Oh boy, s’il y a quelque chose qu’on a beaucoup fait cette année, c’est voir des artistes sur scène. Que ce soit en salle, dans des bars ou sur la grande scène d’un festival, les artistes et groupes qui suivent ont grandement ému nos collaborateurs.
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2015 en rappel : ALBUMS
Cette année, au lieu de vous offrir un ou deux gros top 50 (d’autres blogues le font mieux que nous), nous avons consulté les membres de l’équipe ecoutedonc.ca pour connaître leurs coups de coeur dans diverses catégories. On commence aujourd’hui avec nos albums de l’année.
Jacques Boivin – rédacteur en chef
Valérie Vinet – rédactrice
Karina Tardif – coordonnatrice de rédaction, Mauricie
1. Loud Lary Ajust, Blue Volvo
2. Ariane Moffat, 22h22
3. Milk and bone, Little mourning
4. Philippe Brach, Portraits de famine
5. Jean Leloup, À Paradis City
Jay Kearney – photographe
1. Galaxie – Zulu
2. Joel Martel et les Mécaniciens de l’Amour – Un bon moment
3. Kurt Vile – B’lieve i’m going down
4. DeerHunter – Fading Frontier
5. Unknown Mortal Orchestra – Multi Love
Matthieu Paquet-Chabot – rédacteur
1. Milk & Bone – Little Mourning
Un album tellement rafraichissant dans le paysage musical québécois. Du bonbon pour les oreille
2. Kendrick Lamar – To Pimp A Butterfly
Lamar a totalement réinventé le rap avec les touches jazz et funky. Sans compter les textes poignants sur chacune des pièces
3. Galaxie – Zulu
Ça faisait un bail que le Québec n’avait pas reçu une si grosse dose de rock
4. Jean Leloup – À Paradis City
Quelle belle surprise que le retour du chanteur plus en forme que jamais, autant sur scène que sur album
5. Le Couleur – Dolce Desir EP
Ce n’est peut-être pas un album entier, mais ce EP est extraordinaire. Les mélodies sont enlevantes et d’une qualité sans précédent.
Julien Baby-Cormier – rédacteur
François-Samuel Fortin – rédacteur
Marion Desjardins, photographe
Alice Beaubien – rédactrice
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[ALBUM] Novambre – « Au nord à l’est »
Elle commence à peine la vingtaine, mais elle peut maintenant déjà se vanter d’avoir un (très bon) album derrière la cravate : Kristina Cormier, alias Novambre, a lancé le 11 décembre dernier Au nord à l’est, un album de folk-pop qui, sans réinventer la roue, apporte une certaine fraîcheur.
L’automne a apporté son lot de jeunes auteures-compositrices-interprètes dans la vingtaine : Safia Nolin, La Valérie, qui sont débarquées avec un regard triste, voire sombre. Novambre a choisi une autre voie, quelque part entre la candeur d’une Sylvia Beaudry et la naïveté d’une Lynda Lemay.
Évidemment, les thèmes ne surprennent pas énormément : le déracinement, la jeune femme pas facile à vivre, le quotidien rempli de hauts et de bas que Novambre a su mettre en mots et en musique.
La réalisation a été confiée à Martin Aubin (qu’on a pu voir récemment avec Michael Sea), qui a su guider (et surtout, rassurer) la jeune femme tout au long du processus. Derrière des chansons toutes simples, qui se chantent guitare-voix, on a su ajouter des arrangements riches et soignés qui ajoutent une belle couleur à l’album. Ici, c’est l’influence des Soeurs Boulay qui ressort!
Une première carte de visite réussie. L’avenir semble prometteur pour Novambre.
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Photos du lancement
Nous avons eu la chance d’assister au lancement le mois dernier. Voici quelques photos :
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[À VOIR] La fête à Rox ce vendredi au Scanner
Affiche : Thomas B. Martin Les amateurs de musique qui chatouille juste un peu les tympans et amis de Rox, notre maman punk bien aimée et copropriétaire du sympathique Knock-Out, sont invités à une soirée haute en couleurs ce vendredi soir dès 22 heures au Scanner sur St-Vallier.
Comme Rox ne fait jamais rien à moitié, elle a invité des bands assez spéciaux à venir jouer pour elle :
- Les Vipères (oui, oui, vous avez bien lu, les légendaires Vipères, tellement punk et garages que les garages de Québec se sont appelés « pop » parce qu’ils sont moins garage que les Vipères)
- Sangomas (du bon rock and roll qui déménage, parfait pour danser comme un malade)
- Les Vilains puceaux (un autre groupe de punks pas propres qui ont pas l’intention de jouer drette).
