le fait qu’il soit fier d’être maintenant cité dans les livres d’histoire. L’artiste engagé a livré une belle prestation sans grosse folie. Belle voix également de sa choriste, un peu timide, Esmeralda.

    ♥♥♥

     

    De La Soul

    FEQ 2015 jeudi 16 juillet
    FEQ 2015 jeudi 16 juillet – Crédit : Philippe Ruel

    (par Alice Beaubien) B-A-V-E-U-X cette expression est la meilleure pour définir la prestation de De La Soul hier soir. « Who’s got between 16 and 21? Well, you will have a lesson of Hip Hop» «Who are these people? -en désignant la zone avant-scène, ou celle du casino – The cool people? And overthere The party people?! I’don’t understand that’s shit» s’exclamaient Dave ou Maseo à la foule. Les coquins ont balancé leur  vibration  avec brio, alternant toutes les influences musicales (funk, soul, rap, rock) du Hip-Hop. Ça lève, ça shake, ça brasse en titi. Ils repartent avec une petite déception dans les yeux, on voyait que la foule ne les satisfaisait qu’à 80 %. Gros bémol : l’entrée en scène, au FEQ on commence à l’heure, pis un DJ qui peine à démarrer son set-up avec l’entrée tardive des MCs, c’est un peu la loose.

    #AliceSeLâcheAvecLesExpressionsFamilières

    ♥♥♥♥

    IAM

    IAM FEQ 2015 Photo: Renaud Philippe
    IAM – FEQ 2015 Photo: Renaud Philippe

    (par Alice Beaubien) Bien que Française, je connais très mal IAM, à l’heure de leur apogée j’apprenais les multiplications… Séance de rattrapage donc en compagnie de mes demi-frères trentenaires qui entonnaient avec joie les paroles des rappeurs marseillais. Cependant, le changement de rythme entre les deux parties était pesant, le rap d’IAM est lourd et engagé contrairement à la folie du groupe précédent, il fallait attendre trois chansons avant d’être vraiment dedans. Cette erreur rappelle celle de l’année dernière avec les DEAD OBIES en première partie et en seconde Manu Militari au parc de la Francophonie, pas le même beat et la même énergie. Les vieux rappeurs sont assez statiques aussi sur scène, ils ne vont pas de long en large de la scène comme a pu le faire papi Jagger la veille. Saïd fait quelques moves de danse, mais sans plus on aurait pu deviner de la colle sous leur semelle. L’éclairage n’a pas mis non plus les quatre membres en valeur. Des fans m’ont affirmé qu’ils avaient chanté pas mal de titres phares, les flows sont pas mal, le beat aussi. Chapeau pour la mise en scène de « L’empire du côté obscur », avec une voix de Dark Vador qui annonce la chanson et la petite bataille de sabres lasers. Vers la fin, on a eu la joie de voir les membres se vêtir avec des lunettes de soleil et faire des pas pour Danse le MIA et impossible de partir sans chanter Petit frère titre culte du groupe avant de repartir en s’exclamant « On revient quand vous voulez ! ».

    ♥♥

     

    Jacques Boivin

    17 juillet 2015
    Festival d’été de Québec, Festivals
    De La Soul, Festival d’été de Québec, IAM, La Bronze, Le Couleur, Lemon Bucket Orkestra, Les Plaines, Lights, Samian, Scène Bell
  • Critique : Samian – « Enfant de la terre »

    Critique : Samian – « Enfant de la terre »
    Samian Enfant de la terre (7ieme ciel)
    Samian
    Enfant de la terre (7ieme ciel)

    Après deux albums coups-de-poing, Samian se serait-il assagi? Il nous avait bien livré une Plan Nord incisive, mais le premier extrait de son troisième opus, la pièce-titre Enfant de la terre, montre un guerrier beaucoup plus doux. On peut comprendre avec les événements qui se sont succédé ces dernières années : après le tourbillon entourant son deuxième album (l’excellent Face à la musique), le rappeur avait besoin d’une pause. Burn-out. Comme un malheur n’arrive jamais seul, son père est emporté par le maudit crabe, le cancer. Samian est venu à un cheveu de ranger les armes et d’abandonner le combat.

