Après ma première écoute de Full Face, le petit dernier de Dany Placard, j’ai eu envie de serrer le grand gaillard dans mes bras. Oui, je sais, c’est pas parce que ça va mal dans tes chansons que ça va vraiment mal dans ta vie, mais ça prend un minimum de nuages sombres dans son coeur pour écrire des trucs comme ceux qu’on retrouve sur cet album.
Heureusement, les paroles sombres sont accompagnées d’un rock qui s’éloigne pas mal du Placard traditionnel, plus country-folk. Serait-ce l’influence de Vivianne Roy (Laura Sauvage), avec qui il travaille depuis quelques années et qui est elle-même très influencée par le bon vieux rock? Bon, je vous vois venir… « Mais Jacques, Santa Maria rockait pas mal, lui aussi! » M’a vous répondre comme mon fils : « Oui, mais… »
Oui, mais c’est l’esprit qui est différent. Au lieu de faire du folk avec une guitare électrique, Placard emprunte çà et là des sonorités à Nirvana (les dernières secondes de La confesse rappellent BEAUCOUP celles d’AllApologies)et aux War on Drugs, par exemple. Y’a même quelques petits relents de Tame Impala… et de Laura Sauvage! Ça peut laisser des égratignures (y’a quelques méchants beaux solos de guitare) comme ça peut être vachement planant grâce à la présence subtile, mais fort opportune, de cordes et de claviers.
Si on apprécie les gros rocks de Full Face (notamment la pièce-titre qui, malgré son tempo un brin ralenti, se termine avec fougue avec un solo de feu, du piano et des choeurs… un peu comme si Jack White reprenait les dernières minutes d’Hotel California sur l’acide), il y a aussi quelques maudits beaux moments de tendresse comme sur Mon amour était plus fort que ce qu’on voit dans les rues, une ballade triste, un gros plain cochon comme ceux qui finissaient nos danses au secondaire, ousur Vince, une toune que Kurt Cobain aurait probablement écrite s’il avait grandi à Laterrière plutôt que dans l’État de Washington (et s’il était des nôtres en 2017).
Ce son qui rappelle beaucoup les années 1990, mais qui demeure tout à fait actuel, accompagne parfaitement les thématiques qu’on retrouve sur Full Face. L’abandon, la solitude (l’envie d’être seul… de se mettre un gros casque de moto sur la tête pour étouffer les sons), le doute, l’angoisse, Manon, non, c’est pas jojo, mais ça n’a pas besoin d’être froid non plus, bien au contraire… L’énergie déployée dans plusieurs des chansons vient nous prendre par les tripes, on peut aisément écouter tout en tapant du pied et en hochant la tête!
La magnifique Virer d’bord, qui conclut l’album, nous montre un Placard vulnérable : une voix toute en douceur, des arrangements magnifiques (guitare acoustique, piano et cordes), et quelques perles in your face côté paroles :
Oui, j’ai perdu la foi
J’crois pu en rien, ça va pas ben
Des jours, c’est mieux…
Encore là, même si on connaît le franc-parler de Placard dans ses chansons, il faut reconnaître que sur Full Face, l’auteur-compositeur-interprète se fait beaucoup plus subtil et imagé, ce qui permet à l’auditeur de s’approprier ses chansons (hé, on a tous eu un Vince dans nos vies… en tout cas, je pense!).
Guillaume Bourque, qui a coréalisé l’album avec Placard, a réussi à brider ce dernier qui reconnaît que Full Face aurait probablement été un peu moins accessible (surtout pour les fans de la première heure) s’il n’avait pas été là. Le résultat : un album qui, sans être déroutant, permet de sortir des sentiers que Placard a battus depuis dix ans. C’est tant mieux, parce que c’est un beau voyage, même s’il y a quelques tunnels assez sombres en chemin.
Dire que Désherbage, le quatrième album studio de Tire le coyote (Benoît Pinette), le troisième sur l’étiquette La Tribu, était un album attendu est un pas pire euphémisme. Mitan et Panorama ont été acclamés par la critique (dont votre humble serviteur) et au fil du temps, Pinette et sa bande se sont bâti un public de plus en plus large, qui apprécie sa voix particulière, ses musiques douces pour l’oreille, mais surtout ses textes d’une grande beauté.
