En première partie de Duchess Says, Bernardino Femminielli a donné une prestation surprenante et haute en émotion. Dans une ambiance sombre, Bernardino était vêtu d’un débardeur scintillant entre-ouvert laissant voir de la peau avec des culottes de cuir assez serrées où l’on pouvait y voir un sous-vêtement dans le style «BDSM». Dans son rôle d’homme sans genre, il se trémoussait de manière provocatrice sur la scène.
Pour ma part, c’était la deuxième fois que j’avais l’occasion de le voir en spectacle, je savais quel type de réaction il pouvait susciter. Je savais qu’il ne fallait pas être choqué, mais plutôt être amené à se questionner. Ça me faisait plaisir de voir que certains étaient sceptiques au départ. Malgré tout, ils ont vite compris et se sont laissé emporter dans le délire de l’artiste pour danser avec lui.
Au programme : des textes puissants et poétiques, dirigés par une voix caverneuse et lourde, et accompagnés par des explorations sonores éclectiques allant du disco à l’électro qui laissaient place à des sons imprévisibles. Sans oublier une présentation vidéo composée d’images percutantes accompagnant des textes murmurés issus de l’album Plaisirs Américains.
Duchess Says
Encore un peu engourdie par la prestation précédente, j’avais très hâte d’enfin voir un spectacle des Duchess Says. Mes attentes étaient assez hautes en regard aux bons commentaires à leur sujet et surtout à propos de l’intensité de la chanteuse sur scène.
C’est avec la chanson Poubelle que tout a commencé et, pour combler mes attentes, la chanteuse affichait une forme explosive. À peine les canons de décibels avaient fait feu qu’elle scandait à la foule : «Saran-wrapez moi ça !».
Ils m’ont semblé habitués par cette demande, car la foule s’est empressée de prendre le rouleau énorme prévu à cet effet pour ensuite se «saran-wraper» entre eux tout en ouvrant une séance de slam. En enchainant les chansons de leur plus récent album Sciences nouvelles, sorti en 2016, Duchess Says a imposé un délire infernal et mené le party dans le lieu tout au long de la soirée!
Une fois n’est pas coutume, nous sommes allés voir une légende, mercredi soir. Et un chanteur de charme sur sa montée. Et un rockeur qui a fait claquer quelques dentiers. Et des joyeux drilles qui mélangent le jazz et le hip-hop.
Laurence Castera – Scène Fibe
Bonne nouvelle pour Laurence Castera, le soleil allait être de la partie! Il n’aura fallu que quelques notes du Beauceron et de ses trois musiciens pour que le public prenne d’assaut la petite scène Fibe. Des curieux, des fans aussi, quelques jeunes, d’autres moins jeunes, une crowd qui avait l’oreille attentive, et une pop-rock à la fois mélancolique et atmosphérique. Si certains peuvent reprocher à Castera un certain manque d’originalité (le genre se prête peu aux grandes expérimentations, après tout), l’exécution, elle, est parfaite. Une voix magnifique, des mélodies accrocheuses, un bassiste qui vole presque le show avec son jeu très groovy, une interaction authentique avec le public; si on se fie à la réaction des spectateurs, la route s’annonce très belle pour Laurence! (Jacques Boivin)
Francis Faubert – Scène Hydro-Québec
Je sais pas ce qui a été le plus étrange hier. Julie Payette comme gouverneur général du Canada ou Francis Faubert en ouverture pour Michel Louvain. C’est devant un parterre disons, attentif, que le rocker de Montebello a lancé Volcan, chanson loud, tant au niveau du son que des mots. Mais bon joueur, l’ancien vainqueur des Francouvertes a su trouver une vibe plus douce pour ne pas trop brusquer son auditoire, tout en restant fidèle à son rock garage. En plus de se donner des allures de guitar hero, le type sait écrire. « Toujours pris entre la rage et l’écorche », dit-il à sa Moman. Flanqué de son loyal Mat Vézio au drum, Faubert avait, oui, l’air d’un chien dans un jeu de quilles. Mais du chien, c’est ce qui faut quand on prétend faire du rock. Chapeau. (Christian St-Pierre)
Leif Vollebekk – Scène Loto-Québec
Devant un Parc de la Francophonie rempli, Leif Vollebekk est venu présenter son dernier album Twin Solitudes. Visiblement surpris de voir l’ampleur de la foule, Vollebekk a livré la marchandise et a fait planer plus d’un spectateur. Un contraste marqué entre ce spectacle et celui du Cercle en avril dernier : la foule semblait être plus réceptive et respectueuse. Dans un décor minimaliste, Leif Vollebekk a alterné entre la guitare et le Moog pour faire Into The Ether, All Night Sedans, Michigan, puis Telluride, Vancouver Time et Elegy. Sans nul doute, une découverte pour plus d’un festivalier.(Marie-Ève Duchesne)
Gab Paquet – Scène Hydro-Québec
On va régler une affaire en partant. Gab Paquet, je suis fan. Mais le défi était de taille. Comment ouvrir pour une légende de laquelle on se réclame, sans paraître en faire la caricature? Surtout lorsque le public présent en très grand nombre (la plus grosse foule cette année et par un mile) est farouchement fidèle à son idole depuis 60 ans. Mais la fougue, la générosité, l’humour et, oui, le charme de Paquet ont saisi les spectateurs qui n’ont pas tout de suite compris ce qui était en train de leur arriver. À mi-chemin, le crooner ´80 a entonné Casio, pad et moustache et il s’est passé quelque chose. Les gens ont réalisé le savant mélange de sérieux et d’auto-dérision et tous ont été conquis. Papa, maman, bébé, amour a terminé le travail et tous ces gens assis se sont levés pour danser. Mention très honorable à la Gab Nation qui s’était massée pour appuyer leur héros du pad qui était tout feu tout flamme et qui a, comme à son habitude, donné tout ce qu’il a de meilleur. (Christian St-Pierre)
CO/NTRY – Impérial Bell
Le duo CO/NTRY ne fait pas dans la subtilité. Le chanteur et guitariste Beaver Sheppard semblait habillé en pyjama (ou une sorte de tenue hippie, dur à dire) alors que David Whitten s’est présenté en petite culotte noire ornée de brillants. Classe. On se noie rapidement dans les gros rythmes glam et new-wave des années 80 avec des inflexions vocales plutôt propres au monde indie-rock. Si la performance est très divertissante, ça reste de la musique qui n’est pas faite pour tout le monde et malgré un côté irrévérencieux réussi, je ne sais pas quand j’aurai à nouveau envie de revivre une telle expérience. (Julien Baby-Cormier)
Matt Holubowski – Scène Hydro-Québec
Il y avait foule pour Matt Holubowksi, le Parc de la Francophonie affichait d’ailleurs complet. Si pour plusieurs Leif Vollebekk a été une découverte, Matt Holubowski, lui, n’a pas besoin de présentation. Les chansons du Prix Espoir FEQ 2017 ont été chaudement applaudies par les fans. Déjà habitué par les tournées pour son album Solitudes, le chanteur s’est permis de faire de plus longues improvisations dans ses chansons. La guitare de Simon Angell et l’ajout de deux violons ont embelli les chansons comme The Folly of the Pretending ou Sweet Surreal qui ont été fort appréciées par la foule. L’énergie d’Holubowski et de sa troupe a su bien protéger les festivaliers du son venant des Plaines. Il a même réservé au public une nouvelle chanson. Au final, c’était un énorme coup de coeur pour moi et les spectateurs présents. (Marie-Ève Duchesne)
BadBadNotGood – Impérial Bell
Après un passage remarqué aux Signaux de nuit l’an dernier (après le très oubliable concert des Red Hot Chili Peppers) le quatuor de Toronto était de retour en ville pour nous présenter son jazz trempé dans une ambiance rock. Beau coup du FEQ de leur confier la scène de l’Impérial puisqu’ils ont attiré une foule nombreuse et rapidement conquise. Les pièces principalement issues des deux derniers albums III et IV, avaient tendance à être allongées de jams parfois dissonants, mais toujours incroyablement satisfaisants. Les pièces IV, Confessions et Triangle, furent particulièrement jouissives alors que d’autres morceaux tels And That, Too ou Speaking Gently font dans un registre un peu plus subtil tout en mettant en valeur l’incroyable talent de chaque musicien. J’ai eu un gros coup de coeur en général sur les lignes de basse complexes et franchement accrocheuse.
