10h du matin, mardi, et j’ai l’hôtel à moi toute seule.
Plusieurs dizaines de camions Légaré et de chars remplis de gens vannés sont en ce moment même sur la 117 direction sud et je savoure ma chance d’être toujours dans un lit.
J’en profite pour ressasser les images d’hier en massant mes p’tits pieds meurtris de festivalière longue course : Laura Sauvage qui prend une pose de sirène échouée sur une table de pique-nique pour sa photo d’entrevue, un festivalier aventureux qui escalade le gazebo pour mieux voir Dan San jouer dans le Parc botanique à fleur d’eau, les enfants qui se cachent dans les boîtes de bois des décors du FME (#attentionoùtuposestesfesses #kidsinboxes), Bernardino Femminielli qui achève son strip-tease décadent/dansant dans un nuage de fumée pour la poignée spectatrices et de spectateurs qui ne se sont pas sauvés en courant…
La dernière journée au FME aura eu sur moi le même effet que le radieux soleil de fin d’été qui plombait sur Rouyn ce jour-là : en sueur, brûlée, mais heureuse, voilà comment on s’en sort! (Sarah Bélanger-Martel)
Dan San
En début d’après-midi du quatrième et dernier jour du FME, je me suis rendue au Parc Botanique À Fleur d’Eau pour assister à l’hypnotisante prestation de Dan San, formation belge qui verse dans la chanson à tendance un peu pop et définitivement électro. Il fait dehors encore de cette exquise température qui nous a gâtés tout au long du FME, peut-être que c’est à cause du soleil que les gens ont si facilement le sourire aux lèvres, mais j’aurais plutôt tendance à donner le mérite au talent des musiciens de Dan San. En effet, ils nous happent dès le début dans leur univers au rythme lascif et teinté d’électro. Les interventions du violoniste ajoutent aux chansons d’agréables mélodies acoustiques qui balancent avec le son électrique des trois guitares et du synthé. La voix du frontman plane jusqu’au plafond du chapiteau et les choristes l’accompagnent encore plus haut. Puis ils s’invitent au milieu de la foule assise à leurs pieds, dépluggés, pour interpréter une pièce a cappella des plus jolies. Ça fait un p’tit velours au cœur de constater que le groupe est aussi bon en acoustique qu’amplifié, ça prouve qu’ils n’utilisent pas forcément la sonorisation comme béquille. Ils ont eu droit à plusieurs ovations debout, les poussant à couvrir totalement les chansons de leur nouvel album. On peut dire que Rouyn leur a offert le meilleur accueil.
Dan San se produit en spectacle au Cercle à Québec, ce mercredi sept septembre avec Alexandre Martel et Timothy Luke Dawson. (Arielle Galarneau)
PONTEIX
À l’heure fatidique des choix déchirants (aussi appelée “ 5-à-7 au FME”), c’est PONTEIX qui a remporté le tirage au sort et si j’ai dû quitter avant la fin pour attraper la finale de l’inénarrable Bernardino Femminielli, j’aurai tout de même eu le temps d’apprécier à nouveau cette jeune formation saskatchewanaise découverte plus tôt cet été au Festival de la chanson de Tadoussac.
Celui qui a dit que les Plaines canadiennes étaient plates était con.
Aussi, il ne connaissait probablement pas PONTEIX, qu’il aurait pourtant pu voir en tournée un peu partout au Québec cet été. Il pourra se reprendre en écoutant l’album à paraître cet automne et surtout, arrêter de dire de niaiseries. Comme plusieurs autres qui émergent des scènes mal connues (au Québec, du moins) du ROC, ce projet musical porté par Mario Lepage est des plus intéressants. Avec son rock planant, atmosphérique, par moment plus pop, par moment glissant vers le psychédélique, PONTEIX se distingue surtout du lot par les textes en français qui ajoutent une sonorité surprenante à l’ensemble. La plume de Lepage est délicate, imagée et lyrique, mais son interprétation, qui se rapproche de ce qu’on entend davantage du côté anglophone, éloigne le sens des paroles de leurs sons… Une concoction bilingue qui reflète bien l’identité du musicien vivant au quotidien cette diversité enrichissante d’influences culturelles. Comme le petit village francophone de Ponteix qui a donné son nom au groupe, Mario Lepage tient en quelques sortes le fort de sa fransaskoise-ness par la musique. Et ça lui va bien.
Malgré une salle drôlement aménagée et l’heure de la journée peu conductive aux épanchements psychédéliques, PONTEIX a livré un bon spectacle que j’ai dû écourter pour ne pas rater le sensuel personnage Femminielli dont je laisserai mes collègues vous parler. (Sarah Bélanger- Martel)
Rosie Valland
Rosie la charmante, Rosie la talentueuse guitariste, Rosie et ses textes qui font frissonner, Rosie Valland, c’est le « jack-pot » des artistes québécois de la relève. Il était hors de question que je rate ce spectacle à 17h au Café-Bar L’Abstracto. Je pense même que c’est le seul spectacle que je suis arrivée d’avance et que j’ai pu voir le début du spectacle, c’est pour vous dire à quel point je ne voulais pas le manquer. Avec ses deux musiciens, elle a joué pratiquement tout l’album Olympe et le EP Nord-Ouest, mais le meilleur moment a assurément été lorsqu’elle nous a fait une nouvelle pièce, qui parle d’amour et qui m’a donné le motton dans la gorge. Les yeux fermés presque tout le long, son interprétation de chacune de ses chansons est profonde et sentie. C’est l’une des rares artistes qui me touche autant et aussi profondément. Son petit côté plus timide sur scène est charmant et sans fioritures. Avec Rosie Valand, c’est juste du vrai et c’est ça que j’ai aimé du spectacle qu’elle a donné au FME.(Karina Tardif)
Bernardino Femminielli
Moi j’aime ça, les crooners, okay? Quand tu feels glamour, mais qu’y’a personne qui veut te chanter la pomme, il fait bon s’abîmer dans les chansons mielleuses de Bobby Vinton, des Everly Brothers ou de Claude François… Et puisque l’Abitibi m’a définitivement rendue amoureuse, je DEVAIS aller voir l’énigmatique Bernardino Femminielli faire son spectacle. La petite scène du Trèfle Noir est habillée de rideaux de paillettes, fioritures rococos, roses en plastiques et oiseaux gonflables sous un éclairage rouge pétant.. C’est simple, on croirait être tombé dans le walk-in de Jessica Rabbit. Dans une salle saturée de vapeur sèche et un public qui ne sait pas trop à quoi s’attendre, Bernardino arrive sur scène monté sur d’incroyables souliers plates-formes argentés et un complet aux couleurs de l’Amérique.
Femminielli nous regarde avec ses grands yeux de bébé labrador triste, il nous offre des roses, mais si il nous chante l’amour, il s’agit d’amour décadent de bord de trottoir. La musique au début langoureuse et rythmée se transforme peu à peu en des beats répétitifs et agressifs, on a l’impression d’assister à la lente montée de psychotropes chimiques d’un pimp sur le bord de la faillite qui se cherche de nouvelles sirènes à hameçonner.
Salut ma mignonne, t’as tu dix-huit ans?
Son débit de parole accélère, on comprends à peine son discours délirant au travers de la bande sonore psychédélique, mais à vrai dire c’est bien peu important puisque la mise en scène raconte tout. Le spectateur est pris entre la fascination morbide et l’incompréhension, c’est définitivement le but de l’artiste de déstabiliser. Mon impression s’est confirmée quand, en regardant la salle derrière moi, j’ai constaté que la moitié du public avait déguerpi! Tant pis pour eux, ils ont manqué le meilleur spectacle de poteau du FME. Jambes infinies montées sur des talons hauts, bedaine qui aime la bonne chaire, moues mi-psychotique mi-séduisantes. Définitivement l’un des ovnis les plus fascinants du FME.
My baby tooks all my money. (Arielle Galarneau)
Plants and animals
C’est heureusement dans les bras de Plants and Animals que j’ai fini la soirée.
Dans la salle intime du Cabaret de la dernière chance, les musiciens de Plants & Animals ont joué avec énergie leur rock dansant et donné un spectacle qui m’a réconciliée avec ce groupe un peu perdu de vue depuis l’album “Parc Avenue” (2008). D’une bonne intensité, avec quelques anciennes pièces pour gâter les anciennes fans dans mon genre, cette prestation a clos le Festival de musique émergente en beauté et achevé de me briser les pieds.(Sarah Bélanger-Martel)
Sandblast et Despised Icon
Ma fin de soirée plutôt arrosée me voit m’échouer au milieu de la foule odorante et poilue du Petit Théâtre du Vieux-Noranda pour une soirée métal qui promet de brasser. Les groupes à l’affiche sont Sandblast et Despised Icons. Je vais être honnête avec vous, je suis définitivement plus punk, grunge et psychédélique que métal, mais j’ai eu du fun pareil! Il faut dire que le spectacle de grands gars baraqués et crinqués qui se foncent dedans et jouent des genoux et des coudes dans les flaques de bières est un spectacle des plus ravissants. Je ne me suis pas mêlée à la masse en sueur (pour une fois!), je tenais encore à mon reste de santé. Circle pits et walls of death s’enchaînent jusqu’à la fin. Ne faites pas la guerre, chantez du métal à place, ça donne la même adrénaline sans les dommages collatéraux.(Arielle Galarneau)
Parce que l’Agora des arts était trop pleine pour accueillir les gens avec des cocardes comme nous et parce qu’après avoir entendu le spectacle de Laura Sauvage de loin en faisant la file pour tenter de rentrer, j’ai décidé d’oser pour la découverte et l’imprévu. Et oui, je me suis rendue à la soirée métal pour entendre la fin de la performance de Sandblast. Le Petit théâtre du Vieux-Noranda était rempli pour accueillir Despised Icon, ce groupe qui moi, inculte de la culture de la musique métal, ne connaissant évidemment pas. Impossible de rester indifférente à l’ambiance qui règne dans la place. Les pièces sont livrées avec une grande assurance et les gars sur scène sont dynamiques et surtout très heureux d’être là. Ils ont mentionné plusieurs fois être contents d’être de retour à Rouyn après 6 ans. Ce spectacle a été mon moment « wow » de la soirée ! (Karina Tardif)
Moonshine
Pierre Kwenders et ses compagnons nous ont fait danser jusqu’aux petites heures du matin pour le dernier événement dans la programmation du FME. Les événements Moonshine sont, en temps normal, organisés chaque soir de pleine lune avec des DJs invités et sous forme de soirée surprise. C’est donc un événement parallèle aux soirées habituelles qui a eu lieu pour la fin du FME. En plus d’enchaîner les pièces, Pierre Kwenders et les autres (mais surtout Pierre) offraient un spectacle complet en se laissant aller les jambes et les bras sur les rythmes dansants et occupaient le plancher entier de la Scène Paramount. Je salue le FME qui a fait une belle intégration du concept dans son festival pour finir sur une excellente note, même si j’avais voulu que ça se continue encore et encore (j’avoue avoir cherché un « after » parce que Moonshine m’avait donné beaucoup trop d’énergie et je ne voulais pas aller me coucher…! (Karina Tardif)
Voyez notre article sur les spectacles « coup de coeur » de l’équipe (à venir mercredi 7 septembre).
Voici les photos de Sébastien Ouellet et Marie-Clarys Taillon:
Parce qu’on ne fait rien comme les autres, on est allé voir presque tous les spectacles, exceptés Yann Perreau et Half Moon Run (sauf deux chansons, mais ça ne compte pas). Pendant que la file s’allongeait dans les rues de Rouyn, nous on était un peu partout ailleurs dans la ville. Voici donc un compte rendu de la journée de l’équipe.