Si vous aviez peur que tous ces éléments ne soient pas réunis sur Désherbage, je vous rassure immédiatement : tout est là, la voix, la musique et la poésie! Faut dire que l’équipe au complet est toujours dans le navire… les mains habiles de Shampouing à la guitare, le groove de Cédric Martel à la basse et les rythmes subtils de Jean-Philippe Simard, auxquels s’ajoutent cette-fois ci d’autres mains habiles, soit celles de Simon Pedneault à la guitare (également à la coréalisation avec Pinette et Shampouing) et de Vincent Gagnon au piano et aux claviers.
Cet ensemble de dix titres montre un Tire le coyote en pleine possession de ses moyens, autant sur les plans de la musique que de la poésie. L’évolution se poursuit, Désherbage se démarque autant de Panorama que celui-ci se démarquait de Mitan. Musicalement, Pinette et ses complices demeurent résolument folk, mais l’ajout d’un deuxième guitariste et d’un pianiste ajoutent une profondeur qui permettent à Tire le coyote d’étendre sa palette de couleurs et de prendre une tangente beaucoup plus rock (d’ailleurs, certains morceaux font joyeusement taper du pied). C’est un peu comme si Bob Dylan avait branché sa guitare au Festival de musique folk de Newport. C’est ici que l’apport de Simon Pedneault prend toute son ampleur. D’un autre côté, les morceaux les plus doux bénéficient grandement de la finesse du jeu de Vincent Gagnon sur les touches d’ébène et d’ivoire. D’autres font même penser à du Dylan des années 2000 (je me suis même demandé si mon lecteur audio n’avait pas fait des free games aux premières notes de Toit cathédrale… jusqu’à ce que j’entende la voix aiguë de Pinette!).
Cependant, avec Tire le coyote, on porte une attention toute particulière aux textes. Parce que, comme d’aucuns l’affirment, Benoît Pinette est un de nos meilleurs paroliers (avec Stéphane Lafleur) à l’heure actuelle. Il a le don de créer des images fortes et colorées en utilisant un vocabulaire riche et des métaphores savantes, mais il ne tombe pas dans le piège de l’intellectualisation à outrance, faisant plutôt appel à des mots que tout le monde comprendra facilement. Pinette a cette facilité de trouver des rimes originales (fuck les rimes faciles toutes en « é ») qui rythment ses chansons. Et il y a cette diversité de sujets… oui, il y a l’amour (notamment Tes bras comme une muraille, Toit cathédrale), mais il y a aussi les pertes douloureuses (Pouvoirs de glace), la maladie (bouleversante Le ciel est backorder – qui à elle seule me rentre dedans comme un album de Corriveau; cette pièce est tout simplement parfaite et se hisse avec Confetti au sommet de ma liste de chansons préférées de Tire le coyote), la sagesse (mélancolique Chanson d’eau douce, qui conserve une belle lueur d’espoir) et la nostalgie (Désherbage, Fifille)… Ah, il y a cette savoureuse adaptation de Video Games de Lana Del Rey où Pinette réussit à ploguer Camus et Grand Theft Auto dans la même chanson!
Avec Désherbage, Tire le coyote prouve une fois de plus qu’il est un phare pour le folk d’ici. Plus ça va, moins on a envie de parler de ses influences et plus on a envie de parler de tous ceux et celles que Benoit Pinette va influencer tout au long de sa carrière (qu’on souhaite encore longue et prolifique). Ses chansons aussi personnelles qu’universelles, riches, complexes, colorées, mais tout à fait accessibles à tous méritent qu’on s’y attarde longuement, qu’on se laisse bercer par les douces (et moins douces) mélodies et par les mots qui les composent.
Vous pouvez être certains que je vais tout faire pour ajouter Désherbage à ma pile de vinyles et que je vais l’écouter jusqu’à usure complète.
Quand on a annoncé la sortie de The Beautiful, on a été plusieurs à célébrer… Laura Sauvage (Vivianne Roy, des Hay Babies) est une des artistes les plus intéressantes à l’heure actuelle grâce à un rock qui tire sa source dans les années 1970 tout en sonnant actuel. Et on serait tenté de dire que le successeur d’Extraordinormal poursuit dans la même veine.
