Vilain Pingouin n’a jamais arrêté de tourner et Rudy Caya écrit encore des chansons qui viennent nous chercher. N’empêche, samedi soir, il y avait un air de nostalgie à ce spectacle soulignant le 25e anniversaire du premier album de Vilain Pingouin dans un Cercle rempli de quadragénaires pour l’occasion. C’était un de ces soirs où votre humble serviteur n’avait pas l’impression d’être parmi les plus vieux dans la salle. Et c’était un de ces soirs où il connaissait toutes les chansons par coeur.
Le groupe s’est pointé sur scène sans son chanteur pour lancer les festivités avec un Passe-moi le celt on ne peut plus énergique. Il n’en fallait pas plus pour que le public manifeste sa joie. Sans attendre un instant, les gars ont poursuivi avec François, au début de laquelle un Rudy Caya prêt à faire la fête est monté sur scène. Chanceux, Caya. Il avait une chorale à lui tout seul! Tout le monde chantait. Le gars de la sécurité chantait. Les employés au bar chantait. Je chantais en prenant mes photos. Je gagerais que même la portière chantonnait joyeusement! Voilà, ça allait être un de ces concerts de type bouillon de poulet : prévisible mais délectable.
Je dis « prévisible », mais je n’avais pas prévu que Vilain Pingouin installerait une table et deux chaises sur scène pour y inviter à tour de rôle des spectateurs à s’y assoir et à manger du gâteau (d’anniversaire). « Vous allez voir comment ça sonne ici », lance Caya avec un grand sourire, avant de lancer Délinquance, puis son plus grand succès solo, Mourir de rire. Que tout le monde chante en choeur, bien entendu.
On a eu la visite d’Hugo Mudie, qui est venu en pousser une petite avec le groupe. Sur le côté de la scène, la communauté des rockeurs chums de Caya chante avec autant de plaisir que les fans sur le parterre. Caya, de son côté, n’a pas l’air d’un gars qui a eu un ACV il y a à peine quatre mois. Il nous rappelle que Vilain Pingouin ne s’est jamais arrêté et qu’il écrivait encore constamment de nouvelles chansons. Comme La faim du monde, une chanson récente qui montre que la plume de Caya est toujours aussi juste.
Après un petit segment plus doux (faut bien donner la chance à un couple d’amoureux de danser un slow sur la scène au son de Sous la pluie), la fête reprend de plus belle avec Le droit de chialer et Marche seul, qui finissent de mettre le feu au Cercle. Après avoir invité tout le monde à poursuivre la fête de l’autre côté après le spectacle, les gars de Vilain Pingouin ont terminé ce concert avec vigueur, entonnant Le train et Merci, une belle façon de donner tout ce qui reste dans la tank avant de rallumer les lumières.
Pendant quelques heures, j’étais à nouveau un petit jeune de 17 ans plein d’idéaux qui chantait OOH OOH OOOH, je marche seul le poing levé avec plein d’autres ados de mon âge. Merci, les gars.
Simon Kearney
Écoutez, on ne perdra pas trop de temps, on vient à peine de voir Simon pas plus tard que mercredi et il était excellent. Cette fois-ci, il était en duo acoustique avec son (contre)bassiste Christophe. Toujours aussi à l’aise, toujours aussi heureux d’avoir une place où jouer ses tounes, Simon a rocké la guitare acoustique comme il rocke la six-cordes électrique, avec un entrain et une énergie qui se sont répandus chez les spectateurs qui ont remplacé leurs applaudissements polis du début en applaudissements nourris à la fin.
On aurait apprécié une meilleure qualité d’écoute, à l’image de celle qui régnait quand Vilain Pingouin est monté sur scène, mais Simon, lui, a plus que tenu sa part du contrat.
On ne se le cachera pas, Limoilou était, de loin, l’album le plus attendu de cette rentrée automnale. C’est qu’on la voyait venir de loin, cette Safia Nolin, récipiendaire du prix SOCAN à Granby, repêchée par l’étiquette Bonsound et vantée par tout ce qui grouille, grenouille et scribouille du côté de la scène culturelle montréalaise. On avait déjà entendu quelques chansons, dont la bouleversante Igloo, on savait que Safia était capable du meilleur. On ne savait juste pas encore si elle était capable d’offrir le meilleur de façon soutenue.
Alors voilà, Limoilou est maintenant disponible partout. Déjà, le buzz est énorme, les critiques sont positives, tout le monde souligne le talent de la jeune femme et malgré ses quelques défauts (qui agacent plus ou moins, selon le critique qui en parle), l’album fait partie de bien des listes de recommandations cette semaine.
Personnellement, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti interpellé par ce projet. Bon, je l’avoue, j’aime les albums folk un brin minimalistes, j’aime le froid et j’adore l’hiver. C’est donc avec un grand intérêt que j’ai lancé l’album aussitôt que je l’ai eu en mains.