Belle surprise que cette brève, mais entrainante reprise du thème de James Bond en rappel. Les jeunes musiciens ont terminé leur soirée en force avec leur bombe CS60 pendant laquelle ils ont fait accroupir l’ensemble de la foule pour la voir sauter synchro dans un des moments les plus explosifs de la chanson. Une belle façon de passer un mercredi soir. (Julien Baby-Cormier)
Michel Louvain – Scène Hydro-Québec
Je pourrais écrire uniquement son nom et ça suffirait, tellement l’homme est un monument de notre culture collective. Si nous vouons un grand respect, avec raison, à Gilles Vigneault pour être encore aussi électrisant sur scène à un âge vénérable, il faut aussi lever notre chapeau à celui qui est venu fêter 60 ans de carrière hier soir. Six décennies à faire rêver les dames et à faire honneur au meilleur du matériel qui peuple notre imaginaire : Aznavour, Elvis, Trenet, Anka. Tout ça, évidemment, en plus de son propre répertoire, comme les immortelles La dame en bleu, Sylvie (à Quebec sous les remparts!!!) et Buenas Noches Mi Amor qui a tout lancé il y a six décennies. C’est accompagné d’une belle équipe de stars que le maestro a célébré : Patrick et Ludovick Bourgeois, Brigitte Boisjoli, Paul Daraîche, Mario Pelchat et même Roch Voisine avec sa Hélène étaient sur place. Plaisir coupable s’il en est un, c’est un voyage au cœur de mon enfance avec les chansons qui font encore vibrer mes tantes. Une légende nous a fait une cadeau pour son propre anniversaire, merci M. Louvain! (Christian St-Pierre)
Belle idée de la part des organisateurs du Festival d’été que de programmer un PopUpFEQ à Lauberivière en pleine heure du lunch! Les curieux se mêlaient aux clients réguliers pour ce dîner-bénéfice à contribution volontaire, qui forçait le public à côtoyer ces personnes qu’on essaie tant d’éviter tous les autres jours! Et c’est à Matt Holubowski qu’on a demandé de jouer pendant cette courte prestation, avec deux de ses musiciens. Choix intéressant quand on connaît la folk-pop douce, apaisante et lumineuse du musicien! Un peu de coeur, ça a fait du bien! (Jacques Boivin)
Gilles – Scène Fibe
Il y avait foule pour voir Gilles, le trio de Cap-Rouge, sur la Scène Fibe. Le groupe était énergique et cela se transmettait aux gens qui sont venus les voir. Bien rodés, ils ont fait plusieurs chansons dont Télégramme, Montgolfière et T’as jeté les yeux sur moi. L’ambiance était survoltée lors de la reprise de La Façade de Karkwa. On pouvait d’ailleurs entendre l’inspiration de ce groupe sur le matériel du trio.C’était une véritable découverte pour moi et j’ai hâte d’en entendre plus. (Marie-Ève Duchesne)
Ziskakan – Scène Hydro-Québec
La Réunion, c’est le carrefour des mondes. Département outre-mer français, on y parle créole et les influences sont plurielles; européennes, indiennes chinoises, malgaches, malaises, est-africaines. Bref, c’est tout un amalgame de sonorités réunies en un tout bien unique appelé Maloya que le vétéran groupe nous a offert sur la scène Hydro. Tantôt lyrique et mélancolique, tantôt festif et dansant, le matériel de Ziskakan permet une rencontre charmante et réussie, parfaite pour ouvrir une soirée de spectacle estivale. Le tout à l’image de son leader origine tamoule Gilbert Pounia. (Christian St-Pierre)
Jérôme St-Kant – Scène Fibe
C’était tout un contraste entre le groupe Gilles et Jérôme St-Kant. En effet, le finaliste des Apéros FEQ avec ses complices Simon Kearney, Simon Lachance et Martin Plante a tout un univers coloré. «La colonie de vacances Jérôme St-Kant», comme il le dit si bien, est déjantée. Elle a offert une belle vitrine pour l’artiste, qui n’était pas à ses premiers spectacles. À l’aise sur scène, la poésie typiquement absurde de St-Kant dans Hiérachill et une chanson sur les médicaments ont bien fait rire les festivaliers rassemblés devant la Scène Fibe. (Marie-Ève Duchesne)
Les Goules – Scène Bell
Pour voir le visage incrédule de quelques festivaliers qui n’avaient jamais entendu parler des Goules…
Pour entendre Keith Kouna se moquer sans ménagement des mesures de sécurité avant les événements sur les Plaines…
Pour rêver avec le chanteur des fameuses beuveries qu’a connu les Plaines à l’époque où on laissait le monde faire le party…
Pour lever nos verres de « délicieuse » Coors Light à tous les Piranhas…
Pour réaliser que quelques parents ont comme moi profité de l’occasion pour faire découvrir à leurs rejetons comment faire le party dans un coin plus sombre de l’humanité…
Pour apercevoir à l’écran les irréductibles chanter à tue-tête le refrain de Crabe…
Pour se laisser convaincre par Kouna que le groupe va jouer sa seule chanson d’amour avant d’entamer Pendaison à coup de « on va te pendre mon gros tabarnak »…
Pour se demander au début de Ville si Rabin Kramaslabovitch allait oser son traditionnel solo de couille gauche (il l’a fait) et surtout comprendre que les médiaslocaux le lendemain ne savent pas faire la différence entre un pénis et un testicule…
Pour toutes ces raisons, il fallait être sur les Plaines hier soir et célébrer l’avènement de l’empire des Goules. (Julien Baby-Cormier)
Mbongwana Star – Scène Hydro-Québec