Ajoutez à cela quelques surprises qui promettent, des imperméables disponibles pour les chochottes qui veulent pas salir leur linge (t’es peut-être pas à ta place).
Ça va être un beau moment. On va aller chercher un imperméable pour l’appareil photo. Le linge, lui, il se lave. 😉
Les billets sont en vente 10 $ au Knock-Out, pis niaisez pas trop, paraît qu’ils s’envolent assez vite.
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[SPECTACLE] Equse (+Jérome Casabon, Harfang, Anatole et X-Ray Zebras), 9/12/2015, Le Cercle
Photos : Marion Desjardins
Grosse soirée sur St-Joseph mercredi soir dernier! Les deux étages du Cercle étaient bien occupés : en haut, la formation rimouskoise Equse lançait son troisième album « Like a Whisper » (précédé de nos chouchous Harfang et de Jérome Casabon), puis en bas, on allait danser ferme avec Anatole et X-Ray Zebras. Le genre de soirées où tu sais quand et comment ça commence, mais où la fin devient de plus en plus floue… l’alcool aidant.
Jérome Casabon
On l’a vu à quelques reprises, le grand Jérome, mais c’était la première fois qu’on le voyait flanqué d’une équipe complète de musiciens! Le sympathique auteur-compositeur-interprète à l’humour chansonnier a fait appel à Cédric Martel (basse), à Shampouing (guitare) et à Bruno Lemieux (batterie) et ses chansons rigolotes ont pris beaucoup de lustre. Gagnant un public difficile (et méméreux) un membre à la fois à force d’humour et d’interactions amusantes, avouons-le, Casabon a un peu volé le show avec son énergie qui nous a aidés à passer à travers la soirée.
Harfang
Nos cinq amis qui écrivent cet indie rock atmosphérique qu’on aime tant ont encore une fois été à la hauteur de leur talent. On apprécie encore un peu plus chaque fois leur jeu de guitare, les belles harmonies vocales entre Samuel et Antoine, ainsi que les quelques irruptions au clavier qu’on avait moins l’habitude d’entendre. Dans un genre sursaturé où pullulent les Half Moon Run et cie, Harfang tire son épingle du jeu en offrant un son bien à lui, plus près des mélodies planantes de Radiohead à l’époque d’OK Computer que de l’indie rock montréalais. Va falloir les surveiller de près, j’ai l’impression que 2016 sera une maudite belle année pour Harfang. En passant, jolie, cette reprise de Bon Iver!
Equse
Si vous avez lu ma critique de l’album, vous savez que j’attendais le groupe rimouskois avec impatience, question de voir si les membres allaient être aussi prudents sur scène qu’ils ne l’ont été sur disque. Prudents ils ont été, en effet. Les chansons de Like a Whisper étaient rendues très fidèlement, mais elles s’écoutaient beaucoup mieux sur la scène du Cercle que dans mon salon. Beaucoup plus de punch, par contre, sur S.T.O.P., que j’aimais bien sur l’album. Et le vieux matériel ne souffrait pas de la même retenue que les dernières chansons. Equse a un talent fou, on ne peut que le reconnaître. Il ne manque que cette étincelle que la formation précédente (Harfang) possède en quantité industrielle. Chapeau en passant pour les projections qui ont ajouté du punch!
Anatole
À peine le temps d’entendre les dernières notes d’Equse qu’il fallait descendre en bas pour entendre le très lascif squelette d’Alexandre Martel et ses acolytes nous faire danser de façon très osée. Alexandre a fait un énorme bout de chemin avec ce projet depuis le début de l’année et bien qu’il ne scandalise plus personne (vous auriez dû entendre les commentaires de certains aux Francouvertes, vous autres), Anatole demeure un des projets les plus intéressants sur la scène musicale québécoise. On a BEAUCOUP hâte de mettre la main sur l’album en 2016. Vous aussi, j’en suis certain.
X-Ray Zebras
Les zèbres étaient de retour au sous-sol du Cercle et il nous a fallu puiser dans nos dernières réserves d’énergie pour suivre les rythmes endiablés et les grooves irrésistibles de la formation québéco-montréalaise. Heureusement, plusieurs personnes, qui avaient manqué le show d’en haut, sont venues nous rejoindre au sous-sol avec leur énergie toute neuve.
