Après cette première journée très chargée, nous sommes de retour sur l’île Sainte-Hélène pour le deuxième jour du festival Osheaga. Voici un petit itinéraire de notre journée de concerts très chargée.
Tout de suite après être entrée sur le site, nous irons en direction de la scène Vert pour voir notre québécois Bernhari. Pendant 30 minutes, il tentera de charmer le public d’Osheaga avec les mélodies de son premier album éponyme. Nous devrions le rencontrer tout de suite après sa performance pour récolter ses impressions et lui parler de son parcours de l’année 2015. On s’en reparle bientôt!
La première carte blanche de l’histoire d’Osheaga aura lieu à 14h00, encore une fois sur la scène Verte, avec notre Karim Ouellet national. Avec plusieurs invités, dont Ariane Moffat, Loud Lary Ajust, Claude Bégin et bien plus, ce cinquante minute s’annonce fort en émotion. Nous allons ensuite courir vers les scènes principales pour en manquer le moins possible de la performance de Young The Giant à 14h50. Pour avoir vu le groupe dans une forme moyenne l’an dernier au FEQ, je m’attend à une meilleure performance cette année à Montréal. Leur deux albums sont excellents et leur musique énergique devrait faire bouger la foule.
Sans bouger, nous irons voir la sublime et talentueuse St.Vincent à 15h40. Le blogue écoutedonc.ca étant énormément
fan de la chanteuse, je me dois d’aller la voir en concert pour une première fois. Selon mes lectures, avec son album éponyme, cette artiste est au sommet de sa forme et elle sait rocker une grande scène. Je suis très curieux de voir cela. Si jamais vous êtes plus branchés rap, Action Bronson sera sur la scène Verte en même temps.
Direction scène Verte pour voir la représentante de la France Christine & The Queens à 16h50. Sensation mondiale, la pop d’Héloïse Letissier, de son vrai nom, a su conquérir le monde en si peu de temps. Son album Chaleur Humaine fut très bien reçu l’an dernier. Avec un Métropolis complet lors du dernier festival Montréal en Lumière, il risque d’y avoir une grande foule pour ce numéro mélangeant théâtre et musique. Par contre, avec Milky Chance sur la scène principale, la foule pourrait être plus petite que prévu, car les deux Allemands risque d’attire une énorme foule si l’on se fit à l’édition 2015 du Festival d’Été de Québec.
Alvvays, une de mes belles découvertes de l’année, sera sur la scène de la Vallée tout de suite après Christine & The Queens. Le groupe canadien a fait plusieurs festivals cette été, dont un performance épique au festival Glastonbury, revient à la maison avec un show à Osheaga. Avec un seul album à leur actif, les cinq membres du groupe font dans l’indie-pop qui s’écoute comme du bonbon. À ne pas manquer.
Interpol ou Nas? Le dilemme semble être cruel pour plusieurs festivaliers selon les commentaires sur les réseaux sociaux. Pour moi, le choix est simple je choisi le rappeur. Pourquoi? Parce qu’Interpol est loin d’être au sommet de leur forme. Leur nouvelle musique est très ordinaire… et Nas est un rappeur de la vieille époque qui s’est fait discret dans les dernières années. Interprétant principalement Illmatic, sont album le plus célèbre, la performance risque d’être quelque chose d’impressionnant. C’est à 18h15 sur la scène Verte.
Encore un autre dilemme important… Patrick Watson ou Desaparecidos (la bande de Conor Oberst)? Je crois sincèrement qu’avec l’été de Watson (Festivoix, FEQ), il est crucial de voir cet homme sur scène cette année. Vous l’avez vu? Tenter votre chance avec Conor, mais, dans mon cas, je me dois d’aller voir Watson sur la scène principale à 19h20.