Boogers
Quoi de mieux que d’explorer cette ville qu’on ne fait que commencer à aimer au son des speakers ambulants de Boogers. Le gars a un ampli dans son sac à dos directement branché à la station de radio qui diffuse en direct ses divagations musicales. On nous distribue des ghettos blasters, radios à batteries plantées sous le bras, et la marche commence au-travers des rues de Rouyn-Noranda. Sourire aux lèvres, on croise des badauds qui se laissent impressionner par le spectacle peu commun de cet orchestre lo-fi improvisé. La musique du musicien français est un joyeux petit rock qui se consomme parfaitement bien sous un soleil d’après-midi, on a eu entre-autre droit à une reprise de Where is my mind des Pixies parmi plusieurs délicieuses compositions originales. Le convoi nous emmène jusqu’à la Place de la Citoyenneté, parc central dans Rouyn et qui accueille le reste de l’expérience musicale. (Arielle Galarneau)
Colonie de vacances
Définitivement l’un de mes coups de cœur du FME 2016, la formation Colonie de vacances, composée des groupes français Pneu, Marvin, Electric Electric et Papier Tigre. Imaginez quatre bands sur quatre scènes différentes qui se font face. Maintenant vous les faites jouer simultanément dans une synchronisation parfaite. Dans cette mise en scène, les lois du spectacle sont éclatées, la foule est prisonnière en souricière d’un mur de son à trois-cent-soixante degrés. Et QUEL MUR! Du rock psychédélique gras et lourd au moins autant que le jambon que j’ai mangé au resto ce matin. Ils se lancent la balle ou jouent en même temps des lignes différentes sans jamais verser dans le chaos désorganisé. Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire au soleil et les mélomanes autours de moi avec… Flabbergastés. À la seconde où je me suis dit »ce serait fou qu’ils fassent un canon »(t’sais, le canon de Pachelbel?), ils ont lu dans mes pensées et l’ont FAIT. Reprenant la même phrase musicale en décalé à la guitare, puis à la voix, la basse et le synthé… symphonie psychédélique adorée. (Arielle Galarneau)
Foreign Diplomats
On se téléporte à la scène Évolu-Son pour aller voir les gars de Foreign Diplomats. Boy band assumé avec choeurs et chanteur hyper-charismatique. C’est simple, les premiers rangs du parterre étaient remplis de fans qui craquaient pour la gueule et les trémolos désinvoltes d’Élie Raymond, frontman à la note juste et aux yeux de bébé chien. Je salue au passage le clavier-tromboniste Thomas Bruno-Faubert qui n’avait souvent que deux temps pour faire la transition entre son trombone et son synthé. (Arielle Galarneau)
Laurence Nerbonne
Je ne peux pas m’en cacher, c’était l’un des spectacles que j’avais le plus hâte de voir. Ayant écouté son album en boucle depuis la sortie en mars dernier, on peut dire que les attentes étaient élevés. En entrevue plus tôt dans la journée, Laurence me disait que ce serait la fête et c’était le cas. La salle est devenue rapidement une piste de danse et sur scène la belle vêtue de rose sautillait et dansait sans arrêt. Dans son interprétation de ses chansons, on y retrouve un peu l’attitude du monde du hip-hop et elle me disait être beaucoup influencée par des artistes tels que Dead Obies et Koriass. D’ailleurs, dans la chanson Balade Luxueuse, Lary (Loud Lary Ajust) a un petit solo de rap et, comme il n’était pas là, Laurence a appris la séquence et nous l’a faite en mentionnant « Je l’ai pratiqué hier jusqu’à très tard alors même si ce n’est pas bon, applaudissez-moi pour m’encourager s’il-vous-plait ». Je ne pense pas qu’elle y développera une carrière hip-hop, mais c’était tout de même très audacieux de sa part. Celle qui a décidé de se lancer dans le vide en solo suite à l’annonce de la fin d’Hotel Morphée, groupe dont elle était la chanteuse principale, nous a offert une performance rafraîchissante, authentique et énergique. Très peu bavarde, elle nous a fait toutes les pièces de son album pour terminer avec Rêves d’été, la toute première chanson à être parue avant même la sortie de l’album. Avec cette performance, elle nous a prouvé qu’elle avait sa place et que sa pop-électro francophone se taille tranquillement une place parmi les grands. (Karina Tardif)
Aliocha
Ce jeune artiste que j’allais voir avec curiosité pour les 5 dernières chansons qui restaient au spectacle m’a complètement chamboulée. N’ayant pas pu me rendre à temps pour le début du spectacle, qui était aussi le lancement de son tout premier album, le détour était tout de même obligatoire. Quel charme il a ce grand bout d’homme! Assis devant son piano, accompagné de ses trois musiciens, il joue et chante avec une facilité désarmante. C’est une performance sans artifice qui laisse place à son talent brut et aux mélodies de ses chansons marqués par l’influence des artistes comme Bob Dylan et Elliot Smith. La chanson qu’il a composé le jour où il a signé avec Audiogram mentionne que « Something is starting today » et je pense bien qu’il avait raison, lui qui a Jean Leloup comme mentor, est en train de vivre les débuts de quelque chose qui deviendra grand. (Karina Tardif)
Chantal Archambault
Chantal est apparue sur scène plus femme que jamais, toute en douceur et en sensualité. Elle nous a livré ses quelques nouvelles chansons tirées de son EP À hauteur d’homme, sorti en mai dernier. Les pièces se sont enchaînés avec tellement de légèreté et de bonheur que je me sentais le cœur léger. Avec la talentueuse Chloé Lacasse aux claviers et Michel-Olivier Gasse à la basse, elle et son « band » nous ont préparé un spectacle spécialement pour l’occasion puisque l’album complet de Chantal ne sort qu’en octobre prochain. À mesure que le spectacle avançait, on se sentait comme si on buvait une bouteille de vin avec elle et ses musiciens et qu’on devenait de plus en plus réchauffé. La douceur du début s’est transformée en envie de chanter fort et de taper des mains. Elle-même avait de la difficulté à croire qu’elle était bel et bien sur la scène de l’Agora des arts du FME. En plus d’avoir aussi revisité quelques anciennes pièces, on a eu droit en exclusivité à la pièce Saratoga, du duo du même nom qu’elle forme avec Gasse depuis quelques temps, en formule « full band ». Quelle belle idée, qui fut fortement appréciée !! (Karina Tardif)
Lakes of Canada
Ce fut pour moi une découverte inattendue. Plusieurs personnes m’ont recommandé d’aller les voir et j’avoue que le fait de choisir entre eux et Half Moon Run me déchirait beaucoup. Jamais je n’ai été aussi heureuse de ma décision puisque j’y ai découvert un groupe qui sort des sentiers battus en mélangent les styles et en offrant plusieurs variantes dans leur performance. Après avoir offert une performance forte et intense, les membres du groupe se sont transportés dans le public pour nous offrir deux pièces a capela avec, en plus, le bassiste qui s’est transformé en beat boxer pendant que les autres claquaient des doigts et tapaient du pied. L’ovation énorme que le public a donné à la fin du spectacle était à la hauteur du spectacle qu’on venait de vivre ! (Karina Tardif)
Avec pas d’casque
En toute simplicité, assis sur leurs chaises, les gars de Avec pas d’casque nous ont livré leur nouvel album Effets spéciaux, sorti cette semaine, au complet et dans l’ordre devant un public plus qu’attentif. Les gens ont bu leurs paroles et ont accueilli à bras ouverts toutes les nouvelles pièces, tellement que Stéphane Lafleur en a fait une mention spéciale. (Karina Tardif)
La soirée hip-hop (KNLO, Brown et Dead Obies)
À mon arrivée tardive dans la salle de spectacle Paramount, la soirée est déjà bien entamée. Le rappeur de talent KNLO (Alaclair Ensemble) se balade énergiquement sur scène et dans la foule, bien accompagné par Caroline Dupont une habituée de la scène hip-hop québecoise. Le premier plancher de la salle se réchauffe, on bouge et chante en harmonie avec KNLO qui jongle habilement les enchaînements sans accrochage. On a eu une ouverture de la première soirée hip-hop du FME 2016 haute en qualité. Le trio familial Brown vient ensuite livrer sur scène leur premier album éponyme : impossible de résister au charme de Snail Kid (membre de Dead Obies), celui de son frère Jam (Alaclair ensemble) et de leur père Robin Kerr. Les membres de la formation débordent d’énergie et nous communiquent une belle vague de chaleur humaine. Mes attentes étaient élevées, et elles sont comblées. Pour fermer la soirée au Paramount, le public attendait fébrilement Dead Obies. Rapidement les fans se sont massés sur le premier plancher. Sur la ligne de front, les fans gardent leur téléphone allumé pour ne pas manquer l’entrée en scène des membres. Dès les premières verses (après un petit délai de problème technique), la foule s’enflamme, rien ne pouvait éteindre l’ambiance à l’intérieur du Paramount. En espérant que la salle sera autant remplie ce soir pour la deuxième soirée hip-hop du FME. (Marie-Clarys Taillon)
Yonatan Gat
Après une journée passée à courir les entrevues et les musiciens ambulants, le déferlement de décibels en pleine gueule de fin de soirée de ce deuxième jour du FME était grandement mérité et surtout, le bienvenu! Le New-Yorkais d’adoption, israélien de naissance, Yonatan Gat a livré la marchandise avec son punk-rock psychédélique qui en a jeté à toutes nos figures rassemblées au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux-Noranda.
“Ça faisait un mois qu’on avait pas joué”, racontait Yonatan Gat. Et c’est particulièrement long pour cette formation qui carbure à l’énergie brute de performances live dont le rythme effréné et l’intensité laissent l’audience sonnée, tremblante, survoltée. La performance d’hier n’y a pas fait exception. Installé au centre de la salle sombre, entouré par la foule médusée, le groupe a alterné des pièces mitraillées et les pauses planantes qui n’agissent que comme espace d’anticipation pour la prochaine salve du batteur Gal Lazer.
Son débit frénétique a, comme à l’habitude, captivé la foule massée autour des musiciens pendant que Yonatan Gat et Sergio Sayeg glissaient sur leurs cordes, comme possédés par la musique. Interprétés avec beaucoup de liberté et une sauvage dose d’improvisation, dans un esprit proche du free jazz, les pièces de Yonatan Gat prennent vie dans la performance. Celle-ci est nourrie par un jeu de lumières simple, mais efficace, qui focalise d’attention de la foule sur les musiciens ouvrant littéralement le feu et incendiant la pièce de décibels. La proximité physique des musiciens donne aussi accès à cette énergie brute et déchaînée à laquelle nous étions venus nous abreuver hier.
Le choix entre Yonatan Gat et Fred Fortin, qui était en spectacle au même moment au Cabaret de la dernière chance, a été déchirant pour plusieurs (mais on se reprend ce soir) et Yonatan Gat ne s’est pas produit hier devant une salle comble. Celles et ceux qui sont venus ont toutefois eu droit à tout un spectacle, encore plus délirant qu’à l’habitude, résultat peut-être d’un besoin de défoulement des musiciens arrivés en voiture à Rouyn depuis New York quelques heures à peine plus tôt.
Devant un public mixte de fans et de curieuses et curieux, ils ont donné une solide interprétation de certaines pièces de leur dernier album, Director, et quelques nouvelles compositions, avec des ajouts vocaux plus ou moins efficaces de Gat, qui se retrouveront probablement sur le prochain album, à paraître dans en 2017.
En coulisses, Yonatan parlait d’ailleurs de ce prochain album comme l’aboutissement d’un long processus avec lequel il a hâte d’en finir. Cet album est presque terminé et une première écoute (parce qu’Écoutedonc.ca a ses entrées!) confirme que le son unique de Yonatan Gat arrive à maturité. Se déployant toujours en envolées psychédéliques à la guitare, ponctuées de pauses atmosphériques et toujours appuyées par la batterie de Lazer, la musique de Gat intégrera cette fois-ci des échantillons de “dead Spanish singers”, dit-il.