De notre côté, nous n’avons pu rester jusqu’à la fin. La soirée a été longue et le lendemain promettait d’être aussi reposant.
Mais ce genre de soirées un brin festivalières, on en prendrait un peu plus à Québec, s’il vous plaît!
Jérome Casabon – Photo : Marion Desjardins Jérôme Casabon – Photo : Marion Desjardins Harfang – Photo : Marion Desjardins Harfang – Photo : Marion Desjardins Anatole – Photo : Marion Desjardins -
[SPECTACLE] Jean Leloup, 11-12/12/2015, Grand théâtre de Québec
Photos : Jacques Boivin
Attention, long préambule.
Cher Jean,
on a passé un temps fou ensemble, toi et moi, au cours de ce dernier quart de siècle. En fait, notre relation date même d’un peu avant, à la fin des années 1980, quand je t’ai vu envahir mon écran de télé en chantant Alger ou Printemps-Été. Mon premier spectacle avec toi, c’était au Spectrum, à l’automne 1989. J’avais 16 ans (HA!) et le spectacle gratuit était commandité par Budweiser. Je m’en souviens parce que j’avais un peu trop bu ce soir-là. Tu m’avais soufflé. L’Amour est sans pitié n’était pas encore sur les tablettes des disquaires, mais tu avais trouvé ton personnage, ton John the Wolf que nous allions aduler pendant toutes ces années.
Je t’ai revu à quelques reprises au Spectrum, sur lequel tu as régné bien avant le Métropolis. Les cheveux platine. Les hauts-de-forme. Les moshpits incroyables et mémorables sur Laura. Les duos avec Mitsou. Avec L’Amour est sans pitié, tu nous as plongés tête première dans les années 1990. T’as tourné un peu partout, puis t’es disparu, pour réapparaître en 1996 avec Le Dôme. Tu savais que t’avais frappé un coup de circuit avec ce disque-là, hein? Vingt ans plus tard, on peut le dire, Le Dôme fait partie des plus grands classiques du rock québécois. On te savait déjà rockeur, mais là, c’est le parolier qui est sorti de l’ombre. Fuck, man. Faire des enfants. La chambre. Pigeon. Le fuckin’ monde est à pleurer. T’as pas perdu de temps, t’as suivi ça tout de suite avec Les fourmis et La vallée des réputations. T’as suivi tout ça de concerts big band jouissifs où t’as fini par tuer Jean Leloup et devenir Jean Leclerc. Tu t’es perdu. On t’a perdu aussi. Ça n’allait pas bien.
Je t’avoue, j’ai décroché un brin. Même avec Mille excuses Milady, je suis demeuré méfiant.
Puis, en 2013, tu t’es tapé une méga-tournée de festivals. T’es venu montrer que t’allais mieux. Sur les Plaines, tu nous a sorti tes plus grosses tounes une après l’autre. Un show tight comme j’ai jamais vu de toi. Ma copine, mes enfants et mon amie (avec qui j’ai usé sa copie du Dôme tellement on l’a écouté ensemble), nous étions contents de retrouver notre grand Leloup.
Quand tu es revenu avec À Paradis City cette année, j’étais ravi d’entendre que tu allais beaucoup mieux. Toujours aussi bon conteur, te voilà maintenant aussi personnel qu’universel. Du moins, c’était ce que je pensais. J’ai acheté tes billets pour tes deux spectacles de l’automne à la minute où ils ont été mis en vente. Tu m’as soufflé à l’Halloween au Capitole. Non seulement t’étais encore tight en sapristi, mais en plus, c’était tellement plaisant de te voir content de faire ce que tu fais le mieux : rendre les gens autour de toi heureux.
Tu peux pas savoir combien j’avais hâte à ce samedi soir. J’attendais de te voir seul avec ta guitare depuis 25 ans. Sais-tu combien c’est long, 25 ans? Une éternité!
Pour ce spectacle au Grand théâtre, je ne pouvais être qu’à un seul endroit : en première rangée. Pour te voir. Te voir regarder tout le monde devant toi, te voir t’émouvoir devant ces 1875 personnes prêtes à se jeter dans le vide avec toi pour ce 474e rappel éternel!
