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    [ALBUM] Jean Leloup – « À Paradis City »
    Jean Leloup À Paradis City (Le Roi Pompon/Grosse boîte)
    Jean Leloup
    À Paradis City (Le Roi Ponpon/Grosse boîte)

    Ah, Jean Leloup. Artiste génial qui nous a montré qu’il était capable du meilleur (Le Dôme est sans contredit un des cinq albums les plus influents de l’histoire au Québec) comme du pire (Vous vous souvenez de cet album paru sous son vrai nom, Jean Leclerc, vous?). Capable de donner des shows historiques (j’ai quelques souvenirs mémorables de Leloup au défunt Spectrum de Montréal… et au D’Auteuil à Québec) et de nous faire regretter de nous être déplacés (concert décevant au FEQ 2001, débâcle au Colisée en 2008). Après une tournée en 2013 qui lui a permis de remonter dans les bonnes grâces d’à peu près tout le monde (dont votre humble serviteur), revoilà Leloup avec une nouvelle galette!

    Un certain buzz entourait l’album, composé de chansons écrites un peu partout sur la planète au cours des dix dernières années. Certains prétendaient qu’À Paradis City était son meilleur album depuis Le dôme. J’avais donc très hâte de pouvoir me faire une idée par moi-même.

    Alors?

    Ben alors, si À Paradis City n’est pas Le dôme, il est aussi très loin de figurer au bas de la liste. En tout cas, c’est une nette amélioration par rapport à Mille excuses Milady (qui, avec le recul, n’est pas vilain du tout). Leloup nous attend là où on s’y attendait, avec une proposition d’inspiration folk-rock qui ne réinvente certes pas la roue, mais qui est ô combien efficace!

    Il y a longtemps que Leloup nous avait autant donné le temps de chanter avec lui tout en tapant du pied. Notre ami a manifestement toujours le sens de la mélodie et du rythme, et on lui connaissait déjà une sensibilité pop qui lui permet de nous accrocher quand il le souhaite. Le groove de la pièce titre, Paradis City, est imparable. Ajoutez à cela des textes magnifiques écrits par un gars qui a énormément gagné en sagesse ces dernières années.

    C’est encore sombre, les histoires sont encore macabres, mais on comprend beaucoup mieux ce qui se cache derrière les éternelles métaphores du roi ponpon. Et il y a cet espoir, cette lumière qui continue de briller dans toutes ces chansons! Si maître Edgar est mort dans Le dôme, ici, Jean Leloup et ses personnages survivent. Et s’ils n’y arrivent pas, le cycle de la vie, lui, continue. Ainsi va la vie qui va, quoi.

    Il vieillit, notre Jean Leloup national. Quand il chante une chanson comme Petit Papillon, il est aussi sage qu’un Thomas Fersen! Il y a 25 ans, il n’aurait pas été aussi philosophe que sur Les bateaux et sa superbe finale où Leloup est accompagné de violons.

    Je répète : LELOUP EST ACCOMPAGNÉ DE VIOLONS.

    Et c’est bien ainsi. D’ailleurs, côté cordes, Leloup s’est payé la totale sur Le roi se meurt. Que vous allez adorer!

    On ne peut qu’être content de retrouver ce bon vieux Jean Leloup qu’on aime, qui fait ses propres choeurs et qui a manifestement retrouvé le plaisir d’écrire des chansons. Et on ne peut qu’attendre avec impatience un retour sur scène pour mettre ces nouvelles chansons à l’épreuve.

    Zone zéro, l’endroit où t’as peur
    et où tu penses que tu pries.

    [bandcamp width=100% height=120 album=965475926 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=377939625]

    Jacques Boivin

    2 février 2015
    Albums
    86/100, À Paradis City, Grosse boîte, Jean Leloup, Le roi ponpon
  • [PHOTOS] Lancement du mini-album de Chambarde, Le Triplex suspendu, 31 janvier 2015

    [PHOTOS] Lancement du mini-album de Chambarde, Le Triplex suspendu, 31 janvier 2015

    Samedi soir, j’ai bravé le froid et je suis allé au sympathique Triplex suspendu à Limoilou assister au lancement du mini-album Passager clandestin de la formation Chambarde, qui propose un joyeux mélange de folk et de rockabilly très festif. J’ai bien aimé. Ça swing, ça bouge, ça transpire la bonne humeur. Assez, en tout cas, pour sortir la boîte à images et prendre quelques photos.

    Si vous les avez ratés, vous aurez la chance de vous reprendre le 12 février prochain au bar le Sacrilège, rue Saint-Jean.