En fait, les limites de l’auteure-compositrice-interprète acadienne semblent avoir été poussées un peu plus loin. Oui, on reconnaît Sauvage assez facilement sur ses chansons qui ont pour la plupart un petit côté rock psychédélique très années 1970. Everything is In Everything (et son « les meilleures choses de la vie, ce ne sont pas les choses, c’est la vie ») est déjà très prometteuse, mais c’est avec You’re Ugly When You Cry, la deuxième pièce, qu’on prend vraiment la mesure de la créativité de la jeune femme. Tout à coup, on se retrouve quelque part en 1978 et on se dit que les Mac et autres Blondie de ce monde risquent d’avoir de la concurrence.
À peine deux tounes derrière la cravate qu’on regrette déjà de ne pas avoir d’auto. The Beautiful, c’est l’album parfait pour un petit road trip.
Alien (Anything Like It, Have You?), avec ses synthétiseurs, est le genre de morceau qu’on relance immédiatement après l’avoir terminé à quelques reprises. C’est bon, ça part lentement, c’est groovy à fond, puis les guitares prennent de plus en plus de place. Les refrains sont comme de petites poussées d’adrénaline qui nous préparent pour une finale des plus explosives.
Dit de même, ça a l’air complexe, mais maudit que c’est efficace… et accessible!
Il y a une belle dualité entre le rock fougueux de Roy (Monkeys in Space et ses guitares qui graffignent) et sa douceur (Vegas et Patio Living). Les deux se complètent à merveille et permettent à l’album de prendre de nombreux virages intéressants. Ajoutez à cela quelques commentaires sociaux (Song for D.J.T. s’adresse directement à un certain Donald Trump), et vous avez tout ce qu’il faut pour passer une demi-heure fort agréable.
Toujours bien appuyée (Dany Placard, François Lafontaine, Nicolas Beaudoin, auxquels s’ajoutent Katrine Noël et Julie Aubé, ses complices des Hay Babies, aux choeurs), Roy assure ici les commandes devant et derrière la console. Le résultat? Un son qui lui colle à la peau.
On sent qu’on va beaucoup écouter The Beautiful cet automne. Parce que l’album passe par toute la gamme des émotions. Parce que ses riffs sont accrocheurs sans tomber dans la facilité. Comment dire? Ça graffigne doucement, comme des ongles qui te marquent doucement la peau… ça fait pas trop mal sur le coup, mais la sensation peut durer un bon moment.
Comme quoi on peut prendre son pied dans la douleur!
Le week-end dernier avait lieu le Mile Ex End Musique Montréal, un joli festival urbain organisé sous le viaduc Van-Horne, à Montréal. Au menu, beaucoup de musique, une ambiance qu’on promettait familiale, un pop-up shop et un cadre urbain qui n’est pas sans rappeler une partie d’Envol et Macadam (beaucoup de béton).
La programmation était alléchante : Cat Power, City and Colour, Patrick Watson et Godspeed You! Black Emperor assuraient la tête d’afffiche, ce qui est déjà beaucoup, mais le reste du programme me plaisait également beaucoup!
Parti tôt de Québec samedi matin, je suis arrivé un peu avant midi pour me familiariser avec les lieux. La grande scène est complètement à l’extérieur dans un gros stationnement. La deuxième scène est collée sur le viaduc… sous lequel les spectateurs vont se masser. Enfin, la troisième scène, où étaient présentés les spectacles plus intimes, était en retrait, tout près de la voie ferrée.
C’est d’ailleurs à cette scène que j’ai fait mon premier arrêt pour Maude Audet. La jeune femme lance ce mois-ci un nouvel album inititulé Comme une odeur de déclin. C’est d’ailleurs avec le premier extrait de cet opus, l’excellente Galloway Road, qu’Audet se lance sur scène. Les guitares ont davantage de mordant et la voix d’Audet se fait plus douce, éthérée. Ça se remarque même sur les plus vieilles chansons. Bien entourée (notamment par Martien Bélanger à la guitare et Émilie Proulx à la basse), Audet livre ses chansons tout simplement, sans artifices.
Quelques minutes plus tard, Adam Strangler faisait balancer ses riffs indie rock teintés de new wave. Le groupe, qui a sorti un EP au printemps dernier en plus de l’excellent Ideas of Order en 2016, est très solide sur le plan musical, mais soyons francs : les gars semblaient un peu trop fraîchement sortis du lit. Comment dire? Ça manquait un brin de présence…
Après une Audet réservée et des Adam Strangler encore un brin endormis, je me suis dirigé vers la grande scène pour y voir Aliocha. Celui-ci rayonnait (peut-être à cause du soleil qui était franchement bon). La pop ensoleillée du jeune homme était parfaite dans les circonstances. Il s’est permis d’inviter Charlotte Cardin à chanter quelques notes avec lui.
