Depuis la parution de son album Sélection continentale en 2013 et sa subséquente apparition aux Francouvertes, Gab Paquet a su convaincre le public avec son rock-romanche kitsch lors de plusieurs spectacles à travers le Québec. En attendant son prochain album à paraître en 2016, il nous offre un petit apéro sous la forme du EP Casio Pad et Moustaches, dont tous les profits seront remis à la Fondation Movember.
Résolument axé sur l’humour et l’absurde de la thématique pilaire du Movember, le EP voit enfin Gab Paquet affirmer sa façon d’être masculin et sa virilité auto-convaincue dans une collection de chansons où des hymnes aux poils sont répétés comme des mantras de motivation personnelle. Casio, Pad et Moustaches se veut un hommage ludique aux hits pop-franco des années 1980s dans un enrobage plastique « made in China »; c’est donc un véritable retour aux sources vers les productions du Gab Paquet de l’époque des Soucoupes volantes. Impossible de ne pas sourire en entendant les hommages à l’Homme que sont « Le pad » et « La moustache », en plus de la chanson thème.
Co-réalisé par Simon Paradis, avec des prises de son par David Gagné (Keith Kouna), le EP met en vedette la nouvelle formation qui comprend Jean-Étienne Collin-Marcoux (boite à rythmes), Claudia Gagné (basse), ainsi que Hugo LeMalt aux guitares et à la voix sur la chanson « Woho », qui nous dévoile les secrets d’un succès radiophonique.
Le lancement du EP en format cassette et mini-CD aura lieu le 19 novembre au Bateau de Nuit. Le bar fera lui aussi un don de 1$ par pinte de Trou du Diable vendue. Tous les profits réalisés lors de la soirée seront remis à la Fondation Movember. Depuis 2003, La Fondation Movember recueille des dons pour financer plus 1000 programmes axés sur la santé masculine, dont le cancer de la prostate et le cancer testiculaire, la santé mentale et l’inactivité physique.
J’ai été parmi les chanceuses à pouvoir être du premier spectacle de la série de trois pour le lancement du deuxième album de Dead Obies. Bien sûr, mes attentes étaient énormes suite au visionnement, au moins 10 fois, du vidéo Les Auditions, un genre de publicité pour annoncer le lancement avec Joël Legendre, Phil Roy, Klo Pelgag et plein d’autres artistes qui se sont prêtés au jeu pour faire cette grosse annonce.
Avec une gang d’amis, on a fait la route de Trois-Rivières à Montréal, complètement crinqué et assuré qu’on va vivre la meilleure soirée de notre vie. La dernière fois qu’on les a vus en spectacle, c’était à l’Embuscade, lors du Festivoix de Trois-Rivières, et les gardes de sécurité ont dû intervenir plusieurs fois parce que la foule était déchaînée.
Bref, on arrive au Centre Phi, quelques minutes avant 21h. On attend un petit 15 minutes et, ça y est, ça commence. Je suis fébrile, il y a des projections et on aperçoit vaguement les gars, leurs musiciens et leurs choristes, derrière un écran. La seule autre fois que j’ai vue cela, c’est au spectacle de Stromae au Centre Bell et j’avais trouvé ça incroyable. Après quelques chansons derrière cet écran un peu transparent, la fébrilité commence à redescendre. La fumée et le peu de lumière font qu’on peut à peine voir ce qu’il se passe. J’apprécie le concept des vidéos et des projections en noir et blanc, mais on se lasse et l’énergie du départ s’en va tranquillement. La hâte de sauter sur les rythmes de Dead Obies se fait attendre… Alors on écoute les chansons, à défaut de voir les gars. Après tout, on est là pour entendre les nouvelles chansons de l’album. On en reconnait quelques-unes, qui étaient en écoute libre sur leur site internet. Ça fait l’effet d’une bombe lorsqu’ils passent en avant de l’écran pour quelques chansons seulement. Les gars esquissent un petit sourire en coin lorsqu’ils viennent en avant du rideau chanter les chansons que le public connait déjà.
A près une heure de spectacle, qui a commencé un peu trop lentement et sombre à mon goût, l’écran est complètement enlevé de la scène. Ça y est, tout le monde capote, surtout que la chanson Enweille, où les gars se sont promenés dans la foule, vient de faire sauter tous ceux qui n’attendaient que ça depuis le début. Après deux ou trois chansons, c’est déjà la fin du lancement-tournage de vidéoclip-enregistrement. Heureuse d’avoir vécu ce moment, je reste tout de même sur ma faim.
On retourne à Trois-Rivières, en se disant un peu déçu d’avoir vu les gars sortir trop peu souvent de derrière cet écran, mais en ayant quand même le goût d’aller écouter l’album, tranquille chez nous, en attendant qu’ils viennent nous voir en spectacle à Trois-Rivières.
Et cette expérience fut vécue de façon totalement différente le vendredi, lorsque Simon (j’aime parler de moi à la troisième personne) accompagné d’un chanteur d’un groupe death metal, un bassiste fan fini de jazz et un madelinot qui adore le « folk sale » (god.) , avec ses billets payés de son humble poche, au Centre Phi. Donc, le tout sera malheureusement biaisé. Sorry !
D’emblée, l’atmosphère du Centre Phi semble propice à l’art avec un grand « A » est les Dead Obies l’exploite à fond afin de ne pas faire vivre seulement qu’un spectacle à ses fans, mais bel et bien une expérience : les gears, les photos/vidéos, une projection du film « La Société des Spectacles » (tiré du livre du même nom) de Guy Debord qui veut justifier la démarche du groupe par rapport à l’enregistrement live, et le fait que les membres du groupe se sépare du publique par un « écran » (m’enfin, j’ai pas tout entendue mais à ma connaissance, oui, ça le justifie). Le rideau/écran et vite délaissé après une ou deux chanson et les membres du groupes, sortent de leur cachette et interagisse rapidement avec le public pour Jelly : voila, nous somme turnt ! Parce que oui, si je me fie à Karina, nous avons eu droit à beaucoup d’interactions de la part des membres du groupa, qui utilisais leur rideau pour des petite mise en scène avant de rapidement regagner le devant de la scène. Le pacing, aussi, semble différé, puisqu’il étais solide, bien équilibré, et logique au niveau sonore (j’me comprend) dans le sens ou les pièces s’emboite (voir Graduation). On passe de la côte Ouest au sud des État-Unis sans effort, et les gars semblent assumer pleinement leur influences, tout y mettant leur couleur.