Quand il s’agit du Congo, on a toujours une pensée pour le féroce conflit qui y sévit. Et quand des musiciens congolais arrivent dans un festival habillés en militaires, on reste quelques peu dubitatifs. Mais loin d’être sérieux, les membres de Mbongwana Star affiche une bonne humeur et une fougue contagieuses qui se répand sans efforts dans la foule. La formation, qui se compromet dans ce que l’on pourrait tout simplement appelé du rock congolais, attire aussi le respect car les deux leaders, cloués sur leurs fauteuils roulants, sont les deux plus engagés de la troupe. Avec des saveurs de R&B et de Rumba, c’est un cocktail dansant très efficace. (Christian St-Pierre)
Lisa LeBlanc – Scène Bell
Pour une première Plaines, la chanteuse de Rosaireville a réussi son pari. Lisa Leblanc avait carte blanche et pouvait appeler des invités à participer son spectacle. Et elle l’a fait! Entourée de Mico Roy, guitariste pour Les Hôtesses d’Hilaire et de son band, son rock a décoiffé plus d’un festivalier. (Self Proclaimed) Voodoo Woman, Could You Wait ‘Til I’ve Had My Coffee, City Slickers and Country Boys ont ouverts son party de famille. Énergique et survoltée, la chanteuse acadienne a amené le banjo le temps d’un solo et une chorale composé de ses tantes et de sa mère pour une «chorale du bonheur» pour entonner Aujourd’hui ma vie c’est de la marde avec les Plaines remplies pour l’occasion. Gros coup de coeur pour son interprétation avec Voivod d’Ace of Spades de Motörhead et Kraft Dinner, fait en duo avec sa mère. On en aurait pris d’autres! (Marie-Ève Duchesne)
Sara Dufour – Scène Fibe
Patriotisme oblige, j’ai bravé le rhume et le ciel menaçant pour courir voir, et entendre, Sara et ses 3 complices. Elle a commencé à fond la caisse, enchaînant les pièces country de Dépanneur Pierrette et de Breakers et nous entraînant dans son road trip autour du Lac. Pleine d’énergie, de mots et d’enthousiasme, elle nous a partagé ses tranches de vie pleines d’humour, faisant la conquête de la foule curieuse qui a rapidement embarqué et répondu. Entourée de Charles Guay de Chicoutimi (batterie), Léandre Joly-Pelletier (banjo, mandoline) et Marc-Olivier Tremblay-Drapeau (Contrebasse), elle a livré une performance bien huilée et je suis repartie avec un gros sourire dans face. (Marie-Laure Tremblay
DakhaBrakha – Scène Hydro-Québec
Étrange ? Singulier ? Mystique ? C’est bien difficile de trouver un qualificatif juste pour parler d’une prestation de DakhaBrakha. Semblant sortir tout droit d’Anastasia avec leur costume traditionnel de leur patrie d’Ukraine, leur univers sonore unique mélange une musique d’un autre âge avec des percussions très présentes et d’autres sources telles, par exemple, des bruits animaliers (!!!). Leur posture scénique très statique, jumelée à leurs chants d’un lyrisme frissonnant (d’ailleurs, les trois chanteuses doivent avoir une carrière d’opéra, c’est sûr!!!) leur donne des allures quasi fantomatiques. D’ailleurs, ça fait parfois penser à la saveur musicale du Cirque du Soleil. Ajoutez à cela un rendu musical sans faille et ciselé et une présence forte, parfois même comique, et vous obtenez l’un des spectacles les singuliers que j’ai eu la chance de voir. Malgré leur aura mystérieuse, les musiciens savent créer un moment fort chaleureux, emportant doucement tout le monde dans leur voyage onirique. Si bien que tout le monde se prend au jeu et en redemande. C’était si spécial que j’ai de la difficulté à m’en faire une appréciation précise. Si j’aime aimé? Je ne sais pas encore. Mais j’ai été fasciné ça, y a pas de doutes! (Christian St-Pierre)
Les Cowboys fringants – Scène Bell
Ils étaient le clou de la soirée, la pièce de résistance. Pour un mardi soir, l’ambiance était un véritable party à ciel ouvert. Dès leur entrée sur scène, Les Cowboys ont fait chanter avec la foule autant leurs classiques comme La Reine, En Berne ou La Manifestation, mais aussi Bye Bye Lou qui a ouvert le bal. Véritable party sur les Plaines, les habitués des grands festivals n’ont pas fait les choses à moitié en ajoutant des clowns, des cracheurs de feu et des illustrations de Martin Bureau. L’énergique Frannie Holder était aussi de la partie pour Marine Marchande. Dès les premières notes de Les Étoiles Filantes, les festivaliers ont allumés cellulaires et lumières. Il fallait les voir ces plaines remplies de lumières! Les classiques Shack à Hector, Heavy Metal (jouée avec le guitariste de Voivod), Toune d’automne ont fait vibrer la foule. En guise de finale, une foule a participé à Tant qu’on aura de l’amour avec le groupe sur scène. (Marie-Ève Duchesne)
Dans une ambiance dirigée par 100% dynamite et les productions Explosive Groove les fans de Busty and the Bass faisait leur entrée pour la 5e journée des 10 de signaux de nuit. Il faisait chaud, les gens étaient festifs, ne manquait plus que Busty and the bass pour débuter le «party» auquel je ne pouvais m’attendre.
Pour les avoir vus antérieurement au cercle, je savais que le groupe formé de 9 gars donnait un très bon spectacle, que le déplacement valait la peine. Par contre, je ne pouvais me douter de l’ambiance explosive qui allait enflammer le cercle, hier soir. Il pleuvait littéralement des gens sur la foule ! Sans exagérer, 4 personnes qui faisait du «bodysurfing» en même temps et le chanteur qui se joint à eux. Sans compter, les deux admiratrices qui ont spontanément exprimé leur joie et leur amour pour le band en montant sur scène pour danser avec eux.
Des vagues de bras allant de gauche à droite tout au long de leur succès, Try (Living Room Session), Miss Judge et plusieurs autresque l’on peut retrouver sur leur plus récent mini-album parût en 2016, Lift.