    Heureusement, il ne l’a pas fait. Il a repris des forces, physiquement, mentalement et spirituellement, et il est retourné en studio où il a enregistré Enfant de la terre, ce troisième album qui semble à la première écoute respecter le cliché selon lequel le troisième album est celui de la maturité.

    Pourtant, après quelques écoutes plus attentives, on n’a pas l’impression que Samian était tout à fait prêt à sortir cet album. On sent qu’il veut aller ailleurs, qu’il veut aller plus loin que le rap qu’il nous a offert par le passé, mais qu’il se retient en raison de ce fardeau qu’il s’efforce de porter. Par exemple, il avait déjà une excellente diction qui allait comme un gant à sa voix grave et virile, mais on dirait que pour que son message dépasse ses seuls fans, il s’efforce de bien perler, voire de perler, ce qui est souvent très agaçant.

    Je ne parlerai pas des deux pièces de rap chrétien, parce que même si je ne crois pas en ce Dieu, on sent le rapport que Samian entretient avec celui-ci. On sent les valeurs positives, on sent la persévérance. Je respecte tant qu’on n’essaie pas de me l’entrer de force dans la gorge. Heureusement, Samian ne joue pas aux évangélistes.

    Si certaines pièces semblent avoir été écrites sur le pilote automatique (J’ai besoin), on sent, à la deuxième partie de l’album (plus particulièrement à partir de l’interlude où son complice de toujours, DJ Horg, lâche son fou), que Samian avait encore beaucoup de choses à dire, que le guerrier n’était pas loin derrière l’homme doux et mature qu’il est devenu.

    Tout d’abord, il y a REZ, le coup de poing dans la face au rythme ensorceleur et au refrain accrocheur et fédérateur. Ça va crier « C’EST FUCKING REZ! » chez les Autochtones, je vous le garantis! Samian y est à son meilleur, les phrases-chocs remplies d’images se succèdent l’une après l’autre. Ensuite, il y a cette version acoustique de Plan Nord, qui demeure un rap, mais qui s’approche du slam tout en nous forçant à écouter le message, qui est fort important, qu’on soit d’accord ou pas avec celui-ci. On est très loin du « c’est vendredi soir, qu’est-ce qu’on porte » qu’on nous balance sans arrêt à la radio. Ekuen Pua (qui veut dire Ainsi soit-il en ilnu), de son côté, est une relecture de l’hymne innu composé par Philippe McKenzie.

    Samian se livre ensuite sur À coeur ouvert et Lettre à Dieu, deux pièces qui mettent la table pour la dernière pièce de l’album et qui semblent marquer la fin d’un cycle.

    Car voyez-vous, sur Blanc de mémoire, Samian ne rappe plus. Il slamme. Comme Grand corps malade. Avec le même talent. La même simplicité, la même efficacité. Tout à coup, cette diction qui nous agaçait un brin au début de l’album devient essentielle. Il y a dans cette pièce de sept minutes et demie (qui semble en faire le tiers) suffisamment d’émotions pour meubler un album complet. Il y a toute cette ombre, toute cette violence, qui se transforme lentement en lumière, en espoir, en beauté.

    De quoi verser une ou deux larmes. Tant de tristesse que de bonheur.

    Est-ce là que Samian, le guerrier, se dirige? On le souhaite. Et si Enfant de la terre était un cocon dans lequel on voit Samian se transformer sous nos yeux et nos oreilles? Malgré leurs faiblesses, l’album… et son auteur demeurent essentiels.

    [youtube http://youtu.be/y90CfkyjGq8&w=480]

    [usr 7]

    Jacques Boivin

    5 août 2014
    Albums
    7/10, 7ieme Ciel, Enfant de la terre, Samian

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