Les vétérans de Weezer sont de retour à Osheaga après leur performance de 2010. C’est gars là sont des machines à succès. Parfois super bon sur scène, parfois ordinaire, il n’y a qu’à être sur la scène de la Rivière dès 20h20 pour le savoir. Finalement, nous terminons avec le rappeur Kendrick Lamar. Cet homme a lancé cet année le meilleur album rap depuis My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. Ne faisant pas souvent de tournée, il est impensable de manquer son passage à Montréal cet été. Par contre, si jamais vous allez voir Ariane Moffat sur la scène de la Vallée suivi de Caribou sur la scène Verte, je comprendrais absolument votre point.
C’est quelques heures avant leur spectacle complet à l’Impérial Bell qu’Olivier Langevin, chef de file du groupe Galaxie, nous a accueillis à bras ouverts entre deux tests de son pour répondre à nos questions. Leur plus récent opus, Zulu, est un succès critique et populaire de 2015 au Québec. Il s’est même mérité une note de 90% sur notre site web!
En parlant de ce succès critique et populaire de Zulu, Olivier Langevin est comblé. Il est tellement content que le public ait apprécié cette oeuvre dans laquelle il a mis, avec ces collègues, beaucoup d’efforts. Un succès fort est aussi synonyme de plusieurs concerts. C’est un aspect qu’Olivier Langevin ne néglige pas. Premièrement, monétairement, les concerts sont un bon moyen de soutenir les groupes. Ensuite, il y a la proximité des fans et la réaction de ces derniers aux compositions du groupe. Finalement, il affirme être un gars de studio avant tout, mais il faut bien équilibrer le tout. Seulement du studio, c’est négatif pour un artiste. Il faut aussi faire des concerts, et que le tout s’équilibre. Il est donc très heureux d’être sur la route avec ses comparses de Galaxie en 2015.
Nous avons ensuite abordé le sujet de la pause entre les deux albums (Tigre etDiesel, leur précédent opus est paru en 2011). Olivier Langevin affirme que cette pause a été bénéfique pour que tous puissent se concentrer sur des projets parallèles. Il était, par contre, très clair pour tous les membres que Galaxie n’était pas fini. Ils attendaient le bon moment, et, en 2014, après quelques riffs de guitare ici et là, le moment était excellent. La machine est donc repartie, et Zulu est né, à notre plus grand bonheur.
Maintenant, qu’est-ce qui a influencé l’album? Un peu de tout, mais surtout du blues rock de style africain. En effet, Olivier Langevin, guitariste de la formation, écoutait beaucoup la musique du musicien malien Ali Farka lors de la création de l’album. Il dit ne pas être un énorme fan, mais que les rythmes du chanteur lui ont vraiment inspiré quelque chose. C’est de là que la sonorité africaine est tirée. L’Afrique n’a pas été le seul genre musical dans les oreilles du guitariste. En plus de Farka, l’inspiration est venue de groupe tel que Avi Buffalo, St.Vincent et Ty Segall. Ce dernier a particulièrement été influent lors du processus créatif.
Pourquoi le blues? La réponse est simple selon Langevin. Tous les artistes rock sont, inévitablement, un jour au l’autre, inspirés par le blues traditionnel. Certains groupes seront touchés par ce genre sans le savoir, mais les racines du rock viennent du blues. Il ne faut pas renier ses racines, et c’est dans cette optique que Galaxie a travaillé sur Zulu.
Après avoir fait le tour du dernier opus, nous avons fait un retour en arrière, en 2011. Il y à quatre ans, le groupe était sur la scène du prestigieux prix Polaris. L’album Tigre et Diesel a été finaliste du prix Polaris, et Olivier Langevin en est très fier. Lorsqu’il a appris la nouvelle, il était choyé et enchanté. Par contre, il nous parle beaucoup plus du concert en soi. Il a de très bons souvenirs de cette soirée de concerts à Toronto. Il a adoré prendre part au concert et considère le prix Polaris comme étant un «un très beau concours». Être sur la même scène qu’Arcade Fire et Timber Tibre, c’est difficile à oublier. Malgré le fait que The Suburbs ait remporté le prestigieux prix, Galaxie est conscient que la visibilité de l’événement a été profitable pour eux. Au Canada anglais, à Montréal et dans les médias, le groupe a acquis une renommée incroyable et une belle visibilité. Par contre, en région, le prix étant moins connu, Galaxie n’a pas ressenti un grand engouement.