Je t’avoue, j’ai un peu triché. Je suis allé prendre mes photos la veille. T’avais l’air un brin nerveux, vendredi. Je me trompe? Du moins, t’avais chaud, tu t’es empressé d’enlever ta veste après une chanson! En tout cas, samedi, t’étais zen. T’étais heureux. Tu rayonnais en maudit pour un fantôme. Le fantôme de Paradis City, c’est celui qui prend le contrôle du fantôme qui se trouve en chacun de nous. C’est pour ça que tu peux faire ce que tu veux de nous, qu’en quelques giddup, giddup, giddup, près de 2 000 personnes se sont levées pour taper des mains et chanter avec toi.
Tu nous as fait rire en commençant par un trio de chansons mauditement tristes, puis tu nous le fais remarquer. C’est vrai, Jean. Mais t’as vu la désinvolture avec laquelle tu nous les racontes? Cette légèreté avec laquelle tu nous parles de toi, de tes hauts, de tes bas? On ne fait que te suivre dans ces montagnes russes émotionnelles que sont tes chansons! Et à travers tous ces appartés qui viennent jeter une nouvelle lumière toute crue! Beaucoup de paroles ont pris tout leur sens samedi soir.
Tu permets que je parle de deux ou trois autres personnes que toi? Juste pour souligner leur travail. Yves Archambault, de l’atelier Décor Kamikaze, t’a fait un méchant beau crâne. Et ces projections de la firme 4U2C? Aussi magnifiques que discrètes. Voilà. Fallait le dire.
Parce que tout le reste, c’était toi qui te mettais à nu comme jamais auparavant. Toi et ta guitare. Toi qui te montrais plus lucide que jamais. Parce que si avant, nous nous reconnaissions dans tes chansons, samedi soir, c’était ton fantôme qui était dans chacun des couplets. Jamais la fable du dôme ne m’a paru aussi transparente. Jamais Pigeon ne m’a parue aussi actuelle tout en demeurant un peu ta version de Taxman. On sentait ton four crématoire intérieur dans Fashion Victim. Tu t’es même permis une petite lueur d’espoir en interprétant la belle, mais trop peu entendue, Petite fleur, pour ensuite nous faire chanter comme jamais en te lançant dans I Lost My Baby, Johnny Go et Le Dôme. Tu m’as sûrement entendu crier de bonheur quand tu t’es mis à jouer Décadence, n’est-ce pas? C’était pour ça, le clin d’oeil?
Pouvais-tu mieux finir la soirée au rappel qu’avec une Zone zéro qui marque parfaitement la fin, la fois où tu meurs et tu penses que tu vis. T’es reparti comme t’es venu, seul avec ta guitare, sous les applaudissement nourris de 1875 autres fantômes, tous repus.
Tu étais déjà grand, Jean. Ceux qui en sont sortis grandis ce week-end, c’est nous. Merci pour tout.
PS : La prochaine fois que tu chantes Bertha en ma présence, peux-tu regarder quelqu’un d’autre que moi au refrain? Je me sentais un brin pachydermique… 😉
Liste des chansons (12 décembre)
- Petit papillon
- Willie
- Voyageur
- Printemps-été
- Dr. Jeckyll & Mr. Hyde
- Nathalie
- Think About You
- Je joue de la guitare
- Barcelone
- Fashion Victim
- Fourmis
- Bertha
- Voyager
- Le castel impossible
- Les remords du commandant
- Pigeon
- Petite fleur
- I Lost My Baby
- Johnny Go
- Le Dôme
- Décadence
- Recommencer
- Je suis parti
- Flamants roses
1er rappel
- Sang d’encre
- Les bateaux
- Feuille au vent
2e rappel
- Paradis City
- Zone zéro
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[QUÉBEC] À voir ce week-end
Ça fourmille d’excellents spectacles ces jours-ci et ça va se poursuivre toute la fin de semaine!
Jeudi 10 décembre
- Klô Pelgag est au Grand Théâtre de Québec à 20 heures ce soir. On vient de vérifier, il reste encore quelques billets. Klô nous a promis un spectacle spécial pour cette fin de cycle L’Alchimie des monstres. Billets
- Alexandre Poulin est au Théâtre Petit-Champlain. Mais c’est complet. On se reprendra!
- LOS, The Babyface Nelsons et Simon Kearney prendront d’assaut Le Cercle dans un spectacle présenté dans le cadre du Grand Boum. Les billets (10 $ + frais) sont en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com. Portes : 19 h 30, spectacle : 20 h 15.