Les gars revenaient d’une tournée européenne, impossible de sentir la fatigue qui devait les habiter, l’ambiance formée par les cuivres, le guitariste, le bassiste, le drummer et les deux chanteurs fût conservé du début jusqu’à la fin. Cette prestation à clairement surpasser celle que j’avais eu la chance d’assister l’hiver dernier. L’excellente soirée que j’ai passée marquera mon esprit.
Si les Plaines étaient un peu moins garnies que les premiers jours, on peut vous dire qu’à L’Anti et à l’Impérial, il faisait chaud sur un moyen temps! Faut dire qu’avec les groupes qu’on nous présentait…
Compte rendu de la soirée :
Sugaray Rayford – Scène Hydro-Québec
Celui qui est surnommé The Heavyweight Champion of Blues a asséné tout un uppercut aux festivaliers réunis à Place D’Youville. Bien qu’il ait le physique d’un poids lourd, c’est avec sa puissante voix qu’il s’impose avec beaucoup d’aisance et d’autorité. Supporté par un ensemble blues complet, brass, guitare, batterie, basse et orgue B3 (!!!), le Texan livre un son pur, fidèle aux traditions, rappelant BB King dans sa voix et Stevie Ray Vaughan dans son approche sonore. Imposant mais très agile sur scène, il dirige fort bien son band, tout comme il chauffe le publique avec son attitude jovial et son accent texan ronflant. Bref, ce que l’Amérique peut offrir de meilleur. (Christian St-Pierre)
Gabrielle Shonk – Scène Bell
C’est une Gabrielle Shonk radieuse qui s’est présentée sur l’immense scène Bell sur les coups de 19 heures. Même si la foule était encore éparse sur les Plaines, il y avait BEAUCOUP de monde pour une jeune femme habituée aux petites salles (n’oublions pas que l’an dernier, elle jouait au District St-Joseph). « J’en reconnais plusieurs parmi vous! Oh! Ma première pancarte! »
Évidemment, on était curieux de voir comment la jeune femme allait se débrouiller sur une scène qui, à elle seule, est plus grande que la plupart des bars dans lesquels elle est habituée de jouer. Eh bien, sur ce plan, c’était parfaitement réussi : elle a réussi à transformer les immenses Plaines en un genre de gros Pape Georges, habitant la scène comme une grande. On dirait même qu’on la sentait encore plus près de nous qu’à l’habitude. Elle s’est permis un petit moment en famille, avec papa Peter à l’harmonica, pour une chanson ma foi fort explosive.
Gabrielle a présenté à un public réceptif ses jolies chansons folk pop axées sur les guitares (solides Jessy Caron et Simon Pedneault). Il y en a même eu quelques-unes en français (dont la magnifique Trop tard), ainsi que sa reprise mordante de Fast Car (de Tracy Chapman). Ça annonce bien pour l’album prévu en septembre (enfin une date!).
Le défi est relevé avec brio et il ne reste plus qu’à regarder la fusée s’envoler. Bravo, Gabrielle! (Jacques Boivin)
BROS – Scène Hydro-Québec
Quand on va voir sur scène le matériel de deux musiciens qui œuvrent aussi dans un autre projet plus connu, on s’attend à ce que le son ressemble légèrement à ce que nous connaissons déjà. Mais, à entendre Bros, réunissant les frères Currie des Sheepdogs, ce n’est pas des influences convergentes auxquelles on a eu droit, mais carrément à une version allégée des Sheepdogs. Oui, certaines pièces volent plus vers la pop, ou même le funk, mais c’était trop semblable, le tout sans le côté plus « poussiéreux » du son « vintage rock », qui laissait la place à quelque chose de plus « léché ». Qui plus est, le groupe n’a pas fait la durée habituelle pour les performances de 19h30, ce qui peut en avoir laissé quelques-uns sur leur appétit, bien que la foule semblait très réceptive. (Christian St-Pierre)
Ben Caplan & The Casual Smokers – Impérial Bell
Ben Caplan est originaire d’Halifax et il ouvrait cette soirée « Canadian Rock (dixit le programme du FEQ) » avec un folk aux racines très imbriquées dans le passé. Il a deux albums à son actif et a entre autres collaboré sur son dernier album avec Socalled et Joe Grass, deux musiciens bien connus ici. Le chanteur à la voix rauque et puissante en a assurément convaincu quelques-uns hier soir grâce à sa hargne et à la qualité de la musique. Petit bémol: faudra un jour m’expliquer la pertinence d’une flûte traversière ailleurs que dans un orchestre symphonique. Quel moment de grâce lorsque la musicienne Taryn Kawaja a sorti le mélodica et rangé sa damnée flûte. Qu’à cela ne tienne, les compositions de Caplan sont solides allant jusqu’à évoquer Tom Waits. De plus, entretenir le lien avec un public est déjà un art, ce l’est encore plus avec un public qui n’est pas familier avec sa musique. Ce fut dont une mission accomplie pour le jeune homme à la vieille âme. (Julien Baby-Cormier)
NEFE – Scène Fibe
La jeune auteure-compositrice-interprète NEFE manque peut-être encore un peu d’expérience, mais côté talent, c’est déjà pas mal bien parti. Si on pouvait parfois trouver ses interventions un peu longuettes entre les chansons, force est d’admettre que lorsque la musique était lancée, ça y allait bien. Un mélange de folk et de soul qui colle à la peau de la jeune femme, bien appuyée par ses deux musiciens. Ça ne peut qu’être mieux la prochaine fois! (Jacques Boivin)
Fred Fortin – Impérial Bell
Impossible de savoir ce qu’on sert aux artistes qui jouent à l’Impérial, mais après Death From Above la veille, Fred Fortin et ses acolytes nous ont balancé le set le plus rock de tous les shows de Fortin auxquels j’ai assisté. Un spectacle de Fred Fortin s’éloigne invariablement de l’esprit souvent plus feutré des albums, mais hier soir le band au complet avait le pied au plancher. Plusieurs chansons ont d’ailleurs été longuement allongées par des jams qui devenaient même à l’occasion un peu hermétiques. Cependant, rien à redire au niveau de l’exécution. Que ce soit le superbe solo de piano de François Lafontaine avant Tapis Noir, ou le travail de guitare de Langevin pendant la finale de Scotch ou bien la lapsteel de Joss Tellier pendant la maintenant incontournable Tête Perdue, les musiciens ne manquent pas d’occasions de briller grâce aux arrangements complexes et aux compositions riches de Fred Fortin.