Étant à quelques heures du spectacle, et finissant un test de son incroyablement fort (et oui, j’avais oublié mes bouchons), nous avons discuté de Galaxie sur scène. Le guitariste décrit la performance du groupe comme étant «torride et dynamique». Il y a des lasers, des effets scéniques et des musiciens incroyablement motivés et contents de performer devant leurs fans.
Qu’est-ce qui s’en vient pour Galaxie post-Zulu? Des concerts, c’est certain. Le groupe a encore un calendrier de spectacles bien garni, avec beaucoup de surprises encore non dévoilées. Il n’y a pas d’album de Galaxie de prévu pour le moment afin de faire suite à Zulu. Étant très évasif sur le sujet, le principal intéressé a quand même mentionné que divers projets parallèles de certains membres du groupe seraient actifs dans les années a venir. Ne pouvant en dire plus, il faudra attendre et voir ce qu’ils nous réservent.
Finalement, ce fut une entrevue très agréable avec un Olivier Langevin très excité d’être en concert dans la ville de Québec. Vous n’étiez pas à l’Impérial Bell et vous vous demandez comment c’est déroulé le concert de Galaxie ? Lisez le compte-rendu du collègue Jacques Boivin juste ici.
C’est aujourd’hui qu’evenko a levé le voile sur la programmation du 10e anniversaire d’Osheaga. Se déroulant du 31 juillet au 2 août au parc Jean-Drapeau de Montréal, le festival saura plaire aux amateurs d’indie-rock. Le festival s’étant bâti une solide réputation au courant des 10 dernières années avec des invités de renom, tels que Eminem et Jack White, il fallait s’attendre à une programmation solide pour leur dixième anniversaire.
On connaissait déjà plusieurs des noms de la programmation 2015 grâce à l’application En Route Vers Osheaga lancé le 18 mars dernier. Aujourd’hui, les têtes d’affiche et quelques autres noms ont été dévoilés. Analysons, en quelques points, cette magnifique programmation anniversaire d’Osheaga.
Les belles prises
Kendrick Lamar
Kendrick Lamar est le rappeur de l’année sans contredit. Il est la coqueluche des médias et des festivaliers de partout dans le monde. Il est en tête d’affiche de Boonaroo et du WayHome festival. Il n’est pas étonnant qu’il soit de passage pour une deuxième fois au parc Jean-Drapeau. Sa dernière performance remonte à 2013, qui est, soit dit en passant, sa seule performance en carrière à Montréal. Son dernier album, To Pimp A Butterfly, ne reçoit que des critiques dithyrambiques. Écoute donc ça ne fait pas exception, son dernier album à reçu une note de 94%! C’est à ne pas manquer!
Viet Cong
C’est au début de l’année 2015 que d’anciens membres du groupe canadien Women ont lancés leur premier album éponyme en temps que Viet Cong. Osheaga, ce n’est pas seulement de grandes têtes d’affiche, c’est aussi la crème de la relève. Viet Cong et leur indie-rock expérimental seront vous ramener aux racines du festival : du rock alternatif à son meilleur.
Florence + The Machine
C’est en 2012 que le public du festival a pu admirer la charmante Florence Welsh pour la première fois sur les planches du festival. Elle avait attiré la plus grande foule du week-end. C’était une performance énergique, généreuse et survoltée. Avec son troisième album qui paraîtra le 2 juin prochain, nous attendons rien de moins qu’une performance enflammée de la chanteuse
St. Vincent
St.Vincent est au sommet de sa forme. 2015 représente la deuxième année de sa tournée promotionnelle de son album éponyme lancé l’an dernier. Son passage au Festival d’Été de Québec l’an dernier avait marqué l’équipe d’Écoute donc ça. Nous sommes don très fébrile de la revoir au Québec! Mettons-nous l’eau à la bouche en nous remémorant son passage à l’Impérial l’été dernier.