On a bien hâte d’entendre la version finale, mais d’ici-là, on en profite à chaque fois qu’on peut se faire décoiffer par Yonatan Gat et faire le plein de décibels, que ce soit à Rouyn, comme hier, ou en début octobre à Québec (5 octobre), Montréal (6 octobre) ou St-Prime (7 octobre). (Sarah Bélanger-Martel)
La soirée musicale se continue au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux Noranda. Je fais la file pour aller me baigner la tête dans un bain de rock psychédélique sacré servis par les tendres, les terribles, les sublimes Yonatan Gat. Je suis amoureuse. Ils nous servent de ces rythmes déchaînées en chemise de soie et pantalons cigarettes, bouteille de whiskey en renfort -pour m’en être fait offert, c’était une bien gentille bouteille- Jamais groupe si déjanté n’aura été aussi bien habillé. Le batteur érigé en christ en pleine épiphanie échappe sa baguette, ferme les yeux et tends la main pour que le destin la lui redonne en mains propres. Et le Seigneur dit »Joue, mon fils. » Et ils jouent.
Trio hyper-actif délirant, route 66, serpents peyote et chamans, le trio partage ses révélations et ça goûte bon. Un drum éclatés en miettes mets fin à la transe, il ne ressuscitera pas après trois jours. (Arielle Galarneau)
UUBBUURRUU
Uubbuurruu ferme la soirée, mais à la place on est allé voir un combat de crêpes volantes dans la ruelle. Oops !
La journée en photos par Marie-Clarys Tailon et Sébastien Ouellet:
Ce jeudi 1er septembre, après avoir sillonné la magnifique route pour se rendre à Rouyn-Noranda, l’équipe s’est dispersée pour aller couvrir les spectacles de la première journée du FME ! Voici donc l’expérience de l’équipe en mots et en photos :
C’est dans l’air plus que frisquet que je suis débarquée de l’autobus hier matin, regrettant immédiatement d’avoir paqueté mon linge de fille du Sud qui sait pas qu’en Abitibi, même si on annonce beau et chaud, le matin, t’es quand même au mois de septembre. Mais le soleil s’est pointé en même temps que le lancement de cette 14e édition du Festival de Musique Émergente et tout Rouyn-Noranda s’est rassemblé au 5 à 7 d’ouverture pour manger du méchoui sur une 7e rue transformée en une véritable Place des festivals conviviale et champêtre. Avec ses lounges sur pelouse, son tourniquet géant pour les enfants et sa grande installation-couloir d’entrée psychédélique-rétro-terroir (oui oui), l’équipe s’est encore une fois donnée pour que le FME prenne des allures de grand happening qui n’a rien à envier aux manifestations culturelles au sud de la 117. Mes co-marathonniennes vous reviendront avec leurs impressions des premiers spectacles de la soirée et je vous ferai un compte-rendu de ma rencontre avec les trois (pas si méchants) loups de We are Wolves (texte à venir), mais si j’ai quelques lignes pour vous parler de ce jour 1 du FME 2016, ces lignes se doivent d’être monopolisées par ce coup de coeur que j’ai eu pour Partner, qui jouait hier à minuit au Cabaret de la Dernière Chance. (Sarah Bélanger-Martel)
Quebec Redneck Bluegrass Project
On part en grand avec Québec Redneck Bluegrass Project, ça sent le whiskey, les épinettes et la poussière de gravier soulevée par les pick-ups. Le grand vent frais de Rouyn-Noranda nous fouette la face juste assez fort pour bien se réveiller d’une bonne sieste… Après une très longue journée passée dans le bus assis sur ses fesses, je peux vous dire qu’on avait besoin d’aller se déniaiser les jambes! Dès les premières notes attaquées énergiquement au violon, le party lève et nos pieds aussi. L’énergie du groupe se communique rapidement à la foule qui danse déjà, tape des mains en rythme et tourne et chante en choeur. Il faut dire que le groupe est réputé pour trimbaler dans ses valises tout ce qu’il faut de joie, d’énergie et de talent pour garantir à chaque fois un beau dancefloor explosif! Les coudes se lèvent allègrement, on finit sa bière avant d’aller sauter dans le slam, parce que t’sais, on est tous ben plus cools su’a brosse. (Arielle Galarneau)
Marie-Pierre Arthur et Galaxie
Le délire continue avec Galaxie et la chanteuse Marie-Pierre Arthur en invitée. C’est la première fois que je les vois sur scène, mes attentes étaient grandes après avoir trippé longtemps sur Tigre et Diesel et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue! Les gens sont réchauffés après le joyeux bûchage de QRBP et sont fin prêts pour du plus lourd. La machine se met en marche, « ça chie des briques ». Ils commencent avec des pièces de leur dernier album Zulu et invitent Marie-Pierre à reprendre des choeurs et refrains, mais la voix de la chanteuse se perd rapidement dans la symphonie rock qui est trop chargée pour laisser sa place à son petit gabarit vocal. Malgré ceci, sa contribution au très musclé Camouflar est excellente, en faisant un des moments forts de la soirée. La basse puissante fait littéralement vibrer le sol et le cœur des spectateurs. (Arielle Galarneau)
Charlotte Cardin
Après le passage de Jason Bajada sur la magnifique scène de l’Agora des arts, impossible de rester insensible au charme de la voix de Charlotte Cardin. Lorsqu’elle chante, ça vient te prendre au cœur et tu as juste envie de fermer les yeux et de vivre le moment. Bien que je commence le spectacle dans le cadre de porte puisque la salle est trop pleine, je peux tout de même apprécier l’essence de chaque note et des paroles de la belle et ses musiciens. Vers le milieu du spectacle, j’entre dans la salle pour contempler de plus près la simplicité des arrangements qui laisse toute la place pour contempler le talent énorme qu’il y a sur la scène. Le public semble envoûté et j’avoue que j’oublie que j’ai chaud ou froid, mal à la tête ou que je suis fatiguée l’instant de quelques chansons. (Karina Tardif)
Groenland
La pétillante Sabrina Halde et sa bande se sont présenté sur la scène de l’Agora des arts fébriles et énergiques puisqu’ils présentaient au public plusieurs de leurs nouvelles chansons de leur album à paraître le 16 septembre. Cela n’aura toutefois pris que quelques chansons avant que la foule se lève de sa chaise pour profiter du spectacle en dansant et en tapant des mains. Les chansons de l’album The Chase ont plus que ravis les fans dans la place et j’avais plus que hâte de me faire aller les hanches sur des airs connus. L’avant-goût que nous avons eu du nouvel album me laisse encore plus excitée pour la sortie dans deux semaines! (Karina Tardif)
Rouge Pompier
Sous l’Espace Lounge Hydro-Québec, les gars de Rouge Pompier, qui ont un solide public en Abitibi-Témiscamingue, ont tout donné. Fidèles à eux-mêmes, ils étaient très énergiques, divertissants et complices entre eux, mais surtout avec le public. C’est d’ailleurs toujours étonnant de voir à quel point les gens se ruent vers la table de marchandise après chaque spectacle de Rouge Pompier, et c’était encore le cas hier soir.
Vers la fin du spectacle, Jessy Fuchs a tenté de démarrer un « circle pit » sur Autobus autour d’une gigantesque table tournante en décor fabriqué pour le FME, mais la technique n’a pas suivi… pour une fois que je me décidais à y participer ! Qu’à cela ne tienne, on s’en est tous retourné devant la scène pour continuer de chanter fort en reprenant le « mosh pit ». C’était un début de fin de soirée essoufflant, mais tellement satisfaisant. On s’est fait gâter avec plusieurs pièces du premier album comme Anne Dorval, Paquet d’choses et Paul, entre autres et je terminerai en citant Jessy juste avant le « wall of death », « Mesdames et messieurs, voici un show de rock » ! (Karina Tardif)
Partner
L’anticipation était palpable pour ce spectacle du jeune duo de Sackville composé de Josée Caron et Lucy Niles. Connaissant actuellement une belle “émergence” sur la scène musicale anglophone, Partner était à sa place au FME, où les attendaient d’ailleurs toute la délégation torontoise des médias, et plusieurs coeurs déjà conquis, de Rouyn et d’ailleurs. On m’avait prévenue que c’était bon, mais on ne m’avait pas prévenue que je n’aurais PAS le choix d’adorer ça.
Tomber en amour avec Partner se fait naturellement et littéralement personne n’y résiste. C’est que Parter propose du véritable bonbon (un bonbon suret, sucré et addictif, on s’entend) avec ses hymnes punk-rock aux saveurs années 90 qui, s’ils avaient existé durant notre adolescence, auraient alors été la trame sonore de nos vies. Avec beaucoup d’humour, les deux complices Josée et Lucy nous livrent des chansons qui parlent des petites épiphanies de la vie quotidienne : comme quand tu fouilles dans le tiroir d’un coloc et que tu trouves un objet qui s’avère être un accessoire d’aquarium et non un jouet sexuel ou quand tu réalises que, lesbienne et avec un accent des Maritimes, toi et Ellen Page, vous êtes pas mal sur la même page. Expressive et attendrissante, Josée Caron a un charme à tout casser et la voix parfaite pour se faire donner la réplique par Lucy Niles, dont la désinvolture et le charisme boyish ramène l’ensemble vers quelque chose de plus garage, de plus grunge. Leur sincérité est désarmante, leur complicité et leur plaisir à être sur scène, contagieuse. Et c’est probablement cette authenticité qui fait de Partner un petit joyau dans l’univers des bands qui se prennent trop au sérieux : les filles rockent avec une énergie juvénile qui souffle et décoiffe comme un véritable vent de fraîcheur.
Si on a eu droit au “segment lesbien de la soirée”, comme disait Josée, il y a quelque chose de profondément réjouissant et libérateur pour toutes et tous à écouter Partner revendiquer son identité lesbienne. Outre lignée musicale (et la lutte sociale) au sein de laquelle le groupe s’insère ainsi, Partner se sert du punk-rock dans son esprit d’origine: libre, revendicateur, avec une énergie brute qui envoie promener les conventions et qui agit en quelque sorte comme une communion entre un paquet d’individus uniques et différents qui se retrouvent dans la musique. Amen. (Sarah Bélanger-Martel)
We are wolves
L’album, qui sortira le 30 septembre, est déjà décrit comme étant un album qui ose, et je pense qu’avec la performance qu’on a eue au FME, oser est vraiment le mot qui décrit leur univers. Se foutre des conventions comme ils le font, eux seuls peuvent le faire avec autant d’assurance. Les lumières, l’habillement, les voix et les pièces qui s’imposent comme un coup de poing dans la face, je vous jure que c’était la parfaite combinaison pour terminer la première soirée du FME en beauté. (Karina Tardif)
Voici l’album photo de Marie-Clarys Taillon et Sébastien Ouellet:
Du 1er au 4 septembre, Écoutedonc.ca envoie la coordonnatrice de la Mauricie et rédactrice (Karina Tardif), une rédactrice de l’équipe Québec (Arielle Galarneau), un photographe de l’équipe Québec (Sébastien Marcoux-Ouellet), une photographe empruntée (Marie-Clarys Taillon) et une rédactrice empruntée (Sarah Bélanger-Martel). Le convoi ira vivre l’expérience du Festival de Musique Émergente dans les confins de l’Abitibi-Témiscamingue à Rouyn-Noranda.
Pour se mettre dans l’ambiance, on vous expose nos choix de spectacle coups de cœur !
Les choix de Karina Tardif
Pour moi le FME c’est autant pour retrouver nos artistes chouchous en spectacle que pour en découvrir de nouveaux et la découverte commence bien avant le festival. Dès la sortie de la programmation, j’ai épluché chacun des artistes en spectacle, un par un.. j’ai tout écouté. J’y ai découvert deux artistes, GaBlé et Aliocha, qui m’on fait vibrer complètement et c’est pourquoi ils font partie de mes coups de cœur que je veux voir en spectacle.
GaBlé– 3 septembre à 17h au Café-Bar l’Abstracto –
Ce trio de la Normandie revisite les bases de la musique instrumentale et semble avoir beaucoup de plaisir à le faire. Juste pour ça, j’ai envie de les voir en spectacle. Des airs légers, différents et changeants avec un vocal qui explore plusieurs styles en même temps. J’ai de la difficulté à faire autre chose en les écoutant tellement c’est captivant, alors j’ai hâte de m’en imprégner complètement en spectacle au FME !