    [bandcamp width=100% height=120 album=3997098474 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    1 février 2015
    Spectacles
    Chambarde, Le Triplex suspendu, Passager clandestin
  • [ALBUM] Tire le coyote – « Panorama »

    [ALBUM] Tire le coyote – « Panorama »
    Tire le coyote Panorama (La Tribu)
    Tire le coyote
    Panorama (La Tribu)

    Benoit Pinette, alias Tire le coyote, avait une grosse commande : créer un successeur digne de Mitan, un des plus beaux albums que j’ai eu la chance d’écouter ces dernières années. Voix surréelle, très haute, comme Neil Young, une influence manifeste, mais aussi une plume magnifique, remplie d’humour, remplie de toutes sortes d’images de toutes sortes de couleurs.

    Enregistré au studio Victor à Montréal et réalisé par Benoit Pinette lui-même, Panorama est le résultat de cette grosse commande. Sur ce disque, Pinette abandonne les teintes un brin morriconesques de Mitan et donne libre cours à un folk que certains pourraient peut-être trouver moins planant et atmosphérique, mais que d’autres trouveront plus direct et sincère.

    Panorama, c’est un livre contenant neuf belles histoires racontées avec génie par Pinette. Des histoires de toutes sortes, racontées du point de vue d’un gars qui mélange savamment richesse du vocabulaire et accents populaires. Un folk pur, où la musique est au service des textes du troubadour.

    Pinette a structuré Panorama comme un recueil d’histoires, avec deux jolies pièces instrumentales en guise de couverture. À l’intérieur, on savoure ces histoires et on plonge dedans. En s’approchant de ses racines, Pinette s’est aussi approché de l’auditeur, qui embarque dans le spectacle et qui, pendant une chanson comme Moissonneuse-batteuse, se joint à la fête en entonnant le refrain à tue-tête (Le courant passe, reste à choisir le chemin, on branchera nos radars dans le 220) et en tapant des mains. Quant aux chansons moins rythmées, elles constituent autant de réflexions justes d’un gars qui a les deux pieds bien soudés dans notre monde. Une pièce comme Rapiécer l’avenir aura le même effet chez toutes les personnes qui vieillissent, qu’elles aient 20 ou 80 ans.

    Benoit Pinette a aussi fait appel à Stéphane Lafleur pour une chanson. Celui-ci lui a offert Les chemins de serviettes, toute douce et poétique, à l’image de son auteur, mais soyons honnêtes : cette chanson colle à la peau du coyote, qui l’a vraiment mise à sa main.

    On peut difficilement rester indifférent à l’écoute d’un album si finement préparé, beaucoup plus près de la pièce d’artisanat que du bien de consommation. À l’ère du tout-numérique, de l’autotune et des batteries programmées, il y a quelque chose de fascinant dans cet album où la clarinette réchauffe l’atmosphère. Un album qui nous fait apprécier la profondeur de la contrebasse. Et, parce que c’est là sa principale force, qui nous fait aimer écouter la musique que Pinette et sa bande aiment jouer.

    Merci pour le beau voyage.

    Jacques Boivin

    27 janvier 2015
    Albums
    93/100, La Tribu, Panorama, Tire le coyote
  • [ALBUM] The Lone Bellow – « Then Came the Morning »

    [ALBUM] The Lone Bellow – « Then Came the Morning »
    The Lone Bellow Then Came the Morning (Descendant)
    The Lone Bellow
    Then Came the Morning (Descendant)

    Le premier album de ce trio de Brooklyn m’avait jeté par terre. Des chansons remplies d’émotions, cathartiques, qui vous libèrent un motton en deux temps, trois mouvements. Le leader du groupe, Zach Williams chante comme s’il était illuminé par le Saint-Esprit. Et lorsqu’il est accompagné par Brian Elmquist et Kanene Pipkin, les harmonies qui en résultent semblent sortir tout droit du Paradis. De la pop de grange finement maîtrisée et fort prometteuse.

    Après une longue tournée qui leur a fait faire le tour des États-Unis à un nombre incalculable de reprises, voyant les salles grandir à chaque passage, le groupe est retourné à la maison, question de prendre une pause bien méritée et de se consacrer à la suite des choses.

    Quand est venu le temps d’enregistrer leurs nouvelles chansons, Williams, Elmquist et Pipkin ont fait appel à Aaron Dessner (The National) pour les diriger derrière la console. Celui-ci a aussitôt compris les ambitions des membres du trio et il a trouvé l’emplacement idéal pour les atteindre, voire les dépasser. Il a réservé les studios Dreamland, une ancienne église convertie à quelques heures de New York, où les chansons du groupes ont vraiment pris leur envol. Il a invité une pléthore de musiciens à embellir la trame de base du trio, sans jamais dénaturer celle-ci.