Le grain de sel de Jacques : Tout à fait d’accord pour St. Vincent. À l’heure actuelle, elle est dans un état de grâce que peu d’artistes atteignent dans une carrière. Son spectacle est rodé au quart de tour et avouons-le, son petit air de guitar goddess un peu intello est vachement sexy. Je n’ai pas eu la chance de voir Florence + The Machine en 2012. Si je monte à Montréal, je vais avoir la chance de me reprendre. Oh, et ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas entendu parler d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Je sais qu’il y a eu quelques projets solos, mais on dirait bien qu’Alex Ebert a pris un break bien mérité. Jade Castrinos, elle, n’est toujours pas de retour avec le groupe. Curiosité. Et Stromae. Il a beaucoup de succès chez nos amis anglophones, mais ils vont capoter quand ils vont voir l’accueil que Montréal lui réserve.
Pas besoin de vous dire que je suis heureux pour les Stone (Angus et Julia), les Avett (frères), War on Drugs, Father John Misty, Future Islands, Decemberists, Rural Alberta Advantage et autres, mais ils font presque tous les festivals indie cette année, alors il n’y a pas vraiment de surprise ni de gros coup ici. Mais on va être content pareil.
Les coups de gueule
The Black Keys
Probablement le groupe que l’on souhaitait le moins voir sur la programmation. En même temps, c’était prévisible qu’ils soient sur l’affiche, car ils ont participé à trois éditions d’Osheaga, soit 2008, 2010 et 2012. Pourquoi The Black Keys est un coup de gueule? Parce que le duo est trop souvent de passage au Québec! Sans compter leurs trois passages au parc Jean-Drapeau, il ont fait 3 concerts au Centre Bell (2011, 2012, 2014), deux apparitions au Festival d’Été de Québec (2011, 2013) et un concert à Laval en 2013. Il est grand temps que ça cesse.
MilkyChance
Directement venu d’Allemagne, le buzz Milky Chance à envie l’Amérique en entier avec leur vers d’oreilles Stolen Dance. En réalité, ce ne sont que des chansons plutôt fades et sans intérêt… Leur performance en concert semble statique et l’on se demande vraiment ce que ce groupe pop fait sur une programmation indie-rock. Certes, ils sont très populaires, mais très peu talentueux. Ils auraient eu leurs places aux défunts Virgin Radio Festival.
GeorgeEzra
C’est dans le même optique que Milky Chance que nous insérons le nom de George Ezra dans les coups de gueule. Ayant un hit radio à son actif, le chanteur de Budapest saura attirer une foule directement tiré du 96,9 CKOI. Osheaga prend un virage pop depuis 2012, et nous ne constatons pas ce principe. Par contre, il ne faut pas perdre de vue l’aspect alternatif de l’évènement. George Ezra est beaucoup trop radiophonique pour l’événement, un peu comme Vance Joy l’an dernier.
Robin Schulz
Attendons-nous, l’électro à sa place à Osheaga. Par contre, ce n’est pas tous les artistes électros qui devraient pouvoir être sur l’affiche. Au départ, l’électro du festival était composé d’artistes de style PiknicÉlectronic. Robin Schulz est un de ces artistes EDM de style Beachclub ou New City Gas…. Il aurait été beaucoup plus approprié de le signer pour IleSoniq.