Suivait notre bon vieux Tire le coyote et son band de course. De Confetti à Moissoneuse-batteuse, Pinette et ses acolytes ont proposé une prestation folk très électrique où Shampouing et Simon Pedneault s’amusaient ferme avec leurs six cordes. Contrairement à sa prestation à La Grosse Lanterne, où on avait l’impression que le public découvrait Tire le coyote, ici, Pinette avait beaucoup de fans qui n’avaient pas besoin de se faire prier pour crier leur appréciation et taper des mains! Ce qui a semblé galvaniser le groupe. Une seule nouvelle chanson au programme : Tes bras comme une muraille tirée de Désherbages, qui paraîtra à la fin du mois.
Un de mes coups de coeur de la fin de semaine, c’était Megative, un collectif de Brooklyn (dont Gus Van Go, ancien Me, Mon & Morgentaler) qui se sert du reggae comme toile de fond, mais qui y colle toutes sortes d’influences (par exemple une attitude un peu punk, une touche de hip hop). L’énergie déployée par les différents membres du groupe est contagieuse et ça danse joyeusement chez les spectateurs.
Après un petit en-cas, j’arrive juste à temps pour attraper Matt Holubowski, qui a le soleil drette dans ses lunettes. Le même soleil éclaire le gros « soleil » jaune au milieu de la scène, et c’est magnifique. Et c’est la même chose pour la musique qui nous entre dans les oreilles. Un truc qui exige une certaine qualité d’écoute, mais derrière le côté folk d’Holubowski, il y a ce rock atmosphérique très gratifiant. On finit par planer avec Matt et sa bande.
Ça s’est gâté un peu pour Cat Power. L’auteur-compositrice-interprète compose de bien jolies chansons qu’on adore sur disque, mais c’est un peu différent sur scène. Si la musique de Cat Power se défend super bien sur disque et si l’interprétation était juste en ce beau samedi soir, Marshall était tellement crispée et stressée par la moindre petite perturbation (un tout petit peu de feedback, une foule un brin indisciplinée) qu’elle avait l’air d’un fantôme. À la guitare ou au piano, il y avait comme un courant d’air froid qui circulait entre la scène et le public. Dommage. Parce que la musique était belle!
Mon samedi soir s’est terminé avec City and Colour. Dallas Green et ses musiciens ont offert tout un numéro de pop aux accents folk devant la plus belle foule de la soirée. Nul doute que de nombreuses personnes sont venues sous le viaduc Van-Horne juste pour le plaisir d’entendre la musique de Green. Je ne suis toujours pas super fan du projet, mais il faut reconnaître qu’il a bien évolué au fil des ans…
La journée du dimanche était était complètement différente en raison de la pluie. Une méchante pluie froide, pas très forte, mais constante, qui pourrait te tuer un festival. Heureusement, le programme de la journée promettait!
Helena Deland semblait agréablement surprise de voir les nombreux parapluies qui se massaient devant la petite scène. La jeune femme à la douce voix nous a offert son folk-pop atmosphérique et feutré. Rien pour chasser la pluie, mais un maudit beau moment pareil. Par rapport à ce qu’on peut entendre dans nos haut-parleurs à la maison, l’interprétation live des chansons d’Helena a un peu plus de chien et de mordant, ce qui est loin d’être désagréable.
Bien à l’abri sous le viaduc, parmi les membres du public, Kid Koala a décidé de se jouer de la météo peu clémente et de passer un paquet de chansons qui parlent de pluie d’une manière ou d’une autre. Comme toujours, le DJ prend son pied, exécute sa magie avec une liste de pièces qui donnaient le goût de chanter, de danser et de sourire, tant chez les petits que chez les grands. Personne ne sera surpris d’apprendre que le kid a enfilé son costume de koala. Qui lui a bien servi quand il est allé faire participer les enfants à une belle grosse piñata en forme de pieuvre. Une prestation au cours de laquelle on a même pu entendre du Milli Vanilli! Oh, pis vous savez ce qui bat un gros train de personnes? Quatre trains en formation concentrique! Juste du fun!