Aliocha– 2 septembre à 19h au Cabaret de la dernière chance –
ll pique ma curiosité plus que tous les autres spectacles du FME… C’est tout simplement pour ça que je ne le raterai pas !!!
Rednext Level– 3 septembre à 22h à la Scène Paramount –
Je me demande si ça ressemblera à Alaclair, mais en duo… Sur CD, c’est un album coup de coeur et leur vidéoclip de Baby body de « bromance » est juste parfait. J’espère que l’ambiance sera aussi folle que leurs idées, leur image et leur propos et j’ai surtout hâte de danser sur Baby body.
Laurence Nerbonne– 2 septembre à 17h à La Légion –
Avant même que Laurence Nerbonne se lance en solo, elle était déjà un modèle d’audace féminin pour moi depuis que je l’ai vu au GAMIQ avec Hotel Morphée. C’est sans aucun doute l’artiste que j’ai écouté le plus en 2016 jusqu’à ce jour. Rien ne m’empêchera d’être au spectacle de Laurence Nerbonne. Sa pop, sa fougue et sa défense de la langue française font qu’elle est, pour moi, LA numéro un des artistes de l’année. Je pense que c’est un spectacle à vivre avec les yeux et les oreilles bien grands ouverts au FME !
Les choix d’Arielle Galarneau
Pour aller au FME, j’hésite à mettre dans ma valise des escarpins dorés ou des bottes à cap. Finalement, je vais probablement emmener les deux, puisque la programmation va être aussi glamour que déjantée. Je sens mon cœur battre d’avance pour:
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Les terribles gars de Yonatan Gat, pour qu’ils me fuckent la tête avec leur rock psychédélique hyperactif.
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Bernardino, pour son univers dégoulinant de glamour et de suaves saveurs.
Violett Pi– 3 septembre à 20h45 au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour sa prose étrange.
Royal Caniche– 3 septembre à 20h au Petit théâtre du vieux Noranda –
Pour équilibrer les choses, j’ai envie de bon gros stoner comme celui de Royal Caniche pour aller « varger dans l’tas », parce que « varger dans l’tas… c’est le fun.
Les choix de Sébastien « CheveuxDoux » Marcoux-Ouellet
Bernardino Femminielli– 3 et 4 septembre 17h au Trèfle noir –
Succube multidisciplinaire, alliage d’un couple à la sexualité explosée et surtout, exposée sans pudeur et dans une démesure désarmante, BERNARDINO FEMMINIELLI nous réserve probablement un spectacle rempli de malaises, mais grandement fascinant. Musicalement, c’est comme tomber sur Stefie Shock sur la MDMA dans un petit bar karaoké sketch en 1999.
Bernhari– 3 septembre à 20h à l’Agora des arts –
Pour moi, la musique, ça doit être rempli de mystère et Bernhari en est l’incarnation même. Silhouette découpée dans une fumée épaisse sur scène, il nous garoche son rock stoner très puissant alors que l’on s’y attend le moins, pour ensuite poursuivre d’une sensibilité surprenante une balade psyché-sexy qui nous donne l’envie de balancer notre coeur par la fenêtre. Son dernier album, Ile Jésus, a été réalisé par Emmanuel Éthier ( Chocolat, Jimmy Hunt, le dernier de Mauves ), le Quincy Jones des réalisateurs Québécois.
Partner– 1er septembre à minuit au Cabaret de la dernière chance –
Ce groupe sort tout droit d’une ville complètement improbable au Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire la petite ville universitaire de Sackville. Un petit bled très accueillant, aux habitants très polis, des petites rues tranquilles bordées par du beau gazon vert bien taillé. À chaque année en août, la ville accueille le Sappyfest, un petit festival de musique émergente canadienne où les futurs nommés de la prestigieuse liste Polaris se retrouvent devant une centaine de personnes à l’haleine de donair dans un petit chapiteau planté au milieu de leur minuscule centre-ville. En plus de voir passer des artistes visionnaires, Sackville est aussi le quartier général d’une poignée d’artistes talentueux et surtout uniques. Partner est probablement le plus connu de cette portée, avec leur rock stoner queer assumé. Le groupe est mené par un duo de jeunes femmes qui pourraient aussi bien se lancer en humour, tellement elles vous feront rire avec leurs anecdotes juvéniles, mais toujours soutenues par un rock post-grunge très bien rendu.
Yonatan Gat– 2 septembre à 23h30 et le 3 septembre à minuit au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda –
Tu vas entrer dans une salle sombre pour y retrouver une rédemption sonique, une messe de décibels qui te changera à tout jamais. Te voilà averti.
Les choix de Marie-Clarys Taillon
Foreign Diplomats– 2 septembre à 17h à la Scène Évolu-Son –
Je l’avoue, je suis ce groupe de près. Originaire de mon patelin, l’énergique formation native des Laurentides ne me déçoit jamais. Depuis leur premier EP paru en 2013 cette formation ne cesse de surprendre le public, de plus leur dernier album Princess Flash (2015) est capable de faire lever les foules en quelques instants. Bref, le 5 à 7 le plus dansant du FME.
UUBBUURRUU-2 septembre à 00h45 et 3 septembre à 1h30 au sous-sol du Petit théâtre du vieux Noranda
Personne ne sait comment prononcer le nom de la formation montréalaise, mais plusieurs tentent, car ils font jaser ! Dernièrement de passage à Québec pour le Knock-out Fest ils ont rapidement séduit le public. Leur son loud et psychédélique ne donne pas envie de se coucher tôt ; cela tombe bien, car ils jouent deux fois et tard (ou tôt) la nuit !
BROWN– 2 septembre à 21h45 à la Scène Paramount –
Additionne un membre de Alaclair Ensemble(JAM), puis un membre de Dead Obies (Snail Kid) et ensuite leur propre père(Robin Kerr) ; quoi demander de mieux. Pour les indécis du rap Québécois, tu as rendez-vous avec la formation (et la famille) avec le meilleur taux de ‘’flow’’ au Québec. J’espère être autant charmée par leur spectacle que par leur premier album, mais j’ai aucun doute que cette fusion familiale va crée une magie sur scène.
Paupière– 3 et 4 septembre à 17h au Bar Le Groove –
Savez-vous que le trio Paupière a enregistré leur EP Jeune instant avec le programme Garage Band (logiciel inclus à l’achat d’un ordinateur Apple) ? Étonnant que le résultat soit aussi charmant et envoûtant. De plus, l’enregistrement s’est fait à distance alors quelle surprise il\elles nous réservent sur scène !
Les choix de Sarah Bélanger-Martel
Le FME, c’est un beau marathon qui commence par 10 heures de char et d’excitation.
Le FME, c’est aussi beaucoup de questions.
Voici les plus existentielles, celles qui peupleront ma nuit d’autobus à traverser le Parc de la Vérendrye :
– Est-ce que le rock-punk-psychédélique des Israélo-New Yorkais Yonatan Gat fera autant fondre les cerveaux sous de hautes latitudes?
– Est-ce que le déjanté Bernardino Femminielli osera vraiment voler mon cœur, là là, à la toute fin de l’été, juste comme je m’apprêtais à déclarer Pandaléon ma découverte musicale de l’été?
– Voir Fred Fortin, dans le légendaire Cabaret de la dernière chance, ça va tu être magique? (ET POUF! On disparaît toute la gang dans le brouillard du rock.)
– Les Olympiques ont beau être finies, mais parmi les deux FME de ma vie, 2012 et 2016, qui gagnera les médailles du meilleur show de Plants & Animals et d’Avec Pas d’Casque?
– Pis Partner, là, c’tu vrai que c’est si bon que ça?
On s’en reparle dans…7 dodos!!!!
Certains groupes partent favoris pour la délégation d’Écoutedonc.ca qui s’en va au FME. Voyons voir si ce seront les mêmes coups de coeur au retour !
Voici d’autres suggestions de spectacles à voir: Jason Bajada, Groenland, Ludo Pin, Chantal Archambault, Lakes of Canada, Les Deuxluxes, UK SUBS, Mehdi Cayenne, Ariane Zita, Dan San, Samba de la muerte, Les Goules, Abakos, 2GPU (dear criminals), The vasts et Ponteix.
Bon FME et n’oubliez pas de nous suivre sur Instagram, Twitter et Facebook tout le long du festival !
[NDLR : Toutes les photos sont de Jacques Boivin. Le texte est principalement de Jessica Audet-Delarosbil, sauf les passages en italique, qui sont de Jacques Boivin.]
Le week-end dernier avait lieu la 3e édition du festival La Grosse Lanterne dans la municipalité de Béthanie située dans la région de la Montérégie. Un festival intime en forêt qui fut un succès malgré les intempéries de Dame nature.
Arrivée sur le site vendredi soir, je me dirige vers l’Auberge pour assister à la prestation de Brown. En entrant dans la forêt, j’ai complètement été éblouie par toutes les lumières qui y étaient installées, et que dire des ballons directement dans la rivière ; c’était très féérique. En entrant dans l’Auberge, on peut remarquer une ambiance assez festive. En introduction, Robin Kerr, le père de Snail Kid (Dead Obies) et de Jam (K6A) monte sur scène en chantant Lady. Son style reggae jamaïcain envoute évidemment la foule. Les deux frères arrivent ensuite sur scène. Les interactions de Snail Kid étaient bien exécutées, il fait lever le party. Le groupe a évidemment interprété leur succès Brown baby. Bien que le spectacle me parut de courte durée, le concert fut une réussite.
En fin de soirée, ce sont 3 DJs du collectif Moonshine qui ont pris le contrôle de la forêt (Bonbon Kojak, BootyBakery et FuckyFalz), sur la scène extérieure de l’auberge. Les festivaliers sont prêts à faire la fête et à danser jusqu’aux petites heures du matin.
Samedi matin, 6 h 30 : je suis dans l’autocar en direction de Montréal. Si tout va bien, je serai à Béthanie juste à temps pour les premières notes de Saratoga. À mon arrivée, la pluie s’est déjà invitée à la fête. C’est en glissant sur le derrière à quelques reprises que je rejoins donc l’Auberge et mon couple intimiste préféré, qui ont déjà commencé à charmer la vingtaine de personnes déjà debout. Pendant que Chantal et Gasse chantent leur quotidien, l’auberge se remplit peu à peu de curieux qui profitent de ce moment de douceur pour bien se réveiller. Ils en auront bien besoin, la journée va être longue.
Me réveillant vers midi le samedi, je m’empresse de déjeuner pour aller voir le spectacle des Marinellis qui a lieu encore une fois à l’Auberge. Le groupe montréalais de rock psychédélique en a mis plein la vue. Avec son style et son attitude à la mexicaine, le chanteur a effectué plusieurs prouesses durant le spectacle passant du pied de micro dans l’entre-jambes à ses acrobaties de gymnaste. L’ambiance est assez détendue, la foule se réveille tranquillement, on peut voir quelques festivaliers danser et boire quelques bières. Un gars de La Meute arrive sur place pour faire lever le spectacle. Le groupe invite même les festivaliers à monter sur scène avec eux. On a eu droit à une finale à la rock’n’roll, c’est à ce moment que le chanteur a démontré ses talents de gymnaste en effectuant une chandelle. En tombant par terre, on a pu entendre « J’ai tout donné ! ». Que dire des musiciens ? Ils sont très talentueux. Il s’agissait d’ailleurs le premier spectacle pour un de leur membre. Les Marinellis ont offert une belle prestation de rockeur mexicain !
Je retourne ensuite au Westfalia pour y faire une petite sieste pendant que Jacques continue à prendre des photos pendant I.D.A.L.G., Safia Nolin et Heartstreets.
J’étais allé me promener quand j’ai pensé qu’il faudrait bien que j’aille voir IDALG… je suis arrivé juste à temps pour les deux dernières chansons, le temps de me faire balancer quelques bonnes notes de rock psychédélique dans la face. Oh, l’Auberge ne se vidait pas… on se demande bien pourquoi jusqu’à ce qu’on voie Safia et Joseph monter sur scène. Ah, le pouvoir d’attraction de Safia! Même moi, qui me disais que quatre fois en un mois et demi, c’est plus qu’en masse, je n’ai pas pu résister à l’appel de l’auteure-compositrice-interprète qui nous a donné le magnifique Limoilou il y a un peu moins d’un an! Je me suis donc laissé bercer par les chansons de Safia (et de ses reprises de Rihanna et de Céline, comme elle l’avait fait à Osheaga).