    Dans de telles conditions, et avec ces propos de Williams, qui affirmait que ce nouvel album pouvait rappeler Elvis, période Vegas (rien de moins!), le groupe ne pouvait que frapper la balle à l’extérieur du stade.

    Alors, le résultat? Rien de moins qu’un grand chelem.

    La pièce-titre, qui ouvre l’album, donne raison à Williams. Then Came the Morning, c’est le grandiose des plus grands spectacles de Vegas transposé dans une vieille église désaffectée dans les Catskill. C’est Elvis et ses paillettes, les choeurs, les cuivres, les cordes, l’émotion, toutte!!! On a hâte de passer à la suite.

    La suite, c’est Fake Roses, une chanson pop adulte aux accents country. Une chanson comme on en a entendu des milliers avant aujourd’hui. Vraiment? Écoutez Zach Williams raconter son histoire, vous chanter sa peine. Vous avez des frissons? Attendez, on va ajouter un peu de violons et de lap steel. Et ce petit piano électrique si accrocheur? Parfait pour faire la transition entre la partie où Williams chante en solo et l’entrée du choeur. Juste quand les trois se mettent à chanter à l’unisson. Ce feeling-là, vous allez encore le sentir à de nombreuses reprises d’ici la fin de l’album.

    Les choeurs. Les harmonies. La grande force de The Lone Bellow. Quand elles sont mises ensemble, les voix de Zach Williams, de Kanene Pipkin et de Brian Elmquist deviennent la plus belle chose que j’ai jamais entendue (sauf peut-être les premiers « papa » de mes enfants). Il y a une grâce et une perfection dans ce chant…

    Chaque nouvelle chanson apporte son lot d’émotions, comme dans Marietta, une ballade en crescendo, ou Take My Love, une chanson un peu plus rock où le groupe nous envoûte et nous pousse à entonner le refrain (fédérateur à souhait) à l’unisson. Même les chansons moins chargées, comme cette magnifique Call to War (écrite par Elmquist, le rockeur des trois, et chantée par Pipkin, qui brille comme on l’a jamais entendue briller), viennent nous chercher, poil par poil.

    Juste de même, on n’est même pas encore à la moitié de l’album et voilà Elmquist, qui prend le haut du pavé à son tour. Brian Elmquist, ce gentil géant tranquille, calme même en transe, brille ici dans un magnifique guitare-voix où Williams et Pipkin sont, pour une fois, les faire-valoir.

    Williams revient ensuite avec la bluesée Diners, qu’on entend avec toutes ses paillettes et ses couleurs, comme à Vegas! ET BANG! Rock n’ Roll! Heaven Don’t Call Me Home est vraiment de ces chansons qui vous font bondir de votre chaise jusqu’à la piste de danse. C’est rythmé et bien sûr, c’est interprété sur le 220 par nos amis brooklynois. Ça fait du bien après toute cette émotion accumulée depuis une demi-heure.

    Le rock se poursuit sur If You Don’t Love Me, une chanson qui se nourrit elle-même, qui commence simplement, mais qui devient un espèce de monstre qui fait hocher des têtes en signe d’approbation en cours de route.

    Quand on arrive à Telluride, on ne peut que s’arrêter pour apprécier le jeu des voix et des guitares qui s’entremêlent doucement et qui finissent par ne devenir qu’un. Quant à To The Woods, qui suit, il s’agit d’une petite chanson chantée par Williams seul et sur laquelle semble reposer toute la lumière du monde.

    Une autre chanson qui risque de devenir une préférée en spectacle, Cold as it Is, permet au groupe de donner une autre petite leçon de rock n’ roll saveur country. Vous savez, toute les émotions qu’on a ressenties tout au long de l’album? C’est le temps de les faire ressortir en tapant des mains et en chantant avec le plus grand des bonheurs avec le groupe… avant qu’il ne se taise pour laisser Zach Williams commencer I Let You Go, où on chante en douceur, vidé de toute cette énergie qu’on avait au début, mais heureux d’avoir vécu une des plus belles expériences auditives des dernières années.

    Voilà, c’est dit. Then Came the Morning, c’est une expérience qu’il faut vivre au moins une fois. La grâce dans laquelle se trouvent les membres du groupe tout au long de l’album, cette espèce d’aura mystique qui les entoure nous donne envie de croire qu’il existe quelque chose de plus grand et de plus beau encore, qu’une chanson comme Fake Roses n’est que le début d’une suite de classiques intemporels que nous laissera The Lone Bellow dans quelques années, lorsque les membres du groupe accrocheront leurs bandoulières pour de bon après une longue et fructueuse carrière…

    Il ne pourra en être autrement.