Le programme principal semblait déjà avoir satisfait la salle comble et survoltée de l’Impérial; Fred avait concocté un solide rappel pour rendre ce concert mémorable. Il a d’abord puisé dans les archives avec la superbe Portrait d’un ovni, pièce rarement jouée en concert. Puis, il a enchainé avec la toujours incroyable Châteaubriand, qui sans être fédératrice, permet au groupe de s’éclater. La paire de brûlots issue du dernier Gros Mené est venue asséner le coup de grâce à cette foule en extase. On nous a servi en guise de digestif les pièces Le cinéma des vieux garçons et finalement Ultramarr, un morceau parfait à proposer comme épilogue d’un concert hautement satisfaisant. (Julien Baby-Cormier)
Fred Fortin a annoncé un nouveau spectacle qui aura lieu le 27 janvier au Cercle. Les billets sont déjà en vente :
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Los Lonely Boys – Scène Hydro-Québec
Le blues rock texan à ses saveurs bien particulières. L’ambassadeur le plus célèbre demeure Stevie Ray Vaughan, mais les frères Garza de Los Lonely Boys y sont fidèles et le show en vaut la peine. Certes, leur rock tejano (qui se dit descendent dès communautés hispaniques du Texas et du nord du Mexique) possède ses propres nuances. Ici, le trio n’a pas de meneur, la basse et la batterie prenant autant de place dans l’équilibre du son. Bien sûr, la guitare est bien affirmée, mais on assiste beaucoup plus à une prestation d’ensemble qu’à une section rythmique en simple support. Le son est lourd mais clean et les trois frangins enchaînent sans perdre la cadence, y allant de brefs mais efficaces solos.
Aut’ Chose – L’Anti Bar et spectacles
Voir Lucien Francoeur et ses acolytes, c’est toujours un plaisir renouvelé, et ce, depuis très longtemps. La mouture actuelle d’Aut’ Chose existe depuis le milieu des années 2000 et elle déménage! Difficile de faire autrement quand t’as Jacques Racine, Michel Langevin, Vincent Peake, Joe Evil et Alex Crow pour te backer! Malgré son âge vénérable, Francoeur tient encore debout et « chante » ses chansons sur une trame psychédélique des plus efficaces. Tout y passe… Le Freak de Montréal, Ch’t’aime pis ch’t’en veux, Nancy Beaudoin, Chanson d’épouvante, BBQ Lady, Hey You Woman, même le Rap à Billy a son petit moment de gloire devant une foule beaucoup plus âgée (et compacte) que d’ordinaire à L’Anti (qui était plein au bouchon… cette idée de traîner mon sac à dos, aussi). En sortant de la petite salle de spectacles de la rue Dorchester, je ne pouvais pas m’empêcher de faire des liens entre Aut’ Chose et Les Hôtesses d’Hilaire que j’avais vu la veille. C’t’aussi bon, tabarnak! (Jacques Boivin)
Les Dales Hawerchuk – Impérial Bell
On a fini la soirée de la meilleure manière qui soit : un gros show des Dales Hawerchuk! Les frères Séguin n’ont pas perdu de temps et ont rocké un programme énergique du début à la fin. Avec quatre albums à leur actif, ils n’ont pas eu trop de mal à trouver un rythme d’enfer, sans temps mort. Les gars avaient visiblement du plaisir, en arrière-scène, la gang de Fred Fortin en avait aussi (fallait les voir venir taquiner Pierre Fortin à quelques reprises). Un show de feu qui a fait la part belle à leur excellent Désavantage numérique, leur plus récent album, sans oublier les chansons qui les ont lancés, comme la toujours savoureuse Dale Hawerchuk et la décapante Mais où est donc Carnior?. Le rock est plus vivant que jamais. (Jacques Boivin)
C’est samedi soir que débutait une troisième journée du festival Signaux de nuit. À mon arrivée, vers 23 h, je constatais que la salle était déjà presque pleine. À mon sens, cela annonçait une bonne soirée festive. Cette fois-ci, le festival consacrait la soirée pour les «fans» de Rap. Pour commencer en force, c’est le groupe Morpheus’ arms qui a su animer la foule pour Loud qui était tant attendu par le public. On sentait une bonne cohésion entre les membres de même que les amis qui se sont joints pour quelques chansons. La foule n’a pas eu le temps de reprendre son souffle que David Lee a pris le rebond. On voyait les gens sauter partout, danser et chanter. Ils étaient prêts pour Loud, qui a finalement fait son entrée avec Shash’U pour quelques chansons. Sans trop laisser de place au silence, Loud enchainait les titres de son Ep qui étaient une fois de plus acclamés par le public. On sentait que les gens le connaissaient bien, malgré sa longue absence dans la ville de Québec (il ne s’est pas empêché de le souligner). Puis, en rappel avec son «hit» 56k, il a su complètement combler le public.
Après deux semaines de festivités, voici les coups de coeur de notre équipe de rédacteurs et photographes.
KARINA TARDIF – COORDONNATRICE ET RÉDACTRICE
Chaque année, j’attends avec impatience la portion des spectacles présentés en bars. Ce sont toujours, à mon avis, les prestations qui me surprennent le plus et cette année n’a pas fait exception. Mon coup de coeur est le spectacle de Geoffroy, qui a eu lieu le 1er juillet à l’Embuscade, et ce, pour plusieurs raisons. L’ambiance qu’il a amenée avec son décor de lettres lumineuses, son petit sourire en coin en permanence, l’écoute envers son public et ses excellents musiciens ont fait de cette soirée mon moment le plus mémorable du Festivoix. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est qu’il m’a fait monter sur scène pour chanter et danser sur une chanson des Backstreet Boys… comment ne pas passer un bon moment ?! Pour lire l’article complet, c’est ICI.
CAROLINE FILION – RÉDACTRICE
La qualité des spectacles que j’ai eu la chance de voir durant le Festivoix m’a compliqué la tâche pour choisir mon coup de coeur du festival! J’ai finalement arrêté mon choix sur Antoine Corriveau, parce que depuis que je l’ai vu à La Taverne en mars dernier, j’ai écouté son album Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter en boucle. J’ai aussi écouté Les ombres longues depuis peu et je suis retombée en amour avec l’artiste. J’attendais donc son spectacle avec impatience et je n’ai pas été déçue du tout. Je l’ai également couvert donc on peut lire mon résumé dans la journée du 7 juillet mais ça valait la peine d’en reparler. Il a su me surprendre, m’émouvoir, me charmer, et me donner envie de le revoir pour découvrir un autre côté de lui, qu’il cache derrière ses longues mèches rebelles.