Le grain de sel de Jacques : Les Black Keys. Sept fois en cinq ans à Montréal (et Laval). Deux fois à Québec. Mais à chaque fois, il y a du monde. Good for them, qu’on dit. J’ai des gros doutes sur Patrick Watson, qui aura d’ailleurs un nouvel album à défendre. Peut-être parce que je l’ai vu si souvent dans des conditions parfaites et que ça m’étonnerait qu’il s’exécute à la Scène des arbres devant ses 100 plus grands fans. Mais je ne sais pas quelle scène pourrait lui rendre justice à Osheaga.
Les surprises
Nas
Nas est un des artistes qu’on avait rayé de la liste. Depuis quelques années, ses tournées sautaient Montréal systématiquement. Son dernier passage dans le 514 remonte à 2008. Récemment, il a joué Illmatic en entier, sans même penser à venir à Montréal. Il a fait la tournée des festivals l’an dernier (il a même fait Lollapalooza!) et il n’a pas posé le pied au parc Jean-Drapeau. En 2015, il n’a que trois concerts de programmés, dont un à Montréal! En espérant qu’il jouera son album Illmatic en entier, un classique de sa discographie.
Philip Selway
À défaut d’avoir Radiohead sur l’affiche (noté que l’organisation essaie chaque année de les signer), Philip Selway s’y retrouve! En effet, le célèbre batteur du groupe viendra nous présenter son plus récent opus, Weatherhouse. On se voit déjà, sur la scène des arbres, en fin d’après-midi avec un beau soleil. C’est à faire rêver. Petite déception… aucune pièce de Radiohead ne sera jouée s’il l’on se fie à ses concerts antérieurs.
Tyler The Creator
Le célèbre rappeur du collectif Odd Future revient à Montréal après son passage au Métropolis l’été dernier. Habitué de faire des concerts courts, énergiques et surprenants (souvenons nous l’incident de SXSW 2014), le rappeur fera vibrer l’Île Sainte-Hélène et, du même coup, fera saigner les oreilles des habitants de Saint-Lambert avec ses paroles explicites. Un incontournable de l’édition 2015 pour tous les fans de musique rap.
Patrick Watson
Patrick Watson, que dire de plus. Il y a très peu d’artistes locaux sur les diverses programmations d’Osheaga. Nous sommes donc très heureux de voir un talentueux québécois sur l’affiche 2015. Très peu de concert sont programmés à son agenda (il sera à l’anglicane de Lévis en avril, nous y serons!), Patrick Watson viendra présenter ses succès et quelques nouvelles pièces lors du festival !
Christine & The Queens
Les francophones d’outremer seront bien représentés cette année. En plus de Stromae, Christine & The Queens seront au festival. Son passage à Montréal en lumière cet hiver fut un succès sur toute la ligne. Le Métropolis était plein à craquer et sa scénique était impressionnante. Il est plutôt rare de voir des artistes francophones hors Québec présenter leurs efforts à Osheaga. Cette année est donc très novatrice sur ce plan…et personne ne va s’en plaindre.
Le grain de sel de Jacques :Excellente prise, Christine and the Queens. Excellente prise. Et Iron & Wine + Ben Bridwell? Mon chum Sam, ça serait super!
Et bravo pour les artistes d’ici. Klô Pelgag, Bernhari, Kwenders… entre autres. Ça donne le goût de rester à l’ombre de la scène des arbres toute la fin de semaine.
Les omissions
ATTENTION! Il est important de noter ici que l’équipe d’Écoute donc ça ne connait pas les conditions de négociation du festival Osheaga. Il est fort probable que l’équipe de programmation, dirigée par Nick Farkas, se soit penchée sur plusieurs de ces artistes, mais que les ententes ne se soient pas conclu. Voyez cette section comme étant nos déceptions personnelles, ou encore des espoirs qui ne se sont pas réalisés.
Alabama Shakes
Le groupe est sur beaucoup d’affiche et saute Montréal dans sa présente tournée. Il est dommage de ne pas les voir au festival cette année.