Pauvre Lydia Képinski. Pleine d’assurance, un petit sourire en coin, Lydia n’allait pas craindre une petite averse, elle a déjà vu pire. Avec ses deux musiciens, Lydia chante de sa voix aiguë et désinvolte (oui, oui, ça peut être désinvolte, une voix) ses chansons qui ratissent large en mélangeant la chanson, le rock, la pop et le trip-hop. Elle nous interprète bien à sa manière Les temps fous, de Daniel Bélanger. Aussi bien dire qu’elle se la réapproprie totalement. Comme toujours, c’est la savoureuse Brise-glace qui me rentre dedans comme une tonne de briques avec sa longue finale où le trio (dont Blaise Borboën-Léonard qui passe du clavier au violon et vice versa) nous fait presque entrer en transe. C’est pendant Andromaque que ça s’est un peu gâté… juste au moment où la (longue) chanson gagne en intensité, bang, plus d’électricité sur la scène et la jeune femme doit rebrousser. Et nous aussi.
La pluie tombe encore fort, mais ce n’est pas grave, on retourne sous le viaduc pour l’auteure-compositrice-interprète Suzanne Vega venue jouer l’intégrale de Solitude Standing, son album le plus populaire, qui a 30 ans cette année. Ouf, le fait de me rendre compte que j’étais ado quand j’écoutais Luka en boucle (à l’époque, c’était « play » – « rewind ») sur ma cassette de tounes enregistrées à la radio. Les chansons les plus connues sont au début de l’album, ça va commencer fort. En effet, tout le monde écoute attentivement Vega lorsque celle-ci interprète Tom’s Diner a capella. Et tous ceux qui ont l’âge de le faire chantent le refrain de Luka avec Vega. Entourée de ses trois musiciens chevronnés, Vega n’aura aucun mal à conserver l’attention de la foule jusqu’à sa revisite de Tom’s Diner en formation complète cette fois-ci. Une chance qu’on a eue!
J’ai enfin pu voir Andy Shauf et entendre quelques chansons de The Party interprétées dans ma grosse face! Malgré la grosse pluie (qui a forcé l’arrêt du spectacle pendant quelques instants le temps d’enlever l’eau de la scène), on a musicalement été gâtés avec de magnifiques arrangements (dont des instruments à vent). La grande majorité des gens que j’observent écoutent religieusement, même si Shauf n’est pas l’homme le plus charismatique de la planète (ce qui ne l’a pas empêché de décocher quelques sourires… à ses musiciens!). Quand ce qu’on nous joue est bon…
Retour sous le viaduc pour une des prestations que j’attendais le plus de ma fin de semaine : Basia Bulat. J’ai froid, je suis pas mal trempé (malgré les protections que j’avais). C’est là que je prends la décision de partir… après ce petit tour de chant. Visiblement heureuse de jouer à deux pas de chez elle, Bulat nous a offert un gros paquet de bonbons provenant surtout de Good Advice (ce fol album réalisé par Jim James). Une voix plus sûre que jamais, un sourire qui ne veut pas s’en aller, des musiciens qui font une belle job pour enrober le tout, vous avez là la recette du succès!
C’est malheureusement là que mon Mile Ex End s’est terminé. Oui, j’ai manqué Patrick Watson et Godspeed You! Black Emperor, mais je n’en pouvais plus, la pluie a eu raison de moi et je suis retourné à Québec un peu plus tôt que prévu. Mon camarade Stéphane Deslauriers parle de la fin du festival sur Le canal auditif.
Même s’il aurait peut-être besoin d’un peu d’amour, le site proposé par le Mile Ex End convenait parfaitement à un festival de cette envergure, une grosse fête de quartier (payante, mais tout de même abordable quand on regarde la qualité de l’affiche). On n’a aucun mal à imaginer que ce festival qui partait de rien cette année pourra tirer son épingle du jeu sur ce plan. On a bien utilisé le viaduc Van-Horne (élément salvateur de mon dimanche après-midi) et on y a accroché un éclairage qui renforçait le look un brin industriel des lieux.