    Si vous êtes à Montréal, faites tout ce que vous pouvez pour voir The Lone Bellow au Petit Campus le 26 février prochain. Après ça, vous n’aurez plus la chance de voir ce groupe dans un cadre aussi intimiste…

    Ça vaut la peine. Je vous le jure.

    Jacques Boivin

    26 janvier 2015
    Albums
    94/100, Descendant Records, The Lone Bellow, Then Came The Morning
  • [ALBUM] The Decemberists – « What a Terrible World, What a Beautiful World »

    [ALBUM] The Decemberists – « What a Terrible World, What a Beautiful World »
    The Decemberists What a Terrible World, What a Beautiful World (Capitol)
    The Decemberists
    What a Terrible World, What a Beautiful World
    (Capitol)

    Quand j’ai entendu les réactions mitigées lors du dévoilement des premiers extraits du septième album du groupe de Portland, j’ai préféré attendre l’album au complet, question de me faire une idée sur l’ensemble de la proposition plutôt que sur la somme de ses éléments.

    C’est ainsi que dès que j’ai pu mettre la main sur l’album, j’ai tamisé l’éclairage, je me suis pris un petit cidre et j’ai mis les haut-parleurs dans le piton. Colin Meloy se présente seul, guitare en bandoulière. Sans perdre de temps, il commence à gratter son instrument et il nous chante :

    We know, we know
    We belong to ya
    We know you built your life around us
    And would we change
    We had to change some
    You know
    To belong to you

    Désolé les fans qui n’ont pas aimé The King is Dead, mais le virage folk de type « tête d’affiche de festivals » amorcé il y a quelques années se poursuit ici. N’empêche, The Singer Addresses His Audience, la pièce d’ouverture, est un avertissement très clair : Oui, les Decemberists ont vieilli et changé, mais ils savent toujours donner un show, comme ce crescendo qui saura sûrement donner des frissons en spectacle.

    Alors, ce changement? Eh ben, il en résulte un album encore plus accessible que The King is Dead, qui devrait permettre au groupe de faire le plein de nouveaux fans, mais à quel prix?

    Le groupe retrouve bien ses vieilles habitudes sur quelques morceaux, et on retrouve des cuivres, des cordes et, bien entendu, de l’accordéon. Seulement, on a l’impression que ces chansons ont été composées et enregistrées sur le pilote automatique. C’est bon, mais maudit que ça ne surprend personne et les fans de la première heure vont probablement commencer à s’ennuyer de Hazards of Love.

    Dans ses chansons, Meloy ne raconte plus nécessairement d’histoires fictives. Les chansons deviennent alors plus personnelles, et malgré tout le talent lyrique de Colin Meloy, elles perdent un peu de cette aura spectaculaire qui entourait le riche vocabulaire du chanteur. Il reste le duo Lake Song – Till the Water is All Long Gone, où le groupe est tout simplement à son meilleur (et où les mots de Meloy brillent). Et que dire de 12-17-12, qui traite du discours du président Obama au lendemain de la tuerie de Newton? Un bijou.

    What a Terrible World, What a Beautiful World est un album imparfait d’un groupe qui veut avancer, mais qui a trop peur de déplaire et fait plutôt du surplace sur le pilote automatique. C’est dommage, car si certains moments passent lentement dans une certaine indifférence, d’autres sont tout simplement brillants.

    Jacques Boivin

    22 janvier 2015
    Albums
    74/100, Capitol, The Decemberists, What a Terrible World What a Beautiful World
  • [ALBUM] Belle and Sebastian – « Girls in Peacetime Want to Dance »

    [ALBUM] Belle and Sebastian – « Girls in Peacetime Want to Dance »
    Belle and Sebastian Girls in Peacetime Want to Dance (Matador)
    Belle and Sebastian
    Girls in Peacetime Want to Dance
    (Matador)

    Ça fait presque 20 ans que la jolie pop de Belle and Sebastian adoucit nos oreilles. Le groupe de Glasgow a tellement de matériel qu’il est parti en tournée avec un spectacle de B-Sides il y a quelques années! Il y a donc longtemps qu’on sait de quoi sont capables Stuart Murdoch et sa bande.