Vendredi 11 décembre
- Jean Leloup est au Grand Théâtre de Québec pour présenter son spectacle solo acclamé Le fantôme de Paradis City. Aux dernières nouvelles, il restait… UN billet, mais vous pouvez toujours vérifier par vous-mêmes sur Billetech. Après tout, c’est le spectacle qu’on attend depuis 25 ans.
- Toujours au Grand Théâtre, mais dans un contexte plus intime, l’excellente Bïa présentera les chansons de son album Navegar, qui s’est mérité le Félix de l’album musique du monde cette année. Il reste d’excellents billets ici. Le spectacle commence à 20 heures.
- Tiens, on vient de vous trouver l’occasion idéale d’aller faire un tour au Dagobert : Matthew Good viendra y présenter les chansons de son petit dernier, Chaotic Neutral. Les fans de canadiana seront servis! Première partie : Scott Helman. Portes : 19 heures. Billets
- Au Cluster de Lévis, ça va brasser en ti-péché avec nos stoner heroes de Sandveiss (album hard de l’année au GAMIQ) et Divinations. Une soirée pour mélomanes poids lourd! Portes : 20 heures. Billets
Samedi 12 décembre
- Jean Leloup est encore au Grand Théâtre de Québec pour présenter le même spectacle. Mais oubliez ça, c’est complet. On pensera à vous, bien assis, en première rangée. 😉
- YZRA est au Cercle à 20 heures. Billets
- Le toujours énergique Pascal « Pico » Larouche et le Roche Bande sera au sous-sol du Cercle. Première partie, les non moins excellents Popléon. Dans le cadre du Grand Boum. Portes 20 heures, spectacle, 21 heures. Billets
- On ne peut passer sous silence le passage de Cayouche, le vieux hippy, à la Petite grenouille de Lévis. Billets
Évidemment, plein d’autres spectacles sont à voir partout dans la région. Plus de détails : http://quoifaireaquebec.com
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[ALBUM] Equse – Like a Whisper
Ces dernières années, plusieurs groupes indie folk ont pris le Québec d’assaut avec leurs pièces aux mélodies atmosphériques. On n’a qu’à penser aux Half Moon Run (Montréal), Bears of Legend (Trois-Rivières) ou Harfang (Québec). À ce groupe, on peut également ajouter la formation rimouskoise Equse, qui a lancé en novembre un troisième album intitulé Like a Whisper. Le groupe composé de Jean-Raphaël Coté, Alexandre Robichaud et Gabriel Turcotte (accompagnés par Antoine Létourneau-Berger) offre ici un album fort joli, mais sans grande surprise, comme si, en aplanissant les faiblesses, on avait aussi roulé sur les forces, quitte à laisser certains passages un peu tièdes.
Certes, les arrangements sont soignés et les instruments, nombreux. Les gars d’Equse sont d’excellents musiciens, ça s’entend. Y’a du rythme, de la mélodie, ça pianote, ça gratte, ça fesse sur tout ce qui se trouve à portée de la main. Du côté des voix, rien à redire non plus. Jean-Raphaël Côté chante avec douceur et justesse et il est complété par de solides harmonies. On avoue avoir un faible pour Release Me, un morceau instrumental qui montre à quel point les influences du groupe vont dans tous les sens (on n’a pas pensé qu’à Half Moon Run ou Patrick Watson en écoutant l’album, loin de là! Y’a des petits côtés très jazz un peu partout). Après cette chanson, dès le début de la pièce titre, on retourne à cette prudence un brin frustrante. On a ici un groupe composé de musiciens extrêmement talentueux qui auraient pu foncer, repousser des frontières, mais qui semblent se complaire dans une certaine zone de confort.
Alors voilà, on se retrouve devant un très bon album qui aurait pu être excellent. Like a Whisper ne compte ni temps mort, ni longueur, on ne ressent pas le poids des 40 minutes que dure l’album. Seulement, on trouve un peu dommage que Côté, Robichaud et Turcotte aient joué d’une prudence telle qu’en évitant les temps morts, ils ont également évité de multiplier les moments forts. À ce sujet, on les sait capables, The Rain is Coming est une finale des plus savoureuses où toutes les forces des membres du groupe sont regroupées pour former un sept minutes des plus explosifs.