On a beau être en pleine vague de chaleur, dès les premières mesures de Les excuses, la chair de poule m’envahit. Il y a ce piano, à peine effleuré, et cette voix qui nous captive, nous envoûte. Il y a ces mots, bouleversants. Dans le petit coeur de Safia, il fait frette, comme disait Fortin il y a très longtemps. Suit La laideur, une chanson qui nous donne déjà le goût de distribuer des câlins à tous les gens tristes de la Terre.
Avec Philippe Brault, qui joue encore une fois les réalisateurs effacés, mais diablement efficaces, Safia a réussi son pari : un album minimaliste, le plus live possible, qui se rapproche beaucoup de l’esprit de For Emma, Forever Ago, le célèbre album de Bon Iver. Les marées font d’ailleurs un peu penser à notre homme d’Eau Claire (WI).
Certains pourraient trouver l’album un brin linéaire. Il est vrai que les chansons se succèdent et ont une certaine ressemblance, surtout qu’elles ne sont pas ce qu’il y a de plus enjoué. Mais on passe tellement de temps à se plaindre de nos jours que les albums ne sont plus que des collections de pièces hétéroclites, vous me pardonnerez de trouver que la présence d’un fil de conducteur fait du bien.
Côté plume, Safia brille. On sent que la solitude a beaucoup pesé sur la jeune Safia. La solitude qui s’installe après une rupture. Celle qui nous envahit quand on quitte un lieu pour en investir un autre. Celle qu’on ressent quand on se cherche. Celle qu’on cherche quand on se construit un Igloo. Safia se met littéralement à nu devant nous et elle y met le paquet. Les textes sont magnifiques, superbement imagés, tout en demeurant criants de vérité.
Musicalement, les arrangements dépouillés sont au service de la voix et (surtout) des mots de Safia. On écoute, on ferme les yeux, on se concentre aisément sur les images proposées par l’auteure-compositrice interprète. Les chansons les plus complexes sont loin d’être mauvaises, en passant. Le goût du ciment est de toute beauté et, comme on le disait, Les marées a ce petit côté Bon Iver qui vient un peu briser le rythme lent de l’album et apporter un peu de chaleur qui fait du bien après avoir passé 20 minutes dans la glace.
Ce premier album de Safia Nolin était attendu avec raison. Pour utiliser une métaphore du baseball, avec Limoilou, Safia a frappé la première balle qui lui a été lancée hors du terrain. Ce mélange doux/amer, tendre/intense, livré avec une sobriété qui laisse toute la place aux mots et aux émotions tout en étant « fucking » mélodieux est la plus belle carte de visite que Safia pouvait laisser aux mélomanes québécois.
Album coup de poing, album coup de coeur. 43 minutes qui semblent en durer 20.
L’album Limoilou est disponible chez votre disquaire préféré.
Safia se produira au Cercle le 16 septembre prochain à 20 heures. Première partie : Laura Sauvage (Vivianne Roy des Hay Babies). Les billets sont en vente, notamment sur lepointdevente.com
Nous nous sommes entretenus avec Safia cette semaine. L’entrevue sera présentée ce week-end.
Ce samedi, 20 heures, au Palais Montcalm, Nadia Essadiqi et ses camarades vous invitent à assister au spectacle de La Bronze, que les membres de l’équipe d’ecoutedonc.ca ont pu voir à quelques reprises au cours de la dernière année. La Bronze, c’est de la pop cool, sensuelle, un brin féline, rythmée à souhait et parfaitement ludique. On a même parfois l’impression d’avoir une version happy et dansante du trip-hop! Une bibitte originale sur nos scènes québécoises, qui prend petit à petit sa place… à plein de places!
D’ailleurs, à son dernier passage (Festival d’été), Nadia s’est fait plein de nouveaux fans! Présentée juste avant Lights dans un Impérial Bell bien chaud, elle avait mis la barre bien haut pour l’Ontarienne avec une prestation énergique au cours de laquelle La Bronze avait la bougeotte! Là-haut, sur la galerie de la presse, on avait bien aimé.
Ça valait la peine de piquer un brin de jasette avec l’auteure-compositrice-interprète-comédienne-dramaturge pour en savoir plus sur le spectacle qui s’en vient.
Tout d’abord, je lui fais remarquer que son album aura un an la semaine prochaine (le 17). « C’est vrai », me répond-elle d’un air surpris, « t’as raison! » Que pense-t-elle de l’accueil qu’elle a reçu et du chemin parcouru avec l’album depuis? « J’avais pas vraiment d’attentes, mais il s’est passé tellement de belles choses depuis! On a fait des super shows, on a rencontré de super belles personnes, mon album a bien vécu, je suis vraiment ravie. »
Ceux qui suivent le fil Facebook de l’artiste savent que La Bronze s’était terrée dans le bois, loin de tout, pour faire un petit camp d’écriture, question de préparer un prochain album qui semble vouloir arriver plus tôt que tard. « On planche là-dessus », me répond Nadia, « on devrait enregistrer ça cet hiver. » Un album probablement dans la même veine, mais qu’elle espère une coche au-dessus du premier.