    Après un Write About Love apprécié de plusieurs (j’en suis), mais qui en a laissé certains sur leur appétit, Girls in Peacetime Want to Dance, le neuvième album de Belle and Sebastian, débarque dans nos lecteurs et je dois être franc : si mes premières écoutes ont été décevantes, aujourd’hui, j’ai de plus en plus de mal à décrocher. Faut dire qu’on trouve ici les chansons les plus pop et accrocheuses depuis Mike Piazza, New York Catcher, rien de moins.

    Ceux qui ont entendu les premiers extraits et lu les premières critiques, n’ayez crainte, Belle and Sebastian n’est pas devenu un groupe d’électropop, bien au contraire, même si les quelques incursions du groupe sur le plancher de danse sont fort réussies. Les deux premières chansons (la belle Nobody’s Empire et l’entraînante Allie) sauront réconforter les vieux fans. Cependant, avouons-le, la première fois qu’on entend The Party Line, on bondit de sa chaise, on lance son veston et on saute à pieds joints dans cette mélodie irrésistible et ces rythmes plus qu’accrocheurs. De son côté, Enter Sylvia Plath semble sortie tout droit d’un album des Pet Shop Boys. Avec la voix un peu éthérée de Murdoch, ça fonctionne à merveille.

    À ma première écoute, j’avais l’impression que le groupe se cherchait, qu’il était tiraillé. Puis au fil des écoutes et de ma réflexion, je me suis rendu compte de quelque chose : c’est justement la force de Belle and Sebastian. Tous ces trucs qui s’opposent, mais qui pourtant se marient si bien ensemble. Ces Electronic Renaissance qui cotoyaient les I Don’t Love Anyone sur Tigermilk, eh ben, ça ressemble à Enter Sylvia Plath qui précède la plutôt klezmer The Everlasting Muse. Sur cet album, Sarah Martin donne la réplique à Murdoch comme elle ne l’a jamais fait auparavant, trouvant même une chaleur et une sensibilité qu’on ne lui connaissait pas sur Play for Today.

    Girls in Peacetime Want to Dance est un de ces albums qui ne s’apprivoise pas très facilement. On peut être déçu sur le coup, frustré de ne pas tout piger. Mais avec un peu de patience, on finit même par apprécier les moments qui nous semblaient monotones à la première écoute.

    Ce n’est pas le meilleur album du groupe, loin s’en faut, mais ne vous inquiétez pas, nos amis sont loin d’être en panne.

    Jacques Boivin

    22 janvier 2015
    Albums
    78/100, Belle and Sebastian, Girls in Peacetime Want to Dance
  • [ALBUM] Dan Mangan + Blacksmith – « Club Meds »

    [ALBUM] Dan Mangan + Blacksmith – « Club Meds »
    Dan Mangan + Blacksmith - Club Meds (2015)
    Dan Mangan + Blacksmith
    Club Meds (Arts & Crafts)

    Les extraits lancés cet automne ne laissaient aucun doute. Les fans de la première heure de Dan Mangan seraient brassés dès les premières notes d’Offred, qui ouvre lentement l’album.

    Avec Club Meds, l’auteur-compositeur-interprète laisse tomber la pop riche et complexe, proche de la pop de chambre, comme on pouvait l’entendre sur des classiques comme Robots. De Robots il n’y a point ici. Mangan a même déplacé le centre d’attention : alors qu’on s’attardait beaucoup à ce qu’il chante, nous voilà solidement concentrés sur la musique, principale force de cet album puissant qui ratisse large. Un peu dommage, quand on y pense, car Mangan en a vu des choses pendant son congé de paternité!

    Ça donne des Mouthpiece, une chanson folk sombre, mais diablement rythmée, atmosphérique à souhait, mais menée par des guitares bien ancrées au sol. “Those who pretend to believe hardest might actually begin to / The nature of the bliss the warmth of ignorance gives in to”, qu’il dit, le gars. Ça donne des Kitsch, où Mangan se sert de sa voix davantage comme un instrument que pour réciter des paroles, pendant qu’à l’arrière, Blacksmith joue un espèce de post-rock que les gars de Radiohead ne renieraient pas.

    Il faut attendre la sixième chanson, XVI, pour retrouver un peu du Mangan qu’on connaissait si bien. Une chanson sur Louis et Marie-Antoinette qui regardent Occupy Wall Street se dérouler sous leurs yeux C’est une fort jolie chanson, qui précède une War Spoils divinement léthargique.

    New Skies termine l’album comme un rêve qui prend de la force et de l’ampleur dans une explosion finale de cuivres et de guitares. Imparfaite, mais bien sentie.