Une fête de quartier ne suscite pas nécessairement l’intérêt des mêmes personnes que des festivals de plus grande envergure. Ce qu’on a pu voir le week-end dernier, c’est un public très éclectique, amateur de musique en tous genres et venu en très grand nombre en famille (y’avait beaucoup d’enfants). Un public qui a pu profiter d’une ambiance festivalière où presque tout avait été prévu pour le plaisir des petits… et des grands!
Oh, bien sûr, on aurait apprécié une meilleure sélection de bières (mais bon, la 50 faisait la job) pour accompagner la belle bouffe offerte par les camions de rue présents.
La sélection musicale était plutôt intéressante, surtout sur un élément important : la quasi parité hommes/femmes dans la programmation. Le plus drôle, c’est que ça n’a même pas eu l’air d’être forcé. Sur ce plan, on peut lever notre chapeau. Et souhaiter que Mile Ex End revienne l’an prochain avec un mandat peut-être un peu mieux défini (fête de quartier ou événement touristique? C’était pas toujours clair…).
Jeudi dernier, le chanteur de charme Gab Paquet était en concert à l’Espace parvis de Limoilou. Voir Gab, son pad, sa moustache et son band jouer sur le parvis d’une église, c’était beaucoup moins déroutant qu’on peut le penser! En effet, l’attrait de Gab est multigénérationnel, comme en témoignent les nombreux enfants (qui se sont fait dessiner des moustaches) et les nombreuses grand-mamans (qui avaient probablement découvert le phénomène en attendant Michel Louvain au Festival d’été de Québec). Quoi de mieux, alors, qu’un lieu rassembleur pour un artiste qui l’est tout autant?
Bien entendu, nous ne pouvions pas manquer ce rendez-vous avec l’interprète de Santa Barbara, Consommations, Casio pad et moustache et Relations sexuelles! Et c’est avec Ulysse, mon petit monstre de 10 ans, que j’ai assisté à un nouveau triomphe du charmeur chanteur.
Voici quelques photos de la soirée prises par Ulysse :
Beau programme triple jeudi dernier à L’Anti… et beaucoup de féminité!
Tout d’abord, Val Thomas nous a présenté les chansons qui composeront sont EP qui paraîtra en novembre. Ceux qui, comme nous, ont déjà vu Val à quelques reprises cette année auront peut-être eu peu de neuf à se mettre sous la dent, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas eu de plaisir, bien au contraire! J’ai pu assister à l’évolution de ce projet et Val et sa bande sont plus tight que jamais.
Ensuite, Thus Owls est venu présenter quelques nouvelles chansons, ce qui a fait plaisir au fan que je suis. En effet, ça fait du bien d’avoir du nouveau matériel quelque deux ans après la sortie du EP Black Matter. Bien appuyés par un Samuel Joly toujours aussi précis et complexe à la batterie, Erika et Simon Angell proposent toujours une musique aérienne qui se situe entre le Canada de Simon et la Suède d’Erika. Erika a une des voix les plus hallucinantes (merci Julien pour l’adjectif) qu’on peut entendre tandis que le jeu de Simon à la guitare, qu’il manie avec un archet ou une brosse à dents, est à lui seul digne d’un intérêt soutenu.
Enfin, lorsque les membres de Blood and Glass sont montés sur scène avec leur lampes frontales (un essai intéressant – et peu coûteux – sur le plan visuel, mais un peu frustrant pour le photographe, mais hé, c’est pas pour moi qu’on fait le show!), on savait que la game venait de changer. Venu nous présenter Punk Shadows, sorti au printemps dernier, le quatuor mené par Lisa Moore a su capter l’attention des spectateurs présents grâce à la théâtralité de la chanteuse/claviériste et aux solides mélodies du groupe (composé également de Morgan Moore, Robbie Kuster et Mélanie Bélair). On a eu droit à un programme solide, bien équilibré, qui a lentement mais sûrement donné le goût aux spectateurs de se lever et apprécier le spectacle.
Après deux EP prometteurs, la formation de Québec Medora nous présentait cette semaine un premier album qui met doublement les points sur les i. L’album intitulé Ï (i tréma) est le fruit d’un long travail (pour en savoir plus, lisez donc la jolie entrevue réalisée avec Marie-Eve Fortier), un fruit mûr et savoureux qui plaira aux fans de la première heure tout en attirant son lot de nouveaux auditeurs.