Belle and Sebastien
Encore une fois, nous sommes surpris de ne pas voir le collectif anglais sur l’affiche. Par contre, il ne serait pas étonnant de les voir au Festival de Jazz de Montréal.
Blur
Ils sont de retour! BLUR! Mais pas à Montréal, ce qui nous attriste beaucoup.
Death From Above 1979
Le groupe canadien est au Squamish Festival la semaine d’après, pourquoi ne pas faire un arrêt à Montréal? Ce sera pour une prochaine fois.
Björk
Les têtes d’affiche de 2015 sont vraiment d’un calibre inférieur. Björk aurait vraiment rehausser cette programmation, mais elle est en Europe.
Jacques : En effet. Où est Björk? Pas besoin de me répondre qu’elle est en Europe, je le sais! Quant à Blur… est-ce qu’on nous garde une surprise? Pour le Québec, où sont les Deuxluxes? Y’a tellement de petits bands qui pourraient profiter de l’occasion, comme Motel Raphaël l’an dernier!
Parlant d’omissions, on n’a pas parlé d’Interpol. C’est voulu? 😉
En conclusion, le festival Osheaga frappe très fort pour sa 10e édition, sauf pour ces têtes d’affiches. Elles sont clairement trop faible pour cette édition. Florence + The Machine et Kendrick Lamar sont d’excellents groupes, mais pas en têtes d’affiche. En ce que concerne The Black Keys, il est temps que ça cesse. Il y a de belles prises, comme FKA Twigs, NAS, The War On Drugs. Il y a beaucoup de contenu québécois aussi (comparé aux éditions précédentes). Bernhari, Klo Pelgag, Pierre Kwenders, Milk & Bone, Patrick Watson, The Franklin Electric et plusieurs autres y seront. Nous y serons! Et vous, que pensez-vous de cette 10e édition ?
Ah, là, là! À peine deux petits jours et je suis déjà comblé! Mes deux artistes (francophone et anglophone) préférés de l’année 2014 sont derrière la cravate! Hier soir était pour moi un soir de basse-ville, loin des artifices de la grande scène et du rockabilly sympathique de Daniel Bélanger. Paraît que même Vintage Trouble a cassé la baraque!
Je suis arrivé tôt au Petit Impérial, question de pouvoir faire un petit coupe-file devant ceux qui attendaient dehors pour entrer dans la grande salle. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas un tour de passe-passe pour les médias ou les dignitaires, tout le monde peut le faire, s’agit d’arriver à partir de 17 heures et de prendre au moins une consommation. On peut même apporter son lunch! Mais n’en parlez pas trop fort, il y a un petit quelque chose de sadique de voir le monde attendre à l’extérieur pendant qu’on sirote notre petite bière.
Bon, allez, assez divagué, résumé de la journée :
Imam Baildi (scène Hydro-Québec – place d’Youville)
La formation grecque des frères Falireas a bravé le temps incertain et un parterre plutôt vide (l’heure du midi n’est pas toujours facile) en offrant une prestation fort dynamique où les airs folkloriques grecs des années 1940 et 1950 sont passés à la moulinette et mélangés à des rythmes ultramodernes. Ça donne du bouzouki mélangé à du hip-hop ou des cuivres qui accompagne un MC particulièrement motivé et une chanteuse charismatique et fort expressive.
C’était fort agréable. Il est juste dommage que le soleil n’ait pas été au rendez-vous.
Thus Owls (Impérial de Québec)
C’était ma troisième rencontre avec ce groupe montréalo-suédois dirigé par le couple Erika et Simon Angell. J’aurais dû savoir à quoi m’attendre. Pourtant, je suis encore une fois tombé à la renverse en entendant le mélange magnifique de la voix angélique d’Erika et des guitares abrasives (et particulièrement fortes) de Simon. Sur disque, ce groupe est sage, mais sur scène, il dégage une énergie hors du commun. Un groupe unique sur la scène indé québécoise.
En passant, je n’ai pas eu le temps de vous en parler, mais leur dernier album, Turning Rocks, est excellent.