Enfin, après avoir passé plus d’une demi-heure à se dire « ouais, pas mal du tout… », on a l’occasion de dire « wow »!
On a bien hâte d’entendre ça sur scène. Parions que les wow viendront plus facilement.
Ça tombe bien, Equse sera au Cercle ce mercredi 9 décembre (premières parties : Casabon + Harfang). Les billets sont disponibles au Cercle et sur lepointdevente.com
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[SPECTACLE] Tire le coyote, 5/12/2015, Grand théâtre de Québec
J’avais mes billets pour ce spectacle depuis la mi-février. Ça vous donne idée à quel point j’avais hâte de voir Benoit Pinette, mieux connu sous son nom de plume Tire le coyote, et ses acolytes. Surtout que pour ce retour à la maison, dans la salle Octave-Crémazie du Grand théâtre de Québec, le gagnant de deux Lucien au GAMIQ 2015 (album folk et vidéoclip de l’année) a mis le paquet : un invité spécial de taille, Luc De Larochellière, et une belle brochette de musiciens invités (une violoniste – Marie-Christine Roy – et une violoncelliste – Marie-Pier Gagné, Sylvia aux choeurs, ainsi que l’excellent Vincent Gagnon au piano) qui s’ajoutaient à la formation de base (Shampouing, Cédric Martel, Jean-Philippe Simard et Jean-Daniel Lessard).
Bien sûr, le menu de la soirée était composé principalement des pièces de l’excellent Panorama, sorti au début de l’année sous une pluie de critiques positives, mais Pinette s’est aussi gâté en jouant quelques morceaux plus anciens qui ont plu aux nombreux fans de la première heure. Les frissons n’ont pas tardé à s’installer avec cette version bonifiée de Jésus. En fait, toutes les chansons au programme avaient juste un peu plus de punch que d’ordinaire, parfait pour un fan fini comme votre pas très humble serviteur qui avait l’impression de voir un tout nouveau spectacle.
Les cordes de Mmes Roy et Gagné ajoutaient une couche d’émotions à des chansons qui en ont déjà leur lot, mais Pinette s’est montré sage en ne beurrant pas trop épais. Les musiciens ne jouaient pas sur les chansons où on aurait pu les sentir de trop. Il y a eu même quelques moments à trois (Pinette, Shampouing et Lessard), de petits bijoux d’intimité qui n’ont pas manqué de donner la chair de poule aux spectateurs des premières rangées. D’un autre côté, Confetti, une chanson déjà riche et complexe, a pris son envol avec l’ajout des cordes et du piano. Ça coulait salé sur de nombreuses joues, dont les miennes. C’est tellement beau!
Lorsque Blowin’ in the Wind (avec le piano, le Dylan de 2015 aurait été fier en maudit) a suivi Chanson d’amour en sol standard, j’ai eu cette pensée : si les Texans parlaient français, cette soirée aurait constitué un maudit bel enregistrement d’Austin City Limits. Oui, la foule avait du plaisir, mais devant nous, les dix personnes sur la scène prenaient visiblement leur pied. Ça se souriait, Martel et Simard se taquinaient tout en fredonnant joyeusement les paroles à l’arrière, même Vincent Gagnon, d’ordinaire sérieux et concentré, avait du fun!
J’ai eu quelques doutes quand on nous a annoncé que Luc De Larochellière serait l’invité spécial de la soirée. Je ne sais pas pourquoi, l’intérêt ne me sautait pas aux yeux. Les deux artistes ont de méchantes belles plumes, j’en conviens, mais j’avais du mal à concevoir comment leurs univers réussiraient à se mélanger. Pinette, lui, savait ce qu’il faisait en l’invitant. Une chanson comme J’ai vu, tiré de son plus récent (*hum*) album solo, s’intégrait parfaitement à l’univers proposé pour la soirée, surtout avec les cordes ajoutées! Luc De est venu faire quelques tours tout au long de la soirée, dont au rappel (qui a été généreux, quand on y pense!). Un bel ajout, surtout de la façon dont on l’a intégré au spectacle!
Dans l’ensemble, nous avons passé une soirée magnifique. Un répertoire généreux, un auteur-compositeur-interprète génial qui a su s’entourer de complices talentueux, plusieurs générations de fans dans la salle. Si 2015 a été une belle année pour Tire le coyote, ce spectacle montre une chose : ça ne fait que commencer.
Merci pour la belle année, Benoit.