L’Auberge a offert des spectacles intimes dans un lieu reposant qui sert entre autres au jeu de rôle Grandeur Nature (GN). Seul petit point négatif : le son était excessivement fort, on avait de la difficulté à bien entendre les paroles des différents groupes.
Pendant que Jessica dort encore (hé, je suis debout depuis 5 heures du matin pis je pète le feu, moi!), je monte vers la grande scène pour faire ma découverte du festival, le duo Heartstreets. Joli mélange de hip-hop, de R n’ B et d’électro. Dame nature semble avoir apprécié puisqu’elle a arrêté de pleurer. Tant mieux, on a pu danser sans trop se mouiller!
Vers 17:30, c’est pleine d’énergie que je me dirige vers la scène extérieure Québécor, scène principale du festival, pour assister au premier spectacle de la soirée : Chocolat. Quoique le spectacle me semble assez calme et reposant, les instruments s’harmonisent très bien ensemble ; mon ouïe est comblée.
De mon côté, ça hoche joyeusement de la tête. J’étais venu en grande partie pour voir Jimmy Hunt et ses complices et je n’ai pas été déçu. Le genre de prestation où les tonnes de briques en pleine face se succèdent. Calme et reposant? Peut-être pour une amatrice de rock lourd comme Jessica. Moi, je danse ma vie comme s’il n’y avait aucun lendemain. Mon coup de coeur du festival!
C’est avec son air espiègle que Klô Pelgag arrive sur scène avec ses musiciens tous vêtus de costumes de fruits. Orange, melon d’eau, avocat, raisin, banane et pomme grenade sont à l’honneur. Le groupe interprète C’est juste pour rire en introduction. Klô enlève finalement son costume de pomme grenade pour se diriger vers son piano, guirlande de bananes autour du cou. Ses interactions avec la foule sont assez sarcastiques, elle présenta d’ailleurs son groupe comme étant Skrillex! Ses chansons sont de véritables berceuses pour les oreilles. Le style musical me plait particulièrement. Enfin, Klô termine son spectacle en faisant éloge aux fruits. Elle y raconte son histoire de fruits. Les fruits lui auraient en quelque sorte sauvé la vie. En mangeant des fruits, « elle se sent speedée comme sur le Redbull ». Elle a interprété plusieurs chansons de son album en plus de quelques nouveautés. Ce spectacle se retrouve assurément dans mon top 3.
N’ayant pas donné de spectacle depuis un bon moment, le groupe Groenland est très attendu des festivaliers. Le groupe a interprété plusieurs chansons de leur nouvel album A Wider Space, dont la sortie est prévue le 16 septembre prochain. Belle découverte pour ma part. Les festivaliers tripaient tellement sur le spectacle que plusieurs courageux sont restés devant la scène pendant le déluge de pluie.
La tant attendue Lisa Leblanc monte enfin sur scène vers 20h30 sous les forts applaudissements de la foule. Même lorsqu’elle est sur scène, plusieurs festivaliers s’empressent de crier « Lisa, Lisa, Lisa ! ». Elle a interprété plusieurs chansons de son nouvel album en plus de jouer plusieurs de ses succès comme J’pas un cowboy et Kraft diner. Le spectacle a malheureusement été écourté en raison des fortes averses de pluie.
Après le déluge de pluie, les membres de Dead Obies arrivent enfin sur scène. Véritable bête de scène, le groupe a offert une prestation à la hauteur de mes attentes. On a eu droit à plusieurs succès de leur dernier album Gesamtkunstwerk : Waiting, Pour vrai et Wake-up call. Malgré la pluie, les gars ont su faire lever le party. La foule a même participé à une séance de vibration afin d’éloigner la mauvaise température. Excellent choix de tête d’affiche de la part du festival.
Pendant le spectacle, un fan est monté sur scène avec un sac de… saucisses! Yes McCan a distribué les saucisses avec joie… en nous disant qu’on pourra raconter qu’on a vu un show où on a reçu des saucisses! La troupe du $ud $ale semblait galvanisée par le public qui restait là malgré la pluie et a donné, ma foi, une des meilleures prestations que j’ai pu voir du groupe.
***
La Grosse Lanterne, ce fut aussi l’occasion de perdre la notion du temps perdu en forêt pour assister à des spectacles intimes. 700 personnes se sont déplacées vers la Béthanie pour le week-end, et 700 de ces personnes étaient sympathiques. Tout était prévu pour affronter la pluie. Une équipe de passionnés qui ont offert tout un festival. En plus, je fais maintenant partie de la meute! * Handshake *
Le WIDEWOOD – Festival de la solidarité musicale – existe depuis 2002 et a pour objectifs de promouvoir la musique émergente francophone, de favoriser le réseautage chez les artistes et musiciens, d’assurer une scène indépendante en Mauricie et d’offrir un événement alternatif et abordable pour la communauté. De bien belles idées qui prennent place à Saint-Georges-de-Champlain du 4 au 7 août 2016 avec une programmation toute autant locale qu’internationale. Voici donc, parmi la programmation complète, les suggestions de l’équipe (mais tsé, une fois rendu là-bas, écoutez donc tous les artistes que le festival vous propose, suggestion d’ami).
Jeudi 4 août:
Dylan Perron et Élixir de gumbo à 22 h 00 ET 23 h 45
Carl Hébert à 22 h 45
Vendredi 5 août:
Cosmophone à 21 h 30
Taluna (un groupe de Torino en Italie) à 21 h 00
Les gars d’ma shop à 22 h 30
Okapi (d’ailleurs en spectacle avec Mad’moiZèle Giraf à la Taverne en septembre) à minuit.
Samedi le 6 août:
Orkestar kriminal à 15 h 30
Baptiste Prud’homme à 16 h 30
Gabrielle Proulx à 17 h 30
Bloodstone and Ray à 18 h 45
Rookie Rook et compagnie à 20 h 00
Carotté à 22 h 15
Jardin Mécanique à minuit.
La programmation du festival se veut diversifiée, rassembleuse et d’autant plus surprenante avec, entre autres, le couronnement de la moustache de l’année ainsi que le Tournoi de fers annuel !
Vous vous en rendez sûrement compte, il est arrivé un moment où nous nous sommes dit « de la chenoute » et où nous avons choisi de profiter pleinement du Festif, quitte à sortir nos comptes rendus une semaine plus tard. Faut dire que pour cette troisième journée, nous étions gâtés! Safia, Basia, Yann, Ariane, Steve, Sunny, les Hôtesses et bien d’autres nous attendaient un peu partout à Baie-Saint-Paul pour cette troisième journée fort chargée.
Safia Nolin
Disons qu’il y a pire dans la vie que d’écouter Safia nous chanter la tristesse sur un quai, avec la splendeur du paysage Baie-Saint-Paulois en toile de fond. «J’ai zéro envie de vous regarder», a lancé à la blague l’auteure-compositrice-interprète qui faisait dos à la beauté de la nature. En toute intimité, sous le soleil cuisant, elle a livré plusieurs compositions mélancoliques avec son complice Joseph Marchand, dont La laideur, Si Seulement, Acide et Ce matin.
Fidèle à elle-même, Safia s’est adressée au public avec toute sa spontanéité et son grand sens de l’humour. Elle nous a raconté sa brève expérience de la nuit d’avant au Festif et son admiration pour Rihanna et Offenbach, avant d’entamer ses belles versions de leur succès respectifs, soit Work et Ayoye. «Je suis surexcitée de vivre !», a laissé tomber la jeune femme, émue par la grosse dose d’amour que lui envoyait l’assistance.
Pour contraster avec la chaleur de l’ambiance et de la météo qui enrayait toute froideur, la musicienne nous a offert ses pièces Igloo et Noël Partout. En guise de rappel, c’est une reprise fort réussie de My heart will go on qui nous a fait frissonner, malgré la sueur qui ruisselait sur nos visages. En regardant l’eau s’étendre à perte de vue, on se serait cru sur le titanesque bateau. (Marie-Thérèse Traversy)
Basia Bulat (prestation surprise au quai de Baie-Saint-Paul)
En début d’après-midi, tout au bout du quai, la gang du Festif nous réservait un moment extrêmement privilégié en compagnie de Basia. Aux abords du fleuve, un paysage enchanteur à couper le souffle et un piano en bois, celui sur lequel Mara Tremblay avait fait courir ses doigts l’année dernière. Alors que le soleil était à son zénith, elle est arrivée comme un rayon de plus, celui qui brillait encore plus fort que les autres.
Souriante et lumineuse, elle s’est assise puis, tout le monde s’est tu. Nul besoin de vous dire que je m’étais installée aux premières loges (autrement dit, à ses pieds) pour vivre à fond cet instant de pur bonheur. Se sont succédées, sous le ciel d’un bleu immaculé, les sublimes La La Lie, Time et Fool. Chaque fois que j’entends Basia chanter, je suis renversée par la pureté de son timbre vocal.
«C’est la plus belle place où j’ai fait un spectacle», a confié l’artiste, visiblement émerveillée par la beauté du lieu. Timide, elle a ensuite recueilli les demandes spéciales. À notre plus grand plaisir, c’est Tall Tall Shadow qui a remporté le vote. Tristement, on a dû s’éclipser avant la fin, mais on se consolait, car on avait la chance de la retrouver pour un spectacle en formation complète, à peine quelques heures plus tard. Je décerne tout de même à cette trop courte prestation, le point culminant, l’ultime coup de cœur de mon Festif. Un moment surréel, d’une simplicité désarmante. Un véritable rêve éveillé. (MTT)
C’est avec des splash de sueur que Dumas est grimpé sur le comptoir pour faire chanter les chanceux qui sont entrés dans le dépanneur. Le plafond a presque levé quand le charismatique chanteur a empoigné sa guitare pour nous régaler de ses succès (Miss Ecstasy) et d’une reprise de Leloup (Nathalie). Le tout nous a donné soif, comme la dame qui buvait sa bière de micro au goulot, sur le comptoir! On remercie Dumas pour sa générosité : il a permis à une 2e batch de remplir l’endroit, même si je suis sûre que ma cohorte était la plus expressive. On le revoit plus tard dans plus grand! (Marie-Laure Tremblay)
Sunny Duval
Après avoir enflammé le Mouton noir la veille, Sunny et ses acolytes étaient de retour, cette fois sur la scène Hydro-Québec, juste avant Canailles. Il faisait beau, il faisait chaud, de nombreux curieux étaient venus voir ce que Duval proposait et ils ont été servis, ce dernier plongeant surtout dans l’excellent New Wave de plage pour faire danser les festivaliers.
Nous sommes arrivés un peu en retard (au son de Bananana – danser en marchant nous a sûrement retardés davantage), soit juste à temps pour voir Mara Tremblay taper sur une noix de coco pour la délicieuse Noix de coco sur la tête. Ça tombe bien, il était 4:20 PM dans les Maritimes! Si Sunny et Marie-Anne (Arsenault) étaient habillés sobrement, Mara, elle, sortait du lot avec ses jeans déchirés, son haut léopard rose et son maquillage tout droit sorti d’une comédie musicale des années 1980.
C’était comme on s’y attendait : sympathique, festif, joyeux et bon enfant, même dans les moments les plus tendres. Seul bémol : même avec mes bouchons bien vissés dans mes oreilles, le son était un peu fort. Ça explique peut-être pourquoi les festivaliers gardaient une bonne distance et n’osaient pas trop s’approcher de la scène… (Jacques Boivin)
Basia Bulat
L’artiste et ses trois musiciens nous ont donné un spectacle mémorable sous un chapiteau bondé de festivaliers fébriles et enthousiastes. Parfois assise derrière son clavier, d’autres fois sa guitare au cou ou agitant vigoureusement sa tambourine, elle a interprété les pièces de son album Good Advice, en lice pour le prestigieux Prix Polaris. Nous avons également pu entendre Five, four, Wires et It Can’t Be You, tirées de l’opus Tall Tall Shadow.