On parle un peu de sa dernière présence, des réactions positives que sa dernière présence au FEQ a suscitées. C’est quoi, le plan de match, quand on fait face à des gens qui ne nous connaissent pas et qu’on les gagne un par un? Sans hésiter, Nadia me répond qu’il n’y a pas de plan de match, qu’elle veut juste donner le meilleur show possible en donnant le meilleur d’elle-même et en nous faisant passer un bon moment.
https://youtu.be/55-BtrxXXfM
Parlons de son spectacle de samedi : est-ce qu’elle a déjà vu la première partie, Anatole (ce vil personnage à cause de qui nous avons presque été obligés de déclarer la guerre totale à Google)? « J’ai déjà vu des vidéos et j’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu. Je le trouve vraiment éclaté, il a une belle vibe, puis j’ai très hâte de le voir live. » Nous, on le sait, ça sent le coup de foudre musical entre le squelette dandy le L.A.moilou et la charismatique Nadia.
Pour ce qui est de sa propre prestation, si vous aimez l’album de La Bronze, vous serez servis : « On va jouer presque l’intégralité de mon album pis on va faire plusieurs surprises. » Chanceux, vous pourrez entendre des exclusivités et des nouvelles chansons qui n’ont jamais été jouées devant public!
Parlant de chansons qu’elle fait en spectacle, on a eu l’occasion d’entendre La Bronze une version toute personnelle de Formidable (réarrangée et traduite en arabe), de Stromae, qui n’est pas passée inaperçue lors de son passage au FEQ. Est-ce qu’on va pouvoir réentendre cette chanson-là un jour? « Complètement, c’est dans les plans, ça va sortir sous peu! »
En attendant, il ne vous reste qu’à mettre vos souliers les plus confortables pour danser et aller chanter/danser avec La Bronze ce samedi. Bien entendu, nous serons là, des fois que vous manqueriez le show. Mais tenez-vous vraiment à vous contenter d’un résumé et de jolies photos alors que vous pouvez aussi avoir le spectacle dans une salle qui permettra aux artistes de la soirée de se promener comme bon leur semble?
Depuis quelques années, on remarque une recrudescence d’excellents artistes et groupes rock qui veulent se faire connaître (et qui y parviennent). Pas besoin de chercher très loin, on ne parle que de ça ici-même sur ecoutedonc.ca. Ça me rappelle mon entrée dans le monde des adultes, lorsque j’ai terminé mon secondaire et commencé mon cégep dans les alentours de 1990.
Mise en contexte
On sortait d’une période plutôt sombre sur le plan musical au Québec. Oui, les « grands esprits » Paul Piché, Michel Rivard et Richard Séguin ont tenu le fort, même Pagliaro faisait encore des albums, mais les jeunes, eux, s’étaient tournés vers les Américains, les Britanniques… et les Français. Pendant que notre scène était encore imprégnée du rock et du folk des années 1970, le reste de l’Occident sortait du New-Wave et entrait à pieds joints dans la dernière décennie du 20e siècle. En même temps que les Nirvana, Nine Inch Nails et autres groupes qui allaient changer la donne. Une fois de plus.
Heureusement, de jeunes artistes québécois avaient faim et ils voulaient jouer de la musique comme ils en entendaient quand ils allaient aux Foufs ou à la Fourmi. Jean Leloup et sa Sale affaire nous contaminaient avec leur folie. Daniel Bélanger proposait une relecture moderne du folk-pop (il le propulsera plus tard dans un Spoutnik). Les Parfaits Salauds débarquaient avec leurs cuivres. Et il y avait ce groupe que j’ai aimé beaucoup dès que j’ai entendu Le train et Salut salaud pour la première fois : Vilain pingouin. Le premier album (homonyme) avait pris bien des gens par surprise en raison de sa qualité et de son originalité, tant du côté des textes que de la musique. D’un côté, les textes étaient particulièrement engagés et collaient parfaitement aux préoccupations des jeunes de l’époque : le racisme, le suicide, la politique, le mal de vivre, tout y passe. Les X et les Y se sentent enfin interpellés. Musicalement, la troupe de Rudy Caya et ses complices mélange joyeusement le folk-rock américain à la Springsteen et l’esprit festif des Pogues avec de nombreux éléments du rock alternatif français (on peut sentir l’influence de groupes comme Bérurier noir dans des chansons comme Régime de fer). Des instruments qu’on n’a aucunement l’habitude d’entendre viennent agrémenter les chansons du groupe : banjo, accordéon, cuivres accompagnent les guitares qui s’alourdissent sur Roche et roule, un des meilleurs albums de rock québécois des années 1990.
C’est à la première montréalaise du groupe au vieux Club Soda, le 24 avril 1991, que j’ai commencé ma manie d’arriver des heures à l’avance pour avoir la meilleure place dans la salle (la bière sur le stage!). Je me souviens de ce spectacle comme si c’était hier. Un groupe nerveux en raison de la présence des nombreux médias, mais qui offrait un spectacle rodé au quart de tour (à l’époque, on tournait partout au Québec avant de triompher à Montréal…). Au rappel, une fois les médias partis (la fameuse tombée, celle qui n’existe plus aujourd’hui), Rudy s’est senti beaucoup plus à l’aise et le party, déjà bien pris, est devenu démentiel. J’avais 17 ans à l’époque.