MARIANNE CHARTIER-BOULANGER – RÉDACTRICE
Ce que je retiens en tête du Festivoix 2017 n’est certainement pas Ti-cuir et sa voix de rockeur, mais bien Gab Paquet et le charme de son pad. Le premier vendredi du festival était sans aucun doute le plus festif à mes yeux. En effet, l’énergie d’un spectacle provient de la qualité artistique, mais aussi de la capacité d’écoute et d’ouverture du public. Le Zénob était rempli, les gens dansaient, buvaient et souriaient, mais surtout appréciaient. Le concept de Gab Paquet aux références clichées des années 80 est visiblement une grosse blague à laquelle nous ne sommes pas les seuls à avoir pris goût. Comme l’a dit ma collègue Caroline Filion, lui et ses musiciens, ont le don de nous faire décrocher. Pour lire l’article complet, c’est ICI.
DAVID FERRON – RÉDACTEUR
J’ai beaucoup hésité pour le choix définitif de mon Coup de cœur! Après mûre réflexion, j’ai choisi Proyecto Iré. Ce groupe, sans tomber dans la caricature ou dans l’incohérence, a réussi à incorporer danse, explications de la culture afro-cubaine et différents styles de musique (gospel, salsa, reggae, jazz, etc.). Je n’oublierai jamais le moment où Oscar Fuentes s’est mis à chanter Osain, ode au dieu de la nature dans la religion yoruba. La pluie s’est alors tue… Pour lire l’article complet, c’est ICI.
ADRIEN LE TOUX – PHOTOGRAPHE
Mon spectacle préféré a été celui de Yann Perreau, à la scène des Voix multiples, le 8 juillet. Pour lire l’article complet, c’est ICI.
YOAN BEAUDET – PHOTOGRAPHE
Ma photo coup de coeur c’est celle-ci. Pour avoir écouté beaucoup ces derniers temps en boucle du Billy Talent en live, je savais que ça n’allait pas être évident. Le chanteur a un physique fermé à peu près 95% du temps quand il s’exécute au micro, la figure cachée derrière celui-ci… Alors c’est cette photo, qui je pense, transmet le mieux l’énergie de cette soirée. Merci à l’équipe du Festivoix pou avoir su approcher leur troupe et en faire leur tête d’affiche pour l’édition 2017. Une combinaison plus que gagnante. Pour lire l’article complet, c’est ICI.
JEAN-FRANÇOIS DESPUTEAUX – PHOTOGRAPHE
Mon spectacle préféré a été le magnifique moment passé avec The Franklin Electric, le 7 juillet à la scène des Voix multiples. Pour lire l’article complet, c’est ICI.
Ce spectacle est vraiment pour les purs amoureux de la musique brésilienne, surtout de bossa nova et de samba. Il ne fallait donc pas s’attendre à une reprise électro/musique traditionnelle brésilienne/jazz fusion de Beautiful People de Marilyn Manson, par exemple. Ramos et ses comparses ont enchanté, d’après les applaudissements nourris et les bons commentaires entendus, les quelque 200 personnes réunies. Le très beau temps, la terrasse et les symboles fleuris sur et accompagnants les tenues vestimentaires des musiciens donnaient vraiment une ambiance de détente et de convivialité. Par ses notes jazz au piano et sa voix chaude évoquant celle de Fabiola Toupin et d’Isabelle Pierre, Jessica Vigneaultconfirme l’ambiance de douce évasion tropicale. La section percussions, occupée par Fabrice Laurent à la batterie et par Daniel Bellegrade aux tambours, dynamise joliment les chansons, dont la plupart sont tirées des trois derniers albums de chansons originales du chanteur originaire de São Paulo. Ce dernier réussit à offrir un jeu de guitare combinant aisance et attitude détendue à la Henri Salvador. – David Ferron
WILL DRIVING WEST – SCÈNES VOIX LIBRES – 18H00
Will Driving West n’en était pas à sa première visite en sol mauricien, alors qu’en 2016 il était venus à la Maison de la culture ainsi qu’au Grenier du Magasin Général LeBrun (Il y sera justement de retour le 4 mai 2018). C’était par contre une découverte pour moi, alors que je n’avais entendu d’eux que la chanson Thieves tiré de leur album The Breakout sorti en 2010. C’est très doux comme musique, un beau pop/folk épuré et qui s’écoute affreusement bien. J’aime particulièrement la combinaison des voix d’Andréa Bélanger et de David Ratté qui se marient à merveille.
Plus récemment, ils ont sorti un album avec plusieurs reprises Grand Thief Music, dont Praise You de Fattboy Slim qu’ils ont jouée lors de leur prestation. C’est par contre l’album Fly, lancé en 2014, qui leur a permis de gagner une certaine popularité qui ne cesse de grandir depuis. Comme David l’a si bien dit par contre, en présentant une chanson qui traitait de jalousie « On vous remercie de nous avoir découvert même si on a fait aucun effort pour vous aider la dedans ». Cela peut également référer à leur carrière, car depuis qu’ils font de la musique, ils ne publicisent pas nécessairement leur art et produise beaucoup de matériel sans être tellement connu du grand public, alors qu’ils le mériteraient amplement.
Mention spéciale aux bicyclettes musicales qui finalement, après qu’on en ai parlé plusieurs fois, on complètement déconcentrées David Ratté dans deux de ses chansons lors du spectacle. Pour l’emplacement stratégique, on repassera. – Caroline Filion
YANN PERREAU – SCÈNE LES VOIX MULTIPLES – 19 H
Les spectateurs venus remplir bancs et gradins au Jardin des Ursulines étaient très heureux d’accueillir la bête de scène, voire même le « zoo au complet » (dixit le présentateur Stéphane Beaulac) qu’est Perreau. C’est plutôt en mode séducteur qu’il s’est présenté au milieu de la foule pour chanter Dance Me to the End of Love de Leonard Cohen, à la sauce Ayahuasca Waltz, paru sur son plus récent album Le fantastique des astres. À partir de la pièce suivante, Baby Boom, c’est l’enfilade de chansons tantôt entraînantes, tantôt touchantes tirées de l’album précédemment mentionné, mais aussi de quelque succès du reste de son répertoire, comme Le Président danse ; Acrobates de l’éternité ou La vie n’est pas qu’une salope.
La basse de François Plante, la guitare de Jean-Alexandre Beaudoin ainsi que la batterie de Maxime Bellavance apporte un son plus lourd, plus intense aux compositions plus pop de Perreau. Avec l’énergie folle de ce dernier et les effets d’éclairage, ça donne un aspect rock enlevant. Mentionnons également le travail du talentueux claviériste shawiniganais Gabriel Godbout-Castonguay, dont les arrangements sur son Moog évoquent parfois Kartwerk et même Benny Benassi lors d’un pont musical pendant J’aime les oiseaux.