Leur « couleur » : l’important ! En effet, ce groupe se distingue par ses membres qui jouaient un rôle plus effacés 20some et O.G. Bear. 20Some est, selon moi, un des rapper les plus sous-estimé actuellement. Il jongle avec les mots de façon magistral et il ride chacun des beats à la perfection. Bear, de son côté, assume pleinement sa position de « crooner » de la trap (s/o a Future!) en chantant les refrain de la plupart des chansons avec une certaine nonchalance qui rend le tout unique. Sans oublier Snail Kid qui est un caméléon : su n’importe lequel beat, Snail Kid le maîtrise rapidement et se l’approprie. Sans rien enlève au talent de Jo RCA et Yes McCan, qui tire très bien leur épingle du jeu. D’ailleurs, belle initiative d’intégrer Vnce, l’architecte sonore des Dead Oobies, au micro dans le refrain de la chansons dont le titre me semble On lock (« On lock, I got the whole damn city on lock » selon le refrain là…).
Dans son ensemble, le prochain opus de Dead Obies sera définitivement sont plus accessible et qui sera festival ready pour l’été : un summer banger, le digne successeur de Tony Hawk (« Enweille ») et un petit hommage (un peu comme ils avaient fait avec « Planète Roche ») à un classique du rap (dont le titre m’échappe, mais qui à pour refrain « Hey, Johnny ! » pour la version Dead Obies). Un effort soutenue de la part du groupe pour rejoindre un plus vaste public, tout en ne délaissant pas cette démarche artistique qui semble justifier leur diminutif de « post-rap » (qui m’agresse à un plus haut point, mais c’est une autre histoire.).
… mais en gros, le mot-clé de cette soirée est ENWEILLE …définitivement.
TEXTE ET PHOTOS : ANNE-CHRISTINE GUY (collaboration spéciale)
Samedi, Bernard Adamus était à Québec pour le lancement de son album Sorel Soviet So What. Le Cercle était bondé, chaud et gommant bien avant l’arrivée du chanteur. Vers 9h30 Adamus, est arrivé traversant la foule impatiente, et c’est rapidement dirigé sur scène.
L’attente en valait la peine, Adamus et son orchestre ont joué des pièces du nouvel album, mais aussi plusieurs succès des précédents. Pour cette nouvelle série de spectacles, Bernard Adamus et ses acolytes ont revisité les anciennes chansons, leur donnant quelque sonorité jazz, parfois même une petite touche classique. Le chanteur plus calme qu’avant à livrer ses chansons avec beaucoup de sincérité, et le public a entonné avec plaisir ses airs les plus connus.
Même si le chanteur semble un peu plus sage maintenant il n’a rien perdu de son charisme eta su garder l’attention du public du début à la fin. Plusieurs beaux moments ont marqué le spectacle comme lorsqu’Adamus a fait sa chanson Jolie blonde écrite pour sa fille, ou sa reprise de la chanson Faire des enfants de Jean Leloup. Le spectacle de Québec était un premier de la tournée Sorel Soviet So What et on peut dire que c’est un bon départ.
Lorsque vous optez pour le Grand salon le soir du Show de la rentrée, il faut comprendre que la majorité des spectateurs qui s’y trouvent sont venus spécialement pour manger du rock et ont choisi d’être là. Il faut une certaine dose de courage pour traverser l’agora et emprunter l’escalier pour s’y rendre, compte tenu des nombreux obstacles qui prennent la forme de jeunes universitaires non à jeun. Mais j’y suis parvenue.
Voici mes impressions.
THE BABYFACE NELSONS
The Babyface Nelsons – dénomination vraisemblablement inspirée du célèbre assassin et braqueur de banque américain des années 30 – ont entamé leur répertoire devant une foule, avouons-le, quelque peu difficile. Aurait-elle eu besoin d’un peu plus d’amour (ou de haine, peut-être)? Il n’en reste pas moins que le quatuor made in Québec avait plusieurs fans présents et a réussi à faire hocher des têtes au moyen de leur heavy metal qu’ils aiment faire évoluer et dont les sonorités – sans oublier la voix! – peuvent évoquer, par moments, Deftones, Godsmack ou encore Alice in Chains. Guitariste et bassiste ont offert un bon divertissement! Pour ma part, j’ai bien aimé les premiers riffs de Root’s Cello. Lâchez-vous lousses pour aller découvrir leur matériel.
Ont-ils encore besoin de présentations sur notre blogue? Si vous ne les avez pas vus ou entendus quelque part au cours de la saison estivale, c’est que vous êtes plutôt casanier! Nos chouchous rock de Québec n’ont décidément pas chaumé côté spectacles, et nombreux, encore une fois, étaient ceux et celles qui piaffaient d’impatience dans l’attente des premières notes de l’Explorer de Jean-Francis Gascon. Un show tight (pardonnez mon français) + une Gabrielle Bégin en feu armée de son flacon d’eau bénite et de son tambourin de la muerte + plein de monde qui embarque = envie immédiate de secouer la jambe et de swinger la tête en chantant à tue-tête : I am invincible I am a miracle. Comme l’a justement mentionné la frontwoman, mention spéciale aux techniciens à l’éclairage et au son, qui ont fait un travail remarquable tout au long de la soirée. Si du nouveau s’en vient pour Bronco, ed.ca sera parmi les premiers à se précipiter aux portes de l’écurie!
Comment peut-on apprécier Bronco sans connaître Sandveiss, un autre groupe rock de Québec tout aussi délicieux? En fait, ces deux-là semblent avoir été séparés à la naissance. Bref : excellente idée que de les enchaîner. (Ai-je le droit de rêver à des collabos? ;)) Le petit bijou dévoilé par Sandveiss à l’hiver 2013 – Scream Queen – est, selon plusieurs critiques, d’une rare qualité dans le genre stoner rock au Canada. Allez l’écouter, de grâce, parce que c’est vrai! En plus, les paroles de leurs chansons sont intelligentes et souvent poétiques (ma pref : Green for Gold). Le multi-instrumentiste Luc Bourgeois, au chant et à la guit, trempe dans la musique à la journée longue – il fait entre autres partie du groupe de rock celtique Bodh’aktan – et ça paraît : justesse dans la voix et dans l’exécution, zénitude visible chez les membres du groupe, un son d’ensemble « plus net que ça, tu meurs ». Visiblement, considérant les coups de coude et de cheveux que j’ai reçus, Sandveiss a réussi à « crinquer » la foule à bloc avant l’apparition des Flatliners. Chapeau, les mecs!