Ça va?
Près de 25 ans plus tard, me voilà dans un café de Place d’Youville, assis en face d’un gars visiblement heureux d’être en vie et capable de faire encore ce qu’il aime aujourd’hui. Caya nous a fait une petite peur ce printemps, victime d’un AVC. « La réhabilitation suit son cours », me répond-il lorsque je lui demande comme va la santé. « Ça progresse plus vite que ce qu’on avait anticipé. Je suis patient à propos de certaines choses et moins patient sur d’autres. » Alors qu’on lui a dit qu’il aurait besoin d’un an pour être complètement rétabli, il fonctionne déjà très bien quatre mois après l’accident et il espère pouvoir se considérer rétabli dans deux mois. Les médecins lui ont dit que c’était sa tête de cochon et son mode de vie qui l’avaient dirigé vers l’AVC. La même tête de cochon allait travailler de pied ferme pour reprendre toutes ses forces.
Sa tête de cochon. Rudy Caya aime la vie et il est prêt à se battre pour elle. « Je veux continuer encore longtemps. Je dis souvent que ma retraite, je vais la prendre au cimetière. »
Du rock en français qui bûche? Oui, ça se fait!
Le show du 12 septembre prochain sera un peu spécial. Ce sera le jour du 25e anniversaire du lancement du premier album de Vilain Pingouin. Je dis à Rudy qu’il y a toute une génération de nouveaux fans à conquérir, des jeunes qui ne connaissent pas le groupe, mais qui ont la chance de vivre un boum créatif semblable à la période au cours de laquelle Vilain pingouin est apparu. « Je suis pas mal sûr qu’on vit un autre âge d’or du côté de la musique québécoise, présentement. Indépendamment de la langue. » Ce n’est pas parce qu’il a choisi de chanter en français qu’il a quelque chose contre l’anglais. « Mon grand-père est un Américain de Boston. Un Irlandais. Les trois quarts de ce que j’ai écouté étaient en anglais. J’ai appris à adorer le français parce que mon père était prof de français. J’aime les deux langues, mais je suis plus à l’aise en français parce que j’ai grandi dans une société francophone. »
J’ai envie d’en savoir plus sur les influences de Vilain pingouin à l’époque. On sent autant Springsteen que la chanson française dans les chansons écrites par Caya. On remarque tout le métissage, tous ces instruments qui pouvaient nous sembler insolites parce qu’on avait perdu l’habitude de les voir. « Mes années formatrices musicalement, je les ai vécues dans un creux pour la musique québécoise », raconte Caya. Il ne restait à peu près plus qu’Offenbach. Caya, lui, préférait de loin Black Sabbath. « Au début du groupe, quand on nous demandait nos influences on donnait des réponses comme les Clash. Nos interlocuteurs insistaient : « oui, mais du côté francophone? » ». Trop jeune pour Beau dommage et Harmonium. Ça lui prenait quelque chose de plus heavy. La seule référence d’ici pour le jeune Caya, c’est un album en anglais de Pagliaro. « Un chef-d’oeuvre, aussi bon que le meilleur des Eagles ou des Allman Brothers. » Avec son groupe précédent, Les taches, Rudy va en France. Il y découvre La mano negra, Bérurier noir et plein d’autres. « OK, ça se fait! De la musique arrache comme j’aime, du punk, du metal qui brasse, mais avec une attitude. » Il trouve sur la scène française une subtilité qu’il ne retrouve pas sur la scène américaine. Les Français vivaient, cinq ans avant leurs cousins québécois, une belle période d’effervescence créative sur tous les plans. « J’ai signé avec Boucherie Records (la maison des Garçons bouchers). On allait aux partys de la Mano Negra, On s’est rendus compte que du rock en français, comme ma génération l’aime, c’est possible. » Même le nom Vilain pingouin est calqué sur l’approche française un objet, une qualité. Comme les Négresses vertes, par exemple.
À quoi s’attendre le 12 septembre
On retourne à la raison première de cette journée de promotion à Québec : le spectacle que Vilain pingouin donnera au Cercle le 12 septembre prochain. Rudy Caya nous avertit : on va avoir mal à la tête! « Mets du Tom Waits pas trop loin, pis attends-toi de te lever pis d’être dans la brume jusqu’à au moins une heure, une heure et demie. » Aucun invité surprise n’est prévu, c’est le 25e de Vilain Pingouin avec… Vilain Pingouin. Ensuite, la tournée se poursuit. « Honnêtement, on n’a jamais arrêté. On a toujours fait 15-20 shows par année! C’est pas un retour des Pingouins. » Si on lui demande comment se déroulent les retrouvailles, Caya répond « pareil comme à toutes les années. » Le fait que la présente série de spectacles correspond avec le 25 anniversaire du groupe amène une plus grande visibilité, mais Vilain Pingouin a toujours été actif.