Nos yeux se sont noyés quand elle a redonné vie à sa petite harpe âgée de 101 ans sur la délicate composition The Shore. «Ce n’est pas parfait, mais c’est très beau», a-t-elle dit en décrivant le son unique du précieux instrument. Puis, devant un auditoire qui l’acclamait bruyamment et qui lui a offert de multiples ovations, elle a à son tour essuyé quelques larmes avant de nous laisser un dernier cadeau dans la langue de Molière : la rêveuse Ballade à Toronto de Jean Leloup. Décidément, cette grande dame nous a fait passer par toute une gamme d’émotions ce jour-là. (MTT)
Anatole
Chose promise, chose due. Eh oui! On nous avait promis de la cuisse, puis on en a eu. Notre chouchou Anatole ne s’est même pas fait attendre pour se départir de ses étoffes féminines – étrange robe verte et chapeau noir à larges rebords – et révéler au grand jour sa blancheur partiellement dissimulée par un léotard noir. On imagine qu’il a sans doute été encouragé par le soleil, la chaleur et la beauté de la foule réunie derrière le Tony et Charlot pour l’occasion. Il faut dire que le personnage n’a pas l’habitude de laisser libre cours à ses pulsions à une heure aussi hâtive, parmi familles et non-initiés. On comprend qu’il se soit gardé une petite gêne dans les circonstances, mais on a quand même pu l’observer prendre d’assaut la terrasse du pub pour notamment déguster avec passion une frite dans l’assiette d’une cliente (pendant Le grand sommeil), puis s’adonner à des contorsions tendancieuses à proximité d’une vaillante spectatrice en chaise roulante. Nous avons malheureusement dû quitter tôt pour assister à d’autres prestations, mais nous sommes convaincus que les personnes présentes en ont eu pour leur argent jusqu’à la toute fin – même si c’était tout à fait gratuit! Mention spéciale au thé glacé rafraîchissant et autres bouchées offerts pour presque rien par le Pantoum. (Tatiana Picard)
Yann Perreau
Sur la scène principale, c’est un Yann en feu qui a servi son album Le Fantastique des astres et autres succès à une foule qui ne demandait qu’à danser. Tout juste arrivée du spectacle de Basia Bulat, j’ai malheureusement loupé les premières chansons, dont l’excellente Barcelone. J’ai quand même eu l’opportunité de me réchauffer au rythme de Momonna, Faut pas se fier aux apparences, Le président danse autrement, La vie n’est pas qu’une salope et Le bruit des bottes.
Comme si c’était arrangé avec le gars des vues, une volée d’oiseaux a traversé le ciel à l’arrière de la scène, quelques secondes avant que les premières notes de J’aime les oiseaux soient jouées. Un moment de tendresse dédié aux familles a suivi avec T’embellis ma vie puis, un saut en bas de la scène a vivifié la marée humaine sur un Baby Boom explosif avant de virevolter sur l’ode à l’amour, C’est beau comme on s’aime, en fin de parcours. Un apéro des plus dynamiques. (MTT)
Ariane Moffatt
En grande forme, la musicienne est apparue sur scène avec ses acolytes habituels et ses chansons électro-pop propices aux déhanchements. «Salut les festifs!», a-t-elle crié d’emblée. «Je vais d’abord vous hypnotiser pour ensuite pouvoir faire ce que je veux avec votre corps.»
La mise sous hypnose s’est amorcée avec 22h22 et Rêve. Sur Les tireurs fous et Je veux tout, les corps commençaient progressivement à se délier. Mention à Jonathan Dauphinais pour son invention audacieuse, le keybass. Acrobatie musicale sur Tous les sens quand il s’accroupit pour faire vibrer les cordes à l’aveugle pendant qu’Ariane se sert de son dos comme support à clavier.
C’est sur la pièce Debout (et son intro de Let’s Dance de Bowie) que le lâcher prise s’est pointé le bout du nez. À cette étape, on ne résistait plus. Seule à la guitare, la musicienne s’est ensuite groundée avec Je reviens à Montréal, version clin d’oeil «Je reviendrai à Baie St-Paul», avant de se dechaîner à la batterie sur In The Air Tonight de Phil Collins.
Un mix estival Soleil Chaleur/Eye Of The Tiger ainsi que l’exaltante Miami ont conclu sa prestation sur un high. La bande de joyeux lurons est sortie de scène en faisant quelques stépettes, laissant une phrase se répéter continuellement dans les haut-parleurs : «On n’est jamais assez festifs, Baie St-Paul.» On en a pris bonne note! (MTT)
(NDLR : Nous n’avons pas assisté à la prestation de Champion et ses G-Strings parce que nous savions qu’un marathon de nuit se préparait… on regrette un peu d’avoir manqué le party, mais nos corps, eux, nous remercient!)
Dumas
Une autre belle fin de soirée que celle passée avec le maître de la piste de danse, en formule trio. «On va faire comme si on jouait au Stade Olympique!», a lancé Dumas en début de concert, souhaitant faire les choses en grand. Il y avait de la nostalgie dans l’air alors que ce spectacle marquait la fin de l’aventure musicale du multi-instrumentiste Charles Robert avec l’artiste.
La Nuit et Alors, Alors ont donné le coup d’envoi à une prestation qui fut enlevante d’un bout à l’autre. Avant de jouer Une Journée Parfaite, Dumas a mentionné que le titre résumait plutôt bien sa journée, lui qui s’était produit à deux reprises dans un dépanneur rempli à pleine capacité l’après-midi même. Nous nous sommes ensuite retrouvés en 2005 avec J’erre et les pas de danse signature de la bête de scène.
C’était le dernier droit de notre Festif. On a sauté, hurlé, tout laissé sur le dancefloor de Dumas. Sous les lumières disco, la nuit s’est prolongée avec Ne me dis pas, Miss Ecstasy, Au gré des saisons et Le Bonheur. Nous scandions naïvement «Rien ne nous arrêtera», même si la fatigue commençait à se faire sentir et qu’on en doutait un peu. À titre de rappel, un medley acoustique parmi l’assistance, au milieu d’un chapiteau exténué, mais encore réceptif. (MTT)
Grimskunk
On poursuit le marathon musical au sous-sol de l’église avec Grimskunk d’abord. Spectacle à guichets fermés, la salle s’est remplie rapidement et nous étions déjà écrasés par la chaleur accablante avant même que le groupe ne foule les planches. C’est avec un plaisir rebel que je contemplais le crucifix drapé d’une image faisant clairement référence à la marijuana. Il y avait quelque chose dans l’air qui présageait une soirée décoiffante.
Formé en 1988, Grimskunk a prouvé qu’il a conservé sa véhémence. Vincent Peake (basse et voix), Franz Schuller (guitare et voix) et Joe Evil (clavier et voix) ont visiblement capturé l’énergie brute de la foule, leur permettant de chanter et de jouer avec autant d’intensité. Puisant dans leur catalogue exhaustif, Grimskunk a interprété plusieurs classiques dont Perestroïka et Gros tas d’marde qui a mis le feu aux poudres. Du public se dégageaient une violence contrôlée et une furie frénétique.
Même si le moshpit occupait une grande partie de la superficie devant la scène, on ne pouvait s’empêcher de flirter avec la frontière qui séparait les games des pas games; parce que cette fièvre qui défoule est contagieuse. Les spectateurs les plus crinqués tombaient sur le sol nappé de bière, sautaient et se bousculaient avec respect. Les gars de Grimskunk ont offert un rappel généreux et le spectacle s’est terminé sur la célèbre chanson Mange d’la marde, que le public chantait en choeur. (Valérie Vinet)
Les Hôtesses d’Hilaire
L’extravagant Serge Brideau (chanteur) est arrivé sur scène vêtu d’un apparat bleu sexy qui lui allait comme un gant. Appuyé par ses excellents acolytes, il a réussi à installer une atmosphère diablement Sex, Drug & Rock’n’roll, malgré la tâche ingrate qui lui incombait de jouer après Grimskunk. Défi relevé grâce à la puissance du son psycho-rock de ces Acadiens qui nous a carrément reconduits à l’époque des années 70. On plane sur le clavier aux sonorités de The Doors de Léandre Bourgeois et sur la guitare psychadélique de Mico Roy.
C’est toutefois l’humour irrévérencieux du front man et son habileté à nous entraîner dans ses histoires d’une absurdité manifeste qui donne au spectacle des Hôtesses d’Hilaire ses notes de noblesse. C’est sans équivoque, le groupe gagne à être connu en spectacle.
Les Hôtesses nous ont servi des chansons exécutées avec ferveur tirées de leur trois albums: Super Chiac Baby et Fais faillite de l’album Touche moi pas là,Je me souviens des p’tits bouttes de l’album Party de ruisseau et Eastbound and Down de l’album Hilaire à boire.
Mais c’est assurément le récit d’une soirée folle qui a servi de préambule à la chanson MDMA, et la chanson elle-même, qui ont créé le pont entre le groupe et la foule. Or, le moment le plus marquant du spectacle a eu lieu lors du rappel.
En effet, Brideau est revenu sur la scène avec un laminé de Ti-Cuir et nous a demandé si on connaissait Éric Lapointe. Des éclats de rire ont jailli de la salle, bien entendu, quand le chanteur s’est mis à répéter «Éric Lapointe» sur un air rock en brandissant le dit laminé.
Les gens qui me connaissent bien peuvent s’imaginer l’implosion qui s’est produite à l’intérieur de moi à ce moment-là… (VV)
La famille Ouellette (prestation surprise dans le stationnement de l’église)
Quand on pensait que l’heure de dormir était enfin arrivée, on nous apprend que la Famille Ouellette (et leurs «criss de beaux jackets») prépare un gig secret dans le stationnement de l’église, à deux heures du matin. Ça tombait à point, parce qu’au fond, on n’avait pas vraiment envie que le party prenne fin. Assis en indien devant le petit VR du groupe, dans un set-up style camping, on a veillé au son des harmonies ouelletiennes.
«Bon matin!», nous lance Jean-Sébastien en distribuant des canettes de bière au hasard parmi l’attroupement de quasi-zombies, collés pour contrer le temps frisquet. Les six gars nous ont notamment joué Tout ce vacarme, Jogging, Hey ça va ? et Ce ne sont que des mots.
À la demande générale, et de façon complètement imprévue, ils se sont approchés pour nous susurrer deux pièces unplugged, dont une dans une langue inventée, un genre d’hybride entre le français et l’inuit, baptisée le «frannuit» pour l’occasion. Un moment charmant et rassembleur pour clore cette dernière nuit de festivités et aller faire dodo avec un sourire étampé dans le visage. (MTT)
Dame Nature a menacé toute la journée, mais finalement, elle n’a pleuré que quelques larmes. Nous aussi. Elles étaient belles, les chansons, en ce vendredi très festif! Et l’assistance aussi : Le Festif vivait la plus grosse foule de son histoire devant la scène Desjardins!
Avec pas d’casque
J’ai ENFIN pu voir Avec pas d’casque, groupe pour lequel je suis (nous sommes!) littéralement tombée en amour à la sortie d’Astronomie en 2012, un des rares CD qui, d’ailleurs, demeurent à portée de main dans le pare-soleil de ma voiture. Et quelle expérience ce fut. Difficile de trouver un lieu plus indiqué que le quai de Baie-Saint-Paul pour nous imprégner de leur folk atmosphérique. Les organisateurs du Festif! nous ont offert ici un match parfait. Le ciel, qui s’annonçait pluviasseux, a semblé s’éclaircir au rythme des ballades tranquilles du quatuor. Même le chant paresseux des mouettes est tombé à point, comme si les volatiles avaient été mandatées spécialement pour l’occasion. Comme l’a souligné Stéphane Lafleur entre deux tounes, il est vrai que les gars se sont faits discrets ces derniers temps. Après un temps de répit, ils ont constaté qu’il était visiblement temps de se remettre au boulot pour leurs fans (et pour eux-mêmes).