Méchant clash dans le genre et l’ambiance suivant l’arrivée de la (plus si tant jeune que ça / soudain coup de vieux) formation de punk-ska ontarienne sous une pluie de cris et d’applaudissements. Mon Dieu! Dans quel monde vivais-je quand ils lançaient leur premier album il y a plus de dix ans de cela? Je ne saurais dire… et encore moins expliquer le phénoménal processus de densification de la foule à ce moment-là (\notetoself : le changement dans le ratio hommes-femmes peut-il s’expliquer par la plutôt belle gueule de Cresswell? /notetoself).
Enchaînement de fosses, de bodysurfers à n’en plus finir, de chorales… difficile, d’ailleurs, de se départir du refrain de Carry the Banner!
Live through, live strong Carry on and on and on
Les gars se sont tellement donnés que la foule éméchée a décidé de déplacer la barrière de sûreté, et un admirateur a réussi à se faufiler sur scène pour voler la vedette au chanteur avant de se faire traîner de force vers la sortie. Bref, ambiance complètement survoltée et même quelque peu surréaliste, dans le genre digne des plus célèbres films de prom américains du genre American Pie. Les fans ont été plus que servis!
Mercredi dernier, ecoutedonc.ca était au Show de la rentrée 2015 présenté à l’Université Laval par la CADEUL. On y a mis le paquet. Nous étions six à couvrir le tout. Six. C’est plus qu’au FEQ, plus qu’au Festif, plus que pas mal n’importe quand. Dont deux excellents photographes – et Jacques, qui se débrouille quand même pas mal…
On a trois belles galeries d’images bien pleines à vous montrer :
Tout d’abord, voici le Show de la rentrée de Marion :
Ensuite, voici les images de Ludvig :
Enfin, Jacques a eu la chance de passer la majeure partie de la soirée au frais, à l’extérieur. Voici ce qu’il a vu :
On était surpris de voir Rosie Valland en toute première partie de la scène Indie alors qu’elle est en ce moment en plein lancement d’album, qu’elle avait été remarquée aux francouvertes 2015 et qu’elle revenait du FME. Dans la pénombre des notes de guitares nous appellent à interrompre nos conversations, une alternance d’éclairage nous plonge dans un environnement sombre, la voix évasive de Rosie nous saisit. On est touché par son attitude timide qui pivote sur place en balançant d’un bord à l’autre sa guitare. La folk prend parfois des tonalités rock, parfois plus psychédélique avec des distorsions de guitares ou de synthétiseur, cela vient nous chercher. Vers la fin, le solo de guitare aux riffs stridents de Jesse Mac Cormack était à noter (aussi compositeur). Moment fort également quand un problème d’éclairage a plongé la formation dans le noir, les cellulaires se sont levés pour l’éclairer pendant sa prestation. Petit bémol, une meilleure articulation des textes aurait permis une meilleure compréhension. Elle lancera son album le 24 septembre au Pantoum, il sera disponible en ligne le 18.
21h15 – Harfang
Plus l’heure avance, plus le public se densifie. On le constate d’abord au spectacle de Harfang, où une salle assez pleine les attend pour leur prestation. Ils nous font plonger rapidement dans leur univers indie-folk mélodique avec A gifted old man and the priest suivie de Set sail, une pièce de leur deuxième maxi. Malgré quelques coquilles point de vue sonore (un peu de feedback, entre autres), la musique du groupe a su charmer son auditoire, plutôt attentif pour un groupe d’étudiants possiblement enivrés. On a aussi pu remarquer le plaisir notable que les membres du groupe ont eu en jouant, particulièrement dans Lesson learned et dans le jam intense qu’ils ont livré. Ils ont fini leur set en beauté avec UFO, pièce nouvellement dotée d’un superbe vidéoclip, suivie d’Exposure, au plus grand plaisir des fans présents.
22h15 – Equse
Débarqués de Rimouski pour nos oreilles, Equse a étonné avec sa musique métissée. Avec des morceaux toujours aussi indie-folk que le groupe précédent, mais plus dansants, le groupe a rapidement partagé son énergie à la foule encore plus nombreuse qu’avant. On pouvait reconnaître de multiples influences dans leurs pièces (reggae, africain, disco, jazz, le tout bien caché dans un rock planant). Leur musique, comportant de longues portions instrumentales, rappelait aussi le style progressif. Le public s’est laissé allé à quelques bodysurfings et le groupe a terminé avec une pièce de leur troisième album à paraître bientôt, pendant laquelle un des membres s’est gâté un beau solo de synthé enrichi de dissonances contrôlées.
23h15 – Marie-Pierre Arthur
Pour n’avoir jamais vu ni vraiment entendu ce que faisait Marie-Pierre Arthur avant, j’ai eu tout un choc lors de son spectacle. Loin d’être du beau pop doux, la musique live de l’artiste et de ses six excellents musiciens est explosive : évoquant la pop des années 80, avec des accents rock psychédélique sur les bords et parfois même des airs de punk. C’était pour le moins énergisant. Pas surprenant que la salle ait été pleine à craquer ! Vers la fin du spectacle, alors qu’une partie des gens on quitté (vraisemblablement pour leur bus), le public restant s’est permis de danser comme s’il n’y avait pas de lendemain, à bodysurfer et s’est même offert un mosh-pit sympathique pour la finale. Visiblement, Marie-Pierre Arthur avait beaucoup d’admirateurs dans la salle, parce qu’on les entendait scander les paroles en même temps que sa voix claire.
La scène festive était dans l’atrium du Pavillon Desjardins, une position centrale qui donnait le tempo du Show de La Rentrée avec une programmation prometteuse. Les projections des artistes en live sur les murs avec un effet coloré bicolore étaient vraiment cool en passant.