Caya compose encore, il y a de nouvelles chansons sur l’anthologie (Les belles années, sur étiquette Pingouin Records), et il y en avait aussi sur l’album live paru au début des années 2000. Il aime bien jouer ses anciennes chansons, question de remercier son public pour la belle carrière qu’il a eue (et qu’il a encore, disons-le), jouer Le Train comme on s’y attend, nous voir sauter de joie en chantant, l’adrénaline que tout ça donne, mais il n’est pas nostalgique. Le chanteur avoue n’avoir aucun disque de Vilain Pingouin : « Mes enfants ont une copie du dernier vinyle, mais moi, j’en ai pas. » S’il apprécie le passé, il apprécie encore plus le présent et l’avenir. « Pourquoi vivre une moitié de vie pis la revivre après? J’en ai une complète, je veux la vivre au complet! »
Un nouvel album, avec ça?
Tant qu’à parler de nouveautés, on parle d’un éventuel album complet : « Je vais sûrement préparer un album solo. Monter 12 chansons avec les Pingouins, avec nos jobs, c’est difficile. On y va à coup de quatre tounes. Comme on l’a fait avec l’anthologie. » Quand il se met en mode composition, Caya est all-in. C’est pour cela que le prochain album risque de ressembler à une compilation de sa participation à divers projets. Par exemple avec Bod’haktan. « C’est mes chums. J’ai envie de jouer avec eux, pas juste par marketing! » Caya est aussi un fan fini de Sandveiss. Du stoner en plein dans ses cordes. « Ce qui est le fun avec ces bands-là, c’est que leurs tounes sont bonnes, mais c’est le trip de chums que le monde va voir. Ils ont l’impression de faire partie de la gang. » Il parle aussi des Épicuriens, « un band de ska. On pourrait appeler le projet Rudy SCaya. » Il nomme aussi Fidel Fiasco et termine avec les Pingouins. Finalement, ça donnerait un album d’une douzaine de chansons avec quatre ou cinq groupes différents. « Et ça veut pas dire que je chanterais chaque toune, donner d’autres couleurs, c’est le fun! »
Bon ben salut, salaud!
J’ai gardé mes questions les plus délicates pour la fin. Est-ce qu’il serait possible de sortir une chanson comme Salut, Salaud en 2015 et avoir le même effet qu’en 1990? Après tout, on en sait plus sur la dépression et d’autres maladies mentales responsables d’un bon nombre de suicides. Rudy reconnaît que ces maladies existent, mais si son regard était déjà perçant, on le voit s’animer comme il ne l’avait pas fait avant. Il me répond que l’effet aurait été le même parce que les gens se sont reconnus dans la chanson. « C’est une histoire qu’une fille m’a racontée, et j’ai mis en paroles et en musique les sentiments qu’elle a exprimés. » Quand les gens lui racontaient leur histoire, Caya ne comprenait pas vraiment, c’était une situation qu’il n’avait jamais vécue lui-même! « De façon dont on m’en parlait, j’avais l’impression que j’avais bien compris le message de cette fille-là. »
Ces sentiments, il a eu l’occasion de les ressentir lui-même il y a trois ans quand le père de la meilleure amie de sa fille a commis l’irréparable. Dans le cercle d’amis de sa fille, il était l’autre papa-poule, celui qui faisait toujours des lifts aux filles pour s’assurer de leur sécurité. Quand il a fait ça, Caya a dit : « Mon tabarnak! T’as pas le droit de dire à ta fille que c’est une solution! J’accepterai jamais que tu rejettes tes problèmes sur les autres! » Réaction très forte, certes, mais si vous êtes passé par là, vous l’avez ressentie, ne dites pas le contraire. « Jamais je vais donner à mes enfants ce message-là, que le suicide, c’est la solution. C’est toute ma vie, pis n’importe qui qui oserait même penser leur faire du mal, il n’a aucune idée de la tempête! Impossible que je sois cette personne-là. »
Te retourne pas, sur Roche et roule, est un peu le yang du yin qu’est Salut, salaud. Caya a une anecdote au sujet de cette chanson : « C’était à un genre de conférence de la SOCAN. On devait apporter une chanson et un panel en faisait la critique. On ne voulait pas brûler des tounes qui seraient peut-être un succès, on s’est dit qu’on allait prendre la moins hit dans le tas. On a pris cette chanson-là. On s’est fait dire « Ah, la structure est bizarre », pis là, Claude Rajotte a dit « Attention, c’est Vilain Pingouin, vous savez pas qui ils sont, je les ai eus comme invités et je vous le dis, le rock québécois est sur le bord de changer avec des bands comme Vilain Pingouin. » Wow, j’avais tellement de respect pour Claude, pis c’était le seul qui avait compris de quoi la chanson parlait. » Pour Caya, être normal dans un monde comme le nôtre, c’est pas normal. Avoir des problèmes, c’est normal, et comme de nombreux musiciens, il lui est arrivé de lancer ce genre de cri d’alarme. « Pour 90 % du monde, cette chanson-là leur est passée 100 pieds au-dessus de la tête. Les 10 % qui sont sensibles à ça, eux, l’ont compris. »
Le droit de voter, c’est aussi (mais pas juste) le droit de chialer
On parle de deux chansons de circonstance en cette campagne électorale, deux chansons toujours aussi criantes d’actualité : Le droit de chialer et, bien entendu, Viva l’élection. « La seule chose que je regrette de cette chanson-là, c’est que c’est pas comme ça que je l’entendais, j’aurais voulu faire du Setzer big band bien avant Setzer, du big band arrache. Mais bon, j’aime la chanson, j’aime les paroles, j’aime le swing, ça manque juste de trompettes et de trombones à mon goût. » Viva l’élection est encore totalement d’actualité. Les panneaux électoraux, les beaux discours… « C’est triste de voir que ça n’a pas changé, que c’est le même manège! » Quel que soit le parti! Caya ajoute : « Un gars qui joue au hockey, que ce soit pour les Bruins, les Black Hawks ou les Nordiques, il joue au hockey. Un politicien de carrière, c’est pareil. On change de parti deux, trois fois, l’idéologie n’est pas nécessairement à la base de leurs motivations politiques. La vie de politicien les intéresse. C’est pareil chez les musiciens! On en voit qui veulent devenir des rock stars parce que c’est le mode de vie qui les intéresse plutôt que l’idée de faire de la musique.