Réalisé par Alexandre Martel (Mauves, Anatole), Ï est une oeuvre complète et aboutie qui montre que Vincent Dufour (voix et guitare), Aubert Gendron-Marsolais (batterie), Charles Côté (guitare) et Guillaume Gariépy (basse) ont énormément progressé. Oui, le rock indé axé sur les guitares sert toujours de fondation aux chansons du groupe, mais on sent, dès les premières notes de Le Maine, assis en arrière, qu’il y a beaucoup plus de recherche du côté des sonorités et des mélodies.
Bien sûr, des morceaux comme Concorde, Terrasse,Tsunami ou Commotion ne seront pas déroutants pour ceux qui connaissent bien le groupe : on y retrouve l’énergie propre à Medora, celle qui s’apprécie tant pendant leurs spectacles.
Il y a toutefois des morceaux qui demandent à l’auditeur de rester sur ses gardes, comme la fichtrement mélodieuse Le peintre, qui entre dans les têtes tout en ne voulant pas en sortir. Est-ce la simplicité du refrain (« Le peintre », répété comme un mantra)? Fort possible! Il y a aussi Les tracas dans les cellules de la tête, un brin animale, qui devrait en faire danser plus d’un!
Avec Ï, Medora a réussi à évoluer tout en gardant une sonorité propre… et en maintenant un fil conducteur qui permet de conserver l’attention de l’auditeur du début à la fin. Non, ce n’est pas parfait (c’est un brin inégal et on n’entend pas toujours bien les paroles chantées par Dufour), mais ça rocke, on tape du pied, on a envie de faire un peu de air guitar, et on a envie d’y revenir.
Rien de mieux que de terminer l’été de la même manière qu’on l’a commencé! C’est pour cette raison qu’au cours des prochains jours, nous vous présenterons quelques-uns des festivals qui marqueront la fin de la belle saison.
Un nouveau festival voit le jour à Montréal pendant le week-end de la Fête du travail : Mile Ex End Musique Montréal invite les mélomanes sous le viaduc Van Horne (près du métro Rosemont, pour les gens de l’extérieur comme moi) pour deux journées de musique en tous genres.
Le festival peut compter sur de très belles têtes d’affiche : Patrick Watson, City and Colour, Godspeed You! Black Emperor et Cat Power, mais le reste de la programmation est fort intéressant, allant de Charlotte Cardin à Megative en passant par Tire le coyote et Kid Koala.
L’auteur de ces lignes a bien hâte d’entendre le nouveau matériel de Maude Audet et d’enfin voir Andy Shauf après tant de rendez-vous ratés cet été (désolé, Gabrielle Shonk… mais toi, je t’ai vue à ton plus gros show à vie!).
Les portes ouvrent à midi les deux jours. Des camions de rue seront présents pour combler nos appétits.
Rien de mieux que de terminer l’été de la même manière qu’on l’a commencé! C’est pour cette raison qu’au cours des prochains jours, nous vous présenterons quelques-uns des festivals qui marqueront la fin de la belle saison.
Ce week-end, la scène dite émergente est à l’honneur à Salaberry-de-Valleyfield, qui accueillera une nouvelle fois le Festival Artefact. Juste assez loin des tracas de la ville, mais juste assez accessible à partir de Montréal!
Au menu, entre autres : Choses Sauvages, Lydia Képinski, Harfang, Vincent Appelby, Beyries, Elliot Maginot, Raphaël Dénommé, Babins, Yann Perreau, La Bronze, MCC, Les Louanges, Caravane, Geoffroy et The Franklin Electric.
La CADEUL, en collaboration avec CHYZ 94,3 et Impact Campus vous invitent à célébrer la rentrée le 13 septembre prochain au Show de la rentrée, un événement gratuit qui se déroulera au pavillon Alphonse-Desjardins! Avec près de 10 000 visiteurs sur place, il s’agit du deuxième événement en importance à Québec après Big FEQ!
Au menu, de la musique pour tous les goûts, et ce, sur cinq scènes différentes : The Franklin Electric, Koriass, Chocolat, Bleu Jeans Bleu, Brown, Mauves, Bellflower, Zagata, Helena Deland, Babins, Yokofeu, Victime, Funk Connection et The Blaze Velluto Collection.
Dès 15 heures, sur le stationnement en face du pavillon Desjardins, les visiteurs pourront déguster ce qui se fait de mieux comme bouffe et bière sur le campus!
L’événement est complètement gratuit – 18 ans et plus!