Coiffé d’un chapeau et paré de lunettes au début du spectacle, l’auteur-compositeur-interprète de Berthierville, fort de près de 25 ans de carrière scénique, dévoile tout au long de sa prestation une personnalité artistique complexe et cohérente à la fois, pour pouvoir en fin de spectacle dévoiler ses yeux allumés remplis de vie. Ceux de quelques spectateurs, lors du rappel Beau comme on s’aime, se sont même mouillés… – David Ferron
VALAIRE – SCÈNE VOIX POPULAIRES – 20H30
On ne s’attendait peut-être pas à une telle combinaison, mais il reste que Valaire, en première partie de Michel Fugain et Pluribus, c’était complètement survolté. J’ai toujours un plaisir fou à voir les cinq gars se démener sur scène à jouer chacun plusieurs instruments, à danser, à faire participer la foule, tout en ayant du swag à n’en plus finir. Comme s’il n’y avait pas assez de coolness, Alan Prater, du groupe The Brooks, était leur invité pour la soirée. Il fait notamment la chanson (ma préféré du dernier album) By my Side avec eux.
La majorité des chansons étaient tiré de Oobopopop, le dernier opus du groupe sorti en 2016, qui lui permet de jouer un peu partout dans le monde. Ils ont terminé la soirée avec un Boogaloo bien senti « Juste pour te réchauffer pour ton petit Fugain » comme l’a si bien dit Luis au moment de nous quitter. – Caroline Filion
LAURENCE CASTERA – SCÈNE LES VOIX POP – 23 H
La dernière fin de soirée du Festivoix s’annonçait mouvementée avec une foule de bons spectacles sur plus de quatre scènes différentes. J’ai opté pour celui de Laurence Castera, curieuse de découvrir sur scène celui qui a sorti récemment son premier opus Le bruit des mots nous offrant un son très intéressant.
À mon sens, le lieu La P’tite Grenouille était loin d’être l’endroit idéal pour ce spectacle, comme la plupart des gens présents n’y étaient pas pour Laurence. Ainsi s’est créé une sorte de chaos sonore, mais j’imagine qu’il n’y en était pas à sa première fois dans ce type de contexte. Il a du fait même fait part, avant même sa première chanson, qu’il n’y était pas pour faire des reprises de chansons, mais bien ses compositions ce qu’il a dû réexpliquer à plusieurs reprises pendant la soirée.
Sa petite heure de performance, ne voulant pas trop étirer la sauce avec la foule agitée, a été brève, mais complète pour nous laisser absorber la variété des sonorités que nous procurent ses chansons. La guitare électrique plaquait des sons lourds qui encrait bien la musique dans l’espace. L’auteur-compositeur-interprète, qui semble s’inspirer beaucoup du groupe Thrice, offre un pop-rock ambiant assumé mêlé à des textes ressentis. Évidemment, il ne réinvente pas la roue, mais il se colle bien à son style et c’est ce qui lui permet d’aussi bien rendre son matériel. – Alicia Lemieux
QUALITÉ MOTEL – SCÈNE LES VOIX ÉMERGENTES – 23 H 30
À mon arrivée dans l’Embuscade bondée, j’ai d’abord ressenti un facteur humidex élevé par la chaleur des corps frénétiques qui dansaient aux sons électro-pop de Qualité Motel. Les gars (Valaire) qui avaient donné un show plus que festif quelques heures plus tôt (du moins, à en croire ma collègue Caroline). Ils ont a peine eu le temps de débarquer leur matériel, de se revêtir de leur plus belle tenue de dragons que l’Embuscade sautait déjà dans le tapis.
Qualité Motel, c’est aussi simple que le set de DJ qui m’accroche à tout coup. Cordés sur la même tables, les cinq gars offre tout simplement une set list des chansons les plus hors contextes que possible, mais réarrangées pour nous laisser les apprécier tout autrement. Je n’aurai du moins plus la même référence de la chanson Seul de Garou ou encore Libérer le trésor de Michel Rivard. Et ce n’est pas la fin du show qui les oblige à arrêter. À au moins quatre reprises j’ai cru qu’il s’agissait de la fin de leur performance alors qu’ils reprenaient à tout coup de plus belle avec plus d’énergie. – Alicia Lemieux
Il y a quelques jours, au Festival de la chanson de Tadoussac, notre courageuse Marie-Ève Fortier s’est entretenue avec Les Hôtesses d’Hilaire. Ils ont parlé de tout et de rien, mais surtout de tout.
Paraît qu’il y avait du monde sur les Plaines. C’est ce qu’on a lu dans les journaux ce matin. On peut vous dire que c’était pas le seul endroit rempli au bouchon, car l’Impérial Bell affichait complet pas mal toute la soirée, et y’avait beaucoup de beau monde aussi à L’Anti!
Tour d’horizon de la troisième journée du Festival d’été de Québec.
Mais juste avant, nous aimerions féliciter Matt Holubowski, gagnant du prix Espoir FEQ 2017!
Floes, L’Anti Bar et spectacles
Ça faisait un petit bout qu’on n’avait pas vu le supertrio de Québec et j’avais bien hâte de voir si Simon Tam, Samuel Wagner et Pier-Philippe Thériault avait du nouveau à nous proposer. Eh ben oui, on est sortis du cadre du majestueux EP Shade & Mirror pour découvrir quelques nouvelles pièces, toujours aussi aériennes, quelque part entre Bon Iver le vieux stock de The Weeknd. Les boîtes à rythmes, les synthés et la guitare se marient encore parfaitement à la voix cristalline de Wagner tout en marquant une évolution subtile par rapport à l’ancien matériel. Une brise fraîche qui faisait du bien, tant au corps qu’à l’âme. (Jacques Boivin)
Gypsy Soundsystem Orchestra, Scène Hydro-Québec
Ce sont les Balkans en pleine face que l’on se prend avec ce septuor tout aussi sympathique qu’énergique. Pas aussi punk et irrévérencieux que Gogol Bordello, le groupe suisse en jette par contre tout autant, misant davantage sur un métissage passant la salsa, la soul, l’electro et le hip-hop. D’ailleurs, parmi les sept musiciens de très haut niveau, je lève mon chapeau à Paps (non, pas comme la bière), le très solide MC du band qui a su électrifier le Carré d’Youville pour insuffler, à l’aide d’un flow de feu et un charisme rare, un réel coup de foudre à la foule qui l’a fait sentir sans gêne plus le show avançait.