Caya indique qu’il a changé d’idée à propos de Le droit de chialer : « Dans ce temps-là, c’est ce que je pensais. La chanson, c’est ma version française d’If you want to bitch, vote. Avec le recul, je me suis rendu compte que voter, c’est tellement pas suffisant à moins que ça soit une bonne excuse pour se déculpabiliser et se déresponsabiliser. Si tu veux vraiment que les choses changent, oui, va voter, c’est une des étapes, mais c’est la plus facile. Faut que tu t’impliques dans un dossier que tu te connais. Je me rappelle de Michel Chartrand qui disait à Bernard Derome qu’il ne voulait pas gagner. « Mais si vous ne voulez pas gagner, qu’est-ce que vous faites là? » Il a répondu quelque chose comme « Un gouvernement est aussi bon que son opposition. » Il voulait être le chien de garde. C’est parfait, il voulait jouer son rôle. » Selon Caya, les intentions de Chartrand étaient bonnes et pures. « Dire que le gouvernement ou les syndicats, c’est de la marde, c’est dire que le monde, c’est de la marde. Ils représentent le monde. Ce qu’ils en font, comment ils le manipulent, le corrompent, ça, c’est une autre histoire. » Le problème, selon lui, ce ne sont pas les institutions, mais ce que nos représentants en font. Ce n’est pas vrai qu’on peut rien faire. « Personne ne me contrôle si je ne l’écoute pas. « Ouais, mais t’as pas le choix! » Mais oui j’ai le choix! « Mais t’auras pas d’argent, t’auras pas ci, t’auras pas ça! » J’men câlice. Garde-le, ton argent! Là, il peut pu rien faire. » Le seul pouvoir qu’ont ces personnes, c’est celui qu’on leur donne.
Déjà une demi heure!
Je regarde l’heure. Ça fait déjà plus de 30 minutes qu’on jase. Rudy Caya a une autre entrevue avant d’aller se reposer. On se serre la main, on se dit à samedi le 12. Je quitte le café avec une certitude : je vais arriver tôt au Cercle samedi, question d’être en avant. La bière sur le stage. En train de crier Ooh ooh ooh, je marche seul! avec du monde de 18 à 55 ans. Ça devrait être une bonne soirée.
En plus, Caya va avoir la chance de rencontrer un autre trippeux de musique puisque c’est Simon Kearney qui assurera la première partie. Grosse semaine pour Simon, qui joue également au Show de la rentrée ce mercredi soir.
Le spectacle est à 20 heures, les portes ouvrent à 19 heures, et les billets sont disponibles à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
Il n’y avait pas foule vendredi dernier au sous-sol du Cercle. C’est très dommage, parce qu’après une petite prestation des DJ Mars Thestreet et Wolfer, la formation montréalaise Ragers a donné tout un show!
Cachés derrière leurs masques (ils expliquent tout ça dans l’entrevue qu’ils ont accordée à Karina), les trois membres du groupe se concentrent sur leurs chansons au groove indéniable, aux riffs ravageurs et aux beats entraînants. Vous voulez de la convergence, ces gars-là vous en donnent. On est vraiment à la croisée du hip-hop, de l’électro et du rock bien senti. Ajoutez à cela le flow du rappeur Billy Eff sur quelques chansons et nous voilà transportés dans un univers diablement créatif dans lequel on n’a qu’une envie : se laisser aller et bouger jusqu’à ce que la batterie soit à terre. C’est d’ailleurs ce que votre humble serviteur aurait fait s’il n’avait pas à prendre de photos.
En voilà quelques-uns qu’il va falloir surveiller. Cette façon de tout mélanger live est vraiment intéressante, même pour quelqu’un comme moi qui n’est pas un grand fan du genre. Probablement parce qu’à travers tout ce mélange, on sent très bien la mélodie, le travail artistique de ces trois gars incroyablement inspirés. On a déjà hâte à la prochaine visite. Cette fois, les gens vont répondre à l’appel, hein?