    En somme, Club Meds nous amène un Dan Mangan transformé, qui sentait le besoin de changer pour garder sa pertinence. On a beaucoup hâte d’entendre le tout sur scène, le 20 février à l’Impérial de Québec (info).

    Jacques Boivin

    14 janvier 2015
    Albums
    80/100, Arts&Crafts, Blacksmith, Club Meds, Dan Mangan
  • Albums à surveiller cet hiver

    Albums à surveiller cet hiver

    (Photo : Laura Marling, photo de presse)

    Joyeux 2015, chers amis!

    On va se souhaiter une autre année bien remplie. En tout cas, si on regarde les calendriers de lancement de nos artistes et groupes préférés, si on ajoute les calendriers de tournée de tout ce beau monde-là et si on va voir quelques spectacles et festivals, nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer. D’ailleurs, ça commence dès cette semaine avec Dan Mangan.

    Pour commencer l’année du bon pied, ecoutedonc.ca vous invite à surveiller les albums de la liste ci-dessous, qui seront tous libérés cet hiver. Pendant que nous y sommes, dites donc, quels albums attendez-vous avec impatience? Faites-nous en part dans les commentaires.

    ***

    13 janvier

    Dan Mangan + Blacksmith
    Club Meds (Arts & Crafts)

    Un album qui surprend à la première écoute (surtout si on n’a pas écouté les extraits lancés à la fin de l’année dernière) tellement il est différent des propositions précédentes de l’auteur-compositeur-interprète de la Colombie-Britannique. Un album plus rock que folk, plus atmosphérique que dans les dents, qui devrait plaire aux amateurs d’indie pop canadienne.

    [youtube http://youtu.be/3dAWPsrraBk&w=360]

    ***

    20 janvier

    Belle & Sebastian
    Girls in Peacetime Want to Dance (Matador)

    Oh, un nouvel album de mon groupe écossais préféré! Stuart Murdoch et sa bande ne nous avaient pas offert de matériel original depuis Write About Love en 2010. Certains s’attendaient à un gros changement de son de la part du collectif, mais il semble que l’album est plutôt signé sous le signe de la continuité. On a beaucoup hâte ici.

    [youtube http://youtu.be/3vS1Hf3CVGs&w=360]

    ***

    The Decemberists
    What a Terrible World, What a Beautiful World (Capitol)

    The King is Dead a connu un grand succès commercial, mais les critiques avaient été durs à l’endroit du groupe. Sur ce nouvel album, le groupe américain garde le cap, mais il a aussi pensé aux fans de la première heure.

    [youtube http://youtu.be/98XFrVREkm8&w=360]

    ***

    27 janvier

    Tire le coyote
    Panorama (La tribu)

    Le premier extrait, Ma révolution tranquille, est un blues à la sauce coyote du marchand d’émotions Tire le coyote. L’auteur-compositeur-interprète figure sur de nombreuses listes d’artistes à surveiller cette année au Québec. Ceux qui ont déjà entendu ses magnifiques chansons remplies d’humour et d’amour ne sont pas surpris. On a bien hâte d’entendre.

    [youtube http://youtu.be/n8_W02dYkUo&w=360]

    ***

    The Lone Bellow
    Then Came the Morning (Descendant)

    Le trio de Brooklyn a fait tourner quelques têtes avec son excellent premier album. Celui-ci promet la même intensité de la part de Zach Williams et de ses acolytes, mais dans une enveloppe un peu plus middle of the road. Les premiers extraits étaient solides, on a hâte d’entendre la suite.

    [youtube http://youtu.be/rq4maPzyeCM&w=360]

    ***

    3 février

    Jean Leloup
    À Paradis City (Grosse boîte)

    Mais que nous manigance Leloup? Willie, le premier extrait de ce nouvel album, ne donne pas beaucoup d’indices. C’est le genre de chanson qu’on commence en se disant bof et qu’on termine dans l’enthousiasme. Si la suite est comme ça, on a du bon stock pour le prochain voyage.

    [youtube http://youtu.be/DBWRQAIRQQo&w=360]

    ***

    10 février

     Father John Misty
    I Love You, Honeybear (Sub Pop)

    Que ce soit avec Fleet Foxes ou en solo, alors qu’il pratique un genre qui s’y adonne bien, il est étonnant de constater que Father John Misty n’a jamais écrit à proprement parler de chanson d’amour. Avec le grand cynisme qu’on lui connaît, se dit-on… Eh ben voilà, un album d’amour au grand complet! Concept. Autour d’une histoire inventée.