Un band qui prend aussi sincèrement son pied sur scène ne peut qu’entraîner tout le monde dans la fête! (Christian St-Pierre)
Avec Pas d’Casque, Impérial Bell
Avec Pas d’Casque ouvrait une soirée sous l’égide de Grosse Boite dans un Impérial plein à craquer. D’emblée, ils ont dès les premiers accords réussi à capter l’attention de la foule et ont su la conserver tout au long de leur performance, ce qui pour une première partie en temps de festival relève généralement du domaine de l’impossible. Si le concert à fait une belle part aux chansons d’Effets Spéciaux, c’est une mouture plus rock d’Intuition #1 qui a ouvert le spectacle. La troupe à Stéphane Lafleur avait même une surprise pour le public avec l’apparition des Soeurs Boulay pour chanter la fabuleuse Dommage que tu sois pris, j’embrasse mieux que je parle, pièce justement écrite d’un point de vue féminin. C’était merveilleux de voir Stéphanie et Mélanie visiblement émues d’être sur scène avec le groupe. Stéphane Lafleur a d’ailleurs mentionné que ce serait probablement sa seule occasion d’être «backing band». Le groupe a conclu sa performance avec la ballade Nos Corps (en ré bémol) sous des applaudissements nourris de la foule. Il y a fort à parier qu’ils ont vendu plusieurs albums aux non-initiés. Pour les initiés, l’absence de Mathieu Charbonneau (en tournée avec son autre groupe Timber Timbre) laisse un certain vide dans la palette musicale du groupe. Sans être central, il fait maintenant partie du décor. Ça a permis au guitariste de soutien d’être plus à l’avant-plan, mais le baryton et les claviers sont maintenant un ajout non négligeable au riche son du groupe. (Julien Baby-Cormier)
The Excitements, Scène Hydro-Québec
Après l’imbroglio de visa du jour d’ouverture, voici que la scène de Place d’Youville se trouve face à une autre situation délicate. À cause de soudains problèmes de santé affligeant la chanteuse et meneuse du band, la prestation de The Excitements a failli être compromise. Heureusement, bien qu’il ait eu lieu 30 minutes plus tard, le spectacle a débuté et la formation soul de Barcelone a livré une marchandise solide, qui a pris un cran d’émotivité devant la condition précaire de sa chanteuse. Avec sa crinière et ses allures félines, Koko-Jean Davis rappelle avantageusement Tina Turner avec une voix puissante et juste assez égratignée. Rodés au quart de tour, les musiciens ont livré une performance sans faille pour faire habilement preuve de toute la dignité exigée par les événements. En finale, Davis a dû répéter à plusieurs reprises sa reconnaissance et son amour à la foule, qui lui a rendu au centuple. Comme quoi les Québécois savent y faire quand humanité et compassion s’imposent. (Christian St-Pierre)
Pat Thomas and Kwashibu Area Band, Scène Hydro-Québec
Quand on annonce un vétéran de l’Afro Beat, on se fait certaines attentes. Celui qui a été nommé Voix d’or de l’Afrique en 1978 (!!!) a bien du millage et ça se fait sentir tout de suite. Je vais être franc, la musique du monde n’est pas nécessairement ma tasse de thé, mais Thomas et ses troupes ont dû envoyer 90 minutes de groove sans quasi aucune interruption, entraînant une foule réceptive avec eux. Public qui en a redemandé une fois le spectacle fini. En fait, la forte présence des brass, d’une guitare électrique très affirmée et, surtout, d’une ligne de basse en lead, nous rappelle avec aplomb les racines africaines de la soul et du funk. Mine de rien, c’est une leçon d’histoire, une passerelle entre tradition et modernité que nous ont donné Thomas et les dudes de Kwashibu. Et, je l’avoue, j’ai dansé. Avec beaucoup de plaisir en plus. Y a des moments où ça frisait la transe. Franchement, respect. Ce genre de show démontre toute l’importance que prend la scène Hydro-Quebec au FEQ. C’est le meilleur de notre monde que nous n’avons pas la chance de connaître qui s’y trouve, tout ça pour pas un rond. Québec, t’es privilégiée, j’espère que tu le sais. (Christian St-Pierre)
Les Soeurs Boulay, Impérial Bell
L’Impérial était plein à craquer pour accueillir Mélanie et Stéphanie pleines d’énergie avec un public conquis d’avance et du sirop pour la toux comme prétexte pour dire des niaiseries. Elles ont réarrangé la plupart des chansons tirées de leurs deux albums pour les rendre plus dansantes : Lola en confiture avec des « choubidouha », beat un peu electro à Alexandre et des « ouuuuuh-ap » sur Ôte-moi mon linge, entre autres.
On a fait connaissance avec leur directeur musical et tête de turc Gabriel Gratton grâce à sa reprise de Islands in the Stream de Kenny Roger et Dolly Parton, au grand plaisir des têtes blanches qui ont aussi apprécié Tous les cris les SOS (bonjour, Balavoine) et Pour que tu m’aimes encore, soutenues par Amelie Mandeville aux claviers et Marc-André Larocque à la batterie.
Un bon moment bon enfant qui ne nous a pas fait regretter P!nk une minute! (Marie-Laure Tremblay)
De la Reine, L’Anti Bar et spectacles
De la Reine fait ce qu’elle veut, tout le monde qui gravite autour de la scène de Québec le sait fort bien. Et ce soir, ce que De la Reine voulait faire, c’était faire plaisir à ses nombreux sujets avec sa pop sensible et intelligente qui nous fait vibrer de plus en plus au fil du temps. Jean-Étienne était toujours aussi groovy à la batterie, marquant le rythme tel un métronome aux accents jazz. Vincent jouait les guitar gods devant un nuage de fumée qui le rendait plus grand que nature. Et Odile… ah, ma chère Odile, t’étais en voix, souriante comme jamais (et vous savez qu’Odile sourit tout le temps, c’est tout dire!). Une véritable communion s’est produite entre le trio (en fait, un quatuor pour cette belle occasion) et son public, qui ne s’est pas fait prier pour danser.
Notons au passage cette magnifique adaptation en français de la chanson You and Whose Army, de Radiohead, qui nous a donné tellement de frissons que le groupe l’a joué… deux fois de suite! En temps normal, on aurait peut-être un peu grogné, mais les poils étaient à la verticale sur nos bras à la deuxième reprise! (Jacques Boivin)
Orloge Simard, Impérial Bell
Les filles sont parties, les gens, l’ambiance et l’odeur ont changé pour Orloge Simard, qui élève l’art de virer une brosse en religion à des centaines de joyeux convertis. Départ sur les chapeaux de roue, moshpit à la 2e toune, pogo et body surfing en choeur! Toute la salle hurlant contre les condoms, les cabanes à pêche ou les pendaison d’crémaillères. Quand un surfer tombe à terre, tout le monde s’assoit et rame en cadence, harangué par un claviériste fou… lorsque nous sommes partis, l’Impérial était en feu. On sent encore la robine ce matin! (Marie-Laure Tremblay)