Les concerts de Kandle Osborne et de ses Krooks (quatre garçons pas juste dans le vent) sont toujours attendus à Québec. Il s’agissait de sa troisième visite au Cercle et les fans, tant au parterre qu’en haut, n’ont pas hésité à manifester leur joie aussitôt que la jeune auteure-compositrice-interprète est montée sur scène.
Avec Kandle, the Krooks forme un groupe guitare-guitare-guitare-basse-batterie. Parfait pour ce son qui mélange avec justesse le rock, le blues et le folk avec une touche un brin vintage! Sur scène, c’est un mur de guitares qui accompagnent la magnifique voix de Kandle, beaucoup plus puissante que sur l’album.
En fait, les chansons de son premier album complet In Flames semblent avoir pris un peu de punch (c’est pas comme si elles en manquaient déjà). Même les chansons les plus calmes étaient entraînantes et cette magnifique de Girl, You’ll Be a Woman Soon a terminé la job : le public était conquis!
Pas une seule seconde de ce concert, même pendant les deux ou trois nouvelles chansons présentées par le groupe, ne s’est déroulée sans qu’on tape du pied, qu’on hoche de la tête, ou qu’on se laisse aller les hanches. De leur côté, Kandle et ses Krooks avaient un plaisir évident et contagieux. Il y a une symbiose parfaite entre les membres de ce groupe et ça paraît. Kandle a beau être magnifique et attirer l’attention sans avoir à lever le petit doigt, les gars ne sont pas là pour faire de la figuration! Par exemple, Sam Goldberg Jr. (Broken Social Scene, Yardlets) enfile les solos et semble s’amuser comme un gamin pendant que les deux autres jeunes hommes à l’avant-scène chantaient en harmonie et que le batteur essayait de faire disparaître toute la boucane autour de lui.
La boucane. Faut que j’en parle. On a un peu abusé, je crois, et ce n’est pas mon oeil de photographe qui se plaint (je comprends parfaitement que le show est destiné aux spectateurs). Les musiciens en avaient de la misère à respirer. Ça a beau être de la vapeur, on finit par suffoquer! Mais bon, de loin, ça donnait un effet assez spectaculaire…
Plaisir renouvelé. On a déjà hâte à la prochaine visite.
Jane Ehrhardt
Jane Ehrhardt avait la lourde tâche de réchauffer la salle pour Kandle et elle a tiré de son répertoire des chansons qui s’intégraient bien au programme de la soirée. Seule au piano ou accompagnée de sa guitare, Jane a chanté des chansons beaucoup plus douces que celle qui l’a suivie, mais n’ayez crainte : pour une rare fois, les spectateurs présents écoutaient religieusement toutes ces belles chansons. J’en ai même surpris quelques-uns à fredonner les airs qui se trouvent sur Terminus!
Belle entrée en matière qui complétait bien le menu de la soirée!
Les visites de Kandle Osborne à Québec sont toujours des occasions de faire la fête. C’est que la jeune femme sait comment enflammer ses spectateurs! Son mélange de blues, de vieux folk et de rock sale est efficace et Kandle a une voix puissante, pleine de soul, qui vient nous prendre par les tripes.
Ce sera donc un bonheur de la retrouver ce jeudi dès 20 heures au Cercle avec son band bien à elle, The Krooks, et les chansons d’In Flames, un album qui donne des frissons.
La première partie sera assurée par nulle autre que l’auteure-compositrice-interprète de Québec Jane Ehrhardt (dans un très rare spectacle à Québec cet automne). Gageons que de nombreuses chansons de son excellent maxi Terminus seront mises de l’avant.
Les billets sont 15 $ en prévente, 18 $ à la porte le soir du spectacle. D’ici là, vous pouvez vous procurer vos billets au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.
Difficile lendemain de veille samedi soir à La source de la Martinière. La salle était loin d’être remplie à craquer. Peut-être était-ce parce que la planète rock de Québec est restée sagement chez elle après une orgie de rock la veille sur les Plaines, qui sait? Ce n’est pas grave, les personnes qui étaient là, elles, ont eu droit à deux bonnes heures de rock bien tassé, gracieuseté des formations Ariel et Gazoline!
La formation montréalaise Ariel, dirigée par Ariel Coulombe a été la première à se diriger vers la scène. Une belle énergie brute et des mélodies pleines de punch, c’est ce à quoi nous avons eu droit pendant toute la prestation. Pendant que Coulombe caressait le manche de sa guitare, les autres membres du groupe apportaient une petite touche personnelle : Jonathan Gagné bat la mesure, Sélène Bérubé ajoute un peu de sucre avec ses claviers et Marie-Anne Arsenault vient donner un p’tit groove à la basse. Sur scène, l’ensemble est fort agréable et les chansons de Fauve déménagent tout en ayant ce petit côté pop avec lequel on ne se limite pas aux hochements de tête.
Solide prestation.