San Fermin (Impérial de Québec)
Armée d’une nouvelle chanteuse (Charlene Kaye) qui apporte un peu d’expérience, la formation new-yorkaise a offert une prestation un peu brouillonne, mais sympathique. La trompette n’est pas toujours juste, Allen Tate, malgré sa belle voix, a une drôle de présence sur scène, on est peut-être encore loin de l’exécution d’un Sufjan Stevens et de l’énergie d’un Arcade Fire, les brillantes compositions d’Ellis Ludwig-Leone font quand même de l’effet lorsqu’on les entend sur scène.
La base est là, ne manque qu’un peu d’expérience. On devrait les revoir, ces huit-là.
En passant, mention spéciale au batteur qui semblait particulièrement heureux d’être là.
St. Vincent (Impérial de Québec)
Depuis le temps que je rêvais de voir Annie Clark de près (depuis Bonnaroo 2012, en fait)… La jeune femme de 31 ans a concocté un spectacle théâtral et cérébral, tout à fait à l’image de sa musique aux accents intello, mais aux débordements parfois très lourds.
On savait dès les premières notes de Rattlesnake (qui ouvre son excellent nouvel album St. Vincent) que nous allions avoir affaire à une Annie Clark particulièrement en forme (ça aide, une semaine de repos).
J’étais agréablement surpris de constater que les 800 personnes présentes à l’Impérial (qui était bien rempli sans qu’on soit tassés comme des sardines) et qui avaient préféré St. Vincent à Lady Gaga l’avaient fait en connaissance de cause : Ça récitait les paroles en choeur, ça dansait sur les rythmes cuivrés de Digital Witness, ça criait de joie dès les premiers mots de Cruel.
Accompagnée de ses fidèles collaborateurs, Clark a livré la marchandise promise avec ses petits pas de danse très moderne (non, ne vous inquiétez pas, on est loin des chorégraphies de l’autre diva d’en haut de la côte) et ses interventions fort sympathiques (mais très recherchées – énumération « points en commun »), mais c’est vraiment avec sa voix et sa musique qu’elle nous a impressionnés. Faut dire que du haut de son piédestal, elle avait l’air divine lorsqu’elle nous a interprété Cheerleader, probablement sa pièce la plus connue. C’était fantastique de faire du headbanging à l’unisson sur le refrain, comme si c’était du Mastodon!
Seule déception : que St. Vincent n’ait pas interprété la très punk Krokodil au rappel. Mais hey, de quoi je me plains? Elle a joué Strange Mercy, seule sur son perchoir avec sa guitare, puis elle a enchaîné avec une version déchaînée (de près de 10 minutes) de Your Lips are Red, qui figure sur son premier album (Marry Me). Vraiment déchaînée. Y’a quelques mâchoires qui se sont décrochées, je vous en passe un papier.
Après un disque enregistré en collaboration plus que fructueuse et réussie avec David Byrne, qui l’aura influencée plus qu’elle ne voudra l’admettre, nous avions hâte de voir ce qu’Annie Clark allait nous réserver. Jusqu’à maintenant, on peut dire que la jeune rockeuse a fait un parcours sans faute. Aura-t-elle été capable de maintenir la cadence?
La réponse vient dès les premières mesures de Rattlesnake, qui raconte une expérience où elle s’est déshabillée en plein désert pour ensuite voir un serpent à sonnettes. Le rythme de la séquence du synthé est typique, Clark ne perd pas de temps et se met à chanter. Oh, ce que le travail avec Byrne a été bénéfique! En une chanson, le ton est donné et mes oreilles sont vraiment excitées.
Tout au long des 41 minutes que dure l’album, Annie Clark s’amuse avec nos neurones en nous balançant des chansons pop et rock aux rythmes et aux sonorités variées. On aime le mordant de Birth in Reverse, la douceur de Prince Johnny, et l’explosion rock aux deux tiers de Huey Newton. Digital Witness, le deuxième simple, est toujours une des meilleures chansons pop que vous aurez entendues dans les dernières années.