21h – Clay and friends
http://clayandfriends.bandcamp.com
Au début le son était trop fort, les basses très présentes ne nous permettaient pas d’apprécier la qualité du flow des chanteurs. La musique teintée de ska, de reggae, de soul et de rap nous a fait lever rapidement. Les deux chanteurs, qui rappelaient des joueurs d’impro par une attitude comique et nonchalante, avaient le souci d’introduire la plupart de leurs chansons en racontant leur histoire. On a eu celle du dimanche matin quand on cherche quelque chose à fumer, celle du douanier qui les avait retenus sans trouver quoi que ce soit, des dédicaces aussi « pour tous ceux et celles qui couchent avec des gangsters », etc. Le duo de Beat Box et de guitare était vraiment trippant ainsi que le solo d’harmonica. Le charisme du groupe est indéniable, mais il faudrait qui travaille davantage la partie musicale qui manque de solidité, notez qu’il y avait la moitié de la formation (six sur douze).
Cette formation funk est d’une richesse musicale surprenante. La voix indie de Nick Ferraro se mariait aussi bien avec les cuivres, plus groovy et sexy ; qu’avec des tonalités plus rock. A contrario, on passait à des titres qui rappelait l’énergie de Rage against the machine, mais avec le flow agressif d’Evan Crofton qui faisait penser à Eminem. Ça brassait pas mal en avant-scène, les premiers effets de la boisson faisait sûrement effet. Petite pause piano avec Eric Haynes dans un registre plus jazz à la Ray Charles, ses compères et le public ont fort apprécié. Busty & Bass ont fait un cover de I Try de Macy Gray, beaucoup plus festif avec les cuivres ; avant de finir par leur titre phare Tryna find Myself de leur EP Bustified.
Les influences séquelles et harmonieuse de cet artiste passe du hip-hop, de la funk ou du jazz promettant un beau party. Cependant, ça a mis un certain avant de décoller. Les sounds checks ont pris un cinq ou dix minutes de plus que les précédentes formations, le micro de la chanteuse ne fonctionnait guère, malgré cinq signes de SoCalled, l’écho des basses qui résonnent dans l’architecture circulaire commençait à peser pour certains. Refusant de pallier au désastre, SoCalled tente de mettre de l’ambiance en faisant participer le public et en faisant une prestation musicale exemplaire. Cela ne suffit pas encore. Il saute alors dans le public avec son accordéon avec un saxophoniste et un musicien avec un tambour. Il n’hésite pas à danser, à prendre des photos avec les étudiants. Une fois le public réveillé, la fête bat davantage son plein, même si on constatera que la foule se divise entre l’avant-scène et les gens souls qui font des mosh-pit et les plus timides en arrière.
01h – Beat Market
Officiellement le dernier spectacle de la soirée, Beat Market a fait se déhancher le public avec sa musique de party. À cette heure là, on pouvait constater l’ampleur de la soirée passée : nombres de déchets (vivants ou sous forme de canettes) jonchaient le sol, recrachant dans l’air une forte odeur de bière. Ça n’a pas eu l’air de déranger le public, de plus en plus hype devant le solide duo de synthés et de batterie. Bien que ce type de musique m’accroche moins, je dois lever mon chapeau à Beat Market pour le fait qu’ils jouent tout en live. Problème technique de plusieurs minutes à part, le spectacle s’est bien passé. Vers la fin, la salle était quasi hors de contrôle : les quelques personnes qui restaient montaient sur le stage, se lançaient dans la foule, dansaient (bien ou pas) dans tous les sens.
Installés dans un coin du Pub universitaire, le trio de jazz manouche a commencé la soirée en beauté. Bien que la formule 5 à 7 incite à écouter d’une oreille en soupant avant le Show de la rentrée, Des Sourcils méritaient qu’on leur accorde toute notre attention de temps en temps. Ils ont enchaînés «reprises» (en jazz ce ne sont pas vraiment des reprises) et compositions avec une adresse particulière, leur style demandant vitesse et précision. Leur musique vous aurait donné l’impression d’être dans un petit Café de Paris. Leur compos étaient juste assez audacieuses tout en collant au style qu’ils ont choisi, et les reprises intéressantes. Ils ont entre autres livré un All of me presque méconnaissable. (MEF)
19h30 – Simon Kearney
C’est un Simon Kearney visiblement impressionné de jouer dans le milieu universitaire, ou il n’a pas encore mis les pieds, qui est monté sur la scène de la terrasse avec la dure tâche d’accueillir le public. Après une rencontre timide entre celui-ci et l’auteur-compositeur-interprète au son de Hey man et du Moine, l’ambiance s’installe tranquillement. Les gens se rapprochent, Simon se déchaîne sur sa guitare et laisse ses autres musiciens s’amuser dans quelques solos de cuivres ou de basse. Il nous offre encore des versions uniques et réarrangées de ses pièces, dont une, Allez voir ailleurs, qui ne se trouve pas sur ses disques. Le tout a fini en beauté lorsqu’en plein milieu de Fais-moi mal le trompettiste a fait…une demande en mariage (oui oui) ! (MEF)
20h30 – Raton Lover
Voilà un groupe d’ici qu’on avait hâte de revoir (dire que notre première rencontre a eu lieu à 800 km de Québec)! La formation de Simon Lachance, Martin Plante, Simon Guénard, Frédérick Desroches et Éric Blanchard, qui avaient manifestement leurs fans sur la très chic terrasse du Pub (dont le toujours sympathique Papi Limoilou, qui danse avec plus de vigueur que la majorité des petites jeunesses qui l’entourent), a offert une autre prestation enjouée, jouant avec un bonheur contagieux le rock sous (presque) toutes ses formes. Que ce soit avec leurs propres compositions (je l’ai dit à Gaspé et je le répète, y’a du Wilco dans les chansons de ce groupe) ou leurs reprises (dont cette traduction de Why Don’t We Do It On The Road, des Beatles, qui devient Pourquoi qu’on le fait pas dans mon char), les membres de Raton Lover ont confirmé ce qu’on savait tous déjà depuis un moment : nos amis ratons ont le coeur à la fête! (JB)
22h – Caravane
La foule, déjà pas mal nombreuse, a pris une ampleur assez incroyable pendant qu’on attendait l’arrivée des quatre rockeurs chargés de clore la soirée sur la terrasse. Dominic Pelletier arrive avec un pot de miel en mains. Raphaël Potvin est plus blanc qu’un drap passé à l’eau de javel. Heureusement, Danahé Côté et William Drouin sont en forme. On savait que Dominic avait des problèmes de voix (ça a été annoncé officiellement sur les Twitteurs). Il a d’ailleurs appelé en renfort la toujours souriante Odile Marmet-Rochefort, qui l’a accompagné aux choeurs pendant une bonne partie du spectacle. De son côté, Raphaël avait un gros virus, mais tel un guerrier de la basse, il était fidèle au poste, la basse en main.