De leur côté, les membres de Gazoline ont fait danser les quelques spectateurs qui prenaient leur pied malgré leur nombre plutôt restreint. Un vrai cas d’absents qui ont eu tort! Xavier Dufour-Thériault, le chanteur, a une attitude de rock star. La musique du groupe est juste assez glam pour être colorée, juste assez rock pour égratigner un peu et juste assez pop pour se faire aller le popotin. Avec ou sans sa basse, Dufour-Thériault était tout aussi à l’aise et ses interventions entre les chansons, qui étaient parfois un brin caustiques, faisaient tout le temps mouche! Le reste du groupe appuie solidement son chanteur grâce aux riffs ravageurs de Jean-Cimon Tellier, aux roulements de tambour de Jean-Philippe Godbout et aux synthés de Marc Landry.
Sur scène, tout était ben beau.
En somme, deux très bonnes prestations pendant lesquelles les spectateurs présents ont dansé, tapé du pied, hoché de la tête et bu de la bière. Exactement ce à quoi on s’attend d’un bon show rock. Mission accomplie sur la scène.
À La voix, c’était le gars que même les gens qui n’aimaient pas l’émission voulaient voir gagner. Évidemment, le fait de faire partie de l’équipe de Louis-Jean Cormier donnait un coup de main, mais ce n’était pas tout : Rémi Chassé déborde de talent. Et d’expérience! Le finaliste avait quand même déjà trois albums derrière la cravate avec Tailor Made Fable, le groupe avec qui il a parcouru l’Amérique du Nord et l’Europe.
Près de deux ans plus tard, après avoir acquis la notoriété du finaliste tout en conservant la liberté de celui qui n’a pas gagné le premier prix, le voilà qui nous présente son premier album solo, Debout dans l’ombre. Réalisé par son guitariste Hubert Maheux et par l’ex-Vulgaires Machins Guillaume Beauregard (qui a donné un coup de main fort perceptible aux textes), il s’agit d’un album de pop résolument rock, un album finement taillé qui devrait trouver un vaste public sans trop de problème.
Vous êtes curieux et vous voulez en savoir plus? Ça tombe bien, ce jeudi 3 septembre, dès 17 heures, vous êtes invités à assister au lancement de Debout dans l’ombre à l’Impérial Bell. Rémi offrira un prestation avec ses musiciens. Façon de voir comment ces nouvelles pièces se défendent sur scène.
L’entrée est libre, premier arrivé, premier servi!
La jolie salle de la Chapelle n’était pas pleine en ce vendredi soir, mais les quelques fans présents qui avaient choisi Michael Sea à AC/DC en ont eu pour leur argent. L’auteur-compositeur-interprète originaire de la Rive-Sud a livré un spectacle rempli d’énergie et de bonne humeur qui a comblé sans difficulté aucune les spectateurs présents.
« La crème de la crème », nous a-t-il lancé en début de spectacle avant d’interpréter les chansons de son album Sans attendre. Accompagné de ses excellents musiciens, Michael n’a pas perdu de temps : dès la troisième chanson, il a invité les spectateurs à se lever et à oublier les chaises, ce qu’ils ont fait avec un grand bonheur pour danser et taper des mains au son des compositions country-pop pleines d’énergie de Michael. À ses propres compositions, il a ajouté au programme plusieurs reprises d’artistes country-pop comme Keith Urban et Taylor Swift, toujours en restant fidèle à lui-même.
Qui dit rentrée dit souvent surprises. De ce côté, en plus de nous gâter avec un joli duo en compagnie d’Héra Ménard (qui jouait en première partie… on y revient un peu plus loin), Michael a eu la bonne idée d’inviter Marc-André Villeneuve, son ancien camarade de Fiction in Motion. Les deux hommes étaient visiblement nerveux de jouer ensemble (Michael a dit à la blague qu’ils ont passé tout le temps prévu à la pratique à se parler et à reprendre le temps perdu) et le rythme du spectacle en a un peu souffert. Heureusement, nous étions en présence d’initiés qui connaissaient par coeur les chansons de l’ancienne formation de Michael (parfois mieux que les deux qui les interprétaient sur scène), personne ne leur en tiendra donc rigueur.
Le spectacle s’est terminé sur les chapeaux de roues, notamment sur Tout autour de moi, le nouvel extrait qu’on va entendre sur les radios très bientôt. Finale punchée d’un show fait sur mesure pour avoir du plaisir. D’un côté comme de l’autre de la scène.
Héra Ménard
Pour commencer la soirée, on a eu l’idée géniale d’inviter l’auteure-compositrice-interprète originaire de Saint-Lambert-de-Lauzon Héra Ménard. La jeune femme a lancé plus tôt cette année Et si, un petit maxi fort sympathique qui montre en cinq chansons tout le talent d’Héra. Elle se situe dans un registre plus folk et moins pop que Michael, mais elle a charmé tout le monde dans la salle avec son aisance, sa voix et surtout ses chansons toutes nues, qu’elle a interprétées en compagnie d’Alexandre Pomerleau.
Pour plusieurs, ce fut une belle découverte, pour votre humble serviteur, qui avait été charmé lors de son passage au Festival d’été, c’étaient de belles retrouvailles.
Une belle soirée sous le signe de la simplicité et de l’authenticité. C’est tout ce que ça prenait pour oublier les cornes à DEL de la haute-ville.