En passant, écoutez attentivement Clark chanter sur Digital Witness. C’est du bonbon. Premièrement, sa voix est superbe. Assurée. C’est presque de l’opéra rock. Sur I Prefer Your Love, c’est tout le contraire. Clark chante bas, tout doucement. C’est tendre. On ne la savait pas si délicate. Surtout que Regret attend derrière. Et que Bring Me Your Love va vous sauter au visage ensuite. Ça égratigne, la voix monte, les synthés sont lourds, le rythme accroche le pied (et le bassin, si vous avez le bonheur d’être debout). Souffle coupé. Je peux prendre un petit break?
Ça tombe bien, Psychopath commence plutôt doucement et prend des allures de chansonnette pop. Puis embarque le refrain, on s’envole encore. C’est à coups de Ah, ha! que Clark nous séduit, cette fois-ci. Après une autre excellente pièce pop en Every Tear Disappears, Clark rechante la fin du monde dans Severed Crossed Fingers (ça a l’air de faire mal).
Sur St. Vincent, Annie Clark est féminine sans être frêle. Sans artifices, avec son air faussement diva cachant une déesse de la guitare dotée d’un talent fou, elle est sexy sans même chercher à l’être. Elle est originale sans avoir l’air folle. Et elle est unique tout en demeurant naturelle.
Le pire, dans tout ça, c’est qu’elle ne semble même pas avoir atteint le meilleur de sa forme.
En seulement deux albums, Annie Clark, mieux connue sous le nom de St. Vincent, a réussi à se constituer un public fidèle grâce à son esprit tordu, une écriture originale et des mélodies facilement reconnaissables. La musique de St. Vincent se trouve à un carrefour où se croisent le folk, l’électronique, la pop et l’indie rock et le mélange est heureux, bien qu’il ne soit pas accessible à toutes les oreilles dès la première écoute.
Strange Mercy, le troisième album enregistré par Clark, était fort attendu, c’est le moins qu’on puisse dire. Et disons-le tout de suite, cette attente n’aura pas été vaine. Cet album est de loin le plus réussi de la jeune auteure-compositeure-interprète jusqu’à maintenant, et on dirait que le meilleur reste encore à venir. Clark mélange toujours la distorsion de sa guitare avec sa voix éthérée, elle chante toujours des airs uniques qui semblent pourtant si naturels, mais on ne se contente plus d’écouter poliment et d’intellectualiser chaque chanson, on hoche la tête, on tape du pied, on fait du air guitar (les occasions ne manquent pas).
Vous avez probablement déjà entendu les deux premiers extraits, soit Surgeon et Cruel. Ces deux titres promettaient, et le vidéoclip de Cruel est superbe. Eh bien voilà, ça continue : Cheerleader est un regard sur le passé trouble de l’artiste, Northern Lights a été enregistrée « dans le piton », Champagne Year, au contraire, est toute en subtilité et en douceur.[mp3j track= »St. Vincent – Cruel@02-Cruel.mp3″ flip=y]
Après quelques pièces plus tranquilles, le disque finit en lion avec Dilettante, aux guitares funkées sur fond de ballade, Hysterical Strength, qui va sûrement se mériter quelques remix, et Year of the Tiger, qui termine l’album avec une touche orientale.
Strange Mercy ne plaira pas à tout le monde. St. Vincent n’entre dans aucun moule précis et ça peut en déconcerter quelques-uns. Tant pis pour eux. On l’oublie souvent, mais la musique, c’est plus qu’un divertissement. C’est un art. Annie Clark est une artiste.
Une artiste qui ne manque pas de talent, ni de créativité. Elle va être là encore longtemps.
St. Vincent – « Strange Mercy » (4AD) En vente le 13 septembre.