    [youtube http://youtu.be/A6NuYJ0RzRg&w=360]

    ***

    17 février

    Marie-Pierre Arthur
    Si l’aurore (Simone Records)

    Oh qu’on a hâte de l’entendre, celui-là. Si Aux alentours ne nous a pas trahis, cette jeune femme devrait proposer une bombe comme troisième album. Ce qu’on en a entendu jusqu’à maintenant est prometteur. François Lafontaine est aux commandes derrière la console. Va y avoir du clavier. Le premier simple semble avoir été fortement influencé par Fleetwood Mac. En sera-t-il ainsi pour la suite?

    [bandcamp width=360 height=42 track=3743866342 size=small bgcol=333333 linkcol=e99708]

    ***

    24 février

    Galaxie
    Zulu

    Olivier Langevin a vendu son âme pour le rock. Zulu, nouvel album de son band Galaxie, devrait déchausser. En tout cas, ça promet.

    ***

    3 mars

    Julie Blanche
    Julie Blanche (Coyote Records)

    De grandes attentes pour cette jeune auteure-compositrice-interprète finaliste aux Francouvertes et qu’on a vue auprès d’Antoine Corriveau, qui a d’ailleurs participé activement à l’album. Si vous aimez l’univers de ce dernier, vous devriez être là l’aise dans l’univers de Julie Blanche.

    ***

    10 mars

     Ariane Moffatt
    22 h 22 (Simone Records)

    On sait peu de choses sur 22 h 22, à part le fait qu’il y aura un choeur magique et que certaines pièces auront beaucoup de groove. Mais bon, c’est Ariane. Souhaitons juste qu’elle chante en français.

    ***

    17 mars

    Milk & Bone
    (Bonsound)

    La paire a beaucoup fait parler d’elle avec uniquement deux extraits. Faut dire que ces deux chansons d’électropop minimaliste avaient de quoi faire jaser. Vous devriez souvent voir les noms de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin cette année.

    [youtube http://youtu.be/BPb3j7Dkn5o&w=360]

    ***

    24 mars

    Laura Marling
    Short Movie (Ribbon Music)

    « It’s a short fuckin’ movie, man! » La jeune auteure-compositrice-interprète britannique lancera son cinquième album juste à temps pour les premiers jours du printemps. Ses quatre premiers disques étaient excellents. On ne peut que souhaiter une suite à cette série de succès.

    [youtube http://youtu.be/DdCdT_dcmUI&w=360]

    ***

    Louis-Jean Cormier
    à déterminer

    Le successeur du 13e étage devrait être lancé à la fin du mois de mars. On a eu la chance d’en entendre quelques extraits choisis lors de la série de concerts à l’OSQ et les fans devraient être servis, une fois de plus.

    ***

    Bien sûr, il ne s’agit que d’un avant-goût, des centaines d’albums seront lancés d’ici le 31 mars. C’est pour ça que nous aimerions que vous nous disiez quels albums VOUS attendez cet hiver. Allez-y, les commentaires sont juste en-dessous!

    Jacques Boivin

    12 janvier 2015
    Nouvelles
    ariane moffatt, Belle & Sebastian, Dan Mangan, Father John Misty, Galaxie, Jean Leloup, Julie Blanche, Laura Marling, Louis-Jean Cormier, marie-pierre arthur, Milk & Bone, The Decemberists, The Lone Bellow, Tire le coyote
  • Mes albums préférés de 2014

    Mes albums préférés de 2014

    Bonjour tout le monde,

    Bon, après un faux départ il y a deux semaines, voici enfin la liste de mes albums préférés de 2014, présenté dans le cadre de mon bilan de fin d’année. C’est pas faute d’avoir essayé, je vous jure. Mais voyez-vous, ecoutedonc.ca est une activité qui, bien que plaisante et valorisante, ne demeure qu’un passe-temps. Sébastien, notre spécialiste de la scène locale, a les deux mains dans le caca. De bébé. On le comprendra de privilégier sa progéniture à un blogue qui exploite ses talents pour la modique somme de rien du tout (les blogues, ces nouveaux sweatshops). De mon côté, mon travail de traducteur occupe mes journées et le soir, mes enfants aiment bien me rappeler qu’il n’y a pas que la musique dans la vie. Le blogue avance plus vite que moi et ça m’oblige à réagir et à réfléchir sur son avenir (je veux continuer, mais je ne pourrai pas le faire seul). On s’en reparlera au retour des fêtes. Mais je vais sûrement lancer un appel à l’aide, j’aime mon projet et il semble qu’il a besoin de grandir.