Les problèmes de santé n’ont pas empêché les gars de Caravane de faire ce qu’ils font de mieux : donner un sapré bon show rock. Ça commence sur les chapeaux de roues avec Black Dog, les pièces de Chien noir défilent sans temps mort ou presque, Papi Limoilou danse avec joie, même sur scène, Electric Feel de MGMT sonne mieux que lorsque MGMT la joue, pis la finale est digne de faire exploser des feux d’artifice au-dessus du Desjardins tellement Lonely Boy est endiablée. Le public n’en demandait pas autant et on a vu des gens surfer sur les spectateurs, des mosh pits et quoi encore! Je suis rentré dans le Desjardins en me disant qu’une chance que les gars étaient pas en forme, ils aurait bien mis le feu à la place, sinon! (JB)
Après la fin du show des Trois accords le samedi soir, y’en a beaucoup qui seraient retournés se coucher. En fait, c’est ce que notre vieux rédacteur en chef et sa charmante conjointe ont fait en se dirigeant tout droit vers le camping, où un feu de joie réunissait déjà quelques festivaliers. C’était tranquille et bon enfant (au nombre d’enfants présents autour du feu, j’espère bien!). Pendant ce temps, notre jeune exploratrice Tatiana Picard a continué le party en allant voir Chocolat et We Are Wolves.
Chocolat
(Par Tatiana Picard) Ça sentait un peu beaucoup la fébrilité (entre autres) dans le sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul samedi soir. Normal : les gars de Chocolat ne débarquent pas souvent en ville. C’est quoi, Chocolat? Vous connaissez (je l’espère) Jimmy Hunt et sa Maladie d’amour? Eh bien, Chocolat, c’est le projet de groupe qu’il avait lancé plusieurs années auparavant. On parle ici d’un rock garage franco aux accents vintage des plus sexy. Ils nous avaient offert l’excellent Piano élégant en 2008, puis Tss Tss à l’automne dernier. Visiblement relax et en parfaite maîtrise d’eux mêmes, les gars ont ratissé large dans leur répertoire et ont livré la marchandise avec un savoir-faire remarquable malgré quelques petits pépins techniques et une heure tardive faisant en sorte que la foule semblait plus ou moins en mesure d’apprécier véritablement la valeur musicale du spectacle… À revoir absolument.
We Are Wolves
(Par Tatiana Picard) Mine de rien, We Are Wolves roule sa bosse depuis quinze ans déjà! Fort de quatre albums difficilement qualifiables en termes musicaux – disons un électro-punk qui décape? – le trio montréalais a pris le relais dans le sous-sol de l’église avec une fougue grandissante. On peut dire que les beaux garçons ont pris de l’assurance et de la maturité « depuis le temps »! Difficile de lire autres choses que du plaisir et de la joie dans leurs doux visages (quand on a enfin pu les voir). WAW aura réussi à faire monter le thermomètre du sous-sol encore de quelques degrés malgré une heure très tardive.
Dimanche 26 juillet
Dear Criminals
(Par Jacques Boivin) Difficile de trouver meilleure façon de conclure notre Festif (Désolé Guillaume, on se reprendra!) que le trio Dear Criminals. Tout d’abord prévu au Quai, le spectacle a été déplacé sous le chapiteau (qu’on a ouvert de tous les côtés pour l’occasion). Le trio composé de Frannie Holder et Vincent Legault (Random Recipe) ainsi que de Charles Lavoie (betalovers) nous a offert une prestation toute en douceur, dans un minimalisme qui n’est pas sans rappeler The XX tout en ayant une identité très forte, voire unique. Les voix de Lavoie et de Fran se marient à la perfection et il se dégage dans cette musique une tension qui peut surprendre pour un spectacle présenté à midi.
C’est quand même drôle, c’était la deuxième fois en quelques semaines seulement que Dear Criminals jouait le midi, devant un public bigarré, composé de nombreuses familles. Ça tombe bien, c’est exactement le genre de musique brillante qu’un parent mélomane aimerait présenter à ses enfants.
Il est juste dommage que le mauvais temps ait obligé le groupe à se produire en un endroit couvert. Avec le fleuve derrière, ça aurait été génial. Dear Criminals mérite un retour.
Notre bilan du Festif
Ça faisait cinq ans qu’on entendait parler du Festif. Cinq ans qu’on entendait parler de cette bande de jeunes et joyeux drilles qui réussissent à tirer leur épingle du jeu et à croître sans devenir un de ces festivals un peu froids et impersonnels. Je voulais aller faire mon tour ces deux dernières années, mais la vie étant ce qu’elle est (n’oublions pas qu’ed.c était un projet solo à l’époque), j’ai dû m’abstenir. Cette année, comme nous faisions une tournée (éreintante, en passant) des festivals, nous avons sauté sur l’occasion et nous sommes débarqués en gang.
Ça fait depuis la fin de l’hiver que Clément Turgeon, directeur général, me dit à chaque occasion « tu vas voir, tu vas tripper ». Ce n’était pas que du marketing, c’était vraiment sincère. Je crois que cette sincérité de la part même de l’organisation, cette passion transparente et contagieuse qui anime les membres du comité organisateur et les nombreux bénévoles du Festif, nous a fait baisser nos gardes et aller à Baie-Saint-Paul dans un état d’esprit complètement ouvert. D’habitude, on arrive, on assiste au spectacle, on analyse la prestation, on a quelques coups de coeur çà et là, puis on repart à la maison.
Un ami à moi a ri quand j’ai pris une photo de mon badge média du Festif, disant que ça démontrait le budget de l’organisation. Non, man. Ça montre surtout les priorités de cette organisation-là : toute l’énergie est placée dans l’expérience du festivalier. Une programmation bien montée, en crescendo, avec de magnifiques spectacles en douceur en début de journée pour se terminer en fête complètement débile aux petites heures du matin. Des sites à proximité l’un l’autre (sauf le quai, mais la navette en vaut la chandelle, croyez-moi), une animation incroyable.