Les gars étaient déstabilisés de jouer aussi tôt, mais encore plus fébriles à l’idée de présenter le contenu de leur nouveau CD, Effets spéciaux, qui paraîtra d’ailleurs en septembre. La réponse du public a semblé les rassurer, avec raison. Leur prestation s’est avéré un heureux amalgame entre classiques et nouveauté, charmant toute la foule rassemblée et faisant sans doute gagner à la formation de nouveaux fans parmi les nombreux enfants présents. Nous avons eu notamment le plaisir d’entendre les très efficaces nouvelles chansons, dont le style et la poésie, à la fois douce et réflexive, ne sont pas sans rappeler ceux de leur précédent opus. Et cela n’est pas un reproche, bien au contraire! C’est précisément ce qu’on aime, ce qu’on voulait entendre et ce qu’on ne se lassera pas d’entendre. J’ai hâte de courir chez mon disquaire. (Tatiana Picard)
Yves Lambert
En réponse à l’appel du show surprise nous nous sommes dirigés en coup de vent vers le Café Arômes et Saveurs (qu’on a vite adopté) Pour attraper Yves Lambert et son comparse, en équilibre sur la micro-terrasse. Le café était rempli de curieux qui ont pu entendre quelques chansons tirées du répertoire traditionnel de celui qui a longuement mené La Bottine Souriante. Un maître au sommet de son art, toujours sympathique et bon enfant qui sait nous raconter de belles histoires au rythme du violon et de l’accordéon. On a entendu dire qu’il avait séduit une gang de « ti-jeunes » avec son spectacle sous chapiteau en fin de soirée où il a retrouvé d’anciens compères.
Nicolas Pellerin et les grands hurleurs
Juste en face sur la scène gratuite, Nicolas Pellerin et les grands hurleurs s’exécutaient devant une foule enthousiaste prête à se déhancher et à taper des mains au rythme de la musique néo-traditionnelle saupoudrée de world, particulièrement tirées de leur dernier album, le joliment nommé ¾ Fort. Une belle découverte qui nous rappelle qu’un peu de trad est ZE moyen de faire lever le party. Particulièrement l’après-midi dans une foule bigarrée pleine d’enfants, de touristes et de festivaliers aux yeux petits!
Mathieu Bérubé
Le jeune auteur-compositeur-interprète a présenté ses chansons sur la nouvelle scène du Pantoum, située dans la cour arrière du Tony et Charlo. Et surprise, de nombreuses personnes ont répondu à l’appel! Faut dire que les chansons de Saudade, sont plus récent album, sont une excellente solution de rechange pour les fans des Barr Brothers qui n’ont pas pu entrer dans le chapiteau. Des pièces riches et complexes, parfois tendres et introspectives, parfois rythmées et enjouées, composent le menu bien équilibré de Mathieu Bérubé, qui était entouré de ses solides musiciens (dont Mélanie Venditti au violon et au thérémine – oui, oui, y’a pas que les Barr pour sortir des instruments particuliers à l’heure du souper! Le public a bu les paroles et la musique de Bérubé, certaines personnes allant même jusqu’à se coucher en cuiller quelques instants à l’invitation de celui-ci. Un très beau moment et une belle découverte à faire. (Jacques Boivin)
Keith Kouna
C’est dans une ruelle même pas louche qu’un Keith Kouna fatigué du show de la veille a sorti ce qui lui restait de voix pour faire chanter la foule, accompagné de sa guitare et d’un complice. Si le piédestal était sous haute surveillance (on s’excuse du dérangement, Madame) c’est avec le sourire que j’ai pu apprécier la poésie au raz les pâquerettes de ce musicien engagé et la ferveur de ses fans dans un lieu, pour une fois, sans risque. Il a enchainé les balades cruelles (Napalm, La joyeuse) et a même fait revenir le soleil avec le clocher en arrière-plan pour qu’on puisse crier des sacres bien senti, en harmonie sur Coat de cuir. À la fois songé et défoulant, mon coup de cœur! (Marie-Laure Tremblay)
Marco et les Torvis
Récipiendaire du prix du public au Cabaret Festif! de la relève, le charismatique groupe Marco et les Torvis nous a raconté de belles histoires à travers ses mélodies folkloriques et ses chansons à répondre entraînantes. Accordéon, contrebasse, cymbales, trompette, saxophone et même une poubelle en guise de percussion se superposaient pour donner un résultat sonore unique, visiblement apprécié par l’assistance.
Nicolas Pellerin et les grands hurleurs, de même que Koriass, nous ont offert quelques pièces à tour de rôle entre les spectacles du haut de l’escalier adjacent à la scène principale. La preuve qu’au Festif!, un temps mort, ça n’existe tout simplement pas. (Marie-Thérèse Traversy)
Les Soeurs Boulay
Quelques gouttes de pluie plus tard, le soleil est revenu en même temps que les frangines sont apparues sur scène pour entamer la nostalgique pièce Les couteaux à beurre. Visitant tantôt le 4488 de l’amour, avec Jus de boussole ou Sonne-décrisse, tantôt Le poids des confettis, avec Cul-de-sac ou Ôte-moi mon linge, les sœurs semblaient ravies de rencontrer l’immense foule du Festif! pour la première fois. « C’est comme une première date ce soir », a lancé Stéphanie.
Après avoir raconté blagues et confidences sans le moindre filtre, les attachantes musiciennes ont ensuite invité la gagnante du Prix du Festif! dans le cadre de «Secondaire en spectacle», Marion Sylvain, à venir interpréter la touchante Mappemonde avec elles. La jeune auteure-compositrice-interprète de Baie St-Paul a d’ailleurs eu l’opportunité de présenter trois compositions originales, seule à la guitare, en début de soirée.
Une reprise dépouillée de Pour que tu m’aimes encore de Céline, nous a un peu mouillé les yeux et touché droit au coeur. Stéphanie et Mélanie ont ensuite demandé aux gens de Baie St-Paul de réaliser leur fantasme : voir quelqu’un faire du bodysurfing pendant leur prestation. Aussitôt demandé, aussitôt exécuté. Les corps se promenaient allégrement sur l’estivale Où la vague se mêle à la grand’ route. Les filles nous ont quittés sur une note festive avec Fais-moi un show de boucane et Langue de bois, pendant que les ballons de plage fusaient de toute part et qu’un arc-en-ciel traversait l’horizon. (MTT)
Half Moon Run
Sans grande surprise, Half Moon Run a fracassé les records de foule de l’histoire du Festif! hier soir. Je dois l’avouer, j’ai vu plusieurs spectacles de la formation indie-rock récemment mais je prends toujours un plaisir fou à les voir se produire sur scène. On sent qu’ils s’abandonnent complètement à la musique et qu’ils vivent le moment présent à fond, en communion totale avec l’assistance. Et hier, ils ont carrément tout déchiré.
Ce matin encore, mes acouphènes sont toujours présents et mes cordes vocales sont sur le bord de tirer leur révérence. Il faut vivre un show aux premières loges pour saisir l’ampleur du phénomène. Qu’on le veuille ou non, on se fait ramasser par le tsunami musical résultant de la fusion des albums Dark Eyes et Sun Leads Me On. Une entrée en scène explosive sur Turn Your Love, une accalmie sur l’enveloppante Unofferable, un moment acoustique pour Devil May Care et une perte de contrôle euphorisante sur Call Me in the Afternoon.
Pour ceux et celles qui ont assisté à la prestation du quatuor au Festival d’été de Québec il y a quelques jours, le pacing était sensiblement le même. Toutefois, Baie-Saint-Paul a eu la chance d’entendre Devon parler un peu plus en français et de le voir d’un peu plus près alors qu’il s’est élancé dans la foule sans crier gare. La chimie entre les musiciens est palpable, sans compter la véritable bromance de Devon et Conner, qui s’appuient l’un sur l’autre lors de leurs solos de guitare déjantés. La dansante Trust, suivie de Full Circle ont mis fin en beauté à cette grande fête dont on s’ennuie déjà. (MTT)
I.D.A.L.G.
Le groupe montréalais punk-garage psychadélique autour duquel existe un engouement ces jours-ci a réussi à remplir la salle de spectacle de gens réceptifs et prêts à recevoir une solide leçon de rock. Les musiciens ont donné le ton à la soirée en interprétant les pièces bien fuzzées de leur album Post Dynastie paru en 2015. Les six musiciens ont imposé une ambiance sonore chargée dans laquelle on avait le goût de s’enfouir. Parfois pop-electro, parfois prog, la musique d’I.D.A.L.G. happe le spectateur au passage et la présence scénique du groupe est éloquente. Le chant inaudible de Yuki Berthiaume avait quelque chose de mystérieux. Un groupe à voir, définitivement. (Valérie Vinet)
Duchess Says
C’est devant un public réchauffé par le spectacle précédent que la chanteuse Annie-Claude Deschênes est apparue dans toute sa théâtralité. Véritable femme alpha, elle connait, comprend et manipule son public à sa guise. D’ailleurs, le regard défiant, elle nous a demandé « Êtes-vous capables d’encaisser ce qu’on vous sert? ». Elle nous avait dans la paume de sa main. Cris stridents, sons électro-punk-rock, la prestation était explosive et on baignait un peu dans le chaos. Plusieurs spectateurs sont montés sur la scène pour danser et pour chanter avec les musiciens. Des assiettes en styromousse ont été projetées dans la foule; le party était pogné. Un concert de Duchess Says est toujours une expérience marquante grâce au déchainement des musiciens et à la belle folie de la chanteuse. (VV)
Koriass
Au début de la nuit, Koriass a transformé le chapiteau en véritable dôme de l’amour. Enveloppés par la chaleur accablante qui envahissait le lieu et portés par les mots sentis du rappeur, les festivaliers ont fait le plein de love. L’ambiance était survoltée sur Zombies, Love Suprême et Petit love. C’était mon baptême et j’ai vraiment adoré l’énergie de Koriass sur scène et sa très forte connexion avec le public. Il donne beaucoup à ses fans : les abreuve à même sa gourde, leur fait des high-five et leur chante dans le blanc des yeux.
Les pièces incluant des échantillonnages de chansons des Sœurs Boulay et des Cowboys Fringants, Blacklights et Supernova respectivement, ont vraiment plu à la foule qui chantait les paroles et fredonnait les mélodies en cœur. Avec son complice Bobby One à ses côtés, Koriass a également puisé dans son répertoire plus ancien, notamment avec la pièce Enfant de l’asphalte. « À GO, on vire sul’ top ! », a-t-il ordonné pendant qu’un mosh pit prenait forme au milieu de la place. Une perfo électrisante et chaleureuse à la fois, un moment rassembleur comme on les aime.
À la sortie du chapiteau, vers les deux heures du matin, un duel endiablé de fanfares prenait place dans le stationnement de l’église. J’en suis venue à la conclusion que Baie-Saint-Paul never sleeps. (MTT)
Oh qu’on avait hâte! Et bien on peut maintenant le dire, Le Festif est lancé et si le reste du week-end ressemble à la soirée de jeudi, on va avoir cette 7e édition dans la mémoire longtemps!
Plume Latraverse
Pour ce tour de chant de la tournée « Récidives », Plume était accompagné de l’unique Jean-Claude (Marsan) à la guitare (et au gazou) et de Grégoire Morency à la contrebasse. Le doyen de la 7e édition du Festif était attendu : c’est debout que le public l’a accueilli, avant même que Plume ne donne le coup d’envoi aux festivités.
Émouvant lorsqu’il nous parle de vieillesse, drôle en nous parlant d’enfance. Jeux de mots, mots de jeux, les chansons s’enchaînent à un train d’enfer, Plume en voix, au grand plaisir de la foule qui reconnais les vieux succès.Un haussement de sourcil suffit à mettre le public dans sa p’tite poche d’en arrière. Nouvelles chansons avec lutrin et gros caractères (Le monde fatal). Encore en verve, notre ami Michel! On a hâte à la sortie du prochain album, cet automne. Une autre nouvelle (Vieux os) pour les vieux ciboires, tournée des CHSLD à venir 😉 et éclats de rire du public. Tout en douceur avec Les patineuses. Complicité et beaucoup de plaisir à revisiter plusieurs chansons qui ont rarement été faites en spectacle, écrites à une époque prolifique.