    D’ailleurs, si vous voulez participer à la rédaction de ce blogue, n’hésitez pas à m’en faire part par courriel à jacquesboivin@test.ecoutedonc.ca. Tous les sujets sont ouverts, mais en 2015, nous continuerons le travail amorcé cette année en précisant notre mandat : nous sommes toujours généralistes, mais nous ferons de notre mieux pour mieux couvrir la scène locale.

    ***

    Soyons honnêtes, au Québec, 2014 a été une bonne année côté offre de disques. Des petits nouveaux, comme Bernhari ou The Seasons, ont su nous impressionner avec un premier album solide. D’autres jeunes artistes ont profité de leur deuxième album pour se tailler une place parmi nos artistes à surveiller. Je pense à Antoine Corriveau, David Giguère, Monogrenade… Certains, comme Serge Fiori, faisaient un retour après plus de 25 ans d’absence. Cela détonne un peu avec le reste du monde, où 2014 a été une bonne année, sans être spectaculaire.

    Monter un palmarès comme celui-ci, c’est une tâche colossale… et ingrate. C’est d’ailleurs pourquoi je parle toujours de mes albums préférés plutôt que des meilleurs albums de l’année. Anyway, quand on voit à côté de quoi je suis passé cette année faute de temps, peut-on parler de « meilleurs albums »?

    Avant de lancer le palmarès, voici quelques albums qui ne se sont pas qualifiés, mais que vous aimerez très probablement :

    Arkells – High Noon (Universal)
    Les rockers ontariens ont décidé d’agrémenter leurs compositions d’éléments pop accrocheurs. Du Canadian Rock agrémenté d’une touche de soul. On tape du pied et on se surprend même à bouger les épaules!

    Lake Street Dive – Self-Portraits (Signature Sounds Recordings)
    Je dois l’avouer, j’ai découvert le groupe plusieurs mois après la sortie de l’album (à Bonnaroo, pour être plus précis). Self-Portraits, c’est une joyeuse rencontre entre le jazz, le soul, la pop et le country. Le genre d’album qui vous rend instantanément de bonne humeur.

    Sunfields – Habitat (Exit Sign Music)
    La formation montréalaise nous a offert un album qui sent l’été. En toute simplicité. Un album tout à fait accessible qui s’écoute à 120 sur la 20. Sans tomber dans l’archi-référentiel, on reconnaît certaines influences, dont celle de Wilco. Et Drunken Choir est sublime.

    Ty Segall – Manipulator (Drag City)
    Un son juste assez sale pour les fans de garage. Des guitares partout, une voit haut-perchée toujours agrémentée de quelques effets. Des riffs salement efficaces. It’s Over déménage. Un album auquel j’aurais aimé consacrer plus de temps.

    Weird Al Yankovic – Mandatory Fun (RCA)
    Yankovic a un grand talent qui n’a d’égal son sens de l’humour. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a fait avec sa parodie de Royals, de Lorde, qui devient tout à coup une chanson désopilante sur le papier d’aluminium! À réécouter pour rire un bon coup.

    Willows – Willows
    La franco-manitobaine Geneviève Toupin s’est trouvé un nom de scène qui colle magnifiquement au projet qu’elle a lancé cet été. Cet album résolument folk est une invitation au voyage à travers les déserts et les montagnes.

    On commence à la page suivante!

    Jacques Boivin

    2 janvier 2015
    2014
  • Spectacle : Nuits FEQ (Alex Nevsky et invités), 11 octobre 2014, Impérial de Québec

    Spectacle : Nuits FEQ (Alex Nevsky et invités), 11 octobre 2014, Impérial de Québec

    Comme c’était le cas pour Beach House, j’ai quelques contraintes qui m’empêchent de vous pondre un compte rendu qui a de l’allure. Cependant, j’ai des photos. Et quelques mots, quand même…

    1- Foreign Diplomats se tire bien d’affaire pour un groupe qui joue un genre de pop indé qu’on connaît bien.

    2- La présence de Current Swell à ce spectacle en a fait sourciller plus d’un avant le début de la soirée. Pourtant, après deux tounes, le groupe avait conquis l’Impérial et les applaudissements étaient bien nourris. Ils ont de l’énergie et ils n’ont pas peur de rocker. Belle trouvaille.

    3- Alex Nevsky a été fidèle à lui-même. Auteur-compositeur-interprète accompli et bien entouré. Mais surtout, solide entertainer. On a du fun en sa présence. On l’oublie parfois, mais c’est pour se divertir qu’on va voir un spectacle.

    Crédit photo : ecoutedonc.ca – Jacques Boivin

    Alex Nevsky (Crédit photo : ecoutedonc.ca)

    Jacques Boivin

    12 octobre 2014
    Spectacles
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