Tous les médias auront parlé de la qualité de la bière servie aux festivaliers, et ce, avec raison. Choisir ce partenariat avec la Microbrasserie Charlevoix doit coûter très cher au Festif. Non seulement doit-on faire une croix sur les généreuses commandites des grandes brasseries, mais en plus, quand la bière est bonne, on a tendance à la boire avec une plus grande modération. Mais on comprend pourquoi certains blogues musicaux en parlent plus que de la musique. Elle est bonne à ce point. En plus, elle était servie dans des verres réutilisables! Finis les amas de verres et de canettes au sol!
Cet accent sur les produits de la région, on adore. Les gens de Charlevoix sont fiers de ce qu’ils font et ça se ressent. Les restaurateurs du coin mettent un accent particulier sur les produits locaux. Même la poutine de chez Tony & Charlo (excellente place tenue par des jeunes, en passant, on y a adoré notre expérience) peut se targuer d’être locale à cause de ses ingrédients!
Comme le dit si bien notre ami Mickaël Bergeron, on a souffert à quelques reprises du manque de toilettes au sous-sol de l’église. On sait déjà que des correctifs seront apportés pour les prochaines années. Tant mieux, parce que le dimanche matin, même les toilettes du chapiteau étaient limites.
Je sais que les ressources sont passablement limitées, mais on a souvent entendu parler du manque d’information disponible. Tous ceux qui étaient branchés sur les médias sociaux ou qui possédaient l’application mobile du Festif n’avaient pas de problème, mais malheureusement, ce n’est pas l’ensemble de la clientèle qui possède un téléphone intelligent. Quelques bénévoles affectés à l’information et visibles de loin pourraient être utiles. Peut-être y en avait-t-il, mais nous ne les avons pas vus de la fin de semaine.
Une scène surélevée, ce n’est pas juste un caprice de stars, dans certaines situations, ça peut aussi être un avantage, et pas juste pour mieux voir les artistes. Quand ça brasse comme au show de Galaxie, une scène surélevée permet au spectateur d’en avant d’avoir un point d’équilibre sur lequel il peut s’appuyer. Je ne sais pas combien de fois je suis passé à un doigt de perdre l’équilibre et pourtant, j’étais sobre et je pèse quelques centaines de livres! Et je ne dis pas ça que comme trouduc qui veut prendre des photos en sécurité, je le dis comme fan malade de Galaxie qui est arrivé le premier dans la file pour les voir! Heureusement, il n’y a pas eu d’incident, mais les agents de sécurité étaient visiblement nerveux. Juste un pied ou deux de plus (probablement le maximum acceptable dans les circonstances), ça aurait fait des miracles!
Cette façon incroyable de meubler les temps d’attente entre les prestations! Il y avait toujours quelque chose pour nous détourner l’attention de la scène entre deux shows sur la scène principale. Ça permet de préparer la scène en toute tranquillité tout en maintenant un niveau d’énergie assez élevé. Quoique je me demande si la prestation géniale de What Cheer? Brigade n’a pas un peu brûlé la foule à Reel Big Fish… ça a pris deux ou trois chansons pour qu’on s’en remette, on dirait.
On ne peut pas ne pas parler de la série Les imprévisibles. Ces prestations (vraiment) impromptues, annoncées pas mal à la dernière minute, étaient une excellente idée. L’idée n’est pas nouvelle, on y avait déjà goûté avec les #PopUpFEQ il y a à peine quelques jours. Mais l’exécution, elle, était impeccable. Et surtout, ORIGINALE. Fred Fortin en homme-orchestre dans un entrepôt de bière? Mets-en! Karim Ouellet sur la terrasse du bar d’un des hôtels les plus classe de Charlevoix? Un ballon de cognac ou un verre d’excellent vin à la main? Oh que oui! Dylan Perron et Elixir de gumbo qui joue acoustique sur une table de pique-nique parce qu’il y a quelques pépins techniques? Une autre preuve que c’est avec des citrons que les meilleurs font de la limonade! Louis-Philippe Gingras qui joue au dépanneur pendant que le préposé continue de servir les clients? You bet! Caltâr-Bateau qui fait une petite prestation surprise dans la cour du gîte Terre-Ciel? Wow. Et Mara. Oui, Mara. Seule au piano ou à la guitare. Qui émeut et bouleverse encore. Elle qui craignait de ne voir personne ce week-end, la voilà en train de nous redonner tout l’amour qu’elle avait reçu la veille! Je l’ai manquée, encore une fois. J’ai envoyé ma copine couvrir le show, encore une fois. Et elle est revenue les yeux tout pétillants, encore une fois. Franchement, bravo pour ces petits concerts!
Organisation impeccable au camping. Non, il n’y avait pas de douche, mais on était avertis d’avance et on venait en connaissance de cause. Les points d’eau étaient suffisants et il était surprenant de voir que les toilettes sont demeurées relativement propres toute la fin de semaine! Le feu de joie était magnifique et l’ambiance qui y régnait était géniale. C’était peut-être plus difficile de dormir pour un pépère comme moi, mais au moins, c’était vachement agréable d’entendre de nombreuses personnes crier OUI, MONSIEUR! en chantant Le shack à Hector.
Quelques mots sur le respect : à part quelques crétins qui manquent de savoir-vivre (ils sont malheureusement partout, même parfois à côté de votre tente), les gens de Baie-Saint-Paul et d’ailleurs ont affiché un degré de respect d’autrui assez incroyable. Les incidents fâcheux ont été plus que rares et malgré tout ce que je dis à propos du show de Galaxie, même si ça brassait beaucoup, c’était parce que le fun était vraiment pogné dans la place, c’était pas un concours de blessures de guerre! L’écoute religieuse pendant Corriveau et Karim Ouellet montre aussi qu’on respecte beaucoup les artistes ici!
Ah, j’oubliais… on n’a pas encore vraiment parlé de musique!
Quel festival peut se vanter d’attirer aussi facilement un aussi grand nombre d’artistes au sommet de leur art? Des gens qui remplissent le Pigeonnier à Québec comme Galaxie ou Bernard Adamus (n’oublions pas que Galaxie s’est très bien tiré d’affaire devant près de 100 000 personnes au FEQ et que tous les médias en ont parlé à de nombreuses reprises), des vétérans qui en ont dedans (comme Charlebois, Reel Big Fish ou Les trois accords, qui ont vraiment été fidèles à leur réputation de groupe tight sur scène), des moments d’émotion en masse (Mara, Corriveau, Karim Ouellet en acoustique) et de belles découvertes qui se sont fait remarquer des festivaliers (Dylan Perron, Émile Bilodeau).