Voici le Plume poète qui nous régale de ses textes pleins d’humour, de clin d’œil et d’observations et qui a encore plein d’encre. …et cibole, ça rime tellement bien avec Baie-St-Paul! (Marie-Laure Tremblay)
Gab Paquet
Celui qui a remporté le Prix du jury au Cabaret Festif! de la relève a chanté la pomme à Baie St-Paul, déployant tout son charme sur la ville. Son jeu de séduction et ses mélodies sirupeuses ont conquis les spectateurs qui se faisaient peu nombreux à ce moment de la soirée. Accompagné de ses cinq musiciens et musiciennes, il a brisé la glace en soufflant des «choubidoubidou dans le ciel, yabadabadou dans mon cœur». C’était le bonheur.
Au fil de la prestation, plusieurs sourires s’affichaient dans le public qui entrait peu à peu dans l’univers kitsch de l’artiste. Bouquets de fleurs en plastique, déhanchements sensuels complètement assumés, éclairage pourpre et vêtements dorés, tout y était. Quelques admirateurs dévoués arboraient boas de plumes et moustaches, brandissant fièrement des feux de bengale et une affiche où les paroles étaient inscrites.
N’hésitant pas à quitter la scène pour venir donner de l’amour dans le public en y gambadant candidement à quelques reprises, Gab, la chemise au vent, a tout donné sur Casio, Pad et Moustaches, Soucoupes volantes et Fais l’amour avec moi, avant de clore tout en douceur avec la berceuse Papa, maman, bébé, amour. (Marie-Thérèse Traversy)
Busty and the Bass
Choix de band idéal pour amorcer cette 7e édition du Festif et justifier le nom de l’évènement ! Quand le nonette arrive sur scène, on est littéralement happé par un éventail de saveurs musicales : du jazz au hip-hop en passant par le soul et la pop.
Les neuf jeunes musiciens ont enchaîné les compositions de leur album GLAM et de leur EP Lift à un rythme effarant, valsant des solos de trompette et de saxophone aux couplets rappés et ce, dans la plus grande harmonie. Ils ont également offert quelques nouvelles pièces aux festivaliers ainsi que leur excellente reprise de I Try de Macy Gray. Investis à 100% dans leur prestation, autant physiquement (allo le saut pas-de-bon-sens de Nick) que musicalement, ils ont mis le party dans la place et nous ont fait tripper fort.
Parlant de party, petite mention aux gars de l’orchestre Nulle Part Nord qui nous ont divertis entre les sets, notamment grâce à leur audacieuse version folklorique de Toxic de Britney Spears ! (MTT)
The Cat Empire
Il s’agissait du premier arrêt de la tournée canadienne de la formation australienne qui a livré une prestation énergique, transformant le parterre en immense plancher de danse à ciel ouvert. Le sextuor n’a pas perdu de temps pour embarquer le public avec son succès latino-reggae-ska-jazz Brighter than gold et quelques compositions tirées de son plus récent opus Rising with the Sun, dont Bulls et Wolves.
Le courant passait dans la foule et l’ambiance festive s’est rapidement répandue sur l’ensemble du site. Comme en témoignait le bodysurfing de masse, les gens étaient nombreux au rendez-vous pour faire la fête et se défouler. Après une heure de spectacle fort agréable et quelques moments instrumentaux qui s’étiraient un peu trop à mon goût, j’ai toutefois quitté pour aller recharger mes batteries et me préparer à ce qui allait suivre. (MTT)
Dead Obies
J’ai des acouphènes ce matin. Incontestablement, Dead Obies attire les foules. Et pas les plus silencieuses. En fin de soirée, ils se sont produits dans un chapiteau plein à craquer, devant un crowd en délire. Le groupe est arrivé sur scène avec toute son attitude et une vingtaine de minutes de retard. L’opus Gesamtkunstwerk était notamment à l’honneur : Jelly, Wake-Up Call, Pour vrai, Explosif, Johnny et Where They @, pour ne nommer que celles-là, nous ont fait bouncer jusqu’à très tard.
Les fêtards présents se sont totalement abandonnés à la prestation et n’ont pas ménagé les cris stridents en guise d’appréciation, au point où Yes McCan a lâché un «Tabarnak» bien senti. «Vous êtes incomparables», a-t-il ajouté. On a même eu droit à un rappel prolongé, incluant de plus vieilles pièces comme Le Do It. C’était l’euphorie, la vénération, la communion. La nuit dernière appartenait définitivement à DO. (MTT)
Tire le coyote
C’est en formation complète – Jean-Philippe Simard (batterie) Cédric Martel (basse) Shampouing (guitare) que Benoît « pinson » Pinette s’est présenté à une foule de chanceux dans la cour de l’hôtel Germain pour nous servir Jésus sous les nuages. On s’est laissé bercer par les textes blottis dans les couvertures au bord du feu où le groupe a fait plusieurs nouveaux adeptes, séduits par la chaleur de la prestation. On a quand même eu droit à quelques moments inusités puisque qu’une volontaire c’est finalement présentée pour Chanson d’amour en sol standard : « C’est juste à Baie-St-Paul que ça arrive! » Merci Mélissa!
Si le vent a pris plaisir à jouer avec la fumée et les cymbales, il a seulement murmuré dans le micro, ajoutant un peu de folie à Jolie Anne, entourée d’étincelles. On les sentait inspirés, particulièrement pour Rapiécer l’avenir à deux pas de l’île-aux-Coudres. Une presque dernière (La fille de Kamouraska) unplugged autour du feu : #magie #communion #Kamouraskanaises en délire #justeunefoisdanssavie! Merci pour ce magnifique concert! (MLT)
Francis Faubert
Le sous-sol de l’église avait un petit quelque chose de blasphématoire hier soir à l’occasion des concerts de Francis Faubert et des Goules. Derrière la modeste scène, un Jésus sur la croix éclairé par des néons annonçait une soirée assommante. Dur lendemain de veille qui valait définitivement la peine.
En trio pour l’occasion avec Dany Placard et Mathieu Vézio, Faubert a offert une prestation convaincante malgré une foule qui n’était pas digne d’un concert de cette qualité. En effet, plusieurs spectateurs parlaient autour de nous, ce qui a eu comme effet de ruiner un peu le moment.
Or, les musiciens sont des pros et ont quand même tiré leur épingle du jeu. Ils ont d’ailleurs réussi à communiquer une belle énergie et on sentait qu’ils avaient du plaisir à jouer ensemble.
Les chansons présentées ont surtout été tirées de l’excellent album Maniwaki sorti en 2015 et réalisé par Dany Placard. Le son était lourd, le tone de basse rond, les mélodies mélancoliques. Faubert manie sa télécaster comme un bluesman de la trempe d’Albert Collins ou de Freddie King. Le seul bémol : le spectacle n’a pas été assez long. (Valérie Vinet)
Les Goules
Il n’a fallu que quelques notes de musique et le cri nasillard de Kouna pour que la foule délirante ne s’attroupe autour du chanteur charismatique. On a senti alors l’énergie euphorique se déployer et rapidement, les cheveux d’une fille qui s’adonnait au head banging me fouettaient le visage. Tous les coups étaient permis et c’est exactement pourquoi on aime assister aux concerts des Goules. Bodysurfing, la bière, et le défoulement.
Le groupe a ouvert le spectacle avec la chanson titre de leur dernier album Coma qui a plongé le public dans une fougue contagieuse. Authentique prédicateur des ténèbres, Kouna crachait ses mots en regardant la foule dans les yeux. Un échange intense entre le public et le groupe était palpable et on entrait facilement en communion avec les musiciens. Les gens apportaient des verres de bières sur la scène en guise d’offrande et certaines femmes allaient même jusqu’à prendre des allures de Marie-Madeleine en touchant les pieds du chanteur.
Les Goules ont produit un set list mélangeant les vieilles chansons et les nouvelles, ce qui a visiblement plu aux fans qui chantaient en choeur les paroles décapantes. Au moment où le groupe a entamé le classique «Crabe de poche», j’ai cru que le plafond allait sauter. On ressentait une belle folie parmi les gens présents dans la salle de spectacle. Véritable exutoire, le concert des Goules a somme toute fait du bien, même si j’ai un peu la tête dans le cul en écrivant ces lignes… (VV)
Non, nous n’étions pas à Rammstein dimanche soir. Était-ce vraiment nécessaire quand vous pouvez lire ce compte rendu? Puis celui-ci? Et celui-là? Et bien sûr celui-ci? Puis celui-là? On s’est dit qu’on allait vous montrer autre chose.
Mansfield TYA
Découverte intéressante hier sur la scène FIBE Coeur du FEQ avec Mansfield TYA. Le duo français féminin, tout de noir vêtu, nous a fait pénétrer dans son univers romantico-mystique et, disons-le, plutôt éclectique pour les non-initiés par ses ballades franco et anglo tantôt lourdement électro, tantôt a capella – ou presque. Armées de leurs jolies voix et de synthétiseurs, d’un violon et d’une basse, papillonnant de l’un à l’autre sans difficulté, elles ont réussi à faire planer la foule pendant une bonne partie de leur prestation notamment grâce à des harmonies vocales hypnotisantes. À réécouter pour mieux apprivoiser! (Tatiana Picard)
Casual Rites
Après avoir descendu la côte et fait un détour par l’Impérial (question de voir Brown quelques minutes – photos à l’appui), nous posons nos sacs au sympathique District St-Joseph. Les membres de Casual Rites (transformé en Frites pour l’occasion) livrent un rock propre et efficace en veste de jean. Une brassière leur a été lancée dès le début du spectacle, ce qui les a légèrement déstabilisés, mais ils ont su reprendre le groove et les harmonies de leur rock classique.
Devenus des stars à Toronto depuis la sortie de leur dernier clip Long time (une belle job de Sébastien Corriveau), les rockeurs nous ont servi plusieurs nouvelles compositions intitulées #4, #5, Spaceship et (on croit) #6. Les nombreux solos de guitare de Phillipe Matte nous ont permis de nous exciter le poil des jambes et un solo à la batterie constituait presque une chanson à lui tout seul. Ce dernier, exécuté par un Pascal Denis emballant, nous ont fait apprécié le talent des musiciens, épaulé par Mike Morris à la basse et Nathan Vanheuverzwin aux claviers. Les nombreux spectateurs semblaient ravis de leur choix du soir, allant même jusqu’à enterrer Koriass pour manifester leur enthousiasme. (Marie-Laure Tremblay)
Koriass
Une foule jeune et fébrile attendait l’arrivée d’Emmanuel Dubois, alias Koriass qui faisait partie de cette soirée hip-hop pour la clôture du FEQ en compagnie de Brown et Rednext Level. Il va sans dire qu’avec cette énergie qui émanait de la salle, Koriass et ses acolytes ont livré une performance extrêmement habile et puissante. Dès le début du concert les pièces comme Légendaire ou Nulle Part ont enflammé le parterre. Koriass a habilement mené sa « dictature » grandement composée de pièces de sa plus récente œuvre phare Love Suprême. Gros coup de coeur d’ailleurs pour la chanson éponyme tirée du disque et pour Zombies qui a conclu ce spectacle d’une redoutable efficacité.
Ils sont bien sûr revenus rapidement pour un rappel, ne voulant pas faire trop patienter cette foule qui avait tout donné. Les musiciens l’accompagnant effectuent une excellente besogne. Aux claviers il y avait entre autres Philippe Brault, le réalisateur de Love Suprême. En sortant du concert et vu le nombre d’adolescents présents, j’en viens à me dire que s’ils veulent suivre les conseils d’un tel « dude » qui n’a rien d’un dictateur quoiqu’il en pense (!!!) et bien cette génération qui le suit s’en portera bien! (Julien Baby-Cormier)
Voilà qui met fin à notre couverture quotidienne du 49e Festival d’été de Québec. Revenez-nous demain pour notre bilan!