Et What Cheer? Brigade. Leur omniprésence vendredi et samedi, leur entrain tout au long du week-end, leurs prestations déjantées, que ce soit au beau milieu du parterre de la scène Desjardins ou à la sortie du sous-sol de l’église après le spectacle de Galaxie. Toute la ville en parlait comme d’un coup de coeur incroyable.
Si j’avais à choisir mon concert du Festival, ça serait Charlebois à coup sûr. À 71 ans, ce jeune homme pourrait en montrer à des artistes beaucoup plus jeunes et déjà beaucoup plus mous que lui. Un feu roulant de classiques que je connaissais tous par coeur et que j’ai chanté à tue-tête. Et ça fredonnait dans le pit photo, mes amis, ça fredonnait! Ces gens pourtant si sérieux et concentrés se sont laissés aller à plus d’une reprise! 🙂
Ça paraît même dans le travail des médias présents. Avez-vous lu les comptes-rendus de Marc-André Savard, sur VOIR? Écouté Émilie Rioux (de CHYZ) ou moi-même (à CKRL) parler des événements de la fin de semaine? Impossible d’analyser ce festival en demeurant vraiment neutre, on se laisse vraiment prendre au jeu.
Le plus difficile est à venir. Le Festif devra, une année de plus, gérer sa croissance. C’est un défi incroyable à relever : on veut toujours surpasser l’édition précédente. C’est un réflexe normal, mais il faudra faire attention : les assistances ne doivent pas être le seul facteur important. Le Festif doit garder sa personnalité qui lui est propre (et unique au Québec). On a pris les meilleurs éléments des grands festivals et on a mis ça à une échelle humaine, où les artistes se mêlent aux spectateurs pour assister aux shows ou faire du tourisme en ville. L’omniprésence des organisateurs, qui veillaient personnellement à la bonne marche de toutes les activités, est également un excellent signe. Même si cela veut dire des cernes jusqu’au menton pour le directeur général, qui était visiblement exténué, mais content du déroulement des activités. Je suis persuadé que Clément et ses collaborateurs (dont Anne-Marie et Charles, que j’ai croisés à de nombreuses reprises, ainsi que tous les autres, dont j’oublie le nom, mais dont le travail est aussi essentiel) trouveront encore le moyen d’être le plus grand des petits festivals encore longtemps.
Je pourrais continuer encore longtemps, mais ça serait inutile. Vous avez compris, on a adoré notre expérience. Il est certain que nous serons à Baie-Saint-Paul l’an prochain (ou peut-être cet hiver?). Il nous reste encore notre galerie de photos à publier dans ce dossier. Parce qu’une image vaut mille mots et parce qu’on veut vraiment vous montrer ce que vous avez manqué.
La programmation du samedi au Festif promettait déjà. Même le soleil, qui s’était fait très, très timide les deux premiers jours, s’est pointé le bout du nez! Évidemment, les organisateurs ne pouvaient pas s’empêcher d’en ajouter une couche et nous ont offert non pas une, ni deux, mais trois prestations impromptues! Qu’un ou l’autre des membres de notre équipe a pu attraper au vol. Compte rendu (partiel, on vous fera un dernier texte avec tout ce qu’on n’a pas eu l’occasion de vous dire en plus!).
Antoine Corriveau
« La douleur qui passe n’existe pas
Les gens se cassent dans leurs bras
Dis-moi, dis-moi, dis-moi qu’est-ce qui te va? »
-Antoine Corriveau, Qu’est-ce qui te va
(Par Jacques Boivin) Quand c’est la sixième fois qu’on voit un même artiste en à peine plus d’un an (et qu’on vous en parle), qu’est-ce qu’on peut ajouter? Qu’en formation complète, sur un quai au bord du fleuve, avec un beau soleil qui fait rougir les bras et chauffer les coeurs, avec une centaine de festivaliers qui savourent religieusement chaque syllabe prononcée par le talentueux auteur-compositeur-interprète, qui nous a présenté les pièces de son sublime album Les ombres longues, en plus de piger à quelques reprises dans les chansons de son premier opus, St-Maurice/Logan, c’était magique? Fou de voir combien les gens connaissent de mieux en mieux Antoine, de voir les lèvres bouger un peu partout pendant que Corriveau chante.
Je ne sais pas si c’était le cadre bucolique ou la fatigue accumulée (3 festivals en un mois, ça fesse), mais les chansons de Corriveau, plus particulièrement leur interprétation, m’ont particulièrement touché. Ces moments de douceur avec des artistes sur leur lancée pour commencer les journées en beauté, c’est fantastique.
Rue festive
(Par Marie-Laure Tremblay) Le soleil était magnifique samedi sur Baie-St-Paul, il en a profité pour nous laisser sa marque (outch!) tout en apportant le sourire et les gens sur la rue festive. On a pu assister à une des prestations de l’Orchestre d’hommes-orchestres, qui a su émerveiller la foule à bord du Tintamarre caravane et avec leur humour décalé, leurs chansons voltiges et leur mini-théâtre de bouche. Aussi, L’Ours, l’Écureuil, le Dauphin nous ont diverti avec du cirque de rue joliment exécuté.
Louis-Philippe Gingras
(Par Jacques Boivin) Ah! Une prestation impromptue à l’Accommodation! La scène? Le comptoir de la caisse enregistreuse! L’artiste? Nul autre que Louis-Philippe Gingras et ses chansons qui accompagnent si bien une période de réflexion devant les réfrigérateurs à bière! L’auteur de Traverser l’parc a profité de l’occasion (et de l’écoute pas toujours parfaite, because le lieu) pour essayer de nouvelles chansons, dont une qu’il dit avoir écrite le jour même et qu’il avait cachée dans un Lucky Luke. Moment particulièrement amusant où Gingras a imité le son de la guitare, de la batterie et quoi encore! au plus grand plaisir des fans.
Pierre Kwenders
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Nous arrivons donc sur place pour Pierre Kwenders à 14h30. N’ayant qu’un seul album à son actif, le Montréalo-congolais ensoleillé le public avec les rythmes endiablé de Le Dernier Empereur Bantou. Le chanteur était en grande forme accompagné d’un guitariste et d’un claviériste/DJ. Nous avons eu droit en début de concert à l’apparition « surprise » de Jacobus, membre du duo Radio Radio. Mardi Gras a su faire lever la foule pour une petite escale dansante. Somme toute, ce fut un super moment avec cet artiste de la relève.
Dylan Perron
(Par Marie-Laure Tremblay) Nous avons réussi à attraper au vol quelques prestations surprises, dont celle de Dylan Perron et Elixir de Gumbo avec son bluegrass entrainant sur lequel on a swingé à l’Espace bouffe. Les musiciens ont connu quelques problèmes sur le plan de la sono, ce qui ne les a pas arrêté : ils ont tout simplement remédié à la situation en grimpant sur une table.
Dany Placard
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Retour à la scène Hydro-Québec où notre barbu préféré Dany Placard s’amène sur la scène avec trois musiciens. La dernière fois que j’ai vu Placard en concert, un orage a forcé le déplacement du concert à l’intérieur, ce qui s’est transformé en concert acoustique. C’était super de voir Placard rocker un scène. Sa musique très crue a su attirer une belle foule sur la scène de la rue Festive. Se concentrant sur son dernier album Santa Maria, le chanteur discute avec la foule entre les chansons. Sa voix est au sommet de sa forme. Alternant entre guitare acoustique et guitare électrique, nous passons un super moment dans ce concert bipolaire. Alternant entre électrique et acoustique, nous assistons à deux concerts en un. En prime, des solos d’harmonica sont proposés. Chapeau Placard pour nous avoir donné un si beau concert.
Mara Tremblay
(Texte et photos : Marie-Laure Tremblay) Ma plus belle surprise, une Mara en solo (avec Sonny au son) qui a livré une partie de son répertoire au milieu de la rue Saint-Jean-Baptiste. Dans un concert intime mémorable où elle a entonné plusieurs de ses balades poignantes au piano droit et quelques hit à la guitare avec plein plein de tremolo, elle a fait vibrer une foule visiblement conquise. On serait resté assis sur le trottoir pendant une bonne heure encore à chanter Les Aurores avec elle, gestes à l’appui, les yeux en cœur.
What Cheer? Brigade
(Par Marie-Laure Tremblay) On s’est fait attraper par une des performances de What Cheer? Brigade, celle derrière l’église samedi, ils avaient encore de l’énergie à revendre et une foule de convertis qui se déhanchaient au rythme de la musique. Ils ont été partout, partout, partout tout au long du festival, au cœur de l’action et ont surement fait plein d’adeptes. Une très belle découverte! Vous voulez mettre de l’ambiance? Invitez What Cheer Brigade!
Radio Radio
(Par Matthieu Paquet-Chabot) En grande forme, le duo acadien s’est amené sur scène avec un batteur, un guitariste et une trompettiste. Ouvrant en grande pompe avec 50 Shades of Beige, tirée de leur plus récent album Ej Feel Zoo, le duo nous propose un concert bien rodé. Tous les mouvements sont appris et non pas improvisés. Malgré ce petit défaut, Radio Radio était très en forme hier soir. Tous les succès du groupe ont été interprétés et la foule était en délire. Levant les bras dans les airs à de nombreuses reprises, le public était très dansant et festif hier soir.
9 Piece Luggage Set, Jaccuzzi, Galope, Cliché Hot, Dekshoo et plusieurs autres pièces étaient du rendez-vous de plus d’une heure. Plusieurs chansons à répondre ont été interprétées, dont Lève Tes Mains et Gong Hotel qui ont reçu une super réponse de la foule. La bombe Ej Feel Zoo est lancée en milieu de concert. La foule connaissait les paroles par cœur et dansait comme jamais. Le duo semblait heureux de la réponse de la foule et le courant a changé sur scène. Le petit air je-m’en-foutisme s’est transformé en party.
En fin de concert, le duo lance Enfant Spécial en invitant tous les enfants de la foule à se présenter sur scène pour danser avec Pierre Kwenders et eux. Super moment qui nous rappelle que le Festif! est une festival humain et créé par des passionnées qui rassemble une foule familiale.
Alex Nevsky
(Par Jacques Boivin) L’histoire d’amour entre Alex Nevsky et le public québécois s’est poursuivi samedi alors que le jeune homme s’est fait tantôt charmeur, tantôt cabotin, et qu’il a offert, flanqué de son équipe de musiciens de feu, un programme de chansons parmi les plus entraînantes de son répertoire. Il nous a offert sa reprise d’Help Myself de Gaëtan Roussel (toujours aussi bonne, cette chanson, et Nevsky l’habite parfaitement. Bien sûr, les interactions avec la foule ont été nombreuses, il a invité un spectateur à monter sur la scène pour lancer une chanson à répondre. Celui-ci s’est lancé dans une série de Boum-A-Chick-A-Boums entraînante que les autres spectateurs ont répété de bon coeur et en grand nombre. On a aussi eu droit au traditionnel combat des musiciens qui oppose le guitariste et le bassiste (qui l’a emporté haut la main). La base ce soir? Queen!
The Seasons, qui jouait un peu plus tôt en journée, est venu rejoindre Nevsky sur scène. Évidemment, en finale, Nevsky se lance dans On leur a fait croire et Les Coloriés. Les fans sont comblés, Nevsky a encore réussi à nous charmer!
Les trois accords
(Par Jacques Boivin) La troupe de Drummondville était particulièrement en forme. Et par « en forme », je veux dire rodé au quart de tour. Leurs chansons absurdes rejoignent des générations entières (on me racontait que Vraiment beau rassemblait des petits-enfants et des grands parents) et ils n’ont pas été chiches, lançant Grand champion et Hawaiienne pendant que j’étais encore à l’avant. Programme vraiment bien monté, Simon Proulx et sa voix d’ado sonnaient comme une tonne de briques, les fans chantaient les chansons par coeur. On peut ralentir le rythme avec une Saskatchewan où les gens chantent bras dessus, bras dessous, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
À la fin du spectacle, tous les artistes de la soirée sont montés sur scène pour une dernière chanson qui s’entendait de partout à Baie-Saint-Paul. Même Philippe Fehmiu, festivalier d’expérience, était sur scène pour jouer du gazou!
Qu’on aime un peu ou beaucoup la power-pop absurde des Trois accords sur disque, il faut reconnaître que sur scène, ils sont dans une classe à part. L’apothéose pour le grand public.
Les couche-tard en avaient encore à se mettre sous la dent. On vous raconte dans le prochain compte-rendu!